30 juin 2011

POUR LA LIBERATION DE CHEIKH RAED SALAH



Nous vous proposons de signer la pétition en ligne afin de peser de toutes vos forces pour la libération du Lion d'Al Qods et Al Aqsa.

http://www.ipetitions.com/petition/release-shaykh-raed-salah/

MERCI à vous.

La décision du tribunal français sur le tramway de Jérusalem ne doit pas être acceptée

mercredi 29 juin 2011 - 06h:20
D. Machover et A.Nieuwhof




Le jugement d’un tribunal français sur la construction d’une ligne de tramway pour desservir des colonies israéliennes illégales à Jérusalem Est sous occupation trahit un manque de compréhension de la manière dont le tramway soutient l’occupation israélienne.
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Le mois dernier un tribunal français a rejeté une poursuite de l’association France-Palestine Solidarité qui concernait le tramway de Jérusalem. ( Anne Paq / ActiveStills )
 
Le 30 mai la haute Cour de Nanterre a rejeté la requête de l’association France-Palestine Solidarité (connue sous le sigle AFPS) d’annuler en vertu des lois françaises les contrats signés par les géants français du transport, Veolia et Alstom pour construire un tramway à Jérusalem. L’AFPS a jusqu’au 30 juin pour faire appel de la décision.
Dans sa requête, l’AFPS affirmait que la ligne de tramway de Jérusalem devait relier Jérusalem Ouest à des colonies israéliennes de Jérusalem Est sous occupation, normalisant ainsi la situation illégale existante.
Les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée qui comprennent Jérusalem Est ainsi que l’annexion de Jérusalem Est sont illégales selon le droit international. De nombreuses résolutions de l’ONU et les recommandations de la Cour Internationale de Justice sur le mur israélien en Cisjordanie l’ont confirmé.
Le tribunal de Nanterre a statué que selon la loi française ces lois internationales n’avaient pas d’incidence directe sur les individus et sociétés privés qui ne sont pas impliqués dans le conflit. Selon le droit français, seuls les états qui ont signé les Conventions de Genève de 1949 et les Conventions de La Haye sont liés par les règles spécifiques du traité que l’AFPS avait listé dans ses arguments juridiques.
L’état est responsable des firmes françaises
Le jugement du tribunal de Nanterre fait de nombreuses références à l’obligation (commune aux quatre Conventions de Genève de 1949) qu’ont tous les états "de respecter et de faire respecter" les termes de ces traités. Le jugement du tribunal rappelle donc que les états qui ont signé ces traités ont promis solennellement de protéger les civils sous occupation militaire de toutes les violations que pourrait commettre la puissance occupante.
Selon la spécialiste française de droit international, Monique Chemillier-Gendreau, qui commente la projet de tramway de Jérusalem dans Le Monde Diplomatique : "Un état doit rendre des compte sur ce que font les principales entreprises de son pays si elles violent le droit international et si l’état ne fait pas tout ce qu’il peut pour les en empêcher" ("Le tramway d’apartheid de Jérusalem", 17 février 2007)
Non seulement la France ne fait pas respecter le droit international mais elle le viole expressément. Gerard Araud, l’Ambassadeur de France en Israël, a pris part à la cérémonie de signature du contrat dans les bureaux du premier ministre de l’époque, Ariel Sharon. A cette occasion, Sharon a dit clairement que le tramway "concrétiserait pour l’éternité que Jérusalem était la capitale du peuple juif, la capitale réunifiée de l’état d’Israël" (" Déclaration du PM Sharon à la cérémonie de signature du contrat du tramway," Bureau du premier ministre israélien 17 juillet 2005).
La France devrait rendre des comptes pour avoir ignoré ses responsabilités dans l’implication de Veolia et Alstom dans les activités illégales d’Israël en Cisjordanie occupée.
Une étude raciste
Le tribunal n’a pas statué sur l’argument des deux multinationales selon lequel le tramway était construit au bénéfice de tous les résidents locaux, sans discrimination. Cependant, les commentaires du tribunal sur le fait que le projet avait pour but de "desservir plusieurs quartiers de Jérusalem et tous leurs habitants, y compris les touristes" prouvent qu’il n’a pas compris que le véritable but de ce service de transport était de relier les colonies illégales à Jérusalem en plus de son évidente utilisation.
Le commentaire du tribunal fait écho aux conclusions d’une étude biaisée faite par Veolia soi-même. L’année dernière, même les officiels israéliens de la municipalité ont qualifié les questions posées dans cette étude de "racistes". On demandait par exemple aux Juifs si cela les dérangerait de partager le tramway avec des Palestiniens.
De plus, les déclarations de Ammon Elian, le porte-parole du consortium CityPass auquel Veolia et Alstom appartiennent, montrent que le projet confortera la statu quo de ségrégation. A l’exception d’un seul arrêt, la ligne a été dessinée pour éviter de desservir les quartiers de Jérusalem à majorité palestinienne.
D’ailleurs il est improbable que les Palestiniens utilisent le tramway parce que les autobus locaux sont plus pratiques pour leurs déplacements et beaucoup moins chers.
Trahison de son code éthique
Veolia et Alstom font tous deux partie du Pacte Mondial de l’ONU (Global Compact), une initiative stratégique dans laquelle les entreprises s’engagent à se conduire de manière responsable dans les domaines écologiques et sociaux. Selon ses deux premiers principes, les entreprises doivent respecter et encourager le respect de la protection des droits humains internationaux dans leur sphère d’influence et s’assurer qu’elles ne sont pas complices de violations des droits de l’homme.
Dans sa requête au tribunal, l’AFPS affirme que Veolia a violé son propre code moral dont les règles sont stipulées dans le Pacte Mondial. Mais dans sa réponse au tribunal, Veolia a contré ces affirmations en disant que "le code d’éthiques n’est pas un contrat et n’a dont pas de valeur légale."
Veolia a affirmé que le code éthique du Pacte Mondial ne concerne que les relations entre la multinationale et ses employés. Le tribunal a conclu que Veolia avait seulement exprimé son intention de respecter les obligations contenues dans le Pacte Mondial mais ne s’était pas engagé à le faire.
Quant à Alstom, elle a argumenté que "le Pacte Mondial invite simplement ses adhérents à respecter, entre autres, la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU" et que son adhésion au code d’éthiques correspondait "seulement à l’obligation d’être attentif et diligent, et non à l’obligation d’avoir des résultats concrets."
De plus le tribunal a statué que le Pacte Mondial ne comporte pas une définition précise des droits humains et qu’il est rédigé dans des termes qui encouragent simplement les entreprises à se comporter d’une manière particulière.
Veolia et Alstom se prévalent de leur engagement aux dix principes du Pacte Mondial sur leurs sites web. Au lieu de demander des comptes aux deux entreprises pour avoir violé leur engagement au code d’éthiques du Pacte Mondial, le tribunal a entériné l’argument des entreprises comme quoi elles n’étaient pas liées par ces engagements.
En ignorant les implications légales d’un engagement officiel et publique de respecter certains principes de conduite, le tribunal a commis une erreur judiciaire. Les entreprises qui approuvent ces principes expriment une volonté claire de rendre des comptes sur leur conduite. De plus, il est tout simplement incroyable que Alstom et le tribunal n’aient vu aucun rapport entre ces principes et le projet de tramway de Jérusalem. Que ce projet ne leur paraisse en aucune manière déroger à ces principes est en soi la preuve manifeste de l’impact du système de l’occupation sur les droits humains des Palestiniens.
S’il n’est pas fait appel de cette décision judiciaire maintenant ou dans l’avenir, les entreprises ne se priveront pas de se recommander de codes d’éthiques dans le seul but d’améliorer leur image sans avoir aucune obligation légale de les mettre en pratique à aucun niveau de leurs affaires ni de leur chaîne logistique.
* Daniel Machover est un homme de loi qui vit en Angleterre. Il est le co-fondateur de ->Lawyers for Palestinian Human Rights.
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* Adri Nieuwhof est avocate, conseiller et défenseur des droits de l’homme, travaillant en Suisse.
De la même auteure :

27 juin 2011 - The Electronic Intifada - Pour Consulter l’original :
http://www.uruknet.info?p=79012
Traduction : Dominique Muselet


29 juin 2011

Action Alert: Shaykh Raed Salah Arrested in London
NEWS / Posted by Administrator / Wednesday, 29th June, 2011

URGENT ACTION NEEDED

Shaykh Raed Salah Arrested in London

29 June 2011

Shaykh Raed Salaah, the most prominent Arab political leader from Jerusalem and defender of Masjid Al-Aqsa was arrested in London last night at the request of the Home Secretary Theresa May. He may now be deported.

Shaykh Raed has worked tirelessly for years championing the rights of Palestinians both within Israel and the Occupied Territories. He has faced arrest and imprisonment on numerous occasions despite engaging in peaceful activities promoting Arab-Israeli and Palestinian human rights.

TAKE ACTION

Please call/email the Home Secretary Theresa May and request that she reconsider the deportation order. Please raise the following points:

1. Shaykh Raed was visiting the UK on a speaking tour which was to include a meeting in Parliament for MPs. His programmes were openly advertised during the past few weeks. Why did the Home Office not approach the organisers for any clarifications?

2. Shaykh Raed has never been charged with anti-Semitism or any race related charges in Israel. On what basis does the British government then consider him to be "non-conducive to a multicultural society."

3. Shaykh Raed is one of the most prominent Arab political leaders and was elected as a mayor 3 times. HE IS NOT HATE PREACHER

4. Shaykh Raed has commenced legal proceedings against two British newspapers for the false and potentially libellous accusations they have made against him including claims that he is anti-Semitic. By deporting him the British Government will interfere in these proceedings and deny him the right to clear his name.

5. It appears Theresa May's actions are not based on clear evidence but rather on hearsay and this is unacceptable behavior from the British government.

Please contact the Home Secretary Theresa May and your local MP:

1. Rt Hon Theresa May MP House of Commons London SW1A 0AA Tel: 020 7219 5206 mayt@parliament.uk

2. To find out who your local MP is, see here (findyourmp.parliament.uk)

You can also call your MP in Parliament and speak to them directly:

Call 0207 219 3000 and ask for your MP.

NOTE: Please be polite and calm at all times but persevere until you get a response.

Please contact Friends of Al-Aqsa and let us know what response you receive.

Please circulate widely.

