30 novembre 2014

Some Recent significant BDS developments :
- Block the Boat mobilisations across North America and in Oakland, California in particular that have succeeded in blocking many ships from the Israeli company Zim Integrated Shipping Services from docking at ports.
- The student government at the University of California at Los Angeles recently became the sixth of nine undergraduate campuses in the University of California system within the last two years to pass a resolution calling for divestment from firms that profit from the Israeli occupation, just the latest in a long line of recent campus successes in North America as support for Palestine becomes a key issue for progressive student movements everywhere.
- The government of Kuwait announced that it is to boycott 50 companies over their role in Israeli violations of international law following pressure from Kuwaiti campaigners and the BNC.
-The Israeli air force was excluded from military exercises taking place in Italy following a high profile campaign.
- More than 300 European organisations, including some of Europe’s largest trade unions, political parties and NGOs, have called on the EU to suspend the EU-Israel Association Agreement, the deal that allows Israel preferential access to EU markets and funding programs.
- British security giant G4S has recently lost out on contracts with the Irish government and with the Durham, North Carolina municipality in the US following campaigns opposing its deep involvement in Israel’s prison system. G4S has sought to distance itself from Israel’s prison system in recent months, even suggesting it may pull out from the system in 2017.

29 novembre 2014

Le prisonnier X, une histoire australienne du Mossad

L'agent du Mossad Ben Zygier. D.R.
 
 
Savez-vous que l'Australie autorise ses citoyens à changer quatre fois par an leur nom sur leur passeport, ce qui leur permet de créer à chaque fois une nouvelle identité et un nouveau passeport ? Le cas de l’agent du Mossad Ben Zygier, assassiné dans les geôles israéliennes, nous renseigne sur le degré de délabrement du système australien et constitue un fait inédit dans l’histoire de l’identification des ressortissants d’un pays. Zygier a été recruté par le Mossad et grâce à ses quatre passeports australiens, chacun portant un nom différent (Ben Zygier, Ben Allen, Ben Alon, Benjamin Burrows), il a pu espionner pour le compte du Mossad. L'affaire Zygier met à jour un énorme scandale : l'utilisation par le Mossad de passeports australiens renouvelables sous des noms différents, ce qui lui permet d’accomplir des assassinats et autres basses besognes avec la complicité de Juifs possédant la double nationalité australienne et israélienne. Selon la presse australienne, Zygier s'apprêtait à révéler les abus et autres opérations mafieuses du Mossad dans l’utilisation de ces passeports pour ses agents.  C’est ce qui l’a tué.
Depuis ces révélations, les détenteurs de passeports australiens, surtout ceux qui visitent des pays ennemis d'Israël (Syrie, Liban, Iran…) sont des suspects potentiels. Les changements de noms sur les passeports de Zygier ne sont pas passés inaperçus des services de renseignements australiens (ASIO) qui l'avaient questionné notamment sur ses activités dans des pays comme le Liban et l'Iran où il a pu séjourner grâce à ses multiples passeports. L'ASIO suspectait Zygier d'espionner pour le compte du Mossad de même que trois autres Juifs australiens binationaux qui avaient émigré en Israël pendant la dernière décennie. Ces derniers étaient également retournés en Australie pour changer leurs noms sur leurs passeports et ainsi en obtenir de nouveaux. D’après The Sydney Morning Herald et autres médias, l'ASIO suspectait Zygier de vouloir révéler des informations sur les modes opératoires du Mossad, notamment sur l'utilisation de passeports étrangers comme ceux d'Australie, soit au gouvernement australien soit aux médias, avant qu'il ne soit kidnappé et ramené manu militari en Israël, emprisonné et liquidé quelques mois plus tard. Selon un officier des renseignements australiens dont les paroles ont été reprises par Fairfax Media, Mr Zygier " pourrait avoir été sur le point de faire des révélations mais il n'en a jamais eu la possibilité".
Huit jours après la révélation par la police de Dubaï que des agents du Mossad suspectés d'avoir assassiné un responsable du Hamas avaient utilisé des passeports australiens, le Mossad a informé l'ASIO de l'arrestation de Zygier sans fournir les détails des charges portées contre lui. A l'époque, les relations entre l'Australie et Israël étaient très tendues à cause de cette utilisation de passeports australiens pour l'assassinat d'un des commandants du Hamas, Mahmoud al-Mabhouh, à Dubaï. Le responsable du bureau de liaison de l'ASIO à Tel Aviv avait été prévenu de l'emprisonnement de Zygier par le Shin Bet. L'agent a pu être victime d'un règlement de compte entre les services de renseignements australiens et le Mossad, car l'Australie furieuse de l'utilisation frauduleuse de ses passeports par les tueurs du Mossad avait expulsé en Mai 2010 le conseiller de l'ambassade israélienne Eli Elkoubi qui était également officier du Mossad à l'étranger. Tel Aviv s'était plaint que le nom et la fonction d'Elkoubi au sein du Mossad aient été dévoilés et publiés dans le journal Canberra Times. Autrement dit, l'Australie avait décidé de griller l'un des hauts officiers du Mossad.
Ben Zygier a changé de nom et de passeport à trois reprises. Parmi les trois autres Australiens devenus également Israéliens et sous surveillance de l'ASIO, l'un avait changé d'identité également trois foi, et les autres à deux reprises, tous optant pour des noms à consonance anglo-australienne au lieu de juive européenne. A l'évidence, cela leur permettait de ne pas être suspectés et refoulés dans des pays arabes et ou musulmans, Dans chacun des cas, ces hommes avaient utilisé leurs nouveaux passeports pour se rendre en Iran, en Syrie, au Liban, soit des pays qui ne reconnaissent pas Israël ou refusent l'entrée à quiconque présente un passeport portant un tampon de séjour en Israël.
L'agence australienne Fairfax Media qui a suivi de près toutes ces affaires de passeports, avait enquêté sur ces hommes et sur leurs liens avec une société européenne qui vendait du matériel électronique en Iran et qui servait de couverture pour les activités d'espionnage du Mossad. Ce qui a fait dire aux médias israéliens que l'Iran allait pouvoir désormais remonter la filière et démasquer les espions. Toujours selon l'agence, Zygier était entré en Australie en 2009 sous prétexte d'obtenir un MBA à l'université Monash et avait noué relation avec un groupe d'étudiants d'Arabie Saoudite et d'Iran sur le campus universitaire Caulfield. Idem pour les trois autres binationaux évoqués ci-dessus qui travaillaient aussi pour le Mossad. Un officier des renseignements israéliens avait déclaré à Fairfax en 2010, lors de l'affaire de Dubaï, qu’il est notoire que le Mossad contacte des Juifs venus s'installer en Israël afin qu'ils l'aident en lui confiant leurs passeports. "Leurs noms sont utilisés plus tard mais les personnes elles-mêmes ne sont pas impliquées" avait t-il expliqué. Ce n’était pas le cas de Zygier qui était sous surveillance de l'ASIO depuis au moins six mois avant l'assassinat de Dubaï.
Selon la TV australienne ABC, Zygier aurait fourni des informations à l'ASIO sur différents plans du Mossad, dont une importante opération en Italie. C'est probablement pour avoir été "retourné" par l'ASIO que le Mossad a "suicidé" Zygier en 2010 et que l'Australie, soutien inconditionnel au régime sioniste, n'a rien fait pour le sortir de prison. Par ailleurs, le site du CRIF, affichait que " L’Allemagne a proposé ses services consulaires aux ressortissants israéliens qui se heurteraient à des difficultés dans les pays avec lesquels Israël n’a pas de relations diplomatiques". Est-ce à dire que l'Allemagne serait prête à fournir une couverture diplomatique aux "ressortissants israéliens" agents du Mossad qui ne disposent pas d'une double nationalité, comme c'était le cas de Ben Zygier et d'autres ?
Dans une interview avec la chaîne australienne ABC, l’ancien ministre des Affaires étrangères australien Alexandre Downer a déclaré à l'époque que "Ben Zygier aurait commis un acte qui lui aurait valu une telle  peine", notant qu "il avait dans le temps (dans les années 2005-2007) dévoilé l’utilisation par le Mossad de passeports australiens vrai et faux et qu'Israël avait reçu des avertissements à cet égard ". Toujours selon ABC, "Ben Zygier avait coopéré avec l'intelligence australienne et fourni des détails sur les opérations du Mossad, notamment une opération de grande envergure en Italie qui se préparait depuis des années ".
La famille de Ben Zygier avait rompu le silence en contactant le correspondant du quotidien israélien  le Yediot Ahronot pour dire "qu’elle exige qu’Israël révèle toute la vérité et qu’elle attendait la publication des résultats de la commission d'enquête israélienne avec impatience". Le ministre de la sécurité intérieure israélien Yitzhak Aharonovitch avait alors assuré "qu’aucun prisonnier X, c'est-à-dire détenu sous un faux nom, n'est actuellement emprisonné en Israël". "Il n'y a pas de détenus anonymes en Israël" avait affirmé le ministre dont les propos avaient été diffusés par la radio publique israélienne. D’après lui, "il y a une supervision appropriée (sur les prisons), la loi est respectée, il y a également un grand souci pour la sécurité de l'Etat d'Israël qui mène parfois des actions secrètes pour se protéger". Le quotidien Maariv, citant des responsables des services pénitentiaires, a affirmé pour sa part que Ben Zygier se serait pendu à l'aide de draps dans les toilettes de sa cellule qui n'était pas équipée de caméras, précisant que les services pénitentiaires n'ont pas été informés d'éventuelles "tendances suicidaires" du détenu. M. Aharonovitch, chargé des services pénitentiaires, avait réaffirmé que le rapport sur le décès de Ben Zygier rédigé par une juge avait conclu à son suicide. "Il est possible que ce rapport soit rendu public prochainement dans sa totalité ou partiellement", avait ajouté le ministre. Notons par ailleurs que le même ministre, après avoir déclaré qu’il n’y avait pas prisonnier X dans les prisons israéliennes, s'était contredit avec brio en affirmant que Ben Zygier avait accepté d'être détenu sous un faux nom afin de protéger la sécurité nationale et sa famille. Il avait également consenti à l'ordre d'interdiction de publication sur son affaire, qui a été ensuite confirmé par l'ancienne présidente de la Cour suprême israélienne Dorit Beinish. Rappelons que les médias israéliens avaient auparavant révélé que Ben Zygier n'était pas le seul détenu X en « Israël » !
Au vu des conséquences de ce scandale gigantesque, peut-on se targuer d'une quelconque politique de coordination de la lutte antiterroriste à travers le monde, sachant que certains Etats offrent des passeports à volonté à leurs citoyens ? L’Australie nous démontre les défaillances de son système et son impact néfaste sur la sécurité mondiale. Nous devons attirer l’attention des autorités algériennes sur ce précédent dangereux pour notre sécurité tout en sachant que notre pays ne reconnaît pas l’Etat d’Israël et on se demande si nous n’avons pas déjà été ciblés par cette grande opération du Mossad. Nous n’arrêterons jamais de réclamer une vigilance implacable, notamment sur l’utilisation des passeports australiens à des fins de déstabilisation des Etats et l’Algérie devrait contrôler rigoureusement dans ses points d’accès au territoire, tout individu porteur d’un passeport australien pouvant s'avérer être un agent du Mossad. Comme dit le proverbe australien: Le repas de l'un est poison pour l'autre.

