27 mars 2016

Il y a treize ans: En souvenir de Maître Mahmoud Khelili



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En souvenir de Maître Mahmoud Khelili


Il y a treize ans,
Maître Mahmoud Khelili, grande figure du barreau d’Alger, est décédé à l’âge de 68 ans. L’avocat est mort d’une crise cardiaque, alors qu’il venait d’arriver à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en région parisienne, en provenance d’Alger.

Ancien officier de l’ALN pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, Maître Khelili avait assuré la fonction de commissaire de police à El-Harrach juste après l’Indépendance. Devant les transgressions caractérisées aux droits les plus élémentaires de la personne humaine dont il était le témoin direct, il démissionne. Il sera arrêté et sauvagement torturé pour avoir refusé d’exécuter les ordres d’un obscur patron de la sécurité militaire à l’époque, qui lui avait ramené un prisonnier en le sommant de le faire passer à tabac. Son refus d’exécuter une tâche aussi infamante lui a coûté de se voir couper une oreille. Depuis, il s’est juré de se mettre, sa vie durant, au service de la défense des droits humains.
Manaï Ahmed
Jeudi, 6 Mars 2008
Oraison funèbre de Maître Mahmoud Khelili
Allahou Akbar… Allahou Akbar… Allahou Akbar.
Bismillahi Arrahmani Arrahim
« Très certainement. Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants qui disent, quand un malheur les atteint :
Certes nous sommes à Allah et c’est à Lui que nous retournerons ». Le Saint Coran.
Grand frère Mahmoud
Ainsi tu nous abandonnes et tu nous quittes si vite, à un moment où nous t’attendions tous et que nous avions tant besoin de toi !
Nous t’attendions avec impatience pour t’entretenir du seul sujet qui t’importe vraiment depuis de nombreuses années, mais voilà que tu as préféré à notre rencontre, celle de ton Créateur. Mais tu as bien raison, qui donc pourrait refuser Son appel. Tu nous précèdes dans cette voie et nous te rejoindrons tous.
Nous sommes ici quelques uns de tes amis, de tes collègues et de tes admirateurs, rassemblés à la hâte dans ce pays d’exil pour te rendre hommage et te faire un dernier adieu.
Dans quelques heures, tu seras reçu comme tu le mérites par la foule de tes amis, de tes collègues et de tes admirateurs, sur le sol de ton pays auquel tu as tout donné. Eux sauront te faire l’accueil dont tu es digne, te rendre l’hommage que tu mérites, t’accompagner jusqu’à ta dernière demeure et te confier à cette terre que tu as tant aimée.
Allahou Akbar… Allahou Akbar… Allahou Akbar.
Grand frère Mahmoud !
C’est avec une immense tristesse que nous te faisons nos adieux, mais nous savons que quelque part, une foule de gens, attend ton arrivée avec impatience et qu’elle va t’accueillir avec des chants, dans la joie et l’allégresse.
Ce sont les milliers de disparus, enlevés par les despotes, auxquels tu as consacré les meilleures années de ta vie, dépensé des trésors d’ingéniosité, d’intelligence, de patience et de courage pour mettre des noms sur leurs cadavres et leur éviter de mourir deux fois.
Des milliers de disparus, leurs nombreuses familles et d’autres plus nombreux encore, témoigneront devant Le Tout Puissant que ta vie n’a pas été pas été vaine et en pure perte et qu’elle fut au contraire faite d’effort continu, de travail acharné, de don de soi et de générosité pour que cesse l’injustice et qu’enfin justice soit faite !
Mahmoud, Noble Chevalier !
C’est avec des cœurs lourds et attristés que nous te faisons nos derniers adieux. Ton départ nous prive d’un très cher ami mais aussi d’un vénérable maître.
Tu nous a appris, ainsi qu’à toute une génération, par tes convictions profondes, la sincérité de ton combat et ton témoignage quotidien, le véritable sens de la vie. Tu nous as appris notamment que la vie n’a point de sens, ni de goût ni d’odeur, si elle n’était consacrée au service désintéressé de l’humanité et surtout des gens les plus démunis et si elle ne visait à consacrer les idéaux sans lesquels l’existence n’a plus de sens.
Mahmoud, mon ami !
Ta réputation nous est parvenue dans notre exil au début des années quatre vingt dix avec les premiers signes du drame qui continue encore à endeuiller la vie des algériens. Nous avons reconnu très vite en toi un noble et preux chevalier, qui, enfourchant pour simple monture la loi, surgît au secours des humiliés, des laissés pour compte, des victimes de l’iniquité et de la Hogra ainsi que de leurs familles, pour redresser les torts, faire la vérité et consacrer le règne de la justice sans laquelle on ne peut concevoir de société humaine viable.
Pendant des années, nous parvenaient les échos de ton combat Antarien avec les juges, les procureurs, la police et les services …et nous avions peur pour toi.
Pendant des années, nous parvenaient aussi les échos de vos plaidoiries devant les diverses juridictions, civiles et militaires, normales et exceptionnelles, mais toutes drapées dans la même iniquité…et cela augmentait notre inquiétude mais nous rendait encore plus admiratifs.
Pendant des années enfin, nous parvenaient tes attaques ciblées contre les véritables responsables du drame algérien et ceux qui l’ont alimenté pour mieux en profiter…et cela nous emplissait d’angoisse.
Tu étais, pour moi et pour tous ceux qui ne t’avaient pas encore connu directement, une espèce de taureau en furie, qui, au moindre geste, bondit sur l’ennemi pour le terrasser à l’aide de ses cornes faites de codes de la loi.
Quelle fût ma surprise quand je t’ai rencontré pour la première fois il y a six ans, de découvrir en toi, en lieu et place du taureau en furie, un superbe et fier lion n’inspirant que sérénité et sagesse. Tu m’a conquis par ton immense douceur, ta grande sensibilité et ta capacité d’écoute, ce qui constitue sans doute le caractère d’un homme sûr de lui.
Allahou Akbar… Allahou Akbar… Allahou Akbar.
Grand frère Mahmoud,
Je serais bien incapable d’énumérer toutes tes qualités et encore moins tes bonnes actions. Mais n’aies pas crainte, elles sont toutes consignées dans un Livre, tenu soigneusement par Le Meilleur Comptable.
Nous te disons Adieu grand frère et nous te faisons la promesse sincère des véritables croyants, que, tant que nous vivrons, nous cultiverons ton souvenir et nous resterons fidèles à la voie que tu nous as tracée. Nous défendrons les humiliés, les Moustadafines et toutes les victimes du despotisme à une époque où ce dernier, plus arrogant que jamais, semble se généraliser aux dimensions de la planète.
Mahmoud !
« Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée, entre donc parmi Mes serviteurs et entre dans Mon paradis ». Le saint Coran.
Suit une prière.
Ahmed Manaï
06 mars 2003
Traduit de l’arabe

بسم الله الرحمان الرحيم

وَلَنَبْلُوَنَّكُمْ بِشَيْءٍ مِّنَ الْخَوفْ وَالْجُوعِ وَنَقْصٍ مِّنَ الأَمَوَالِ وَالأنفُسِ وَالثَّمَرَاتِ وَبَشِّرِ الصَّابِرِينَ الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُم مُّصِيبَةٌ قَالُواْ إِنَّا لِلّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعونَ أُولَئِكَ عَلَيْهِمْ صَلَوَاتٌ مِّن رَّبِّهِمْ وَرَحْمَةٌ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُهْتَدُون سورة البقرة ( 155, 156, 157)

صدق الله العظيم

الله أكبر… الله أكبر…الله أكبر

محمود، أيّها الأخ الأكبر.

كنا ننتظر لقاءك و تجاذب الحديث معك فيما هو شغلك الشاغل منذ أكثر من عشر سنوات. لكنّك خيّرت لقاء ربك على لقاءنا، و من ذا الذي لا يستجيب لندائه؟ فأنت السابق و نحن اللاّحقون.

ها نحن جمع قليل من أصدقاءك و أحباءك و زملاءك و مريديك، تجمّعنا على عجل في المَهاجر لتوديعك الوداع الأخير.

بعد ساعات قليلة، تستقبلك الجموع الغفيرة من الأصدقاء و الأحباء و المريدين على أرض الوطن الذي نذرت حياتك لخدمته، تُوَدِّعُك هي الأخرى الوداع الأخير و تُودِعُك ثراء الأرض التي أحببتها حد العشق.

الله أكبر… الله أكبر…الله أكبر

محمود، أيّها الأخ العزيز.

نحن نُوَدّعُك بكل ألم و حسرة و لكننا نعلم أن هناك من سيحتفل بقدومك و يستقبلك بالفرحة العارمة و الأهازيج. إنُهم آلاف المفقودين الذين اختطفتهم أيادي الجبابرة و كرّست أنت السنين العديدة من حياتك لوضع أسماء على رفاتهم و دفعت من الخبرة المهنية و الذكاء و الصبر و الشجاعة الشيء الكثير، لكي لا يموتوا ميتتين.

إنٌ آلاف المفقودين و أهاليهم و أكثر منهم، سيشهدون لك أمام الله بأن حياتك لم تكن عبثا، و إنٌما حياة بذل و عطاء و جهد مستميت لكي يحق الحق و يزهق الباطل…إنٌ الباطل كان زهوقا.

محمود، أيّها الفارس المِغوار.

إنٌا نُوَدّعك بكل حُزن و أسى، و نُوَدّع فيك الصّديق الودود و الأستاذ الكريم، الذي علٌمنا و علٌم الأجيال عبر مسيرة طويلة حافلة، معنى الحياة الحَقّة و كُنه الوجود. لقد علّمتنا بالخصوص بأنه لا معنى للحياة و لا طعم و لا مذاق، إن لم تكن حياة بذل وعطاء من أجل الناس جميعا و بالأخصّ من أجل أكثرهم حاجة للعَون و المساعدة و المساندة، و كل ذلك في سبيل المُثل التي لا يمكن للحياة أن تستقيم بدونها.

الله أكبر… الله أكبر…الله أكبر

لقد عرفناك أيّها الأخ الأكبر بالسّماع مند أوّل التسعينات، مع ظهور العلامات الأولى للمأساة التي لا تزال تخيّم على حياة الناس في الجزائر.

عرفناك فا رسا مغوارا يمتطي جواد القانون للدفاع عن المظلومين و المحرومين و المحقورين و المستضعفين و ضحايا القمع و عائلاتهم، و من أجل حَصحصة الحق و تكريس العدل الذي لا يستقيم عمران بشري بدونه.

