18 octobre 2015

S.Nasrallah: la guerre douce veut saper notre sens de responsabilité
A la cérémonie de commémoration du deuil de la  troisième nuit de Achoura organisée dans la banlieue sud de Beyrouth, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah a mis l'accent sur les manoeuvres mises en jeu par la guerre douce menée contre le monde islamique.
«Ces dernières années, nos ennemis se sont concentrés sur la guerre douce en raison du développement des moyens de communication, moyens qui ont permis à  cette guerre de se perfectionner comme jamais auparavant", a-t-il dit,  ajoutant que "cette guerre douce se déroule  sur plusieurs étapes et se concentre sur une seule idée, celle d'altérer notre sens de responsabilité face aux circonstances générales qui nous entourent ".

Durant la première étape, nos ennemis se sont penchés sur la question géographique, en faisant prévaloir par  exemple que  les Libanais ne doivent assumer que la responsabilité de leur pays, et donc ne doivent pas à intervenir dans les affaires des autres pays ".

Son éminence a déclaré: "cette étape a réussi sur les deux plans  arabe et islamique sachant que ce qui a contribué à cette réussite ce  sont les difficultés, les frustrations, les pénuries et le  sentiment d’impuissance de réaliser quoique ce soit, ou de vaincre. Ainsi, chaque pays, chaque peuple ne pense désormais plus qu'à lui-même."

Et de poursuivre : "durant  la deuxième phase, ils se sont infiltrés dans chaque pays et ont démembré les responsabilités et les préoccupations. Après avoir mis l'accent sur les questions nationales  -dont les préoccupations nationales libanaises-, ils sont passés aux questions communautaires : en  oeuvrant pour les séparer les unes des autres, de sorte que chacune se replie sur elle-même. Il en a été ainsi pour les chiites, les chrétiens, les druzes et les sunnites et tous les autres.»

Il a ajouté: «ainsi ils ont démembré les responsabilités nationales du Liban voire ils les ont miniaturisés en confessionalisant la société. Après le confessionnalisme, on nous impose le régionalisme  poussant  les gens d’une région à ne penser qu’à leur région et à ne pas être concernés par ce qui se passe chez les autres ».

Il a expliqué : "l'exemple le plus laid qui illustre le niveau de décadence auquel  nous sommes arrivés dans le pays est celui de la crise des ordures, où la question des dépotoirs d’ordures est devenu une question confessionnelle et sectaire."
"Ils veulent édifier des dépotoirs pour chaque communauté. Il y en a un pour les sunnites, un autre pour les chrétiens, un troisième pour les druzes, et maintenant ils en réclament un pour les chiites. Nous ne sommes plus em mesure de régler nos problèmes à l'échelle nationale ", a-t-il déploré.

Quant à la quatrième étape, elle sert selon les termes de Sayyed Nasrallah a indiqué "l'objectif finale du diable".
"Car il s’agit de pousser l’individu – via la guerre douce – à ne s’intéresser qu’à ses affaires personnelles , ses désirs, ses intérêts et même ses rancunes. Bref, il ne s’intéresse qu'à  ce qu'il aime  et  qu’à ce qu'il déteste .  Et cela est une grande catastrophe car elle peut toucher n’importe quel individu, personne n'est épargné ».

Son éminence a fait remarquer: "nous sommes maintenant au cœur de cette bataille, dont les dimensions religieuse,  intellectuelle et mentale sont claires. Sauf que l’infiltration médiatique des puissances arrogantes a atteint un tel niveau qu’elles sont capables de détourner nos esprits de nos principes."

Selon lui, " ce qu’ils nous proposent s’oppose à la raison, à la nature et à l'humanité, car l'homme a des responsabilités envers les autres, indépendamment de leur couleur et de leurs croyances, cette responsabilité peut s’élargir et se réduire mais elle se doit toujours d'être présente."

Il a ajouté: "Sur le plan religieux, l'islam est la religion de la raison et du bon sens. De même la biographie des prophètes, tous les prophètes ont lutté pour l'humanité et contre  l'oppression et la tyrannie,  pour répandre la justice sur  Terre. L’Islam est une religion qui incite  ses adeptes à assumer leur responsabilité envers les gens."

Il a estimé  qu'il "faut prendre garde de  cette duperie qui ne se rapporte à aucune logique ou religion.  Comme il est de notre devoir de prier, de faire le pèlerinage, de payer la Zakat, il faut travailler pour le bien et la dignité des gens dans notre pays.  Cela   nous pouvons le faire n’importe où, et donc il est de notre devoir d’assumer notre  responsabilité envers la nation, la région et les lieux saints ".

