31 mars 2010

Mahjoub Ayari n'est plus

Il n'y a pas plus beau que ce poème testament pour rendre hommage au poète tunisien Mahjoub Ayari.

Que la paix l'accompagne vers sa demeure de lumière.

عن الموت... وعن حماقات أخرى (شعر: محجوب العياري)

سأمــوتُ من وَلـَـهٍ... أمــوتُ

،سأموت حقـًّـا، لا مجازا...

.ثـُــمّ يطــــويني السّـُـــكوتُ

سيسيرُ خلف النّعش أصحاب قليلٌ

.سوف يمشي أدعيـاءُ وكاذبُـــونْ

سيقول نُـقّــادٌ كلاما غامضــــا

..ليُـوفّـــرُوا ثمنا لكبـش العيد حتّى يفرح الأطفالُ

سـيهبُّ أكثر من مذيع فاشل

ليبُثّ صوتي عبر حشرجة المساء

ستُـعيدُ بعضُ صحائفٍ نشرَ القديمِ من الحواراتِ القليلهْ

بعضُ اللُّصوص سيحتمي بظِلال مسبحةٍ كذوبٍ

...ثمّ يتلو ما تردّد عن عذاب القبرِ

عُشّاق صغار، ساسةٌ حمقى، سماسرةٌ، نهاريُّــــونَ، كُـتّابٌ بلا كُتبٍ، وحُجّابٌ بلا حُجُبٍ، وحطّابون في ليل القصيدة دونما قبسٍ، ومشّاؤون نحو ولائم :السُّــرّاقِ سوف يردّدون جميعُهم

،محجوبُ مِـنـَّـا-

نحن حذّرناهُ أنّ العشقَ، مثل الخمر، مثل الشّعرِ قاتلْ

محجوبُ مِـنـّـا-

...نحنُ أطعمناه من جوعٍ، وآمنّاه... كان لنا رفيقاَ

..محجوبُ منّا-

لستُ منكم-

لمْ أُرافقْ غير جُــوعي

لستُ منكم-

لمْ أُرافقْ غير حُــزني

لستُ منكم-

لمْ تُـرافقني سوى أُنثى أنا أوغلتُ في دمها... فمعذرةً-

سوى صحبٍ قليل عـدُّهُـمْ

لكنّهم كانوا صباحي

لستُ منكمْ-

لستُ من أحدٍ

وكفّي هذه بيضاءَ أرفعُها... وما رافقتُ من أحـــدٍ

أنا رافقتُ جـــوعي

،وقصيدتي جاعتْ وما أكلتْ من الثّــديَـيْـن... جـاعت

خوّضتْ في اللّيلِ حافيةً، ونامـتْ

!لمْ تُفتّحْ لارتعاشتها البـُـيُـــوتُ

سأمــوتُ من وَلـَـهٍ... أمــوتُ

،لكـنّ كاساتي، وكاسات الأحـبّــةِ فِـضّـــةٌ

.وكــؤوسُ أعــدائي خُــفُــــــــوتُ

ولنا الصّباحاتُ التي لا تنتهي

.ولهم فواجع أمسهم

.لهم السّـُـكــوتُ

.سأمــوتُ من وَلـَـهٍ... أمــوتُ

سأمــوتُ حـقًّــا، إنّـمــا

،من لحم أغنيتي ستطلعُ كــرْمــةٌ

.سيحـطُّ فــوق جـبـيـنـها حبــقٌ وتُــــوتُ

سأمــوتُ ؟

وهْــمٌ ما أشاع المـيّـتُــونَ

وهــلْ أخُــو وَلـَـهٍ... يمُــوتُ ؟

!1هــلْ أخُــو وَلـَـهٍ... يمُــوتُ ؟


Mahjoub Ayari

30 mars 2010

Afghanistan : La guerre secrète


Mondialisation.ca, Le 18 mars 2010





Le général Stanley McChrystal, commandant des troupes Usa et OTAN en Afghanistan, est soucieux : les Forces pour les opérations spéciales sont « responsables d’un grand nombre de victimes civiles et opèrent selon leurs propres règles » (The New York Times, 16 mars).


Parmi les derniers épisodes mis à jour se trouve celui qui s’est déroulé dans un village de la province de Paktia, où a surgi de nuit un bataillon des forces spéciales Usa (sans uniforme) à la recherche de deux présumés talibans. Ils ont, par contre, tué le chef de la police locale et un magistrat et, quand trois jeunes femmes ont essayé de leur porter secours, elles ont été tuées elles aussi. Plusieurs témoins racontent avoir trouvé les trois jeunes femmes attachées et bâillonnées, et avec des coupures au couteau sur le corps.


A tout cela, le général McChrystal est habitué : de 2003 à 2008 il a dirigé le Commandement adjoint pour les opérations spéciales et, selon le journaliste Seymour Hersh (Prix Pulitzer), il est l’organisateur d’un « secteur exécutif pour l’assassinat », relié au vice-président Cheney, surtout actif en Irak et Afghanistan. A présent cependant, dans sa nouvelle fonction, McChrystal veut placer les forces spéciales sous contrôle plus étroit afin de « réduire les victimes civiles » et, donc, le « sentiment antiaméricain » qui augmente dans la population.


La chose n’est pas simple. Sous les opérations guerrières officielles, est en cours en Afghanistan une guerre secrète dans laquelle la Cia joue un rôle croissant. Elle a constitué un réseau de petites bases, d’où opèrent des groupes d’agents pour repérer les chefs des insurgés et les éliminer. Les informations sont souvent fournies par « des contractuels indépendants » au service du Pentagone et de diverses agences. Ils constituent une véritable armée ombre, dont le nombre dépasse 100 mille, spécialisés dans diverses tâches.


Une brèche s’est ouverte sur ces opérations secrètes quand le New York Times (14 mars) a rapporté le cas de Michael Furlog, un ex officier à présent employé civil au Pentagone, qui a utilisé des fonds de dizaines de millions de dollars, officiellement destinés à recueillir des informations sur certaines zones tribales, pour constituer un réseau de contractuels ayant pour mission de repérer, dans la zone frontière avec le Pakistan, des «présumés militants» à éliminer. Deux agences privées ont été chargées de cet objectif : la International Media Ventures, constituée d’anciens officiers des forces spéciales, qu s’occupe de « communication stratégique et de campagnes médiatiques » pour le compte du Pentagone et de ses commandements ; et l'American International Security Corporation, elle aussi constituée d’anciens militaires et agents secrets, qui s’occupe de « fournir de la sécurité » à des gouvernements, agences et multinationales.


On ne sait pas combien de «présumés militants» ont été éliminés sur la base des informations des deux agences, ni comment celles-ci ont été payées (au forfait ou au chiffre). On sait encore moins si, pour augmenter leur gain, ces agences ont désigné quelque pauvre berger comme dangereux chef taliban, à éliminer par une opération de forces spéciales ou, de façon plus aseptisée, par un missile lancé par un drone, confortablement piloté avec un joystick depuis une base aux Etats-Unis.



Edition du 17 mars 2010 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/il-manifesto/in-edicola/numero/20100317/pagina/08/pezzo/273833/

Traduction de l'italien : Marie-Ange Patrizio.


Manlio Dinucci : Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).

29 mars 2010


Déclaration du Conseil national de l’AFPS

Le Conseil national de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS), réuni à Nanterre les 27 et 28 mars 2010, a discuté de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), sur la base d'un projet de document préparé il y a un mois parle Bureau national.

Il a analysé le durcissement de la colonisation et de la répression mises en œuvre par le gouvernement israélien. Il a en même temps constaté que cette fuite en avant accentuait
l'isolement d'Israël au sein de la communauté internationale, sans pour autant aller –jusqu’ici- jusqu'à la mise en œuvre de sanctions.

La crise des relations israélo-américaines et l'échec – pour l’instant – des amisd'Israël à «rehausser» les rapports de l’Etat israélien avec l'Unioneuropéenne se doublent de mesures concrètes prises à l'encontre d'Israël par nombre d'institutions, fonds, banques et autresentreprises européennes.

C'est dire le rôle désormais central, aux côtés de la résistance palestinienne et des militants anticolonialistes israéliens, de la communauté internationale - des gouvernements mais aussi des opinions publiques.

Dans ce contexte, la campagne BDS constitue un enjeu majeur pourl'intervention des citoyens en France, en Europe et ailleurs dans lemonde contre l'impunité d'Israël.

L'AFPS confirme donc pleinement son engagement dans cette campagne, dont elle considère les trois dimensions comme inséparables: le boycott va de pair avec le désinvestissement, et tous deux doiventdéboucher sur les sanctions, à commencer par la suspension de l'accord d'association UE-Israël, dont Tel-Aviv viole quotidiennementl’article 2 «fondant» cet accord sur les droits humains.

L'AFPS, en outre, ne limitera pas son action au terraincommercial: elle entend la déployer de manière appropriée sur les terrains universitaire etculturel, voire sportif.

Le Conseil national est scandalisé par les menaces brandies contre lesmilitants, sur une base diffamatoire, par lePremier ministre FrançoisFillon et la ministre de la JusticeMichèle Alliot-Marie.

L'AFPS ne cèdera pas à la provocation. Au contraire, les militants continueront às'appuyer sur le droit international, européen et français pourmettre en accusation l’inaction des autorités françaises, et se concentreront,s'agissant du boycott, sur les produits issus des coloniesisraéliennes de Cisjordanie, et la dénonciation de leur non-traçabilité.

C'est aussi une manière offensive d’agir qui est adaptée aux conditions d’aujourd'hui, et qui est de nature à rassembler le pluslargement possible, comme nécessaire, autour du BDS, et de défendre lesmilitants, qu’elle soutient, contre toute tentative de répression.

Nanterre, le 28 mars 2010.

