29 février 2012

À Tunis : Conférence ou complot barbouzard contre Assad ?
 
C’était un des titres de la une du Canard enchainé ce matin dans les kiosques en France. « La semaine dernière à Tunis, les responsables de plusieurs services secrets ont examiné les possibilités d'un coup d'état. »
Il y avait deux réunions à Tunis, s'amuse un haut fonctionnaire du Quai d'Orsay. La première, la conférence dite « des amis de la Syrie », regroupait des représentants d'une soixantaine de pays, dont Hillary Clinton ou Alain Juppé. Le bilan n'est pas glorieux.
Une autre se voulait plus discrète et réunissait des gens en principe mieux armés que les diplomates, les hommes des services secrets. « On leur souhaite bon vent pour dégommer Bachar..» Réaction sur le même ton d'un officier d'état-major : « C'est la meilleure solution. On ne peut pas refaire le même coup qu'avec la Libye et bombarder une armée syrienne autrement plus solide que celle de Kadhafi et dont les blindés se baladent tranquillement dans des villes insurgées. Et puis, cette fois, l'ONU ne donnera pas son feu vert. »
Putschistes à convaincre vite
Exact. Russes et Chinois y mettraient leur veto. Reste alors la méthode déjà utilisée en Libye : fournir des armes efficaces aux insurgés, voire des conseillers en guérilla urbaine. Des livraisons sont prévues, dit-on au Quai d'Orsay et à la Direction du renseignement militaire (DRM), via des pays arabes, comme le Qatar. Mais il y a mieux, et c'est aujourd'hui d'actualité, selon les connaisseurs : « préparer un coup d'État ». Encore faut-il trouver, sur place, des interlocuteurs valables, discrets, courageux. Et cela suppose de sacrés efforts de persuasion.
A Tunis, la semaine dernière, des représentants des services secrets de plusieurs pays : Qatar, États-Unis, Grande-Bretagne, France, Turquie, Arabie Saoudite, notamment - ont envisagé cette solution. L'idée est d'exploiter d'éventuelles divergences au sein des forces de sécurité et du clan Assad. A en croire un officier de renseignement, des militaires syriens, jusque-là plutôt loyaux, considèrent désormais qu'il n'y a pas d'autre issue à la crise actuelle qu'une rupture avec Bachar et sa famille. Selon lui, les princes saoudiens sont prêts à mettre de l'argent sur la table pour aider à la conversion de ces futurs rebelles.
Quant à l'opposition syrienne, « elle est fragmentée, divisée sur le plan ethnique, idéologique ou stratégique », constate un analyste de la DRM. D'un côté, le Conseil national syrien, « un faux nez des Frères musulmans », dit-on. De l'autre, le Comité de coordination nationale, qui regroupe des intellectuels et des opposants favorable une solution entre Syriens. Sans compter les déserteurs de l'Armée syrienne libre. Et pas forcément tous d'accord sur les ingérences étrangères et sur l'avenir du pays, une fois Bachar écarté.
Ce n'est pas joué, et les comploteurs réunis à Tunis savent que le régime peut encore tenir avec ces quelque 40 000 militaires du clan alaouite (branche du chiisme) - trois divisions blindées la Garde nationale, les Forces spéciales - et grâce à des services de sécurité omniprésents. Face sunnites, leur loyauté est aussi une question de survie dans cette guerre civile entre musulmans, sans armistice ni pacifistes à l'horizon.

Surveiller et moderniser. Les camps de « regroupement » de ruraux pendant la guerre d’indépendance algérienne

 
 
par Fabien Sacriste, le 15/02/2012



Pendant la guerre d’Algérie, la population rurale a été massivement déplacée et regroupée dans des camps, destinés à la surveillance militaire, puis censés moderniser la société rurale. Accélérant la dépaysannisation algérienne, cette politique a provoqué une désorganisation sociale, économique et territoriale majeure.
 

Dossier : L’empreinte de la guerre d’Algérie sur les villes françaises

Pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), les déplacements forcés de populations civiles ont entraîné un bouleversement sans précédent du milieu rural. Afin de mieux contrôler la population colonisée, les autorités françaises ont décrété la création de « zones interdites » et le déplacement des populations qui s’y trouvaient vers des « centres de regroupement » [1]. Ceux-ci eurent d’importantes répercussions sur les programmes d’aménagement du milieu rural : dans les dernières années de la guerre, les pouvoirs publics tentèrent d’en transformer une partie en de « nouveaux villages » censés favoriser la « modernisation » des campagnes algériennes.

Les « regroupements » de populations : stratégie militaire et contrôle des civils

En Algérie, la répression de l’insurrection et les opérations militaires contre le Front de libération nationale (FLN) s’accompagnent d’un important encadrement de la population colonisée. Dans les Aurès, plusieurs mesures sont prises en ce sens au cours de l’année 1955, posant les bases de ce qui deviendra la « pacification ». Outre l’enrôlement d’Algériens dans les troupes supplétives, la création des Sections administratives spécialisées (SAS), confiées à des officiers chargés de surveiller et d’encadrer les populations, vise à renforcer un quadrillage administratif considéré comme insuffisant (Mathias 1998). Les zones interdites et le déplacement des ruraux vers les « camps/centres de regroupement », s’inscrivent dans une même logique.
Dans ce sud-est algérien où l’insurrection a connu une certaine ampleur, la faible présence de l’administration coloniale ne permet pas d’assurer un contrôle exhaustif d’une population majoritairement rurale et vivant en habitat dispersé. Dès novembre 1954, les responsables civils et militaires des Aurès déterminent une zone comprenant la plupart des douars [2] aurésiens, interdisent en son sein toute présence et circulation humaines, et imposent à la population de se déplacer vers les principales villes de la région. Le recours à cette stratégie se poursuit dans les Aurès au cours de l’année 1955, sans qu’aucune doctrine d’ensemble ne soit définie : elle apparaît pour la première fois dans les directives du général Parlange, officier des Affaires indigènes du Maroc, nommé en mai 1955 commandant civil et militaire des Aurès-Nementchas (CCMAN). La mission de ce général consiste à renforcer le réseau administratif – et, pour lui, le regroupement est l’un des moyens pour y parvenir : dès janvier 1956, il propose d’en généraliser la pratique afin de faciliter la « reprise du contact » entre les populations et l’administration [3].
Entre 1956 et 1957, l’arrivée en Algérie d’officiers ayant servi en Indochine et la montée en puissance corrélative de la Doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR) dans les cercles de réflexion et de décision militaires contribuent à une reformulation de cette première doctrine de « regroupement » et à sa diffusion massive comme instrument de la « guerre contre-révolutionnaire » menée contre le FLN. Jusqu’alors principalement limités aux Aurès, des programmes de regroupement sont mis en œuvre au cours du premier semestre 1957 en différents points du Constantinois (le nord et l’est, surtout), sur les ordres de Maurice Papon, qui dirige alors la région de Constantine et se montre fervent défenseur de la DGR. Dans les mois qui suivent, des centres de regroupements sont créés sur l’ensemble du territoire algérien, notamment suite aux directives du général Raoul Salan, ancien d’Indochine et commandant en chef des forces armées en Algérie depuis novembre 1956. De 1957 à 1959, la domination idéologique de la DGR au sein de l’armée explique la croissance continue des camps de regroupements, qui deviennent une sorte d’habitude opérationnelle : même après mars 1959, date à laquelle des directives civiles tentent d’en interdire la pratique, elle est massivement utilisée, jusqu’au milieu de l’année 1961, notamment lors de la mise en œuvre du Plan Challe (1959-1961).
Présenté par les acteurs militaires comme un moyen de protéger la population rurale contre le FLN, le regroupement des populations a surtout pour but de faciliter les opérations dans des zones « évacuées » de leurs habitants, où les nationalistes ne disposent plus des ressources logistiques nécessaires pour mener une lutte de guérilla. À défaut d’un quadrillage administratif exhaustif, le regroupement permet également un contrôle direct des ruraux algériens qui, déplacés dans des lieux créés ex nihilo, sont placés sous la surveillance des officiers de SAS et soumis à leur discipline. Pour les autorités coloniales, le regroupement est une technique visant à assurer la sécurité du territoire et l’homéostasie [4] de cet ordre social particulier qui caractérise la situation coloniale. Il facilite la surveillance d’une population qui, de par sa proximité socio-historique avec les membres du FLN, reste susceptible de lui apporter son soutien logistique, voire politique : considérée comme un « milieu vivant » où « prolifère » la « subversion révolutionnaire » (Rigouste 2008), elle reste donc toujours potentiellement suspecte aux yeux de l’autorité coloniale.
Cette forme particulièrement poussée de contrôle et de mise sous surveillance des civils a certainement gêné le FLN dans une lutte de guérilla qui nécessite, en premier lieu, le soutien des populations colonisées. Pour autant, elle ne parvient pas à instituer une rupture radicale entre les ruraux et les nationalistes : la création des centres de regroupement, dans lesquels se trouvent souvent les familles des moudjahidines, déplace ainsi l’un des principaux enjeux de la guerre dans un espace clos que le FLN tente généralement d’investir, ici comme ailleurs, mais avec plus de difficultés, par la mise en place d’une « organisation politico-administrative » visant l’encadrement des populations. [5]
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Centre de regroupement de l’Atlas blidéen