http://foa.org.uk/news/action-alert-shaykh-raed-salah-arrested-in-london

nous remercions Toufik pour l'envoi de ce lien. MERCI à toi.
L'Affaire Mohamed Boudiaf
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Après le coup d'état, les généraux putschistes voulaient trouver un moyen pour calmer les populations en colère contre l'arrêt du processus électoral d'une part, et éloigner l'armée de la façade du commandement de l'état d'autre part. Ils avaient tout intérêt à agir derrière un gouvernement pseudo-civil, pour ne pas s'attirer les foudres des états occidentaux, qui bien soulages de ne pas voir le FIS au pouvoir, ne pouvaient cautionner directement une dictature militaire.
Les généraux: Khaled Nezar, Abdelmalek Guenaizia, Mohamed Lamari, Mohamed Mediene, Mohamed Touati devaient trouver le plus vite possible un chef d'état sur mesure, un homme qui remplirait des conditions bien précises. Comme base de départ, un critère était déjà règle: "l'heureux" élu devait être un ancien moudjahid bien entendu avec un passe révolutionnaire irréprochable, une victime du régime de Chadli et même de Boumediene si possible, et il devait être aussi loin de tout clivage politique. Les critères ainsi définis, peu de candidats pouvaient satisfaire le cahier de charge de chef d'état. C’est presque par hasard que le général Nezar évoqua le nom de Mohamed Boudiaf: un homme qui répondait a tous les critères et qui pesait lourd dans la balance. Mais un problème de taille se posait: Mr Boudiaf, voudrait-il de ce poste empoisonne alors qu'il avait abandonne la politique depuis bien longtemps et s'était consacre principalement a ses affaires et a sa famille? C'est alors que les généraux décidèrent de lui envoyer un de ses amis les plus proches pour lui faire la proposition et c'est Ali Haroun qui fut charge de cette délicate mission. Tout le monde(les généraux en question) au SG du MDN (secrétariat général du ministère de la défense nationale) retint alors son souffle. Des plus aux moins tentés, tous espérèrent une réponse positive de la part de Boudiaf.
Au Maroc les deux amis se rencontrèrent chez Si Mohamed, et Ali Haroun révéla le but de sa visite avec beaucoup d'émotion. Boudiaf ému mais non surpris, promit d'y réfléchir et de donner une réponse au plus vite. Apres la consultation de sa famille et d'un ancien ami médecin marocain, il finit par accepter, non pour la splendeur du poste mais parce que l'heure était grave et la situation du pays présentée par Ali Haroun était des plus catastrophique. Boudiaf fit ses premiers contacts a partir du Maroc avec d'anciens membres du PRS, et informa le roi Hassan II qui prit cette nouvelle comme un don du ciel, car la crise du Sahara occidentale allait peut-être ainsi trouver une solution.
Les putschistes d'Alger furent informés de la nouvelle par Ali Haroun, et crurent voir une solution à la crise constitutionnelle qui menaçait même leur devenir. La nouvelle fut rendue publique et les préparatifs commencèrent pour accueillir l'enfant sauveur du pays. Il va sans dire que Paris fut informée de ce choix la nuit même ou il avait été décide de joindre Boudiaf, qui était bien connu des Français, car ancien adjudant de l'arme française, médaille militaire et croix de guerre. Que pouvait-on faire de mieux pour satisfaire les amis d'outre mer? La boucle était ainsi bouclée et la légalisation du nouveau commandement politique du pays était ainsi réussie. Nezar avait contribue personnellement a l'acceptation de Boudiaf a la tète de l'institution militaire, mais certains officiers supérieurs qui désavouaient ce choix avaient pris cette nouvelle donnée comme une insulte. Ils n'avaient pas oublie que cette figure de la révolution s'était rangée aux cotes du roi Hassan II lors de la marche verte, qui avait entraine une guerre fratricide ou des centaines de militaires Algériens avaient trouve la mort, sans parler des disparus et des prisonniers.
A 73 ans Boudiaf était loin de se douter qu'il allait enfin rentrer en Algérie avec le titre du plus haut magistrat, a qui on déroulerait le tapis rouge. Le fait qu'il soit reste longtemps éloigne de l'Algérie constituait pour lui un handicap majeur mais pour les vautours du MDN un avantage certain. Néanmoins une fois au palais de la présidence, Boudiaf se fit relativement vite à sa nouvelle vie, et commença à découvrir les secrets d'un état en plein délabrement et sur tous les plans. Mais le pire de tout, c'est qu'il se trouva au seuil d'une guerre civile masquée par de faux rapports de sécurité (Il légalisa toutes les mesures sécuritaires décidées contre les sympathisants du FIS qui risquaient de mettre le devenir de l'Algérie dans le doute le plus absolu selon ces mêmes rapports). Il était complètement guide par les décideurs du MDN dont il approuvait toutes les décisions sans commentaires, du moins au début.
Peu a peu Boudiaf commença à prendre certaines libertés et à essayer de s'entourer de ses proches et placer ses amis fidèles a tous les niveaux. Le plus gros morceau restait tout de même l'armée dans laquelle il ne trouva que peu d'écho. Boudiaf se vit annuler plusieurs décrets ou nominations qu'il fit en faveur de certains officiers qu'il voulait autour de lui, et les prises de bec avec les hauts fonctionnaires du MDN furent fréquentes, car le MDN donnait très souvent des contre-ordres; et la marge de manœuvre du président devenait de plus en plus étroite. Sous écoute permanente et surveille de très près: les contacts de Boudiaf étaient aussitôt identifies et neutralises "si nécessaire" par les tirailleurs du général Toufik. Ce n'est que tardivement que Boudiaf comprit que seule une assise populaire, légale et solide pouvait lui donner suffisamment de force mais surtout le pouvoir légal d'entreprendre tous les changements qu'il voyait nécessaires a la sortie de l'Algérie de sa crise. Mais bien entendu, ces changements n'étaient pas au goût des forces ténébreuses au sein du pouvoir. Ces mêmes forces qui écrivirent les différents scénarios de la politique Algérienne au travers du temps, avaient d'autres projets. Boudiaf fut mis en garde par de rares fidèles au pouvoir et son chef de cabinet était harcelé par les appels téléphoniques d'une part et par les envoyés du MDN d’autres parts, qui venaient lui demander de calmer Si Mohamed, car celui-ci prenait trop souvent, des décisions sans revenir préalablement aux dirigeants du MDN.
Fort d'un caractère têtu, Boudiaf surprit tout le monde en décidant de rejuger le général Belloucif ; il venait ainsi de lancer aux barons d'Alger un défit des plus audacieux et ce après des consultations secrètes avec Kasdi Merbah. Il faut dire à ce titre que les deux hommes se connaissaient bien et étaient du même bord politique, et c'est la raison pour laquelle Kasdi Merbah promit son soutien à cet homme qu'il respectait autant qu'il respectait Si Abdelhafid Boussouf. L'appui de Kasdi Merbah était de taille, surtout qu'il était (sans nul doute) l'un des rares hommes les mieux informes de la réalité Algérienne; il connaissait à ce titre, les vrais ennemis au pouvoir, et pour les combattre il avait besoin d'un président comme Boudiaf pour le soutenir. Merbah fut loin dans ses contacts, même auprès de Toufik, (cet ancien sous-lieutenant qui travaillait a la Sécurité de l'armée (SA) quand Merbah était chef de la SM); il avait réussi à lui arracher une promesse d'aide (une impartialité des services face aux changements que le président voulait entreprendre) pour sortir le pays de la crise. Jouer double jeu pour Toufik était une nécessite: son poste a l'époque était très prise par des jaloux redoutablement dangereux, et s'assurer des faits et gestes de Boudiaf lui donnait une longueur d'avance.
Au moment ou l'affaire Belloucif était sur le point d'être rejugée, le général Toufik lança en pâture à la presse nationale l'affaire Hadj Betou (déjà connu par les services de sécurité pour ses trafics avec les pays du sud depuis bien longtemps) pour faire diversion, mais Hadj Betou n'était en fait qu'un maillon d'une chaîne qui remontait jusqu'au général Larbi Belkheir. La réouverture de l'affaire Belloucif avec ses différentes extensions allait amener à la barre: Chadli Bendjedid, Larbi Belkheir et bien d'autres âmes de l'ombre qui étaient encore plus coupables que Belloucif. Si juger Belloucif pour un détournement dont le montant était banal en apparence (par rapport aux détournements des autres), cela allait entraîner aussi le jugement de Chadli et surtout de Larbi Belkheir pour haute trahison vu la vraie nature des faits lies a cette affaire. En réalité tout avait commence par un projet de couverture radar de tout le territoire Algérien présente par Larbi Belkheir pour le compte du gouvernement Français. Le projet avait été refuse par Mustapha Belloucif alors secrétaire général du MDN et aussi par bon nombre d'officiers supérieurs, a cause de son coût prohibitif (le montant total de l'époque dépassait les 4 milliards de francs nouveaux), ce contrat était surtout lourd de conséquences pour le développement du pays et allait aussi mettre tout le système de défense aérienne sous tutelle Française, c'était la raison pour laquelle Belloucif avait refuse de l'adopter malgré les grandes pressions exercées par Larbi Belkheir et Chadli pour la signature de ce projet (Comble du destin, le général corps d'armée Mohamed Lamari signa un contrat similaire en 1995, avec le gouvernement Français biensure, sauf que cette fois-ci la facture était plus lourde).
Larbi Belkheir et Benabbes Gheziel
Suite a son refus, Belloucif fut officiellement limoge par Chadli pour corruption et mauvaise gestion. Les preuves de son inculpation furent offert a Larbi Belkheir par ses amis Français (détails du compte bancaire parisien de Belloucif, des vidéos compromettantes le montrant avec des agents féminins des services Français d'origine libanaise et autres détails sur le fonctionnement d'une fameuse clinique a Neuilly de laquelle il tirait de grands bénéfices). Face a cette politique de la compromission et du déshonneur Belloucif ne pouvait rien faire pour se défendre et devait encaisser sans pouvoir riposter. En réalité Belloucif a été descendu par les services Français. Paris ne voulait surtout pas de ce procès qui allait mettre a nue les relations qu'entretenait Larbi Belkheir avec les autorités Françaises pendant son exercice de la fonction de chef de cabinet du président Chadli (Jacques Attali: intime du président Français de l'époque François Mitterrand était le contact direct de Belkheir et son guide en matière de politique Française en Algérie) et Boudiaf dans sa grande naïveté n'était pas au courant des tenants et aboutissants de cette affaire qu'il tenait tellement a déterrer et a rendre publique dans ses moindres détails.
Des fautes, Boudiaf en avait commis, mais bien des fois, il n'avait guerre le choix. "L'Algérie avant tout" était son principe et son symbole, mais ce n'était certainement pas celui des décideurs en Algérie. La rue Algérienne demandait des comptes et réclamait encore justice pour les victimes d'octobre 88; Boudiaf le savait et c'est cette justice qui était finalement le luxe le plus difficile à obtenir. Mais Boudiaf ne désarmait pas; il chargea des proches qui partageaient ses idées d'une mission "impossible": mettre un plan pour nettoyer le pouvoir de toutes les personnes corrompus et juger les coupables publiquement, et ce fut encore une fois grâce a l'aide de Kasdi Merbah qui avait présente a Boudiaf un dossier faramineux de plus de trois cents pages sur les activités de certains éléments au pouvoir que cela allait pouvoir se réaliser. Merbah avait même recommande certains officiers du service pour entreprendre cette grande opération de nettoyage. Boudiaf avait pu ainsi choisir comme chef de mission un officier supérieur des services de la DRS, (un proche de Merbah, ami personnel du général Saïdi Fodil et un révolutionnaire de la première heure), cette personne était en l'occurrence le colonel Mourad, célèbre dans le milieu de la DRS pour le traitement des affaires les plus sensibles du service.
Le colonel Mourad présenta au président un rapport préliminaire donnant un aperçu de l'étendu des dégâts de la corruption et de l'influence de la mafia "politico-financière" en Algérie et un complément d'informations au dossier de Merbah en plus d'un plan d'action détaille auquel devait s'ajouter les preuves détenues par Merbah (amassées au cours de ses dix huit années de service). Boudiaf avait ainsi des noms et savait pertinemment que le salut de l'Algérie ne pouvait venir qu'en montrant du doigt les vrais responsables du mal Algérien afin de rétablir cette confiance perdue entre le peuple et ses gouverneurs. Mais cela se devait d'être fait dans les règles, c'est à dire par les moyens que lui offrait la loi et la constitution, il ne voulait surtout pas recourir aux méthodes basses. Sachant que les personnes mises en cause possédaient des comptes bien garnis a l'étranger surtout en Suisse et en France particulièrement ou l'argent partait dans des circuits de blanchiment et se transformait en biens immobiliers essentiellement. Le montant approximatif de cet argent était faramineux (environ 65 milliards de dollars s'étaient évapores en 12 ans, avec les prêts bancaires ajoutes).
Le colonel Mourad fut charge par Boudiaf de faire des investigations sur ces détournements et voir la possibilité de récupérer au moins une partie de cette argent. Le président Boudiaf ne s'était pas empêche de contacter directement le premier ministre Français de l'époque "Monsieur Pierre BÉRÉGOVOY", et de lui demander personnellement son appui pour mettre la lumière sur les agissements de certains responsables Algériens en France. Il obtint des assurances de monsieur Pierre BÉRÉGOVOY renomme pour son sens de l'honneur dans le milieu politique Français. Quelques jours plus tard, après que Khaled Nezar eu accepte difficilement de signer leurs ordres de mission, le colonel Mourad et trois de ses collaborateurs se rendirent à Paris. Ils furent reçus par leurs homologues a Matignon, et le but du voyage était d'avoir des détails sur les comptes bancaires de certains hauts fonctionnaires Algériens comme: Larbi Belkheir, Nourdine Benkourtbi, Mohamed Atailia, Cherif Ouadani, Khaled Nezar, Moustapha Belloucif et bien d'autres. Il va sans dire que des deux cotes de la Méditerranée des hommes bien places avaient tire toutes les sonnettes d'alarme.
