04 février 2013

Mali : Le regard de Boubacar Boris Diop

Mali : Le regard de Boubacar Boris Diop 

Article | 2013-02-02 | 01:02

Il était prévu avec Boubacar Boris Diop, écrivain et enseignant soucieux de l’Afrique, un entretien portant sur divers sujets, mais rattrapé par l’actualité brûlante, nous avons choisi de nous arrêter sur le Mali. Car ce qui s’y passe est grave…
Peut-on dire que le Nord-Mali, c’est encore la Françafrique dans ses œuvres ?

Oui et non. Au Mali, la France est certes dans son pré-carré et, à l’exception du Nigeria, les pays engagés avec elle sur le terrain font partie de son ancien empire colonial mais dans le fond on est plutôt ici dans une logique de guerre globale. Le modèle serait plutôt l’invasion américaine en Irak. En outre, les interventions françaises en Afrique ont toujours été faites avec une certaine désinvolture, presque sans y penser, alors que celle-ci, ponctuée de conseils de guerre à l’Élysée, a été conçue comme un grand spectacle médiatique. Elle fait l’objet de sondages réguliers et deux ministres, ceux de la Défense et des Affaires étrangères, n’ont jamais été aussi bavards.

Comment expliquez-vous ce changement d’attitude ?

Quelques jours après le début des combats, tous les hebdos français ont titré : « Hollande en chef de guerre ». Le Nord-Mali, ça a été l’occasion pour un président jugé terne, mou et indécis de se donner à peu de frais l’image d’un dirigeant volontaire et capable de préserver le rang de son pays dans le monde. Le contraste n’en est pas moins frappant avec la précipitation peu glorieuse de Paris à se retirer d’Afghanistan suite à des attaques mortelles des Talibans contre un certain nombre de ses soldats.

Mais les problèmes d’image de Hollande ne peuvent pas à eux seuls expliquer une intervention aussi coûteuse…

C’est évident, mais il ne pouvait pas rater la si belle occasion de se refaire une santé. L’objectif déclaré de cette guerre, c’est d’aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale mais sans la prise de Konna par les islamistes, rien ne se serait sans doute passé. La chute de Konna, c’est le moment où Paris, qui ne perd jamais de vue ses otages et l’uranium d’Areva, comprend que ses intérêts économiques et sa position dans la région sont gravement menacés. Et à partir de là, les acteurs ne sont plus les mêmes. Cette guerre est suivie de près par des pays comme l’Algérie, la Mauritanie, le Nigeria, sans parler des autres puissances occidentales et du Qatar, cette monarchie du Golfe qui se livre ici comme en Syrie et partout ailleurs à un drôle de jeu. Vous savez aussi que depuis l’attaque d’In Amenas, Américains et Anglais se sentent bien plus concernés et que le Japon, important partenaire économique du Mali et dont dix ressortissants sont morts lors de la prise d’otages, a accordé une contribution de 120 millions de dollars en soutien à la Misma, lors de la conférence des donateurs que vient d’organiser l’Union africaine à Addis.

Etes-vous d’accord avec l’ambassadeur de France à Dakar quand il déclare que si son pays n’était pas intervenu personne d’autre ne l’aurait fait ?

On peut le lui concéder et c’est en fait cela le coup de génie de Paris dans cette histoire où la France peut se présenter comme l’ennemi des « méchants ». J’utilise ce dernier mot à dessein, car la politique internationale me fait très souvent penser à un film hollywoodien, le tout étant de savoir être du côté des bons. Lorsque vous apprenez par exemple que des narco-terroristes occupent les deux tiers du Mali et qu’ils détruisent les mosquées et les tombeaux de saints, mettent le feu à la bibliothèque Ahmed Baba et coupent les mains des gens, votre premier mouvement est d’approuver ceux qui essaient de les mettre hors d’état de nuire. Et lorsqu’on écoute ces jours-ci les prises de position des uns et des autres sur le Mali, on se rend compte de notre difficulté à penser cette énième intervention française en Afrique. J’ai vu l’autre soir sur la 2STV Massaer Diallo l’approuver sans ambages et deux jours plus tard Gadio et Samir Amin en ont fait de même. N’est-ce pas troublant ? Après tout, il s’agit là, quand on en vient à l’analyse des dérives criminelles de ­la Françafrique, de trois intellectuels au-dessus de tout soupçon…­

Est-ce à dire que vous êtes d’accord avec eux ?

Ah non ! Certainement pas. Je les comprends, je n’ai aucun doute quant à leur sincérité mais je ne partage pas leur point de vue. Le danger, à mon humble avis, c’est d’analyser cette guerre comme un fait isolé. Tout le monde la relie à l’agression contre la Libye, mais pas avec autant d’insistance qu’il faudrait. Il ne suffit pas de dire que l’agression contre la Libye est en train de déstabiliser la bande sahélienne et toute l’Afrique de l’Ouest. Il faut la placer, de même que le « printemps arabe », au cœur de la réflexion sur le Nord-Mali. Nous devons peut-être même aller plus loin et nous demander si nous n’aurions pas dû hausser la voix dès le jour où des chars de combat français ont forcé les grilles du palais de Gbagbo. Il était possible, sans forcément soutenir Laurent Gbagbo, de bien faire savoir à Paris qu’une ligne rouge venait d’être franchie. Mais nous avons trop bien appris notre leçon sur la démocratie, on a inventé exprès pour nous des termes comme « bonne gouvernance » - qui donc a jamais entendu parler de la « bonne gouvernance » en Belgique ? – et nous en sommes venus à perdre tout sens des nuances et surtout la capacité d’inscrire des évènements politiques particuliers dans une logique globale.