(merci à Amneris)

28 mars 2010

la méthode Sarkozy

La méthode Sarkozy - JPG - 35 ko

La méthode Sarkozy
Dessin de Roy

Passez une bonne guerre mondiale, braves gens

samedi 27 mars 2010 - 06h:47

John Pilger
Le Grand Soir


Voici les nouvelles en provenance du tiers-monde. Les Etats-Unis ont envahi l’Afrique. Des troupes US sont entrées en Somalie pour étendre leur front de guerre d’Afghanistan et du Pakistan vers le Yémen et la corne de l’Afrique. En guise de préparation à une attaque contre l’Iran, des missiles américains ont été placés dans quatre états du Golfe Persique, et les bombes « bunker-buster » (briseurs de bunkers) auraient été acheminées sur la base militaire située sur l’île britannique de Diego Garcia dans l’Océan Indien.
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Les coûts de la guerre américaine contre l’Irak sont terribles à la fois sur les plans humains, économiques et politiques. La volonté impérialiste d’accaparement des ressources irakiennes s’appuie sur une violence sans limites - Photo : AFP

A Gaza, la population malade et abandonnée, en majorité des enfants, se fait enterrer vivante derrière des barrières souterraines fournies par les Etats-Unis pour renforcer un siège criminel. En Amérique latine, l’administration Obama s’est octroyé sept bases militaires en Colombie, à partir desquelles il pourra mener une guerre contre les démocraties populaires du Venezuela, de la Bolivie, de l’Equateur et du Paraguay. Pendant ce temps, le secrétaire à la « Défense » Robert Gates se plaint que « l’opinion publique (européenne) et la classe politique » sont tellement opposées à la guerre qu’elles constituent un « obstacle » à la paix. Rappelez-vous, nous serons bientôt le 1er Avril.

Selon un général américain, l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan n’est pas une véritable guerre mais une « guerre d’images ». Ainsi, la récente « libération de la ville de Marjah » de la « structure de commande et de contrôle » des Taliban n’était qu’une mise en scène. Les libérateurs héroïques ont tué les civils habituels, les plus pauvres parmi les pauvres. Sinon, pour le reste, c’était du bidon. Une guerre d’images est destinée à fournir de fausses informations à la population, à transformer une aventure coloniale ratée en une opération patriotique qui en valait la peine, comme si le film Les Démineurs était réel et les parades de cercueils couverts de drapeaux à travers la ville de Wiltshire à Wooten Basset n’étaient pas une opération cynique de propagande.

« La guerre, c’est amusant », pouvait-on lire avec une extrême ironie sur les casques des soldats au Vietnam. Cela signifie que si la guerre n’a pas d’autre objectif que de servir de justification à un pouvoir vorace au service des fanatismes lucratifs des marchands d’armes, alors la vérité représente un danger. Un danger qu’on peut illustrer en comparant l’image « libérale » d’un Tony Blair en 1997, présenté à l’époque comme quelqu’un qui « veut créer un monde (où) l’idéologie aurait totalement cédé la place aux valeurs » (Hugo Young, The Guardian) à celle d’aujourd’hui, d’un menteur et d’un criminel de guerre.

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Irakien mort sous la torture dans la prison américaine d’Abu Ghraib

Les Etats occidentaux tels que les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne (et la France - petit rajout du traducteur) ne sont pas menacés par les Taliban, pas plus que par une autre tribu lointaine quelconque, mais par les instincts guerriers de leurs populations respectives. Prenez par exemple les peines prononcées contre les nombreux jeunes qui ont protesté contre l’agression israélienne contre Gaza au mois de janvier de l’année dernière (2009). A la suite de ces manifestations où la police paramilitaire a « canalisé » des milliers personnes, les premiers condamnés se sont vu infliger des peines de deux années et demi de prison pour des délits mineurs qui en d’autres temps n’auraient pas fait l’objet d’une peine d’emprisonnement. Des deux côtés de l’Atlantique, toute dissidence déterminée qui dénoncerait la guerre illégale est devenue un délit grave.

C’est le silence aux sommets qui permet une telle perversion morale. Dans le monde des arts, de la littérature, du journalisme et du droit, les élites « libéraux », fuyant les débris abandonnés par Blair et à présent par Obama, continuent de voiler leur indifférence devant la barbarie et les crimes d’état de l’occident en agitant de vieux démons, tels que Saddam Hussein. Maintenant que Harold Piner a disparu, essayez donc de dresser une liste d’écrivains, d’artistes ou de militants célèbres dont les principes n’auraient pas été consumés par le « marché » ou neutralisés par la célébrité. Qui parmi eux a parlé de l’holocauste provoqué en Irak par prés de 20 années de blocus et d’agressions ? Ce fut un acte délibéré. Le 22 janvier 1991, l’agence de renseignement de l’armée US avait prévu en détail comment le blocus allait systématiquement détruire la distribution d’eau potable en Irak et aboutir à « une augmentation de crises sanitaires, sinon d’épidémies ». Alors les Etats-Unis se sont mis à éliminer l’eau potable pour la population irakienne. Ceci fut une des causes, selon UNICEF, de la mort d’un demi-million d’enfants irakiens âgés de moins de cinq ans. Apparemment, cet extrémisme-là ne mérite pas d’être cité.

Norman Mailer a dit un jour qu’il pensait que les Etats-Unis, dans leur poursuite incessante de domination et de guerres, étaient entrés dans une « ère préfasciste ». Mailer semblait indécis, comme s’il voulait nous avertir de quelque chose que lui-même n’arrivait pas à définir. « Fascisme » n’est pas le bon terme, car il fait trop facilement référence à des précédents historiques, en nous renvoyant une fois encore aux images de l’oppression allemande ou italienne. A l’inverse, l’autoritarisme américain, comme l’a souligné le professeur Henry Giroux , « est plus nuancé, moins théâtral, plus subtil, moins attaché aux moyens de contrôle répressifs qu’aux moyens de contrôle par consentement. »

C’est ça l’Américanisme, la seule idéologie prédatrice qui nie qu’elle est une idéologie. La montée en puissance d’entreprises tentaculaires qui sont autant de dictatures et celle des militaires qui sont devenus un Etat dans l’Etat, planqués derrière une façade que 35 000 lobbyistes à Washington nous vendent comme la meilleure démocratie qu’on puisse trouver sur le marché, le tout accompagné d’une culture populaire programmée pour nous divertir et nous engourdir, est un phénomène sans précédent. C’est peut-être un peu exagéré, mais les résultats sont néanmoins évidents et reconnaissables. Denis Halliday et Hans von Sponeck, les hauts officiels des Nations-Unies en poste en Irak durant le blocus américano-britannique, n’ont aucun doute d’avoir assisté à un génocide. Ils n’ont pourtant vu aucune chambre à gaz. Insidieusement, silencieusement, et même parfois présentés intelligemment comme une marche vers la civilisation, la troisième guerre mondiale et le génocide ont eu lieu et les victimes sont tombées les unes après les autres.

Dans la prochaine campagne électorale en Grande-Bretagne, les candidats ne parleront de la guerre que pour chanter les louanges de « nos p’tits gars ». Les candidats sont tous les mêmes momies politiques enveloppés dans l’Union Jack ou le Stars and Stripes (respectivement, nom du drapeau britannique et américain - NdT). Comme Blair l’a exprimé avec un peu trop d’enthousiasme, l’élite britannique adore l’Amérique parce que l’Amérique les autorise à bombarder les indigènes et à se présenter comme un « partenaire ». Il faut mettre fin à leur jeu.


(JPG) Du même auteur :

- Pour Israël, c’est l’heure des comptes
- Grande-Bretagne : Vérité et Guerre, les oubliés des partis politiques
- De Hiroshima à l’Iran
- Boycott d’Israël : un jalon important a été franchi
- Une nation entière prisonnière d’Israël

Site de l’auteur : http://www.johnpilger.com

26 mars 2010 - Le Grand Soir - traduction VD pour Le Grand Soir

L’UE stimule ses liens avec Israël et ferme les yeux sur les colonies illégales

dimanche 28 mars 2010

David Cronin - IPS


Des diplomates représentant l’Union européenne ont conçu un nouveau plan visant à renforcer les relations de l’UE avec Israël en dépit de l’expansion des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés.

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Jérusalem, l’occupant ne fait pas que construire des logements pour les colons israéliens, il détruit les maisons, propriétés des Palestiniens, au vu et au su de l’Europe
(Photo Intal)


L’Espagne, actuelle détentrice de la présidence tournante de l’Union européenne, veut faire avancer les travaux pour un rehaussement officiel des liens politiques et commerciaux de l’Union avec Israël dans les mois qui viennent.

Quand l’UE et Israël se sont entendus en 2008 pour prendre des dispositions intégrant Israël à l’économie de l’Union, les travaux sur ce dossier ont en partie été bloqués à cause de la guerre déclanchée peu après contre Gaza. Mais un document officiel émanant des autorités espagnoles propose aujourd’hui que de nouvelles discussions soient bientôt ouvertes avec Israël et que le processus de revalorisation retrouve son dynamisme.

Le document, vu par IPS, est daté du 9 mars, du jour même où Israël fut sévèrement critiqué au niveau international pour avoir profité de la visite du vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, pour annoncer qu’il allait construire 1 600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, une colonie juive ultraorthodoxe dans Jérusalem-Est. La veille, le ministère de la Défense d’Israël avait publié un projet pour 112 nouveaux appartements dans Beitar Illit, une colonie en Cisjordanie.

A l’origine, le document visait à obtenir l’accord pour une rencontre formelle entre Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères israélien, et ses homologues de l’Union européenne, le 23 mars. Mais cette réunion a été annulée sans préavis.

Des officiels à Bruxelles ont cherché à minimiser l’importance de cette annulation, déclarant que la rencontre était reportée à avril ou mai. Une source proche de Catherine Ashton, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a noté que celle-ci avait rencontré Lieberman lors de son voyage au Moyen-Orient la semaine précédente. « Nous ne voulions pas d’une redite des discussions qui s’étaient tenues alors », dit la source, insistant sur le fait que l’annulation « n’était en rien une réaction diplomatique » à l’agrandissement des colonies israéliennes.

Bien que Ashton ait qualifié les colonies à Jérusalem-Est d’ « illégales », le document espagnol parle de ces colonies en disant simplement qu’elles « n’apportent rien d’utile », se faisant ainsi l’écho des propos que Hillary Clinton, secrétaire d’Etat US, tient parfois sur cette question. Le document espagnol également « prend acte de la manière positive » dont Israël a mené ses investigations sur le comportement de ses troupes pendant leurs attaques contre Gaza fin 2008 et début 2009.