A Alger, Larbi Belkheir et d'autres mis en cause par les démarches de Boudiaf décidèrent d'opter pour la solution radicale lorsqu'ils apprirent le déclenchement de cette opération de purification. Le voyage du colonel Mourad et de ses collaborateurs était biensure un échec, le refus de la justice française d'accorder une levée sur la confidentialité des comptes bancaires des mis en causes était sans appel. Une semaine après le retour du colonel Mourad a Alger, il fut retrouve mort a Bachdjarah avec trois balles dans le cou. C'était biensure les terroristes qui l'avait abattu, (version officielle); des trois autres militaires qui l'avaient accompagne a Paris (deux capitaines et un lieutenant) aucun ne survécut: ils furent tous abattus par des terroristes dans la quinzaine qui suivit. Ils eurent quand même droit aux honneurs militaires. Boudiaf était hors de lui lorsqu'il apprit la mort du colonel Mourad, il finit par comprendre a qui il avait affaire; ce qui le décida a laissé tomber ce poste maudit et a rentrer chez lui au Maroc sans dire a personne. Ce fut la première fois qu'un président Algérien abandonne son poste au milieu de la nuit.
Quelques semaines avant le meurtre du président, le secrétariat du ministre de la défense nationale était en ébullition, et les contacts entre les différents chefs s'étaient intensifies. Nezar et Toufik ne se quittaient plus et la signature par Nezar de l'ordre de mission du colonel Mourad en partance pour Paris avait tout accéléré. Boudiaf avait donne trop de coups dans la fourmilière de la mafia Algérienne et beaucoup de tètes allaient tomber si les mesures qu'il avait pris seraient mises en exécution. Au début du mois de juin 92, lors d'une réunion nocturne des généraux Khaled Nezar, Toufik et Larbi Belkheir a sidi Fredj (centre familial militaire), l'option de la liquidation physique du président se posa comme la seule solution au problème Boudiaf, surtout que ce dernier venait juste de revenir du Maroc après l'abandon de son poste de président qu'il ne réintégra qu'après le voyage de plusieurs responsables (dont le général M. Touati) pour le persuader de continuer a servir son pays.
Une semaine avant le meurtre du président Boudiaf, tous les dossiers qu'il avait constitue furent dérobés durant la nuit, de son bureau a la présidence. Il savait à ce moment que les gens qu'il tentait d'écarter allaient tout faire pour échapper encore une fois à la justice. Le jour même ou Boudiaf était a Annaba pour sa visite "finale", Larbi Belkheir accompagne de son jeune frère Abdelkader força l'entrée pour se rendre au bureau du président, emportant a la sortie avec lui une autre quantité de documents.
L'heure était grave et le temps pressait; il fallait tout faire pour arrêter Boudiaf qui tentait de prendre de court le camp adverse. C'est avec la collaboration du général Smain Lamari (colonel a l'époque): sous directeur de la DRS et chef de la sécurité intérieure que Toufik mit les premières ébauches de la liquidation du président. Le scénario islamiste ne fut pas retenu pour des raisons de confidentialité; en effet l'utilisation d'agents islamistes n'aurait pas pu garantir une discrétion absolue de l'opération et le résultat aurait été d'autant moins incertain face a l'efficacité des éléments du SSP (service de la sécurité présidentielle) et du GIS (groupe d'intervention spéciale). La seule manière qui pouvait donner un résultat fiable c'était celle d'une opération montée de l'intérieur: un tireur isole qui agirait de son propre chef (pour une raison ou une autre), ils pourraient dire a la limite que l'assassin était un déséquilibré mental et ainsi classer l'affaire avec un minimum de risque pris et un maximum de chance de succès.
Samain Lamari
General Smain Lamari
Ce fut le scénario de Smain Lamari qui prit forme peu à peu après la bénédiction de Toufik, Nezar et Belkheir. L'escadron de la mort sous tutelle de Smain (cellule fantôme crée par Belkheir et Toufik, dirigée par Smain et composée d'éléments du service opérationnel tries sur le volet) eut la tache facile pour liquider tous les témoins et les éléments gênants du réseau Boudiaf. Même si la liste était longue Smain prit un malin plaisir à liquider ses adversaires et les gens qui en savaient long, sans qu'aucun ne soit épargne.
Le plan détaillé de l'assassinat de Boudiaf ne fut connu qu'après son exécution et ce par les quelques membres des services de sécurité, qui avaient côtoyé Boumaarafi durant les premiers jours qui suivirent le drame. Et Boumaarafi était pendant ce temps, inquiet et surtout soucieux de transmettre son horrible secret à qui de droit. Le choix par Smain Lamari du sous-lieutenant Boumaarafi n'était pas par hasard, il avait déjà remarque la froideur de cet élément et sa discrétion lors de précédentes opérations. Le colonel Smain, a l'époque: chef de l'opérationnel était a ce titre apte a juger qui était le plus capable. Ce fut a Antar (Le centre opérationnel fétiche de Smain) que le colonel Smain donna a Boumaarafi les premières directives de l'opération sans citer la cible, l'incitant a rejoindre l'escadron de la mort pour purifier la patrie des traîtres qui voulaient détruire et vendre tout le pays. Il y va sans dire que les promesses de promotion et de soin eurent un écho chez Boumaarafi. Avoir quelqu'un qui protège son dos est très important dans l'armée si on veut aller loin dans la hiérarchie, c'était ce dont Boumaarafi avait besoin. Apres une série de rencontres, Boumaarafi était enfin prêt pour le jour "J". Il avoua après son acte qu'après avoir pris connaissance de l'identité de l'homme qu'il devait abattre il ne pouvait plus sortir vivant du bureau de Smain s'il refusait la mission.
La veille de l'opération un problème de dernière minute allait presque tout gâcher; le commandant Hamou (chef du GIS) n'avait pas désigné le sous-lieutenant Boumaarafi pour la mission de Annaba. Le commandant du GIS ne supportait pas le sous-lieutenant Boumaarafi qu'il tenait en partie responsable de la mort de son ami et ex-commandant du GIS en l'occurrence le commandant Abderrahmane (Lors d'une opération anti-terroriste au Telemley: le commandant Gatouchi Amar et le sous-lieutenant Tarek, tout deux du GIS avaient été tue sur place alors qu'ils essayaient de pénétrer une habitation. Boumaarafi était sensé les couvrir, mais ils furent surpris par une pluie de rafale de kalachnikov et même les gilets pare-balles qu'ils portaient ne leurs furent d'aucun secours). Le colonel Smain mis au courant des partants pour Annaba appela Hamou pour lui ordonner d'émettre un ordre de mission individuel à Boumaarafi pour qu'il puisse faire partie de la mission. Hamou émit des réserves quant à l'efficacité de cet élément mais il finit par céder devant la persistance de son chef.
L'équipe du GIS qui devait assister le SSP s'était rendu sur les lieux par route un jour avant la visite du président pour affiner les mesures de sécurité. Le jour d'arrivée du président a Annaba, les éléments du GIS étaient en complète intégration avec ceux du SSP, c'est à dire qu'ils n'avaient aucune restriction de périmètre de sécurité. La raison était très simple d'un point de vue professionnel: les éléments des deux corps étaient très entraînes et ceux du GIS particulièrement, ils se connaissaient très bien et changeaient de mutation entre les deux corps au gré des chefs. Donc la finale de tout cela c’était qu'aucun élément des deux corps n'aurait pu douter de l'intégrité d'un autre élément dans l'équipe de protection.
Lorsque le président arriva a la maison des jeunes qu'il devait inaugurer, certains des éléments du GIS étaient derrière le rideau de la salle et une partie en dehors: couvrant la sécurité extérieure de l'arrière de la salle qui donnait sur une cite non loin de la maison des jeunes. Boumaarafi était vêtu de la tenue d'intervention nouvellement reçue par les éléments du GIS (une tenue impressionnante de couleur bleue marine; des témoins confondront plus tard Boumaarafi aux éléments d'intervention de la police a cause de cette tenue); avant l'arrivée du président, il se dressait dans l'arrière cour mais rentrait et ressortait de la salle ou il faisait plus agréable en cette matinée de la fin du mois de juin.
Tout se passait comme prévu et le président donnait un discours important visant à sensibiliser la population de l'est Algérien et a promouvoir son mouvement dont le symbole était "l'Algérie avant tout", toute la scène était biensure télédiffusée en direct sur tout le territoire. Derrière le rideau, les éléments de la protection rapprochée du président et des éléments du GIS discutaient a voix basse tandis que le chef du SSP: le commandant Hadjres était entrain de discuter, tout en prenant une cigarette, avec le Commandant Hamou, le capitaine Zaidi sous-directeur du SSP, le capitaine Sadek responsable de la formation au SSP et le lieutenant Torki chef de mission de l'équipe du GIS. A l'entrée de la porte arrière se tenait le lieutenant Yacine adjoint chef de mission du GIS et dans l'arrière cour devait se trouver le sous-lieutenant Boumaarafi assurant la sécurité.
Les derniers instants de
Mohamed Boudiaf
A un moment ou toute l'attention du publique était portée sur le discours du vieux révolutionnaire, une première petite explosion retentit dans la salle, précédé d'un bruit de roulement. Boumaarafi venait de dégoupiller sa grenade et de la faire rouler sous le rideau; il surgit au même moment tirant une première rafale qui fit diversion dans le milieu du système de protection. .Les éléments du SSP et du GIS avaient cru a une attaque extérieure en voyant Boumaarafi tirer, mais celui-ci pointa son pistole mitrailleur (Beretta de calibre 9mm, parabellum: une arme très redoutable) a bout portant vers la tète du président Boudiaf, tirant une longue rafale. Tout le monde était pris de panique et les éléments du SSP commencèrent à tirer vers le rideau causant même des blesses parmi l'équipe elle même. La seule image que tout le monde avait retenu fut la fuite de Boumaarafi vers la porte arrière ou se trouvait le lieutenant Yacine sans même que ce dernier comprenne ce qui se passait. Le peuple Algérien venait de suivre en direct la liquidation de son président; on avait de la peine à croire que cela se passait en Algérie. Une fois dans l'arrière cour Boumaarafi enjamba en toute hâte un mur de presque deux mètre de haut; seuls quelques policiers au loin et quelques passants avaient pu voir cette scène. Il se dirigea ensuite vers l'immeuble le plus proche et au rez-de-chaussée il frappa au premier appartement qu'il trouva; une jeune femme lui ouvrit la porte sans doute impressionnée par la tenue et l'arme de Boumaarafi croyant a une décente de police. La seule chose que Boumaarafi demanda fut d'appeler la police et de lui demander de venir en disant que le tueur du président voulait se rendre. La police contactée s'était rendue assez vite à l'adresse indiquée. Les chefs du GIS et du SSP furent prévenus par le chef de la sûreté de la willaya, de l'arrestation de Boumaarafi qui s'était rendu sans résistance. Au même moment et dans une confusion totale, le président était conduit dans une ambulance mal équipée et sans médecin vers un hôpital qu’on n’arrivait même pas à trouver. Le président était très gravement touche et la mort fut presque instantanée: une décérébration aigue fut causée par les nombreuses balles qui avaient touche son cerveau.
Mohamed Boudiaf 3
A Alger le colonel Smain suivait biensure le déroulement de l'opération en direct sur la télévision et des les premiers instants de l'attentat il appela le GLAM (Groupe de Liaison Aérienne Ministériel) pour lui préparer d'urgence un appareil, puis il prit contact avec Mohammed Ouadeh (chef de la police nationale) et lui demanda de le rejoindre ainsi qu'une équipe de Antar.
Mohamed Boudiaf 4 Mohamed Boudiaf 4
L'équipe de la protection présidentielle (SSP et GIS) était déprimée et inquiète mais des que la mort du président fut confirmée, tout le monde se trouva sous le choc; ils n'arrivaient plus à comprendre comment ni pourquoi cela s'était-il passe. Réunie dans cette même salle, toute l'équipe vit arriver quelques heures plus tard le colonel Smain, Mohamed Ouadeh et quelques visages familiers; Smain s'entretint avec les chefs du GIS et du SSP pendant quelques instants, ensuite il revint vers les éléments de l'équipe pour leurs demander de leurs nouvelles. Il essaya de les rassurer avec ces mots: ''ne vous en faites pas; c'est un acte isole; ce n'est pas de votre faute, vous ne pouviez de toute façon rien faire devant ce fou et perdre un président est même arrive aux Américains''. Ils leurs donna ensuite l'ordre de rentrer sur Alger. Puis Smain accompagne de Hadjres, Hamou et Ouadeh se rendirent a la sûreté de la wilaya ou Boumaarafi était détenu; ce dernier avait-il a peine vu le colonel Smain Lamari qu'il sauta de sa chaise et cria: "tu es venu espèce de salaud; tu es content comme ca (Djite ya ouahad achemata, rak farhan hakda)", l'atmosphère était lourde et Smain donna des instructions aux éléments qui l'accompagnaient pour qu'il le transfert vers l'avion. Le président fut entre temps rapatrie vers l'hôpital Ain Nadja (HCA) a Alger ou le médecin commandant Brixi: chef du service médecine légale donna la version officielle de l'origine du décès.
L'Hôpital Militaire HCA
Presque en même temps le colonel Smain accompagnait Boumaarafi au service des urgences du HCA ou le médecin colonel Koutchoukali: chef du service psychiatrique examina Boumaarafi et lui administra une injection de calmant. Boumaarafi ne se laissait pas faire, il criait de toutes ses forces: “vous voulez me tuer, vous voulez me faire taire" et insultait Smain de tous les noms possibles. Une fois Boumaarafi presque endormi il fut conduit à la prison du quartier général pour sa première nuit en prison.
La commission nationale d'enquête fut installée le 04/07/92 en toute hâte par le HCE, elle était composée de personnalités tries sur le volet par les généraux concernes. Elle était composée de MM.Belhocine Mabrouk, Ahmed Bouchaib, M'hamed Ferhat, Youcef Fathallah, Kamel Rezag Bara et Allel Thaaliby. A l'issue de la première réunion de cette commission, Ahmed Bouchaib (ami intime de Boudiaf et ex-membre des vingt-deux en 1954) fut nomme: président et Kamel Rezag Bara: rapporteur. La commission en elle même avait peu de pouvoir mais par souci de transparence "fictive" et d'impartialité, elle avait fini (après plusieurs rencontres avec les différents acteurs de l'assassinat du président Boudiaf) par présenter son rapport au HCE. Le rapport en lui même était très maigre et ne présentait ni une enquête judiciaire, ni un avis d'experts (vu l'inaptitude de ses membres) sur le meurtre du président. Le seul objectif de cette commission était de designer officiellement les boucs-émissaires à qui les vrais coupables voulaient faire endosser le crime. Le temps était un facteur déterminant qui jouait en défaveur des vrais commanditaires de l'assassinat; et la désignation de cette commission allait aider à apaiser les esprits choques par cette liquidation en direct.