Dans cette affaire, quels reproches très précis peut-on formuler aujourd‘hui contre la France ?

Ici aussi, il suffit de remonter le fil des évènements. Après avoir assassiné Kadhafi dans les conditions scandaleuses que l’on sait, L’Etat français a cru le moment venu de confier la sous-traitance de la guerre contre Aqmi et le Mujao à la rébellion touarègue. Comme vient de le rappeler Ibrahima Sène dans une réponse à Samir Amin, Paris et Washington décident alors d’aider les Touareg présents en Libye à rentrer lourdement armés au Mali mais, détail important, pas au Niger où on ne veut prendre aucun risque à cause d’Areva. Les Touareg sont ravis de pouvoir concrétiser enfin leur vieux rêve d’indépendance à travers un nouvel Etat de l’Azawad, allié de l’Occident.

Certains medias français se sont alors chargés de « vendre » le projet de ces « hommes bleus du désert » qui se préparent pourtant tout simplement à entrer en guerre contre le Mali. Il suffit de faire un tour dans les archives de France 24 et de RFI pour voir que le MNLA en particulier a été créé de toutes pièces par les services de Sarkozy. Ces stratèges savaient très bien que cela allait se traduire par l’effondrement de l’Etat malien et la partition de son territoire. Ça ne les a pourtant pas fait hésiter une seconde. Juppé s’est ainsi permis de minimiser l’égorgement collectif par les Touareg d’une centaine de soldats et officiers maliens le 24 janvier 2012 à Aguelhok et suggéré la possibilité d’un Azawad souverain au nord. Mais au bout du compte, le MNLA qui n’a pas été à la hauteur des attentes de ses commanditaires face aux jihadistes, s’est pratiquement sabordé, ce qui est d’ailleurs sans doute une première dans l’histoire des mouvements de libération. Dans cette affaire, la France est clairement dans le rôle du pompier pyromane. Tout laisse croire qu’elle va défaire les jihadistes, mais sa victoire coûtera aux Maliens leur Etat et leur honneur.

Qu’entendez-vous par là ?

Je veux juste dire que c’en est fini pour longtemps de l’indépendance du Mali et de sa relative homogénéité territoriale. Il faudrait être bien naïf pour s’imaginer qu’après s’être donné tant de mal pour libérer le Nord, la France va remettre les clefs du pays à Dioncounda Traoré et Maliens et se contenter de grandes effusions d’adieu. Non, le monde ne marche pas ainsi. La France s’est mise en bonne position dans la course aux prodigieuses richesses naturelles du Sahara et on la voit mal laisser tomber la rébellion touarègue qui reste entre ses mains une carte précieuse. Un épisode de cette guerre est passé inaperçu, qui mérite pourtant réflexion : la prise de Kidal. On en a d’abord concédé la « prise » à un MNLA qui n’a plus aucune existence militaire et quelques jours plus tard, le 29 janvier, les soldats français sont entrés seuls dans la ville, n’autorisant pas les forces maliennes à les y accompagner. Iyad Ag Ghali, patron d’Ansar Dine, discrédité par ses accointances avec AQMI et le MUJAO, est presque déjà hors jeu et son rival « modéré » Alghabasse Ag Intalla, chef du MIA, est dans les meilleures dispositions pour trouver un terrain d’entente avec Paris. En somme, les indépendantistes Touareg vont avoir après leur débâcle militaire un contrôle politique sur le nord qu’ils n’ont jamais eu. C’est un formidable paradoxe, mais l’intérêt de l’Occident, c’est un Etat central malien sans prise sur la partie septentrionale du pays. Les pressions ont commencé pour obliger Dioncounda Traoré à négocier avec des Touareg modérés sortis de la manche de Paris et on ne voit pas un président aussi affaibli que Dioncounda Traoré résister à Hollande. Que cela nous plaise ou non, le « printemps arabe » est en train de détacher définitivement l’Afrique du Nord du reste du continent et la « nouvelle frontière » c’est en quelque sorte le Nord-Mali. Cela correspond à un projet stratégique très clair, très cohérent, de l’Occident et il est en train de le mettre en œuvre.

Qu’avez-vous pensé en voyant ces jeunes Maliens brandissant des drapeaux français ?