Par contre, de nombreuses organisations des droits de l’homme ont protesté contre ces enquêtes qui ne respectent pas les dispositions de la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, en novembre de l’année dernière. L’Assemblée exige que les enquêtes sur la guerre, qui a fait plus de 1 400 tués palestiniens, soient indépendantes et crédibles, or Israël n’a jusqu’ici engagé de poursuites que contre un seul soldat, pour vol d’une carte de crédit.

Au début de ce mois, le Tribunal Russel sur la Palestine, « tribunal populaire » mis en place par une alliance de militants politiques, est arrivé à la conclusion que l’Union européenne n’avait pas honoré ses obligations résultant du droit international par lesquelles elle doit tenir Israël coupable des atrocités commises par son armée dans Gaza. Pour Frank Barat, coordinateur du tribunal, les enquêtes conduites par Israël « n’ont été pratiquement qu’une opération de blanchissage ».

Il insiste sur l’accord d’association entre l’UE et Israël, entré en vigueur en 2000, qui exige que les deux parties à l’accord respectent les droits de l’homme. Jusqu’à présent, l’UE a refusé de suspendre l’accord ou d’annuler les faveurs commerciales accordées à Israël, en protestation contre la cruauté infligée aux Palestiniens. « L’impunité dont jouit Israël est stupéfiante » ajoute Barat.

Maysa Zorob, la porte-parole du groupe palestinien des droits de l’homme, Al Haq, a déclaré que la volonté de l’Espagne d’apporter son accord aux enquêtes israéliennes sur la guerre à Gaza « faisait peser un gros danger pour la crédibilité de l’UE et son engagement pour les droits de l’homme ».

« L’Espagne est très intéressée pour que le rehaussement (des relations UE/Israël) revienne en débat » ajoute-t-elle. « Les raisons qui poussent l’Espagne à le vouloir à ce point sont pour moi quelque chose de vraiment incompréhensible. Je n’arrive même pas à imaginer la motivation qui se tient derrière tout cela. »

Certains observateurs estiment qu’une fois le rehaussement réalisé, Israël sera de fait Etat-membre de l’Union européenne. Au cours d’une visite d’adieu au Moyen-Orient, avant de passer la main en tant que premier haut responsable de l’UE pour les Affaires étrangères l’an dernier, Javier Solana déclara qu’Israël entretenait des relations plus étroites avec l’Union que n’importe quel pays extérieur au continent européen. Israël participe déjà à une large variété de programmes de l’UE, qui vont de l’archéologie à la navigation par satellite.

Raji Sourani, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), basé à Gaza, a appelé l’Union européenne à repenser sa politique sur ses réactions aux violations d’Israël du droit international, qu’il appelle « une diplomatie tranquille ».

Dans une lettre adressée à Ashton la semaine dernière, Sourani écrit « Il est peut-être opportun de paraphraser un vieux proverbe : "La folie, c’est de faire la même chose, de la même manière, et de s’attendre à un résultat différent". Le temps d’une autre approche est venu. Cette approche doit s’ancrer solidement dans la primauté du droit international.

« Si l’UE veut préserver sa réputation internationale, alors elle ne peut pas continuer à pratiquer un deux poids deux mesures dans son expression à propos de l’Etat d’Israël. Non seulement ce deux poids deux mesures contrevient à ses propres obligations, mais son inaction en fait la complice de la politique israélienne de mépris à l’égard des droits de l’homme comme de ses violations du droit international. »


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* David Cronin, né à Dublin en 1971, est le correspondant à Bruxelles de l’agence de presse Inter Press Service. Il a d’abord occupé cette fonction pour le quotidien irlandais The Sunday Tribune après avoir travaillé comme chargé de recherches et attaché de presse auprès du Parlement européen. Entre 2001 et 2006, il collabore à European Voice, hebdomadaire du groupe The Economist.

Le livre de David Cronin Europe’s Alliance with Israel : Aiding the Occupation sera publié dans le courant de l’année par Pluto Press.


Du même auteur :

- L’alliance de l’Europe avec Israël
- Comment les fabricants d’armes israéliens bénéficient des fonds européens pour la recherche
- Le silence de l’Union européenne face aux actions de l’Etat d’Israël

Bruxelles, le 22 mars 2010 - IPS - traduction : JPP

27 mars 2010

BDS à Carrefour Le Merlan (Marseille)


Action de BDS à Marseille
envoyé par ajcrev. - Découvrez des webcam de personnalités du monde entier.

La débâcle du laser tactique à haute énergie

Le phantasme du bouclier antimissile 3/3



Mondialisation.ca, Le 24 mars 2010



Après l’échec de leurs missiles antimissiles, les Etats-Unis et Israël se sont lancés dans l’aventure des lasers à haute énergie. A défaut d’arrêter les missiles balistiques russes, cette parade miracle devait les protéger des missiles rudimentaires de la Résistance proche-orientale. Las ! En définitive, le « Dôme d’acier » qui devait protéger définitivement Israël du peuple qu’il a expulsé ne verra jamais le jour. Ce qui était un slogan de marchands d’arme, puis une promesse de politicien, n’est qu’un matériel inadapté, déjà rangé au magasin des accessoires.

Cet article fait suite à :

1. « Le bouclier de l’invincibilité »
2. « Du combat contre l’Empire du Mal à celui contre l’Axe du Mal »

Tactical High Energy Laser (THEL)

Le principe du laser contre les roquettes Né dans les années 1960, le programme Nautilus est le prédécesseur du programme de laser spatial [1] de l’IDS. Dans les années 1980, le Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), collabore avec le Directed Energy Office afin de mener à terme le programme TRIAD, un laser pouvant détruire les missiles ausi bien au sol que durant leur phase ascensionnelle et à mi-course. En février 1983, l’état-major interarmes réussit à convaincre le président Reagan que le laser permetta d’attendre que la balistique étata-unienne surpasse celle des Soviétiques. Les opposants, menés par Edward Kennedy, moquent cette technologie en la comparant à celle de la trilogie de La Guerre des étoiles, expression qui finit par remplacer, dans l’imaginaire, l’IDS. Aujourd’hui, on désigne par le générique Nautilus, le nouvel antimissile THEL qui débute en 1995, lorsque les premières roquettes du Hezbollah sont tirées depuis le Liban. Syrie et Iran équipent la « Résistance » de missiles, méthode qui ne les engagent pas directement.

La firme états-unienne TWR s’attèle aux premières ébauches. Les entreprises israéliennes telles Elbit, Electro-Optics Industries, les IAI, MBT Systems & Space Technology, Tadiran et Raphaël s’y joignent. Puis, TWR est racheté par Northrop Grumman Space Technology [2]. Un THEL version ABL (Air Borne Laser) est con4u et fabriqué pour frapper les Scud durant leur phase de lancement. Il est développé par Rockwell et Boeing qui promettent une mise en service pour 2006.

Dès le départ, il s’agit de trouver une alternative pour pallier aux défaillances des Pac et des Arrow. Alors que ses derniers doivent détruire des missiles de théâtre, le THEL se réserve les Katiouchas, les Qassam et même les obus de mortier contre lesquels il n’existait, jusqu’à présent, aucune parade. La moyenne de vol des Qassam est très courte. L’antimissile afférent doit donc opérer très vite. Le THEL est conçu pour agir 15 secondes avant impact. 15 secondes, c’est le temps, en Israël, donné aux civils par le processus d’alerte pour se mettre à l’abri, puisque le système « alerte rouge » (Tzeva Adom) se déclenche à ce moment là. Le laser [3] a l’avantage d’agir bien plus vite (vitesse de la lumière) qu’une fusée interceptrice, et n’ajoute pas de débris à celui du missile détruit.

Il serait fastidieux de décrire scientifiquement cette arme complexe mais on peut dire qu’il s’agit d’un laser de fluoride au deutérium, passant dans 44 chambres de combustion dans lesquelles sont mis en réaction du trifluoride, du nitrogène et de l’éthylène, qui, par la très forte chaleur dégagée, désintègre l’objectif [4]. Le laser provient d’une ampoule qui envoie une pression de photons dans neuf disques de verre de néodyme. Si les énergies émises ne sont qu’environ le dixième de ce que le même cristal fournirait en fonctionnement normal, c’est afin de renforcer le pouvoir destructeur du faisceau durant quelques dizaines de microsecondes au minimum. Le problème concerne la puissance qui doit atteindre 100 kilowatts. Le THEL est manipulé par un commandant et un canonnier, qui ne sont là en théorie que pour vérifier le fonctionnement de l’ordinateur. Selon l’équipe du dr Josef Shwartz, responsable des premières études : « Ici, on traite d’interception à la vitesse de la lumière, cela réclame un C3I (commandement, contrôle, communication et intelligence), qui ne laisse que très peu de temps pour les décisions humaines à chaque étape ».

En cas d’erreur de tir ou de pluie de roquettes, le laser ne peut pas se recharger rapidement, bien qu’il puisse faire face aux tirs en grappes en tirant de 20 à 60 coups avant d’être ravitaillé. L’autonomie tient autant dans le nombre de tirs que de la durée de chaque faisceau. Mais ces données ne sont que théoriques et d’un rapport à l’autre, les capacités de l’arme divergent. Le THEL doit préserver une certaine température pour ne pas nuire au système tout entier. Mais le fluoride permet de faire abstraction d’un appareillage de refroidissement encombrant. L’autre avantage du laser par rapport au véhicule tueur est son invulnérabilité devant les aléas météorologiques qui n’ont pratiquement pas d’influence sur la trajectoire et la puissance du faisceau.

En avril 1996, Bill Clinton et William Perry acceptent de tester un prototype. Israël promet de quitter le Sud-Liban, après l’opération controversée des « Raisins de la colère », si les boucliers permettent d’en éviter l’occupation. L’enjeu est donc de taille. Un protocle est signé entre les USA et Israël, le 18 juillet. 21 mois sont prévus pour construire le système et 12 à 18 mois pour les tests, organisés au High Energy Laser Systems Test Facility à White Sand (Nouveau-Mexique). Là encore, les USA s’investissent massivement dans ce projet, dont le bénéficiaire est d’abord Israël, plus concerné par les projectiles à courte portée. Les recherches sont estimées à 250 millions de dollars jusqu’en 2002. En comptant l’ABL (monté dans le nez de sept Boeing 747, testé fin 2009) et la possibilité d’un système monté sur satelitte (mais non prioritaire) [5], le devis total s’éleverait, pour la recherche-développement et la fabrication, à 6.1 milliards de dollars. En août 1996, le principe de l’ABL est testé avec succès. Aussi, un premier versement de 100 millions de dollars est débloqué en 1997 : 70 % pour les USA et 30 % à la charge d’Israël [6].