كانت تصلنا بانتظام أصداء مرافعاتك لدى المحاكم العادية و الاستثنائية المدنية و العسكرية، و كلها تساوت في ظلمها. و كانت تبلغنا أخبار صراعاتك اليومية و ملاحمك العنترية مع القضاة و رجال النيابة و أعوان الأمن و العساكر كما كان ينتهي إلى مسامعنا، وقع هجوماتك الكاسحة على من تسبب في مأساة الجزائر و غذّاها ليُحسن له التمعّش منها…و كان كل ذلك يملأ قلوبنا خوفا على حياتك. و خلتك شخصيا و خالك كل الذين لم يسبق لهم التعرف عليك، أنك ثور هائج تسلح بالقانون، لا ينتظر إلا إشارة للانقضاض على الخصم.

و لكم كانت دهشتي يوم التقيت بك منذ ست سنوات و اكتشفت فيك لا شيء أخر سوى أسدا أغلبا لم يغلبه إلا هدوءه. لكم فاجأني لطفك و عذوبة لسانك و رقة إحساسك و ميلك إلى الإصغاء، و هي لعمري من شِيَم الرجال الواثقين بأنفسهم.

الله أكبر… الله أكبر…الله أكبر

محمود أيّها الأخ الأكبر.

يعجز لساني عن ذكر مناقبك و أعمالك، لكنّك ستجدها محصية في كتاب أمين

نُوَدّعُك أيّها الأخ العزيز و نعِدك وعد المؤمنين الصادقين، بأننا سنحفظ وِدِّك و ذِكراك ما حيينا و بأننا سنواصل على دَربك في الدفاع عن المظلومين و المحقورين و كل ضحايا الاستبداد في عصر عمّ فيه الاستبداد و الظلم الصارخ و الغطرسة كامل بلاد المعمورة.

يَا أَيَّتُهَا النَّفْسُ الْمُطْمَئِنَّةُ ارْجِعِي إِلَى رَبِّكِ رَاضِيَةً مَّرْضِيَّةً فَادْخُلِي فِي عِبَادِي وَادْخُلِي جَنَّتِي ( سورة الفجر27، 28، 29، 30)

صدق الله العظيم

احمد المناعي
باريس، 2003 -06 مارس



http://www.hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=449:maitre-mahmoud-khelili&catid=63:manai-ahmed&Itemid=36/


IL EST DECEDE, JEUDI, D’UNE CRISE CARDIAQUE A PARIS
Me Khellili, un avocat courageux
L’avocat, 68 ans, s’effondré alors qu’il venait d’arriver à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en provenance d’Alger.
Me Mahmoud Khellili, grande figure du barreau d’Alger, est décédé, jeudi dernier, à l’âge de 68 ans. L’avocat est mort d’une crise cardiaque, alors qu’il venait d’arriver à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en région parisienne, en provenance d’Alger. “Accompagné de sa femme, Me Khellili avait été pris de vertiges en quittant l’avion, mais avait continué à marcher. Il s’est ensuite effondré dans l’aérogare de Roissy, foudroyé par un arrêt cardio-respiratoire”, indique une dépêche de l’AFP. La même dépêche ajoute que le corps du défunt a été, tout de suite, transporté à la chambre funéraire de Gonesse (Val-d’Oise, région parisienne) “où s’est rendue une délégation de l’ambassade d’Algérie à Paris”.
Me Khellili s’est toujours distingué par son engagement sans réserve sur des questions sensibles engendrées par la décennie noire, et notamment celle des droits de l’Homme. Il s’est ainsi voué, durant cette décennie de toutes les bavures, à la défense des activistes islamistes lors de procès qui feront date. Celui qu’on surnommait “l’avocat du FIS” pour avoir figuré dans le collectif d’avocats constitués pour défendre les chouyoukh en 1991, était, de fait, engagé avec détermination pour faire reconnaître leurs droits aux prisonniers d’opinion, quelle que soit leur couleur politique. Ces dernières années, il s’était impliqué, corps et âme, aux côtés des familles des disparus.
Avant de faire le métier d’avocat, Me Khellili avait assuré la fonction de commissaire de police à El-Harrach juste après l’Indépendance. Devant les transgressions caractérisées aux droits les plus élémentaires de la personne humaine dont il était le témoin direct, il démissionne. Il sera arrêté et sauvagement torturé pour avoir refusé d’exécuter les ordres d’un obscur patron de la sécurité militaire à l’époque, qui lui avait ramené un prisonnier en le sommant de le faire passer à tabac. Son refus d’exécuter une tâche aussi infâmante lui a coûté de se voir couper une oreille. Depuis, il s’est juré de se mettre, sa vie durant, au service de la défense des droits humains.
Un de ses farouches adversaires, Me Khaled Bourayou, qui n’est pas connu pour partager les opinions du défunt, n’a pas manqué, pour autant, de lui rendre ce vibrant hommage : “Me Khellili était un brillant avocat. Il a le mérite d’avoir grandement contribué à renforcer les droits de la défense. C’était un homme intègre et courageux. Il avait le courage de ses idées”.
http://www.liberte-algerie.com/actualite/me-khellili-un-avocat-courageux-3780/

23 mars 2016

Communiqué Final: Rassemblement arabe et musulman de soutien au choix de la Résistance

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ملتقـى التجمـع العربـي والإسلامـي لدعــم خيـار المقاومــة
الأمــة بمواجهـة العدوان الأمريكـي – الصهيـو –تكفيــري
دمشق : 19-20/3/2016


البيان الختامي للملتقى

برعاية كريمة من سيادة الرئيس المقاوم الدكتور بشار الأسد رئيس الجمهوية العربية السورية .
انعقد الملتقى على مدار يومي 19-20/ آذار / 2016 في دمشق العروبة والصمود، وبمشاركة وفود بلغ عددها بحدود 300 مشارك من ثلاثين دولة عربية وإسلامية .
وتوجت أعمال الملتقى بلقاءٍ تاريخيٍ وهام مع سيادة الرئيس المقاوم بشار الأسد الذي أكّد للمشاركين بالملتقى ضرورة استمرار النضال والمقاومة وعلى كافة الجبهات من أجل استعادة الحقوق والتحرير والسيادة ومكافحة الإرهاب والنضال ضد الصهيونية والإمبريالية العالمية .
والملتقى الذي اجمعت فعالياته العربية والإسلامية على دعم سورية قيادة وجيشاً وشعباً لدورهم البطولي وتضحياتهم الكبيرة في وجه الحلف الصهيو أمريكي – التكفيري الرجعي العربي، والتأكيد على أن سورية ستظل حصن العروبة المنيع كما كانت عبر التاريخ خط الدفاع الأول عن الأمة العربية.ومن دمشق قلب العروبة النابض والعمود الفقري لمحور المقاومة الرافض لوجود الكيان الصهيوني على ترابفلسطين والجولان العربي السوري ومزارع شبعا اللبنانية، يؤكد الملتقى أن خيار المقاومة لم يكن يوماً شعاراً نتغنى به بل هو قدرنا وثقافتنا وقوافل شهدائنا ومجاهدينا الذين يسهرون على أمن العرب والمسلمين ويواجهون خطر الصهاينة وعملائهم وأسيادهم ويعملون من أجل تحرير الأرض وكرامة الإنسان. كما يشدد الملتقى على رفض كل مشاريع التسوية والاستسلام والخيانة.

وقد ناقش المشاركون على مدار يومين المحاور التالية :
المحور الأول : سورية
1. التصدي لمؤامرة استهداف سورية.
2. تعزيز معادلة الشعب والجيش والمقاومة لمواجهة الإرهاب المنظم والعصابات التكفيرية ومن يدعمها.
3. التأكيد على أهمية التنسيق السياسي والعسكري بين سورية وإيران وروسيا بمواجهة الإرهابي.
4. التأكيد على وحدة سورية وسيادتها وعروبتها ودورها الممانع والمقاوم.
المحورالثاني : فلسطين
1. فلسطين هي القضية المركزية للعرب والمسلمين وأحرار العالم.
2. التأكيد على الوحدة الوطنية الفلسطينية ودعم الانتفاضة الثالثة.
3. التأكيد على أن خيار المقاومة هو الخيار الوحيد لتحرير فلسطين.
المحور الثالث : العراق
1. التصدي لمؤامرة استهداف العراق.
2. تعزيز معادلة الشعب والجيش والمقاومة لمواجهة الإرهاب المنظم والعصابات التكفيرية ومن يدعمها.
3. التأكيد على أهمية تطور الموقف الإيراني والروسي والانخراط في مواجهة العدوان الإرهابي.
4. التأكيد على وحدة العراق وعروبتها ودورها الممانع والمقاوم.

المحور الرابع : اليمن والبحرين

اليمن :
1. دعم الشعب اليمني في مواجهة العدوان السعودي الأمريكي الصهيوني والإرهاب التكفيري.
2. العمل على الوقف الفوري للعدوان على اليمن.
3. التأكيد على وحدة اليمن ومبدأ الحوار اليمني – اليمني بعيداً عن أي تدخل خارجي .
4. المطالبة بالإسراع بتقديم المساعدات الإنسانية كافةً للشعب اليمني .
5. ملاحقة مرتكبي العدوان وجرائم الحرب على اليمن أمام المحافل الدولية.
البحرين :
1. مظلومية البحرين وإزدواجية المعايير لدى المجتمع الدولي (سورية والبحرين نموذج).

المحور الخامس : ليبيا
1. دعم خيارات الشعب الليبي في بناء دولته الحديثة دون تدخلات خارجية.
2. رفض أي شكل من أشكال العدوان الخارجي ضد الشعب الليبي .
3. دعم الشعب الليبي في مكافحة الإرهاب.
4. دعوة الأمم المتحدة لرفع الحظر المفروض على تسليح الجيش الليبي .

المحور السادس: إفريقيا
الإرهاب في مالي ونيجيريا وكل إفريقيا ( بوكو حرام ).