Certains disent que c’est un montage. Je ne suis pas du tout de cet avis. Ces images disent au contraire l’immense soulagement des Maliens. Ce sont des images particulièrement perturbantes et c’est pour cela que nous devons oser les affronter. La vraie question c’est moins ce qu’il faut penser de l’Etat Français que de nous-mêmes, je veux dire de nous les intellectuels et les politiciens africains. Comment se fait-il que nos populations soient laissées dans un tel état d’abandon ? Ce qui doit nous interpeller tous, ce sont ces images-là : les troupes françaises qui ont occupé ce pays voisin, le Mali, pendant des siècles d’une colonisation barbare, y reviennent cinquante ans après l’indépendance et sont accueillis comme des libérateurs. N’est-ce pas là un sérieux motif de perplexité ? Que pouvait bien valoir, finalement, l’indépendance du Mali ? Qu’a-t-il fait de l’héritage de Modibo Keita ? La question qui se pose en définitive à nous tous, et sans doute avec une force particulière aux anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne, c’est celle de notre souveraineté nationale. Certains retournements historiques sont durs à avaler et nous y avons tous une part de responsabilité. Mais il m’arrive d’en vouloir surtout à nos historiens ; j’ai parfois l’impression que la plupart de ces brillants esprits ne mettent pas leur connaissance intime de notre passé au service de la compréhension des enjeux du présent. Beaucoup d’entre eux ont pour ainsi dire le nez dans le guidon tandis que d’autres répètent les mêmes phrases depuis des décennies sans paraître se rendre compte des mutations qui n’en finissent pas d’intervenir.

Quelles sont les autres images qui vous ont frappé dans cette guerre ?

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Une en particulier : celle de ces gamins maliens au bord des routes, regardant passer les militaires Toubab un peu comme ils le faisaient à l’occasion du Paris-Dakar. Je me suis plusieurs fois demandé ce que ça doit faire dans la tête d’un enfant de voir ça. On a rarement vu une population à ce point ébahie par ce qui se passe chez elle et ne comprenant rien à ce qui est pourtant censé être sa propre guerre. On a parfois le sentiment qu’ils ne savent pas si ce qu’ils ont sous les yeux, et qui est si fou, c’est de la réalité ou juste de la télé.

L’opération Serval ne va-t-elle pas, malgré tout, redorer le blason de la France en Afrique ?

Ce n’est pas impossible mais cela m’étonnerait. Les transports amoureux en direction des soldats français viennent du cœur, mais ils sont passagers. Les véritables objectifs de cette guerre vont être de plus en plus clairs pour les Maliens et, pour eux, le réveil risque d’être douloureux. Ça n’existe nulle part, des forces étrangères sympa. Les medias français peuvent toujours se bercer d’illusions, mais à leur place, je me dirais que la mariée est quand même trop belle ! Et puis, vous savez, l’opération Serval a lieu au moment même où la presse parisienne révèle chaque jour des faits de plus en plus précis prouvant le rôle actif des services français dans l’attentat du 6 avril 1994 qui a déclenché le génocide des Tutsi du Rwanda. L’implication résolue de la France dans le dernier génocide du vingtième siècle est une tâche indélébile sur son honneur, les vivats momentanés de Gao et Tombouctou ne vont pas l’effacer.

Quelles leçons le Mali peut-il tirer de ce conflit ?

Tout d’abord, cela doit être extrêmement dur ces temps-ci d’être un militaire malien. Voici une armée nationale se battant dans son propre pays et dont les morts ne comptent même pas, à l’inverse de celle du pilote français d’hélicoptère, Damien Boiteux, abattu au premier jour des combats. Ce que toutes ces humiliations doivent montrer au Mali, c’est ce qu’une certaine comédie démocratique, destinée surtout à plaire à des parrains étrangers, peut avoir de dérisoire. Le Mali est un cas d’école : cité partout en exemple, il a suffi d’un rien pour qu’il s’effondre. Et on y voit déjà à l’œuvre des mécanismes d’exclusion qui peuvent devenir de plus en plus meurtriers : tout Touareg ou Arabe risque d’être désormais perçu comme un complice des groupes jihadistes ou de la rébellion touarègue. Conscients de ce danger, des intellectuels maliens comme Aminata Dramane Traoré n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme au cours des derniers mois, mais personne n’a voulu les écouter. Les relations entre les différentes communautés du Mali ont toujours été fragiles et la menace d’affrontements raciaux n’a jamais été aussi sérieuse. C’est le moment de dépasser les vieilles rancœurs. Peu de temps après le carnage d’Aguelhok, j’ai eu l’occasion de parler dans un lycée de Bamako. Il y avait des jeunes Touareg dans l’assistance et ils avaient manifestement peur de ce qui pourrait leur arriver un jour ou l’autre. Rien, justement, ne doit leur arriver. Ils n’ont pas à payer pour les crimes de quelques politiciens ambitieux, qui sont d’ailleurs surtout laquais de Paris.

Il se dit partout que la lenteur de la réaction africaine a ouvert un boulevard à la France et l’a même légitimée. Comment peut-on éviter qu’une telle situation ne se reproduise ?

Oui, on a beaucoup critiqué, à juste titre, les atermoiements des Etats africains, mais il faut tout de même comprendre qu’il est suicidaire de s’engager à mains nues dans une guerre aussi complexe. C’est toutefois précisément le reproche qu’on peut faire à nos pays : de ne s’être pas dotés des moyens de se défendre, individuellement ou collectivement. Et ici, on en revient à ce que Cheikh Anta Diop a toujours dit : « La sécurité précède le développement et l’intégration politique précède l’intégration économique. » Son parti, le RND, vient d’ailleurs de le rappeler dans une déclaration sur la guerre au Mali. Sa vie durant, Cheikh Anta Diop a insisté sur la nécessité d’une armée continentale forte. Sa création ne peut évidemment pas être une affaire simple, mais en voyant tous ces soldats ouest africains redevenus des « tirailleurs sénégalais », on a un peu honte et on se dit que sur cette question aussi Cheikh Anta Diop avait vu juste avant tout le monde. Je pense qu’il n’est pas trop tard pour méditer ses propos. Et, soit dit en passant, le président Sall ferait bien de s’en souvenir au moment où il semble vouloir donner une seconde vie au NEPAD.