Enfin son éminence a souligné que le sens de responsabilité n'est pas une notion illimitée, et qu'elle se doit d'être encadrée par la potentialité de chacun
"La mission de chacun dépend de ses capacités. D'aucuns sont dans l'impuissance de faire quoique ce soit pour des raisons qui ne relèvent pas de leur volonté, mais ils doivent dans ce cas exprimer leur compassion. C'est le minimum qui est permis. Pour ceux qui possèdent de l'argent, des armes, des médias, pour ceux qui sont instruits ou cultivés, leur mission en dépendra.
Les obligations et les responsabilités varient donc en fonction des capacités de chacun. Elles s'élargissent ou rétrécisent selon qu'il est un individu, un Etat, un gouvernement, une organisation, un parti...."

A la fin, sayed Nasrallah a opéré un lien entre la notion de la responsabilité et le martyre del'imam Hussein (s).
" L'une des illustrations les plus frappantes du sens de responsabilité est sans aucun doute le sacrifice que l'imam Hussein s'est consenti pour affronter la menace qui guettait l'Islam et les Musulmans, en raison de l'intronisation de la personne de Yazid le fils de Mouawiya. Donc sa priorité résidait dans la confrontation contre ce tyran. L'ensemble de ses objectifs consistait à défendre l'Islam et la nation, et à révéler au grand jour la réalité de ce despote. S'il avait continué à gouverner pour des dizaines d'années, il aurait provoqué une catastrophe. Cet objectif passait par son martyre, alors il s'est sacrifié".

Livre: Silvio Berlusconi aurait tenté de sauver Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi

BERLUSCONI



Silvio Berlusconi aurait tenté de sauver Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi



Silvio Berlusconi aurait tenté de sauver Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi
12 oct. 2015, 23:39
© Alessandro Bianchi Source: Reuters
Silvio Berlusconi en 2013
Dans une nouvelle autobiographie, l’ancien président du Conseil italien révèle qu’il avait essayé d’éviter que les pays occidentaux ne déclarent la guerre à l’Irak en 2003 et à la Libye en 2011… Sans succès.
Dans ce livre d’entretiens avec Alan Friedman, Silvio Berlusconi révèle qu’il entretenait une relation amicale avec le colonel Kadhafi, qu’il essayait de réhabiliter sur la scène internationale en échange de contrats pétroliers et gaziers juteux pour l’Italie. Ses capacités à tisser des liens personnels avec des dirigeants du Moyen-Orient ont fait de lui, selon ce qu’il a confié à l’auteur, le pilier des négociations entre l’Occident et cette région.
L’ex-Premier Ministre italien a notamment déclaré qu’il pensait que l’Irak ne pouvait qu’être tenu par un régime militaire, et qu’il avait multiplié les efforts afin de dissuader George W. Bush et Tony Blair de lui déclarer la guerre. Il a notamment proposé d’envoyer Saddam en exil en Libye. Mais George Bush était, selon le livre, inarrêtable et souhaitait se venger d’une supposée tentative d’assassinat de son père par le président irakien.
Ainsi, lors d’un déjeuner avec Condoleezza Rice et Colin Powell, Berlusconi a essayé de faire comprendre qu’une invasion de l’Irak se devait d’avoir une base légale. Après un discours d’une dizaine de minutes au cours duquel il utilisa une allégorie, comparant W. à un lion, roi de la jungle, et Saddam à un loup, George Bush a déclara qu’il allait «lui botter le cul».
En 2003, Silvio Berlusconi aurait eu une série de coup de téléphones tardifs avec Mouammar Kadhafi afin d’arranger l’exil de Saddam Hussein. L’ex-Premier ministre italien se serait même envolé pour Londres et le 10, Downing Street, afin de demander à Tony Blair de ne pas s’engager en Irak. Sans succès. Après la chute de Saddam Hussein et sa capture humiliante, le colonel Kadhafi était choqué et aurait confié à Silvio Berlusconi : «Je ne veux pas finir comme Saddam».
Le Libyen a donc renoncé au terrorisme et ses relations avec l’Occident se sont améliorées, notamment au travers de visites d’Etat à Rome et Paris. Mais lorsque le Printemps arabe est arrivé, les pays occidentaux se sont vite retournés contre leur nouvel ami, pour leurs intérêts propres selon Silvio Berlusconi.
L’ex-Premier ministre italien a déclaré à l’auteur de l’ouvrage qu’il était le seul chef d’Etat à refuser l’intervention «illogique et dangereuse» en Libye, car il savait que Mouammar Kadhafi était le seul tampon entre l’Europe et des millions de migrants africains. Le colonel Kadhafi avait 6 000 soldats chargés d’empêcher les migrants de quitter les côtes africaines.
Mais Silvio Berlusconi a été mis à l’écart des négociations qui se déroulaient entre Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama. Et le temps que d’autres chefs d’Etats européens puissent s’exprimer, les bombardiers de Sarkozy avaient déjà décollé. Selon le milliardaire italien, la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy était si engagé contre Kadhafi, c’est parce qu’il était jaloux de la relation amicale, et des contrats juteux, dont il bénéficiait.