وقد اجمع المجتمعون على النقاط التالية :
1. تعزيز ثقافة المقاومة بوصفها الخيار الأمثل والوحيد لإجهاض المؤامرة والحرب الكونية على سورية والأمة العربية والإسلامية وعلى قواها المقاومة.
2. التأكيد على وحدة سورية أرضاُ وشعباً، وتاريخاً، وهويةً، ورفض مختلف أشكال الهيمنة، أو الوصاية، أو التجزئة. ورفع العقوبات الظالمة والجائرة المفروضة على سورية وشعبها الصامد.
3. دعم خيار سورية قيادةً وشعباً وجيشاً في مواجهة الإرهاب المتمثل بداعش وجبهة النصرة وغيرهم والمدعوم من قوى الشر العالمي.
4. إدانة مختلف القرارات التي صدرت عن جميع المؤسسات الدولية ضد حركات المقاومة في العالمين العربي والإسلامي ونخص بالذكر قرارت الذل والعار الصادرة عن مجلس التعاون الخليجي ومعظم وزراء الداخلية والخارجية العرب في أروقة جامعة الدول العربية.
5. توحيد الجهود السياسية والإعلامية العربية والإسلامية للإعلاء من شأن ثقافة المقاومة، وتمكين هذه الثقافة من أن تكون خياراً شعبياً بامتياز.
6. دعم انتفاضة الشعب الفلسطيني وخياره في المقاومة من أجل تحرير فلسطين التاريخية من نهرها إلى بحرها، وقيام الدولة الفلسطينية المستقلة وعاصمتها القدس وعودة كافة اللاجئين الفلسطينيين إلىديارهم وتحرير الأسرى والمعتقلين، كما يؤكد المجتمعون بأن فلسطين هي القضية المركزية للعرب والمسلمين وأحرار العالم ويؤكدون على الوحدة الوطنية الفلسطينية ودعم الانتفاضة الثالثة ،وقوى المقاومة وعموم الحالة الشعبية على كامل التراب الفلسطين. ويعتبر المجتمعون بأن خيار المقاومة هو الخيار الوحيد لتحرير فلسطين.

7. إن النظام السعودي وفكره الوهابي الصهيوني التكفيري ومنتوجاته المتوحشة ضد الفكر الإنساني بشكل عام وضد الفكر الإسلامي بشكل خاص هو الأخطر على مستقبل الأمة العربية ووحدتها، لأنه ينفذ أجندات العدو الصهيوني وداعميه في العالم والهادفة إلى تفتيت الأمة وشرذمتها وإدخالها في حروب داخلية وطائفية مقيتة من أـجل حرف بوصلة الصراع عن فلسطين ومقدساتها.
8. يستنكر المجتمعون العدوان الأمريكي السعودي الصهيوني والمدعوم من بعض الأعراب على الشعب العربي اليمني والجرائم التي يرتكبها العدوان ضد المدنيين ويقوم بتدمير البنية التحتية والأوابد التاريخية التي هي جزء من الحضارة الإنسانية بشكل ممنهج مما أتاح الفرصة لانتشار وسيطرة العصابات الإرهابية المسلحة مثل تنظيم القاعدة وداعش على مساحات واسعة من أرض اليمن المقدسة، ويطالبون بفك الحصار الجائر المفروض دولياً على الشعب اليمني ويعتبروه جريمة حرب مخالفة للشرائع السماوية والمواثيق الدولية، ويؤكدون على الدعم اللازم لليمن على جيع الأصعدة في المحافل العربية والدولية وبما يضمن استقلال ووحدة الأراضي اليمنية.
9. يؤكد المؤتمر على تأييده للبدء الفوري للحوار بين مكونات الشعب اليمني السياسية دون تدخلات أو إملاءات خارجية برعاية بعض المؤسسات الدولية التي تتمع بالنزاهة وعدم ارتهان قرراتها لقوى الشر العالمي مثل منظمة أوراسيا وتجع دول البريكس.
10. يؤكد المجتمعون على وحدة الأراضي العراقية ويقفون بحزم مع قرار الحكومة العراقية بالقضاء على داعش وجميع القوى التكفيرية الإرهابية المسلحة ويؤيدون جميع القوى المشاركة في هذه المعركة المقدسة التي يقودها الجيش العراقي وقوى الأمن الداخلي وقوى المقاومة الشعبية وعلى رأسها الحشد الشعبي الذي يعتبره الملتقى قوة مقاومة وطنية بامتياز ويرفضون مشاريع التقسيم لهذا البلد العروبي الأصيل تحت أي مسمى طائفي أو مذهبي أو اثني.
11. يؤكد المجتمعون وقوفهم بحزم إلى جانب أشقاءهم المظلومين في البحرين ويستنكرون الجرائم الشنيعة المخالفة للقانون الدولي وجميع الشرائع السماوية التي يرتكبها النظام البحريني ضد الأغلبية الساحقة من شعبه ويطالبون المجتمع الدولي بجميع مؤسساته تحمل مسؤولياته الإنسانية والقانونية في ردع هذا النظام الفاشي وحلفائه من بني سعود وعربان الخليج وتقديم الحماية للحراك السلمي للشعب البحريني من أجل مواصلة نضاله حتى تحقيق مطالبه المشروعة في رفع الظلم والتهميش عنهم ومشاركة ممثليهم في إدارة شؤون بلادهم وثرواتهم الوطنية.
12. يؤكد المجتمعون على دعم خيارات الشعب الليبي في بناء دولته الحديثة دون تدخلات خارجية ورفض أي شكل من أشكال العدوان الخارجي ضد الشعب الليبي، كما يؤكد المجتمعون على دعم الشعب الليبي في مكافحة الإرهاب ودعوة الأمم المتحدة لرفع الحظر المفروض على تسليح الجيش الليبي كونه القوة الوحيدة القادرة على القضاء على جميع العصابات الإرهابية التكفيرية بمختلف توجهاتها من أجل الحفاظ على الجمهورية الليبية موحدة أرضاً وشعباً وجيشاً.
13. يؤكد المؤتمر على ضرورة استعادة الدور الريادي لمصر العروبة والكنانة في قيادة الأمة العربية جنباً إلى جنب مع سورية قلب العروبة النابض وقوى المقاومة الحية في العالمين العربي والإسلامي ضد العدو الصهيوني وضد قوى الهيمنة و الشر العالميين، ويستنكرون الأعمال الإرهابية التي تقوم بها العصابات التكفيرية الإرهابية المسلحة من إخوان الشياطين وحلفائهم التي يتعرض لها شعبنا العربي في مصر بكامل فئاته وكذلك الأعمال الموجهة ضد الجيش العربي المصري البطل، جيش العبور الذي أذل العدو الصهيوني في حرب اكتوبر المجيدة. ونتمنى على علماء الأزهر الشريف أن يتحملوا مسؤولياتهم التاريخية والدينية والأخلاقية بإعلان رفضهم للفكر التكفيري الإرهابي بكافة أشكاله كالإخواني والوهابي الصهيوني والداعشي وهو التفكير المدمر لمكونات الحضارة الإنسانية والإسلامي بشكل خاص، وأن يكونوا رائدين في نبذ الفتن المذهبية والطائفية وفي دعم القوى المدافعة عن الحقوق التاريخية والحضارة الإنسانية للشعوب العربية والإسلامية وفي قلبها قوى المقاومة الحية، حفاظاً على الهوية والانتماء.
14. يحيي الملتقى الوقفة المشرفة للإخوة في تونس الخضراء ضد قرارات الذل والمهانة التي أقرها مجلس التعاون الخليجي ومعظم وزراء داخلية وخارجية الدول العربية باعتبار حزب الله منظمة إرهابية، و يقف بحزم مع الشعب والجيش التونسي في حربه ضد داعش وغيرها من المنظمات الإرهابية العابرة للبلدان، ويستنكر الأعمال المتوحشة التي قامت بها هذه العصابات ضد الشعب العربي في تونس الخضراء بلد الحضارة المتجذرة عبر التاريخ، ويتمنى لتونس وشعبها مزيداً من النجاحات في بناء دولتها ومستقبلها.
15. يعبر المشاركون عن شجبهم لجميع المنظمات الإرهابية التكفيرية التي انتشرت في أغلبية الدول الإفريقية بدعم من الحركات الصهيونية والعالمية وحلفائها من بني سعود وفكرهم
الوهابي المتوحش ومن أجهزة استخبارات عالمية لضرب استقرار هذه الدول وتشكيل رأي عام محلي ودولي ضد الإسلام والمسلمين وربطهم بالإرهاب، ويعتبر المجتمعون بأن الجرائم التي تُرتكب في بعض الدول الإفريقية، ونخص بالذكر الجريمة النكراء التي ارتكبها النظام في نيجيريا ضد رجال الدين والمواطنين الأمنين الأبرياء تنفيذاً لمخططات بني سعود الإرهابية الجهنمية لبث روح الفتنة المذهبية بين جناحي الإسلام الحنيف.
16. يطالب المجتمعون هيئة « الحقوقيون المقاومون » التابعة للتجمع في التواصل مع الهيئات والمنظمات العربية والدولية المختصة بسن القوانين والأنظمة واتخاذ قرارات دولية تجرم الفكر الوهابي وداعميه ومروجيه ومعتنقيه واعتباره فكراً يخالف القيم الإنسانية وأهم مصدر فكري للإرهاب الدولي العابر للقارات.
17. وقد اعتبر المجتمعون بأن التجمع العربي والإسلامي لدعم خيار المقاومة يجسد فعلياً جامعة الأمة العربية والإسلامية بديلاً عن جامعة الدول العربية ومنظمة المؤتمر الإسلامي المهيمن عليهما من الرجعية العربية وأعداء الأمة.
18. يؤكد التجمع بأن المساس بأي عضو من أعضاء هذا التجمع وهو في سبيله للقيام بواجباته وفقاً لأهداف التجمع وما نص عليه النظام الأساسي المقر في هذا الملتقى باستخدام حقوقه في التعبير عن رأيه والدفاع عن خيار المقاومة ورفض الظلم والاستبداد و هو ما يتعرض له الدكتور عبد الحميد دشتي و هو الأمين العام المساعد للتجمع والمشرف على هيئة الحقوقيون المقاومون، فإن مسه أي سوء لا سمح الله أو لغيره من الأعضاء ، فعلى الأمر يُبنى مقتضاه وفي حينه سنطلب منكم جميعاً كلاً في ساحاته في استخدام كافة الأدوات الرسمية والأهلية المشروعة في استنكار ورفض ذلك والتصدي له.