Cet entretien devait être exclusivement consacré à la situation au Mali, mais je ne peux m’empêcher, en conclusion, de vous demander votre avis sur les audits et la CREI…

Pour moi, c’est tout simple : des milliards ont atterri dans des comptes privés et l’Etat se doit de les réinjecter dans notre économie, quitte à négocier avec les détourneurs mais en se montrant résolu à contraindre les récalcitrants à rendre gorge, par des voies légales, bien entendu. Même Wade devrait être invité à répondre en justice de sa gestion. J’admets que son âge pourrait poser problème par rapport à notre manière de voir les choses au Sénégal, mais on ne doit pas non plus oublier que cela ne l’a pas empêché de vouloir continuer à occuper les lourdes charges de président il y a moins d’un an. Cela dit, on ne développe pas un pays en récupérant de l’argent détourné, on développe un pays en empêchant que l’argent public soit impunément détourné. Or il faut être aveugle pour ne pas voir que la gangrène de la corruption continue à ronger notre société. Tout est monnayé de l’aube au crépuscule. Pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Le racket quotidien en pleine rue, au vu et au su de tous, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Je suis convaincu que la plupart des membres du nouveau gouvernement sont des gens honnêtes, mais, dans ce domaine, on ne peut pas s’en remettre à la bonne volonté des personnes. Si le système n’est pas repensé, si le consensus social au sujet de la corruption n’est pas brisé, dans cinq ou dix ans le nouveau pouvoir va dépenser des milliards mais aussi beaucoup d’énergie pour récupérer d’autres milliards détournés par quelques-uns des ministres ou responsables nationaux aujourd’hui en activité. C’est absurde et il est urgent de se dégager de ce cercle vicieux.

Propos recueillis par Souleymane Ndiaye

Le pays au quotidien

01 février 2013

A Bagdad, des dizaines de djihadistes maghrébins dans le couloir de la mort

gilles munier  
A Bagdad, des dizaines de djihadistes maghrébins dans le couloir de la mort

Yosri Triki et l’attentat contre le mausolée de Samarra
Il faut savoir qu’en Irak, lorsque les preuves manquent pour condamner un accusé sunnite, la justice les fabrique. En 2011, le jeune Tunisien Yosri Triki, 27 ans, a été pendu pour avoir soi-disant « participé au dynamitage du 22 février 2006 du sanctuaire chiite Al-Askariya de Samarra » (2). Il était également accusé d’avoir tué Atwar Bahjat, journaliste de la chaîne Al-Arabiya qui enquêtait sur cette affaire. On ne voit pas pourquoi, car elle avait recueilli des témoignages ne correspondant pas à la version officielle de l’attentat, et aurait filmé l’arrestation de deux suspects iraniens et leur libération par Bayane Jabr Soulagh, à l’époque ministre chiite de l’Intérieur (3).
Gilles Munier: Global Research, janvier 22, 2013

A Bagdad, des dizaines de djihadistes maghrébins dans le couloir de la mort
De Gilles Munier
Global Research, janvier 22, 2013
Url de l’article:
http://www.mondialisation.ca/a-bagdad-des-dizaines-de-djihadistes-maghrebins-dans-le-couloir-de-la-mort/5320032