International
https://francais.rt.com/international/8276-silvio-berlusconi-a-tente-sauver/



https://tunisitri.wordpress.com/livre-silvio-berlusconi-au…/
Et le temps que d'autres chefs d'Etats européens puissent s'exprimer, les bombardiers de Sarkozy avaient déjà décollé. Selon le milliardaire italien, la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy était si engagé contre Kadhafi, c'est parce qu'il était jaloux de la relation amicale, et des contrats juteux, dont il bénéficiait.
merci Ahmed Manai

12 octobre 2015

Musulmans de France : la ratonnade permanente.


Face à l'exacerbation générale, l’Élite libérale a fait le pari d'une guerre ethnique jugée moins risquée pour elle qu'une alliance des classes. Depuis les agents de sédition squattent les plateaux des télévisions et les studios des radios. Un jour, un croisé chrétien : Philippe de Villiers. Un autre, un croisé juif : Alain Finkielkraut. Sans oublier le croisé musulman  de service: Boualem Sansal. Un ingénieux œcuménisme religieux et libéral, autour d'une croisade anti-musulmane en vue d'une grande ratonnade qui se prépare. La dernière.
 
 
Cide
Samedi 10 Octobre 2015


Certes, cela manque d’originalité de dire que la France a un sérieux problème avec ses Musulmans.  Il est en  revanche  de la perspicacité  de voir que cette situation est rentrée dans une étape critique.
Tellement elle risque de déstabiliser  le pays tout entier. Et pas seulement en valeurs ou en principes. Pire, en quiétude.

En effet, le seul projet  qui vaille actuellement en France et qui fait presque  l’unanimité est celui de la haine déclarée et assumée envers tout  ce qui est musulman. Femme, homme, enfant, peuples, culture, langue  ou  tradition tout est désormais combattu ostentatoirement et sans complexe aucun.

C'est que  les sorciers  de l’arène politico-médiatique ont réussi par un  coup de maître  le détournement de toutes les  valeurs françaises afin d'en faire la panoplie par excellence du guerrier  de ce choc ethnique et religieux,  décrété unilatéralement et appelé  de tous leurs vœux.

De ce fait la laïcité, vidée de ses paradigmes  d'origine,   est devenue un simple  bouclier repoussant les musulmans. La liberté d'expression,  haut parleur  d'outrage et d'insulte envers leurs symboles. Égalité homme-femme, une parade d'exclusion.

Une ratonnade de plus en somme dans  le long chapelet de celles   qui  fait subir la France régulièrement à ses citoyens de confession musulmane.

Cependant, l'heure est grave. Et elle ne prête plus à ce vieux   vice  bien français, le racisme contre les Arabes, les Noirs ou les Musulmans.
Et personne n'est dupe :  tout cela est voulu et  bien orchestré.   Car la vérité est que,  face à  l'exacerbation générale fortement ressentie aujourd’hui  au sein de la société française, l’Élite libérale  a fait le pari d'une guerre ethnique entre pauvres déclassés, jugée beaucoup moins risquée pour elle qu'une alliance des classes contre un ennemi commun.

Les images de ces virils salariés  d'Air-France défendant main dans la main  leur droit sonnent en effet telle une alerte rouge d'un danger imminent.  
Depuis les agents  de sédition  squattent, jour et nuit,  les plateaux  des télévisions et les studios des radios. Leur message est on ne peut plus explicite. Violence ? Oui, allez-y ! Mais pas contre le Capital, propriétaire et parrain de tous les médias français.

Un jour, un croisé chrétien, sans gêne ni pudeur, Philippe De Villiers. Un autre, un croisé juif, bien que non circoncis, Alain Finkielkraut. Sans oublier, une fois n'est pas coutume, le croisé  musulman de service, futur  Nobel de la littérature francophone et méditerranéenne,  Boualem Sansal.

Autant dire un  œcuménisme religieux et libéral, autour d'une croisade anti-musulmane.  Quand le Capital veut, le Capital peut.