والسلام عليكم ورحمة الله وبركاته

دمشق 20/3/2016
المشاركون في الملتقى

https://tunisitri.wordpress.com/2016/03/24/communique-final-rassemblement-arabe-et-musulman-de-soutien-au-choix-de-la-resistance/

21 mars 2016

Sayed Nasrallah sur al-Mayadeen

 
Sayed Nasrallah sur al-Mayadeen dans un message à Israël
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah sera l’invité de la télévision arabophone al-Mayadeen lundi soir prochain.
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’interview acquiert une grande importance, car elle portera principalement sur le conflit contre Israël.  En dépit de son timing, elle n’aura pas trait à la décision russe de retirer son principal contingent de la Syrie, ni à l’accalmie relative observée sur le théâtre yéménite.
L’entretien qui a déjà été réalisé et sera donc diffusé en différé constitue « un message direct à Israël et ses dirigeants », a indiqué la promotion d’al-Mayadeen.
«  C’est ce que nous allons faire face à toute menace ou offensive », est l’extrait de l’entretien avec le numéro un de la Resistance islamique qui figure dans cette séquence télévisée.
Selon al-Akhbar, citant des sources proches de la résistance, cette dernière  a constaté récemment que l’ennemi sioniste a effectué certaines mesures qu’il croit être invisibles à ses ennemis. Elles sont d’autant plus louches qu’elles s’accompagnent d’une campagne médiatique qui matraque avec exagération le thème de la puissance de la résistance.
Le dernier épisode de cette campagne est la divulgation d’un plan d’évacuation des colonies israéliennes du nord de la Palestine occupée, frontalières avec le Liban.
Ce qui ne va pas sans laisser présager l’éventualité d’une préparation de l’opinion publique israélienne à une offensive contre le Liban.
Des décideurs au sein du Hezbollah ont révélé avoir perçu des signes avant-coureurs, politiques et sur le terrain, d’une aventure militaire israélienne qui se prépare. Surtout que l’entité sioniste appréhende sincèrement le renforcement des capacités militaires de la Résistance dues à l’acquisition de l’armement qui brise l’équilibre qu’à celui et de l’expertise que les combattants du Hezbollah ont accumulée pendant les trois années de leur participation aux combats en Syrie.
Le but d’une telle offensive étant, selon les estimations, de fixer un plafond qui n’a pu être imposé à travers les menaces ni les dramatisations, ni via les opérations sécuritaires et militaires menées en Syrie.
Alors qu’Israël est toujours soumis à l’équation de dissuasion établie par la Résistance, laquelle l’empêche d’intervenir à sa guise au Liban.
Cette éventualité est encore plus forte compte tenu du climat hostile à la résistance répandu par les régimes arabes qui peut très bien avoir l’effet d’un instigateur à cette agression.
Raison pour laquelle une intervention de  Sayed Nasrallah est plus que nécessaire, pour remettre les pendules à l’heure.
Interview de Sayed Hassan Nasrallah sur al-Mayadeen TV, le lundi 21 mars 2016 à 20 :30 (Heure locale)
http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=18&frid=18&eid=292730 

15 mars 2016

WOFPP - bulletin de février 2016

 Comme rapporté dans notre dernier bulletin de décembre 2015, de nombreuses arrestations de Palestinien.nes continuent, ainsi que les assassinats, à la fois par les forces de sécurité israéliennes et par des citoyens israéliens armés. Parfois les soldats «ne font que» blesser les prisonnier.es et les media israéliens blanchissent les assassinats, les décrivant comme des «neutralisations».

Dans les prisons d'Hasharon et Damon il y a actuellement 4 mineures et 5 prisonnières adultes qui ont été blessées par les soldats et emmenées ensuite à l'hôpital. A l'hôpital on les a attachées main et pied liés et, dans au moins un cas, les pieds et les mains ont été attachés au lit. Elles ont toutes été surveillées étroitement par des gardiennes de prison pendant leur hospitalisation et leurs familles n'ont pas pu venir les voir. Dans certains cas un juge a été amené à l'hôpital et des «auditions» ont été menées pour décider de l'allongement de leur rétention.

Il est à noter qu'il n'y a pratiquement aucune information (au niveau social ou personnel) disponible pour les prisonnières/détenues. Parmi les prisonnières/détenues actuellement il y a un large éventail d'âges, d'une fille de 12 ans à une femme de 62 ans. Certaines femmes sont célibataires, d'autres sont mariées et certaines ont des enfants, il y a parmi elles des femmes au foyer, une directrice d'école et la directrice d'une organisation de bienfaisance, des élèves et des étudiantes, des travailleuses et employées dans des secteurs comme des salons de coiffure et des ateliers de couture.

Depuis le début de décembre 2015 une nouvelle pratique humiliante a été instaurée: les prisonnières qui doivent rencontrer des avocat.es sont conduites menottées et les pieds entravés. Les menottes sont enlevées pendant l'entretien mais les liens sont maintenus aux pieds.

Les conditions de transport dans la «Posta», dont nous avons parlé à de multiples reprises, continuent à être difficiles. Malgré de nombreuses plaintes des prisonnières il n'y a eu aucune amélioration des conditions de transport, ce qui peut être considéré comme une forme de torture. De plus les conditions de transport se sont encore détériorées récemment. Dans la «Posta»,à côté de celles des prisonnièresil y a des cellules pour des prisonniers de droit commun qui harcèlent les femmes. Quand des prisonnières de droit commun sont dans la même cellule que des prisonnières politiques, les premières représentent une menace réelle pour les secondes.

Les détenues de la prison de Damon sont emmenées au tribunal via la prison d'Hasharon la veille de l'audition et sont ramenées à Damon le lendemain. Cependant, si l'audition a lieu un dimanche, elles sont déjà emmenées à Hasharon le jeudi précédent, et si elle a lieu un jeudi, elles sont ramenées à Hasharon le soir même mais ne retournent à Damon que le dimanche. Ce qui veut dire qu'elles sont privées de leurs conditions habituelles et ceci ajouté aux conditions de transport difficiles, plus le passage de prison en prison conduisent beaucoup de femmes à renoncer à assister à leur propre procès-elles n'ont par ailleurs pas toujours le choix à ce propos.

Parmi les prisonnières/détenues il y a celles résidentes de Jérusalem Est ou des villages environnants occupés en 1967. Ces femmes ont un permis de séjour israélien si bien que, quand elles sont arrêtées à Jérusalem ou dans un village environnant, les auditions se tiennent au Tribunal du District de Jérusalem. En termes d'accusations et de procédures légales, il n'y a pas de différence entre ces tribunaux civils et les tribunaux militaires d'Ofer et Salem.

Prison de Damon (Mont Carmel)

En décembre 2015, une aile pour femmes a été ouverte à la prison de Damon et actuellement (février 2016) s'y trouvent 24 Palestiniennes, la plupart des détenues (dont les procès ne sont pas encore terminés), dont 2 en détention administrative.

L'aile a 2 pièces, une grande pièce avec 18 lits mais un seul coin toilette et une autre avec 8 lits et un coin toilette.

Des caméras de CCTV fonctionnent sans arrêt dans la cour, empêchant les prisonnières d'utiliser la cour pour prendre de l'exercice.

Les autorités de la prison autorisent les prisonnières à acheter des ventilateurs à la cantine mais jusqu'à présent un seul ventilateur a été autorisé pour chacune des 2 pièces.

Suite à une campagne des prisonnières, les autorités de la prison ont reconnu Sabrin Abu-Sharar comme porte-parole des prisonnières de Damon.

Prison de Hasharon (Tel Mond)

Au moment où nous rédigeons ce bulletin la prison d'Hasharon accueille 32 prisonnières/détenues palestiniennes dont 12 mineures.

Suite à une longue campagne menée par l'avocate et conseillère juridique de la WOFPP Taghreed Jahshan, les autorités de la prison ont permis l'achat de ventilateurs par des prisonnières depuis le début de janvier 2016. L'achat devait être fait à la cantine de la prison et ces achats de ventilateurs et de couvertures ont été financés par une donation.

Toutes les prisonnières/détenues mineures se trouvent à la prison d'Hasharon, certaines, comme mentionné ci-dessus, ont été blessées par des soldats de l'armée israélienne.

Devant l'augmentation récente du nombre de prisonnières mineures, la conseillère juridique de la WOFPP en lien avec la porte-parole des prisonnières à Hasharon, Lina Jarbuni, ont exigé que les autorités de la prison fournissent des cours pour toutes les prisonnières mineures. La plupart sont à l'école et certaines sont en dernière année et doivent préparer leur examen Taujihi (final). Les autorités de la prison ont récemment répondu positivement et se sont engagées à fournir un enseignant spécial nommé à la prison, à la suite de quoi des cours ont commencé 2 fois par semaine.

Plusieurs prisonnières actuellement à Hasharon ont été blessées au moment de leur arrestation. La plupart ont été sérieusement blessées et ont été hospitalisées à Jérusalem. Nous pensons que les soins médicaux qu'elles ont reçus ont été insuffisants car elles ont été transférées en prison avant d'avoir reçu un traitement adéquat permettant leur guérison. Parmi ces personnes se trouve Asra'a Ja'abis dont la voiture a pris feu alors qu'elle revenait d'Azarieh (près de Jérusalem). Asra'a a été brûlée aux 2ème et 3ème degrés et elle a été à l'hôpital Hadassah avant d'être transférée à la prison d'Hasharon. Son état est sérieux et nous pensons que sa place est dans un hôpital, au moins pour quelque temps, et pas en prison. L'état d'une autre prisonnière, 'Abla El'Adam, atteinte à la tête par les balles des soldats et sérieusement blessée, est très grave.

Elles sont épisodiquement ramenées à l'hôpital pour des traitements. Il faut noter que le transport de la prison à l'hôpital pour un traitement médical engendre beaucoup de souffrances, tout particulièrement dans les conditions rudes de transport que nous avons décrites ci-dessus.

La prisonnière 'Alia El'Abassi s'est portée volontaire pour aider les blessées.

Quelques membres de la WOFPP essaient d'assister aux procédures judiciaires et de les observer comme partie du travail bénévole de l'association. Cette présence au tribunal nous permet de nous tenir au courant, de parler avec les membres des familles, de rester en lien avec elles et de les aider autant que nous le pouvons.

Important: nous ne pouvons pas être sûres du nombre exact de prisonnières/détenues actuellement car les nombres varient chaque jour.

La WOFPP a besoin de dons pour pouvoir assurer des visites fréquentes de notre avocate dans les prisons.

