30 janvier 2016

Sayed Nasrallah - 29 janvier 2016

S.Nasrallah : Aoun est notre candidat, Frangiyeh est notre bien-aimé.


Le Hezbollah soutiendra le chef du Courant Patriotique Libre (CPL) le général Michel Aoun tant qu’il est candidat aux présidentielles au Liban, a réitéré son numéro un Sayed Hassan Nasrallah.

Dans un discours télévisé diffusé en direct ce vendredi sur notre chaine al-Manar, il a ainsi coupé court à toutes les spéculations qui avaient infesté la vie politique au Liban ces dernières semaines via des déclarations politiques ou des articles de presse émanant de responsables politiques et de journalistes du camp du 14-Mars.

Les cartes avaient été dramatiquement mélangées par la décision du courant du Futur de renoncer à la candidature de son allié, le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea, et de soutenir celle du chef du parti des Marada et l'ancien ministre Sleimane Frangiyeh, un des pilliers du camp du 8-mars. S’en est suivi par la suite, le soutien non moins surprenant apporté au général Aoun par Geagea.

Durant son discours, le secrétaire général du Hezbollah a récusé avec fermeté les allégations, voire les rumeurs, sur un soi-disant rôle iranien pour torpiller les présidentielles libanaises, émanant également du 14-mars.

« Jamais, il n’a été question pour les responsables iraniens, que ce soit durant les pourparlers sur le dossier nucléaire, après la conclusion de l’accord et jusqu'à son exécution de se prononcer sur quoique ce soit pour les présidentielles libanaises… ce sont au contraire les autres protagonistes (occidentaux) qui tentaient de le pousser à s’ingérer », a rapporté sayed Nasrallah.

Après avoir exposé les fausses accusations adressées au Hezbollah sur sa position de la candidature du chef du CPL, et les contradictions qui scrutaient ses intentions, « dans le but entre autre de briser la relation entre nous deux», son éminence a révélé les principes qui régissent la relation entre le Hezbollah et ses alliés. « Une relation basée sur la confiance mutuelle, la sincérité, la fidélité, et le respect mutuel »

 « Et lorsqu’on n’est pas d’accord, jamais il n’est question de forcer nos alliés à quoique ce soit. Sans pour autant que cela n’altère la continuité de la relation», a-t-il tenu à signaler.

Critiquant la façon avec laquelle la candidature de Frangiyeh a été présentée par le courant du Futur, Sayed Nasrallah a balayé toutes les allégations sur une soi-disant entente entre le chef des Marada, voire sur des concessions qu’il aurait fait au nom du 8-mars, pour accéder a la présidence.

« Le président Frangiyeh nous a dit qu’il n’en a jamais été ainsi, et nous croyons ce qu’il dit ».

Assurant son attachement personnel et politique à ce dernier, « qui est notre bien aimé et notre ami à jamais », le chef du Hezbollah a toutefois tenu à garder son soutien indéfectible au général Aoun, « pour des raisons politiques, morales, et nationales ». "Lorsque nous promettons quelque chose, nous tenons nos promesses à jamais quoiqu'on en dise, même au prix de nos têtes. Nous sommes ainsi".

A ceux qui n’ont cessé de prétendre que le Hezbollah se trouve dans une mauvaise posture, il a récapitulé la conjoncture politique actuelle au Liban :
«  nous n’avons aujourd’hui que deux présidents sérieux à la présidentielle, et tous les deux sont nos alliés, tous les deux sont du camp du 8-mars. Cela veut dire qu’il n’y a plus de président du 14-mars ».

« Qui alors se trouve-t-il en mauvaise posture », a-t-il conclu.

Les idées principales du discours de Sayed Nasrallah
Mon discours se portera sur un seul dossier, celui de la présidentielle au Liban mais je voudrais auparavant aborder quelques points.
Je voudrais exprimer notre condamnation à l’attentat horrible perpétré aujourd’hui en Arabie saoudite contre la mosquée Imam Rida dans la ville al-Kisa’, par  des terroristes takfiristes et qui a coûté la vie à des martyrs et fait des blessés. Nous présentons nos plus sincères condoléances aux proches des martyrs, et nos prières de rétablissement aux blessés. Nous implorons Dieu de leur venir en aide et de leur accorder la patience. Cet attentat réaffirme la nécessité de lutter contre ce terrorisme takfiriste et de surtout éliminer ses origines idéologiques et les écoles religieuses qui alimentent sa doctrine...
Deuxième point : aujourd’hui dans la bande de gaza, il y a eu les funérailles des sept combattants du Hamas qui ont été tués alors qu’ils effectuaient le devoir qui leur dicte leur jihad, en creusant des tunnels...  Aussi, je présente mes condoléances et mes gratifications aussi bien à la direction et à la base populaire du Hamas ainsi qu’à leur famille. Et je fais de même avec tous les martyrs qui tombent chaque jour en Palestine dans la lutte des Palestiniens pour défendre les sacro-saints de l’Islam.
J’adresse aussi mes chaleureuses salutations à tous les combattants, soldats de l’armée libanaise et combattants de la Resistance, déployés aux frontières de notre partie, sur ses montagnes et ses hauteurs, supportant en ces temps glaciaux les conditions météorologiques les plus pénibles. Je salue et glorifie leur patience, leur abnégation et leur résistance devant lesquelles nous sommes très reconnaissants…
Je tien aussi à saluer les ententes qui ont été tissées récemment  et qui ont permis le lancement de l’action gouvernemental suspendue (depuis quelques mois, ndlr) . Nous espérons que cette action sera efficace et respectera tous les engagements conclus, en prenant en considération les revendications des différents protagonistes politiques sur la scène libanaise. Je tien à adresser mes remerciements au chef du parlement M. Nabih Berri pour les efforts immenses qu’il a déployés pour parvenir à ces résultats et relancer l’action du cabinet
Je voudrais m’adresser au prochain Conseil des ministres qui se tiendra jeudi prochain pour lui demander d’accorder au membres de la Défense civile leurs droits pour tous les sacrifices qu’ils ont toujours consentis pour mener à bien dans leur mission humanitaire ( à noter que ces membres réclament d’être investis dans le corps des employés de l’Etat libanais, alors qu’ils sont actuellement des contractuels, ndlr)
 Lorsque j’ai voulu écrire quelques mots sur le dossier présidentiel au Liban,  dont je voudrais aborder la plupart de ses aspects et non toutes, pour expliquer ce qui s’est passé et met au clair notre position et notre position dans l’avenir, j’ai lu un hadith prophétique que j’ai aimé vous lire : « La meilleure clé des choses est la sincérité son meilleur aboutissement est la fidélité »
Il veut dire que la sincérité dans la parole, les promesses, et les positions, sera gratifiée par la fidélité qui en est la conséquence certaine.

Les fausses accusations contre l'Iran, et la démocratie iranienne
  je voudrais répondre à certaines accusations proférées ces derniers mois, durant lesquels nous avons évité d’approcher le dossier présidentiel parce que nous avons considéré qu’il n’y avait rien de sérieux, et que tout ce qui était soulevé n’était que des surenchères…

Premièrement : certaines accusations concernent l’Iran, lui attribuant à tort une soi-disant velléité de torpiller les élections au Liban. Je m’adresse à tous les libanais, concernant l’Iran cette puissance régionale reconnue mondialement, il n’a pas eu besoin du dossier présidentiel libanais ni durant les pourparlers nucléaires, ni lors de la conclusion de l’accord, ni pour rien d’autre non plus..

Allez demandez aux responsables des puissances 5+1, avec lesquels vous entretenez de bonnes relations si ceci a eu lieu au moins une seule fois.

Sachez que durant les négociations, l’Iran a plus d’une fois refusé de mettre le Liban et ses élections sur la table des négociations et récusé aucun troc ou échange. 

L’accord a été conclu, et les iraniens ont toujours refusé que les discussions débordent du cadre nucléaire…


L’accord a été conclu malgré les entraves israéliennes et des tentatives arabes pour empêcher son exécution aussi.

Ces accusations sont lancées sans aucune preuve.

Le président cheikh Hassan Rohani a été Italie, au Vatican en France : a-t-il évoqué une seule fois les présidentielles ?
En revanche, ce qui est vrai c’est que ce sont les autres protagonistes (occidentaux, ndlr) qui le faisaient. Ils voulaient que l’Iran intervienne au Liban, et la réponse a toujours été la même, très claire et limpide. Pas question, c’est une affaire  inter libanaise.

Celui qui détient une seule preuve que l’Iran exploite ce dossier pour ses propres intérêts doit la présenter. L’Iran n’est jamais intervenu dans les affaires libanaises internes et il ne le fera jamais.

Je vous demande de renoncer à cette histoire et d’œuvrer pour le dialogue interne. N’attendez pas non plus les autres acteurs régionaux…

Je vous conseille de ne plus attendre  les données régionales.  Cela n’est pas dans votre intérêt. Soyez-en persuadés.

Aujourd’hui la Syrie est en dehors de tout cela. Ils la laissent tranquille parce qu’ils pensent qu’elle est entièrement prise dans sa guerre

Concernant la démocratie iranienne : sachez qu’en 37 ans, il y a eu 43 échéances électorales en Iran et dans quelques semaines il y aura un 44eme pour des élections législatives ou celles du conseil des experts.

Jamais l’Iran n’a arrêté ou ajourné ses élections même en temps en guerre contre l’Irak. Alors que certains de vos amis ne savent ce que sont les élections.

