28 février 2011

Marzouki: «C'est une révolution de la jeunesse et la voilà conduite par un vieillard de 84 ans!»

Interview

L'opposant tunisien, candidat à la présidentielle, ne se satisfait pas de la nomination d'un nouveau Premier ministre. Il critique la conduite de la transition démocratique, par une classe politique qui a conservé ses vieux réflexes.
Recueilli par Elodie AUFFRAY
 
Moncef Marzouki, à Sidi Bouzid, le 19 janvier 2011.
Moncef Marzouki, à Sidi Bouzid, le 19 janvier 2011. (Zohra Bensemra / Reuters)



Après deux jours de manifestations massives, qui ont dégénéré en violences meurtrières, le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a démissionné, dimanche. La rue était mobilisée depuis plus d'un mois contre le maintien de cet homme au poste de Premier ministre, qu'il occupait depuis onze ans.
Dans la foulée, le président Foued Mebazaa a annoncé la nomination de Béji Caïd Essebsi, 84 ans. Proche de Bourguiba, dont il a été conseiller dès l'indépendance en 1956, il a occupé plusieurs postes ministériels depuis: Défense, Intérieur, Affaires étrangères. Député jusqu'en 1994, il a depuis repris son métier d'avocat.
Pas sûr que cette nomination calme les Tunisiens. Le sit-in, qui se tient depuis dix jours sur la place de la Casbah, à Tunis, devant les bureaux du chef du gouvernement, se poursuit ce lundi. Les tensions persistent sur l'avenue Bourguiba, centre de la contestation et théâtre de violences ces derniers jours.
Moncef Marzouki, président du Congrès pour la République et candidat à l'élection présidentielle, qui doit se tenir d'ici mi-juillet, critique le déroulement de la transition démocratique en Tunisie.
Le départ de Ghannouchi est-il une victoire?
C'est surtout la preuve de la détermination des Tunisiens à faire partir les caciques de l'ancien régime. Le peuple est descendu dans la rue lorsque cinq ministres du RCD [Rassemblement constitutionnel démocratique, ex-parti de Ben Ali, ndlr] ont été nommés au gouvernement, [le 17 janvier].
Ils ont manifesté après la nomination de vingt préfets du RCD dans les régions. Il a aussi fallu se mobiliser pour la dissolution du RCD.
Le peuple a conscience du danger et la mobilisation ne faiblit pas, c'est ce qu'il y a de plus important. Le problème, c'est qu'il va falloir continuer, car ces caciques jouent toujours un rôle important. Ce n'est absolument pas fini. Ce régime, on ne l'abat pas par KO mais par points.
Comment réagissez-vous à la nomination de Beji Caïd Essebsi?
C'est une révolution de la jeunesse, démocratique, et la voilà conduite par un vieillard de 84 ans!
Tous les partis d'opposition sont déçus, y compris le Congrès pour la République, que je préside. Le syndicat UGTT a aussi exprimé son désaccord.
Nous déplorons moins le profil de la personne que le processus qui a conduit à sa nomination. Dans un processus révolutionnaire, il aurait fallu convoquer toutes les composantes. Or ce régime ne se fait conseiller que par les caciques du RCD.
Comment la transition démocratique doit-elle s'opérer?
Nous voulons la formation d'un gouvernement d'union nationale, qui comprenne tous les partis d'opposition et pas seulement les deux qui y sont actuellement, qui n'ont aucune légitimité parmi le peuple et sont même considérés comme des traîtres à la révolution.
Hormis le départ de l'ensemble du gouvernement, nous exigeons la tenue d'une assemblée constituante. Si ce nouveau Premier ministre le fait, c'est tant mieux, mais pour le moment, nous ignorons ce qui va se passer. Tout cela commence à être pesant pour les Tunisiens, qui ont besoin de stabilité.
Etes-vous prêts à participer à un éventuel gouvernement d'union nationale?
Nous sommes des gens constructifs, qui ne font pas que s'opposer. Oui, nous sommes donc prêts à entrer dans un gouvernement d'union nationale qui aurait un programme clair.
Mais nous ne sommes absolument pas consultés. Moi-même je suis interdit de télévision nationale, je fais partie d'une liste noire, occulte, qui n'a pas droit de cité à la télévision.
De quelle façon l'ancien régime continue-t-il à peser en Tunisie?
Il reste des groupes mafieux, des forces de sécurité, des responsables du RCD. Ils sont derrière les violences et les troubles qui agitent le pays. Ils sont toujours en liberté, ils complotent, ont de l'argent et achètent les gens, lancent des casseurs dans toutes les manifestations.
Face à cela, il faut un gouvernement fort, d'union nationale, qui puisse être à même de ramener la sécurité, de remettre la police au travail. Une police républicaine, débarrassée des ex-satrapes de Ben Ali, qui heureusement ne sont pas si nombreux. C'était d'ailleurs l'un des principaux reproches faits à Ghannouchi: sa faiblesse vis-à-vis de ces groupes. Il faut leur faire face, dans le cadre du droit, mais avec fermeté.
Avez-vous confiance pour la suite de la transition démocratique?
J'ai confiance dans le pays, dans cette jeunesse, dans la révolution, mais pas dans les hommes qui restent au pouvoir, qui tergiversent. Ils n'ont pas compris ce qu'est cette révolution, comment la traiter. C'est un cercle de vieux amis qui continuent à fonctionner entre eux. Ils n'ont pas compris la nouvelle Tunisie, et je suis effrayé par le hiatus entre cette classe politique et la jeunesse.