Mohsen Abdelmoumen

Taoues, la complice de Fernand Iveton


Faits historiques : Raymonde Peschard dite Taoues, ou l’histoire d’une battante

Le 26 novembre 1957, à 4h du matin, un important contingent de l’armée française a été déployé au nord-ouest de Medjana, dans la région de Bordj Bou Arréridj. Les services de renseignements français avaient reçu des informations sur le passage d’un groupe de personnes escortées par des hommes armés, qui ne sauraient être que des membres de l’ALN.
L’opération, menée par le Lieutenant-colonel Fagalbe, commandant le quartier nord du secteur Hodna ouest, s’est soldée par un accrochage vers 10h avec le groupe en question, au lieu-dit Draa Errih, dans le djebel Tafartas, dans l’actuelle wilaya de Bordj Bou Arréridj. Le groupe qui venait de la wilaya III, traversait la région à destination de la Tunisie. Les échanges de tirs qui ont duré une bonne demi-heure ont fait trois morts et 9 prisonniers. Parmi les victimes, on a identifié le corps du Docteur Belhocine, étudiant et Si Arezki Oukmalou, commissaire politique du FLN dans la wilaya III, ainsi que le corps d’une femme en tenue militaire morte les armes à la main. Un fait qui a surpris les militaires français.
Mais c’est l’identification de ce corps qui les surprendra encore, car il s’agissait bel et bien de la militante communiste Raymonde Peschard, recherchée depuis plusieurs mois, après avoir rejoint les rangs du FLN, surtout qu’elle est suspectée d’être la complice de Fernand Iveton, accusé d’avoir planifié l’attentat manqué qui a ciblé l’usine à gaz du Hamma à Alger. Selon la Dépêche de Constantine du 29 novembre 1957, la nouvelle de sa mort a été tenue secrète jusqu’à son identification officielle par les experts grâce à ses empreintes digitales.
Tous les médias coloniaux de l’époque ont consacré de longs articles à ce qui a été considéré comme une grande opération de l’armée française au vu du parcours atypique de Raymonde Peschard. Bien qu’elle soit née dans le quartier de Saint-Eugène à Alger, le 15 septembre 1927, Raymonde Peschard a longtemps vécu à Constantine.
Une ville qui l’a adoptée et où elle avait travaillé comme assistante sociale à la société Electricité et gaz d’Algérie (EGA, actuelle Sonelgaz), dont le siège se trouve toujours dans le quartier du Coudiat. Militante des jeunesses communistes puis du parti communiste algérien dans les années 1940, elle a rejoint les rangs du FLN en 1956, avec Fernand Iveton. Après l’arrestation de ce dernier, elle monte en avril 1957 au maquis dans la wilaya III, englobant la région de la Kabylie où elle sera connue sous le nom de Taoues.
Dans son livre «Avoir 20 ans dans les maquis» (Editions Casbah 2005), Djoudi Attoumi écrit à la page 142 : «Blessée et capturée, elle ne pouvait supporter de voir ses frères, le docteur Belhocine et Oukmalou Arezki, achevés sauvagement. Devant les corps allongés de ses frères de combat, et malgré ses blessures, Raymonde trouvera le courage de déverser sur les soldats un flot d’injures, les traitant de sauvages, de barbares et de nazis (…). Un officier lui logera alors une balle dans la tête…».
En hommage à cette femme courageuse, une rue a été baptisée en son nom dans le quartier du Coudiat à Constantine. Dans cette rue se trouve encore le siège de l’ex-EGA où elle avait travaillé, et qui deviendra celui de la direction régionale de la société de distribution de l’électricité et du gaz (SDE) filiale de Sonelgaz.

Cela s’est passé un 25 novembre 1956, Fernand Iveton est condamné à mort


fernanMilitant du Parti communiste algérien (PCA), Fernand Iveton est condamné à mort par la justice coloniale française le 25 novembre 1956 pour avoir rejoint la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie.