Même le conseil de discernement chargé d’arbitrer les divergences constitutionnelles est élu. Il permet d’empêcher les paralysies constitutionnelles comme celles que nous traversons au Liban, et dont le dernier chapitre n’est autre que le contentieux des déchets que nous n’arrivons à résoudre...
Quoiqu'on dise, certains ne voudront pas entendre


Beaucoup de choses injustes ont été dites sur le Hezbollah sur les présidentielles : comme quoi il veut quelque chose en échange, qu’il exige un compromis avec de nouveaux termes, qu’il veut agrandir sa part dans l’Etat libanais... Ce ne sont que des paroles vides.

Alors que dans toutes nos propositions, nous avons œuvré pour une politique qui respecte la règle « sans vainqueur ni vaincu ».

Nous avons voulu instaurer une règle qui permettre une certaine continuité dans l’avenir : celle que chaque communauté désigne son chef, pour les trois présidences au Liban (de la République, du Conseil des ministres, du Parlement, ndlr).

Les compromis que nous avons réclamés renfermait des concessions, et ce sous le plafond de Taëf.

Nous avons toujours agi de la sorte, et l'avons toujours dit. Mais quoiqu’on en dise, certains ne veulent pas entendre et s’attellent à aiguiser leur animosité contre nous, voire à inciter à la haine contre nous.

Certains ont avancé la thèse qu’il est pour la vacance présidentielle et ne veut pas d’élections.
Relation avec nos alliés, relation sentimentale
Concernant nos alliés et les relations régies avec eux que ce soit dans ce dossier ou dans tous les autres

Ce sont la confiance, la sincérité et le respect mutuel qui constituent ses principes de base sur lesquels d’ailleurs nous nous sommes entendus…

Le camp du 8-mars n’est pas un parti totalitaire, et ceux qui tournent dans son orbite ne sont pas formés d’un seul groupe homogène et il n’a pas non plus un chef unique. C’est le dialogue sur tous les points qui régit les relations entre ses différentes composantes. Et lorsque nous sommes en désaccord, nous œuvrons pour ordonner nos différents.

Nous ne cherchons pas à embarrasser nos alliés dans certaines affaires dans lesquels le fardeau peut leur sembler lourd. Comme lorsque nous sommes intervenus en Syrie, nous ne les avons pas consultés pour ne pas les embarrasser

Dans la guerre saoudienne injuste contre le Yémen nous avons adopté une position claire, mais nous n’avons jamais demandé à nos alliés de faire de même, pour ne pas les embarrasser.

Avec nos alliés, nous nous efforçons de préserver notre unité.

D’aucuns insistent pour donner une image différente sur nous, lors ils nous dénoncent et dénoncent nos alliés

Nous ne contraignons personne à prendre nos positions, jamais nous n’avons forcé nos alliés à quoique ce soit.

Encore un point central et ferme: nos alliances, parfois basées sur des croisements politiques, stratégiques ou tactiques,  sont fondées aussi  sur la base de la confiance et l’amitié. Notre relation devient sentimentale, et renferme un grand respect, hormis la dimension politique.

Nous veillons pour qu’il y ait des relations saines entre les forces politiques et entre les différentes communautés religieuses, de sorte qu’elles soient basées sur la confiance, l’assurance mutuelle et la paix interne.

Pour les autres, c’est la prudence et la suspicion qui prévalent dans les relations entre eux. Chacun se doit de rester sur ses gardes de crainte d’être poignardé dans le dos.

Un attachement infaillible aux engagements conclus
Je vais cette nuit dire les choses telles quelles, mais si certains vont être vexés.

Je veux répondre aux mensonges et aux accusations stupides et fermer la porte aux différends alimentés.

Nous sommes attachés moralement aux engagements que nous concluons, non seulement pour des raisons personnesl ou politiques, mais parce ceci doit  constituer le socle qui permet l’édification de relations saines pour la société et l’Etat. Si une société est disloquée, et les relations sont régies par la malveillance et les doutes, on ne peut édifier un Etat.

Ns pouvons parfois commettre des erreurs, nous ne sommes pas infaillibles mais nous sommes fermement attachés à nos engagements.

Ces derniers temps, les autres qui sont nos adversaire politiques -et que nos ne considérons pas comme nos ennemis- œuvraient pour semer la discorde entre nous et nos alliés.
Ils l'ont fait sur des critères confessionnels avec les sunnites qui nous soutiennent.

Concernant notre relation ave le mouvement Amal, ils disent des choses honteuses que je ne peux vous rapporter, mais qui versent dans la logique que le mouvement Amal est soumis à notre diktat.  Alors que tous les indices tangibles prouvent le contraire.


La relation entre nous deux est basée sur le respect, la confiance et nos contacts sont quotidiens dans tous les dossiers…
Même lorsque nous sommes en désaccord, notre liaison n’est point affectée.

Notre tandem est d’ailleurs devenu un exemple au Liban et dans la région

Certains veulent toujours nous critiquer, et quoique l’on fasse, ils ne cesseront de le faire. Que l’on fasse la chose ou son contraire.

Il en est de même avec le Courant patriotique Libre (CPL), pour les tentatives de nous séparer les uns des autres. . Depuis la conclusion de l’entente entre le général Aoun et moi-même à l’église Mar Mikhaïl, les tentatives sournoises n’ont jamais connu de répit pour faire avorter cette entente, pourtant basée sur des questions nationales primordiales.

Permettez-moi de m’adresser à la base populaire du CPL, à ses partisans, pour leur dire que les efforts se concentrent surtout sur eux, beaucoup plus que nos bases. Ils veulent vous faire douter de nous, de votre direction même.

Et ce, depuis 2006. Ceci ne s’est jamais arrêté.

Avec l’échéance présidentielle, ces efforts se sont intensifiés exploitant les moindres détails pour nuire à cette relation entre le Hezbollah et le CPL.

Le général Aoun, notre candidat dès le début
Avec le début de cette échéance, la direction du Hezbollah a étudié les différents choix qui se présentaient et elle est parvenue à la décision que c’est le général Michel Aoun jouit de toutes les qualités requises dont sa popularité au sein des chrétiens pour se porter candidat à la présidentielle, sans compter notre sentiment de gratitude à l’encontre de ses positions (durant la guerre 2006) et nous avons décidé de soutenir sa candidature.

Nos alliés étaient bien au courant, et le général Aoun ne nous avait pas demandé de le soutenir. Il était pour nous le candidat naturel. Nous étions prêts à tout faire pour cela...

Certains amis m’ont demandé si nous le faisions parce que nous étions embarrassés, ou par politesse, ou par morale. Nous avions répondu que les motivations étaient aussi bien politiques que nationales.

Lors de la 1ère séance parlementaire, réservée au vote, le général nous a demandé de ne pas écrire son nom, et nous avons vu ce qui s’est passé avec les deux autres candidats.

Les partisans du CPL, la cible de la campagne d'intox du 14-mars
Après il y a eu les contacts politiques.

A cette époque, l’autre camp œuvrait de plein pied en soulevant des questions douteuses : pourquoi le Hezbollah n’a pas voté Aoun? Ne veut-il pas le général Aoun ?? Le tout dans le cadre d’une campagne d’intoxication bien planifiée  qu’eux seuls savent si bien mener au Liban, contrairement à nous.

Les bases du CPL étaient plutôt sensibles à ces propos, mais jamais le général Aoun. A un certain moment, nous avons annoncé notre soutien à sa candidature au moment ou nous voulions entamer nos pourparlers avec le courant du Futur pour empêcher justement les malversations et les malentendus.

Ainsi, depuis que le général Aoun est devenu le candidat du Hezbollah, ils ont soulevé tout un tollé : comme quoi le Hezbollah n’est pas sérieux dans cette candidature et veut en profiter pour mille et mille choses.

Pourtant dans les faits, nous avons exercé notre droit constitutionnel de nous absenter du Parlement si notre candidat n’est pas voté. Et depuis nous sommes accusés de vouloir torpiller les séances parlementaires censées élire le président.

Certains, dont des responsables des FL, ont lancé que c’est le ministre Sleimane Frangiyeh qui le réel candidat du Hezbollah et non le général Aoun qu’il veut bruler, selon leur allégations.

S’agissant du dialogue qui a eu lieu entre le CPL et le courant du Futur avant notre soutien à sa candidature, que ce soit celui de Paris, ou autre, nous étions au courant des généralités des discussions mais pas des détails que nous n’avons jamais réclamés d’ailleurs… Nous avons soutenu ce dialogue avec l’espoir qu’il parvienne à des résultats tangibles.

Depuis quelques semaines, il a été question que les choses allaient se résoudre, puis tout d’un coup, tout s’est arrêté, et mis au frigo…

On a dit que l’Arabie saoudite a mis son veto sur Aoun et les choses depuis se sont arrêtées.

Je voudrais assurer que notre confiance en nos alliés est telle que nous ne sommes jamais gênés ni inquiétés lorsqu’ils rencontrent les autres acteurs politiques.

Il en a toujours été ainsi et le sera de même dans l’avenir.

Tout dialogue amorcé ne peut que jouir de notre plein consentement.

Ce pays n’avance que par les ententes et les rencontres.
M. Frangiyeh: un allié, un ami de longue date

Nouvelle épisode: les contacts entre le chef du Futur avec M.  Frangiyeh et le soutien de sa candidature à la présidentielle. Le ministre Frangiyeh est un ancien allié, c’est un ami de longue date qui jouit de notre pleine confiance et personne ne peut en douter.