Lâchez-vous dira, enfin,  la Licra, appelée  en toute urgence à  l'aide. Et en grande  aiguilleuse de mouvements de foule, elle ramènera tout ce beau monde en extase là où chacun sait.

En tout cas les circonstances sociales et identitaires  sont telles que les combats des rues  sur des critères  purement ethniques ou religieux sont devenus aujourd’hui plus que probables.Avec toute la gravité que cela représente  pour le pays, son économie, sa stabilité et sa réputation.  

Surtout que rien d’étonnant si les émeutes ethniques à l’américaine s'y  produisent.  
Le niveau de racisme en France envers les Musulmans, estimé  quatre  fois supérieur à celui qui vise les Noirs américains, en est en effet le  fait probant ultime.

Quoiqu'il en soit, laisser aujourd’hui les tenants des discours haineux  distiller leur venin est une pure folie. Tellement la coupe semble pleine.

N'importe quel fait divers, n'importe quelle parole  peut-être justement  la goûte qui fait déborder le vase,  déversant alors  un torrent  de ressentiment et d'aigreur longtemps enfouis derrière la bienséance citoyenne.  Et bien malin est celui qui croit s'en sortir gagnant.
C'est dire combien la ratonnade qui se prépare, risque d’être la dernière.


En savoir plus sur http://www.alterinfo.net/Musulmans-de-France%C2%A0-la-ratonnade-permanente_a117884.html#J3Gm53vksKuEddkv.99
 
merci à Ahmed Manaï qui nous a signalé cet article et qui l'a publié sur son site ITRI

09 octobre 2015



Suite de la video d’Ali Aarrass : le président de Melilla interpelle le ministre des affaires étrangères espagnol sur les mauvais traitements d’Ali Aarrass

SOURCE : http://www.freeali.eu/?p=5859

juan josé Imbroda 

El presidente preguntará a Exteriores por los presuntos malos tratos a Ali Aarrass
Por Paqui Sánchez T.
miércoles 07 de octubre del 2015, 23:48h
El presidente de Melilla, Juan José Imbroda, anunció ayer que preguntará al Ministerio de Asuntos Exteriores por el caso de Ali Aarrass, un ciudadano belga de origen melillense acusado de pertenecer a una célula terrorista y tráfico de armas, que fue condenado por un tribunal marroquí a 15 años de prisión y extraditado en 2010 a Marruecos.
Imbroda se hizo eco de las últimas informaciones sobre Ali Aarrass, publicadas por la prensa belga, en las que éste denuncia en un vídeo presuntos malos tratos recibidos en la prisión de Salé (Marruecos).


 Ali 


 nous remercions Luk Vervaet et tous ceux et celles qui en Belgique sont sans cesse mobilisés pour Ali Aarrass
Nous savons que sa soeur Farida est courageuse et ne lâchera rien en ce qui concerne son frère Ali. Qu'elle soit assurée de notre totale solidarité.

02 octobre 2015

Un avocat dénonce "l'impunité" des jihadistes français de retour de Syrie


© Capture d'écran d'une vidéo de propagande diffusée par l'EI | Maxime Hauchard, français, apparaît sur la droite. La vidéo le montre en train de décapiter un soldat syrien.
Dernière modification : 01/10/2015

Les parents d'un soldat décapité par l'EI en Syrie dans une vidéo où apparaît le jihadiste français Maxime Hauchard se sont portés partie civile en France. Leur avocat, Fabrice Delinde, a expliqué à France 24, les enjeux d'une telle démarche.