Adhérant à la Jeunesses Communistes Algérienne en 1943, Fernand Iveton milite aux côtés d’Henri Maillot et d’Ahmed Akkache, puis à l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne et dans plusieurs syndicats. En 1955, il rejoint les groupes armés des Combattants de la Libération au côté de Abdelkader Guerroudj, Félix Collosi, Mohamed Hachelaf, Yahia Briki, Georges Accampora…
Et suite à l’accord FLN-PCA, lorsque les Combattants de la Libération sont intégrés dans l’ALN-FLN, Fernand fait partie du commando du Grand Alger et participe à plusieurs actions, dont des sabotages de wagons au niveau du port et l’incendie des Bouchonneries Internationales.
C’est dans ces dispositions qu’en octobre 1956, Fernand propose (ou se voit confier, selon deux sources différentes), de poser une bombe à l’usine à gaz du Hamma où il travaille. Son objectif est de provoquer une panne électrique dans la ville, c’est dans ce sens et pour éviter qu’il y ait mort d’homme qu’il insiste pour que l’explosion soit réglée après le départ des ouvriers, à 19h30.Un contact est désigné pour lui remettre l’engin explosif, il s’agit de la militante Jacqueline Guerroudj, épouse d’Abdelkader Guerroudj.
Le mercredi 14 novembre 1956, Jacqueline transporte deux bombes fabriquées par Abderrahmane Taleb et Daniel Timsit, mais Fernand n’en prend qu’une, certainement pour éviter d’être remarqué. A 14 heures, il dépose l’engin dans le placard d’un local désaffecté de l’usine. Mais un contremaitre le voit entrer dans la local avec un sac et en ressortir sans et court prévenir son responsable. Ce dernier va inspecter les lieux et entendant la minuterie comprend qu’il s’agit d’une bombe. La police est alertée et Fernand Iveton est arrêté vers 16h30. L’engin est désamorcé.
Quant à Fernand, du mercredi 14 au samedi 17 novembre, il subit les pires tortures au commissariat central d’Alger. La police tente de lui faire avouer les noms de ses complices, d’autant qu’on a retrouvé sur lui un bout de papier où il est noté des précisions sur l’heure de l’explosion des deux bombes. Le message est rédigé par Taleb Abderrahmane, mais Fernand ignore les noms de ses complices. Et face au supplice qu’il subit, il finit par craquer et donner deux noms de son groupe, sachant que les militants devaient automatiquement prendre la fuite lors de l’arrestation de l’un des leurs.
Le 25 novembre suivant, Fernand Iveton se retrouve au tribunal pour être jugé. L’assistance est chargée à block et des cris de haine et de mort s’élèvent dans la salle. Lors de cette parodie de procès, le militant est condamné à mort pour «tentative de destruction d’édifice à l’aide d’explosifs ».
Le 3 décembre, le pourvoi d’Iveton devant le tribunal de cassation militaire est rejeté. Et le 10 féverier 1957, c’est au tour de son recours en grâce d’être refusé par le président de la République, René Coty, avec l’accord du garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand, ainsi que du chef du gouvernement socialiste, Guy Mollet.
Fernand Iveton est guillotiné le 11 février 1957, dans la cour de la prison de Barberousse, à Alger. Deux autres militants son également exécutés : Mohamed Lakhnèche, dit « Ali Chaflala », et Mohamed Ouennouri, dit « P’tit Maroc ». « Ils marchent courageusement au supplice. Les 3 hommes s’embrassent et clament « Vive l’Algérie libre ! » au pied de la guillotine tandis que, de la prison tout entière, s’élève un grand cri de solidarité, de colère, d’espérance. Les détenus politiques pleurent, entonnent des chants patriotiques, ébranlent de leurs poings les portes des cellules. » (*)
Fernand Iveton est le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la guerre d’Algérie. Il devait servir d’exemple.
Deux phrases pleines de sens seront retenues de Fernand qui se sentait entièrement algérien. La première extraite de sa dernière lettre à son avocat Me José Nordmann : « Pour moi, seuls la lutte de notre peuple et l’appui désintéressé du peuple Français sont les gages de notre libération. »
La seconde est celle qu’il dira avant son exécution, elle est rapportée par son autre avocat comis d’office Me Albert Smadja (*) : « La vie d’un homme, la mienne, compte peu. Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir. Et l’Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l’amitié entre Français et Algériens se ressoudera. »
Synthèse Z.M.
Sources :
  1. « La guerre d’Algérie » tome 2, ouvrage sous la direction d’Henri Alleg).
  2. Mustapha Boutadjine, « Biographie de Fernand Iveton » sur www.alger-republicain.com
  3. (*) Récit de maître Albert Smadja, commis d’office pour assister Lakhnèche, et Ouennouri dans leurs derniers moments, dans Fernand Iveton, guillotiné pour l’exemple, documentaire de Daniel Edinger, série Aléas, France 3, le 20 avril 2004

28 novembre 2014








Cela s’est passé un 26 novembre 1830 : Premier massacre de civils, commis par l’armée française à Blida
nov 26, 2014
Blida fut le théâtre du premier massacre de civils, commis par l’armée française, à peine plus de quatre mois après la prise d’Alger. C’était un triste 26 novembre 1830.

Alger en Novembre 1830
En ce mois de novembre 1830, les environs d’Alger baignent dans l’anarchie. Arrivé le premier septembre, le général Clauzel, trouve 36 mille hommes retranchés dans la ville assiégées par les tribus de la Mitidja de plus en plus menaçantes(1). Le bey du Titeri, Mostapha Boumezrag qui avait fait allégeance dans une grande cérémonie à Alger, le 15 juillet, s’est retourné contre ses nouveaux alliés, et ses hommes menés par son fils, menacent les avant-postes et interceptent les convois de ravitaillement de la ville. Très rapidement, le nouveau commandant en chef s’attèle à réorganiser l’armée et l’administration(2). Militairement, il commence par « sécuriser » les faubourgs d’Alger en organisant des patrouilles régulières. Le 15 novembre, il décide la destitution de Boumezrag et son remplacement par Mustapha Ben El Hadj Omar, et commence les préparatifs pour marcher sur Médéa.
Le but de cette campagne militaire était double : d’une part, regonfler le moral des troupes et laver l’affront de la désastreuse première expédition de Blida, menée par de Bourmont(3) ; d’autre part, le général en chef, « coloniste »(4) convaincu, voulait couper court aux espoirs des notables algérois nés de la révolution de juillet(5), en donnant un nouveau souffle à la conquête.