Le GAO, en mai 1999, note déjà les problèmes de fuites de fluides chimiques, la faible puissance du laser et son incapacité à détruire les grosses fusées de longue portée (Zelzal). Le programme est donc repensé, ce qui entraîne un surcoût de 30 à 50 millions de dollars. Le GAO, revoit la facture de la nouvelle mouture à 106,8 millions de dollars pour les USA et 24,7 millions pour Israël [7]. 260 millions de dollars, d’après un porte-parole du SMDC ont déjà été dépensés pour les premières recherches [8]. Devant les injonctions du Congrès, Washington menace de ne pas prendre en charge cette rallonge. Les universitaires états-uniens Melman et Cooks rappellent à ce titre que la moitié des contrats militaires concernant Israël « sont attribués sans appel d’offre » [9]. On observe que le devis est toujours moins élevé que pour les Arrow, aussi bien pour la fabrication que pur le fonctionnement. Car le coût d’un système anti-missile classique est de 180 millions de dollars (en moyenne par batterie), et celui de l’interception d’1 million de dollars, soit beaucoup plus que pour le Nautilius (2 500 dollars par Quassam) [10]. Un compromis est trouvé. Les deux capitales règlent chacune un quart du surplus, la moitié restante est assumée Northrop. Le projet est débaptisé Skyguard mais en 2001, Israël se retire pour développer son propre système. Pourtant les parties en présence n’abandonnent pas l’idée de faire participer la Jordanie (1999), la Grèce, le Koweit, l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud (1998), Singapour, le Japon (1999), le Royaume-Uni, les Pays-Bas (1999), l’Inde et la Turquie (1999), arguant que cette couverture peut aussi les protéger. On remarque que certain de ces Etats avaient aussi opté pour l’Arrow et le Patriot, ce qui à lieu d’aveu d’inefficacité… d’autre part, Washington craint par la même occasion que Tel-Aviv lui ravisse ces marchés. Peu de pays répondent par l’affirmative.

Le spectre du syndrome Patriot Le lieutenant-géneral John Costello, commandant du Space and Missile Defense Command, s’interroge sur les difficultés à défendre un THEL immobile face aux contre-attaques ennemies [11]. Autrement dit, le système doit lui-même être protégé ! En juin 2000, le système est testé avec succès contre des Katiouchas, au centre de White Sand. Le lieutenant-général John Costello, du Commanding General U.S. Army Space & Missile Defense Command (Alabama) et Tim Hannemann, vice-président de TRW, expliquent que cette protection peut profiter au monde entier, tandis que le major-général Isaac Ben-Israel, directeur du MAFAT (ministère de la Défense) ajoute : « Ce tir est un excitant et très important développement pour le peuple d’Israël. Le THEL a franchit une étape cruciale pour aider à protéger les communautés le long de la frontière Nord contre tout type d’attaques dévastatrices de roquettes que nous subissons récemment » [12].

Si bien qu’un protocole pour le développement d’une version mobile (MTHEL), est signé. Cette version n’est pas discrète car, en plus du camion portant l’arme, trois autres véhicules doivent le suivre pour l’alimenter, notamment en énergie. Pour rentabiliser son investissement, le Pentagone envisage d’en doter ses bases et ses aéroports, particulièrement au Grand Moyen-Orient. Pour Israël, aéroports, concentration de colonies, bases, centrales nucléaires ou laboratoires secrets seront prioritaires. Il est plus que temps car la seconde Intifada se caractérise justement par l’emploi massif de roquettes.

A la suite du 11-Septembre, les USA souhaitent que le laser puisse aussi détruire autant des missiles que des avions détournés. Entre 2001 et 2009 contre Gaza et durant la Seconde Guerre du Liban en 2006, des THEL à l’état de prototype sont déployés à la frontière pour tenter de détruire des Qassam… mais sans succès, les tirs n’étant pas préparés comme à l’entraînement [13]. En juillet 2006, Northrop Grumman essaie de renégocier le THEL auprès de l’État hébreu en rencontrant Amir Perez, le directeur général Jacob Toren et le responsable du projet Homa, Arie Herzog. La conclusion de la rencontre est sans appel : « Nous avons investi dix ans dans ce projet à un coût très élevé et sans résultats. Que peut-il arriver maintenant, après que les forces US aient perdu tout intérêt pour lui ? » [14].

Surtout qu’un premier audit réclame 300 millions de dollars supplémentaires, pour une facture finale de 700 millions de dollars… sans compter la maintenance du système. Pour cette somme, Peretz exige alors de Rafael un système polyvalent capable de détruire tout type de projectiles : « Ces dernières années, le programme commun avec les USA avait été arrêté. Cette décision était alors motivée par d’importantes considérations… Mais d’un autre coté, Israël ne pouvait pas se permettre de réfléchir en termes de statistiques de dégâts causés par des roquettes, parce que nous devons regarder cette menace comme une menace contre l’existence même d’Israël » [15].

Après avoir investi entre 250 et 320 millions d’euros sur 10 ans pour Washington et 150 millions d’euros pour Israël, les deux pays gèlent le projet, qui exige finalement pour arriver à son terme 230 millions d’euros supplémentaires, Rafael ayant consentit à un rabais [16]. Interrogé sur le projet par le quotidien Haaretz, en septembre 2006, qui lui reproche son opposition à cette arme présentée comme absolue, le chef d’état-major général Moshe Yaalon déclare : « Je ne suis pas le seul à avoir stoppé le projet Nautilus. Mais j’ai des doutes à son propos. Il a été extrêmement onéreux pour des résultats limités. Il peut juste protéger une ville ici ou là. Si Israël investit une fortune pour tisser un vêtement de protection pour chaque citoyen et les transformer à l’état de bunker, cela ne sera pas vivable économiquement » [17].

Accusant la société de se militariser avec tout ce que cela implique, il confesse surtout qu’il n’y pas vraiment de solution contre les roquettes !

Le 1er juin 2007, la Commission des Forces armées du Sénat états-unien propose, pour le futur, 60 millions de dollars, dont 25 pour l’Arrow, seulement 10 pour le THEL, et 25 pour un autre système antimissile à courte portée [18]. Mais en décembre, les THEL sont débranchés. Pire ! C’est Tsahal qui doit encore suppléer à ce jouet technologique coûteux en lançant, comme au Liban durant l’été 2006, une offensive terrestre de grande envergure sur Gaza avec son chapelet de morts. C’est précisément ce que le THEL devait empêcher… Sa précision d’interception est en définitve un inconvénient, car elle est mise en défaut par les Scuds et leurs dérivés dont la trajectoire est aléatoire… Autrement dit, plus le missile est artisanal, plus la high-tech israélo-américaine est inopérante ! C’est pourquoi le général de réserve (shirout milouim) Yossi Kuperwasser, expert du renseignement israélien, analyse : « La lutte contre le terrorisme coûte cher. Bien sûr, il faut équiper nos véhicules avec des systèmes pour contrer ces missiles. Si nous voulons être en état de nous battre, il faut en payer le prix. Ce système (Skyguard) est en effet extraordinairement cher, et on dit qu’il est au-delà de nos moyens financiers. Ceci est vrai aujourd’hui, mais la décision sera peut-être différente demain. On avait effectivement commencé à développer cette technologie de défense et on ne s’en est pas équipé à cause du prix. A considérer la guerre de l’été dernier, a t-on eu raison ou tort ? Certains disent que la mort de 50 civils tués lors d’une guerre de 34 jours est un prix qu’Israël peut payer. D’autres disent que c’est un prix trop élevé et qu’à l’avenir, cela nous coûtera encore bien plus cher en vies humaines si nous ne nous dotons pas maintenant de ces systèmes au coût pharamineux. C’est un débat très difficile » [19].

Cependant, les USA réussissent à imposer le SkyGuard, dont le taux de réussite revendiqué « est proche des 100 % ». Il devra intégrer le système général israélien Iron Dome. Tel-Aviv n’ose trop défendre ses prototypes nationaux, car la décision est attenante au projet de l’enveloppe record de 30 milliards de dollars de l’assistance militaire, avec une partie dévolue aux antimissiles, étalée sur 10 ans.

Cela n’empêche pas le cabinet de sécurité israélien, le 23 décembre, de débloquer 811 millions de nouveuax shekels pour étudier… un nouveau système. Nommé Iron Dome, il devra être prêt pour 2010 et capable d’abattre les roquettes de courte portée. C’est toujours Rafael qui s’y attèle. Rafael, présente encore le 22 janvier 2008 son nouveau prototype baptisé Stunner. Le Congrès US avait déjà financé les premières recherches en 2007 à hauteur de 155 millions de dollars [20]. Conçu pour intercepter les Qassam et Katiouchas, il ne remplace pas les systèmes précédents mais les complète et sera opérationnel en 2010. Il intégrera le dispositif « Baguette magique » devant assurer la protection de l’espace aérien d’Israël [21]. Le Stunner s’insère dans une défense plus large appellée Magic Wand, regroupant d’autre parades antimissiles, employé pour intercepter les Zelzal et Fajr du Hamas et du Hezbollah. Ces boucliers formeraient donc à terme une défense balistique en profondeur en plusieurs réseaux de protection, à l’image des multiples couches de kevlar d’un gilet pare-balles.

Fin mars 2009, l’Iron Dome passe avec succès une série d’essais contre des roquettes « du même type que celles tirées récemment sur Israël » [22]. Devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le 11 novembre 2009, le chef d’état-major signale que le premier bataillon doté du système serait opérationnel d’ici un an (un retard de 6 mois) [23]. Cette décision est en fait plus politique que militaire après que les deux tiers des habitants du grand Sderot, près de Gaza, se soient dit prêts à fuir en cas de nouvelles pluies balistiques. Le système reprend en fait le radar du MTHEL (Elta) couplé aux missiles intercepteurs de type Tamir [24]. Surtout, il calcule le point d’interception de manière à ce que les débris ne tombent pas sur des zones habitées, du moins en théorie.