Des représentants du chef du Futur ont été chargés d'entamer des contacts pour soutenir la candidature de Frangiyeh, dans la perspective de parvenir  à une issue.

L’un des responsables partisans de M. Frangiyeh a révélé que  des négociations avaient également eu lieu avec les FL au moment ou elles dialoguaient avec le CPL …

Le président Frangiyeh m’en a informé : notre réponse a été que nous craignons que d’aucuns ne tentent de semer la discorde entre lui et le général Aoun ou entre le Hezbollah et le général Aoun, en prétendant entre autre que le Hezbollah est surement impliqué contre Aoun. Nous  l’avons mis en garde des vicissitudes qui ont eu lieu lors des rencontres du Futur avec le général Aoun.

Les évolutions ont permis d’organiser une rencontre entre M.Hariri et M. Frangiyeh à Paris. C’est alors que ce dernier m’a posé la question de savoir la position à adopter s’il s’avère qu’il est bien sérieux dans sa candidature

Notre réponse a été que face à cette nouvelle donne, et compte tenu de notre promesse faite au Général Aoun, il faudrait alors en discuter longuement.

Nous lui avions alors exprimé notre pleine confiance  et lui avions fait part que nus en parlerons avec le général Aoun.

La rencontre de Paris a eu lieu. La façon dont la candidature s’est faite aussi bien dans la forme que dans le contenu a coupé le chemin à tout dialogue sérieux. Ce qui a été rapporté sur le contenu a semé la confusion

Je ne veux accuser personne sur cette façon là de présenter la candidature. Mis son approche de Paris a été une erreur et a eu de mauvaises répercussions au sein du 8 et du 14 mars.

Aucune confiance dans les fuites, pleine confiance en M. Frangiyeh
Il y a eu des fuites de presse que je ne veux pas croire, alors que je préfère croire ce que M Frangiyeh a dit.

Les fuites qui ont fait état qu’un accord entier a été conclu entre les deux hommes, aussi bien sur la présidence que sur le cabinet ministériel, les désignations et tous les autres dossiers suspendus ne sont pas crédibles. Ce n’est pas vrai que M. Frangiyeh a négocié au nom des forces du 8-mars

Tout ceci a semé la confusion et c’est le retour aux manipulations, aux surenchères et aux exploitations politiques infestes.

Le Hezbollah a toujours été dans le collimateur en nous accusant sans cesse de mentir au général Aoun.

Cette affaire aura permis de confirmer la réelle position du Hezbollah : Si notre candidat avait bel et bien été M. Frangiyeh, et  que nous avons  tout le temps menti au général Aoun, nous serions descendus au Parlement pour l'élire. C'est le moment où jamais. 

Face à cette nouvelle réalité : celle de la nouvelle candidature du courant du Futur pour notre allié, nous devons  annoncer une position.

Surtout que certains ne cessent de manipuler les têtes de certains partisans du CPL.

Nous avons veillé à ce que l’ambiance reste positive et que les gens puissent parler entre eux et nous avons vu ce qui s’est passé chez l’autre camp


Dernière partie, celle du soutien des FL à la candidature du général Aoun. Nous avions entièrement confiance en notre allié, lorsqu’il a voulu se concerter avec les FL. Et lorsqu’il a été question que les discussions pouvaient aboutir au soutien à la candidature du général Aoun, notre position a été que si notre adversaire politique (M. Geagea)  soutient la candidature d’Aoun, ceci ne peut nous vexer, comme le disent toutes les analyses du 14-mars. .

Bien au contraire.

Nous sommes parfaitement au courant de tout, et très rassurés. Voire nous sommes bien heureux de cette candidature, au moins toutes les accusations des FL contre le Hezbollah se retourneront contre elles.

Pourquoi notre bloc parlementaire n’a pas exprimé de position sur cette question : nous ne sommes pas forcés de le faire à chaque occasion. 

Nous voulions aussi voir bien les choses devant cette évolution dramatique, en toute sérénité.

Or nous n’avons nullement changé de position et nous ne sommes nullement déconcertés.

Bien au contraire, ce qui s’est passé est qu’une équipe politique du camp adverse qui est venu soutenir notre candidat.

Je vais dire les choses telles quelles

Avec ces évolutions, il fallait voir l’ambiance malsaine qui a envahi  notre pays, le tout pour attiser les divergences entre nous et le CPL.


L’un d’entre eux a expliqué que les  10 clauses de l’entente du CPL-FL en prétendant qu’Aoun a renversé ses positions précédentes et a vendu le Hezbollah. Ces allégations n’ont nullement affecté notre confiance.

Cette ambiance malsaine  vise à altérer les relations entre les différents protagonistes dans notre pays… C'est de la provocation et de l’incitation contre nous : les idées véhiculées sont simplistes, mensongères et fausses. Nos relations avec nos alliés sont basées sur la discussion approfondie, loin de toute contrainte.
Nous ne sommes pas ainsi ni nos alliés non plus.

Il n’y a plus de candidat-président 14-mars: un gain politique pour le 8-mars

Dans la conjoncture actuelle, nous avons dans les apparences trois candidats à la présidence au Liban mais sérieusement il n’y en a que deux.
Notre vision : la scène politique présente un gain politique important pour notre camp politique.

Le camp 14 mars est divisé : une partie soutient notre candidat, et l’autre soutient un allié.

Ca veut dire que nous sommes en bonne posture

Il n’y a plus de candidat  du 14-mars

Le président sera du 8 mars. Les divergences se portent sur  la personne. Ca veut dire que nous avons gagné.

Nous avons un engagement moral-moral et moral politique dans notre soutien à la candidature au général Aoun. C’est clair et net.

Lorsque nous voulons édifier une patrie sur une société, on ne peut s’attendre de la part du Hezbollah a ce qu’il trahisse sa promesse. Depuis notre entente, le général Aoun ne s’est jamais trompé avec nous

Nous en tant que Hezbollah, même si le candidat concurrent est un ami, nous ne pouvons trahir notre engagement parce il peut y avoir une issue quelconque.

Cela ne veut pas dire que M. Frangiyeh n’a pas les qualités d’un président, il les a certes. Mais nous tenons à notre promesse. Quoiqu’on dise que c’est choix idéaliste.

Une seule situation peut nous faire changer d’avis : c’est que le général Aoun annonce son renoncement à sa candidature. Et rien d’autre.

Un dernier mot à nos chers amis dans le courant des Marada et à ses partisans : si nous nous étions engagés dès le début avec M. Frangiyeh, nous aurions fait la même chose et serions restés fermement attachés à  lui.

En dernier, oui, nous en appelons au dialogue, a la concertation et surtout à ne pas se précipiter. C’est vrai les choses sont d’une grande  importance mais nous devons parvenir tous à une entente réelle pour élire un président qui puisse jouir de plus grand soutien pour gérer ce pays

La solution ne peut être qu’interne, et jamais elle ne peut dépendre de facteurs externes

A ceux disent qui disent que le Hezbollah veut la vacance présidentielle, et qui sont toujours a la recherche de quelque chose pour nous attaquer, parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire, nous disons que malgré toutes les épreuves, nous resterons attachés  à cette candidature à jamais.

Sauf lorsque le Parlement est acquis à Aoun, nous serons prêts à participer au vote.

29 janvier 2016

Opération “Timber Sycamore” : la guerre secrète de la CIA en Syrie est principalement financée par les Saoud



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Opération “Timber Sycamore” : la guerre secrète de la CIA en Syrie est principalement financée par les Saoud
Par Maxime Chaix
Un article du New York Times vient de dévoiler le nom de code de la guerre secrète multinationale de la CIA en Syrie : il s’agit de l’opération Timber Sycomore, ce qui peut signifier « Bois de Platane » ou « de Figuier sycomore ». En 1992, les chercheurs syriens Ibrahim Nahal et Adib Rahme avaient publié une étude selon laquelle, « [bien que la largeur des cernes soit influencée par les facteurs du milieu, le bois de Platane d’Orient peut être classé parmi les espèces à croissance relativement rapide par rapport au hêtre ou au chêne. »