« Cette boucherie dura si longtemps… »
Le 17 novembre, Clauzel sort donc à la tête de 10 000 hommes dans une expédition punitive contre Boumezrag. Ralentie par un orage, l’armée coloniale bivouaque à Boufarik et le 18, en fin de matinée, elle est aux portes de Blida. Harcelée par les hommes de Ben Zaamoum, le chef de la très puissante tribu kabyle des Flissa, Clauzel donne l’ordre de détruire et d’incendier la campagne, alors qu’en ville, tous les hommes pris les armes à la main sont exécutés.
« En ville on fusillait, presque sous les yeux du général en chef, tout ce qui était pris les armes à la main. Cette boucherie, présidée par le grand prévôt, dura si longtemps qu’à la fin, les soldats ne s’y prêtaient plus qu’avec une répugnance visible », raconte Eugène Pélissier de Reynaud(6).
Après ces exactions, Clauzel envoya un émissaire demander aux hommes, femmes et enfants qui se sont réfugiés dans les gorges de l’Atlas, de revenir à leurs demeures. La plupart acceptèrent pour leur plus grand malheur.
Le 21 novembre, l’armée reprend sa marche vers Médéa, en laissant une garnison de 600 hommes à Blida.
Le 26 novembre, les hommes de Ben Zaamoum attaquent la garnison de Blida et lui imposent un combat de rue acharné. Retranchés sous la voute de la porte d’Alger (Bab Edzaïr), les soldats français se retirent dans le désordre. Ces militaires ne doivent leur salut qu’à un malentendu. Croyant au retour de l’armée de Médéa, les hommes de Ben Zaamoum se dispersent(7).
Après le départ des Flissa, le colonel Rullière, frustré par l’attaque, ordonne la mise à sac de la ville.
Le 27 novembre, de retour de Médéa où il a procédé à l’installation de Ben Omar après la reddition du bey du Titteri, Clauzel trouve la ville de Blida entièrement saccagée. « Blida, écrit Pélissier de Reynaud, était encombrée de cadavres, dont des vieillards, des femmes, des enfants autochtones et des Juifs, des gens tout à fait inoffensifs. Très peu paraissaient avoir appartenu à des gens qui eussent eu la volonté ou le pouvoir de se défendre. Après un si grand carnage, on ne trouva point d’armes sur les vaincus »(8). Hamdane Khodja parle d’un massacre épouvantable où rien ne fut épargné, « on cite des enfants à la mamelle coupée en deux, raconte-il, le pillage a été exercé partout ; on n’a même pas épargné les algérois qui s’étaient retirés dans cette ville pour fuir l’oppression du gouvernement français »(9).
Après cet épisode, l’armée française se retire de la ville, non sans emporter des dizaines de manuscrits anciens volés de la grande mosquée de Blida. Ces manuscrits seront vendus aux enchères le 28 mai 1968 à l’hôtel Drouot. (10)
Devoir de mémoire
Le 26 novembre 1830 n’est qu’un épisode parmi tant d’autres que l’école a oublié de nous apprendre et qui a sombré dans notre amnésie collective.
En 2012, l’Algérie célébrait le cinquantenaire de son indépendance. Les travaux qui nous ont été présentés, à cette occasion, se sont pour la plupart focalisés sur la Guerre d’Indépendance, omettant ainsi le fait que cette grande révolution était l’aboutissement de plus d’un siècle de lutte contre un système colonial abject et dont les séquelles sont encore visibles dans notre société. Or, à notre avis, il est primordial que les nouvelles générations connaissent leur histoire dans sa continuité ; l’histoire d’un peuple qui n’a jamais cessé de résister pendant 132 ans ; l’histoire de générations d’Algériens qui sont nés et sont morts sous la colonisation française, et pour qui l’Algérie indépendante était un rêve quasi impossible.
Nazim Souissi et Zineb Merzouk

Extrait du commentaire du film documentaire Merci pour la civilisation !
Récit des premières années de la colonisation (1830-1834)
(Coécrit par Nazim Souissi et Zineb Merzouk. Réalisé par Nazim Souissi)


(1) Le 23 juillet, les tribus de l’algérois se réunissent à Tamenfoust et décident de s’unir pour faire la guerre à l’occupant.
(2) Presque tous les jours, la nouvelle autorité affichait à la population des arrêtés dont quelques uns vont bouleverser leur vie et pour longtemps : rattachement des biens waqf au Domaine, destruction des bazars de la basse Casbah…
(3) Le 23 juillet 1830, une formation militaire, sous le commandement de De Bourmont, sort en reconnaissance dans la Mitidja. Cette expédition finira par la débandade des soldats français, suite aux attaques répétées des tribus de la région.
(4) Coloniste selon la terminologie de l’époque
(5) La révolution de juillet a eu un large écho partout en Europe, appuyant avec force l’émancipation des peuples notamment en Grèce et en Belgique.
(6) Eugène Pélissier de Reynaud, Les Annales Algériennes, Tome I (édition de 1836), page 156.
(7) Dans la confusion, le muezzin de la mosquée principale les induit en erreur en signalant le retour de l’armée de Médéa.
(8) Eugène Pélissier de Reynaud, Les Annales Algériennes, Tome I (édition de 1836), page 166
(9) Hamdane Khodja, Le Miroir, page 211 (édition Sindbad)
(10)Cité par Michel Habart, préface de La vie d’Abdelkader, de Charles-Henry Churchill (édition ANEP), page 10.