Sauf qu’un mois plus tard, Ehoud Barak passe discrètement commande auprès des USA, de Vulcan-Phalanx, un radar couplé à un canon Gatling de 20 millimètres, capable de délivrer 4 000 obus par minute à 1500 mètres. Il est utilisé par les GI’s en Irak et en Afghanistan [25]. Quand le système sera au point, alors ce canon sera remplacé éventuellement par un intercepteur au laser, de portée supérieur, ce qui signifie donc que celui-ci n’était pas encore au point. L’arme se révèle moins cher, plus simple et de fiabilité supérieure. Certains experts estime que le Phalanx est déjà mis en œuvre sur terre, contre les roquettes.

Trophy contre Quick Kill : Les coulisses d’une rivalité USA/Israël Le Thel est décliné en d’autres versions : COIL, ASPRO [26] et Trophy, pouvant à la fois détruire des missiles et des obus, afin de protéger un véhicule ou un aéronef. Ces lasers sont conçus pour détecter et suivre les menaces, les classer, estimer le meilleur point d’interception et enfin les neutraliser à distance, grâce à plusieurs leurres et mitrailleuses autour du véhicule. L’idée émerge des IMI après la guerre du Kippour. Dans les années 1990, la recherche-développement rend plausible sa faisabilité. Le laser, de 700 watt, ne sert pas à la destruction proprement dit, car il est couplée à une mitrailleuse calibre 30 ou 50. La munition ennemie est neutralisée seulement si elle est sur le point d’atteindre le véhicule [27]. Plusieurs pays ont développé leur propre système (détection d’un missile couplée à un lance leurre) au bénéfice de leurs chars de combat, comme le Leclerc français ou le Merkava IV israélien.

En 2003, l’US Army’s Program Executive Office for Air, Space and Missile Defense (PEO-ASMD) et Rafael collaborent pour mettre au point le Trophy Active Protection System (APS). En effet, les pertes d’engins en Afghanistan et en Irak par lance-roquettes réclament d’urgence une protection idoine. Le marché commence à échapper aux Etats-uniens. Comme pour les précédents contrats de sociétés US perdus aux profits de Tel-Aviv, les Etats-uniens accusent les lobbies israéliens au Congrès de clientélisme. Raytheon, à la suite de tests, parvient à imposer sa version, baptisé Quick Kill, d’une fiabilité affichée de 98 %, aux dépends du Trophy [28]. Quelques mois plus tard, le Sénat commande une réévaluation du système israélien auprès de Donald Rumsfeld. En avril 2006, Globes révèle des liens entre l’armée et du personnel de Raytheon infiltré dans l’équipe qui a rejeté le Trophy. La firme se défend et accuse le lobby israélien de désinformation [29].

Le Quick Kill, prévu comme opérationnel seulement en 2012, est finalement rejeté au profit du Trophy, après que l’Institute for Defense Analyses (IDA), choisi par le Secrétariat US à la Défense, mène quinze essais en Virginie. En février 2007, Rafael est mandaté par l’US Army pour adapter son Trophy-2 et 3 en Irak, dont 100 exemplaires équipent déjà les Merkava. Mais en mai 2007, Rafael se sépare de son département IT systems qui le développe, pour une raison inconnue [30]. Elbit s’engouffre dans la brèche et propose son système pour 2008. Selon Tsahal, il faudrait 500 000 dollars pour en équiper chaque blindé, alors qu’Israël en possède un parc de 10 000 véhicules.

Le projet est aujourd’hui gelé, faute d’accord. Comme pour les antimissiles de théâtre, à défaut de trouver des solutions, on multiplie des systèmes remplaçants, tel le Meil Rouah (en hébreu « manteau coupe-vent »), tissant un rideau d’acier pour intercepter les missiles. Ce système coûte 150 000 à 200 000 dollars pièce et serait efficace à 90 %. L’explosion risque toutefois de blesser l’infanterie accompagnant le blindé [31].

Conclusion L’histoire des parades anti-missiles aux USA et en Israël, voulues comme une réponse politique, militaire, culturelle et morale à une menace bien réelle, a généré une gabegie autant financière que technologique, au moment ou l’État hébreu, à défaut de pouvoir se protéger contre de simples roquettes artisanales ou à peine plus évoluées, en est réduit à mener des représailles mal adaptées, mal acceptées et finalement peu efficaces. Plus ou moins mis entre parenthèse sine die, à la fois pour des problèmes techniques et économiques, ces systèmes ont toujours leurs défenseurs parmi les lobbyistes de l’armement. Leurs perfectionnements sont constamment mis dans la balance pour accélérer le processus de paix, car ils éviteraient les représailles de Tsahal.

A l’heure actuelle, les systèmes d’armes Pac et les Thel ont abouti à une inflation de protections parallèles, multipliant les couches d’interception, pour un résultat qui de l’avis même des experts israéliens, en off, n’est efficace que pour rassurer une population traumatisée par les pluies de roquettes, et la perspective finalement peu crédible de frappes balistiques iraniennes. De plus, les boucliers ne semblent pas émousser les ardeurs du Hamas et du Hezbollah, rivalisant les actions. Si cette initiative se poursuit, elle relancerait la course à l‘armement, bien que les optimisations dans ce domaine n’aient pas forcément besoin de ce prétexte. Pour les Etats qui ne peuvent pas suivre cette course, la résignation à accepter l’hégémonie des grands est la seule solution. Pour d’autres, le bouclier oblige les adversaires à concevoir beaucoup d’ADM pour saturer la défense.

La sécurité absolue, est vouée à un échec permanent car ce concept même, par définition, dans les faits, n’existe pas. Alors qu’aucun « Etat voyou », hormis l’Irak en 1991, n’a employé de missiles contre Israël, les deux pays s’échinent encore, plus par pression d’affairistes politiques et militaires, à remplir ce tonneau des Danaïdes en injectant à fonds perdu de fortes sommes. Ils peuvent en exiger encore des contribuables états-uniens et israéliens, en échange d’une non intervention contre l’Iran. Les litiges et les problèmes de collaborations entre les différentes composantes de l’US Army, de Tsahal et des entreprises impliquées compliquent encore la démarche.

A l’été 2008, la Pologne accepte le déploiement d’une dizaine de Pac et la Tchéquie d’un radar. Barack Obama, le 5 avril 2009, maintient le principe du bouclier mais tempère en remettant en cause une partie de la doctrine bushienne : « Tant que la menace de l’Iran persistera, nous avons l’intention d’aller de l’avant avec un système de défense antimissile dont les coûts soient maîtrisés et dont l’intérêt soit prouvé » [AFP, 5 avril 2009. ]]. Toute la problématique est là. Le programme continue, mais le 16 septembre, Obama renonce à installer des antimissiles en Pologne et en République Tchèque au profit d’un système sur mer. Contrairement à ce qu’affirme Laure Delcour [32], la motivation n’est pas seulement due aux remontrances de la Russie. Les négociations américano-russes sur l’Iran, le fiasco technique, le coût financier et les nouvelles relations avec Israël en sont les véritables raisons. Néanmoins, le 5 février 2010, lors du sommet des 28 ministres de la Défense de l’Otan, à Istanbul, le bouclier antimissile est confirmée avec l’installation future de systèmes en Bulgarie et en Roumanie. Il convient encore de rajouter les partenaires et les clients japonais, turcs, britanniques, australiens, danois, indiens, italiens et tchèques. Israël participait à la réunion, mais ses propres systèmes de théâtre n’ont pas réussi à convaincre.



Nicolas Ténèze : Doctorant en histoire de l’Institut d’études politiques de Toulouse. Sa thèse, financée en partie par l’Institut des hautes études de la Défense Nationale (IHEDN), porte sur la dissuasion conventionnelle et non-conventionnelle israélienne