Pour les donations à WOFPP:
Compte de banque:
Women's Organization for Political Prisoners (WOFPP)
Nombre du compte: 471067
BANK HAPOALIM
Branch 532
Daniel Frisch St. 3,Tel Aviv 64078, ISRAEL
IBAN number: IL 60-0125-3200-0000-0471-067
BIC (swift): POALILIT
Adresse de qui reçoit la contribution:
WOFPP
Frug Street 30
IL-63417 Tel Aviv, ISRAEL>

14 mars 2016

Ahmed Aboul Gheit prochain secrétaire général de la Ligue arabe

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L’ancien ministre des Affaires étrangères d’Hosni Moubarak, Ahmed Aboul Gheit, a été élu prochain secrétaire général de la Ligue arabe. Il prendra ses fonctions le 1er juillet 2016.
Personnalité pro-US, proche d’Israël, il avait développé les relations entre le Caire et Tel-Aviv au détriment des Palestiniens.
Il avait choqué le monde arabe, en 2008, en accusant le Hamas d’être responsable de l’opération israélienne « Plomb durci » contre la population civile de Gaza. Fermant la frontière aux réfugiés qui essayaient d’échapper aux bombardements, il avait déclaré qu’il ferait « briser les jambes des femmes et des enfants » qui tenteraient de fuir vers l’Égypte. Puis, il avait fait construire une barrière de séparation souterraine entre l’État de Palestine et l’Égypte, creusant des tranchées de 35 mètres de profondeur, de manière à pouvoir noyer les tunnels construits par la Résistance palestinienne. Ces travaux avaient été supervisés par le général Benoît Puga, actuel chef d’état-major privé du président François Hollande.
En 2011, la Ligue arabe, en violation de ses propres statuts, a exclu un de ses membres fondateurs, la République arabe syrienne. Depuis lors, la Ligue est dominée par les États wahhabites, le Qatar et l’Arabie saoudite.

09 mars 2016



Communiqué 9 mars : « Didier Reynders ou la realpolitik à tout prix » (par le Cabinet d’avocats Jus Cogens)

Reynders avec Saad Dine el Otmani 
CABINET D’AVOCATS JUS COGENS : Me Dounia ALAMAT (GSM : 32.484.65.13.74 ;da@juscogens.be) – Me Nicolas COHEN (GSM : 32.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be) – Me Christophe MARCHAND (GSM: 32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be)

 Bruxelles, 9 mars 2016 
 Affaire Ali AARRASS : « Didier REYNDERS ou la Realpolitik à tout prix »
 Le parlement belge est actuellement en train de discuter d’une loi portant assentiment à la « Convention de coopération entre le gouvernement du royaume de Belgique et le gouvernement du Royaume du Maroc en matière de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme ».
Dans ce cadre, Monsieur REYNDERS, répondant à une interpellation du Député HELLINGS, a déclaré au sujet d’Ali AARRASS :
« Il s’agit d’une personne qui, dans le passé, a été extradée par l’Espagne vers le Maroc où il est toujours incarcéré. Il bénéficie de l’assistance consulaire belge. Les autorités marocaines répondent systématiquement aux différentes démarches belges que l’intéressé a été condamné pour diffusion de propagande islamique, pour participation à un réseau de combattants étrangers pour l’Irak et à des livraisons d’armes. Grâce aux efforts déployés par le consulat belge, la Commission marocaine pour les droits de l’homme a pu rendre visite à l’intéressé toutes les semaines. Rien n’indique que le condamné ait été torturé par les services marocains »[1].
Cette réponse est scandaleuse. Quelle honte de la part de celui-là même qui est censé assurer la protection des ressortissants belges en danger à l’étranger !
Premièrement, il est totalement inexact de prétendre que Monsieur AARRASS « bénéficie de l’assistance consulaire belge ». Il n’a jamais reçu la visite du Consul belge à Rabat. Le Ministre a été condamné par la Cour d’appel de Bruxelles pour son inaction mais les autorités belges ne font rien d’efficace pour pouvoir rencontrer leur ressortissant. Le Ministre pourrait pourtant exiger du Maroc, au regard du droit international, d’exercer ses compétences consulaires[2].
Deuxièmement, il n’y pas de Commission marocaine pour les droits de l’homme mais bien un Conseil national des droits de l’homme au Maroc. Cet organe n’est pas indépendant. Il ne visite pas hebdomadairement Monsieur AARRASS et ne lui a été d’aucune utilité. Les promesses faites suite à ses grèves de la faim n’ont jamais été respectées !
Troisièmement, si le Ministre des Affaires étrangère fait allusion à la condamnation au Maroc, il sait pertinemment que, pour la même affaire, la justice espagnole a innocenté Ali AARRASS. Il sait également que ce dossier est une suite du « dossier BELLIRAJ », dont l’inéquité de la procédure devant les juridictions marocaines a été largement dénoncée par les ONG[3].
Quatrièmement et plus fondamentalement, le Ministre ment lorsqu’il dit « rien n’indique que le condamné ait été torturé par les services marocains ».
Le Rapporteur spécial contre la torture des Nations Unis, Juan MENDEZ, a visité Monsieur AARRASS en septembre 2012, accompagné d’un médecin expert en matière d’évaluation des séquelles de la torture. Il a constaté :
« Le médecin légiste a conclu que la plupart des traces observées, bien que non diagnostiquées comme signes de torture, sont clairement compatibles avec les allégations présentées par M. Aarrass, à savoir le genre de torture et de mauvais traitements infligés, tels que brûlures occasionnées par une cigarette, pratique du «falanja » (coups assenés sur la plante des deux pieds), attachement intense puis suspension par les poignets et électrochocs aux testicules. En outre, il a constaté que la description faite par M. Aarrass des symptômes ressentis après les épisodes d’actes de torture et de mauvais traitements esttotalement compatible avec les allégations et que le genre de pratiques décrites et les méthodologies qui auraient été suivis par les agents pratiquant ces actes, coïncident avec les descriptions et les allégations présentées par d’autres témoignages que le Rapporteur spécial a reçus dans d’autres lieux de détention et qui ne sont pas connus de M. Aarrass » (nous soulignons).
Le Comité contre la torture a reconnu que le Maroc n’avait pas respecté son obligation d’enquêter de manière indépendante, approfondie et impartiale sur les allégations de torture de Monsieur AARRASS. Ce Comité a également constaté que Monsieur AARRASS avait été condamné sur base d’aveux obtenus sous la torture[4].
Enfin, une vidéo, toujours disponible sur internet, montre les multiples hématomes sur le corps de Monsieur AARRASS après son passage à tabac suite à sa dénonciation des mauvais traitements au Rapporteur spécial contre la torture[5].
Que faut-il de plus au Ministre des Affaires étrangères ?
Une reconnaissance de l’usage systématique de la torture au Maroc par une Juridiction internationale ?
Il est servi ! La Cour européenne des droits de l’homme confirme ce fait, sur base de très nombreux rapport d’ONG, depuis 2010 : affaire Boutagni c. France (18/11/2010), affaire Rafaa c. France (30/05/2013), affaire Ouabour c. Belgique (02/06/2015).
Notre Ministre ignore-t-il que la Cour européenne des droits de l’homme a constaté qu’il y avait eu déni flagrant de justice en Belgique lorsque nos juridictions ont accepté de faire usage de déclarations faites au Maroc dans des dossiers de terrorisme ?
C’est pourtant le cas[6] !
A l’heure de discuter du renforcement de la coopération judiciaire entre la Belgique et le Maroc, il n’est pas permis de fermer les yeux sur les violations flagrantes et systématiques des droits fondamentaux des personnes par cet Etat, ni de nier le calvaire d’un Belge.
Un peu de respect, s’il vous plait, pour nos institutions et nos concitoyens.
[1] Chambre des représentants, 25 février 2016, « Projet de loi portant assentiment à la Convention de coopération entre le gouvernement du Royaume de Belgique et le gouvernement du Royaume du Maroc en matière de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme, faite à Bruxelles le 18 février », 2014DOC 54 1646/002, p. 7
[2] Dès 1es années 1950, la Cour Internationale de Justice a considéré que :
« Selon la pratique des Etats, les décisions arbitrales et judiciaires et les opinions doctrinales, la nationalité est un lien juridique, ayant à sa base un fait social de rattachement, une solidarité effective d’existence, d’intérêts, de sentiments, jointe à une réciprocité de droits et devoirs… Conférés par un Etat, elle ne lui donne titre à l’exercice de la protection vis-à-vis d’un autre Etat que si elle est la traduction en termes juridiques de l’attachement de l’individu considéré à l’Etat qui en a fait son national » (Madeleine GRAWITZ, « Arrêts Nottebohm du 18 novembre 1953 (compétence) et du 6 avril 1955 (fond) », in Annuaire français de droit international, volume I, 1995, p. 26)
Dans une sentence du 10 juin 1955, la Commission de conciliation italo-américaine a également confirmé que : « le principe, fondé sur l’égalité souveraine des Etats, qui exclut la protection diplomatique en cas de double nationalité doit céder devant celui de la nationalité effective toutes les fois que cette nationalité est celle de l’Etat requérant mais il ne doit pas céder quand une telle prédominance n’est pas prouvée » (Daniel-Henri VIGNES, « Commission de conciliation italo-américaine, sentence du 10 juin 1955 : affaire Florence Mergé », in Annuaire français de droit international, volume II, 1956, p. 433).
[3] Voir notamment : Commission arabe des droits humains, « Rapport d’observation du procès des six détenus politiques au Maroc – Affaire Belliraj », 10/12/2009 ; Human Rights Watch, « Stop Looking for your Son », octobre 2010
[4] CAT, Affaire AARRASS c. Maroc, communication 477/2011
[5] https://www.rtbf.be/video/detail_ali-aarrass-malmene-et-torture?id=2048443
[6] CEDH, affaire EL HASKI c. Belgique, 25 septembre 2012, disponible sur hudoc

 http://www.freeali.eu/communique-9-mars-didier-reynders-ou-la-realpolitik-a-tout-prix-par-le-cabinet-davocats-jus-cogens/

 Merci à Farida Aarrass et Luk Vervaet

03 mars 2016

Saloua Charfi : Juin 2000 Départ du dernier soldat israélien


charfi 

En en ce jour de honte où la Tunisie, tout comme Israël, a qualifié de terroriste un mouvement de libération nationale, et en hommage à la volonté du peuple libanais et au Hezbollah nous reproduisons le reportage sur la libération du sud Liban en 2000 réalisé par Saloua Charfi en Juin 2000.
Départ du dernier soldat israélien
De notre envoyée spéciale au Liban
Saloua Charfi Ben Youssef :Juin 2000