27 novembre 2014

Par | juillet 8, 2014 11:59
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La veuve d’Ali Mécili, ancien opposant algérien assassiné en 1987, a publié une lettre ouverte dans laquelle elle interpelle la Garde des Sceaux française, Christiane Taubira. Annie Mécili redoute que le dossier relatif à l’assassinat de son mari ne soit refermé par la justice française, alors même que justice n’a pas été rendue.
Affaire Mécili : madame Taubira, que les crimes politiques ne restent pas impunis
De 1987 à 2014, d’Ali Mécili aux moines de Tibéhirine, il faut se rendre à l’évidence : la mauvaise volonté des autorités algériennes perdure. Fin mai, le voyage du juge Marc Trévidic à Alger, dans le cadre de sa mission d’expertise sur l’assassinat des moines français de Tibéhirine, a de nouveau été reporté sans explication de la part des autorités algériennes. Cela m’a interpellée.
Je reviens rapidement sur l’affaire Mécili : mon mari, l’avocat Ali Mécili – français et algérien à la fois, il s’appelait aussi André – a été assassiné le 7 avril 1987 à Paris sur ordre du pouvoir algérien. Il a combattu, avec Hocine Ait Ahmed, pour le respect des droits de l’homme et l’instauration de la démocratie en Algérie. Il en est mort.
27 ans après, nous réclamons justice
Très vite, le pacte du silence conclu entre Paris et Alger a conduit au renvoi en Algérie de l’assassin présumé, interpellé dès le 10 juin 1987 et expulsé en urgence absolue sur décision du ministre délégué à la Sécurité de l’époque, Robert Pandraud. Le principal suspect ayant ainsi été soustrait à la justice française au nom de la raison d’Etat, nous en sommes encore, 27 ans après, à réclamer justice.
Le juge d’instruction n’a jamais pu obtenir la coopération judiciaire de l’Algérie, tout comme, jusqu’ici, le juge Trévidic. Lors de la commémoration, le 30 mars 2007, du 50e anniversaire de l’assassinat de maître Ali Boumendjel pendant « la bataille d’Alger », Hocine Aït-Ahmed et moi vous avions entretenue de l’affaire Mécili et vous nous aviez écoutés avec beaucoup d’intérêt.
Désormais, il y a urgence : le nouveau juge d’instruction en charge de cette affaire nous a avisés que l’information lui paraissait terminée et qu’à l’issue des délais prévus, l’ordonnance de règlement pourrait être rendue. Comment peut-on l’envisager dans un dossier aussi complexe montrant clairement l’implication des services de sécurité algériens ?
À la suite des révélations de deux anciens responsables de ces services spéciaux, la justice s’est remise en marche : deux mandats d’arrêt internationaux  ont été délivrés  par le juge d’instruction en décembre 2007. Et l’on voudrait aujourd’hui clore le dossier, comme si on reconnaissait à un Etat étranger le droit de paralyser l’action judiciaire en France alors qu’il faudrait justement ne jamais cesser d’en exiger des réponses.
L’annonce par Laurent Fabius, de retour d’Alger, que le juge Trevidic pourrait enfin être autorisé à se rendre en Algérie atteste d’ailleurs d’une nécessité, d’une obligation de ne jamais renoncer.
Les pistes demeurent nombreuses
“Mes enfants et moi, citoyens français victimes d’un crime d’Etat, risquons, si ce dossier est clos, de devenir des exclus du dispositif judiciaire, comme si le temps permettait d’effacer un assassinat et d’absoudre des tueurs. L’affaire Ben Barka, bien plus ancienne puisqu’elle remonte à 1965, n’a pas fait l’objet d’un tel traitement.
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Madame la garde des Sceaux, je m’adresse à vous non pour que vous interveniez sur la décision d’un juge dont l’indépendance est au fondement de notre démocratie, mais pour qu’une loi vienne rendre impossible la clôture d’un tel dossier de crime politique. Qui plus est s’agissant d’une affaire où les personnes à entendre, à commencer par le tueur présumé de mon mari, et les pistes à exploiter demeurent nombreuses.
Il me semble que l’édification de la justice du XXIe siècle que vous avez appelée de vos vœux, lors du lancement d’un débat national, au palais de l’Unesco en janvier dernier, aurait tout à y gagner et les citoyens aussi. Vous aviez  affirmé : « Il est important pour nous de faire en sorte que cette justice [...] force le respect parce qu’elle donne à voir la force de la loi. Nous la voulons donc de qualité, nous la voulons juste, nous la voulons comprise et acceptée, nous la voulons bien exécutée. »
Votre déclaration m’a confortée dans mon espoir de voir un jour justice rendue à Ali Mécili.”
Chronologie d’une affaire d’État
Ali André Mécili, homme politique et avocat franco-algérien, a été assassiné le 7 avril 1987 à Paris. Engagé dans la guerre de libération puis membre fondateur du Front des forces solidaires (FFS), Mécili s’exile en France en 1966. Il n’abandonne pas pour autant son combat politique, et devient, depuis l’autre rive de la Méditerranée, l’un des piliers de l’opposition algérienne, aux côtés de Hocine Aït Ahmed.
Le 7 avril 1987, il est assassiné de trois balles dans la tête devant son immeuble parisien. C’est le début de ce qu’on appellera ensuite l’affaire Mécili.
Dès le 10 avril, une instruction judiciaire est ouverte. 2 mois après, un premier suspect, Abdelmalek Amellou, est placé en garde à vue. Mais Amellou n’est pas inculpé. Il est expulsé en Algérie dès sa sortie de garde à vue. Une décision que dénonce encore aujourd’hui la veuve d’Ali Mécili, puisque plusieurs preuves semblent attester de l’implication d’Amellou dans cette affaire.
En novembre 1992, le procureur de la République à Paris requiert un non-lieu, prononcé quelques jours plus tard par le juge Gilles Rivière. Les avocats d’Annie Mécili font immédiatement appel. En mars 1993, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris se prononce pour la poursuite de l’enquête. Mais les autorités algériennes refusent toujours de coopérer.
De nouvelles révélations paraissent dans la presse française. Le 14 juin 2001, Hichem Aboud, ancien chef de cabinet du directeur central de la Sécurité militaire algérienne, affirme au Nouvel Observateur qu’il connaît Rachid Hassani, le signataire de l’ordre de mission d’Amellou, et que celui-ci lui a confié être l’organisateur de l’assassinat. Aboud réitère ses déclarations devant la justice française en juillet.
En juillet 2003, soit 2 ans après ces révélations, l’avocat d’Annie Mécili obtient que le juge en charge de l’enquête entende le colonel Mohammed Samraoui, ex officier de la Sécurité militaire algérienne. Celui-ci assure avoir vu Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères algérien, remettre à Amellou une forte somme d’argent en règlement de son contrat. Mais le parquet de Paris estime que « la délivrance d’un mandat d’arrêt ne s’impose pas ».
Malgré cela, le juge en charge de l’affaire lance, en décembre 2007, un double mandat d’arrêt international contre Amellou et Hasseni. Ce dernier est arrêté en août 2008 et mis en examen pour « complicité d’assassinat ». En février 2010, le parquet de Paris requiert le non-lieu en faveur de Hasseni. Mais le non-lieu est écarté par le juge, qui fait cependant passer Hasseni du statut de mis en examen à celui de témoin assisté. Le 31 août, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris accorde à Hasseni le non-lieu.
Aujourd’hui, la veuve d’Ali Mécili se bat pour que l’instruction ne soit pas refermée. Elle ne cesse de réclamer que l’État algérien collabore avec la justice française, pour que la vérité soit faite sur cette affaire. Malgré le manque d’avancement du dossier, Annie Mécili espère que la justice sera un jour rendue.
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Par | juillet 8, 2014 11:59
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La veuve d’Ali Mécili, ancien opposant algérien assassiné en 1987, a publié une lettre ouverte dans laquelle elle interpelle la Garde des Sceaux française, Christiane Taubira. Annie Mécili redoute que le dossier relatif à l’assassinat de son mari ne soit refermé par la justice française, alors même que justice n’a pas été rendue.
Affaire Mécili : madame Taubira, que les crimes politiques ne restent pas impunis
De 1987 à 2014, d’Ali Mécili aux moines de Tibéhirine, il faut se rendre à l’évidence : la mauvaise volonté des autorités algériennes perdure. Fin mai, le voyage du juge Marc Trévidic à Alger, dans le cadre de sa mission d’expertise sur l’assassinat des moines français de Tibéhirine, a de nouveau été reporté sans explication de la part des autorités algériennes. Cela m’a interpellée.
Je reviens rapidement sur l’affaire Mécili : mon mari, l’avocat Ali Mécili – français et algérien à la fois, il s’appelait aussi André – a été assassiné le 7 avril 1987 à Paris sur ordre du pouvoir algérien. Il a combattu, avec Hocine Ait Ahmed, pour le respect des droits de l’homme et l’instauration de la démocratie en Algérie. Il en est mort.
27 ans après, nous réclamons justice
Très vite, le pacte du silence conclu entre Paris et Alger a conduit au renvoi en Algérie de l’assassin présumé, interpellé dès le 10 juin 1987 et expulsé en urgence absolue sur décision du ministre délégué à la Sécurité de l’époque, Robert Pandraud. Le principal suspect ayant ainsi été soustrait à la justice française au nom de la raison d’Etat, nous en sommes encore, 27 ans après, à réclamer justice.
Le juge d’instruction n’a jamais pu obtenir la coopération judiciaire de l’Algérie, tout comme, jusqu’ici, le juge Trévidic. Lors de la commémoration, le 30 mars 2007, du 50e anniversaire de l’assassinat de maître Ali Boumendjel pendant « la bataille d’Alger », Hocine Aït-Ahmed et moi vous avions entretenue de l’affaire Mécili et vous nous aviez écoutés avec beaucoup d’intérêt.
Désormais, il y a urgence : le nouveau juge d’instruction en charge de cette affaire nous a avisés que l’information lui paraissait terminée et qu’à l’issue des délais prévus, l’ordonnance de règlement pourrait être rendue. Comment peut-on l’envisager dans un dossier aussi complexe montrant clairement l’implication des services de sécurité algériens ?
À la suite des révélations de deux anciens responsables de ces services spéciaux, la justice s’est remise en marche : deux mandats d’arrêt internationaux  ont été délivrés  par le juge d’instruction en décembre 2007. Et l’on voudrait aujourd’hui clore le dossier, comme si on reconnaissait à un Etat étranger le droit de paralyser l’action judiciaire en France alors qu’il faudrait justement ne jamais cesser d’en exiger des réponses.
L’annonce par Laurent Fabius, de retour d’Alger, que le juge Trevidic pourrait enfin être autorisé à se rendre en Algérie atteste d’ailleurs d’une nécessité, d’une obligation de ne jamais renoncer.
Les pistes demeurent nombreuses
“Mes enfants et moi, citoyens français victimes d’un crime d’Etat, risquons, si ce dossier est clos, de devenir des exclus du dispositif judiciaire, comme si le temps permettait d’effacer un assassinat et d’absoudre des tueurs. L’affaire Ben Barka, bien plus ancienne puisqu’elle remonte à 1965, n’a pas fait l’objet d’un tel traitement.
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Madame la garde des Sceaux, je m’adresse à vous non pour que vous interveniez sur la décision d’un juge dont l’indépendance est au fondement de notre démocratie, mais pour qu’une loi vienne rendre impossible la clôture d’un tel dossier de crime politique. Qui plus est s’agissant d’une affaire où les personnes à entendre, à commencer par le tueur présumé de mon mari, et les pistes à exploiter demeurent nombreuses.
Il me semble que l’édification de la justice du XXIe siècle que vous avez appelée de vos vœux, lors du lancement d’un débat national, au palais de l’Unesco en janvier dernier, aurait tout à y gagner et les citoyens aussi. Vous aviez  affirmé : « Il est important pour nous de faire en sorte que cette justice [...] force le respect parce qu’elle donne à voir la force de la loi. Nous la voulons donc de qualité, nous la voulons juste, nous la voulons comprise et acceptée, nous la voulons bien exécutée. »
Votre déclaration m’a confortée dans mon espoir de voir un jour justice rendue à Ali Mécili.”
Chronologie d’une affaire d’État
Ali André Mécili, homme politique et avocat franco-algérien, a été assassiné le 7 avril 1987 à Paris. Engagé dans la guerre de libération puis membre fondateur du Front des forces solidaires (FFS), Mécili s’exile en France en 1966. Il n’abandonne pas pour autant son combat politique, et devient, depuis l’autre rive de la Méditerranée, l’un des piliers de l’opposition algérienne, aux côtés de Hocine Aït Ahmed.
Le 7 avril 1987, il est assassiné de trois balles dans la tête devant son immeuble parisien. C’est le début de ce qu’on appellera ensuite l’affaire Mécili.
Dès le 10 avril, une instruction judiciaire est ouverte. 2 mois après, un premier suspect, Abdelmalek Amellou, est placé en garde à vue. Mais Amellou n’est pas inculpé. Il est expulsé en Algérie dès sa sortie de garde à vue. Une décision que dénonce encore aujourd’hui la veuve d’Ali Mécili, puisque plusieurs preuves semblent attester de l’implication d’Amellou dans cette affaire.
En novembre 1992, le procureur de la République à Paris requiert un non-lieu, prononcé quelques jours plus tard par le juge Gilles Rivière. Les avocats d’Annie Mécili font immédiatement appel. En mars 1993, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris se prononce pour la poursuite de l’enquête. Mais les autorités algériennes refusent toujours de coopérer.
De nouvelles révélations paraissent dans la presse française. Le 14 juin 2001, Hichem Aboud, ancien chef de cabinet du directeur central de la Sécurité militaire algérienne, affirme au Nouvel Observateur qu’il connaît Rachid Hassani, le signataire de l’ordre de mission d’Amellou, et que celui-ci lui a confié être l’organisateur de l’assassinat. Aboud réitère ses déclarations devant la justice française en juillet.
En juillet 2003, soit 2 ans après ces révélations, l’avocat d’Annie Mécili obtient que le juge en charge de l’enquête entende le colonel Mohammed Samraoui, ex officier de la Sécurité militaire algérienne. Celui-ci assure avoir vu Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères algérien, remettre à Amellou une forte somme d’argent en règlement de son contrat. Mais le parquet de Paris estime que « la délivrance d’un mandat d’arrêt ne s’impose pas ».
Malgré cela, le juge en charge de l’affaire lance, en décembre 2007, un double mandat d’arrêt international contre Amellou et Hasseni. Ce dernier est arrêté en août 2008 et mis en examen pour « complicité d’assassinat ». En février 2010, le parquet de Paris requiert le non-lieu en faveur de Hasseni. Mais le non-lieu est écarté par le juge, qui fait cependant passer Hasseni du statut de mis en examen à celui de témoin assisté. Le 31 août, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris accorde à Hasseni le non-lieu.
Aujourd’hui, la veuve d’Ali Mécili se bat pour que l’instruction ne soit pas refermée. Elle ne cesse de réclamer que l’État algérien collabore avec la justice française, pour que la vérité soit faite sur cette affaire. Malgré le manque d’avancement du dossier, Annie Mécili espère que la justice sera un jour rendue.
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Le Maroc souffle le chaud et le froid sur les droits humains