La destruction des campagnes

De 1954 à 1962, le regroupement a contribué à un bouleversement sans précédent des campagnes algériennes : d’après Michel Cornaton, près de 2 350 000 personnes ont été regroupées par l’armée, auxquels s’ajoutent 1 175 000 ruraux à avoir fui les zones interdites pour chercher refuge dans les périphéries et surtout les bidonvilles des principales cités algériennes (Cornaton 1967).
La création de zones interdites et le regroupement des populations entraînent un bouleversement considérable du milieu rural. Souvent, les villages sont détruits afin qu’ils ne puissent servir de refuge au FLN, et les populations déplacées sont coupées de leurs moyens de subsistance traditionnels, l’agriculture et l’élevage. Ce processus de destruction crée une situation particulièrement problématique pour les pouvoirs publics, le déplacement contribuant à renforcer la crise du logement et de l’emploi. Dans les camps de regroupement, les Algériens vivent sous tentes et, si certains peuvent continuer à cultiver leurs terres sous la surveillance de l’armée [6], trouver un emploi dans les villes proches ou dans les troupes supplétives des SAS, le chômage frappe la plupart d’entre eux et leur survie dépend essentiellement des ressources distribuées par l’État.
Les crédits alloués pour ces distributions s’avèrent le plus souvent insuffisants face aux importants besoins générés par le regroupement : aussi l’idée d’une planification comme préalable nécessaire à tout déplacement s’impose-t-elle rapidement dans les cercles de l’administration locale. Dans les Aurès, au début de l’année 1956, le général Parlange incite ses subordonnés à ne pas regrouper sans que « les plans de masse sommaires de l’organisation des villages aient été établis » [7]. Il s’agit, avant toute opération, d’évaluer si la création d’un « centre viable » est possible, et d’agir en fonction par une sélection rationnelle du terrain, une prévision des besoins et un équipement minimal des lieux, devant permettre aux regroupés de ne pas dépendre uniquement des secours distribués par l’État. À défaut de préserver les conditions de vie, la planification de telles opérations doit donc amortir les effets socio-économiques du déracinement.
Sur le terrain opérationnel, ces directives seront toutefois peu suivies : dans cette histoire, les enjeux stratégiques et militaires dominent toujours les impératifs socio-économiques. La « diffusion » du regroupement sur l’ensemble du territoire algérien contribue alors à une précarisation sans précédent des ruraux et, malgré les directives qui tentent d’imposer cette planification, les deux problèmes du logement et de l’emploi restent, sur toute la durée de la guerre, au cœur des préoccupations des officiers de SAS chargés de l’administration des camps.

Des « centres viables » aux « nouveaux villages » : transformer le milieu rural

Toutefois, dans ces directives, l’idée d’un possible aménagement du milieu rural se superpose rapidement à celle d’une planification préalable des déplacements. À partir de 1956, pour un nombre croissant de hauts fonctionnaires ou d’acteurs militaires, la planification ou l’amélioration des centres de regroupement sont pensés comme des moyens devant permettre une acculturation sociale et économique des campagnes algériennes, considérées comme « archaïques » au regard des critères du « monde moderne ». Les autorités du CCMAN jouent un rôle pionnier en la matière, formulant dès janvier 1957 une catégorisation distinguant les « centres provisoires », créés pour des besoins opérationnels, des « centres définitifs », qui appellent « une implantation rationnelle commandée par une évolution » [8]. Ces deux catégories sont rapidement reprises par les autorités régionales de Constantine, puis par le ministre de l’Algérie : dès lors, il existe une politique officielle de « regroupement » qui, sans remettre en cause l’enjeu premier de cette forme d’action (la lutte contre le FLN), affirme contribuer à la création de nouveaux centres ruraux devant favoriser la transformation des campagnes algériennes.
Cette idée se renforce après l’arrivée au pouvoir de Paul Delouvrier, délégué général du gouvernement nommé par De Gaulle en février 1959. L’idée que le regroupement peut contribuer à l’acculturation du milieu rural est mise en avant par certains hauts fonctionnaires présents dans son environnement immédiat. La doctrine officielle va alors mettre l’accent sur l’impératif socio-économique de cette politique, désormais présentée comme un effort de « modernisation » de l’Algérie. À partir de 1960, et dans le cadre du Plan de Constantine, Delouvrier développe le programme des « 1 000 villages », présentant l’amélioration des camps existants comme une occasion unique pour amorcer cette transformation décisive : le « village » idéal doit être fait de maisons construites en dur sur des modèles contemporains, il doit posséder les infrastructures caractéristiques des villes « modernes » (hydraulique, rues, routes, électricité, mairies), et offrir à ses habitants des instruments de production améliorés. Les « nouveaux villages » sont alors présentés comme des « unités sociologiques viables », symbolisant « les progrès du bled » et attestant de la volonté modernisatrice de l’État français en Algérie [9].
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« Nouveau village » du Plan de Constantine
Mais il ne s’agit pas uniquement d’équiper le milieu rural : pour ses promoteurs, ce programme doit contribuer au développement de l’Algérie en favorisant la transformation des modes de vie du fellah. Une telle action concerne alors l’ensemble des domaines sociaux, qu’il s’agisse de la vie familiale (hygiène, santé, modes de consommation, organisation du foyer ou condition féminine), des circuits socio-économiques (éducation scolaire et formation professionnelle, rénovation rurale visant une exploitation des sols et une productivité agricole plus « rationnelles »), ou encore de l’existence communautaire (habitat concentré autour des services publics, organisation d’élections locales et gestion des nouvelles communes). Si l’intention première du regroupement fut bien guidée par l’enjeu sécuritaire et militaire d’une lutte « contre-révolutionnaire » (Cornaton, 1967), la modernisation via le regroupement doit, dans un second temps, « faire table rase du passé en imposant un cadre d’existence nouveau » (Bourdieu et Sayad 1964, p. 27). Sans pour autant affirmer qu’elle anime l’ensemble des acteurs de l’État, une telle motivation permet donc de saisir l’un des aspects de l’action publique qui, dans cette guerre, témoignent d’une ultime reformulation de la « mission civilisatrice » en une « mission de modernisation » (Shepard 2008, p. 6), visant in fine à réaliser une relative acculturation des ruraux Algériens.
À travers ces « villages », la Délégation générale cherche à infléchir l’image même du regroupement, l’un des nombreux symboles d’une guerre qui ne dit pas son nom. En 1961, le bulletin retraçant les réalisations du Plan de Constantine se félicite ainsi de la « promotion humaine » rendue possible par leur création : scolarisation, assistance médicale et sociale, modernisation de l’habitat, création de sources nouvelles de revenus, développement de la vie sociale, promotion économique par la formation des travailleurs et par une utilisation plus rationnelle des possibilités d’exploitation [10]. Or si le programme « 1 000 villages » a permis une relative amélioration de certains regroupements, il convient de se montrer prudent devant un bilan si positif, dont la finalité reste la valorisation de l’action de l’État en Algérie. Les archives des SAS, chargées de la mise en œuvre de ce programme, montrent bien les difficultés rencontrées en la matière (matériel, financement, etc.) et la relativité des réalisations accomplies. Par ailleurs, il semble difficile de ne pas souligner les paradoxes d’une telle « modernisation » sous la contrainte, dont l’origine reste toujours une violence exercée contre les populations colonisées. La précarisation reste liée aux opérations « contre-révolutionnaires » mises en œuvre pour assurer les conditions de la victoire sur le FLN : l’autorité coloniale aménage de nouveaux centres ruraux pour répondre à un problème né de son action militaire, elle (re)crée un milieu socio-économique qu’elle juge plus adapté au « monde moderne » pour le substituer au monde traditionnel qu’elle a contribué à détruire.
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« Nouveau village » du Plan de Constantine