Des milliers de résistants irakiens, des musulmans venus de loin pour libérer l’Irak des envahisseurs occidentaux, croupissent dans les geôles du régime de Nouri al-Maliki dans des conditions effroyables, quand ils n’ont pas été tout simplement liquidés lors de leur arrestation. La plupart ont été arrêtés par les troupes occupantes – américaines ou britanniques -, puis remis aux nouvelles autorités irakiennes ; d’autres ont été livrés par les services secrets syriens. Beaucoup de prisonniers, incarcérés depuis 7 ou 8 ans, ne sont pas encore jugés. Des musulmans étrangers résidant en Irak avant le renversement de Saddam Hussein sont encore emprisonnés, accusés de terrorisme simplement parce qu’ils sont sunnites.
Les détenus maghrébins seraient quelques centaines ; leur nombre exact est tenu secret. Tous sont systématiquement accusés d’appartenir à Al-Qaïda au Pays des deux fleuves, organisation de la résistance qui a peu à voir avec celle fondée par Oussama Ben Laden. Une liste de djihadistes découverte au sud de Sindjar par les Forces spéciales américaines, donne toutefois une idée du nombre en son sein, en septembre 2007 (1). Sur environ 600 combattants non-irakiens répertoriés, étaient décomptés 112 Libyens (principalement de Derna), 43 Algériens (la plupart originaires de la région d’El Oued), 36 Marocains (majoritairement de Casablanca).
Aujourd’hui, des dizaines de prisonniers maghrébins – leur nombre est également tenu secret -, condamnés à la peine capitale sur la base d’aveux extorqués sous la torture, sont dans le couloir de la mort, attendant leur exécution.
Le régime irakien s’en prend particulièrement aux salafistes maghrébins, souvent en première ligne dans la guérilla qui a opposé la résistance aux troupes d’occupation et aux milices pro-iraniennes. A part l’Arabie qui a obtenu la grâce de condamnés à mort saoudiens, les gouvernements arabes n’ont pas l’air de se préoccuper outre mesure de leurs concitoyens emprisonnés à Bagdad et à Soulimaniya (Kurdistan). Des parents de détenus pensent que la détention de leurs enfants les arrange.
On chiffre à 129 le nombre des exécutions officielles en Irak en 2012, soit presque le double de celles effectuées l’an dernier. La dernière pendaison d’un djihadiste sunnite a eu lieu le 7 octobre 2012. Il s’appelait Abdallah Belhadi. Il avait 28 ans et était Algérien.
Yosri Triki et l’attentat contre le mausolée de Samarra
Il faut savoir qu’en Irak, lorsque les preuves manquent pour condamner un accusé sunnite, la justice les fabrique. En 2011, le jeune Tunisien Yosri Triki, 27 ans, a été pendu pour avoir soi-disant « participé au dynamitage du 22 février 2006 du sanctuaire chiite Al-Askariya de Samarra » (2). Il était également accusé d’avoir tué Atwar Bahjat, journaliste de la chaîne Al-Arabiya qui enquêtait sur cette affaire. On ne voit pas pourquoi, car elle avait recueilli des témoignages ne correspondant pas à la version officielle de l’attentat, et aurait filmé l’arrestation de deux suspects iraniens et leur libération par Bayane Jabr Soulagh, à l’époque ministre chiite de l’Intérieur (3).
A l’époque, l’ambassadeur américain à Bagdad, Zalmay Khalilzad, avait attribué l’attentat à « Al-Zarqaoui », sans convaincre personne (4). L’Association des Oulémas musulmans (AMSI), plusieurs organisations de la résistance avaient condamné l’opération, notamment le Parti Baas clandestin et l’organisation Ansar al-Islam, active au Kurdistan depuis 2001 et que l’on disait affiliée à Al Qaïda. Aux Etats-Unis, Ray McGovern, ancien analyste de la CIA, soupçonnait un « coup tordu » des forces spéciales britanniques et US pour provoquer des violences entre sunnites et chiites (5). Et, c’était ce qui s’était passé : le dynamitage du sanctuaire déclencha une campagne de nettoyage confessionnelle anti-sunnite et des massacres abominables.
Trois ans plus tard, l’enquête n’avançant pas, trois membres du groupe de résistants Jaish Mohammed (l’Armée de Mohammed) furent jetés en pâture aux militants chiites réclamant vengeance. Selon le ministère irakien de la Défense (4 août 2009), ils avaient « avoué » être les auteurs de l’attentat et du meurtre de la journaliste. Yosri Triki n’était par parmi eux. Arrêté le 5 mai 2006 dans la province de Salaheddine (capitale Tikrit), détenu par les Américains au Camp Cropper jusqu’en 2009, puis remis aux autorités irakiennes, il avait été accusé par le chiite pro-américain Mouaffak Al-Roubaye, conseiller à la Sécurité nationale, d’avoir dynamité le tombeau. Condamné à mort à la va-vite pour « terrorisme », sa peine avait été suspendue faute de preuves et commuée en 15 ans de prison pour être entré illégalement en Irak. Quelle n’a pas été la stupeur des parents de Yosri Triki d’apprendre, en février 2011, qu’un tribunal avait rétabli sa condamnation à mort, in abstensia, c’est-à-dire sans que leur fils ou son avocat soit présent !
En Tunisie, les réseaux sociaux et plusieurs personnalités – dont le président de la République par intérim Fouad Mebazzaâ – sont intervenus pour demander sa libération. Début novembre 2011, lors d’un entretien téléphonique avec Nouri al-Maliki, le cheikh Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, obtint la suspension de l’application de sa peine et le réexamen de l’affaire dans son ensemble. Mais, le respect de la parole donnée n’étant pas le fort du Premier ministre irakien, le jeune Tunisien a été pendu le 16 novembre 2011, en même temps que 10 autres résistants: un Egyptien, neuf Irakiens dont une femme… Depuis, un autre jeune Tunisien – Hamadi Ben Khelifa – a été condamné à la peine capitale. Selon l’Association des familles de prisonniers tunisiens, une centaine de Tunisiens est incarcéré en Irak. Un millier est « introuvable ». L’association dénonce l’incapacité du gouvernement à rapatrier les détenus et à obtenir des informations sur le sort des disparus.