En accueillant la deuxième édition du Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech du 27 au 30 novembre, le Maroc veut s’afficher en pays modèle dans la région.
27/11/14 - 10 H 48


Avec cet article
Plusieurs ONG appellent au boycott pour dénoncer les violations des droits humains.
« J’ai été parmi les premiers à bénéficier de l’opération de régularisation. Grâce à mon cachet d’entrée sur le territoire, j’ai pu prouver que j’étais au Maroc depuis plus de cinq ans », raconte Amadou Sadio Baldè, vice-président du Conseil des migrants subsahariens au Maroc.
Sa carte de résident ne l’a pas empêché d’être arrêté par la police, le 17 novembre à l’aéroport de Casablanca, pour détention de faux passeport, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Bordeaux. « J’étais invité à m’exprimer à une conférence sur la situation des migrants au Maroc. On m’a arrêté à cause de mes actions militantes », assure-t-il.
> Lire aussi :Le Maroc régularise 6 000 migrants mais les violences continuent
Son histoire illustre tout le paradoxe du Maroc, désireux de défendre les droits humains pour devenir un modèle dans la région sans pour autant avoir totalement renoncé à ses pratiques abusives. Avide de convaincre de ses progrès, le royaume organise la deuxième édition du Forum mondial des droits de l’homme, à Marrakech, jusqu’au 30 novembre.

« Nous subissons une interdiction systématique de nos activités et manifestations »

Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), institution officielle remaniée au printemps 2011 à la faveur des révolutions arabes, est le fer de lance de la politique de défense des droits de l’homme, en dépit de moyens très limités. « Nous avons reçu, entre mars 2011 et décembre 2013, 53 000 requêtes. Nous faisons de notre mieux pour aider, accompagner, orienter les victimes », détaille Abderrazzak El Hannouchi, chef de cabinet du CNDH.
Cela n’empêche pas les tours de vis récurrents pour bâillonner les défenseurs des droits humains. « Nous subissons une interdiction systématique de nos activités et manifestations. Tout récemment encore, alors que nous organisions une formation dans un hôtel à Agadir, le directeur de l’hôtel, après avoir reçu un coup de téléphone des autorités, a fait éteindre les lumières pour nous chasser », raconte Ahmed El Haij, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).

Le recours à la torture par les autorités marocaines

L’association vient de gagner son procès contre la wilaya de Rabat (préfecture), qui avait interdit l’un de ses événements le 27 septembre. S’estimant trop malmenée, elle a décidé de boycotter le forum mondial, tout comme sept autres organisations marocaines.
Au cœur du malaise, le sort réservé aux prisonniers sahraouis détenus depuis le grand mouvement de protestation de l’automne 2010 au Sahara occidental. Plusieurs d’entre eux, comme Ali ­Aarrass, Belgo-Marocain condamné pour terrorisme, seront en grève de la faim pendant la durée du forum pour dénoncer leurs conditions de détention. « À chaque fois que j’ai questionné Ali sur la torture, sa voix s’est étranglée dans les larmes », témoigne Farida Aarrass, sa sœur.
Le Maroc reste intraitable dès lors qu’il s’agit de défendre son intégrité territoriale. Juan Mendez, rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, estimait ainsi dans son rapport de 2013 sur le Maroc que « dans les situations de forte tension, par exemple en cas de menace perçue à la sécurité nationale, de terrorisme ou de manifestation de masse, il y a un recours accru aux actes de torture ».
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Les mariages de mineures en hausse
Plus de 35 000 adolescentes ont été mariées en 2013 au Maroc. C’est deux fois plus qu’en 2004, année de l’adoption du nouveau code de la famille qui prévoyait un âge minimum au mariage de 18 ans, sauf exception accordée par le juge pour les filles. Or il se trouve que la quasi-totalité des demandes d’exception sont satisfaites.
> Lire aussi :  Contrainte d’épouser son violeur, une Marocaine de 16 ans se suicide
« C’est contraire aux dispositions de la Convention des droits de l’enfant », s’était inquiétée l’ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Navi Pillay, lors d’une visite au Maroc en mai dernier. « Nous demandons que le pouvoir discrétionnaire du juge soit réduit », revendique Jaouad Chouaïb de l’association Bayti, qui œuvre pour la protection de l’enfance.