Effets à long terme et « legs colonial » : des questions à explorer

L’histoire des regroupements permet de saisir en quoi le peuplement algérien fut un enjeu primordial pendant la guerre d’indépendance algérienne, tant en ce qui concerne le contrôle des populations que les politiques mises en œuvre pour « réformer » la situation coloniale. Mouvement de populations d’une forte ampleur, leur devenir après l’indépendance reste mal connu : il semble toutefois que nombre d’entre eux soient restés en place après mars 1962, comme le constate Michel Cornaton lors de ses recherches en Algérie au milieu des années soixante (1967, p. 237), ou encore Djaffar Lesbet (1983, p. 82). Selon ces deux auteurs, le « déracinement » et la « dépaysannisation » (Bourdieu et Sayad 1964) provoqués par ces déplacements contraints sont les causes du non-retour à la situation antérieure. Cependant, cette question reste à explorer, l’état actuel des recherches ne permettant pas de savoir vers quelle forme d’organisation rurale ou urbaine les regroupements ont évolué au cours du dernier demi-siècle.
Le retour en métropole des acteurs chargés de la formulation ou de l’exécution de cette politique pose la question d’une possible influence sur les pratiques d’aménagement du territoire menées en France pendant la guerre, ou ultérieurement. S’il semble difficile d’établir ici un lien direct, tant les contextes et les problèmes à résoudre sont différents, il pourrait être intéressant d’interroger le poids de telles expériences pour les officiers de SAS s’étant occupés du transfert et de l’installation des supplétifs algériens en métropole, ou encore pour d’autres acteurs qui auraient éventuellement, après la guerre, exercé ou reçu une responsabilité dans les politiques urbaines, notamment dans celles du logement à destination des populations immigrées [11]. La question se pose aussi d’un parallèle entre la résorption des bidonvilles en Algérie et en métropole : pendant la guerre, ce problème reste d’ailleurs étroitement lié à celui des regroupements, puisque la croissance des bidonvilles résulte de l’afflux massif des Algériens qui fuient les zones interdites. La création de « villes nouvelles » en périphérie des grandes cités algériennes constitue ainsi le pendant urbain des « nouveaux villages » dans le Plan de Constantine.
L’étude des trajectoires post-indépendance des hauts fonctionnaires impliqués dans la formulation ou la mise en œuvre de ce dernier permettrait d’interroger l’hypothèse d’une continuité entre pratiques coloniales et post-coloniales. Le cas de Paul Delouvrier peut s’avérer, à ce sujet, des plus intéressants : nommé après son retour en métropole à la tête du District de Paris, il travaille à la création des « villes nouvelles » périphériques afin de limiter l’expansion démographique de la capitale. Ce type de programme n’est pas sans rappeler les projets d’aménagement général du territoire définis par le Plan de Constantine après 1959, selon lesquels l’État devait chercher le « désengorgement » des principaux centres urbains (Alger et Oran surtout), et notamment réduire les bidonvilles par la création de cités satellites ou de « grands ensembles » périphériques. Le fait que Paul Delouvrier dirige l’équipe chargée de l’aménagement de la région parisienne dans les années soixante, comme d’ailleurs la présence à ses côtés de deux anciens membres de son cabinet algérien impliqués dans le Plan de Constantine (Michel Picquard et Jean Poincaré), pourrait ainsi permettre d’interroger l’hypothèse d’un « legs colonial » dans les politiques urbaines de métropole (Bayard et Bertrand 2005, p. 37-38).

Bibliographie

  • Ageron, C.-R. 2002. « Une dimension de la guerre d’Algérie : les “regroupements” de populations », in Jauffret, J.-C. et Vaïsse, M. (dir.), 2001, Militaires et guérilla dans la guerre d’Algérie, Paris : Armand Colin, p. 327-362.
  • Barros, F. de 2005. « Des “Français musulmans d’Algérie” aux “immigrés”. L’importation de classifications coloniales dans les politiques du logement en France (1950-1970) », in Actes de la recherche en sciences sociales, n° 159, p. 26-45.
  • Bayard, J.-F. et Bertrand, R. 2005. « La problématique du legs colonial », in Bayard, J.-F., Bertrand, R., Gordadze, T., Hibou, B. et Mengin, F., Legs colonial et gouvernance contemporaine, Paris : Fonds d’analyse des sociétés politiques (FASOPO), décembre, p. 6-66.
  • Bourdieu, P. et Sayad, A. 1964. Le déracinement, Paris : Éditions de Minuit.
  • Cornaton, M. 1967. Les Regroupements de la décolonisation en Algérie, Paris : Les Éditions ouvrières.
  • Faivre, M. 2009. Les 1 000 villages de Delouvrier. Protection de la population contre le FLN, Sceaux : L’Esprit du livre.
  • Foucault, M. 2004, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France. 1977-1978, Paris : Seuil.
  • Laurens, S. 2009. Une politisation feutrée. Les hauts fonctionnaires et l’immigration en France, Paris : Belin.
  • Lesbet, D. 1983. Les 1 000 villages socialistes en Algérie, Office des publications universitaires.
  • Mathias, G. 1998. Les sections administratives spécialisées. Entre idéal et réalité (1955-1962), Paris : L’Harmattan.
  • Nouschi, A. 1961. Enquête sur le niveau de vie des populations rurales constantinoises de la conquête à 1919. Essai d’histoire économique et sociale, Paris : Presses universitaires de France.
  • Rigouste, M. 2008. L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine, Paris : La Découverte.
  • Rocard, M. 2003. Rapport sur les camps de regroupement et autres textes sur la guerre d’Algérie, Paris : Arthème Fayard/Mille et une nuits.
  • Shepard, T. 2006. The Invention of Decolonization. The Algerian War and the Remaking of France, Ithaca : Cornell University Press.