Un article du New York Times vient de dévoiler le nom de code de la guerre secrète multinationale de la CIA en Syrie : il s’agit de l’opération Timber Sycomore, ce qui peut signifier « Bois de Platane » ou « de Figuier sycomore ». En 1992, les chercheurs syriens Ibrahim Nahal et Adib Rahme avaient publié une étude selon laquelle, « [bien que la largeur des cernes soit influencée par les facteurs du milieu, le bois de Platane d’Orient peut être classé parmi les espèces à croissance relativement rapide par rapport au hêtre ou au chêne. »
Les groupes rebelles majoritairement jihadistes, qui ont proliféré en Syrie à partir de l’été 2011, pourraient donc être considérés comme des « platanes d’Orient » du fait de leur « croissance rapide » – sans qu’un lien ne soit forcément établi entre le nom de code de cette opération clandestine de la CIA et ce phénomène biologique. Il est également possible que « Sycomore » fasse référence non pas au platane mais au figuier sycomore, dont le « bois peut servir de combustible et le frottement de deux branches permet d’allumer un feu ».
Essentiellement, le New York Times a révélé dans cet article que l’Arabie saoudite a financé à hauteur de « plusieurs milliards de dollars » la guerre secrète de la CIA en Syrie. D’autres contributeurs étatiques à cette campagne de l’Agence sont cités par ce journal. Il s’agit de la Turquie, de la Jordanie et du Qatar. Or, bien que le montant exact des contributions de chaque État impliqué dans ces opérations n’ait pas été dévoilé, le Times nous informe que l’Arabie saoudite en a été le principal financeur. D’après ce journal, « [l]es hauts responsables états-uniens n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, qui constitue de loin le principal financement étranger de ce programme de fourniture d’armes aux rebelles combattant les forces du Président Bachar el-Assad. Néanmoins, des estimations ont indiqué que le coût total des efforts de financement et d’entraînement [des rebelles] atteignait plusieurs milliards de dollars. »
Le Times confirme ainsi les informations du Washington Post, que j’avais analysées quelques semaines avant les attentats du 13-Novembre. En effet, en juin 2015, ce quotidien révéla que la CIA avait « mené depuis 2013 contre le régime el-Assad “l’une [de ses] plus grandes opérations clandestines”, dont le financement annuel avoisine le milliard de dollars. D’après ce journal, cette intervention secrète (…) s’inscrit dans un “plus vaste effort de plusieurs milliards de dollars impliquant l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie”, c’est-à-dire les trois États notoirement connus pour soutenir les factions extrémistes en Syrie. » Grâce au New York Times, nous savons à présent que l’Arabie saoudite a été, « de loin », le principal soutien étatique de cette guerre secrète – notamment à travers l’achat massif et la livraison, par les services spéciaux saoudiens (GID), de missiles antichars TOW de marque Raytheon à des groupes affiliés à al-Qaïda, dont l’Armée de la Conquête.
Toujours selon le Times, le chef de station de la CIA joue un rôle diplomatique plus important que l’ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite. Ainsi, entre le GID et la CIA, « l’alliance reste solide, puisqu’elle est renforcée par une liaison entre maîtres-espions. Ministre de l’Intérieur saoudien, le prince Mohammed ben Nayef a succédé au prince Bandar dans l’approvisionnement en armes des rebelles [en Syrie]. Il connait l’actuel directeur de la CIA John O. Brennan depuis l’époque où ce dernier était le chef de station de l’Agence à Riyad dans les années 1990. D’anciens collègues ont déclaré que ces deux hommes étaient restés proches (…) Le poste occupé autrefois par M. Brennan à Riyad est, bien plus que celui de l’ambassadeur US, le véritable lien entre le pouvoir états-unien et le royaume [des Saoud]. D’anciens diplomates se souviennent que les discussions les plus importantes ont été systématiquement menées via le chef de station de la CIA [dans la capitale saoudienne]. »
Ces informations du New York Times renforcent la notion d’« État profond supranational » liant les hauts responsables des services spéciaux des États-Unis et de l’Arabie saoudite, ce qu’explique Peter Dale Scott dans son dernier livre. Ainsi, cet auteur démontre que les relations états-uno-saoudiennes constituent une véritable « boîte noire » :
« Dans les années 1980, William Casey, le directeur de la CIA, prit des décisions cruciales dans la conduite de la guerre secrète en Afghanistan. Toutefois, celles-ci furent élaborées hors du cadre bureaucratique de l’Agence, ayant été préparées avec les directeurs des services de renseignement saoudiens – d’abord Kamal Adham puis le prince Turki ben Fayçal. Parmi ces décisions, nous pouvons citer la création d’une légion étrangère chargée d’aider les moudjahidines afghans à combattre les Soviétiques. En clair, il s’agit de la mise en place d’un réseau de soutien opérationnel connu sous le nom d’al-Qaïda depuis la fin de cette guerre entre l’URSS et l’Afghanistan. Casey mit au point les détails de ce plan avec les deux chefs des services secrets saoudiens, ainsi qu’avec le directeur de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), la banque pakistano-saoudienne dont Kamal Adham et Turki ben Fayçal étaient tous deux actionnaires.
Ce faisant, Casey dirigeait alors une deuxième Agence, ou une CIA hors canaux, construisant avec les Saoudiens la future al-Qaïda au Pakistan, alors que la hiérarchie officielle de l’Agence à Langley “pensait que c’était imprudent”. Dans La Machine de guerre américaine, j’ai situé le Safari Club et la BCCI dans une succession d’accords conclus dans le cadre d’une “CIA alternative” ou d’une “deuxième CIA”, datant de la création en 1948 du Bureau de Coordination Politique (OPC pour Office of Policy Coordination). Ainsi, il est compréhensible que George Tenet, le directeur de la CIA sous George W. Bush, ait suivi le précédent de [William] Casey [, le directeur de l’Agence sous Reagan,] en rencontrant une fois par mois environ le prince Bandar, l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis – mais sans révéler le contenu de leurs discussions aux officiers de la CIA chargés des questions saoudiennes. »
Dans l’article du Times, le prince Bandar est présenté comme le principal architecte de cette politique de soutien à la rébellion en Syrie. En effet, ce journal confirme que « [l]es efforts saoudiens furent dirigés par le flamboyant prince Bandar ben Sultan, qui était alors le chef des services secrets [du royaume, et] qui demanda aux espions saoudiens d’acheter des milliers [de mitrailleuses] AK-47 et des millions de munitions en Europe de l’Est pour les rebelles [en Syrie]. La CIA a facilité certains de ces achats d’armements pour les Saoudiens, dont un vaste deal avec la Croatie en 2012. Durant l’été de cette même année, ces opérations semblaient hors de contrôle à la frontière entre la Turquie et la Syrie, les nations du Golfe transmettant de l’argent et des armes à des factions rebelles – y compris à des groupes dont les hauts responsables états-uniens craignaient qu’ils soient liés à des organisations extrémistes comme al-Qaïda. »
Ainsi, la guerre secrète de la CIA et de ses partenaires étrangers en Syrie a fortement encouragé la montée en puissance de Daech, que le Pentagone et ses alliés bombardent depuis septembre 2014 sans grande efficacité, le tout sur fond de polémiques. À partir de juillet 2012, à travers les politiques profondes du prince Bandar, les « platanes » jihadistes en Syrie ont connu une « croissance relativement rapide », avec le soutien actif de la CIA et de ses partenaires. Or, Bandar est si proche de l’Agence que l’on ne peut réellement dissocier ses actions clandestines de celles des services spéciaux états-uniens, du moins lorsqu’il était ambassadeur de l’Arabie saoudite à Washington (1983-2005) puis directeur des renseignements saoudiens (2012-2014). Dix jours avant les attentats du 13-Novembre, j’avais publié un article intitulé « La guerre secrète multinationale de la CIA en Syrie », dans lequel j’écrivais :
« [E]n juillet 2012, le prince Bandar était nommé à la tête des services spéciaux saoudiens, ce qui avait été analysé par la plupart des experts comme un signe de durcissement de la politique syrienne de l’Arabie saoudite. Surnommé “Bandar Bush” du fait de sa proximité avec la dynastie présidentielle du même nom, il était ambassadeur à Washington à l’époque des attaques du 11-Septembre. Depuis plusieurs années, cet homme intimement lié à la CIA est accusé par l’ancien sénateur de Floride d’avoir soutenu certains des pirates de l’air désignés coupables de ces attentats. Jusqu’à ce qu’il soit poussé vers la sortie en avril 2014, le Guardian souligna que “Bandar avait dirigé les efforts saoudiens visant à mieux coordonner les livraisons d’armes aux rebelles combattant el-Assad en Syrie. Néanmoins, il a été critiqué pour avoir soutenu des groupes islamistes extrémistes, risquant ainsi le même “retour de bâton” que celui des combattants saoudiens d’Oussama ben Laden rentrant au pays après le jihad contre les Soviétiques en Afghanistan dans les années 1980 – une guerre sainte qui avait été autorisée officiellement. (…) En 2014, un parlementaire états-unien avait déclaré sous couvert d’anonymat que la CIA était “bien consciente que de nombreuses armes fournies [par l’Agence] avaient terminé dans de mauvaises mains.” En octobre 2015, l’éminent expert de la Syrie Joshua Landis affirma qu’“entre 60 et 80 % des armes que les États-Unis ont introduites [dans ce pays] sont allées à al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés” ».