C’est une première. Une famille syrienne se constitue partie civile en France dans une affaire impliquant le Français Maxime Hauchard. Ce dernier était apparu dans une vidéo diffusée en novembre 2014 par l’organisation de l’État islamique, sur laquelle l’otage américain Peter Kassig, ainsi que de 18 hommes présentés comme des soldats syriens, ont été décapités.
Selon des informations du "Monde" publiées le 29 septembre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, a jugé recevable la plainte des parents de l’un de ces militaires qui ont reconnu leur fils sur la vidéo. D’après les images, le fils de cette famille n’est pas la victime directe de Maxime Hauchard mais celle d’un autre jihadiste qui se tient à côté de lui, précise le quotidien, ce qui explique que la justice française avait dans un premier temps refusé d'ouvrir une procédure.
L'avocat de la famille syrienne, Fabrice Delinde, s’est rendu à Homs, en Syrie, pour recueillir leur témoignage. Ce n’était pas son premier voyage en Syrie ; il s’était déjà rendu avec un groupe d’avocats français, dans le pays en guerre depuis plus de quatre ans, à l’invitation du barreau de Damas. Il est réputé favorable au régime syrien depuis qu'il a signé une pétition s’opposant à l’ingérence des puissances étrangères en Syrie. Dans un entretien avec France 24, il explique l’importance de cette procédure à ses yeux.
France 24 : Que signifie, selon vous, le fait qu’une famille syrienne se porte partie civile en France dans une affaire impliquant un jihadiste français ?
Fabrice Delinde :
C’est une première et c’est un symbole, car pour l’instant, bien qu’il y ait des dizaines de dossiers d’instruction ouverts à l’encontre de jihadistes français ayant opéré en Syrie, il n’y avait aucune victime syrienne déclarée. C’est inadmissible, car sans victime on ne peut instruire à charge, donc dans l’extrême majorité des cas, les jihadistes de retour de Syrie ne sont pas poursuivis pour les crimes, qu’ils ont pu commettre en Syrie et qui peuvent être de nature très grave (meurtre, viol, séquestration, torture…).
Qu’attendez vous de cette procédure ?
J’espère faire prendre conscience aux autorités judiciaires des carences lourdes du système, d’autant plus graves qu’on est devant un contentieux de masse, concernant les crimes les plus graves qui soient. Il y a, en effet, selon les autorités françaises, un millier de Français environ, partis faire le jihad en Syrie et des centaines qui sont revenus.
À l’heure actuelle, que se passe-t-il pour les Français, qui rentrent de Syrie, présumés jihadistes ?
Ils sont poursuivis et condamnés pour association de malfaiteurs, ce qui est très mineur par rapport à leurs crimes qui s’apparentent à des crimes contre l’Humanité. Il y des Français qui ont rejoint l’organisation de l’EI ou le Front al-Nosra, or ces gens coupent des têtes, torturent et se livrent à l’épuration ethnique en Syrie et en Irak, ils sont comparables aux nazis. Or, on n’a pas poursuivi les SS pour association de malfaiteurs.
Quels problèmes cela pose-t-il ?
On se retrouve dans une situation d’impunité de crimes atroces commis en Syrie, due aux carences du parquet. Or l’impunité favorise la récidive.
Selon vous, que pourrait faire la justice française ?
Au vu de la gravité des crimes, je ne comprends pas qu’on ne mette pas tous les moyens possibles. Or, il y a beaucoup de choses qui peuvent être mises en œuvre quand c’est nécessaire, comme des commissions rogatoires internationales, ou de l’entraide entre les services judicaires. À titre d’exemple, dans des cas de cambriolages en série, commis par des ressortissants des pays de l’est de l’Europe, il n’est pas rare que le Parquet diligente des enquêtes dans les pays d’origine pour évaluer le train de vie des proches des accusés. C’est donc possible au niveau juridique. Pour ma part, j’appelle le Parquet à enquêter sur la nature et l’étendue de ces crimes, il faut entendre les victimes et leurs proches.
Quelle est la prochaine étape dans votre procédure, pensez-vous qu’il sera possible d’enquêter?
Il y a eu pas plus tard qu’aujourd’hui des éléments nouveaux : j’ai appris par courrier que le parquet se pourvoyait en cassation contre la décision de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris. Il refuse donc que les parents de la victime soient entendus. C’est très rare que le parquet se pourvoie en cassation. Je ne connais pas encore les motifs invoqués mais je pense que c’est parce qu’il ne s’agit pas de la victime directe d’Hauchard, or, c’est contredire la notion même d’association de malfaiteurs. Dans des affaires où des personnes sont poursuivies pour association de malfaiteurs, on estime qu’ils sont associés et sont tous condamnés. Hauchard n’a peut-être pas coupé la tête du fils de mes clients, mais il l’a peut-être ligoté, séquestré ou que sais-je encore. Pour moi, cela relève de l’acharnement, et ce qui se passe est grave : au lieu de se positionner du côté des victimes, le procureur se place du côté d’Hauchard. Il agit comme le ferait son avocat. On connaîtra la décision de la cour de cassation dans quelques mois.
Pourquoi, selon vous, la justice française agit-elle ainsi et n’enquête-t-elle pas sur les crimes des Français en Syrie ?
Justement je pose la question. On a un millier de français qui font le jihad en Syrie et commettent des crimes et dont certains, revenus en France restent impunis. C’est une erreur, car la justice fait œuvre de pédagogie pour dissuader ceux qui pourraient être tentés… Il est évident que les raisons sont politiques : le Parquet ne veut pas avoir à collaborer avec la justice syrienne pour ne pas sembler coopérer avec le régime syrien.