Notes

[1] Nommer le lieu où les populations sont « regroupées » reste l’un des problèmes historiographiques les plus épineux pour l’étude de ce phénomène. Si, pendant la guerre, le terme officiel en usage dans les cercles civils et militaires est celui de « centre de regroupement », il est difficile de faire l’impasse sur les enjeux qui présidèrent à la production d’une telle nomenclature. Pour les acteurs de l’État, il s’agit de récuser l’assimilation entre les regroupements et les camps de la Seconde Guerre mondiale (camps de réfugiés, voir camps de concentration), dans un contexte où la mémoire de ce conflit est omniprésente et impacte l’ensemble des débats sur la guerre en Algérie. D’un autre côté, l’usage du terme « centre », et a fortiori celui de « village de regroupement », connotent une organisation plus rationnelle et planifiée de l’espace social créé suite au déplacement. Il s’agit donc de se montrer critique à l’égard d’une catégorie héritée de la guerre et de ses enjeux : nombre de regroupements, en effet (si ce n’est la quasi-totalité, au moins lors de leur création), présentent une organisation sommaire et provisoire qui les rapproche plus du « camp » que du « centre » ou du « village ». Mais il reste toutefois difficile de réduire un phénomène fort peu homogène à une seule et même catégorie : certains regroupements sont « améliorés », voire équipés, après leur création, alors que d’autres demeurent en l’état sur toute la durée de la guerre – sans compter ceux qui font coexister en leur sein les différents types d’habitat (tentes, gourbis améliorés, maisons « modernes ») ou d’organisation de l’espace social. Les enjeux historiographiques de nomination, comme l’étude des figures concrètes du regroupement, mériteraient une analyse plus détaillée : nous nous contenterons ici d’utiliser le terme de « regroupement » pour désigner ces lieux – même si celui-ci, étant lui même un héritage du conflit et de ses enjeux, nécessiterait également une mise en perspective critique.
[2] Le terme douar désigne un cadre administratif créé par le Sénatus-consulte du 22 avril 1863, qui, tout en cherchant à renforcer la propriété foncière des ruraux algériens (art. 1), imposa un morcellement des tribus (art. 2), contribuant ainsi à la désintégration de cette unité traditionnelle (Nouschi 1961).
[3] Directive politique, 01/1956, Archives nationales d’outre-mer (CAOM)-93/139.
[4] Selon Michel Foucault, l’homéostasie est « la sécurité de l’ensemble par rapport à ses dangers internes » (2004, p. 222).
[5] Cette photo et les suivantes sont tirées du Bulletin de la Caisse d’Équipement pour le Développement de l’Algérie, respectivement les n° 6 (mai 1961), n° 7 (juin 1961) et n° 12 (mai 1962).
[6] Lorsque leur regroupement se produit à une distance relativement proche de leur habitat originel (1 à 5 km), ce qui est parfois le cas. Les opérations de « resserrement » (selon la définition de Cornaton 1967) permettent souvent aux populations de conserver leurs activités : elles visent la concentration spatiale de la population par un rétrécissement du territoire habité (et non le transfert d’un lieu vers un autre, comme c’est le cas pour le regroupement), et s’opèrent donc à proximité immédiate des terres originelles.
[7] Directive politique, ibid.
[8] Note d’orientation, 01/1957, CAOM-6SAS/49.
[9] Directive n° 4.625/CC, 05/1960, SHAT-1H/2574.
[10] Bulletin de la Caisse d’équipement pour le développement de l’Algérie, mai 1961, CAOM-BIB/27960.
[11] À l’instar, par exemple, des travaux menés par Françoise de Barros sur le transfert des catégories coloniales dans les politiques du logement (Barros 2005), ou encore ceux de Sylvain Laurens sur les hauts fonctionnaires investis après les indépendances dans la gestion des politiques d’immigration (Laurens 2009).

Toute l'équipe remercie Tahar Hamadache, de la ville d'Akbou (Algérie), qui lui a signalé cet article de heute tenue.

Appel Urgent (en anglais, arabe et français)

Urgent Call!
Release Hanaa Shalabi immediately!
    

Hanaa Shalabi from Borkin, Jenin district, was released in October 2011 in the prisoners exchange deal for Shalit. On 16 February 2012, the Israeli occupation forces entered her home at night and arrested her again using violence. She was broght to Hasharon Prison, and the Israeli authorities placed her under administrative detention for six months.

Administrative detention means that the detainee is being held without charge or trial, and the detention can arbitrarily and endlessly be extended. Hanaa was previously held in administrative detention by Israel for more than two years.

On the day of her arrest, 16 February 2012, Hanaa began an open-ended hunger strike, demanding the end to administrative detentions, to the violent arrests and violence in interrogations.

Hanaa has been separated from the other political prisoners and is held in the wing of criminal detainees, presumably as a punishment.

Today, 27 February 2012, is the 12th day of Hanaa's hunger strike.

Support Hanaa and her demands.

Please distribute this urgent call as widely as possible.

Write letters demanding her immediate release and to stop administrative detentions:

The delegation in Tel Aviv
ICRC delegation
Fax: +972-35 27 03 70

The delegation in Jerusalem
ICRC missionFax: +972-2-59 17 920

The Israeli Minister of Defense:
Ehud Baraq
Fax: +972-3-6976711

The Israeli embassy in your country

Stop the administrative detentions !
Release Hanaa Shalabi ! 

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ليطلق سراح هناء شلبي فورا!!!
    

هناء شلبي، من برقين قضاء جنين تحررت في أكتوبر 2011 في صفقة تبادل الأسرى مقابل شاليط. في 16 فبراير 2012 دخلت قوات الاحتلال الإسرائيلية إلى بيتها واعتقلوها مرة أخرى، بطريقة عنيفة جدا. ونقلت إلى سجن الشارون وأصدرت السلطات الإسرائيلية ضدها أمرا باعتقال إداري لستة أشهر.

اعتقال إداري هو اعتقال بدون لائحة اتهام وبدون محكمة ويمكن تمديده مرارا بشكل اعتباطي وبدون تحديد إلى ما لانهاية. خلال اعتقالها السابق وضعت هناء لسنتين في الاعتقال الإداري.

مع اعتقالها في 16 فبراير 2012، بدأت هناء شلبي بإضراب مفتوح عن الطعام، بطلب إلغاء الاعتقال الإداري وضد العنف خلال الاعتقال والتحقيقات.

بعد عدة أيام من الإضراب نقلتها سلطة السجن من قسم الأسيرات السياسيات إلى زنزانة انفرادية في قسم السجينات الجنائيات كما يبدو كعقاب لها بسبب الإضراب.

اليوم 26 فبراير 2012 هو اليوم الحادي عشر لإضراب هناء عن الطعام.

عبروا عن دعمكم لهناء ولمطالبها.

انقلوا وانشروا هذه الدعوة المستعجلة

اكتبوا رسائل تطالب بالعمل من أجل إطلاق سراحها الفوري ووقف الاعتقالات الإدارية إلى:

منظمة الصليب الأحمر الدولية

البعثة في تل أبيب
فاكس: 5270370-03

البعثة في القدس
فاكس:5917920-02

إلى وزير الأمن الإسرائيلي: إيهود براك
فاكس: 6976711-03

لتلغى الاعتقالات الإدارية!

ليطلق سراح هناء شلبي فورا
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Appel Urgent !
Libérez Hanaa Shalabi immédiatement !
    
Hanaa Shalabi de Borkin, district de Jénine, a été mise en liberté en octobre 2011 lors de l'échange de prisonniers contre Shalit. Le 16 février 2012, les forces d'occupation israéliennes sont entrées dans sa maison pendant la nuit et l'ont arrêtée de nouveau en usant de la violence. Elle a été emmenée à la Prison de Hasharon, et a été mise en détention administrative pour la durée de six mois.

La détention administrative est une détention sans que le la personne détenue soit accusée ou présentée à un tribunal; en plus cette détention peut être prolongée de façon arbitraire et sans limite. Antérieurement, Hanaa avait été mise en détention administrative par Israël pour plus de deux ans.

Le jour de son arrestation, le 16 février 2012, Hanaa a entamé une grève de la faim illimitée, demandant de terminer les détentions administratives, les arrestations violentes et la violence pendant les interrogatoires.

Hanaa a été séparée des autres prisonnières politiques et a été mise dans l'aile des prisonnières criminelles, apparemment comme punition.

Aujourd'hui, le 27 févirer 2012, est la douzième journée de la grève de la faim de Hanaa.

Exprimez votre appui en faveur de Hanaa Shalabi et ses demandes.

Distribuez cet appel urgent aussi largement que possible.

Ecrivez des lettres demandant la mise en liberté immédiate de Hanaa Shalabi, et de mettre fin aux détentions administratives:

La délégation à Tel Aviv
ICRC delegation
Fax: +972-35 27 03 70

La délégation à Jérusalem
ICRC mission
Fax: +972-2-59 17 920

Le Ministre de Défense Israélien:
Ehud Baraq
Fax: +972-3-6976711

L'ambassade d'Israël dans votre pays.

Mettez fin aux détentions administratives.

Libérez Hanaa Shalabi.