26 mars 2010

Dépêches du 26 mars 2010

vendredi 26 mars 2010 - 12h:09

Avec CPI, PNN, Al Manar, Irna, Onu, Ria, Sana


(JPG) Centre Palestinien d’Information

(JPG) Palestine News Network

(JPG) Agence Palestine Presse

(JPG) Al-Manar TV

(JPG) Agence République islamique Iran

(JPG) Centre d’actualités de l’ONU

(JPG) RIA Novosti

(JPG) Agence de Presse Arabe Syrienne


(JPG) Un convoi maritime sous l’égide d’Ordogan arrivera à Gaza, dit le député britannique Galloway
Londres - CPI
Dans le monde, les voix appelant à briser le blocus injuste et inhumain imposé sur la bande de Gaza se multiplient.
Dans ce contexte, George Galloway, député de la Chambre commune britannique, a déclaré que des préparations sont en cours pour qu’une nouvelle caravane maritime parte vers Gaza, dans les deux mois à venir.
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La politique de l’occupation envers la ville d’Al-Quds est une déclaration de guerre
Gaza - CPI
Dans la bande de Gaza, des intellectuels ont appelé, hier jeudi 25 mars 2010, les dirigeants arabes du sommet de Libye à prendre des décisions fortes. Il faut faire quelque chose concernant la ville d’Al-Quds et toute la Palestine, dans ce contexte où les occupants israéliens continuent leur judaïsation, leur vol de l’Histoire islamique, leur division de la sainte mosquée d’Al-Aqsa.
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L’augmentation des pratiques racistes contre les palestiniens des territoires occupés en 1948
Al-Khalij - CPI
Le rapport annuel autour du racisme israélien a été publié, dernièrement, lors d’une conférence de presse qui a eu lieu dans la ville de Haïfa et qui a coïncidé avec la journée mondiale contre le racisme, en montrant que les pratiques racistes sionistes ont augmenté pendant l’année dernière avec un taux de 28%, alors que l’actuel Knesset est le conseil le plus raciste durant l’histoire de l’entité sioniste.
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(JPG) Israël défend le droit d’arrêter les étrangers en Cisjordanie
PNN
L’état a argué mardi que les Forces de Défense d’Israël ont le droit de faire des arrestations en zone A sur les bases d’un ordre de 1970 qui ne permet pas à des personnes non-autorisées de rester là pendant plus de 48 heures sans permission de la commanderie militaire.
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L’UE stimule ses liens avec Israël, ignore les colonies et l’occupation
PNN
Les diplomates représentant l’Union Européenne (UE) ont dessiné un nouveau plan pour renforcer leurs relations avec Israël malgré l’expansion des colonies illégales dans les Territoires Palestiniens Occupés.
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(JPG) Violation israélienne de l’espace aérien libanais
Al-Manar TV
Le commandement de l’armée libanaise a signalé Jeudi qu’un drone israélien de reconnaissance a survolé le 24/3/2010 vers minuit la région de Aalma el Chaab, Ryak, Baalbek, Becharreh, Jbeil et Keserwane violant l’espace aérien libanais.
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Disparition d’un Israélien au Maghreb, Israël rappelle ses compatriotes..
Al-Manar TV
Des sources au sein du ministère des Affaires étrangères israélien, ont exprimé leur profonde inquiétude suite à des informations confirmant s la disparition d’un Israélien possédant une autre nationalité (étrangers) dans un pays nord-africains du Maghreb.
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(JPG) Le chef de la diplomatie iranienne a exprimé son inquiétude face aux événements tragiques survenus à Qods
Téhéran - Irna
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manoutchehr Mottaki, a exprimé son inquiétude face aux événements tragiques survenus à Qods.
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Ali-Asghar Soltanieh condamne les crimes sionistes dans les territoires palestiniens occupés
Téhéran - Irna
L’ambassadeur d’Iran auprès de l’ Agence Internationale de l’Energie Atomique, Ali-Asghar Soltanieh, a condamné mercredi les crimes du régime sioniste dans les territoires palestiniens occupés.
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(JPG) Ban : Les Palestiniens doivent continuer de travailler à la construction d’un Etat viable
Centre d’actualités de l’ONU
« Un Etat palestinien doit devenir une réalité émergente », a souligné mercredi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui s’exprimait devant le Conseil de sécurité après ses visites à Moscou pour la réunion du Quatuor sur le Moyen-Orient, puis en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.
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(JPG) Jérusalem : la position d’Israël reste inchangée
Tel Aviv - RIA Novosti
La politique du gouvernement israélien sur la question de la partie est (arabe) de Jérusalem reste immuable, a déclaré vendredi la chancellerie du premier ministre Benjamin Netanyahu, le lendemain de son retour des Etats-Unis.
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Les pays arabes accordent 500 M USD aux Palestiniens de Jérusalem
Le Caire - RIA Novosti
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont convenu jeudi d’accorder une aide de 500 millions de dollars aux Palestiniens de Jérusalem, a annoncé le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa.
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(JPG) Moussa : Les ministres arabes adoptent l’augmentation du soutien aux deux fonds d’al-Aqsa et d’al-Qods à /500/ millions de $
Syrte - Sana
Dans le cadre d’un projet de résolution présenté par la Syrie au sommet arabe et auquel avait participé la délégation palestinienne sous le thème /La mise en place d’un plan de mouvement arabe pour sauver al-Qods/, le secrétaire général de la Ligue arabe, M.Amer Moussa, a indiqué ce soir que les ministres arabes des affaires étrangères avaient adopté
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A la majorité écrasante, le conseil des droits de l’Homme réclame le retrait israélien de tout le Golan syrien occupé
Genève - Sana
Le conseil des droits de l’Homme à Genève a adopté, à une majorité écrasante, une nouvelle décision sur les violations israéliennes programmées des droits de l’Homme au Golan syrien occupé.
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Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 25 mars 2010 - 17h:40

PCHR du 18 au 24 mars 2010


Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) continuent leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

Durant cette semaine du 18 au 24 mars :

  • 4 civils palestiniens, dont un mineur, ont été tués par les FOI en Cisjordanie ;
  • les FOI ont utilisé une force démesurée contre les manifestations palestiniennes non violentes en Cisjordanie ;
  • 16 civils palestiniens, dont 3 mineurs et 2 militants pacifistes israéliens, ont été blessés par les tirs israéliens ;
  • les avions israéliens ont bombardé différentes cibles civiles dans la bande de Gaza ;
  • 22 civils palestiniens, dont 4 mineurs et une femme, ont été blessés ;
  • 3 maisons appartenant à des Palestiniens ont été endommagées par des tirs israéliens ;
  • les FOI ont continué leurs tirs sur les agriculteurs et salariés palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza ;
  • les FOI ont mené 10 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et 3 dans la bande de Gaza ;
  • les FOI ont arrêté 32 civils palestiniens, dont 9 mineurs, 2 femmes et 2 journalistes, en Cisjordanie, et 22 travailleurs palestiniens, dont 4 mineurs, dans la bande de Gaza ;
  • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement la bande de Gaza du monde extérieur ;
  • les troupes israéliennes stationnées sur les check-points militaires en Cisjordanie ont arrêté au moins 6 civils palestiniens, dont un mineur et une femme ;
  • Israël a poursuivi ses activités coloniales en Cisjordanie et les colons leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens ;
  • la municipalité israélienne de Jérusalem a approuvé la construction de 20 nouveaux logements pour colons à Sheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-Est ;
  • les FOI ont confisqué 49 dunums (4,9 ha) de terre à Bitounia, à l’ouest de Ramallah ;
  • les colons israéliens ont arraché 35 oliviers à Qaryout, un village au sud-est de Naplouse.
(JPG)
Un Palestinien, blessé par les troupes israéliennes, est transporté à l’hôpital des Martyrs Al-Aqsa, à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 mars 2010.


Violations israéliennes recensées durant la période du 18 au 24 mars 2010

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

Jeudi 18 mars

- Incursion dans la région de Naplouse : vers 1 h 30 du matin, les FOI pénètrent dans Beita, un village au sud-est de Naplouse, où elles mènent un raid, fouillent des maisons et arrêtent 3 mineurs palestiniens :
- Ahmed ‘Aaref Hamayel, 16 ans,
- Laith Saleh Hamayel, 17 ans, et
- Maher Fawzi Hamayel, 17 ans.

- Khan Younis, bande de Gaza : vers 11 h 30, depuis la frontière à la hauteur de ‘Abassan à l’est de Khan Younis, les FOI tirent sur une manifestation pacifique organisée par des civils palestiniens pour dénoncer l’extension de la « zone tampon » le long de la frontière avec Israël. Pas de victimes.

Vendredi 19 mars

- Incursion dans la région d’Hébron : vers 1 h 30, incursion dans le village de Beit Ummar, au nord d’Hébron. L’armée fouille une maison appartenant à des militants du Comité populaire contre le mur et les colonies. Elle menace ces militants de détention. Aucune arrestation.

Camp de réfugiés d’al-Fawar, au sud d’Hébron : incursion, raid et fouilles de différentes maisons, arrestation de : Waleed Fayez al-Wawi, 16 ans.

- Rafah, bande de Gaza : 1 h 00, l’aviation tire 5 missiles sur le camp de réfugiés de Yebna et le Bloc J situés au Sud de Rafah où se trouvent les entrées de plusieurs tunnels ; Bader ‘Oudet Allah al-Sha’er, 32 ans, est blessé par des éclats à la face et Salem Hamdan al-Sha’er, 48 ans, avec une fracture au pied droit. Ils sont tous les deux affectés à la construction des tunnels.

Vers 1 h 25, un bombardier F 16 cible une bombe sur une ferme située à l’est de ‘Abassan. Pas de victimes ni de dégâts. La radio israélienne a précisé que l’aviation israélienne avait visé l’entrée d’un tunnel construit pour s’infiltrer en Israël

Vers 22 h 20, l’aviation tirent 4 missiles sur l’aéroport international de Gaza au sud-est de Rafah. 13 civils sont plus ou moins sérieusement blessés. Ils étaient en train de récupérer des matériaux de construction ayant servi à la construction des pistes de l’aéroport. Il s’agit de Hazem Salman Abu Sitta, 24 ans, blessé à la poitrine et dans le dos. Son état est critique, de Mohammed Ahmed al-’Assar, 18 ans de Mo’men Ahmed al-Debari, 15 ans, de ’Areef Tarrash Rabee’, 41 ans, d’’Abdul Rahman Mohammed Abu Shalhoub, 22 ans, et de Mohammed ’Aatef Abu Hussein, 20 ans, tous les 5 dans un état sérieux pour blessures à la tête, au cou ou à la poitrine ; ’Alaa’ ’Areef Rabee’, 20 ans, et Na’el Riad Abu Tailakh, 20 ans, Suleiman Nabeel Mansour, 18 ans, Mohammed Hammad Abu Leila, 20 ans, Hussam Suleiman Abu Sitta, 23 ans, et ’Abdullah Hammad Hussein, 24 ans, ont été blessés mais leur état n’inspire pas d’inquiétude.

Samedi 20 mars

- Région de Ramallah : incursion vers 3 h 30 dans le camp de réfugiés de Qalandya, au sud de Ramallah, où l’armée fouille des maisons et arrête : Mo’tassem Ra’ed Mezher, 17 ans.

- Région de Naplouse : vers 11 h 30, les FOI pénètrent par l’est dans le village d’Iraq Borin, au sud de Naplouse. Des ados palestiniens se rassemblent et se mettent à lancer des pierres sur les soldats israéliens qui, immédiatement, répliquent par des tirs, mais apparemment sans faire de victimes. Les enfants palestiniens se replient à l’intérieur du village pendant que les FOI prennent position dans la partie est du village. Vers 15 h environ, un minibus civil palestinien Ford, conduit par Zakareya ‘Adel Qadous, arrive au village, venant de Naplouse. A ce moment-là, les soldats israéliens sont positionnés à environ 30 mètres à l’est du carrefour du village d’Iraq Borin et ils sortent de leurs jeeps. Le chauffeur du minibus se dirige vers l’entrée ouest du village. A peu près à 100 mètres du carrefour, face à la mosquée du village, le chauffeur s’aperçoit que des pneus sont en train de brûler et que la rue est fermée. Il s’arrête et Mohammed Ibrahim Abdul Qader Qadous, 16 ans, et Usaid Abdul Naser Qadous, 20 ans, descendent du véhicule. Alors que le chauffeur fait un demi-tour pour repartir vers Naplouse, les soldats israéliens ouvrent le feu sur Mohammed qui tombe blessé d’une balle dans le cœur, et sur Usaid qui reçoit une balle dans la tête. Des jeunes palestiniens qui assistent à la scène posent les deux blessés dans le minibus. Celui-ci n’a pas fait une vingtaine de mètre que les jeeps israéliennes tentent de l’arrêter, mais le conducteur du minibus parvient à les contourner et il réussira à aller jusqu’à l’hôpital spécialisé de Naplouse. Mohammed était mort à son arrivée à l’hôpital, Usaid y a subi une opération très longue mais son décès fut constaté le dimanche matin, 21 mars. Usaid était étudiant à l’université nationale an-Najah, à Naplouse.