A la mémoire d'Ali Melici

France-Algérie: Non-lieu dans l'enquête sur l'assassinat de Ali Mecili en 1987 à Paris

Publication: Mis à jour:
ALI MECILI
Un juge d'instruction a récemment ordonné un non-lieu dans l'enquête sur l'assassinat en 1987 à Paris de l'opposant algérien Ali Mecili, une décision contre laquelle la famille a fait appel, a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.
Ali Mecili, un avocat de 47 ans exilé en France en 1965, avait été assassiné par balle le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble, dans le centre de Paris. Sa famille, notamment sa veuve, accuse le pouvoir algérien de l'époque d'être impliqué dans sa mort.
"Nous faisons appel de ce non-lieu. Il est hors de question qu'un crime politique commis en France reste impuni", a réagi l'avocat de la famille, Me Antoine Comte, contacté par l'AFP.
Ce non-lieu, prononcé le 17 novembre et conforme aux réquisitions du parquet de Paris, "rend peut-être service aux rapports franco-algériens mais c'est une honte pour la justice", a déclaré l'avocat.
L'enquête avait rebondi en 2007 avec la délivrance par un précédent juge d'instruction de deux mandats d'arrêt internationaux contre un homme soupçonné d'être l'exécutant de l'assassinat et un diplomate un temps soupçonné d'en être le commanditaire.

Ce diplomate, Mohamed Ziane Hasseni, avait été arrêté à Marseille (sud-est) en août 2008 mais avait finalement été mis hors de cause en août 2010. Accusé par un ancien officier des services secrets algériens réfugié en Allemagne, il s'était dit victime d'une homonymie.
L'arrestation de Mohamed Ziane Hasseni, alors chef du protocole du ministère algérien des Affaires étrangères, avait empoisonné les relations entre Paris et Alger. L'autre mandat d'arrêt visait Abdelmalek Amellou, soupçonné d'être l'exécutant du crime.
Arrêté et placé en garde à vue deux mois après l'assassinat, il avait été remis en liberté puis expulsé vers l'Algérie selon une procédure d'urgence décidée par le ministre de l'Intérieur de l'époque Charles Pasqua, une initiative très critiquée.
Dans cette affaire, un premier non-lieu avait été prononcé en 1992 mais la justice, saisie par la famille, avait ordonné la poursuite de l'enquête l'année suivante.
Ali Mecili faisait office de porte-parole d'Hocine Aït Ahmed, l'un des chefs historiques de l'indépendance algérienne et l'un des principaux opposants au régime d'Alger à l'époque.
Il était reconnu pour son rôle dans le rapprochement entre Aït Ahmed, chef de file du Front des forces socialistes (FFS) et Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne renversé en 1965, qui avaient fondé en 1985 à Londres un "Front uni des forces opposées" au président Chadli Benjedid (1979-1992).

Vincent Lurquin, affaire Belliraj

merci à Luk Vervaet pour son travail et la diffusion des plus importantes communications