Nakoura, Dhaïra, Yarim, Aita Chaâb, Bint Jbeil, Khiam, Kafr Kala, Marjayoun… autant de hameaux ou « daïa », grands comme un tout petit quartier, parsemés ça et là de constructions qui tiennent à peine debout sur une terre presque déserte et en jachère.
Une terre brûlée. Voilà le cadeau empoisonné offert par Israël aux Libanais le 24 mai 2000 après vingt-deux années d’occupation. La randonnée cahotante de douze heures que nous avons effectuée dans les villages libérés du Sud-Liban nous a laissé un arrière-goût amer.
Aujourd’hui 17 juin à 7 heures, au moment où le dernier soldat israélien quitte le Sud Liban, nous foulons enfin, le souffle retenu, cette terre si précieuse. Nous n’avons plus les pieds sur terre, emportés par la foule qui nous traîne et nous entraîne, et assaillis impitoyablement par des souvenirs.
Il y a dix huit ans, j’étais ici, guidée par un Palestinien qui s’appelait Gharib (l’étranger), un pseudonyme évidemment. J’étais fascinée par les combattants dissimulés dans la citadelle de Saladin perchée au sommet de la montagne, mon cœur battait la chamade. Je scrutais fiévreusement avec des jumelles les patrouilles de Saâd Haddad, premier chef collabo d’Israël. Je m’agrippais aux jumelles malgré les avertissements des combattants, je risquais d’être tirée comme un lapin à tout moment. Je cherchais à comprendre pourquoi un Libanais collabore volontairement avec l’ennemi!
Depuis, beaucoup de sang a coulé sur cette terre prédestinée à cette tragédie par la force de l’histoire et de la géographie.
En 1982, j’assistais comme dans un cauchemar à l’entrée triomphale de Bégin dans cette même citadelle. Les Palestiniens étaient parqués au stade de Beyrouth, en guenilles, attendant sous le soleil impitoyable du mois d’août les bateaux qui devaient les amener vers Tunis. Encore un départ!
A Baouabet Fatma, on lapide le diable!
Aujourd’hui, ce sont les Israéliens qui s’en vont, qui plutôt s’enfuient sans demander leurs restes et les Libanais, éternels réfugiés sur leur propre terre, affluent par milliers vers ce Sud, que certains n’ont jamais connu. Ils se pincent encore les uns les autres pour être sûrs qu’il ne s’agit pas d’un rêve. Entendu devant le Portail de Fatma, un homme qui demande à son compagnon: « Pince moi, mon frère, je crois rêver ». Mais aussi une voix voilée de tristesse de quelqu’un qui a perdu des êtres chers: « Tout çà pour ce petit bout de terre! ».
Maintenant les jeunes entament leur jeu préféré: les jets de pierre en direction des soldats israéliens par dessus les barbelés. Les Israéliens courbent l’échine pour éviter d’être touchés.
Excités par l’ambiance, nous répondons au milicien du Hezbollah qui nous demande en plaisantant pourquoi nous sommes venus de si loin: « Nous sommes en pélerinage et nous venons lapider le diable, que diable! ». Et nous joignons le geste à la parole. Ridicule évidemment, avec le recul, mais sur le moment c’était grisant de pouvoir enfin rendre « la politesse » aux Israéliens, faute de pire, c’est le moindre mal!
Des groupes de jeunes grimpent sur le toit d’une mansarde et agitent le drapeau du Hezbollah. Tiens, nous n’avons pas vu de drapeau libanais! Le geste de triomphe est adressé aux habitants d’une proprette colonie israélienne dont on distingue nettement les maisonnettes blanches aux toits en tuiles rouges, aux rues impeccablement tracées, mais dont les fenêtres restent obstinément closes, à la déception des lapideurs qui se mettent à hurler de dépit: « Espèces de lâches… si vous êtes des hommes, montrez vous… »
Chaleur, poussière, hurlements, bousculade, l’ambiance bon enfant s’électrifie soudain, les injures frôlent la grossièreté, le mouvement de jets s’intensifie, les pierres sont plus grosses. Quelqu’un tire en l’air, on ne sait de quel côté. Les miliciens du Hezbollah accourent et somment la foule de se disperser. Tiens, nous n’avons pas rencontré de soldats réguliers libanais non plus!
Un bulldozer surgit, des ouvriers attachent des fils de fer aux poutres d’une cabane surélevée, le bulldozer recule et la cabane s’effondre dans un bruit assourdissant. Des « you you » éclatent, la foule hurle d’une seule voix « Allah akbar » (Dieu est grand). Le dernier vestige de l’occupation israélienne vient de disparaître. L’émotion est à son comble et tout le monde veut participer à la destruction des barbelés. Le territoire libanais vient de gagner quelques mètres!
Une jeune maman, les larmes aux yeux, s’adresse à son enfant: « Regarde mon chéri, ça c’est un Israélien, hier il était là où nous sommes. Que Dieu l’éloigne chaque jour un peu plus ». L’enfant lève vers sa maman un regard vide… un bébé de quelques mois!
A Auchwitz… prison de Khiyam
La route étroite, cahoteuse et rocailleuse, serpente interminablement au milieu des champs envahis par une végétation sauvage. Nous avons l’impression de tourner en rond. « Mais non, nous rassure le chauffeur, c’est que tous les hameaux se ressemblent ». Il ajoute d’une voix basse et triste: « Tout cela pour ce petit bout de terre! ». Du déjà entendu!
Nous roulons, sous un soleil de plomb, direction la fameuse et sinistre prison de Khiyam. Un portail noir surplombant la colline la plus élevée apparaît soudain, puis un flot de musique militaire diffusée à grand débit par les miliciens de Hezbollah qui montent la garde. Les paroles chantent les louanges de Hacen Nasrallah, le chef du Hezb, et de Houcine fils de l’Imam Ali, figure emblématique chiite. Amalgame fort réussi. « Ya Houcine ya Saïd achouhada, ya Hacen ya Saïd almoukawama ». (Traduisez: « O Houcine, maître des martyrs, O Hassen maître des résistants ».)
L’air et lourd, la poussière s’abat on ne sait d’où, les yeux picotent, on transpire à seaux, larmes et sueurs se mélangent. Emus et par pudeur, nous évitons de nous regarder ou de commenter.
Dans la cour de la prison, la télévision interviewe les visiteurs. Une jeune fille bouleversée crie sa haine et sa douleur: « La moindre des punitions que l’on puisse infliger aux collabos, c’est de les emprisonner ici. Qu’ils vivent ce que nos frères ont enduré… »; la voix de la jeune fille se voile, elle éclate en sanglots et se précipite vers la sortie.
Le spectacle qui s’offre à nos yeux est pénible. Il ne s’agit pas d’une prison ordinaire. Ici c’est Auchwitz! C’est indescriptible, ça rappelle le bagne de la Goulette, difficile de trouver les mots, vraiment difficile! Une odeur fétide nous prend à la gorge dès que nous nous approchons des cellules. Pourtant cela fait au moins vingt jours que portes et fenêtres sont ouvertes, plutôt défoncées. Dans leur précipitation, Israéliens et collabos sont partis en oubliant de libérer les prisonniers; 24 heures plus tard, la population a envahi la prison, défoncé les portes et tout saccagé, surtout les appareils de torture. Les prisonniers ont évidemment quitté la prison sans faire leurs bagages.
Du coup, la scène s’est figée dans ce dramatique flash de ce jeudi 25 mai 2000 à 10h du matin! Couvertures en boules ou jetées à terre, savates éparpillées, dépareillées, linge étendu, bouteilles d’eau suspendues aux fenêtres, même l’odeur refuse de quitter ces lieux maudits. On nous demande de ne pas rester plus de cinq minutes dans les cellules et de ne toucher à rien, le risque d’infection est important.
Haydar, ancien prisonnier, nous offre une visite guidée. Il récite sa leçon. Les prisonniers assurent depuis la libération une permanence de 24 heures pour accueillir les visiteurs et les guider.
Ce que Haydar raconte est archiconnu, cent fois lu ou entendu. N’empêche, cela fait très mal et l’on a envie de lui demander d’arrêter. Il était en train de décrire une scène de torture, pas particulièrement méchante, lorsqu’un des auditeurs s’évanouit. L’ancien prisonnier ne peut plus poursuivre son récit, il tremble de la tête aux pieds et transpire. Deux miliciens accourent, le prennent avec précaution par les bras et l’éloignent de la foule. Il avance en titubant comme un aveugle.
Etat, où es-tu?
Nous nous enfuyons lâchement et nous engouffrons de nouveau dans les interminables sentiers des interminables hameaux, bariolés à saturation par les drapeaux du Hezbollah et d’Amal, par les portraits de Nasrallah, Berri, Moussa Sadr, Assad et son fils, maquettes géantes de Khomeiny en carton pâte, étoile de David au cœur brisé par un canon, graffitis et banderoles: « Le sang a vaincu l’épée », « La cohabitation chiite-chrétienne, un trésor à sauvegarder », « Nous sommes orphelins de Assad », « Assad tu es parti à un moment crucial »…Tout y est, sauf l’Etat libanais. Une fois, une seule, nous avons eu sur une pancarte: « La municipalité de Nakoura vous souhaite la bienvenue », et quelqu’un a ajouté au crayon « République libanaise ». Notre « périple » a pourtant couvert 90% des territoires libérés.
Les restes du décor planté par les Libanais pour fêter la libération du Sud, qui leur est tombée dessus sans crier gare, témoigne de la fièvre qui s’est emparée de la population à l’annonce du miracle, mais tout comme au lendemain de dîners trop copieux on se réveille avec la gueule de bois, les Libanais découvrent stupéfaits et indignés, la misère poignante de leur Sud. Pourtant le Sud a toujours été misérable, mais il était habité et ses terres étaient cultivées.
« Maintenant, nous ne pouvons plus nous voiler la face. Nous devons affronter cette misère, sinon l’ennemi reviendra au galop, car si certains ont collaboré avec l’ennemi c’est justement pour fuir la misère ». nous affirme un jeune milicien en récitant son discours d’un trait, avec ce langage propre aux vieux politiciens de chez nous mais spécifique aux orientaux quel que soit leur âge. Ici, on vieillit prématurément, sinon on grossit.
Entendu dans un restaurant beyrouthin, un obèse, fort sympathique comme de coutume, affirmant à ses compagnons de table :  » Dans ma famille, on grossit quand on est malheureux. Alors moi, après 20 ans de guerre et un mariage, j’ai pris 60 kilos ». Les gens du Sud par contre ne peuvent se permettre le luxe de prendre du poids, quel que soit le nombre de mariages et d’enterrements. Vivant essentiellement de la récolte du tabac, d’amour de la patrie pour certains et d’eau fraîche vendue à 2 dollars le m3 par Israël pour d’autres, ils triment du matin au soir, pour récolter et faire sécher les feuilles de tabac, en contrepartie d’un plat de pois-chiches, d’une tomate et d’un oignon !
A une enjambée de la Palestine
A Dhaïra, à un kilomètre de Zaraït, colonie israélienne en Palestine occupée, et sous l’œil placide de soldats israéliens joufflus, à la peau rose et à l’uniforme astiqué, patrouillant de l’autre côté des barbelés, une famille libano-palestinienne sunnite tente tant bien que mal d’assurer sa subsistance de la journée. Assis à même le sol, devant leur maison délabrée, trois jeunes garçons en guenilles et noirs de poussière, deux jeunes filles belles comme le jour et se grattant sans cesse les cheveux et la peau, la maman qui fait beaucoup plus que son âge, édentée et en haillons, le père encore plus mal loti, tous maigrichons, nous accueillent comme l’exige la légendaire générosité arabe.
Sortis d’on ne sait où, des verres remplis d’eau gazeuse fraîche atterrissent devant nous. Ils déballent leur « biographie » sans même qu’on le leur demande : « Nous avons résisté pendant 22 ans face à ceux-là (ils montrent les Israéliens du doigt avec une moue de mépris). Nous étions souvent pris entre deux feux, la Katioucha des résistants quand ils visaient mal et la riposte de ceux-là quand ils faisaient semblant de viser mal.
Nous avons tenu le coup, juste pour pouvoir aller de temps en temps serrer la main à nos cousins de l’autre côté des barbelés quand il y avait un mariage ou un décès « , raconte la maman en souriant. Il faut préciser que « là-bas » c’est juste de l’autre côté de la chaussée, une chaussée en outre très étroite ! « Fachka » disent les Libanais, c’est-à-dire une enjambée ! Un confrère venu de Beyrouth réplique :  » Vous êtes vraiment forts, à votre place je serais mort de dépit de voir mon pays si près sans pouvoir y entrer !  »
La maman réplique avec un flegme à faire pâlir un Anglais :  » Tu es encore bien vivant après 24 ans d’occupation syrienne. On ne meurt pas de ça. On meurt d’une balle perdue, de faim ou de soif. C’est ce qui risque de nous arriver bientôt si l’Etat continue à faire de la politique sur notre dos ! « .
Voilà, le mot est lâché ! Partout où nous allons, on nous parle de faim, de soif, de chômage et d’insécurité. Qu’ils soient chiites, sunnites ou chrétiens, les gens du Sud sont logés à la même enseigne. Du moment qu’ils sont encore là, cela signifie qu’ils ne sont pas des « collabos ». Ceux-ci sont soit en Israël soit en prison. Ceux qui sont restés ont généralement subi, pendant 22 ans au moins, les pires atrocités de la part des collabos et des Israéliens.
Apatrides dans un no man’s land
Vivant dans une sorte de no man’s land, ils étaient des apatrides, sans terre pour les Palestiniens, sans Etat pour les Libanais. Les premiers ne pouvant franchir la frontière pour rentrer chez eux, les seconds obtenaient difficilement un laissez-passer, pour aller à Tyr ou à Beyrouth rendre visite à leurs parents. Ils étaient suspectés de part et d’autre : collabos pour les Libanais, œil du Hezbollah pour les Israéliens.
Au Sud les voitures ne sont pas immatriculées. Un spectacle bizarre, ces voitures fantômes, borgnes, qui circulent tranquillement comme si de rien n’était. C’est comme une personne sans nom. Il y a des moments dans la vie où l’on remercie Dieu d’être fiché. Cela veut dire que l’on existe, que l’on a une loi, une nationalité et un Etat qui malgré tout nous protège les uns des autres. C’est qu’ici les gens ont peur les uns des autres. Les chiites ont peur des sunnites qui leur en veulent de s’être enrichis et  » anoblis  » grâce à la manne iranienne en oubliant leurs frères sunnites.
Les sunnites ont peur des chrétiens qui risquent à tout moment de prendre les armes pour venger leurs enfants accusés de collaboration et jetés en prison. Ils ne feront pas la différence entre chiites maîtres des lieux et sunnites.  » Dans le malheur, nous sommes tous des musulmans « , nous dit un sunnite.
Quant aux chrétiens, ils ont peur de tout le monde, des Libanais en général, de la résistance, des Syriens et même d’Israël. Ils vivent dans la terreur. Chaque jour des miliciens viennent chercher des jeunes dans les villages chrétiens. Motif : accusés de collaboration avec l’ennemi.  » Ils savent pourtant bien, nous dit une chrétienne, les larmes aux yeux, que nos enfants ont souvent été obligés à collaborer. Eux aussi ont vécu cela. Ceux qui refusent, on dynamite leur maison, et c’est le moindre mal, sinon on les assassine. Aujourd’hui il faut pardonner et tourner la page. Rendez-nous nos enfants « .
Quels enfants ? Ces enfants du no man’s land ont-ils jamais été enfants ? Ils sont nés vieux ! La plupart de ceux qui sont nés sous l’occupation n’ont jamais été à l’école.  » Quelle école ? « , nous lance un jeune avec dédain. Evidemment nos questions sont parfois stupides. C’est que nos références sont totalement étrangères aux leurs. A partir du moment où l’Etat n’existe pas, qui construira les écoles ?Qui formulera les programmes ?
Le Conseil du Sud, instance étatique, a malgré tout réussi à faire passer assez d’argent pour construire une école. Mais pour certains il faut faire plusieurs kilomètres avant d’y arriver, donc certaines familles renoncent à y envoyer leur fille. De plus cette école est souvent fermée à cause des bombardements.
Agents-doubles, faim et soif
Faim, soif, analphabétisation, chômage, terre en jachère, villages déserts, enfants  » collabos  » en prison, tel est l’héritage de 22 ans d’occupation.
Nous avons mis le mot collabo entre guillemets parce que beaucoup de jeunes ont été enrôlés de force par l’ALS (Armée de Libération du Sud, de Lahad), selon le témoignage même des agents doubles.
Ceux-là sont des agents de la sécurité libanaise infiltrés dans l’ALS :  » C’est ce qui explique, nous affirme l’un d’entre eux sous couvert d’anonymat, que les collabos n’ont pas été lynchés par la population. On ne sait pas qui est qui ! Donc la résistance les a remis aux mains de la police libanaise. C’est à la justice de dire le dernier mot. Bien sûr notre témoignage est capital ! « .
Les gros bonnets et collaborateurs volontaires ont bien entendu pris la poudre d’escampette. Ils sont en Israël. Ils vivaient très bien, eux. Les quelques villas luxueuses qui dénotent dramatiquement avec les chaumières leur appartenaient. Elles sont vides maintenant.
Bien sûr, dans ce genre de situation, beaucoup d’histoires circulent, les mythes et les légendes sont classiques, mais d’autres sont de toute autre nature. Un agent double nous a raconté en long et en large le fructueux trafic de drogue auquel se livraient certains officiers israéliens. Mais c’est une autre paire de manche.
Le plus important est cet appel de détresse lancé par les Libanais du Sud, surtout les chrétiens.
 » Dites à notre Etat de marquer sa présence le plus vite possible. Nous voulons voir l’armée libanaise patrouiller ici. Dites au monde que nous avons faim et soif, nous n’avons ni eau ni électricité, ni écoles, ni hôpitaux, ni travail. C’est une honte pour l’humanité ! « .
19h, nous sommes enfin à Tyr, ville pas très recommandable il y a seulement 24 jours, puisqu’elle était le dernier coin libre du Liban, le front quoi. Maintenant Tyr est loin de l’ennemi par rapport aux villages visités qui sont eux à… un jet de pierre.
Il fait très beau, on lézarde encore au soleil sur une plage surpeuplée ou bien on fait son jogging sur l’immense corniche construite par Bahia Hariri, au dépens de la plage bien sûr. Mais comme elle est tellement belle, cette corniche, alors on pardonne cette entorse faite à l’environnement. Les voitures rutilantes des touristes du Golfe roulent à tombeau ouvert sur la nouvelle autoroute toute pimpante, direction Beyrouth. Sur la voie opposée, un embouteillage d’enfer et des klaxons assourdissants typiquement libanais. L’armée, oui, enfin elle est là au moins, fait la sourde oreille. L’embouteillage est une spécificité libanaise à toute heure du jour et de la nuit à Beyrouth et sur les grandes routes, les week-ends surtout, en direction du Sud.
Les luxueuses villas des immigrés surplombent la route, encombrée par toutes sortes d’échoppes et de restaurants. Et la vie continue ainsi, aussi clean et voluptueuse jusqu’au point culminant du luxe tape-à-l’œil et insultant de Ramla El Baïda à Beyrouth, où l’appartement se vend à un demi-milliard de nos millimes. Et enfin, au cœur de Beyrouth, tout se calme. Un silence à la fois apaisant et effrayant vous tombe dessus sans prévenir. C’est que tout le monde fait le pèlerinage du week-end au Sud. On n’a cesse d’y revenir, comme pour s’assurer que ce n’était pas un rêve.  » I have a dream « , il y a 22 ans, tout comme Martin Luther King.