Des les premières heures de l'installation de cette commission, des pressions étaient exercées par Larbi Belkheir et Smain Lamari pour designer Rezag Bara comme rapporteur. Ce dernier avait longtemps fait partie des agents les plus fidèles au service du "DRS". C'est ainsi que le travail de la commission fut téléguide depuis le début, la poussant à mettre le point sur certains détails et non sur d'autres. Comme par exemple: la fausse lettre trouve chez Boumaarafi; son lien avec le courant islamiste; la responsabilité des éléments du GIS que Toufik venait tout juste de verser au SSP pour renfort (Il faut souligner le fait qu'a l'époque, les éléments d'élite de la protection présidentielle avaient été affectes a la protection exclusive des généraux putschistes). Mais la commission avait sciemment omis de mettre en cause Toufik, Smain Lamari ainsi que Larbi Belkheir, alors qu'ils étaient théoriquement les premiers responsables de ce qui venait d'arriver au président.
A l'intérieur de la commission d'enquête il y'avait bien des distorsions et des différends profonds pour la nomination des vrais coupables. Les différents membres avaient tous cédé aux pressions et aux intimidations des généraux, sauf Youssef Fathallah qui refusa jusqu'à la dernière minute de signer le rapport final, dans lequel il voulait inclure la responsabilité des dirigeants des corps de sécurité et a demander leurs démissions comme conséquence logique au drame. Kamel Rezag Bara, biensure, ne manqua pas de rapporter les plus petits détails à ses chefs de la DRS. Il joua ainsi un rôle très important dans le meurtre de youssef Fathallah (dans son bureau de la place Emir Abdelkader) un an et demi plus tard, lorsque ce dernier commença à écrire son propre rapport sur l'affaire Boudiaf.
Un problème se posa quant a l'instruction de cette affaire, et le juge d'instruction d’Annaba déclara l'incompétence de la juridiction civile face a ce dossier qui était normalement du ressort militaire. Mais le directeur central de la justice militaire de l'époque Mohamed Elallem (après avoir reçu des ordres du général Khaled Nezar) déclara a la presse que cette affaire était du ressort de la juridiction civile. Presque un mois après le meurtre du président, la chambre d'accusation du tribunal d’Annaba décida que le tribunal d’Annaba était territorialement compétent, cette décision était basée sur l'article 40 du code pénal. En fait les généraux qui avait planifie cet assassinat s'étaient vite aperçus qu'il fallait a tout prix laisser la justice civile s'occuper de cette affaire par souci de transparence vis a vis du peuple qui sentait le complot d'une part, et des instances internationales d'autres part; mais plus important encore: des voix s'étaient levées et la rue accusait déjà le général Larbi Belkheir qu'elle désignait comme le premier responsable du meurtre, ce qui l'avait pousse "alors ministre de l'intérieur" a déclarer a la presse nationale: "ni le ministre de l'intérieur, ni son ministère ne pouvaient être mis en cause dans les événements tragiques de Annaba qui coutèrent la vie au président ". Une vraie course contre la montre s'était engagée face aux Algériens qui dénonçaient le complot de la sphère politico-financière contre un des symboles de la révolution mais plus simplement contre l'espoir d'un peuple en déperdition.
Le procureur général du parquet de Annaba: Mohamed Tighramt, charge officiellement d'instruire ce dossier ordonna la poursuite de l'enquête par les officiers de la police judiciaire de la gendarmerie nationale et la reconstitution des fait fut fixée pour la première semaine du mois d'aout 92. Les équipes du SSP et du GIS (munis comme d'habitude de leurs armes) se rendirent le samedi matin de la première semaine d'aout a Annaba, Boumaarafi fut conduit par avion quelques jours plutôt. La reconstitution se déroula en présence des officiers de la gendarmerie nationale ainsi que plusieurs autres personnalités en plus du juge d’instruction, mais la surprise vint à la fin de la reconstitution qui avait dure plus de cinq heures, lorsque le juge annonça l'arrestation des membres du SSP et du GIS. La surprise était de taille et les membres des services de sécurité refusèrent de rendre leurs armes aux gendarmes. A un moment donne un membre du GIS braqua son pistole mitrailleur Beretta contre les gendarmes qui essayèrent de désarmer le commandant Hamou: chef du GIS, furieux après ce qu'il venait d'entendre de la part du juge. Le commandant Hadjeres demanda à passer un coup de fil a la direction (DRS); de sa communication avec le général Toufik il n'eut que des insultes et un ordre de se plier a la loi; un langage nouveau que le commandant du SSP n'avait jamais entendu de sa vie. Devant l'insistance des commandants Hadjeres et Hamou les éléments officiers et sous officiers qui les accompagnaient rendirent leurs armes aux gendarmes et se constituèrent prisonniers. Ils furent conduits menottés aux mains vers le poste de gendarmerie ou ils passèrent plus d'une semaine. Les officiers furent places dans une même grande cellule avec rien d'autre que le slip sur le corps. Apres l'altercation des membres de la DRS avec les gendarmes, ces derniers se vengèrent surtout qu'ils avaient reçu le support du chef de la gendarmerie (le général Benabbes Gheziel) qui avait été écarté du sommet des décisions.
Au total, deux officiers supérieurs (le commandant Hadjeres: chef du SSP et le commandant Hamou: chef du GIS), trois officiers subalternes (le capitaine Zaidi: Adjoint chef du SSP, le lieutenant Torki: Chef de groupe et le lieutenant Yacine: adjoint chef de groupe) et dix huit autres sous-officiers en plus du prévenu principal: Boumaarafi allaient être inculpes pour assassinat et plusieurs autres chefs d'inculpations passibles de la peine capitale. Dans les coulisses du ministère de la défense nationale et après les menaces de Larbi Belkheir, les généraux Khaled Nezar, Toufik (Mohamed Mediene), et le colonel Smain Lamari avaient pris une décision lourde de conséquences et qui allait troubler toute la classe militaire surtout les services de sécurité: les membres des services qui étaient en mission a Annaba allaient être sacrifies. Quand les familles des officiers rencontrèrent le général Toufik, ce dernier n'avait trouve que des réponses évasives aux nombreuses questions qui lui avaient été pose; "cela fait partie du travail, mais de toute façon ils continueront à recevoir normalement leurs soldes ". La déclaration la plus incroyable vint du colonel Smain qui dit cyniquement a des officiers inquiets pour le sort de leurs collègues, "c'est eux ou vos chefs; que choisissez vous?".
L'instruction de l'affaire traina à Annaba et pour noyer l'instruction du dossier les généraux décidèrent de le transférer à Alger. Le juge charge de l'instruction Annaba prit très mal la décision et démissionna de son poste, il fut oblige de revenir sur sa décision sous peine de représailles. Mohamed Tighramt n'avait pas le choix, craignant pour sa vie, il n'hésita nullement a publier un démenti concernant sa démission qui avait déjà été annonce par la presse et la télévision.
A Alger ce fut le procureur général du tribunal d'Alger: Abdelmalek Sayeh un ancien agent des services (agent exclusivement dirige par Smain Lamari qui l'avait recrute des années auparavant quand Sayeh était a l'école des juges) et ex juge de la court de la sureté de l'état de Médéa. Mohamed Saada: un juge de seconde classe mais connu pour son honnêteté, fut charge d'assister Sayeh afin d'étouffer le manque de rigueur de Sayeh. Sayeh Abdelmalek et Kamel Rezag Bara avaient pratiquement sauve l'avenir de leurs officiers manipulateurs (Toufik et Smain), et ils furent largement récompenses pour cela.
Sayeh A.Malek Agent du DRS
Les prévenus (officiers et sous-officiers arrêtés a Annaba) furent transférés avec leurs dossiers par Avion sur Alger, quand ils arrivèrent a l'aéroport militaire de Boufarik (Sous une escorte impressionnante de gendarmes) ils furent descendus de l'hercule qui les transportait mains et pieds enchaines, les employés de l'aéroport eurent de la peine à croire l'état dans lequel se trouvaient les détenus. Avec Boumaarafi, les détenus furent transférés a la fameuse prison civile de Serkadji "Barberousse". Sauf que Boumaarafi fut place en isolement et sous surveillance vidéo permanente. Le destin fit que le commandant Hamou retrouva Abdelkader Hachani dans la prison de Serkadji, un des leaders du FIS qu'il avait arrêté quelques temps auparavant.
En tout, cinq officiers dont deux au grade supérieur et dix huit sous-officiers dont certains avec plus de vingt ans d'expérience furent sacrifiés pour les besoins du scenario de transparence que les vrais commanditaires avaient écrit. Les parents des officiers engagèrent des avocats pour soutenir les inculpes suite au silence des chefs qui ne voulaient plus les recevoir et du climat de trahison qui régnait. Lorsque Kasdi Merbah apprit que les sous-officiers ne pouvaient pas se payer des avocats, il chargea son propre avocat (et celui de son parti "MAJD") pour les défendre, ce qui n'était pas une bonne nouvelle pour Toufik. Outre la mise a l'ombre des éléments responsables de la sécurité du président, Toufik décida la mise sous scelles de la vidéo qui fut enregistrée avec Boumaarafi; les conditions d'enregistrement avaient été très tendu et Boumaarafi ne voulait absolument pas coopérer et ne cessait de faire des commentaires quant aux conditions de sa détention et de ses craintes d'être assassiner pour qu'il se taise. Ce ne fut qu'après avoir reçu de force, une injection de calmant qu'il se rendit a la salle d'enregistrement. La séance fut une vraie catastrophe, les réponses de Boumaarafi aux questions que lui posait un officier derrière la camera étaient sans aucun sens, la majorité de ses dires étaient des insultes envers les commanditaires et des commentaires sur l'état du pays. A la question:" avez vous des relations avec les islamistes du FIS?" il répondit: "ce n'est pas des barbus avec des djellabas qui oseront faire ce que j'ai fait".
L'instruction de l'affaire Boudiaf fut très mal faite et l'agent Sayeh Abdelmalek (actuellement récompensé pour sa loyauté par un poste de consul en Tunisie 1997) fit tout pour noyer les indices qui remontaient jusqu'aux généraux commanditaires du meurtre. Jamais un agent des services n'eut un tel pouvoir et autant d'avantages; en plus des gardes du corps fournis par le service opérationnel d’ANTAR et un chalet au club des pins, ce fut l'un des rares civils à avoir eu droit a une voiture blindée coutant les yeux de la tête au contribuable. Quand le parent d'un des officiers inculpes essaya d'intervenir et se plaignait des dépassements de Sayeh (auprès de son ami le ministre de la justice de l'époque: Mahi Bahi) il reçut des garanties personnelles pour que le dossier soit transféré a un autre juge. Le ministre Mahi Bahi tint sa promesse et convoqua Sayeh, mais lors de l'entrevue entre les deux hommes, ce fut Mahi Bahi qui le plus écouta les insultes de Sayeh après que le ministre de la justice lui eu avoue son intention de le dessaisir du dossier qui devait selon le ministre être entre les mains de plusieurs juges et non d'un seul. Sayeh Abdelmalek ne perdit pas de temps et se rendit directement a Ghermoul (Siege de la direction du contre espionnage: DCE) au bureau du colonel Smain Lamari. Un seul coup de téléphone de la part de Smain régla le problème. Le même jour au journal de vingt heures, la démission du ministre de la justice fut annoncée, a la surprise du ministre lui même.
Une question posée par la commission d'enquête a Boumaarafi restait sans réponse: "pourquoi n'êtes vous pas reste sur les lieux du crime après votre acte, et pourquoi vous êtes vous rendu dix minute après au service de police''? Ce n'est pas Boumaarafi qui apporta la réponse a cette question, mais un de ses collègue du GIS " le sergent chef Kamel Aidoun". Ce sergent chef était un des premiers éléments du GIS et avait fait partie de l'équipe qui avait assure la sécurité du président a Annaba. Il déserta de sa caserne du GIS a la fin de l'année 1993, et ses raisons étaient plus que justifiées; Smain Lamari voulait a tout prix sa peau comme il avait eu celle d'un autre sous-officier quelques mois auparavant, pour la simple raison que Kamal Aidoun avait faillit a sa mission a Annaba. Sa mission était claire et les ordres qu'il avait reçu une semaine avant le drame venaient directement de Smain Lamari qui lui avait dit: "suite a des soupçons qui entourent la loyauté de Boumaarafi, tu as carte blanche pour le liquider a la moindre faute".
Sans trop savoir pourquoi Kamel Aidoun s'était trouve mal a l'aise après avoir eu ces instructions et ce n'est qu'après l'assassinat de Boudiaf qu'il comprit; mais le plus grave pour lui était qu’il n'avait pas obéit a Smain. Pour plus de sécurité un autre sous-officier avait été charge de la même mission mais cet élément "Algérois d'origine" avait mis son frère dans la confidence quelques jours après le meurtre du président en lui disant: "je comprends maintenant pourquoi le vieux loup (qualificatif de Smain au sein du service) m'a demande de descendre Boumaarafi a Annaba''. Ce sous-officier fut arrêté par le commandant du centre ANTAR (a l'époque: le commandant Farid) et torture pour un lien fictif avec un groupe terroriste, et son frère un peu plus tard connut le même sort mais la secret était déjà divulgue.
C'était pourquoi Kamel Aidoun avait déserté après avoir confirme a des proches qu'il avait reçu les mêmes ordres, mais ne pouvait tuer un collègue. L'échappée de Kamel fut de courte durée et Smain mobilisa toutes les forces opérationnelles pour retrouver ce spécialiste des explosifs qui avait tourne la veste. Kamel fut abattu par des éléments de l'intervention de la police nationale et son arme (Beretta 92F) fut reversée au GIS chargeur plein. Boumaarafi avait raison de se méfier de Smain, et c'est la raison pour laquelle il s'était rendu à la police plutôt qu'a ses collègues.
Le bilan de l'opération Boudiaf fut lourd en vies humaines: plus d'une vingtaine de personnes au total furent liquides suite aux ordres de Smain ou Toufik pour protéger le grand secret, sans oublier l'assassinat de Kasdi Merbah qui avait décidé de rendre publique les raisons de l'assassinat de Boudiaf. Même Zeroual (alors ministre de la défense) n'avait pas réussi à le calmer et a le persuader de rendre les dossiers qu'il avait en sa possession et ce deux semaines avant sa liquidation. Le chef du bureau sécurité à l'ambassade d'Algérie en Suisse (le commandant Samir) récupéra les dossiers en question rendus à la DRS par un parent du défunt Merbah.