 YOSRI

Des dizaines d’Algériens emprisonnés
L’ambassadeur d’Irak à Alger, Oday Kheirallah, a choqué les algériens en déclarant au cours d’une visite à Oran, qu’Abdellah Belhadi, pendu en octobre dernier, était “un terroriste qui méritait la peine de mort” (6). Il a été convoqué au ministère algérien des Affaires étrangères où on lui a dit que son pays – l’Irak – ayant “bafoué le droit des vivants”, aurait dû, au moins, “respecter la dignité de morts”. Dans la lettre testament adressée à sa famille, le jeune martyr, enterré à El oued – où la population lui a rendu un hommage émouvant – a répondu par avance à ce genre d’imputation: “Sachez bien que je n’ai pas été jugé pour avoir commis des meurtres à l’encontre des innocents, mais plutôt pour avoir lutté contre l’occupation”. Selon ses accusateurs irakiens, il aurait participé, en mai 2007 à des attaques au cours desquelles des Marines américains ont été tués. Après son exécution, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé “sa profonde révulsion” et “déploré” que le gouvernement irakien n’autorise pas le consul d’Algérie à Bagdad à visiter les prisonniers “conformément aux dispositions de l’article 36 de la convention de Vienne” (8). Le problème, c’est que Nouri al-Maliki n’a que faire de ce genre de protestations.
L’Irak refuse de fournir la liste des Algériens incarcérés et les motifs de leur inculpation, ce qui empêche l’ambassade d’Algérie à Bagdad d’assurer leur défense. Le ministère irakien de la Justice reconnaît détenir 14 Algériens, alors qu’ils seraient plusieurs dizaines, dont quatre emprisonnés à Soulimaniya. Onze d’entre eux pourraient être bientôt pendus (9). La presse algérienne rapporte qu’une mère algérienne a transmis un message à Abdelaziz Bouteflika qui disait : «Sauvez mon fils. Ne le laissez pas avoir le même sort que celui de Saddam Hussein, égorgé comme un mouton de l’Aïd » (10). Engagé avec la France dans la « guerre contre le terrorisme » au Mali et dans le sud de son pays, ne rêvant qu’à sa réélection pour un quatrième mandat, tout laisse penser que le président algérien ne fera pas grand-chose pour obtenir la libération de ses concitoyens menacés de mort.
L’envoyé spécial libyen en Irak accusé de terrorisme !
Le grand nombre de Libyens dans la résistance irakienne s’explique d’abord par l’expérience acquise par les moudjahidine du Groupe islamique de combat libyen (GICL) dans la guérilla qu’il a menée pour renverser le régime Kadhafi dans les années 90 (11). On dit que Moussa Koussa, chef du service de renseignement extérieur de la Jamahiriya libyenne, fermait les yeux sur leur départ en Irak, trop content de se débarrasser d’eux (12). Le colonel Kadhafi, ne ratant jamais un coup d’éclat, avait décrété trois jours de deuil national à l’annonce de l’exécution du Président Saddam Hussein, et décidé de lui ériger une statue qui n’a évidemment jamais vu le jour. Il a reçu plusieurs délégations d’organisations de la résistance irakienne, ce qui a permis plus tard à Mustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de Transition (CNT) qui l’a renversé avec l’aide de l’Otan, d’aller remettre à Nouri al-Maliki, une liste de personnalités complotant contre lui, entraînant plusieurs centaines d’arrestations en Irak (13).
En dépit de cette démarche déshonorante, les négociations entamées par Ahmed Shami, chargé de négocier le transfert des prisonniers libyens, ne se sont pas bien déroulées. Il a été arrêté en octobre 2012 à l’aéroport de Bagdad, pour… «terrorisme » ! L’ordre de le libérer, donné par un tribunal irakien, n’a pas été suivi d’effet. Début décembre, le nouveau Premier ministre Ali Zeidan a néanmoins obtenu la suspension de l’exécution d’Adel Al-Shaalali, djihadiste de 38 ans, prévue les jours suivants et le report de celle de six Libyens condamnés à mort. Le 21 décembre, l’agence de presse libyenne LANA a annoncé qu’un accord de transfert était en voie de formalisation (14). Que se passera-t-il si Nouri al-Maliki fait machine arrière ? A Benghazi, des manifestants salafistes, réunis à l’appel de plusieurs organisations révolutionnaires ont menacé de s’en prendre aux Irakiens vivant en Libye si Adel Al-Shaalali était pendu. Et, ce n’est pas du bluff… A la différence des revendications formulées dans les autres pays arabes, les familles de prisonniers libyens demandent aux autorités irakiennes d’amnistier les djihadistes libyens.
Maroc : la parole est au « Commandeur des Croyants »
L’exécution de Badr el-Ashour le 27 octobre 2011, djihadiste marocain de 29 ans, condamné à mort en 2008, a suscité beaucoup d’émoi au Maroc. Des familles de détenus se sont mobilisées et ont créé la “Coordination des familles des prisonniers et des ressortissants marocains portés disparus en Irak”. Interpellé au parlement le 16 avril 2012 par le parti d’opposition Authenticité et Modernité (PAM), Saadeddine El Othmani, ministre marocain des Affaires étrangères, a déclaré qu’il avait proposé aux autorités irakiennes d’extrader les prisonniers marocains dans le cadre de l’Accord arabe de coopération judiciaire (15).