26 novembre 2014

Vingt-six vérités sur Daesh qu’Obama veut vous cacher!, par Michel Chossudovsky


 
IRIB- La guerre menée par les États-Unis contre
le groupe armé État islamique est un grand mensonge.
Pourchasser les «terroristes islamiques» et mener une guerre préventive dans le monde entier, pour «protéger la patrie étasunienne» sont des concepts utilisés, pour justifier un programme militaire.
L’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) est une création du renseignement étasunien. Le programme de «lutte contre le terrorisme» de Washington, en Irak et en Syrie, consiste à appuyer les terroristes.
L’incursion des brigades du groupe État islamique, (EI), en Irak, ayant débuté en juin 2014, faisait partie d’une opération militaire et du renseignement, soigneusement, planifiée et soutenue, secrètement, par les États-Unis, l’OTAN et Israël.
Le mandat de lutte contre le terrorisme est fictif. Les États-Unis sont le «commanditaire numéro un du terrorisme d’État».
L’État islamique est protégé par les États-Unis et leurs alliés. S’ils avaient voulu éliminer les brigades de l’État islamique, ils auraient pu bombarder, intensément, leurs convois de camionnettes Toyota, lorsqu’ils ont traversé le désert entre la Syrie et l’Irak, en juin. 
Le désert syro-arabe est un territoire ouvert (voir la carte ci-dessous). D’un point de vue militaire, cette opération aurait pu être effectuée efficacement, rapidement et de manière extrêmement précise avec des chasseurs à la fine pointe de la technologie (F15, F22 Raptor, CF-18).
Dans cet article, nous abordons 26 concepts qui réfutent le grand mensonge. Alors que les médias interprètent cette opération militaire à grande échelle contre la Syrie et l’Irak comme étant une entreprise humanitaire, elle a engendré d’innombrables morts civiles.
Cette opération n’aurait pas pu être entreprise sans l‘appui inflexible des médias occidentaux, lesquels ont maintenu que l’initiative d’Obama représentait une opération de contre-terrorisme.
LES ORIGINES HISTORIQUES D’AL-QAÏDA
1. Les États-Unis appuient Al-Qaïda et ses organisations affiliées depuis presque un demi-siècle, depuis le début de la guerre soviéto-afghane.
« Payée par des fonds de la CIA, des annonces publicitaires incitant à se joindre au djihad ont été placées dans les journaux et bulletins d’information à travers le monde. »
3. Washington appuie le réseau terroriste islamique depuis l’administration Reagan.
Ronald Reagan a appelé les terroristes des « combattants de la liberté ». Les États-Unis ont fourni des armes aux brigades islamiques. C’était pour « une bonne cause » : la lutte contre l’Union soviétique et un changement de régime ayant mené à la disparition d’un gouvernement laïc en Afghanistan.
Ronald Reagan rencontre les commandants des moudjahidines afghans à la Maison-Blanche en 1985 (Reagan Archives)
4. Des manuels djihadistes ont été publiés par l’Université du Nebraska.  « Les États-Unis ont dépensé des millions de dollars pour fournir aux écoliers afghans des manuels remplis d’images violentes et d’enseignements islamiques militants. »
5. Oussama ben Laden, «le demon» (Bogeyman) des États-Unis et fondateur d’Al-Qaïda a été recruté par la CIA en 1979, dès le début du djihad contre l’Afghanistan, appuyé par les États-Unis. Il avait 22 ans et a été formé dans un camp d’entraînement de guérilla soutenu par la CIA.
Al-Qaïda n’était pas derrière les attaques du 11-Septembre. Le 11 septembre 2001 a fourni une justification à la guerre contre l’Afghanistan, basée sur l’idée que l’Afghanistan pratiquait le terrorisme d’État en soutenant Al-Qaïda. Les attaques du 11-Septembre ont contribué à l’élaboration de la « guerre mondiale au terrorisme » (Global War on Terrorism)
L’ÉTAT ISLAMIQUE
6. Le groupe État islamique (EI) était à l’origine une entité liée à Al-Qaïda et créée par le renseignement étasunien avec le soutien du MI6 britannique, du Mossad israélien, de l’Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais et du General Intelligence Presidency (GIP) saoudien, Ri’āsat Al-Istikhbarat Al-’Āmah (رئاسة الاستخبارات العامة).
7. Les brigades de l’EI ont participé à l’insurrection en Syrie contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, insurrection appuyée par les États-Unis et l’OTAN.
8. L’OTAN et le Haut commandement turc étaient responsables du recrutement de mercenaires pour l’EI et Al-Nosra dès le début de l’insurrection syrienne en mars 2011. Selon des sources du renseignement israélien, cette initiative consistait en « une campagne visant à enrôler des milliers de volontaires musulmans dans les pays du Moyen-Orient et le monde musulman pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L’armée turque logerait ces volontaires, les formerait et assurerait leur passage en Syrie. (DEBKAfile, NATO to give rebels anti-tank weapons, 14 août 2011.)
9Il y a des forces spéciales occidentales et des services de renseignement occidentaux dans les rangs de l’EI. Des forces spéciales britanniques et le MI6 ont participé à la formation de rebelles djihadistes en Syrie.
10. Des experts militaires occidentaux travaillant à contrat pour le Pentagone ont formé les terroristes pour utiliser des armes chimiques.
« Les États-Unis et certains de leurs alliés européens utilisent des entrepreneurs liés à la Défense pour montrer aux rebelles syriens comment sécuriser les stocks d’armes chimiques en Syrie, ont déclaré dimanche à CNN un haut responsable étasunien et plusieurs diplomates de haut rang. » (CNN Report 9 décembre, 2012)
11. La pratique de la décapitation de l’EI fait partie des programmes d’entraînement des terroristes appuyés par les États-Unis et mis en œuvre en Arabie Saoudite et au Qatar.
12. Un grand nombre de mercenaires de l’EI, recrutés par l’allié des États-Unis, sont des criminels condamnés qui ont été libérés des prisons saoudiennes à condition qu’ils se joignent à l’EI. Des condamnés à mort saoudiens ont été recrutés pour rejoindre les brigades terroristes.
Des djihadistes ont rencontré des officiers israéliens de Tsahal ainsi que le premier ministre Nétanyahou. Les haut gradés de Tsahal reconnaissent tacitement que « des éléments du jihad mondial en Syrie » [EI et Al-Nosra] sont soutenus par Israël. Voir l’image ci-dessous :
« Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le ministre de la Défense Moshe Yaalon, aux côtés d’un mercenaire blessé, à l’hôpital militaire de campagne israélien sur le plateau du Golan occupé à la frontière de la Syrie, le 18 février 2014. »
LA SYRIE ET L’IRAK
14. Les mercenaires de l’EI sont les fantassins de l’alliance militaire occidentale. Leur mandat tacite est de ravager et détruire la Syrie et l’Irak, au nom de ceux qui les appuient, les États-Unis.
15. Le sénateur étasunien John McCain a rencontré des chefs terroristes djihadistes en Syrie. (Voir la photo à droite.)
16. La milice de l’État islamique, actuellement la cible présumée d’une campagne de bombardements des États-Unis et de l’OTAN en vertu d’un mandat de « lutte contre le terrorisme », est toujours soutenue clandestinement par les États-Unis. Washington et ses alliés continuent à fournir de l’aide militaire à l’État islamique.
17. Les bombardements des États-Unis et de leurs alliés ne visent pas l’EI, ils visent plutôt l’infrastructure économique de l’Irak et la Syrie, dont les usines et les raffineries de pétrole.
18. Le projet de califat de l’EI relève d’un programme de longue date de la politique étrangère des États-Unis, ayant pour but de diviser l’Irak et la Syrie en territoires distincts : un califat islamiste sunnite, une République chiite arabe et une République du Kurdistan.
LA GUERRE MONDIALE AU TERRORISME (GMAT)
19. « La guerre mondiale au terrorisme » (GMAT) est présentée comme un « choc des civilisations », une guerre entre les valeurs et les religions concurrentes, alors qu’en réalité, elle constitue une véritable guerre de conquête, guidée par des objectifs stratégiques et économiques.
20. Les brigades terroristes d’Al-Qaïda soutenues par les États-Unis (et appuyées secrètement par le renseignement occidental) ont été déployées au Mali, au Niger, au Nigeria, en Centrafrique, en Somalie et au Yémen.
Ces différentes entités affiliées à Al-Qaïda au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Asie sont appuyées par des « atouts du renseignement » soutenus par la CIA. Ils sont utilisés par Washington afin de faire des ravages, créer des conflits internes et déstabiliser des pays souverains.
Guerre et mondialisation: La vérité derrière le 11 septembre, Michel Chossudovsky
21. Boko Haram au Nigeria, Al-Shabab en Somalie, le Groupe islamique combattant en Libye (GICL) (soutenu par l’OTAN en 2011), Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la Jemaah Islamiyah (JI) en Indonésie, entre autres groupes affiliés à Al-Qaïda, sont soutenus clandestinement par les services de renseignement occidentaux.
22. Les États-Unis appuient également des organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en Chine. L’objectif sous-jacent consiste à déclencher l’instabilité politique en Chine occidentale.
L’on rapporte que des djihadistes chinois auraient reçu « une formation terroriste » de l’État islamique « dans le but de perpétrer des attaques en Chine ». L’objectif déclaré de ces entités djihadistes situées en Chine (servant les intérêts des États-Unis) est d’établir un califat islamique s’étendant jusque dans l’ouest de la Chine. (Michel Chossudovsky,  America’s War on Terrorism, Global Research, Montréal, 2005, chapitre 2).
TERRORISTES D’ORIGINE INTÉRIEURE
23. Les terroristes c’est nous  : Les États-Unis sons les architectes inavoués du groupe armé État islamique et le mandat sacré d’Obama est de protéger l’Amérique contre les attaques de l’EI.
24. La menace terroriste d’origine intérieure est une fabrication. Les gouvernements occidentaux et les médias en font la promotion dans le but d’abroger les libertés civiles et d’instaurer un État policier. Les attaques terroristes perpétrées par de présumés djihadistes et les avertissements d’attentats des terroristes sont invariablement mis en scène. Ils sont utilisés pour créer une atmosphère de peur et d’intimidation.
Les arrestations, les procès et les condamnations de « terroristes islamiques » visent pour leur part à entretenir la légitimité du Homeland Security, l’État sécuritaire des États-Unis, et de l’appareil d’application de la loi, de plus en plus militarisé.
L’objectif ultime est d’inculquer dans l’esprit de millions d’Étasuniens l’idée que l’ennemi est réel et que l’administration étasunienne va protéger la vie de ses citoyens.
25. La campagne de « lutte au terrorisme » contre l’État islamique a contribué à la diabolisation des musulmans, qui, aux yeux de l’opinion publique occidentale, sont de plus en plus associés aux djihadistes.
26. Toute personne qui ose remettre en question la validité de la « guerre mondiale au terrorisme » est accusée d’être un terroriste et soumise aux lois anti-terroristes.
Le but ultime de la « guerre mondiale au terrorisme » est de soumettre les citoyens à l’autorité, de dépolitiser complètement la vie sociale aux États-Unis, d’empêcher les gens de penser et de conceptualiser, d’analyser les faits et de contester la légitimité de l’ordre social inquisitorial qui gouverne le pays.
L’administration Obama a imposé un consensus diabolique avec le soutien de ses alliés, sans compter le rôle complice du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les médias occidentaux ont adopté le consensus; ils décrivent le groupe État islamique comme une entité indépendante, un ennemi extérieur qui menace le monde occidental.
Le grand mensonge est devenu vérité.
Dites non au « grand mensonge ».
Passez le mot.
Au bout du compte, la vérité est une arme puissante.
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Pour la paix et la vérité dans les médias.
Michel Chossudovsky

Video: La mondialisation de la guerre

Article original en anglais : Twenty-six Things About the Islamic State (ISIL) that Obama Does Not Want You to Know About