Il va sans dire que le massacre de Serkadji (qui avait couté la vie a près de deux cents personnes) en février 1995 était directement lié a la volonté d'étouffer l'une des dernière preuve de l'implication flagrante de Nezar, Belkheir, Toufik et Smain dans le meurtre d'un des symboles de la révolution.
Condamné en Juin 1995 a la peine capitale Lembarek Boumaarafi est actuellement incarcéré a la prison militaire de Blida. L'exécution de sa peine est suspendue pour le moment.
Mohamed Boudiaf 7

Nous présentons nos condoléances aux familles de toutes les victimes de cette affaire qui reste une des plus noires que le service ait jamais connu. Pendant ce temps les vrais commanditaires du meurtre de Boudiaf (Khaled Nezar, Larbi Belkheir, Mohamed Mediene, et Smain Lamari et Mohamed Lamari par la suite) continuent d'assassiner tout un peuple.

PS:
Larbi Belkheir, né le 1er janvier 1938 à Frenda dans la wilaya de Tiaret est mort le 28 janvier 2010 à Alger.
Smaïn lamari, né en 1941 à Alger est mort le 28 Aout 2007 à Alger.

Tombe du Président Boudiaf
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Note de Mehdi :

18 juin 1994 : Me Youcef Fathallah, notaire et président de la Ligue algérienne des droits de l'homme est tué dans son cabinet à Alger. Il avait auparavant condamné l'ouverture des camps de concentration de l'extrême sud dans une réunion internationale tenue à Berlin et participé à la marche pour la réconciliation nationale du 8 mai de la même année. Il avait aussi émis des réserves, en tant que membre de la commission d’enquête sur la mort de Boudiaf, sur les « conclusions de ce rapport ».

Merci à Mehdi Mohamed

28 juin 2011


Lettre "émouvante" du sioniste Sarko au caporal de l'armée d'occupation sioniste

Cher Gilad,

C'est à vous aujourd'hui que je souhaite m'adresser directement car je n'accepte pas cet isolement que vos geôliers vous imposent depuis cinq ans, en violation de toutes les normes de droit international et des plus élémentaires principes d'humanité.

Malgré cet insupportable enfermement, vous avez le courage de tenir. Vous craignez pour votre vie ; vous passez, dans la solitude la plus extrême, vos années de jeunesse. Cette situation est indigne. Rien ne peut la justifier.

Je ne me résous pas à cette interdiction qui vous est faite de pouvoir simplement communiquer, donner de vos nouvelles à vos proches et en recevoir de leur part. Comme si des échanges aussi simples, mais aussi précieux, représentaient un quelconque signe de "faiblesse" de la part de ceux qui vous retiennent. Cinq ans, c'est aussi une éternité pour votre famille, vos amis et tous ceux qui très nombreux vous aiment et vous soutiennent, en Israël, en France et partout dans le monde.

Face à votre courage et à la détermination digne et pacifique de vos admirables parents, Aviva et Noam, face à la solidarité internationale - et, sachez-le, de vos compatriotes français - j'exhorte ceux qui vous emprisonnent à mettre fin au sort si injuste qui vous est fait. En commençant par laisser sans délai le CICR vous rencontrer ; mais surtout en vous rendant une liberté dont vous êtes privé depuis plus de mille huit cents jours.

Il est temps, pour les responsables de votre détention, de prendre ces décisions, de faire cesser cette séquestration indéfinie, inadmissible et révoltante.

Wall Walls (vidéo)

l'affaire Kasdi Merbah

L'Opération "Virus"

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kasdi Merbah


Après l'affaire Boudiaf, l'affaire Matoub et l'affaire des généraux, nous allons au cours de l'affaire qui nous préoccupe, entraîner l'opinion au cour du système et de ses réseaux d'influences, qui depuis l'indépendance ont entrepris de mettre le pays en coupe réglée, une conclusion s'impose.
Pendant vingt ans, des dispositifs éprouvés sont mis en place, des infrastructures soigneusement testées sont implantées. Actuellement ces réseaux d'influences, partagent la rente pétrolière et les richesses du pays, alors que quatre-vingt-quinze pour-cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Les assassinats politiques, la richesse très apparente des commandeurs et les affaires de corruption étouffées sur ordre et jamais élucidées, sont la preuve qu'il existe dans notre pays, une Algérie parallèle, avec ses structures, son appareil logistique, ses énormes moyens financiers et ses troupes de chocs, une armée du crime convertible à tout instant en armée de guerre civile si «l'ordre social » venait à être menacé.
La nomination de Bouteflika à la tête de l'Etat, ne changera rien.
Les assassins du président Boudiaf, de Kasdi Merbah, de Matoub et du peuple algérien se sont vu décernés récemment, le grand titre de«sauveurs de la démocratie», et ont reçu un sauf-conduit pour continuer de tuer. Quelques jours plus tard, un homme de compromis et de dialogue est abattu dans le cabinet d'un dentiste dans le quartier de Bab-el-Oued. Abdelkader Hachani a osé dire une fois de trop «non» au général TOUFIK. Ce crime odieux qui ressemble à tant d'autres, est un message sanglant aux hommes libres, qui ont fait de la paix juste, une raison de vivre et de la résistance aux généraux, un devoir national.