MERCI à nos amies et camarades de lutte de la WOFPP

Women's Organization for Political Prisoners (WOFPP)
P. O. Box 31811, Tel Aviv
www.wofpp.org
info@wofpp.org

28 février 2012

Ahmad Kaabour - Nabil

Syrie: Le Qatar va armer le CNS / Une présentatrice syrienne démissionne d’Al Jazeera

Quantcast

Le Qatar va donc armer la résistance Syrienne pour une guerre civile longue et sanglante. Les amis de l’entité Sioniste aiment voir le sang couler. N’oublions pas que l’armée Syrienne est composée de Musulmans (pour la plupart du moins) et que le djihad a ses règles strictes. Pendant ce temps, une nouvelle présentatrice d’Al Jazeera – d’origine Syrienne – jette l’éponge après avoir ouvertement critiqué la campagne mensongère de la Chaine Qatarie sur la situation en Syrie. 


Al Jazeera – Israël
AFP – Le Premier ministre du Qatar, Hamed ben Jassem al-Thani, s’est dit aujourd’hui favorable à des livraisons d’armes à l’opposition syrienne en lutte contre le régime du président Bachar al-Assad.
“Nous devrions faire tout ce qui est nécessaire pour les aider (les opposants, ndlr), y compris leur fournir des armes pour qu’ils puissent se défendre”, a-t-il déclaré lors d’une visite officielle en Norvège.
IRIB- Rola Ebrahim, présentatrice vedette d’Al-Jazira a présenté sa démission, en guise de protestation contre la campagne de dénigrement et d’intoxication lancée par la chaine qatarie contre son pays d’origine, la Syrie.
Elle a affirmé être harcelée par l’un des employeurs de la chaîne proche du “CNS” syrien. “La manipulation, la falsification des documents et des images font partie du travail de routine d’Al-Jazira et je ne veux pas y participer”, a affirmé Ebrahim, qui a peur que sa famille soit persécutée par les élements du “CNS”, en Syrie.

Syrie : La caravane passe, les chiens aboient


par Pierre Khalaf



Les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et les pays occidentaux en général ont offert au monde entier une bonne leçon de démocratie à l’occasion de la réunion des « Amis de la Syrie ». Organisée en Tunisie, cette rencontre a groupé une soixantaine de pays, d’organisations internationales et d’ONG, mais a été boycottée par la Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran, le Liban, les pays d’Amérique latine… une bonne moitié de l’humanité quoi!

C'est ainsi que la réunion a imposé le Conseil national syrien (CNS) comme seul représentant de l’opposition syrienne, premier pas avant pour l’imposer comme représentant légitime et unique de tout le peuple syrien. Plus besoin donc d’organiser des consultations populaires et des élections, le représentant du peuple syrien est connu et a été désigné par l’Occident et par les pétromonarchies du Golfe, qui non seulement n’ont jamais connu d’élections, mais ne disposent même pas de Constitutions au XXIème siècle.

Cette attitude anti-démocratique a poussé une grande partie de l’opposition, regroupée au sein du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND) -dirigé par Hassan Abdel Azim et Haïtham Mannaa, et qui compte des personnalités indépendantes et des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes —, à boycotter la réunion de Tunis, contestant la reconnaissance du Conseil national syrien.

Les TINAMIS de la Syrie
Le CCCD a également accusé la réunion de Tunis de vouloir « laisser la question de l’armement ouverte et ouvrir la voie à l’acceptation par la communauté internationale de l’idée d’une intervention militaire étrangère », en « contradiction claire et nette avec les intérêts du peuple syrien ».

Effectivement, la réunion de Tunis a posé les jalons pour une officialisation de l’armement de l’opposition, qui a commencé, en réalité, il y a près d’un an. Mais le rythme de l’ingérence dans les affaires syriennes a été jugé trop lent et insuffisant par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Séoud Al-Fayçal – il faut rappeler au passage que l’Arabie saoudite est le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire —, qui s’est retiré de la réunion en signe de protestation.

Les TINAMIS de la Syrie, Clinton et Baird son ti-valet
La réunion de Tunis est en fait un échec de plus (pour les adversaires du président Bachar Al-Assad - NDA) dans la confrontation avec la Syrie.

Les divergences étaient claires aussi bien entre les pays participants qu’entre les différentes factions de l’opposition syrienne. Sans compter les manifestations organisées par le peuple tunisien pour dénoncer la tentative de détruire un des derniers bastions de l’arabité.

Pendant que l’Occident et les monarchies absolutistes du Golfe choisissaient à la place du peuple syrien son représentant, le gouvernement à Damas organisait, dimanche, un referendum sur la nouvelle Constitution. Le projet répond à presque toutes les revendications de l’opposition : abolition de l’article 8 qui impose le monopole du parti Baas sur le pouvoir, instauration du multipartisme et limitation les mandats présidentiels à deux seulement…

Comme l’avait annoncé dès le départ le président Bachar al-Assad, les réformes se poursuivront en parallèle à la lutte contre les groupes extrémistes armés qui tentent de détruire l’État syrien et de morceler la géographie du pays.

En Syrie : la France, alliée des passeurs clandestins

L’ambassadeur de France à Beyrouth, Denis Pietton, a visité la région de Baalbeck, à l’est du Liban, la semaine dernière. La vérité est que le diplomate a transporté dans les voitures portant des plaques d’immatriculation de son ambassade une délégation militaire et sécuritaire française dans le Nord de la Békaa, près de la région frontalière limitrophe à la province syrienne de Homs. Dans cette zone, en territoire syrien, se trouvent des officiers et des experts militaires travaillant pour le compte des services de renseignements français, certains usurpant l’identité de journalistes, tous entrés illégalement en Syrie.

Denis Pietton s’est rendu à Baalbeck pour couvrir la mission de cette délégation qui visait à évacuer, par des voies de passage illégales, les morts et les blessés ainsi que d’autres membres de services de renseignement français pris au piège à Homs après l’effondrement des groupes extrémistes armés auprès desquels ils étaient détachés pour leur fournir une expertise dans les domaines des tactiques militaires et des techniques de guérilla urbaine.

Des rapports et des articles de presse occidentaux ont évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois les interventions françaises directes en Syrie, en utilisant le Liban comme base de départ pour ces ingérences. De nombreux articles ont fait état d’officiers des renseignements français supervisant l’organisation et la structuration des groupes armés dans le Liban-Nord, en prévision à leur envoi en Syrie. Ces derniers mois, de véritables filières de passeurs clandestins ont été mises en place pour introduire en Syrie des ressortissants occidentaux, sous couvert de journalistes, mais qui sont souvent des agents de liaison ou des experts militaires.

Nous sommes donc devant un pays qui se considère comme une grande puissance et qui a recours aux contrebandiers et aux trafiquants sans foi ni loi pour introduire ses agents en Syrie, et qui tente de les faire sortir par les mêmes moyens après l’encerclement des groupes extrémistes par l’armée syrienne. Cependant, les troupes régulières syriennes avaient aussi resserré l’étau autour des passages clandestins à la frontière syro-libanaise, rendant impossible toute évacuation par ces voies.

Les autorités françaises se sont finalement résignées à faire ce qu’elles tentaient d’éviter à tout prix : parler au pouvoir damascène pour évacuer morts, blessés et détenus. C’est pour cela que l’ambassadeur Éric Chevallier a été renvoyé d’urgence à Damas pour négocier les modalités de cette opération. Cependant, il est apparu que ce sont les derniers groupes armés, encore retranchés dans certaines ruelles de Bab Amr, qui entravent la conclusion d’un accord pour l’évacuation des blessés.

Les autorités françaises et d’autres pays européens devront calmer leur nerf et faire preuve d’une plus grande modestie lorsque la Syrie commencera à divulguer, preuves à l’appui, le nombre et la nationalité des agents « undercover » arrêtés ces derniers temps en territoire syrien : des Français, bien entendu, mais aussi des Allemands, des Britanniques, des Turcs, des Saoudiens et des Qataris.

Déclarations de Sayyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah

« Il faut chercher les doigts d’Israël derrière tout ce qui se passe, notamment derrière les tentatives de semer le chaos dans la région.