Six prisonniers attendent leur verdict. Parmi eux Abdelsalam Bakkali, ancien joueur de football dans l’équipe de Tanger, arrêté fin 2003. Condamné à sept ans de prison, il aurait dû être libéré en 2010 et expulsé. Mais, raconte son frère : « les autorités irakiennes… ont rouvert son dossier et relancé l’enquête pour le juger à nouveau ». Il l’a vu sur la chaîne al-Arabiya « confesser qu’il était le chef d’un groupe terroriste affilié à al-Zarqaoui. Des signes de torture étaient clairement visibles sur son visage, qui présentait de nombreuses traces de coups » (16).
Abdellah Mouseddad, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons (OMP), a appelé, en août 2012, les autorités irakiennes à surseoir aux pendaisons et à « à respecter les normes des droits humains en matière de traitement des prisonniers » (17). L’ambassadeur d’Irak à Rabat, Hazem Ahmed Mamoud al-Youssoufi, a répondu dans le quotidien Le Soir que les condamnés à mort sont « exécutés au moment prévu… la justice est indépendante… aucun pouvoir ne peut intervenir contre sa détermination et ses décisions » et qu’il est «impossible de les transférer au Maroc… parce qu’il n’existe aucune convention entre le Maroc et l’Irak qui permettrait ce transfert ». L’Accord arabe de coopération judiciaire, invoqué par le ministre marocain des Affaires étrangères ayant été balayé d’un revers de main par l’ambassadeur d’Irak à Rabat, la balle est dans le camp du roi Mohamed VI.
Irak : L’Etat assassin
Nouri al-Maliki n’a que faire des protestations diplomatiques et des condamnations d’organisations non-gouvernementales ou de l’ONU. Il a une conception totalitaire de la justice : le 5 octobre 2012, à l’occasion du 79ème anniversaire de la constitution du Syndicat Irakien des Avocats – deux jours avant la pendaison d’Abdellah Belhadi – il a manifesté son admiration pour les avocats qui refusent de défendre les « terroristes », et désapprouvé ceux qui, comme les avocats du Président Saddam Hussein, acceptent de « défendre des criminel » (18). L’auditoire a interprété son discours comme une menace lancée aux magistrats (19). Elle confirme, pour qui en doute encore, que les résistants irakiens et les combattants étrangers emprisonnés sont jugés d’avance. Pour Tariq al-Hachemi, vice – Président sunnite de la République en fuite, condamné cinq fois à mort (!), le Premier ministre irakien est « prisonnier d’un esprit malade, obsédé par le pouvoir» (20). Il ne se rend pas compte que les exécutions de djihadistes alimentent la haine anti-chiite dans le monde musulman, majoritairement sunnite. Aux obsèques d’Abdellah Belhadi, un des orateurs a dit que le jeune algérien avait combattu les Américains, mais qu’il avait aussi trouvé en face de lui des chiites.
Si Nouri al-Maliki a gracié des prisonniers saoudiens, ce n’est pas par bonté d’âme, mais parce que le prince Nayef Ben Abdel Aziz – à l’époque hériter du trône et ministre de l’Intérieur – a menacé de décapiter des chiites irakiens qu’il détenait (21), au cas où l’Irak pendrait des « terroristes » saoudiens, parmi lesquels trois princes de la famille royale. A l’approche des élections municipales, puis législatives, il ne tient pas, non plus, à ce que ses concurrents chiites disent qu’il se désintéresse de leur sort. Un accord sécuritaire serait prêt, permettant à 113 prisonniers de purger leur peine en Arabie.
Libérer les prisonniers politiques,
TOUS les prisonniers politiques
Depuis la fin décembre 2012, en Irak, des manifestants en grand nombre réclament la libération des détenus politiques, à commencer par les prisonnières. Les djihadistes emprisonnés n’ont de chances de l’être un jour – ou d’échapper à la pendaison – que si les gouvernements, les partis politiques et, surtout, les opinions publiques des pays dont ils sont originaires se mobilisent. Les Etats-Unis ne toléreront jamais que l’Irak amnistie les musulmans étrangers venus en Irak combattre l’occupation américaine, mais, il leur serait plus difficile d’interdire leur transfert dans leur pays pour y achever leur peine. Cela dit, le Premier ministre irakien sait faire preuve de détermination quand il s’agit de résistants chiites étrangers. Le 15 décembre 2012, il a fait libérer – malgré les pressions de Washington – le libanais Ali Moussa Daqdouq, arrêté en mars 2007 par les forces spéciales américaines qui l’accusaient du meurtre de cinq Marines à Kerbala - et d’autres crimes de guerre » (22). La justice irakienne ne possédait pas assez de preuves permettant de l’inculper (23) ! Huit jours plus tard – deux poids et deux mesures – Nouri al-Maliki laissait exécuter le jdihadiste algérien Abdellah Belhadi
Gilles Munier
Notes :
(1) La liste dite de Sindjar a été mise en ligne par le Combating Terrorism Center, un centre de recherche de l’armée américaine :
http://www.ctc.usma.edu/wp-content/uploads/2010/06/aqs-foreign-fighters-in-iraq.pdf