L'escadron de la mort
Avant d'en venir à l'affaire proprement dite, il faut avant toute chose mettre un peu de lumière sur l'engin de la mort le plus atroce et le plus impitoyable que l'Algérie ait connu durant toute son histoire : l'escadron de la mort.
Cette appellation d'escadron de la mort est apparue dès que des crimes politiques ont commencé tôt l'année 92 ; des crimes qui ont semé par leurs natures et leurs motifs, le doute dans les esprits. Personne à cette époque n'aurait pu imaginer un seul instant (que se soit en Algérie ou à l'étranger) que le gouvernement algérien allait avoir recours à la liquidation physique, ce moyen lâche et irresponsable pour régler ses différends avec les opposants de tous bords.
Le nom de code de cette unité militaire spéciale est l'unité 192, le 1 pour le mois de janvier et 92 pour l'année du coup d'Etat.
Cette unité spéciale est sans nulle doute la plus secrète de toute l'armée algérienne. Officiellement, elle n'existe même pas et administrativement, elle est couverte par le secret défense. Tous les ordres sont donnés verbalement et les comptes rendus se font de la même sorte. Il est formellement interdit d'écrire quoi que ce soit touchant de près ou de loin à cette unité et à ses éléments.
Créée sur demande du général Larbi Belkheir par les généraux Mohamed Lamine Mediene et Smain Lamari et placée sous leurs autorités, elle regroupe des éléments triés sur le volet par cooptation dans les différents corps sécuritaires du pays. Pour des missions pointues, Smain Lamari associe même des mercenaires professionnels à l'équipe 192 ; le but est la perfection des performances opérationnelles du groupe sur le terrain. Les mercenaires sont recrutés par Smain Lamari en personne, leur mission est: enseigner à l'équipe 192 comment tuer vite et bien, stage pratique sur le terrain garanti *.
Une des premières missions de cette unité est la liquidation d'un nombre impressionnant d'officiers de l'armée, hostiles à l'arrêt du processus électoral.
Larbi Belkheir, très contrarié par la désertion des huit soldats des forces spéciales de Beni- messous, veut à tout prix éviter que ça ne se reproduise ; mieux vaut les liquider que de les voir passer de l'autre côté. Ce n'est pas l'unité de l'ANP, ni le devenir de l'Algérie qui est en jeu mais l'autorité des parrains qui ne peuvent pas se résoudre à quitter le pouvoir.
Beaucoup se sont demandés comment cela se fait-il que Belkhier ait accepté le poste de ministre de l'intérieur alors qu'il était chef de cabinet du président ? En fait, il voulait personnellement mettre sur rails la grande machine de répression tout en réorganisant le champ politique pour faire marcher au pas toute la société algérienne ; rien ne devait perturber ses plans ; son but était et reste claire : vendre l'Algérie morceau par morceau.
On peut dire avec le recul que l'unité 192 est sa plus «belle» réalisation ! Belkheir a vu loin ! Mais il a surtout su rester, toutes ces dernières années, derrière le rideau, loin des regards, tel un marionnettiste !
L'unité en question est le bras séculier du régime et l'ultime remède aux récalcitrants. Elle a à son actif des centaines de victimes et d'exécutions (souvent parmi les disparus). Et notamment l'organisation des massacres de prisonniers à Serkadji et Berouaguia.
Les éléments de cette unité «d'élite» reçoivent des faveurs innombrables: salaires très importants, promotions spéciales, logements, voitures, armements dernier cri, drogue... Ils sont même libres de prendre ce qu'ils veulent lors des opérations d'arrestations dans les domiciles privés : argent, bijoux, voitures et même des femmes.
Plus encore, leur autorité dépasse de loin celle d'un bon nombre d'officiers supérieurs responsables au sein de l'ANP. A titre d'exemple, un simple adjudant-chef (en 1990), prénommé Hocine est aujourd'hui commandant.
Parmi les éléments de l'unité 192, identifiés sous l'autorité du colonel Bachir Tartague alias colonel Athmane, on cite : le commandant Abdelkader, le commandant M. Nacer (surnommé l'effaceur), le commandant Riadh, le capitaine B.Louanes, le capitaine Mohamed. et comme pour afficher une certaine notoriété dans le domaine de l'horreur, quelques éléments adoptent ou se font attribuer par les chefs des pseudonymes qui reflètent bien leurs rôles comme celui «El-Djen» (en français : le mauvais génie), «Klachinkove », «Rambo» ou encore «le nettoyeur », cela leur permet aussi de cacher leurs identités lors des opérations spéciales.
C'est bien grâce à cette unité que le cours du conflit a changé. Fort de la «foi éradicatrice», la machine de la l'horreur a réussi à supplanter tous les prédicateurs de la scène algérienne en introduisant une nouvelle tactique : celle de la surenchère de la violence dès le début de l'année 1994 ; le seul produit qu'elle génère c'est la mort. Une des mystifications opérées par cette unité, est l'infiltration des maquis du GIA dans la région de Ain Defla et Médéa, le déclenchement de la guerre entre les maquis et la décapitation de la direction clandestine du FIS avec l'assassinat de Mohamed Said et Abderezak Radjem en 1995.

«L'homme le mieux informé en Algérie» ; c'est ainsi qu'on le nommait et il l'était assurément.
Après la liquidation de Boudiaf, Kasdi Merbah est convaincu qu'il est sur la liste des personnes à abattre. Et pour cause, Larbi Belkheir en personne a chargé Smain Lamari quelques mois après le meurtre du président de parler à Si.Merbah pour le convaincre de rester loin de la politique, en échange d'un poste à l'étranger à sa convenance. Une retraite convenable comme dit Smain en essayant de convaincre son ancien maître.
Kasdi Merbah est surpris par la liquidation de son ami Si.Mohamed. Avec cette disparition c'est tout un projet de société qui s'effondre tel un château de cartes.
Il devient très amer après la liquidation des éléments qu'il a personnellement recommandé au président Boudiaf afin de l'aider dans sa campagne de purification du champ politique. Il est aussi très touché lorsque l'avocat (A. Habib, un militant du MAJD) qu'il a lui-même chargé de défendre les dix-huit sous-officiers mis en examens dans le meurtre de Boudiaf par le juge Abdel Malek Sayeh, est tabassé et menacé de mort s'il ne se retire pas de l'affaire.
AbdelMalek Sayah
Sayeh A.Malek Agent du DRS