Israël ne veut pas d’un Irak fort, ce serait donc la raison des attaques actuelles, même si les exécutants sont parfois des extrémistes. Selon les données des services irakiens, ces mouvements sont infiltrés par les services américains et israéliens.

C’est aussi dans cette optique qu’il faut placer les dernières menaces d’effacer le Liban de la carte du monde attribuée au Premier ministre israélien. Mais de telles menaces n’effraient nullement la Résistance qui a affronté Israël même lorsque celui-ci était considéré comme très puissant.

La région traverse actuellement une période très sensible. Après la décennie 2000-2010, au cours de laquelle il s’agissait de liquider la cause palestinienne et de créer un nouveau Moyen-Orient, c’est désormais la période où il s’agit de morceler la région et de l’entraîner dans des conflits interminables. C’est pourquoi il faut tout faire pour encercler, étouffer et empêcher l’extension de la discorde vers d’autres scènes.

Au Liban, cela signifie que tout le monde peut exprimer son opinion, sur la crise syrienne et sur tous les points qu’il souhaite évoquer, mais en évitant d’exacerber les sentiments confessionnels. Le gouvernement devrait se pencher sur le dossier des ressources pétrolières et gazières pour mettre un terme à l’endettement en utilisant la richesse que Dieu nous a donnée. Regardez un peu : pendant que certains discutent des armes du Hezbollah, les Israéliens construisent des installations et veulent les protéger des armes du Hezbollah. Ils pillent systématiquement les ressources qui appartiennent aux Palestiniens.

Il ne faut surtout pas compter sur l’aide de la communauté internationale qui ne donne rien sans contrepartie. La décision souveraine ne peut être garantie si on est lié à l’étranger. Regardez comment les États-Unis sont en train d’utiliser l’arme économique contre l’Égypte et indirectement contre Gaza privée d’électricité.

Les accusations portées contre le Hezbollah et le Hamas qui, selon l’ancien ministre de l’Intérieur égyptien actuellement sous les verrous, auraient tiré contre les manifestants place Tahrir, sont ridicules. Elles sont si énormes qu’elles n’ont même pas été reprises par certains ici... On a ensuite accusé le Hezbollah d’édifier des bases en Amérique latine, puis en Afrique et bientôt en Inde. Ne vous laissez pas influencer par de telles grossièretés. Le Hezbollah n’intervient pas dans les affaires internes d’un pays. Il ne prend en compte que les considérations stratégiques.

Dans ce contexte, les États-Unis et leurs alliés veulent laisser la Syrie plonger dans le chaos, en poussant vers une lutte entre les Syriens ou entre les Arabes, sans vouloir envoyer un seul soldat américain ou de l’OTAN en Syrie, mais en interdisant toute solution politique. Il faut donc écouter, comme ils disent, le peuple en Syrie, mais pourquoi pas à Bahreïn ou en Arabie saoudite, où il est interdit de s’exprimer, notamment à Katif et Awamiya, la région la plus riche en ressources du royaume, mais la plus pauvre économiquement.

Le régime syrien a proposé le dialogue, mais l’opposition a rejeté cette offre. Les Américains et les Israéliens ne parviendront pas à leurs fins, car il existe une prise de conscience dans le monde arabo-islamique de la réalité de leurs projets et les Américains ne parviendront pas à redorer leur image, tant qu’ils continueront à ne tenir compte que d’Israël. »

New Orient News (Liban)
Rédacteur en chef : Pierre Khalaf (*)
Tendances de l’Orient No 72, 27 février 2012

Syrie/ journalistes: Très étranges comportements de nos confrères européens...

Près d'une semaine après l'explosion à Homs qui a tué le photo journaliste français Rémi Ochlik et le Grand reporter américain du Sunday Times, Marie Colvin , et fait deux blessés parmi la presse... Des déclarations très étranges proviennent de nos confrères français et britannique...

La journaliste française Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy sérieusement blessés mercredi lors de l'attaque à la bombe avaient envoyé un message vidéo sur You tube le lendemain où tout deux appelaient à l'aide et déclaraient le côté urgent de leur situation affirmant qu'il était de la plus haute importance de les faire sortir de ce quartier et les rapatrier au plus vite...

De là, ont débuté de nombreuses discussions diplomatiques à ce sujet et le Croissant rouge s'est porté volontaire pour descendre dans Bab El Amar, quartier rebelle de Homs où les deux journalistes sont bloqués afin de les évacuer.

Seulement voilà, depuis lundi les secours attendent et rien n'est fait puisque selon le président du Croissant Rouge arabe syrien (CRAS) Abdel Rahmane Attar, « les négociations et les préparatifs en cours lundi pour évacuer les journalistes bloqués à Homs n'ont pas abouti ».
"Notre équipe, composée d'une vingtaine de volontaires extrêmement courageux avec quatre ambulances et un corbillard, est entrée à Baba Amr et est restée à l'intérieur durant près de trois heures pendant que les représentants du Comité international de la Croix-rouge (CICR) attendaient à l'extérieur", a-t-il expliqué.
"Puis un intermédiaire de Baba Amr est venu nous dire que la journaliste du Figaro Edith Bouvier refusait de sortir si les conditions qu'elle posait n'étaient pas satisfaites", a-t-il poursuivi.
"Nous ne connaissons pas ses conditions et nous ne savons pas si elle a vraiment refusé car nous n'avons pas pu avoir de contacts directs avec elle", a-t-il ajouté.
"Notre équipe a proposé de prendre les dépouilles des deux journalistes tués mercredi mais l'intermédiaire a indiqué qu'elles se trouvaient ailleurs. Nous avons évacué une vielle femme ainsi qu'une femme enceinte et son mari, tous syriens. Les négociations doivent reprendre demain", a-t-il encore dit.
La veille déjà, cet étrange refus du photographe Paul conroy, alité et souffrant qui selon sa femme, décline l'appel du croissant rouge « par manque de confiance dans cette organisation ».
"On leur avait dit que le Croissant rouge syrien n'était pas digne de confiance. Donc ils ont refusé de partir avec eux à moins d'être accompagnés par quelqu'un de l'ambassade de Grande-Bretagne ou de France", a déclaré Kate Conroy, sans précision de date.
Pourtant, fait troublant, les rumeurs propagées par la dite "Armée Syrienne Libre" comme quoi neuf blessés évacués vendredi avaient été livrés aux autorités syriennes ont été totalement démenti par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) après enquête.
Même sa femme est dubitative et poursuit: "Donc il doit comprendre qu'ils (les membres du Croissant rouge) ont une dimension internationale et que c'est une protection suffisante pour être évacué de façon sûre".

Une journaliste étrangère impliquée dans ces négociations avait affirmé dimanche: qu'"à deux reprises les ambulances du Croissant rouge syrien étaient arrivées à Baba Amr mais avaient été bloquées par des membres de l'Armée syrienne libre (ASL)", formée de militaires dissidents.

Pourquoi donc ces journalistes pourtant si nécessiteux de soins et qui ont envoyé des messages de détresse refusent-ils maintenant cette aide qui leur seraient peut-être vitale (nous n'avons en effet plus aucunes nouvelles d'eux depuis leur vidéo sur youtube)???