Lire aussi l’Interview-de-sayed-hassan-nasrullah
https://tunisitri.wordpress.com/2015/08/16/pour-le-neuvieme-anniversaire-de-la-victoire-de-la-resistance-linterview-de-sayed-hassan-nasrullah/

Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï
 

02 mars 2016

S.Nasrallah déterminé à ne pas passer sous silence les crimes saoudiens
L’équipe du site
Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a assuré ce mardi dans un discours retransmis par la chaine AlManar que le Hezbollah veille à la stabilité au Liban qui est une ligne rouge. Sayed Nasrallah a appelé les Libanais à être vigilants pour ne pas servir l’objectif   de l’Arabie et d’Israël qui cherchent à attiser les tensions au Liban. Il a révélé que « les dons saoudiens présumés ont été annulés après la mort du roi Abdallah ».
Sayed Nasrallah a expliqué que la campagne d’intimidation menée contre le Liban et orchestrée par Ryad vise à faire taire le Hezbollah qui a osé hausser la voix contre l’Arabie juste après le déclenchement de sa guerre contre le Yémen.
"Il faut être courageux dans ce monde où tout est acheté par l’argent : les médias, les fatwas, même des pays comme la France et la Grande Bretagne. L’Arabie saoudite commet des crimes au Yémen, en Syrie et à Bahreïn depuis dix ans, depuis cent ans, depuis que ce régime a pris le pouvoir", a-t-il dit.