Le message est l'on ne peut plus clair, Larbi Belkheir ne veut pas d'un second maître à bord en Algérie. Rien, ni Personne ne doit perturber les plans qu'il a élaboré avec Toufik et Smain.
Le conflit entre Kasdi Merbah et Larbi Belkhier est de longue date. Lorsque ce dernier était directeur de l'école nationale d'ingénieurs et techniciens d'Algérie (ENITA), il est signalé à la centrale (la DCSM) pour malversation par le chef du bureau de sécurité de l'école. Belkheir avait fait plusieurs prélèvements importants sur le budget de l'école pour construire des villas grand luxe dans la région de Ain-Taya. Une équipe d'officiers des services des finances dépêchée par Merbah a facilement établi les faits et prouvé le crime. Son dossier est ensuite transféré à la justice militaire avec la mention personnelle de Kasdi Merbah : A radier des effectifs de l'ANP.
C'est encore l'unité entre anciens compagnons de l'armée française qui a sauvé Larbi Belkheir. Chadli a donné l'ordre d'arrêter la procédure et l'a nommé à la présidence.
A la Présidence de la République, les deux hommes se croisent régulièrement, Merbah connaît très bien cet homme qui n'inspire pas le respect et le considère comme une erreur du système. Larbi Belkheir fait les petites courbettes, il se fait tout petit pour éviter Merbah, mais d'un autre côté, il essaye de tout faire pour l'écarter de la sphère du gouvernement. C'est étape par étape qu'il procède, d'abord en l'éliminant du comité centrale du FLN, du ministère de la défense et du gouvernement ensuite.
Dépassé par les événements du 05 octobre 88, Chadli se retrouve dans l'embarras et ne sait comment s'en sortir. Connaissant la réputation d'intégrité dont jouissait Kasdi Merbah parmi la population algérienne, Larbi Belkheir réussit à convaincre Chadli de nommer Merbah à la tête du gouvernement pour la circonstance, le 05 novembre 88, l'urgence étant de calmer la population.
La nomination de Merbah a ramené un peu d'espoir au peuple qui voit en lui l'homme qui va peut-être sauver l'économie du pays touchée par la crise mondiale de 1986, dont le peuple ne veut plus entendre parler.
Pendant son mandat de chef de gouvernement, Merbah veut appliquer des réformes très strictes. Il réussit à convaincre Chadli de la nécessité d'un changement radical dans la façon de gouverner.
Chadli est aux abois, il n'a guère le choix et c'est ainsi que Merbah a réussi à faire modifier la constitution ouvrant ainsi la voie au multipartisme, retirer l'armée de la politique pour la première fois depuis l'indépendance, annuler la cour de sûreté de l'Etat..
L'animosité entre Larbi Belkheir et Kasdi Merbah atteint son paroxysme pendant l'été 1989 et leur divergence arrive au point de non-retour. Merbah veut s'attaquer aux « rats du Système » (sa façon à lui d'appeler les voleurs) pour assainir l'économie nationale et Belkheir est l'un des principaux visés. Les altercations entre eux sont devenues chose courante et il arrive même à Belkheir de refuser à Merbah une entrevue avec Chadli pour régler les affaires de l'Etat. Merbah ne se laisse pas faire et rappelle à l'ordre Belkheir qui est allé bien des fois se plaindre à la femme du président Chadli. Le chef du cabinet du président joue sur toutes les cordes et n'hésite pas à utiliser « Halima Bendjedid » si besoin est pour l'aider à convaincre Chadli ; en échange Belkheir est au petits soins. A la fin du mois d'août 1989, Belkheir décide d'en finir avec le chef du gouvernement et c'est Halima Bendjedid qui l'aide à le faire en mettant en garde Chadli contre les « agissements prétentieux » de Merbah. Belkhier fait de même à la présidence, rapports des services de sécurité à l'appui. Les dits documents soulignent même les acclamations des supporters dans les stades « Merbah président ».
Accompagné de Mohamed Mediene, Belkheir se rend le 09 septembre 1989 au soir à la résidence présidentiel de Chadli Bendjedid à Zéralda pour l'informer de l'imminence d'un coup d'Etat préparé par Kasdi Merbah, aidé par certains généraux de l'armée. Affolé comme à son habitude dans les moments difficiles, Chadli donne les pleins pouvoirs à Larbi Belkheir pour parer à cette menace. Le soir même et sans perdre de temps, l'armée est mise en alerte « une » et Hamrouche est informé par Belkheir qui le remercie pour son «dévouement».
Le 10 septembre 1989, Kasdi Merbah est empêché de rentrer dans son bureau au siège du gouvernement. Très contrarié, il se rend à la présidence pour discuter de l'illégalité du geste de Chadli qui refuse de le recevoir. Et c'est Belkheir qui l'invite à faire valoir ses droits à la retraite avec un grand sourire au visage.
Larbi Belkhier a fait d'une pierre, une multitude de coups: finir la carrière politique de Merbah, éloigner le secrétaire de la présidence, Hamrouche qu'il soupçonne de trahison (connivence avec Merbah), mais il a surtout réussi à faire signer à Chadli une ordonnance présidentielle mettant fin à la fonction de dizaines d'officiers supérieurs du courant nationaliste. Quelque temps après, Le MDN subit une avalanche de décisions émanant des services de la présidence visant des changements dans les rangs de l'armée, Nezar est en poste pour les faire appliquer.
C'est le président Mohamed Boudiaf qui met encore une fois, le destin des deux hommes sur le même chemin. Larbi Belkheir, ministre de l'intérieur nomme le général Hassan Beldjalti alias Abderezak au poste de responsable des affaires de sécurité à la présidence ; celui-ci l'informe des contacts entre Boudiaf et Merbah. Cette relation est très surveillée jusqu'à l'élimination de Boudiaf.
Belkheir ne veut plus entendre parler de Merbah contre lequel il est très en colère depuis qu'il a en mains le rapport de trois cents pages traitant de la corruption qu'il a lui-même récupéré dans le bureau du Président Boudiaf le jour de son assassinat. Dans ce rapport, une bonne partie est réservée à la mafia "politico-financiére" et ses ramifications internationales : à sa tête, un homme: Larbi Belkheir.
A la fin de l'année 1992 les événements prennent une telle tournure, que tous les observateurs de la scène algérienne, voient les prémices d'une tragédie aux conséquences dramatiques.
Pour les sages de la politique algérienne, sortir de l'impasse est devenu un besoin vital pour le futur même de l'Algérie. La culture de la violence ne peut qu'engendrer le chaos. Il n'y a qu'une seule porte de sortie et elle est politique.
A la mi-décembre 1992, un homme se présente dans les bureaux du parti MAJD à Bouzaréah sur les hauteurs d'Alger, il demande à voir M. Kasdi Merbah. La personne qui se trouve à la réception lui demande de prendre un rendez-vous, mais l'homme en question, sur un ton grave, insiste et assure au réceptionniste que c'est à la fois très urgent et très important. Il sort un document avec le cachet humide du FIS : « un ordre de mission signé par A. Radjem ». Il est invité à attendre dans le salon.
Quelques instants plus tard, Kasdi reçoit l'émissaire du maquis après les formalités de sécurité d'usage. Ce dernier l'informe des raisons de sa visite, mais Kasdi Merbah, en homme méfiant par nature, demande à son interlocuteur de lui arranger une rencontre avec les responsables du parti.
Une semaine plus tard, une rencontre est organisée dans un appartement non loin d'Alger. Très peu de gens sont mis dans la confidence, juste des intimes et des fidèles chargés par Merbah du bon déroulement du rendez-vous.
Pendant cette réunion, les responsables du FIS assurent d'emblée Kasdi de leur volonté de vouloir trouver rapidement une solution à la crise. Ils soulignent que la violence n'est qu'une réponse à une répression féroce et que le pourrissement de la situation peut être exploité par les radicaux des deux camps. Mohamed Said met en garde Kasdi contre les conséquences du prolongement des hostilités car le peuple serait l'unique perdant. Kasdi Merbah tient à remercier les deux responsables du FIS pour la confiance qu'ils lui témoignent et après une longue discussion, il promet de faire tout ce qui est possible pour un règlement politique de la crise et ramener les militaires à la raison. En fin de rencontre, les responsables du FIS (pour des raisons de sécurité ) indiquent à Kasdi Merbah, une personnalité habilitée, proche du parti, établie en Suisse avec laquelle il pourra traiter en toute confiance mais surtout en toute sécurité.
Sans plus tarder, Kasdi Merbah appelle, le lendemain, le secrétariat du ministre de la défense pour demander un rendez-vous avec Khaled Nezar. Ce dernier ne porte pas l'ancien patron des services dans son cour et pour cause, l'ex-directeur de la SM devenu secrétaire général du MDN à l'époque de Chadli, l'avait proposé à la retraite anticipée avec d'autres officiers.
Cette mesure rentrait dans le cadre de la restructuration de l'ANP et beaucoup d'anciens officiers de l'armée française étaient sur la Sellette. En fait, Kasdi Merbah avait une liste de prés de quatre cents officiers tous issus de l'armée française ; il voulait les radier des effectifs car pour lui, l'armée algérienne avait formé ses nouveaux officiers et pouvait à cette époque se passer des anciens de l'armée française. Cela était sans compter avec les alliances qui s'étaient formées entre les anciens de l'A.F. Ils se sont rassemblés au tour de Larbi Belkheir et de Chadli Bendjedid qui a limogé son secrétaire du MDN. A partir de ce moment les anciens de l'AF ont tout fait pour prendre les commande de l'ANP et à notre grand regret, ils ont réussi.
Khaled Nezar est très rancunier et pour marquer son autorité, il fixe un rendez-vous à sa convenance sans prendre en considération le caractère urgent formulé par Merbah. Il va sans dire que Khaled Nezar fait part de cette demande à Larbi Belkheir et à Toufik.
Le jour de la rencontre, au bureau du ministre de la défense, Khaled Nezar est seul dans son bureau et c'est le chef du protocole de ce dernier qui introduit Kasdi Merbah. L'ancien directeur de la SM ne perd pas de temps, après un bref exposé sur sa vision des hoses, il rentre dans le vif du sujet en révélant à Nezar l'objet de sa visite et lui propose un plan de règlement de la crise en cinq points:
*La levée de l'Etat d'urgence.
*La nomination d'un gouvernement d'union nationale.
*La fermeture des camps de concentration et la libération des prisonniers.
*La réhabilitation du FIS.
*L'organisation d'élections dans un délai raisonnable.
Khaled Nezar plus que surpris, perplexe même, n'arrive pas à comprendre comment est ce que Kasdi Merbah a eu cette audace: Venir lui parler dans son bureau de la manière avec laquelle il doit diriger les affaires du pays. Khaled Nezar est visiblement retourné par cette entrevue et tout en restant à la limite de la courtoisie, il ne veut pas s'engager mais il promet d'étudier la question avec l'ensemble de l'Etat-major. En accompagnant Kasdi Merbah à la porte de sortie du bureau, il lui recommande vivement de garder secret ses contacts avec la partie adverse. Khaled Nezar appelle, de suite, Larbi Belkheir pour lui faire part des contacts de Merbah avec la direction clandestine du FIS. Avec une voix grave, Larbi Belkheir lui demande de trouver une solution et vite. Pour Larbi Belkheir le commandement n'a pas droit à l'erreur en ces moments critiques.
Dès le lendemain, le 3 janvier 1993 un conclave réunit les généraux Mohamed Mediene, Mohamed Touati, Mohamed Lamari, Abdelmalek Guenaizia et Smain Lamari dans une résidence d'Etat au club des pins. C'est sur un ton ironique que Nezar informe les généraux des propositions faites par Kasdi Merbah. Il ne peut s'empêcher d'insulter l'homme qui selon lui entretient des relations douteuses avec des gens hors la loi et recherchés par tous les services de sécurité. Il s'adresse au général Toufik pendant la discussion pour lui dire «il faut surveiller ce bonhomme de très près, il ne faut pas le lâcher » ! Et comme pour calmer Khaled Nezar, le général Touati prend la parole pour dire : « Négocier avec les islamistes maintenant, ne servira à rien, de toute façon, ils vont au contraire prendre cela comme une reculade et cela va les renforcer comme au mois de juin 1991. Toute pause dans notre stratégie avant la désarticulation totale de l'appareil du FIS ne peut que remettre en cause notre autorité. Pour le moment ce parti n'est pas encore assez faible pour qu'on puisse lui imposer nos conditions ». Et Touati finit par mettre l'accent sur la nécessité d'intensifier la répression pour parer à toute rébellion possible.
Juste après lui, le général Toufik se lance dans une violente diatribe contre Kasdi Merbah, l'accusant même de complicité avec les islamistes ; il le soupçonne même d'être le maître d'ouvre des fuites concernant des informations classées sur les centres de torture et de détention secrets, publiées dans « Minbar Eljoumouaa », un bulletin clandestin du FIS. Pour lui Kasdi Merbah fait tout ce qui est possible pour servir sa propre ambition «le retour au pouvoir ». Toufik ne manque pas de rappeler au généraux présents que Kasdi Merbah est un danger permanent pour l'institution militaire, surtout depuis qu'il s'est mêlé des affaires de l'Etat avec le président Boudiaf.
Smain Lamari saute sur l'occasion pour faire remarquer que Kasdi entretient des contacts très étroits avec des officiers supérieurs en service qu'il voit très régulièrement. Il se demande si Kasdi Merbah ne prépare pas un coup de force visant à déstabiliser le commandement de l'ANP. Et afin de souligner le caractère dangereux de l'ex-directeur de la SM, il rappelle aussi le rôle joué par Kasdi Merbah pendant son passage à la tête du gouvernement, sa contribution à l'opération main propre déclenchée par Boudiaf et ses rapports avec des personnalités civiles influentes tout en mettant l'accent sur l'importance des dossiers qu'il détient et des doubles des rapports présentés à Boudiaf.
Le général Mohamed Lamari, (fonceur comme d'habitude) n'hésite nullement avant de lancer : « Pas de dialogue, ni de réconciliation, il faut aller jusqu'au bout de notre stratégie et faire le nécessaire pour empêcher Kasdi Merbah de profiter de cette occasion et de rebondir sur la scène politique ».
Dans cette réunion Kasdi Merbah n'a que des ennemis prêts à en découdre.
A l'issue de cette rencontre, une décision est prise à l'unanimité. Les généraux chargent Smain Lamari de surveiller de très près tous les faits et gestes de Kasdi Merbah, identifier ses disciples au sein des rangs de l'ANP, identifier ses contacts terroristes, essayer de localiser les dirigeants du FIS et enfin trouver coûte que coûte les doubles des dossiers qu'il a illégalement fait sortir de l'archive de la SM.
Quelques semaines plus tard, un Billet de Renseignement Quotidien (BRQ) émanant des services opérationnels du DRS et traitant d'une information capitale, arrive avec la mention Très Secret/ Très Urgent sur le bureau de Toufik :
« Kasdi Merbah a rencontré plusieurs généraux dont le général Saidi Fodhil et le général Touahri Mohamed à l'occasion du mariage, pendant cette rencontre les officiers supérieurs présents se sont livrés à une critique en règle contre la politique de l'Etat-major dans la gestion de la crise ».
Crime de lèse-majesté pense-t-on en haut lieu.
Très vite le général Toufik (après une brève conversation téléphonique avec Khaled Nezar) sort de son bureau pour se rendre à celui du ministre de la défense ; lorsqu'il arrive, le ministre l'attend en présence du général Mohamed Touati. Une fois le général Nezar mis au courant du contenu du BRQ par le directeur du DRS, il devient plus que furieux ; pour lui Kasdi Merbah vient de rompre le cordon qui le lie à l'institution militaire, donc au système. A partir de ce moment là, Kasdi Merbah devient l'homme à abattre. Après avoir contacté Larbi Belkheir par téléphone, la décision est prise presque instinctivement et est fortement approuvée par Mohamed Touati. Nezar spécifie clairement au directeur du DRS «Si. Toufik, faites le nécessaire ! »
Il est à noter que pendant cette période, la maladie de Nezar est à un stade très avancé, ne pouvant plus assurer ses fonctions de ministre, il prépare son départ et la lutte pour sa succession a déjà commencé. Pour lui cette rencontre de hauts fonctionnaires de l'armée n'a qu'un objectif : la reprise des commandes de l'ANP par le courant Merbah.
Le général Toufik ne perd pas de temps et c'est avec l'aide de Si. El hadj comme il l'appelle (Smain Lamari) qu'il s'attelle à trouver le moyen le plus rapide de « faire le nécessaire ».
Le plus gros problème qui se pose aux futurs commanditaires du meurtre, est la reprise des dossiers très compromettants que détient Kasdi Merbah. Les fameux dossiers en question sont des copies de rapports de sécurité touchant la plupart des nouveaux riches de l'armée: des numéros de comptes bancaires à l'étranger, un listing avec les noms et les références des dossiers compromettants sur des disquettes informatiques au cas où les preuves viendraient à disparaître du centre des archives du DRS (le Centre El Haouass situé à Beni-Messous), mais aussi un gros dossier traitant des agissements des anciens de l'armée française au sein de l'ANP.
Toufik et Smain veulent absolument infiltrer Merbah car ils savent que les écoutes téléphoniques n'apporteront rien d'important vu que Merbah est un homme très professionnel. Ils réussissent à recruter un élément au sein même du parti. La taupe infiltrée est identifiée par le code « XZ ».
Cet agent est maintenu par un officier traitant et les contacts entre les deux hommes sont quasi-quotidiens. C'est ainsi qu'il fait parvenir une information de taille à l'officier traitant et qui va avoir des conséquences dramatiques sur la suite des événements.
Selon l'agent en question « XZ », Kasdi Merbah a discrètement confié des dossiers à un militant du MAJD ; ces dossiers n'ont rien à voir avec le courrier ordinaire du parti. Le militant doit les délivrer quelque part puisqu'il a quitté le bureau de Merbah à la hâte.
Une petite enquête des services opérationnels du DRS, démontre que la personne en question est un ancien agent de la SM, un fidèle de Merbah qui travaille en même temps pour le journal Algérie actualité.
C'est la filature et la surveillance du militant qui permet d'aboutir à l'identification d'une personnalité, proche des sphères du pouvoir, en l'occurrence: M'hamed Boukhobza, un sociologue qui a soutenu l'arrêt du processus électoral le 12 janvier 1992, avant de se rétracter et de prendre ses distances après la mort du président BOUDIAF en juin 1992.
Entre temps, le militant du MAJD est comme par hasard torturé et liquidé par le « GIA ».
Le puzzle prend forme, Boukhobza est membre du Conseil national consultatif et directeur de l'institut national des études stratégiques globales (INESG) de Kouba. Ce centre qui dépend de la présidence est chargé de faire une étude d'évaluation future de l'Algérie « la commission 2005 ».
Déjà mise sur pied par le professeur Djilali Liabes, cette commission met le doigt sur le mal algérien, dans tous les domaines: la santé, l'agriculture, l'éducation, les finances, l'endettement, la société et la corruption. Concernant ce dernier point, Djilali Liabes en fait un point d'honneur que de spécifier l'origine de ce phénomène de société dans le détail. D'après lui l'enrichissement voyant et très rapide des cadres de l'Etat, spécialement ceux de l 'ANP a des conséquences très graves, à la fois sur l'économie du pays et sur l'honneur de l'institution militaire qui incarne l'autorité de l'Etat.
C'est le général Hassan Beldjalti alias Abderrezak en personne (l'homme d'ombre de Larbi Belkheir à la présidence à ce jour) qui essaye de dissuader le professeur Djilali Liabes de parler de ce sujet ; pour lui la situation du pays ne s'y prête pas encore. Et c'est au tour de Smain Lamari de demander au professeur Djilali Liabes de retirer le passage de la corruption pour raison d'Etat, chose qu'il refuse fortement en évoquant que l'institut dépend de la présidence de la république et non du ministère de la défense. Le professeur fait part des difficultés qu'il rencontre à son ami M'hamed Boukhobza. Djilali Liabes est professionnellement liquidé par un commando du « GIA » le 16 mars 1993.
Lorsque Boukhobza apparaît sur la scène Merbah, les généraux Smain et Toufik font tout de suite le rapprochement ; pour eux le complot est évident et c'est Kasdi Merbah qui tire les ficelles. Ce qui aggrave la situation, c'est que M'hamed Boukhobza est aussi têtu que son ami Djilali Liabes, pire encore il est animé par le courage acquis par bon nombre de personnalités politiques après l'assassinat du président Boudiaf et il va loin en recommandant la constitution d'une commission nationale d'enquête afin de juger les responsables de la dette algérienne et récupérer l'argent et les biens spoliés. Il fait cependant l'erreur de déclarer que les preuves sont disponibles.
Boukhobza est sous surveillance (sans le savoir), les responsables du DRS savent déjà qu'il s'apprête à quitter l'Algérie, ils décident alors d'agir vite.
Au début du mois de juin, Kasdi Merbah est convié au ministère de la défense nationale. Lors de son entretien avec Khaled Nezar, celui-ci l'informe que Liamine Zeroual va lui succéder et qu'il pourra voir avec lui le sujet des propositions du FIS, en précisant que la majorité est contre un tel projet.
Khaled Nezar interpelle une dernière fois son hôte sur ses intentions en lui demandant s'il compte rester dans l'opposition stérile, alors qu'il a tout à gagner en réintégrant le système pour revenir éventuellement plus tard au devant de la scène avec des responsabilités plus importantes.
Kasdi Merbah répond tout de suite que le système a fait son temps et que si l'Etat-major refuse la main tendue, l'Algérie ira droit au mur. La majorité des Algériens, ne croit plus au rafistolage politique. La discussion est concise et l'atmosphère lourde. Nezar termine d'une façon très allusive, en évoquant le mécontentement de certains hommes très influents qui n'accepteront pas longtemps l'épée de Damoclès sur la tête.
Kasdi parle de la corruption qui gangrène l'Algérie et pour répondre à son interlocuteur, il évoque d'abord l'affaire du doublement du gazoduc vers l'Italie et les vrais destinataires des 22 millions de dollars que le prête-nom et intermédiaire Omar Yahia a empoché officiellement, et cite ensuite la disparition d'un milliard de dollars lors d'un marché fictif conclu pour l'Algérie par Abdelaziz Khellaf et un pseudo homme d'affaire espagnol (voilà une façon bien à Kasdi de faire passer un message au grand parrain Larbi Belkheir).
Avant de prendre congé, Kasdi Merbah dit qu'il ne désespère pas de voir les généraux entendre raison au nom de l'intérêt suprême de l'Algérie.
Le 22 juin 1993, M'hamed Boukhobza est sauvagement assassiné dans son appartement par un commando de 5 hommes. Après avoir subit un interrogatoire en bonne et due forme, associé à des tortures abominables, il est fini (terminologie opérationnelle de l'équipe 192) à l'arme blanche. Son bureau et son domicile sont passés au peigne fin ; les tueurs cherchent vraisemblablement les dossiers. Le chef du commando, Athmane Tartague ressort du domicile de la victime avec un document à la main qui confirme bien le projet de collaboration entre Kasdi Merbah et M'hamed Boukhobza sur le dossier de la corruption dans l'armée algérienne, mais pas de traces des dossiers en question et des preuves évoquées par Boukhobza.
Le jour même de sa liquidation, le directeur de l'INESG doit présider dans l'après-midi la dernière réunion de la commission « Algérie 2005 » à l'issue de laquelle le rapport final doit être officiellement présenté au haut comité de l'Etat (HCE). Les assassins ont pensé que pour l'occasion, M'hamed Boukhobza aurait les documents nécessaires pour étayer le rapport. Le jour même, après le communiqué officiel des services de sécurité annonçant l'assassinat, toute la presse est unanime pour la condamnation du terrorisme islamiste. Rares sont ceux qui se posent des questions : comment se fait-il que l'INESG perd deux directeurs en l'espace de quatre mois ?
Entre temps (au début du mois de juin), Kasdi échappe à un attentat, personne ne sait si les commanditaires ont voulu lui envoyer un message ou que c'est vraiment un échec de la tentative?
Malgré la gravité de la situation, Kasdi Merbah ne renonce pas à sa mission. Il obtient un rendez-vous avec le nouveau ministre ( le général Liamine Zeroual) pour le 12 juillet 1993. Bien que Kasdi Merbah n'est pas reçu en privé, (Mohamed Touati étant présent, car entourer le nouveau ministre pour ne pas le laisser seul avec les indésirables est une recommandation stricte de la part de Khaled Nezar), cela ne l'empêche guère d'exposer son point de vue quant aux moyens de sortir de la crise. Comme Zeroual vient tout juste d'être nommé, il ne peut que faire des promesses qu'il ne tiendra jamais, pire encore, c'est durant sa présence à la tête de l'Etat que les généraux dessineront les pages les plus ensanglantées de toute l'histoire de l'Algérie.
Sur le terrain politique, Kasdi Merbah prend contact avec cheikh Bouslimani, personnalité très influente et très respectée dans la mouvance islamiste, dans la région de Médéa et avec d'autres personnalités politiques en Algérie et à l'étranger, pour essayer de tracer le chemin de la paix. Il appelle même lors d'une conférence de presse internationale le 14 juillet 1993, les militants du FIS à déposer les armes et à l'aider à trouver une solution politique à la crise.
Mohamed Bouslimani
Le cheikh Mohamed Bouslimani été un homme de très grande qualité, issue d’une famille révolutionnaire qui a enfantée 14 martyrs. Mohamed Bouslimani a refusé de joué double jeu et faire des concessions au détriment des principes et des valeurs. Il a été kidnappé par le service opérationnel du DCE le 26 Novembre 1993 sous l’ordre direct de Smaïn Lamari qui l’a liquidé car il a refusé d’obtempérer à un moment très critique pour le pouvoir.
Alerté par des citoyens, sa dépouille a été retrouvée le 28 Janvier 1994 par les services de la gendarmerie dans le cimetière d’Alaafroune. So crime a été revendiqué par le GIA !
Kasdi Merbah est convaincu que les généraux sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur logique criminelle ; il pense pouvoir les contrer en associant le plus de monde à sa démarche. Mais le vrai projet de Kasdi Merbah est le renversement des généraux, surtout ceux issus de l'armée française, par les jeunes officiers de l'armée, lassés de l'affairisme et de la dérive criminelle.
Avec le concours de quelques officiers supérieurs restés fidèles aux principes de la révolution de novembre 54, il planifie un soulèvement des unités de l'armée pour la nuit du 31 octobre au 1 novembre 1993. Le destin en a voulu autrement et le cabinet noir ordonne l'arrestation de plusieurs centaines d'officiers et de sous-officiers, la plupart d'entre eux pour des raisons non valables ou pour l'accusation fallacieuse de sympathie avec l'islamisme. Plusieurs sont sauvagement assassinés ou mis dans les prisons pour servir d'exemple au reste des troupes. Voilà comment les généraux ont essayé de dompter l'institution militaire.
Kasdi Merbah se rend en Suisse le 14 août 1993, il réussit à joindre le contact habilité par la direction clandestine du FIS pour mener à bien la médiation avec les responsables de l'armée. Merbah est suivi par la police suisse. Le commandant Samir, chef du bureau des services de sécurité à l'ambassade d'Algérie ( BSS ), récupère un double des rapports identifiant les contacts de Kasdi grâce aux agents qu'il a recruté. Après avoir essayé de rencontrer des amis à Genève (comme Ait-Ahmed qu'il n'a pas réussi à joindre), Kasdi Merbah décide de rentrer à Alger le vendredi 20 août 1993 au soir.
Le samedi 21 août, un commando d'une quinzaine d'hommes de l'unité 192, lourdement armés prennent position sur la route qui mène à Alger-plage, pas loin du carrefour du café Chergui, dans la localité de Boumèrdes. Une route auparavant fermée à la circulation et le barrage quotidien de la gendarmerie levé ce jour là. Juste quelques voitures appartenant aux services, circulent entre l'école secondaire et le poste de la gendarmerie pour un semblant de trafic afin d'éviter les soupçons d'éventuels éclaireurs de la cible.
Non loin de là, est stationnée, une voiture banalisée dans laquelle se trouve un homme qui est spécialement nerveux : le général Smain Lamari. Il a tenu à assister lui-même à l'opération. Il sait qu'en offrant à ses maîtres, la tête du personnage le plus redouté d'Algérie, il gagnera en estime mais certainement plus en notoriété.
Une voix à peine audible signale l'arrivé du « virus », le non de code donné à Kasdi Merbah. Le général donne, par radio, l'ordre au chef du commando Athmane Tartague de passer à l'action.
L'opération se déroule très vite : deux grenades fumigènes lancées sous la voiture, neutralisent le chauffeur de Kasdi Merbah et aveuglent les autres passagers. Pris sous une pluie de balles qui arrosent les occupants du véhicule, le chauffeur et Kasdi Merbah ont à peine le temps de tirer quelques balles de leurs «357 Magnum» touchant un des éléments du commando. Mais la violence des coups reçus est si importante qu'il n'ont guère d'options. Tout est tellement bien fait, histoire de ne leur laisser aucune chance. Quelques instants plus tard, le chef du commando s'approche des victimes et tire une rafale à bout portant ; par un geste de la main, il signale la fin de l'opération et ordonne au reste du groupe de se retirer. Smain est rassuré du bon déroulement de l'opération.
Une fois le commando hors de la zone, une patrouille de gendarmerie intervient pour faire le constat. Les corps de Kasdi Merbah, celui de son fils, de son frère et de son chauffeur et garde du corps gisent dans la voiture. Les armes des victimes sont récupérées par le commandant de gendarmerie. Le rapport d'enquête conclut à un attentat terroriste. Aucune autopsie ni rapport balistique ne sont menés pour étayer cette thèse. Les dépouilles mortelles reçoivent un enterrement digne auquel assistent même des éléments de l'équipe 192.
Quelques jours après, un communiqué du GIA revendique l'assassinat du « taghout » Kasdi Merbah, l'officier du DRS chargé des relations avec la presse algérienne, le commandant Hadj ZoubirTahri, annonce à la presse l'identité du coupable: le fantomatique Abdelkader Hattab, le même qu'on a crédité du vrai-faux enlèvement des trois fonctionnaires du consulat français le 23 octobre de la même année, l'affaire des époux Tévenaux.
Haj Zoubir Tahri
Le colonel Tahri Zoubir
Hadj Zoubir Tahri a quitté la DCSA au début de l’an 2000 pour prendre une retraite dorée comme consultant en sécurité et prévention, auprès de riche groupe notamment CEVITAL…