Eline Briant

Source:Manar

Palestinian hunger striker's brother: she won't eat until she is free

Published Monday, February 27, 2012

The father is also on hunger strike, outside, to support her daughter
 
The brother of a female Palestinian hunger striker has warned she will not stop her protest until she is freed.
Hana Shalabi has refused to eat since she was arrested in a violent raid and held without trial 12 days ago. Since beginning her strike she has kept in solitary confinement without access to her family, her lawyers said on Monday.
Taking strength from the success of Khader Adnan's campaign, Shalabi's brother said she had sworn to continue until she is released.
Israel struck a deal last week with Adnan persuading him to end his 66-day fast after assuring him that he would be released in April from his detention without trial.
“Her protest is an open hunger strike until she is freed. That is the one demand,” Shalabi's brother Ammar told Al-Akhbar.
Ammar said she had been arrested by Israeli security forces in a violent raid on Febraury 16.
“The army came to the house, and went around for five minutes beating everyone. But they were looking for her by name, they picked her up and dragged her out.”
“Her medical situation is bad, very bad. The army hit her and they are holding her in solitary confinement. She hasn't been allowed to see a doctor but a lawyer has been permitted.”
Like Adnan, Shalabi is being held under so-called administrative detention, where she can effectively be held without trial indefinitely.
Shalabi was held by Israel for 25 months under the system before she was released last October as part of a prisoner swap in which some 1,000 Palestinians were freed in exchange for Israeli soldier Gilad Shalit, who was held in Gaza for five years.
Israel has claimed she is active within Islamic Jihad, the same claim made against Adnan, but her brother called on the Israeli authorities to produce evidence to back up the charge.
“They say that she is an activist in Islamic Jihad, but they have arrested her under administrative detention because they have no proof,” he said.
“They just took her and gave her administrative detention and said she is a danger to the state of Israel because they don't have any evidence.”
Ammar said allegations of mistreatment were of great concern to his family and promised to protest for her release.
"Of course we are very worried and we are working all the time. We have a sit-in and God willing she will be freed."
Israel's Prisons Service denied the allegations. "The isolation was part of routine procedure to deal with hunger strikers and she was put in a cell on her own, but it was not solitary confinement punishment. Today she was returned to a cell with another inmate," spokeswoman Sivan Weizman said.
"There has been no mistreatment in prison. She was not searched by a male prison guard and she is getting visits. Indeed, she has not complained of mistreatment while in the custody of the Prisons Service," Weizman added.
Human rights groups have condemned detention without trial. Amnesty International has called on Israel to either release or charge all prisoners held under the law.
Israeli authorities say the procedure is used in some security-related cases and helps to protect confidential sources from exposure in court.
Qaddoura Fares, the chairman of the main Palestinian prisoner's organization, said 310 Palestinians are in administrative detention. He said that since the Shalit deal, 15 Palestinians have been rearrested and six are still in jail.




Al-Akhbar, Reuters
LIBAN : Nouvelle violation israélienne de la Ligne bleue
 
Des soldats israéliens et un bon nombre de blindés et des Merkavas se sont déployés hier derrière la Porte de Fatima, située à la frontière libano-palestinienne.
Munies de cartes géographiques et de jumelles militaires, les troupes de l'ennemi sioniste ont procédé à des travaux de renforcement entre la ligne bleue et les fils de fer barbelés. Elles ont construit une route entre la porte de la clôture électronique de la colonie d'"Avivim" et la porte de la montagne Albat, dans le village d'Aytaroun, Caza de Bent-Jbeil. Quatre bulldozers israéliens ont déraciné environ 100 chênes près de la forêt d'Aytaroun.
De même, des avions de chasse israéliens survolaient la région de Marjayoun.
De son côté, l'armée libanaise s'est massivement déployée dans la région. 
Le porte-parole de la Finul Neeraj Singh a déclaré que "les forces israéliennes avaient informé la force internationale lundi qu'elles effectueront des travaux d'entretien".
Des sources militaires ont rapporté qu'”une réunion entre l'armée libanaise et la FINUL s'est tenu ce mardi”, suite à cette nouvelle violation israélienne de la Ligne bleue.












Source : Alintiqad - Fatima Choeib

Afrique : La reconquête coloniale

 

Néocolonialisme.JPGLe discours occidental sur la « démocratie » et les « droits de l’homme » n’est qu’un habillage qui dissimule une stratégie impérialiste de domination de l’Afrique et du reste du monde.
En réalité, les dirigeants occidentaux n’ont que faire des vertus supposées de la démocratie dans les pays du Sud.
Ce qui les intéresse c'est le contrôle des ressources de la planète et l’occupation de positions géostratégiques.
Cette stratégie de domination s’appuie sur l’OTAN, l’armée des Etats-Unis et celle de quelques pays européens dont la France.
LA DEMOCRATIE PERVERTIE

C’est pour vendre cette stratégie à leur opinion publique, que les dirigeants des puissances occidentales ressortent leur discours sur les « droits de l’homme » et la « démocratie ».
C’est ce qui s’est passé en Libye. Mais pas plus qu’en Afghanistan ou ailleurs, l’OTAN n’apportera la « démocratie » à la Libye.
Même dans les pays occidentaux, la démocratie tend à être vidée de son contenu originel.
Partout, c’est la « démocratie de marché » qui domine. Des dirigeants élus se mettent au service des marchés financiers et des multinationales, en reniant les promesses faites à leurs concitoyens et en leur imposant toutes sortes de sacrifices.
Ce qui n’empêche pas les mêmes d’avoir l’arrogance de prétendre exporter la démocratie et protéger les droits de l’homme ailleurs sous l’appellation de « droit d’ingérence humanitaire ».
L'EXCEPTION PALESTINIENNE
Cependant, la doctrine du « droit d’ingérence humanitaire » n’est jamais appliquée à la Palestine occupée et à son peuple privé de ses droits les plus élémentaires, et soumis à une oppression meurtrière de la part de l’Etat d’Israël.
afrique
Cette « exception palestinienne » montre bien que le « droit d’ingérence humanitaire » est une stratégie réservée principalement à l’Afrique pour la recoloniser et mettre la main sur ses ressources.
LA RECOLONISATION
La colonisation de l’Afrique au 19ème siècle, menée dans le but de « civiliser » ses populations « sauvages », a engendré génocides, massacres, destruction de cultures autochtones, pillage éhonté des ressources et du patrimoine du continent.
Afrique noire.Travail forcé la construction du chemin de fer de Guinée par des sujets africains de l'AOF 1904.JPG
Infrastructures coloniales : Le travail forcé des « indigènes » [1]
Le « droit d’ingérence humanitaire » moderne vise les mêmes objectifs au nom, cette fois-ci, de la « protection des populations » contre leurs « dictateurs », leurs « tyrans »...
Il est clair que, si les Africains se taisent, le processus de reconquête de l’Afrique continuera.
Thabo Mbeki.JPGC’est ce qu’exprimait Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, au moment des bombardements aériens de l’OTAN sur la Libye.
Appelant à des protestations de masse sur tout le continent, il déclarait : « L’Afrique doit se dresser contre l’Occident », car  « ce qui est arrivé en Libye peut très bien être un signe précurseur de ce qui peut arriver dans un autre pays ».
Plus récemment, Thabo Mbeki montrait que, depuis la fin de la guerre froide, les puissances occidentales avaient renforcé leur intervention en Afrique, y compris militaire, et que celle-ci n’avait d’autre but que d’assurer la protection de leurs intérêts au mépris du point de vue des Africains.
Comme elles l’ont fait en Libye, ces puissances tendent à s’ingérer dans les situations de conflit interne - qu’elles contribuent aussi à fomenter – au nom du soi-disant « droit de protéger » les populations qu’elles interprètent librement pour servir leurs ambitions.
Thabo Mbeki dénonçait également le rôle des grands médias mondialisés chargés de diaboliser ceux que l’Occident considère comme leurs ennemis.
Enfin, il regrettait que « la désunion et la faiblesse » du continent ne lui permette pas de garantir son droit à l’autodétermination et ouvre la porte à sa « re-colonisation ».
« Que feront-nous, nous Africains, quel que soit le continent de notre demeure, afin d’assurer que demain nous appartient ? », interrogeait-il.
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Sources : Article de Demba Moussa Dembélé, économiste, chercheur. Interview de Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, au Sunday Times.
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Quand le Mossad frappe en France

le

 

Un reportage intéressant sur les agissements  criminels du Mossad en France diffusé dans l'émission Droit d'inventaire sur France 3.