Voici les principaux points de son discours :

Tout d’abord je voudrais féliciter et présenter mes condoléances aux familles des martyrs, dont le commandant Ali Fayad, tombés en martyre ces derniers jours en luttant contre l’organisation terroriste Daesh et en aidant leurs frères Syriens à la levée de l’embargo sur la ville d’Alep.
Je voudrais aborder lors de mon discours les développements survenus sur la scène libanaise après la position saoudienne d’annuler ses dons présumés pour le Liban. Depuis cette date, l’Arabie et ses alliés au Liban ont lancé une campagne politique, médiatique, … contre le Hezbollah. Ils ont crée un climat de tension au Liban, les médias saoudiens ont diffusé des programmes offensants (contre S.Nasrallah), déclenchant la colère de certaines jeunes.
Depuis cette date, le Liban est entré dans une nouvelle phase.
Je voudrais évoquer :
1-la situation politique au Liban
2-le programme diffusé sur (la chaine saoudienne) MBC
3- la confrontation avec l’Arabie

Nous tenons à la stabilité et à la paix civile au Liban

L’Arabie et ses alliés ont intensifié ces derniers jours leurs discours incendiaires. Ils ont eu recours à la propagation des communiqués et des rumeurs dans le but d’attiser la sédition. Plusieurs communiqués diffusés dans leurs médias ont fait état de la volonté du Hezbollah d'envahir certaines régions libanaises fréquentées par les musulmans sunnites. L’objectif est clair : semer la discorde entre sunnites et chiites.
Ryad a saisi ce climat négatif  qu'il a crée pour appeler les ressortissants des pays du Golfe à quitter le Liban pour des raisons sécuritaires.
D'autres rumeurs diffusées sur des sites internet ont même fait état de combats et des morts et des blessés dans certains régions libanaises. Tout cela est infondé.
Partant de là, je dis avec clarté à nos alliés et à nos rivaux que nous tenons à la stabilité et à la paix civile au Liban.
Tous les Libanais et les ressortissants doivent savoir que le pays n'est pas au bord d'une guerre et d'un problème sécuritaire. Tout propos en ce sens fait partie d’une propagande visant à effrayer les gens. Limitons nos différences au stade politique et épargnons au Liban toute instabilité.
Je dis à nos sympathisants que nous sommes habitués à ces accusations et à ces menaces et il n’y a rien à craindre.
Certains parties (14 mars) ont menacé de renverser la table contre le Hezbollah. Ce gouvernement est le vôtre, pas le nôtre, mais nous continuerons à y participer. Et le dialogue bilatéral avec le Futur, ainsi que le dialogue national, sont essentiels. Mais nous ne pouvons les imposer à personne. Que ceux qui souhaitent se retirer du dialogue le fassent.
En fait, il y a une crainte que certaines parties (14 mars) opposées à la tenue des élections municipales (prévues en mai) pour des raisons financières et autres cherchent à provoquer des tensions sécuritaires pouvant servir de prétexte à l'ajournement de cette échéance.

MBC et le plan de discorde saoudo-israélien

Le recours des médias saoudiens à la diffusion des programmes provocants contre le Hezbollah au lieu d’opter pour des discussions logiques prouve leur faiblesse et leur incapacité. Ces programmes banals ne méritent même pas des réactions de notre part, ils prouvent leur faiblesse et leur impuissance.
Certains jeunes ont réagi de façon spontanée en coupant les rues, le Hezbollah n’a rien à voir avec ces mouvements de protestation. Ces jeunes sont des sympathisants, mais il se peut qu’il y ait parmi eux des éléments infiltrés. En tout cas, je leur remercie. Mais ce moyen de protestation n’est pas convenable. Quand on coupe les rues, on ne nuit pas à la MBC ou à ceux qui la financent, mais aux gens. Les réactions doivent être réfléchies, et ne pas tirer sur soi.
Il n'y a nul besoin de recourir à la rue, et je vous demande de ne pas le faire. Quoi qu'il arrive, qu'il s'agisse de sketches ou d’insultes contre le Hezbollah ou contre ma personne, nous devons réfléchir à des réponses dignes et civilisées qui soient en notre faveur et contre l'intérêt de nos ennemis. «Israël et l'Arabie œuvrent pour la discorde entre sunnites et chiites. Riyad œuvre à cette discorde partout dans le monde, en Syrie, en Irak, au Yémen, à Bahrein, au Nigéria, en Indonésie, au Pakistan...
Quand le royaume saoudien a exécuté le dignitaire religieux (saoudien) cheikh Nimr Baker Nimr, il voulait attiser ce genre de discorde.
Pour éviter ce plan dangereux, j’appelle tous les dirigeants du Hezbollah à expliquer à nos jeunes les raisons de notre opposition au recours à la rue, car cela sert les intérêts des instigateurs  de la Fitna.
S agissant des slogans lancés au cours de ces protestations, dont entre autres les insultes proférées contre des personnalités islamiques, il ne s’agit pas d’une erreur mais d’un péché majeur.  Les fatwas sont claires et prohibe toute insulte à l’encontre des personnalités islamiques. En recourant à ces actes, vous portez atteinte à la religion, votre peuple, aux sacrosaints islamiques, et vous servez Israël et l’Arabie qui œuvrent pour la sédition entre les musulmans. De tels actes nuisent à la résistance, au front de la vérité. Plusieurs associations médiatiques sunnites et chiites soutenues par l’Arabie, les Etats Unis et la Grande Bretagne œuvrent pour la division inter-islamique.
Des médias ont récemment rapporté que les renseignements israéliens ont recruté une équipe de jeunes israéliens, parlant l’arabe et l’anglais, et utilisant des faux pseudonymes comme Ali, Omar, Zeinab Aicha et autres, qui ont pour mission d’attiser la discorde entre sunnites et chiites sur les réseaux sociaux. D’où la nécessité d’être vigilants. Notre morale, le sang de nos martyrs, notre prophète Mohammad, nos Imams, et notre coran nous prohibe de recourir aux insultes.
Les oulémas et les institutions religieuses sont appelés à intensifier leur coopération afin de renforcer l’Oumma.

Le problème de l’Arabie avec le Liban c’est le Hezbollah
 
Le 29/12/2013, on a annoncé depuis le palais présidentiel (libanais) que Ryad va octroyer au Liban une aide de 3 milliards dollars, et il y a près d’un an Ryad a annoncé 1 milliards dollars d’aide pour l’armée libanaise. Cependant, le 19 février 2016, Ryad a suspendu ces 4 milliards de dons présumés.
Le royaume saoudien a choisi un timing opportun pour faire porter au Hezbollah le gel de ces dons. Or tout le monde sait que ces aides ont été suspendues après la mort du roi Abdallah, il y a près d’un an. Demandez au Premier Ministre, Tammam Salam, qu’il vous raconte ce que lui avait dit le roi Salmane, au cours de sa visite à Ryad.
Est-ce que l'arabité du Liban et l'unanimité arabe sont-elles vraiment l'enjeu  en question ? Y-a-t-il vraiment des menaces actuellement à ce niveau-là ?, comme le prétend Ryad et ses alliés au Liban.
Le ministre libanais des Affaires Etrangères, Gebran Bassil, a à maintes reprises dénoncé les attaques contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran. Mais les propos contre lui visent à mettre la pression sur lui et pousser sa formation à rompre son alliance avec le Hezbollah. Mais ne vous inquiétez pas. Le Hezbollah s'en tirera sans ses alliés s'il le faut. Nous avons les capacités nécessaires pour le faire".
Le problème pour l'Arabie saoudite, c'est le Hezbollah, disons les choses clairement. Et nous acceptons d'assumer la responsabilité que cette situation implique. Il y a un combat actuellement, et cela ne nous importune pas. Même si nous resterons seuls. Mais nous ne le sommes pas, soyez rassurés. On demande au gouvernement et aux Libanais de se battre et de faire pression sur le Hezbollah, afin que celui-ci revienne sur certaines de ses décisions, notamment ses critiques contre l'Arabie, même si cela peut aboutir à la guerre civile. En tout cas, l'Arabie ne se soucie pas de cela, la Syrie, l’Irak et le Yémen en sont la preuve.  Elle n'est préoccupée que par ses propres intérêts.
L'Arabie Saoudite est irritée des critiques du Hezbollah à son encontre. Depuis 2005, l’Arabie mène une guerre de diffamation, participe à des actions sécuritaires et de renseignements contre le Hezbollah. Malgré cela on gardait notre silence.
Même après l’éclatement de la crise en Syrie, et l’écrasement des manifestants pacifiques à Bahreïn par les chars, nous avons juste critiqué cette intervention et appelé au dialogue. Joe Biden (vice-président américain) a quant à lui révélé que l'Arabie Saoudite a dépensé 5 milliards de dollars sur la guerre en Syrie. Et puis auparavant en Irak, c’est à dire en 2003, ce sont les Saoudiens qui ont financé les explosions et attentats aux voitures piégées qui ont déchiquetés les civils irakiens. Il en est de même pour les voitures piégées envoyées au Liban. Il s’agit d’une guerre indirecte orchestrée par l’Arabie.

Le meilleur acte que j’ai accompli dans ma vie

Mais, après la guerre saoudienne directe contre le Yémen, il y a près d’un an, et les massacres quotidiens visant les écoles, les universités, les marchés, les villes et villages, on ne peut plus nous taire.  Notre humanité, notre arabité, notre intérêt national nous incitent à hausser la voix face aux crimes saoudiens au Yémen.
Les Saoudiens, princes et rois, pensent qu'ils peuvent insulter tout le monde, mener des guerres, massacrer, s’assoir avec Israël en privé et actuellement en public, faire ce qu'ils veulent, sans que personne ne proteste. Sinon, ils prétextent de l'islam, de l'arabité, pour défendre leurs actes, mais ils n'ont rien à voir avec cela.
J’ai aujourd’hui 56 ans, je considère que le meilleur acte que j’ai accompli dans ma vie est le discours que j’ai prononcé le lendemain de l’éclatement de la guerre saoudienne contre le Yémen et son peuple opprimé et délaissé.
Notre appartenance à la religion du prophète Mohammad (S) et notre amour pour l’Imam Hussein (S) nous incitent de plus à rejeter cette oppression. On a rien à voir avec l’Islam si on reste silencieux face à ces crimes.
Il faut être courageux dans ce monde où tout est acheté par l’argent : les médias, les fatwas, même des pays comme la France et la Grande Bretagne.
L’Arabie saoudite commet des crimes au Yémen, en Syrie et à Bahreïn depuis dix ans, depuis cent ans, depuis que ce régime a pris le pouvoir.
Ils peuvent commencer des guerres et commettre des massacres mais personne ne peut rien dire par peur de déclencher la colère saoudienne.
Le Hezbollah continuera de dénoncer l’agression saoudienne dans la région.
L'Arabie Saoudite cherche à nous faire taire en poussant le peuple libanais à se révolter contre les positions du Hezbollah. Ryad n'a pas le droit de sanctionner le peuple libanais parce qu'un parti en particulier a pris une certaine position.
Si vous (les Saoudiens,) avez un problème avec nous, vous pouvez continuer en ce sens (...) mais qu'est-ce que le reste du Liban a à voir avec ça ? Renoncer à un don présumé relève-t-il de l’arabité ? Chasser ses hôtes relève-t-il de l’Islam ?

Source: Al- Manar TV