- Bande de Gaza : 14 h 30, une unité d’infanterie pénètre à 900 mètres par le nord de la bande de Gaza. Elles prennent en chasse des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction dans ce qui reste de la zone industrielle complètement détruite. Plusieurs ont réussi à leur échapper mais 17 autres sont arrêtés dont 4 mineurs. 4 carrioles tirées par des ânes sont confisquées. Le lendemain à 2 h 00, 15 des 17 sont relâchés mais Mohamed Sayed al-Basyouni, 22 ans et ’Ali Jamal Kharawat, 23 ans sont maintenus en prison.

Dimanche 21 mars

- Région de Naplouse : vers 12 h 05, la société du Croisssant-Rouge de Palestine (PRCS) à Naplouse est informée par la Liaison militaire israélienne qu’il y a les corps de deux Palestiniens tués par les troupes israéliennes près du village d’‘Awarta, au sud-est de Naplouse.

Une ambulance PRCS se rend sur les lieux. Ahmed Jebril, le chauffeur, et Jamal Husni Abu Hamda, auxiliaire médical, sont dans l’ambulance. Un véhicule de la Liaison militaire israélienne attend, près du check-point d’Huwara, à l’entrée sud de Naplouse, pour diriger l’ambulance sur les corps. L’ambulance suit le véhicule de l’armée qui les emmène vers l’est du village d’‘Awarta sur la route ‘Aqraba/Yanoun. Le véhicule de l’armée s’arrête près d’une oliveraie, à environ 7 kilomètres du village. En arrivant, Jebril et Abu Hamda aperçoivent deux corps. Les corps sont allongés des deux côtés de la route, séparés de 10 à 15 mètres. Ils sont recouverts d’une couverture de l’armée. Les soldats israéliens sur place permettent à l’auxiliaire médicale d’examiner les deux corps. Ceux-ci portent les traces de plusieurs blessures, un peu partout. Abu Hamda aperçoit deux petites binettes et une bouteille de Pepsi Cola dans un sac plastique tenu par l’un des soldats. Les deux corps sont emmenés dans l’ambulance qui se dirige vers le check-point commercial d’‘Awarta pour rentrer à Naplouse. Des habitants d’‘Awarta qui se sont rassemblés près du check-point identifient les deux victimes : il s’agit de Mohammed Faisal Mahmoud Qawariq, 20 ans, et de Salah Mohammed Kamel Qawariq, 16 ans, tous deux du village d’‘Awarta.

Les deux corps sont emmenés à l’hôpital Rafidya à Naplouse. Le Dr Abdul Karim Hashash, qui les examine, dit aux agents du PCHR que Mohammed Qawariq a été atteint de 4 balles dans la poitrine (entrées et sorties), d’une autre dans le bas du ventre et de deux à la cuisse et à la jambe droites. Il porte aussi des fractures et des brûlures à sa jambe gauche. Ceci indique qu’il a été abattu à bout portant. Salah Qawarir, lui, a été touché par une balle entrée dans la poitrine et ressortie par le dos, une autre dans le bras droit (traversé) et une troisième entrée dans le dos et ressortie par le haut de la poitrine. Abu Hamda déclare que la nature des blessures subies par les deux Palestiniens, leurs vêtements et les objets qu’il a vus tenus par un soldat, indiquent que les deux Palestiniens étaient alors en train de travailler sur leurs terres.

Lundi 22 mars

- Région de Ramallah : vers 2 h du matin, les FOI entrent dans le quartier Jenan d’al-Bireh. Elles fouillent la maison de Jamal al-Sheikh. Mais sans arrestation.

- Bande de Gaza : 1 h 30, l’aviation tire un missile sur la localité de al-Shouka située en bordure de l’aéroport au prétexte de détruire un tunnel. Le tunnel visé a pris feu mais on ne compte aucune victime.

10 h, du haut de leurs mirador les FOI font feu sur plusieurs ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne zone industrielle. Pas de victimes.

20 h 30, depuis la frontière à la hauteur de Deir al Balah les FOI ouvrent le feu à l’aveugle sur les terres les plus proches de la frontière. Suleiman Mahmoud Braim, 34 ans est blessé.

- Gaza ville : 23 h 50, l’aviation tire un missile sur al-Sha’af, banlieue est de Gaza ville. Plusieurs maisons sont endommagées. 8 civils sont blessés : Khawla Jihad al-Kahlout, 28 ans, Alaa’ Sa’ed Kareem, 16 ans, Ruba Sa’ed Kareem, 12 ans, Yasser Na’im Hijazi, 25 ans, ’Abed Anees Marzouq, 62 ans, Akram al-Fayoumi, 21 ans, Nahidh Khalil Abu ’Amsha, 45 ans et Mohammed Nahidh Abu ’Amsha, 19 ans.

Mardi 23 mars

- Région de Tubas : vers 1 h 30, incursion dans le camp de réfugiés d’al-Fara’a, au sud de Tubas, où l’armée fouille des maisons et arrête : Mohammed Jamal Tayeh, 21 ans.

- Bande de Gaza : 9 h 30, les FOI pénètrent à 100 mètres dans la zone industrielle au sud-ouest de Beit Hanoun et elles nivèlent les emplacements qui avaient précédemment été rasés.

Mercredi 24 mars

- Région d’Hébron : vers 1 h 30, les FOI entrent dans le village de Dura au sud-ouest d’Hébron, fouillent certaines maisons et arrêtent : Bassel Fasal al-Darabee’, 15 ans.

- Jabaliya, bande de Gaza : 1 h 05, l’aviation tire 2 missiles qui tombent dans le jardin d’une maison située dans le camp de réfugiés de Jabaliya. La maison de Mustafa Khalil Mustafa qui abrite 10 personnes et les maisons voisines sont plus ou moins endommagées : celle de Nidal Sa’ad al-Kurdi, qui abrite 10 personnes et celle de Khalil et Rafeeq Yousef Rab’a qui en abrite 12 doivent être évacuées. Pas de victimes.

7 h, une unité d’infanterie pénètre à 800 mètres dans l’ancienne zone industrielle et prennent en chasse des ouvriers en train d’y récupérer des matériaux de construction. 5 d’entre eux sont arrêtés dont Mahmoud Mohammed Ma’rouf, 17 ans, Shadi ’Ammar Ma’rouf, 17 ans, et Mustafa Ghanem, 43 ans.


2- Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes

Les FOI continuent la construction du mur d’annexion à l’intérieur du territoire de la Cisjordanie. Durant la semaine, elles ont violemment réagi contre les manifestations organisées par les Palestiniens, des internationaux et des militants israéliens des droits de l’homme, pour protester contre la construction du mur et la poursuite de la colonisation. Au moins 20 civils palestiniens, dont 2 mineurs, ont été blessés et d’autres souffrent de contusions et de l’inhalation des gaz.

Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 19 mars après la prière, des groupes de Palestiniens, d’internationaux et militants israéliens manifestent de façon non violente contre la construction du mur d’annexion dans le village, à l’ouest de Ramallah. Les manifestants se dirigent vers le murs et tentent d’arriver jusqu’aux terres qui sont derrière. Aussitôt, l’armée tire à balles caoutchouc, lance des bombes assourdissantes et des lacrymogènes sur les manifestants. Des dizaines d’entre eux souffrent d’avoir respiré les gaz, et certains des coups reçus par les soldats de l’occupation.

Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : au même moment le vendredi, Palestiniens, internationaux et militants israéliens manifestent contre le mur. Un affrontement a lieu avec les FOI positionnées près du mur, qui répliquent avec la même violence qu’à Bil’in. De nombreux manifestants sont indisposés par l’inhalation des gaz et souffrent de contusions.

Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même vendredi après la prière, Palestiniens, internationaux et Israéliens manifestant pacifiquement contre la confiscation de terres dans le secteur de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et de Deir Nizam. Quand les manifestants essaient d’arriver sur les terres confisquées par les colons israéliens, près de la colonie Halmish, l’armée se met à tirer des balles caoutchouc, lancer des bombes sonores et des lacrymogènes. 11 manifestants, dont deux mineurs et 2 militants israéliens, sont blessés par les balles caoutchouc, et un autre par un corps de grenade lacrymogène :

- ‘Abdul Hafis Mahmoud al-Tamimi, 29 ans, blessé à la main droite,
- Ra’fat Mahmoud ‘Arar, 15 ans, blessé au visage,
- Ra’ed ‘Ali Salem, 27 ans, blessé à la main droite,
- Marwan ‘Abdul Karim al-Tamimi, 43 ans, à la main droite,
- Doudi, 25 ans, militant israélien, à la main gauche,
- Elli Shik, 22 ans, militant israélien, à la jambe gauche,
- ‘Ali Nemer Salem, 56 ans, à la main gauche,
- Nabeel ‘Abdul Basset al-Tamimi, 22 ans, à la jambe droite,
- Ahmed Jamal al-Tamimi, 65 ans, à la poitrine,
- Saber Nazir al-Tamimi, 17 ans, à la jambe gauche,
- Ra’ed Munther Hamed, 20 ans, atteint par un corps de grenade lacrymogène dans le dos, et
- Huthaifa Fadel Yahia, 19 ans, blessé dans le dos.

Des dizaines d’autres manifestant souffrent de l’inhalation des gaz, et d’autres des coups reçus.

Budrus, à l’ouest de Ramallah : après la prière du vendredi le 19 mars, les Palestiniens, avec des internationaux et des militants israéliens des droits de l’homme, se rassemblent pour manifester dans le centre du village. Ils se dirigent vers le mur d’annexion. Aussitôt, l’armée réagit avec la même violence que dans les autres villages. Mohammed Mansour Yousef, 20 ans, est blessé d’une balle caoutchouc à la main gauche. Certains manifestants souffrent d’ecchymoses ou d’inhalation des gaz. Les FOI interpellent également 3 civils palestiniens, dont deux journalistes, et les gardent pendant plus de 3 heures : Sa’adat Sha’ban ‘Awadh, 27 ans, Haroun Yousef ‘Amaira, 26 ans, journaliste à la Télévision Palestine, et Najeeballah Hassan Sharwana, 21 ans, caméraman à la Télévision Palestine.