Partie 1


Quand le Mossad frappe en France 1/2 par Super_Resistence

Partie 2


Quand le Mossad frappe en France 2/2 par Super_Resistence

En 2011, Israël a assassiné 114 habitants dans Gaza, et en a blessé 467 autres

samedi 25 février 2012 - 06h:01
Al-Qassam website

L’organisation Al-Mizan pour les Droits de l’Homme a déclaré que les forces d’occupation israéliennes (IOF) ont assassiné l’année dernière 114 citoyens palestiniens, dont 15 enfants et deux femmes, dans la bande de Gaza soumise au blocus. 
 
(JPG)
L’occupation israélienne, c’est une longue litanie de meurtres, dans une totale impunité quand il ne s’agit pas d’une complicité internationale... - Photo : al-Qassam
 
Dans ce rapport répertoriant les violations des Droits de l’Homme par Israël dans la bande de Gaza au cours de 2011, Al-Mizan a ajouté que 467 Palestiniens, dont 120 enfants et 35 femmes ont également été blessés au cours d’attaques militaires israéliennes sur l’enclave densément peuplée.
Cent cinquante-deux habitations civiles ont subi des dommages variés et 10 d’entre elles ont été complètement détruites lors d’opérations militaires.
L’armée israélienne a aussi infligé des dommages dans ces attaques à 31 magasins, 23 installations industrielles, 73 bâtiments publics et 23 véhicules, indique le rapport.
Les forces israéliennes d’occupation ont rasé 8500 mètres carrés de terres cultivées au cours des incursions militaires dans les zones à l’est de la bande de Gaza.
Le rapport inclut aussi les violations commises par la marine israélienne contre les pêcheurs palestiniens et leurs bateaux, décrivant en particulier le harcèlement constant auquel les pêcheurs sont exposés sur une base quotidienne.
De plus, le rapport décrit les restrictions israéliennes imposées à la circulation des produits vitaux, des biens et des individus aux points de passage entre Gaza et Israël.

18 février 2012 - al-Qassam website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-5398-In_2...
Traduction : Info-Palestine.net

La guerre contre l'Iran est presque inévitable

A Washington, le discours va-t-en-guerre est de retour. Candidats républicains, commentateurs et une bonne partie de l'opinion publique penchent en faveur de frappes contre Téhéran. Le président Obama et les services de renseignements préfèrent, quant à eux, temporiser.
23.02.2012 | Scott Shane | The New York Times

Sur les valises : "Nations unies". "C'est notre programme spatial." "Envoyer ces missiles vers les étoiles." Dessin d'Arend, Pays-Bas.


Les Etats-Unis sont confrontés aux conflits armés les plus longs de leur histoire, qui ont coûté la vie à plus de 6 300 militaires américains et en ont blessé 46 000 autres, en Irak et en Afghanistan (pour un coût cumulé estimé à 3 000 milliards de dollars). Ces deux guerres ont duré plus longtemps que prévu et leur résultat semble aussi décevant qu'incertain. Dans ce cas, pourquoi décèle-t-on dans l'air comme une nouvelle odeur de poudre ? Depuis quelques semaines, les discours va-t-en-guerre à propos du programme nucléaire iranien frisent l'hystérie. Israël joue la carte de l'escalade en brandissant la menace d'une frappe, la rhétorique des politiciens américains se fait plus belliqueuse et, en réaction, l'Iran adopte une attitude de défi. Tel-Aviv et Téhéran s'accusent mutuellement de tentatives d'assassinat et, à en croire certains spécialistes, on court le risque de se retrouver entraîné dans une guerre qui impliquerait inévitablement les Etats-Unis.
On ne manquera pas d'y voir une situation comparable à celle qui a précédé la guerre en Irak, en 2003, et l'on peut se redemander si les journalistes n'exagèrent pas les progrès accomplis par l'Iran dans le domaine du nucléaire militaire. Toutefois, il y a une différence de taille : contrairement à 2003, où le gouvernement Bush avait présenté l'Irak comme une menace imminente, les responsables du gouvernement Obama et les membres du renseignement semblent tenir à modérer les ardeurs guerrières.
"Crise des missiles au ralenti"
D'après le général Martin Dempsey, chef d'état-major des armées, les Etats-Unis auraient prévenu Israël qu'il serait "déstabilisant" de procéder à une frappe maintenant. Selon lui, l'Iran n'aurait pas encore décidé de fabriquer une arme atomique. Et les autorités américaines soupèseraient actuellement une offre iranienne de reprendre les pourparlers sur le nucléaire.
Mais des événements imprévus pourraient servir de catalyseur. Graham Allison, spécialiste de la stratégie nucléaire à Harvard, compare le conflit au sujet du programme nucléaire iranien à une "crise des missiles de Cuba au ralenti". Comme chaque camp, déjà au bord de l'apoplexie, ne dispose que d'informations fragmentaires, cela accroît le danger de conséquences dévastatrices.
"M'étant penché sur l'histoire, je suis parfaitement conscient que, quand la politique est en surchauffe et que l'on ne contrôle qu'imparfaitement les événements, il est possible de se retrouver embarqué dans une guerre, commente Graham Allison. Quand on observe l'Iran, Israël et les Etats-Unis, poursuit-il, on a le sentiment que les parties glissent vers la collision, lentement, mais de façon presque inexorable."
L'impact politique d'Israël
Le rôle central joué par Israël est une autre différence essentielle par rapport au débat sur la guerre en Irak. L'Etat hébreu considère l'éventualité d'une arme nucléaire iranienne comme une menace existentielle et a averti que les installations iraniennes risquaient d'être bientôt enterrées trop profondément pour que des bombardiers étrangers puissent les atteindre.
La position d'Israël a un impact politique aux Etats-Unis. A l'exception notable de Ron Paul, député du Texas, les candidats à l'investiture républicaine se bousculent pour menacer l'Iran et se présenter en protecteur d'Israël. Un groupe bipartisan de sénateurs viennent d'adresser une lettre au président Obama dans laquelle ils affirment que le fait de reprendre les négociations pourrait constituer une "dangereuse diversion", qui permettrait à l'Iran de gagner du temps pour développer la bombe.
58% des Américains favorables à une intervention
En dépit d'une décennie de guerre, la plupart des Américains partagent apparemment la ferveur martiale de la classe politique. Ce mois-ci, un sondage du Pew Research Center a révélé que 58 % des personnes interrogées estimaient que les Etats-Unis devraient avoir recours, si besoin était, à la force militaire pour empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires. Trente pour cent seulement seraient contre.
Micah Zenko, spécialiste de la prévention des conflits au Council on Foreign Relations [l'un des think tanks les plus influents sur les questions internationales], y voit un schéma classique. "Cela s'est vérifié tout au long de l'histoire : on croit toujours que la prochaine guerre se passera bien mieux que la précédente, dit-il. Confrontés à un défi insoluble en matière de sécurité, les hommes politiques comme les gens de la rue 'veulent ‘faire quelque chose'. Et pour cela, il n'y a rien de tel que la force."
Prudence des services de renseignements
Or c'est justement la hiérarchie militaire et du renseignement qui s'est discrètement efforcée de tempérer la rhétorique agressive des politiciens sur le programme nucléaire iranien. Lors d'une audience au Congrès la semaine dernière, Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud, a insisté auprès du directeur du renseignement national, James R. Clapper Jr. "Doutez-vous de l'intention des Iraniens de fabriquer une arme nucléaire ?" a demandé Graham. "J'en doute, en effet," a rétorqué Clapper.
Peter Feaver, de la Duke University, spécialiste de longue date des relations entre l'opinion publique et la guerre, qui a travaillé pour le gouvernement du président George W. Bush, explique que la politique de l'équipe Obama se trouve aujourd'hui "à l'intersection entre les différents courants de l'opinion publique américaine au sujet de l'Iran" - elle s'oppose fermement à un Iran doté de l'arme nucléaire, tout en rejetant l'option militaire pour l'instant et en durcissant les sanctions. Mais à l'approche de l'élection de novembre, poursuit Feaver, les discours incendiaires vont se multiplier, même s'ils ne conviennent pas à un problème aussi complexe que les ambitions nucléaires de Téhéran.

http://www.courrierinternational.com/article/2012/02/23/la-guerre-contre-l-iran-est-presque-inevitable