En d’autres termes, la CIA et ses alliés turcs et pétromonarchiques ont grandement favorisé la montée en puissance de ces groupes extrémistes en Syrie, dont al-Qaïda et Daech. Pour autant, cette politique profonde multinationale fut-elle délibérément choisie par la Maison Blanche ? La réponse à cette question n’est pas évidente. Comme je l’avais souligné en août 2015, l’ancien directeur du Renseignement militaire du Pentagone (DIA) Michael Flynn avait dénoncé sur Al-Jazeera l’irrationalité stupéfiante de la Maison Blanche sur le dossier syrien. À cette occasion, il révéla que les responsables de l’administration Obama avaient pris la « décision délibérée » de « faire ce qu’ils font en Syrie » ; en d’autres termes, ils auraient choisi de soutenir des milices anti-Assad que la DIA décrivait à partir de 2012 comme noyautées et dominées par des forces jihadistes. Dès cette année-là, Flynn et son agence informèrent la Maison Blanche du risque de voir émerger un « État Islamique » entre l’Irak et la Syrie du fait du soutien occidental, turc et pétromonarchique à cette rébellion.
Afin de clarifier ses propos, il a ensuite expliqué à un journal russe que le gouvernement des États-Unis avait soutenu jusqu’à présent « une telle diversité de factions [anti-Assad qu’] il est impossible de comprendre qui est qui, et qui travaille avec qui. La composition de l’opposition armée syrienne, de plus en plus complexe, a rendu toute identification considérablement plus difficile. Pour cette raison, (…) du point de vue des intérêts américains, nous devons (…) prendre du recul et soumettre notre stratégie à un examen critique. À cause de la possibilité, très réelle, que nous soutenions des forces liées à État islamique (…), en même temps que d’autres forces anti-Assad en Syrie. » Selon le général Flynn, lorsqu’il dirigeait la DIA au Pentagone, cette agence recensait « autour de 1 200 groupes belligérants [en Syrie]. » De ce fait, le général Flynn pense « vraiment que personne, y compris la Russie, n’a une compréhension claire de ce à quoi nous avons affaire là-bas, mais sur le plan tactique, c’est vraiment très important de le comprendre. Une vision unilatérale de la situation en Syrie et en Irak serait une erreur. »
À cette complexité du terrain s’ajoute le traditionnel mode opératoire de l’Agence, qui est celui du « déni plausible » visant à dédouaner le gouvernement des États-Unis de toute action criminelle en ayant recours à des agents privés et/ou étrangers. Dans mon article sur la guerre secrète de la CIA en Syrie, j’avais souligné que
« [l]e caractère multinational des opérations anti-Assad a aussi été une source majeure de confusion. Tout d’abord, bien que de nombreux services occidentaux et moyen-orientaux aient été conjointement impliqués dans ce conflit, il reste difficile de penser cette guerre secrète sous un angle multinational. En effet, les médias et les spécialistes ont eu tendance à dissocier les politiques syriennes des différents États clandestinement engagés dans la déstabilisation de la Syrie. Il est vrai que le renoncement des États-Unis à intervenir directement a suscité de vives tensions diplomatiques avec la Turquie et l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’hostilité du roi Abdallah à l’égard des Frères musulmans a engendré des dissensions majeures entre, d’un côté, le royaume saoudien et, de l’autre, le Qatar et la Turquie – ces tensions s’étant atténuées après l’intronisation du roi Salmane en janvier 2015.
Du fait de ces divergences, les politiques syriennes des États hostiles au régime el-Assad ont été trop peu analysées sous leur angle multinational. Plus exactement, les opérations occidentales ont été dissociées de celles des pays moyen-orientaux. Or, les services spéciaux de ces différents États ont mené jusqu’à présent des actions communes et coordonnées, dans l’opacité abyssale de la classification. En janvier 2012, la CIA et le MI6 ont lancé des opérations clandestines d’approvisionnement en armes des rebelles entre la Libye, la Turquie et la Syrie, avec de l’aide et des financements turcs, saoudiens et qataris. (…) [I]l s’est avéré que ces armements ont été livrés “presque exclusivement” à des factions jihadistes, selon le parlementaire britannique Lord Ashdown. D’après le grand reporter Seymour Hersh, “[l]’implication du MI6 a permis à la CIA de se soustraire à la loi en classant sa mission comme une opération de liaison.” Les actions de l’Agence en Syrie sont-elles mieux contrôlées aujourd’hui ? La question reste ouverte, mais la doctrine du “déni plausible” traditionnellement mise en œuvre par la CIA pourrait être un élément de réponse.
(…) Même si ce mode opératoire tend à brouiller les pistes, le rôle central de la CIA dans cette guerre secrète multinationale [en Syrie] ne fait plus de doute. En octobre 2015, le New York Times expliqua que “[l]es missiles antichars TOW de fabrication américaine ont fait leur apparition dans la région en 2013, à travers un programme clandestin [de la CIA] mené par les États-Unis, l’Arabie saoudite et d’autres alliés. Celui-ci vise à aider des groupes d’insurgés “sélectionnés” par l’Agence à combattre le gouvernement syrien. Ces armes sont livrées sur le terrain par des alliés des Américains, mais les États-Unis approuvent leur destination. (…) Des commandants rebelles ont éclaté de rire lorsqu’on les a questionnés sur la livraison de 500 TOW en provenance d’Arabie saoudite, déclarant qu’il s’agissait d’un nombre ridicule comparé à ce qui est réellement disponible. En 2013, l’Arabie saoudite a commandé [à Washington] plus de 13 000 [TOW].”
(…) À la suite de l’entrée en guerre de la Russie, un ancien conseiller du Pentagone a confirmé au Washington Post que le recours à des partenaires étrangers impliquait le “déni plausible”, ce qui permet de couvrir les opérations de la CIA en Syrie : “Fabriqués par Raytheon, les missiles [TOW] proviennent principalement des stocks du gouvernement saoudien, qui en avait acheté 13 795 en 2013 (…) Puisque les accords de vente nécessitent que l’acheteur informe les États-Unis de leur destination finale, l’approbation [de Washington] est implicite, selon Shahbandar, un ancien conseiller du Pentagone. D’après lui, aucune décision n’est requise de la part de l’administration Obama pour que ce programme puisse continuer. “II n’y a pas besoin d’un feu vert américain. Un feu orange est suffisant”. “Il s’agit d’un [programme] clandestin et il peut techniquement être démenti, mais c’est le propre des guerres par procuration.”” Ainsi, la doctrine du “déni plausible”, qui implique des tierces parties sur lesquelles on peut rejeter la faute, semble expliquer pourquoi le rôle de la CIA et de ses alliés occidentaux dans cette guerre secrète est [à ce point] refoulé, déformé ou minimisé. »
Dans cet article, j’ajoutais que, « [c]ontrairement au mythe de l’“inaction” [militaire] occidentale contre le régime de Bachar el-Assad, la CIA a été massivement impliquée en Syrie, dans le cadre d’une intervention clandestine subventionnée par des budgets classifiés, mais également étrangers. Or, ces financements extérieurs et les milliards de dollars qu’ils mobilisent ne sont pas supervisés par le Congrès US, cette institution n’ayant pas le pouvoir d’exercer son contrôle sur des politiques ou des budgets étrangers. » En se basant sur les déclarations d’un parlementaire états-unien, le New York Times vient de confirmer cette absence de transparence due au recours à des financements étrangers :
« Tandis que l’administration Obama voyait cette coalition comme un argument séduisant pour le Congrès, certains parlementaires, comme le sénateur Ron Wyden – un Démocrate de l’Oregon –, ont demandé pourquoi la CIA avait besoin de l’argent saoudien pour financer cette opération, selon un ancien officiel états-unien. M. Wyden a refusé de répondre à nos questions, mais son équipe a publié une déclaration exigeant une plus grande transparence : “Des hauts responsables ont déclaré que les États-Unis sont en train de renforcer les capacités militaires opérationnelles de l’opposition anti-Assad. Or, les citoyens n’ont pas été informés sur les modalités de cette politique impliquant des agences états-uniennes, ou des partenaires étrangers avec lesquels ces institutions coopèrent. »
À l’aune des révélations du New York Times sur l’opération Timber Sycamore, et sachant que le soutien de la CIA et de ses alliés en faveur d’al-Qaïda en Syrie est dorénavant de notoriété publique – y compris en France –, il est indispensable que les citoyens occidentaux demandent des comptes à leurs parlementaires. Comme l’avait courageusement dénoncé la parlementaire états-unienne Tulsi Gabbard trois semaines avant les attentats du 13-Novembre, « des armements US vont dans les mains de nos ennemis, al-Qaïda et ces autres groupes, des groupes islamistes extrémistes qui sont nos ennemis jurés. Ce sont des groupes qui nous ont attaqués le 11-Septembre, et nous étions censés chercher à les vaincre, mais pourtant nous les soutenons avec ces armes pour renverser le gouvernement syrien. (…) Je ne veux pas que le gouvernement des États-Unis fournisse des armes à al-Qaïda, à des islamistes extrémistes, à nos ennemis. Je pense que c’est un concept très simple : vous ne pouvez vaincre vos ennemis si, en même temps, vous les armez et vous les aidez ! C’est absolument insensé pour moi. » Il est donc urgent que les puissances occidentales élaborent et mettent en œuvre des politiques plus rationnelles et pragmatiques afin de lutter efficacement contre le terrorisme, sans quoi cette forêt de « platanes » continuera de s’étendre dangereusement.