(2) Le sanctuaire chiite de Samarra renferme les reliques de l’Imam Hassan al-Askari (mort en 873) et de son père l’Imam Ali al-Hadi. A côté s’élève la mosquée recouvrant l’entrée du tunnel où a disparu, en 874, le jeune Mohammad, âgé de quatre ans, douzième et dernier imam pour les chiites duodécimains. Appelé l’Imam caché – le Mahdi – il reviendra à la fin des temps pour rétablir la justice dans le monde. La coupole du sanctuaire al-Askariya, explosée lors de l’attentat, était recouverte de 12 000 plaques d’or.
(3) La conspiration de Samarra, par Gilles Munier (AFI-Flash n°56 – 20/3/06)
(4) Après un séjour en Afghanistan, le jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui a dirigé dans les années 80, le groupe Beyt al-Imam pour renverser le roi Hussein. Arrêté avant de passer à l’action, condamné à 15 ans de prison, amnistié six ans plus tard par Abdallah II, il proposa aussitôt ses services à Al-Qaïda qui se demandait s’il n’avait pas été libéré pour infiltrer l’organisation. Cette inquiétude dissipée par son allégeance à Ben Laden, renaîtra lorsqu’il créera son propre camp d’entraînement près de Herat, puis Tawhid wal Djihad (Unification et Guerre saine), groupe perçu comme concurrent d’Al-Qaïda. Il se réfugia en 2001 au Kurdistan irakien auprès de Ansar al-islam, puis créa Al-Qaïda au Pays des deux fleuves en 2004. (Facettes cachées d’Al-Qaïda en Irak, par Gilles Munier – Afrique Asie – avril 2008).
(5) Michael Ledeen, un des penseurs néo-conservateurs américains les plus en vue, préconisait le bouleversement des« sociétés ennemies au point de renverser ses tendances culturelles », tandis que Donald Rumsfeld, en charge du Pentagone, conseillait aux Forces spéciales de « stimuler le terrorisme »
(6) L’ambassadeur irakien ne respecte pas la dignité des morts
http://www.echoroukonline.com/ara/mobile/articles/150229.html
(7) Enterrement d’Abdallah Belhadi à El Oued (vidéo : 5’56)
http://www.youtube.com/watch?v=jHLSED41ssA
(8) Alger condamne l’exécution d’un ressortissant algérien en Irak pour terrorisme, par Sonia Lyes (TSA – 9/10/12)
http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/alger-condamne-l-execution-d-un-ressortissant-algerien-en-irak-pour-terrorisme_22425.html
(9) «Silence, on tue !»… par Chérif Abdedaïm (La Nouvelle République – 17 /12/12)
http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=20421
(10) Pas d’Algériens parmi les prisonniers graciés en Irak
http://www.presse-dz.com/info-algerie/24957-pas-d-algeriens-parmi-les-prisonniers-gracies-en-irak.html
(11) Benghazi et Derna, viviers djihadistes, par Gilles Munier (Afrique Asie – novembre 2012)
http://0z.fr/c9ht5
(12) Moussa Koussa qui entretenait de bonnes relations avec le MI6, le service secret britannique, s’est réfugié à Londres avant le renversement du colonel Kadhafi. Il réside aujourd’hui au Qatar.
(13) Libya rebels said to find Qaddafi tie in plot against Iraq, par Tim Arango (New York Times – 27/10/11)
http://www.nytimes.com/2011/10/27/world/middleeast/libya-rebels-said-to-find-qaddafi-tie-in-plot-against-iraq.html?_r=1&ref=iraq
(14 ) Iraq moves towards agreement over Libyan prisoners
http://www.libyaherald.com/2012/12/21/iraq-moves-towards-agreement-over-libyan-prisoners
(15) Le Maroc demande l’extradition des prisonniers d’Irak, par Mawassi Lahcen (Magharebia – 20/4/12)
http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2012/04/20/feature-02s
(16) idem
(17) Irak : des Marocains dans le couloir de la mort, par Alae Bennani (Le Soir – 13/9/12)
http://www.lesoir-echos.com/irak%E2%80%89%E2%80%89des-marocains-dans-le-couloir-de-la-mort/societe/56076/
(18) Extrait du discours de Nouri al-Maliki au 79ème anniversaire du Syndicat des Avocats Irakien (5/10/12 – vidéo : 0’28)
http://www.youtube.com/watch?v=vUgAgd3OmZs
(19) Irak: Graves atteintes du pouvoir exécutif à l’indépendance des juges et des avocats (Communiqué de la Fondation Alkarama – 7/11/12)
http://fr.alkarama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1222:irak-graves-atteintes-du-pouvoir-executif-a-lindependance-des-juges-et-des-avocats-&catid=25:communiqu&Itemid=12
(20) Protest against Iraq PM Blocks Highway to Syria, Jordan (Al-Arabiya -23/12/12)
http://english.alarabiya.net/articles/2012/12/23/256685.html
(21) Les prisonniers irakiens en Arabie seraient entre 138 et 600, arrêtés pour trafics frontaliers de marchandises, ou des réfugiés chiites ayant passé illégalement la frontière après la Première guerre du Golfe.
(22) Ali Moussa Daqdouq, cadre du Hezbollah libanais, est allé en Irak entraîner des miliciens chiites, en collaboration avec la Brigade Al-Qods des Gardiens de la révolution iranienne (Pasdarans).
http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/746670/Un_activiste_du_Hezbollah_risque_de_passer_devant_un_tribunal_militaire_US.html
(23) Acte d’accusation établi contre Ali Moussa Daqdouq par des procureurs américains
http://www.documentcloud.org/documents/302052-daqduq-tribunal-chargesheet.html
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 http://tunisitri.wordpress.com/2013/02/01/a-bagdad-des-dizaines-de-djihadistes-maghrebins-dans-le-couloir-de-la-mort/