Qalandya : ce même vendredi, des dizaines de Palestiniens organisent une manifestation au check-point de Qalandya, au sud de Ramallah. Ils mettent le feu à des pneus et lancent des pierres et des bouteilles vides sur les troupes israéliennes stationnées sur le check-point. Aussitôt, commencent les tirs de l’armée sur les manifestants. 3 Palestiniens, dont un mineur, sont blessés :

- Baraa’ Mohammed al-Qadhi, 17 ans, blessé par une balle caoutchouc à la poitrine,
- Ra’ed Zuhair ‘Eissa, 32 ans, blessé de la même manière à la jambe gauche, et
- Farhan Sa’ada, 18 ans, également, dans le dos.

L’armée d’occupation arrête : Mohammed ‘Ali ‘Ali, 16 ans.


3 - Maintien du siège sur les TPO

Israël maintient son siège serré sur les TPO et impose toujours les restrictions aux déplacements de civils palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie, dont Jérusalem-Est.


Bande de Gaza

Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

Rafah International

Date : Détails
17 mars : 3 Palestiniens sortent ;
370 autres rentrent.
18 mars : 16 Palestiniens sortent ;
526 autres rentrent.
19 mars : 1 Palestinien sort ;
le corps d’un patient décédé rentre.
20 mars : 6 Palestiniens sortent.
21 mars : 1 Palestinien et le corps d’un patient décédé rentrent.
22 mars : fermé
23 mars : 6 Palestiniens sortent.

Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

Date : Importations Qté : Exportations Qté
17 mars : denrées alimentaires 377 tonnes : fleurs 562 000

: matériel agricole 135 tonnes :


: denrées diverses 2,248 tonnes :


: gaz domestique 183 tonnes :


: fioul industriel 223 000 litres :


: aide humanitaire 541 tonnes :


:

:

18 mars : denrées alimentaires 468 tonnes : fleurs 473 000

: matériel agricole 261 tonnes :


: denrées diverses 2,867 tonnes :


: gaz domestique 187 tonnes :


: fioul industriel 223 000 litres :


: aide humanitaire 446 tonnes :


:

:

21 mars : denrées alimentaires 444 tonnes : fleurs 242 000

: matériel agricole 172 tonnes :


: denrées diverses 454 tonnes :


: gaz domestique 154 tonnes :


: fioul industriel 223 000 litres :


: aide humanitaire 402 tonnes :


:

:

22 mars : denrées alimentaires 524 tonnes : papier
(WC, Sopalin...)
95 tonnes

: matériel agricole 226 tonnes :


: denrées diverses 146 tonnes :


: gaz domestique 201 tonnes :


: fioul industriel 223 000 litres :


: aide humanitaire 451 tonnes :


:

:

23 mars : denrées alimentaires 419 tonnes : fleurs 324 000

: matériel agricole 157 tonnes :


: denrées diverses 2,006 tonnes :


: gaz domestique 202 tonnes :


: fioul industriel 223 000 litres :


: aide humanitaire 471 tonnes :

Al-Mentar (Karni)

Ouvert le 18 mars pour l’entrée de 2 535 tonnes de céréales et 1 910 tonnes d’aliments pour animaux et le 22 pour 2 067 tonnes de céréales et 1 599 tonnes d’aliments pour animaux.

Beit Hanoun (Erez)

Date :
:
Patients :
:
Accompagn. :
:
Arabes
d’Israël
:
:
Diplomates :
:
Presse :
:
Internat. :
:
Gazaouis :
:
Commerç.
17 mars : 31 : 31 : 1 : 2 : 0 : 23 : 3 : 6
18 mars : 44 : 45 : 6 : 8 : 8 : 70 : 14 : 4
19 mars : 2 : 2 : 0 : 5 : 6 : 6 : 0 : 0
20 mars : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0
21 mars : 37 : 36 : 1 : 0 : 2 : 11 : 0 : 0
22 mars : 35 : 32 : 2 : 0 : 6 : 21 : 1 : 5
23 mars : 44 : 45 : 2 : 7 : 4 : 32 : 0 : 2


Cisjordanie

Toute la Cisjordanie est maintenue sous le siège israélien. Cette semaine, des restrictions supplémentaires ont même été décidées contre les Palestiniens.

Jérusalem : des milliers de civils palestiniens, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, ne peuvent toujours entrer dans la cité. Les FOI ont disposé de nombreux check-points autour et dans la ville. La liberté de déplacement est bafouée de façon plus sévère encore les vendredis, jours de prière, pour empêcher les Palestiniens de se rendre à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville, pour prier. Jeudi 18 mars, dans la soirée, les FOI commencent d’imposer des restrictions accrues aux déplacements palestiniens dans la vieille ville. Selon des témoins, des centaines de policiers des frontières avaient posé des check-points aux entrées de la vieille ville, dans toutes les rues à l’intérieur de la vieille ville et dans celles à proximité. Le vendredi matin, 19 mars, les Palestiniens de moins de 50 ans sont interdits d’entrée à la mosquée. Samedi matin, 20 mars, les FOI bouclent un barrage installé à l’entrée du camp de réfugiés de Shu’fat, au nord-est de Jérusalem.

Ramallah : les FOI y imposent les mêmes restrictions. Les soldats postés sur les check-points de Jaba’ et de Qalandya, au sud-est de Ramallah, imposent des restrictions supplémentaires et des contrôles prolongés aux civils palestiniens. Des barrages flottants sont posés sur les routes pour bloquer les véhicules palestiniens et les fouiller. Vers 11 h le jeudi 18 mars, les FOI montent un check-point près du village d’‘Attara, au nord de Ramallah. Vers 13 h, dimanche 21 mars, idem près du village de Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah.

Naplouse : samedi matin, 20 mars, les troupes stationnées au check-point de Za’tara, au sud de Naplouse, imposent des restrictions renforcées et idem, le dimanche matin, 21 mars, sur le barrage d’Huwarra.

Hébron : vendredi matin, 19 mars, la présence de l’armée d’occupation est renforcée à proximité de la mosquée Ibrahimi et de la vieille ville, dans le sud et le centre d’Hébron. L’armée pénètre dans plusieurs maisons et les transforme en postes militaires temporaires. Vers 9 h 30, le samedi 20, les FOI pourchassent des agriculteurs palestiniens qui sont accompagnés d’internationaux et de militants israéliens pour les empêcher de se rendre sur des terres agricoles situées au nord du village de Safa, au nord d’Hébron, prétendant que la zone est une zone militaire fermée. Les troupes israéliennes interpellent 3 militants israéliens, et un international, et les gardent pendant plusieurs heures. Vers 7 h, le lundi 22 mars, l’armée monte un autre check-point au carrefour Dura/al-Majd, au sud d’Hébron, où elle arrête et fouille tous les véhicules palestiniens.

Arrestations sur les check-points militaires

- Vendredi soir, 19 mars, les troupes israéliennes arrêtent Bilal Mohammed Shawabka, 14 ans, du camp de réfugiés d’al-Fawar, au sud d’Hébron, alors qu’il se trouve à proximité de la colonie Beit Hajai.

- Samedi 20 mars, vers 13 h, l’armée postée près du mur d’annexion au sud-ouest du village de Beit ‘Awa, au sud-ouest d’Hébron, arrête 4 agriculteurs palestiniens, qui se trouvent sur leurs terres, près du mur :

- Isma’il Mohammed al-Swaiti, 55 ans,
- Mohammed Zaidan al-Swaiti, 35 ans,
- Fawaz Faisail al-Swaiti, 22 ans, et
- Mansour Faisal al-Swaiti, 26 ans.

- Samedi soir, 20 mars, les troupes israéliennes sur le check-point à l’entrée du camp de réfugiés de Shu’fat, au nord-est de Jérusalem, arrêtent Ibtissam Mustafa Abu Dayah, 42 ans.


4 - Activités de colonisation et agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens

Israël poursuit sa colonisation des TPO en violation du droit international humanitaire, et les colons leurs agressions.

- Jeudi 18 mars, la municipalité israélienne de Jérusalem approuve un projet de construction pour le quartier jérusalémite de Sheikh Jarrah. Selon la radio israélienne, les autorisations sont publiées pour la construction de 20 unités de logement pour les colons.

- Le même jour, des colons de la colonie Ellli arrachent 25 oliviers appartenant à Mohammad Jaber, Ahmed Jaber et ‘Abdoul ‘Aziz Mardawi, dans le village de Qaryout, au sud-est de Naplouse.

- Le vendredi 19, vers 21 h, des colons de Beit ‘Ain, au nord d’Hébron, tentent de mettre le feu à des zones boisées dans le village de SAfa. Un certain nombre d’arbres brûlent, mais les habitants du secteur finissent par circonscrire l’incendie.

- Dimanche 21 mars, le quotidien israélien Ha’aretz rapporte que les FOI ont annoncé un projet de saisie de 49,2 dunums de terres (4,9 hectares) dans la ville de Bitounia, à l’ouest de Ramallah, pour implanter de nouvelles installations de sécurité sur la route n° 443, avant son ouverture aux mouvements palestiniens, dans deux mois et demi. Le projet des FOI est d’établir un check-point au passage d’Ofeer, à l’ouest de Ramallah, les véhicules palestiniens auront l’autorisation de circuler sur la route 443 entre le check-point Macavim et ce nouveau check-point, comme stipulé par la décision de la Haute Cour israélienne.

- Mardi 23 mars, des colons de Elli, Shilo, et Ma’ale Levoni, attaquent des fermiers palestiniens dans le village de Senjel, au nord de Ramallah, et les empêchent de travailler leurs terres. Les colons leur lancent des pierres et tentent de s’emparer de leurs tracteurs. Les FOI arrivent sur les lieux et ferment la zone au public.


(JPG) Document public

Pour plus d’informations, veuillez consulter notre site : http://www.pchrgaza.org ou contacter le bureau du PCHR à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org ou par téléphone, au : +972 (0)8 282 4776 - 282 5893.

Rapport hebdomadaire pour la période du 18 au 24 mars 2010 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie, JPP.