31 mars 2011

L’ex patron de la DST en Libye

Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, s'apprête à partir en Libye pour jouer les diplomates. Dans ses bagages: cinq observateurs et un courrier du Premier ministre libyen.
Yves Bonnet, l’ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), devrait s’envoler demain jeudi en Libye pour mener une mission d’observation sur la guerre engagée contre le régime du colonel Kadhafi. Lors d’un entretien téléphonique, il nous a confirmé avoir obtenu l’accord des autorités locales pour se rendre sur les différents sites du conflit en cours:
J’ai reçu hier une lettre du Premier ministre libyen qui nous autorise à nous déplacer en Libye pour réaliser cette évaluation sur les événements.
L’ancien patron de la DST (de 1982 à 1985, sous un gouvernement socialiste) espère être reçu par les deux belligérants, c’est-à-dire à la fois à Tripoli et à Benghazi, où siège le commandement des insurgés:
Notre but consiste à contribuer à l’émergence de la vérité. Il y a indiscutablement des incohérences dans les informations qui viennent du terrain. La propagande du colonel Kadhafi est manifeste, mais les occidentaux ne sont peut-être pas exempts de reproche en ce domaine.

A Benghazi, les murs parlent

Officiellement, six observateurs

Yves Bonnet a invité cinq observateurs – au moins – à se joindre à son périple libyen:
Sollicités par OWNI, Éric Dénécé, André Le Meignen et Albert Farhat ont confirmé qu’ils préparaient ce déplacement. Pour Albert Farhat, les motifs d’interrogation sont nombreux:
Je ne pense pas que les insurgés de Benghazi cachent des membres d’Al-Qaïda comme certains le disent. Mais les frappes aériennes ressemblent à un jeu de massacre. Les Français cassent tout pour s’arroger ensuite le marché de la reconstruction du pays. Et bizarrement, il n’y a jamais beaucoup de victimes civiles.
Cependant, le Canard Enchaîné a publié ce mercredi une enquête évoquant des notes des services secrets français au sujet des relations entre les rebelles libyens et des membres d’AQMI (les réseaux d’Al-Qaïda maghreb islamique). Aux États-Unis, lundi soir, lors d’une intervention télévisée, le président Barak Obama a souhaité marquer ses distances à l’égard des volontés françaises et britanniques contre le colonel Kadhafi :
Élargir notre mission militaire pour inclure un changement de régime serait une erreur.
Dans ce contexte, la mission Bonnet voudrait donc aussi revenir sur le terrain de la diplomatie.
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Image de Une par Marion Boucharlat @Owni /-)

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