Maxime Chaix
http://maximechaix.info/?p=1770/

Tous nos remerciements vont également à Ahmed Manai qui a placé ce bel article sur son site ITRI

23 janvier 2016

Abdessalem Larif: « HEIBET EDDAWLA ».


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Abdessalem Larif 1




Abdessalem Larif
« HEIBET EDDAWLA ».
21/01/2016


Dans notre pays, en cette période de grandes incertitudes, les causes innombrables d’une insatisfaction générale, exprimée de diverses façons, donnent le sentiment que l’Etat s’éclipse peu à peu derrière les hommes qui agissent et réagissent en son nom et dont le jeu trouble dans l’exercice de leurs fonctions, est de plus en plus nettement perçu comme le signe de la médiocrité triomphante des uns ou du misérabilisme politique des autres.

Certes, les institutions de la république fonctionnent selon des lois et des traditions constitutives d’un ordre établi, mais il leur manque de plus en plus tragiquement l’adhésion de tous, ferment indispensable de la cohésion sociale qu’elles ont pour mission première de préserver et de renforcer. Le désordre qui règne partout, dont les uns souffrent et les autres profitent, la cacophonie du personnel politique où tout se négocie et se renégocie, offrent, à l’image de nos rues, le spectacle d’une dérive qui s’aggrave de jour en jour, sans parler du banditisme et de la menace du terrorisme, plus présente que jamais. Le mal étant ce qu’il est, il importe peu de savoir si c’est à tort où à raison que les tunisiens de tous horizons politiques, à l’exception d’un seul, déplorent le recul de la « Heibet eddawla », dans un long soupir dédié à la mémoire de Bourguiba. Ceci est une réalité, ne la discutons pas. Il ne s’agit pas non plus de marquer une proximité ou une distance affective vis-à-vis de la pratique bourguibienne du pouvoir mais pour les tunisiens bien pensants, unis dans un respectueux souvenir, d’essayer seulement de comprendre avec intelligence, Pascal dirait avec finesse, le sens précis d’un concept distinctif de la pensée du premier Président de la République Tunisienne, forgé dans une intuition plus que linguistique.
Le rappel obsessionnel de la « heibet » de l’Etat dans les contextes mille fois retournés de ses discours quasi-hebdomadaires, permet de dire avec certitude que Bourguiba avait cherché, entre beaucoup d’autres, un vocable et qu’il l’avait trouvé pour définir, dans le rapport à l’Etat, la marque subconsciente de son respect auprès des individus et des groupes. Mais s’agissait-il de respect (ihtiram)? Le mot ne pouvait lui convenir car il renvoie à une notion trop large qui couvre un champ allant de l’urbanité à l’allégeance de type féodal ou même maffieux.
Selon ce que j’ai cru comprendre à travers les intonations expressives de l’orateur et instinctivement assimilables par les foules populaires, puisque voulues pédagogiques, la « heibet eddawla » ne peut se traduire que par la force ou la capacité d’intimidation de l’Etat.
Rien de choquant à cela, je m’en explique : dans l’entreprise d’édification de l’état, Bourguiba avait à cœur, et c’est en cela que son œuvre a fait école, non seulement de le doter d’institutions et de structures administratives modernes, mais aussi de lui associer une image transcendantale qu’il jugeait prématuré et surtout dangereusement démagogique de tenir pour acquise ou d’inscrire d’emblée dans une citoyenneté qu’il savait mieux que quiconque devoir prendre longtemps à se forger.
Par contraste, l’expérience très mal partie que nous vivons nous fait redécouvrir, par delà les vicissitudes où il ne s’est pas toujours illustré à son avantage, le pendant à cette « heibet » que fut, du temps de Bourguiba, le sens de l’Etat, une exigence que nul ne lui contesterait d’avoir imposée à tout détenteur d’une parcelle de l’autorité publique aussi infime fût elle.
Les deux notions devaient se rencontrer au terme d’une lente évolution au point de se confondre en une seule que l’on désignerait avec bonheur par la place de l’Etat et traduirait en langue arabe par « makanet eddawla », consacrant ainsi un détachement des contingences, définitif et accepté par tous. Il n’y aurait alors plus eu à craindre des gouvernés une propension atavique, d’origine tribale ou sectaire, à la contestation de l’autorité publique ni des gouvernants cette méprisable et combien dévastatrice impréparation culturelle à exercer le pouvoir pour ce qu’il est, une charge et non point une jouissance.
Ne rêvons pas, l’Etat moderne répondant aux idéaux inscrits sur son emblème et que nous appelions de nos vœux a fait l’objet d’une entreprise de démolition concertée sous l’emprise d’une troïka ennemie de la Tunisie et ceux qui le dirigent présentement semblent se satisfaire de ce qu’il en reste.

Abdessalem Larif est Avocat

https://tunisitri.wordpress.com/2016/01/21/abdessalem-larif-heibet-eddawla/

19 janvier 2016

La lettre de Rohani au Guide suprême de la révolution islamique



Dans une lettre adressée au Guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei,  le Président iranien Hassan Rohani a clarifié les acquis obtenus par l’Iran dans les domaines nucléaire, politique, juridique et économique.

"En suivant à la lettre les recommandations de votre excellence, le gouvernement est déterminé à superviser avec sérieux et minutie l’accomplissement des engagements de l’autre partie et à déjouer ainsi la moindre tentative malveillante des ennemis pour s’infiltrer à l’intérieur du pays" , écrit Rohani.

 Et de poursuivre : « d’importants acquis ont été obtenus durant ses douze années de résistance du peuple  iranien face aux menaces et sanctions de toute sorte et grâce au leadership sage et intelligent du Guide suprême de la révolution islamique, ces acquis sont :

Sur le plan nucléaire:

1 - L'ambition  du peuple iranien à valider son droit légitime de bénéficier de l'énergie nucléaire pacifique , sans compter la reconnaissance internationale du programme nucléaire iranien tant au niveau  commercial et qu'industriel.

2 - la poursuite de l'opération d'enrichissement sachant qu'elle représente l'une des plus importantes revendications dans le dossier  nucléaire de notre pays et l'entrée de notre pays  dans le club des pays producteurs de combustible nucléaire, selon nos plans.

3 - Remplacer les réacteurs de recherche, du site Arak qui fonctionne à l'eau lourde par des réacteurs modernes et developpés jouissant de qualités reconnues internationalement et ce dans le cadre de la coopération internationale.

4 - Augmenter les réserves stratégiques d'uranium en Iran pour la première fois depuis la victoire de la révolution islamique, à travers l'importation de plus de deux cents tonnes de "yellow cake".

5 - l'entrée de la République islamique d'Iran par le biais de la vente de l'uranium enrichi et de l'eau lourde, dans le club des pays rares qui exportent ces matières sensibles.

6 - ouvrir la voie à la coopération internationale avec le programme nucléaire pacifique de l'Iran dans les domaines tels que la construction de centrales nucléaires, les réacteurs de recherche, la production de carburant, la recherche et le développement,la  fusion nucléaire, la médecine nucléaire, la sûreté nucléaire, le dessalement de l'eau et la conservation de l'environnement.

Sur les plans  politiques, juridiques et économiques:

7 - Annulation des six résolutions votées en vertu du Chapitre VII du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran. Actuellement il n'y a pas de résolution contre l'Iran hormis la résolution 2231, qui sera  annulée au bout de dix ans.

8 -  Annulation de  douze résolutions du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Actuellement, tous les doutes concernant le programme nucléaire du pays sont en voie de   règlement sauf la  la décision finale (70/2015) qui concerne la supervision de la mise en œuvre de l'accord nucléaire uniquement.

9 - Suppression de toutes les formes d'embargo économique et financier lié au volet nucléaire imposé par le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis dans divers domaines tels que les transferts financiers, les activités bancaires, le SWIFT, les investissements, les assurances, les crédits à l'exportation, le pétrole, le gaz,  la pétrochimie, le transport maritime,  les ports, le commerce de l'or et autres métaux, les voitures, les avions, sans compter préparer le terrain pour renforcer la présence de l'Iran dans l'économie internationale en profitant des opportunités dans les marchés d'exportation et les zones d'investissement internationaux.

10 - le déblocage des fonds gelés en raison de l'embargo nucléaire, ce qui permet de les investir dans divers domaines  et la création d'emplois dans le pays.

11 - Enfin , reste que l'acquis le plus important est  la mise en échec des plans des ennemis de l'Islam et de l'Iran qui cherchaient à déformer l'image de la révolution islamique . Alors que nous avons présenté une image humaniste  et pacifique de l' Iran islamique sur la scène internationale et nous avons forcé la communauté internationale à féliciter le peuple de la révolution pour sa sagesse, sa morale et sa fierté .

Traduit à partir de la télévision iranienne arabophone AlAlam

18 janvier 2016

La France et Israël lancent une nouvelle guerre en Irak et en Syrie

 

D’une main, le gouvernement français mobilise tous ses médias pour focaliser sa population sur les attentats du 13 novembre, puis sur la Cop21. De l’autre, il profite de l’inattention générale pour lancer avec Israël une nouvelle guerre en Irak et en Syrie. Son objectif n’est plus de renverser le régime laïque syrien, ni de détruire son armée, mais désormais de créer un État colonial à cheval sur l’Irak et la Syrie, géré par des Kurdes, afin de prendre en tenailles les États arabes. Le rêve d’une puissance israélienne du Nil à l’Euphrate est de retour.
| Skopje (Macédoine)
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Sur cette carte, publiée par Robin Wright dans le New York Times en 2013, on distingue le Sunnistan que Daesh créera en juin 2014 et où il proclamera le Califat, et le Kurdistan que la France et Israël veulent créer en 2016. On notera que cette carte ne prévoit rien pour les chrétiens qui devraient être soit transférés en Europe, soit exterminés.