Un homme visiblement affecté et portant encore des signes d'une torture physique éprouvante, passe aux aveux à la télévision de l'Etat. Un rituel !
le meurtre vient d'être revendiqué d'une façon subliminale. Les criminels ont envoyé leur message aux initiés qui tentent de rompre d'une manière radicale avec le système.
La violence d'Etat devient légale, elle est motivée en apparence pour garantir l'unité de l'Etat, mais en réalité, c'est la nomenklatura qui frappe très fort chaque fois que ses intérêts sont menacés.
Comble du destin, c'est Larbi Belkheir qui tout en veillant au grain, offre à l'Algérie son nouveau président. Tout en restant loin des regards, il apporte son aide au président Abdelaziz Bouteflika en l'assistant d'un de ses fidèles lieutenants ; le général Hassan Beldjalti alias Abderrezak. La question qui reste posée : Le président Bouteflika saura-t-il faire sans Abderrezak ?

Larbi Belkheir
Nul ne sait où va l'Algérie, mais une chose est certaine, tant que les occidentaux fermeront les yeux devant l'évidence de l'implication des plus hauts responsables de l'armée dans la tragédie, en sacrifiant leurs principes sur un baril de pétrole, il y aura fort à parier qu'une déflagration aux conséquences désastreuses pour la région et le bassin méditerranéen, viendra leur rappeler qu'ils ont commis l'irréparable en soutenant un synode de criminels sous prétexte qu'ils sont le dernier rempart devant la déferlante fondamentaliste.


PS:
Larbi Belkheir, né le 1er janvier 1938 à Frenda dans la wilaya de Tiaret est mort le 28 janvier 2010 à Alger.
Smaïn lamari, né le 1er janvier 1941 à Alger est mort le 28 Aout 2007 à Alger.

*Nous aborderons ce sujet avec plus de détails dans le dossier de la lutte antiterroriste.

 toute l'équipe du blog remercie chaleureusement un de ses membres, Mehdi, qui a donné cet article.