Au G20, Moscou et Washington imposent de couper le financement de Daesh

Le sommet du G20 à Antalya (Turquie) s’est certes préoccupé d’économie, mais surtout de la situation au Proche-Orient. De nombreuses négociations bilatérales ont eu lieu au cours du sommet et nous ignorons les détails de ce qui a été évoqué et conclu durant ces apartés.
Cependant, le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé sans les nommer les États participant à la conférence qui sponsorisent Daesh. Il a montré à ses collègues des photographies satellites des convois de camions-citernes traversant la Turquie pour vendre le pétrole volé par l’organisation terroriste en Irak et en Syrie [1]. Publiquement mis en cause pour ses violations des résolutions du Conseil de sécurité et son financement de Daesh, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a accusé le coup. Selon l’opposition turque, Bilal Erdoğan (le fils du président) dirige personnellement ce trafic [2].
Les présidents Poutine et Obama se sont mis d’accord pour détruire les camions-citernes de la famille Erdoğan et mettre ainsi un terme au trafic pétrolier. Le jour même, l’US CentralCommand bombardait pour la première fois depuis un an et demi des camions-citernes en Irak, tandis que l’armée russe en détruisait plus de 500 en Syrie [3].
La Russie et les États-Unis ont contraint la France à se joindre à cette opération. Faisant mine de réagir aux attentats de Paris, le président Hollande annonça sans rougir qu’il donnait ordre à ses armées de bombarder des objectifs de Daesh en Syrie, tandis que le président Poutine donnait publiquement instruction aux armées russes de se coordonner avec la France et de la traiter « comme » un allié [4]. Le président français rencontrera prochainement ses homologues états-unien et russe.
Il semble que des dispositions effectives aient été prises pour isoler les 24 établissements bancaires que Daesh utilise depuis l’Irak pour transférer de l’argent ; des dispositions que le sous-secrétaire d’État US David S. Cohen tentait vainement d’imposer depuis des mois [5].

La France et les « faucons libéraux » organisent une nouvelle guerre

Prenant acte qu’il devrait retirer Daesh de Syrie, le groupe d’États, de multinationales et de personnalités US qui organise la guerre a alors décidé d’en lancer une troisième.
- Le « Printemps arabe » (février 2011 à janvier 2013) avait été lancé par le département d’État US. Il s’agissait de renverser les régimes laïques arabes, qu’ils soient alliés ou résistant aux États-Unis, et de les remplacer par des dictatures des Frères musulmans. Après avoir renversé les présidents tunisien et égyptien lors des « révolutions » du Jasmin et du Lotus, la guerre fut déclarée à la Libye et à la Syrie (comme prévu par le Traité de Lancaster House de novembre 2010), mais les puissances coloniales ne parvinrent pas à attaquer l’Algérie (prise d’otages d’In Amenas).
- La seconde guerre de Syrie (juillet 2012 à octobre 2015) avait été lancée par la France, les « faucons libéraux » US (Hillary Clinton, Jeffrey Feltman, David Petraeus, etc.) et Israël, financée par un groupe d’États (Turquie, Qatar, Arabie saoudite, etc.) et de multinationales (Exxon-Mobil, KKR, Academi, etc.). Il ne s’agissait plus tant de changer le régime, que de « faire saigner » le pays et de détruire son armée (plus de 100 000 soldats syriens sont déjà morts en luttant contre le terrorisme). Elle a pris fin avec l’intervention militaire de la Russie.
- La troisième guerre de Syrie (depuis le 20 novembre 2015) est initiée par certains membres du même groupe, cette fois en vue de créer un nouvel État au Nord de la Syrie et de l’Irak, de manière à prendre en tenaille les peuples arabes résistant à l’expansionnisme israélien [6].
Les organisateurs de la guerre ayant pris conscience qu’il ne leur sera plus possible de continuer d’agir contre la Syrie sont convenus de reprendre et de continuer le programme qui a déjà conduit à la création du Soudan du Sud, en 2012. Ce projet correspond au plan d’Alain Juppé (mars 2011) et à celui publié par Robin Wright (septembre 2013) qui prévoyaient qu’après avoir utilisé Daesh pour créer un Sunnistan, il conviendrait de créer un Kurdistan [7].
Il ne s’agit plus ni d’une guerre prétendument idéologique (Printemps arabe), ni prétendument religieuse (Seconde Guerre de Syrie), mais prétendument ethnique.
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En 1956, le likoudnik David Ben Gourion et le socialiste Guy Mollet se rencontraient secrètement à Sèvres pour conclure une alliance et s’emparer du Canal de Suez. Aujourd’hui leurs successeurs, le likoudnik Benjamin Netanyahu et le socialiste François Hollande, ont conclu un pacte pour s’emparer du Nord de l’Irak et de la Syrie. Jadis, les puissances coloniales pratiquaient la « politique de la canonnière », aujourd’hui, elles préfèrent utiliser le terrorisme.

Les opérations secrètes sur le terrain

Pour ce faire, ils sont parvenus à retourner le parti kurde syrien marxiste-léniniste YPG (désormais dénommé « Forces démocratiques de Syrie ») et à l’allier au clan Barzani d’Irak. Certes, les deux groupes sont kurdes, mais ne parlent pas la même langue, ils se sont entretués durant toute la Guerre froide, et se réclament d’idéologies diamétralement opposées [8].
Rappelons au passage que, désormais, le Gouvernement régional kurde d’Irak est une dictature. Son président Massoud Barzani, un agent du Mossad installé par le Royaume-Uni et les États-Unis, s’accroche au pouvoir depuis la fin de son mandat, en juin 2013 [9].
Ils ont poussé les « Forces démocratiques » (sic) à kurdiser de force les populations non-Kurdes du Nord de la Syrie (octobre 2015), provoquant le soulèvement des arabes et des chrétiens assyriens et la colère de Damas, mais aucune réaction internationale [10]. Il n’y en avait d’ailleurs pas eu lors de l’annexion des champs pétroliers de Kirkouk par le Gouvernement régional kurde d’Irak (été 2014), l’opinion publique internationale n’ayant d’yeux que pour le nettoyage ethnique pratiqué par Daesh. À l’époque, non seulement les grandes puissances n’avaient pas condamné la guerre de conquête du Gouvernement régional kurde d’Irak, mais avaient proposé de lui fournir directement des armes, sans passer par le Gouvernement central de Bagdad, prétendument pour lutter contre Daesh.
Les parties au conflit n’annonceront pas faire la guerre pour créer un État colonial israélien et prendre les États arabes résistants en tenaille, mais dès que cela sera nécessaire déclareront lutter pour un Kurdistan indépendant ; une position grotesque puisque le territoire concerné n’a jamais appartenu au Kurdistan historique et que les Kurdes y sont largement minoritaires (moins de 30 % de la population).
Le 5 novembre, la France annonçait l’envoi du porte-avions Charles-De-Gaulle sur zone, prétendument pour lutter contre Daesh, en réalité pour se positionner en vue de la 3ème guerre de Syrie [11]. Le bâtiment a quitté Toulon, son port d’attache, le 18 novembre.
Du 13 au 15 novembre, le Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak, appuyé par les « Forces démocratiques de Syrie » ont repoussé Daesh du Mont Sinjar (Irak). En réalité, les soldats de Daesh s’étaient retirés ne laissant que 300 hommes face à une coalition de plusieurs dizaines de milliers de soldats. La zone libérée n’a pas été restituée au Gouvernement irakien, mais annexée par le Gouvernement régional kurde d’Irak.
Bien qu’elle fasse mine de ne pas soutenir cette opération et de la condamner, la Turquie l’a approuvée lors du Traité secret Juppé-Davoutoglu de 2011. Si le pseudo-Kurdistan était créé, elle ne manquerait pas d’y repousser les militants du PKK.

La résolution 2249 autorise de facto la nouvelle guerre

Le 20 novembre, la Russie tentait de faire passer une nouvelle fois la proposition de résolution qu’elle avait rédigée pour la séance du 30 septembre et qu’elle avait été contrainte de retirer [12]. Tout au plus modifiait-elle son texte en incluant des références aux attentats de Souse, du Sinaï, d’Ankara, de Beyrouth et de Paris, ainsi qu’en mentionnant l’article 51 de la Charte (droit à la légitime défense). Une seconde fois, elle devait renoncer à son texte et laisser passer une proposition française légalisant toute intervention militaire contre Daesh en Syrie et en Irak, ce que le Conseil approuvait à l’unanimité (résolution 2249) [13]. Bien qu’elle puisse être interprétée de plusieurs manières, la résolution piétine de facto la souveraineté nationale de l’Irak et de la Syrie. Elle autorise les grandes puissances à s’y ingérer pourvu qu’elles prétendent lutter contre Daesh [14]. Il s’agit évidemment de libérer le Nord de la Syrie de Daesh, non pas pour le restituer à la Syrie, mais pour y proclamer un État indépendant sous autorité kurde.
La Russie ne s’est pas opposée à cette résolution et l’a votée. Il semble qu’elle souhaite pour le moment profiter du plan franco-israélien pour repousser Daesh hors de Syrie sans pour autant accepter le principe d’un pseudo-Kurdistan. La création d’un tel État n’a aucune légitimité en droit international (les Kurdes de Syrie ne sont pas opprimés, mais jouissent des mêmes droits que les autres citoyens). Elle rouvre la question des droits des minorités déjà posée par la création du Kosovo par l’Otan. Elle autorise de facto tout groupe ethnique, quelle que soit sa situation politique, à revendiquer un État indépendant, ce qui implique par voie de conséquence la possible dissolution de la plupart des États au monde —y compris la France— et le triomphe de la « globalisation ».
À retenir :
- Le Kremlin et la Maison-Blanche se sont entendus pour couper les financements de Daesh. Ils ont bombardé en Irak et en Syrie les camions-citernes de la société de Bilal Erdoğan et isolé les banques de Daesh.
- Après l’annexion des champs pétroliers de Kirkouk en juin 2014, Israël et la France sont parvenus à poursuivre l’extension du territoire du Gouvernement régional kurde d’Irak (annexion des Monts Sinjar) et à lancer la conquête du territoire non-Kurde du Nord de la Syrie par le YPG désormais dénommé « Forces démocratiques de Syrie ». Ils entendent à terme faire fusionner les deux entités et proclamer l’indépendance d’un État prétendument kurde.
- La création d’un pseudo-Kurdistan dans des territoires non-Kurdes n’a aucune légalité en droit international. Elle vise uniquement, avec celle du Sud Soudan, à prendre en tenaille les principaux États arabes (Égypte, Syrie et Irak) pour réaliser le rêve d’une puissance israélienne du Nil à l’Euphrate.
[1] “President Putin Responses to journalists’ questions following the G20 summit”, Kremlin, November 16, 2015.
[2] « Le rôle de la famille Erdoğan au sein de Daesh », Réseau Voltaire, 26 juillet 2015.
[3] « L’armée américaine a détruit 116 camions-citernes de l’EI », Robert Burns, Associated Press, 16 novembre 2015.
[4] « Syrie : Poutine ordonne d’établir un contact direct avec la France et de la traiter comme un allié », Russia Today, 17 novembre 2015.
[5] “Why Is Money Still Flowing to ISIS ?”, The Editorial Board, The New York Times Sunday Review, October 10, 2015.
[6] « Comment Israël veut relancer la guerre au Levant », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 mai 2015.
[7] “Imagining a Remapped Middle East”, Robin Wright, The New York Times Sunday Review, September 29, 2013.
[8] « Le Kurdistan et le Califat », « Le "Kurdistan", version israélienne », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 7 et 13 juillet 2014.
[9] « Les Kurdes d’Irak s’opposent à la reconduction de leur président », Réseau Voltaire, 20 août 2015.
[10] « Les États-Unis et Israël débutent la colonisation du Nord de la Syrie », Réseau Voltaire, 1er novembre 2015.
[11] « Le porte-avions « Charles-De-Gaulle » déployé contre le groupe État islamique », Le Monde avec AFP, 5 novembre 2015.
[12] “Russian draft resolution on Counterterrorism”, Voltaire Network, 1 October 2015.
[13] “Resolution 2249 on combating ISIS”, Voltaire Network, 20 November 2015.
[14] « Le Conseil de sécurité adopte une résolution appelant à la lutte contre Daech », Centre de Nouvelles de l’Onu, 20 novembre 2015.

17 janvier 2016

Rohani:tout le monde se réjouit de l’accord nucléaire sauf les sionistes et ..


Le Président iranien Hassan Rohani a affirmé ce Dimanche concernant l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, que " tout le monde se réjouit et se félicite de l'accord nucléaire, sauf les sionistes ,  les semeurs de zizanie et les extrémistes américains", a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.

S'exprimant lors de la séance parlementaire pour la présentation du  projet budgétaire , le président Rohani a tenu dans un premier temps à remercier le Guide suprême de la révolution islamique qui " depuis le début des négociations, a donné ses sages recommandations et orientations,   il a défini le cadre même des négociations et a  toujours présenté une observation minutieuse sur cet important événement historique ", selon ses propres termes.

Dans un second temps, il a félicité le peuple iranien pour "cette grande victoire de la nation iranienne dans un dossier politique des plus compliqués de l’histoire contemporaine du pays ".

" Le peuple iranien a fait preuve de persévérance, de résistance et même a présenté divers sacrifices pour restituer ses droits et pour défendre les principes de la révolution islamique. Le peuple iranien a envoyé ses meilleurs diplomates au front des négociations avec les grandes puissances et grâce à son soutien pour ses diplomates, sa patience, il a enfin réussi ".

 Et de poursuivre : " Les négociations nucléaires qui ont abouti avec les directives du guide suprême l’appui du peuple et la coopération de tous les instances du régime islamique marquent une page d’or dans l’histoire du pays".

Il a souligné que "l'accord nucléaire entré en vigueur samedi ouvre une nouvelle page dans les relations entre l'Iran et le monde. Cet accord n'est contre l'intérêt d'aucun pays. Les amis de l'Iran sont contents et ses adversaires ne doivent pas être inquiets. L'Iran n'est une menace pour aucun pays mais porteur d'un message de paix, de stabilité et de sécurité dans la région et le monde".

Et d'ajouter : " Cet accord n’est qu’une nouvelle donne, il offre de nouvelles conditions dont il faudrait profiter en faveur de la croissance et du développement de l’Iran islamique et dans le sens de la prospérité du peuple, du progrès, de la stabilité et de la sécurité de la région ".

"Nous Iraniens, nous tendons la main vers le monde en signe de paix et en mettant derrière nous toutes les hostilités, suspicions et complots, nous ouvrons une nouvelle page dans les relations de l'Iran avec le monde", a encore déclaré Rohani.

Et de conclure :" En ce qui concerne les négociations nucléaires, l’Iran a réussi à contraindre les grandes puissances à reconnaitre ses droits nucléaires, faisant échouer ainsi le projet d’iranophobie ".

Il convient de rappeler que l'Arabie saoudite et l'entité sioniste  sont les deux principaux pays à avoir exprimé à plusieurs reprises leur virulente opposition à l'accord nucléaire iranien...
Au Nigeria, le silence de l’armée face au sort incertain de centaines de chiites



Que s'est-il passé à Zaria, dans le nord du Nigeria, lors des affrontements qui ont opposé l'armée nigériane à un mouvement chiite il y a un mois ?
Aucun bilan officiel n'existe pour l'instant.
Mais les gens dans la ville parlent de 300, 400, 600 morts, voire plus.
 
Le Mouvement islamique du Nigeria (IMN), qui a dénoncé un "pogrom", a déclaré jeudi que 730 de ses membres avaient disparu et avaient "soit été tués par l'armée, soit été arrêtés" et détenus au secret.
"Dimanche (13 décembre), j'ai compté jusqu'à 400 corps dans la morgue, puis j'ai arrêté de compter", a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat un membre de l'équipe médicale de l'hôpital universitaire Ahmadu Bello de Zaria (ABUTH), où la plupart des victimes ont été conduites.

"Il y avait plus de 300 corps dans la rue près de la résidence de (Ibrahim) Zakzaky", le chef de l'IMN, a ajouté un journaliste local.
"Quand nous avons appelé le médecin chef de l'ABUTH samedi soir, il nous a dit que l'hôpital avait reçu 300 corps avant qu'il ne parte, et que le chiffre pouvait avoir encore augmenté depuis son départ", a-t-il précisé.
 
L'armée a ramassé tous les cadavres lundi 14 décembre, selon ces deux sources.
 
Selon Human Rights Watch (HRW), "au moins 300" personnes ont été tuées à Zaria. Amnesty International parle de son côté de plusieurs "centaines" de morts. Les deux organisations de défense des droits de l'Homme appellent à une enquête.
 
L'armée nigériane, fréquemment accusée d'enfreindre les droits de l'Homme, notamment dans le cadre de la lutte contre le groupe islamiste sunnite Boko Haram, a nié ces accusations qu'elle a considérées "sans fondements".
 
Mais pour la chercheuse d'Amnesty Lucy Freeman, ce n'est pas la première fois que les soldats "agissent au-dessus et en dehors de la loi".
"Il est choquant qu'un tel niveau de violation (des droits de l'Homme) puisse être commis par l'armée", estime pour sa part Mausi Segun, enquêtrice pour HRW.
Et "il n'y a apparemment aucune action qui soit menée par le gouvernement en réaction à cette situation, pour assurer aux Nigérians que (le président Muhammadu) Buhari est bien le dirigeant démocrate qu'il dit être", a-t-elle ajouté.
 

 Coups de feu et cocktails Molotov

Les violences ont éclaté quand un barrage érigé par l'IMN pour une procession religieuse a bloqué un convoi du chef d'état-major des armées, le général Tukur Yusuf Buratai.
 
L'armée a déclaré que des membres de l'IMN avaient tenté d'assassiner M. Buratai, une accusation formellement démentie par le groupe chiite nigérian.
 
La maison du chef de l'IMN, M.Zakzaky, située dans le quartier de Gyellesu, et la mosquée du groupe, la Husseiniyya, ont été détruites lors de ces affrontements, qui se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche.
 
Le second de M. Zakzaky, les trois fils du leader, le porte-parole et le chargé de sécurité de l'IMN ont été tués.
M. Zakzaky, 62 ans, a lui-même été blessé par balles avant d'être arrêté. Il est détenu au secret depuis.
 
Selon un autre journaliste de Zaria, de jeunes voyous ont fait les poches des cadavres, à la recherche d'argent et de téléphones portables, sous les yeux des soldats.
 
Les habitants ont dit être restés enfermés chez eux pendant que les violences secouaient la ville.
"Les soldats tiraient, tandis que les chiites balançaient des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats", a raconté un habitant du quartier de Gyellesu, qui "doute que beaucoup de chiites aient réussi à s'enfuir".

Les soldats se sont retirés de la ville deux semaines après les affrontements, mais des forces de sécurité en civil semblent être toujours présentes à Zaria, et les gens hésitent toujours à parler des violences en public.
 
Ce n'est pas le premier accrochage entre l'armée nigériane et l'IMN.
 Zakzaky, le chef charismatique du groupe, a déjà été incarcéré à plusieurs reprises.
 
Selon l’AFP, ces nouveaux affrontements, particulièrement violents, laissent craindre une radicalisation des membres de l'IMN, sur le modèle de Boko Haram, dont l'insurrection a débuté en 2009 suite à des clashs meurtriers avec l'armée et la mort en détention de leur chef Mohammed Yusuf.
Depuis, les attaques de Boko Haram ont fait plus de 17.000 morts, majoritairement dans le nord-est.