Journal Libération
La Libye et l’impérialisme

Mondialisation.ca, Le 24 février 2011







 

De toutes les luttes qui se déroulent actuellement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la plus malaisée à décortiquer est celle qui se passe en Libye.

Quel est le caractère de l’opposition au régime de Kadhafi et qui, rapporte-t-on, contrôle actuellement la ville de Benghazi, dans l’est du pays ?

Est-ce précisément une coïncidence si la rébellion a démarré à Benghazi, située au nord des champs pétroliers les plus riches de la Libye et proche en même temps de ses oléoducs, gazoducs, raffineries et port GNL ? Existe-t-il un plan de partition du pays ?

Quel est le risque d’intervention militaire impérialiste, ce qui pose un très grave danger pour la population de toute la région ?

La Libye n’est pas comparable à l’Égypte. Son dirigeant, Mouammar Kadhafi, n’a pas été une marionnette de l’impérialisme comme Hosni Moubarak. Durant de nombreuses années, Kadhafi a été l’allié de pays et de mouvements combattant l’impérialisme. En prenant le pouvoir en 1969, à la faveur d’un coup d’État militaire, il a nationalisé le pétrole libyen et a utilisé une grosse partie de cet argent pour développer l’économie libyenne. Les conditions de vie se sont considérablement améliorées, pour le peuple.

Pour cette raison, les impérialistes étaient bel et bien décidés à écraser la Libye. En fait, en 1986, les États-Unis ont lancé des frappes aériennes sur Tripoli et Benghazi, lesquelles avaient tué 60 personnes, dont la petite fille de Kadhafi – chose que l’on mentionne rarement dans les médias traditionnels. Des sanctions dévastatrices ont été imposées à la fois par les États-Unis et par les Nations unies, afin de couler l’économie libyenne.

Après l’invasion de l’Irak par les Américains, en 2003, et la destruction d’une grande partie de Bagdad via une campagne de bombardement orgueilleusement baptisée « shock & awe » (choc et terreur) par le Pentagone, Kadhafi a tenté d’écarter d’autres menaces d’agression contre la Libye en faisant d’importantes concessions politiques et économiques aux impérialistes. Il a ouvert l’économie aux banques et sociétés étrangères, il a abondé dans le sens des demandes d’« ajustements structurels » émanant du FMI, privatisant ainsi de nombreuses entreprises de l’État et réduisant fortement les subsides de l’État à l’alimentation et au carburant.

Le peuple libyen souffre de ces mêmes prix élevés et du chômage à la base des rébellions qui éclatent ailleurs et qui découlent de la crise économique capitaliste mondiale.

Il ne fait pas de doute que la lutte pour la liberté politique et la justice économique qui balaie actuellement le monde arabe a également trouvé son écho en Libye. On, ne peut douter que le mécontentement suscité par le régime de Kadhafi motive une section signification de la population.

Toutefois, il est important que les progressistes sachent qu’un grand nombre des personnages dont l’Occident fait la promotion en tant que dirigeants de l’opposition sont à long terme des agents de l’impérialisme. Le 22 février, la BBC a montré des séquences où l’on voit à Benghazi des foules qui arrachent le drapeau vert de la république pour le remplacer par celui du monarque renversé (en 1969, NdT), le roi Idris – qui avait été une marionnette de l’impérialisme américain et britannique.

Les médias occidentaux appuient une bonne partie de leurs reportages sur des faits supposés, fournis par le groupe d’exilés du Front national pour la sauvegarde de la Libye, formé et financé par la CIA américaine. Cherchez sur Google en introduisant le nom du front plus CIA et vous découvrirez des centaines de références.

Dans un édito du 23 février, The Wall Street Journal écrivait ceci : « Les États-Unis et l’Europe devraient aider les Libyens à renverser le régime de Kadhafi. » On n’y dit mot des chambres de commission ou des corridors de Washington sur une intervention destinée à aider le peuple du Koweït, de l’Arabie saoudite ou du Bahreïn à renverser leurs dirigeants dictatoriaux. Même avec tout le semblant d’intérêt accordé aux luttes de masse secouant la région actuellement, la chose serait impensable. Quant à l’Égypte et à la Tunisie, les impérialistes tirent sur toutes les ficelles possibles pour retirer les masses des rues.

Il n’a pas été question d’intervention américaine pour aider le peuple palestinien de Gaza quand des milliers de personnes ont perdu la vie suite au blocus, aux bombardements et à l’invasion par Israël. Ce fut exactement le contraire : les États-Unis sont intervenus afin d’empêcher la condamnation de l’État sioniste occupant.

Il n’est pas difficile de voir où résident les intérêts de l’impérialisme, en Libye. Le 22 février, Bloomberg.com disait, à ce propos, que, tout en étant le troisième pays producteur de pétrole de l’Afrique, la Libye est en même temps le pays qui possède les plus importantes réserves – prouvées – du continent, avec 44,3 milliards de barils. C’est un pays à la population relativement peu nombreuse mais qui doté d’un important potentiel de production de bénéfices pour les compagnies pétrolières géantes. Voilà comment les grosses fortunes voient la Libye et c’est ce qui sous-tend les préoccupations qu’elles expriment quand aux droits démocratiques du peuple libyen.

Obtenir des concessions de Kadhafi ne suffit pas, pour les barons impérialistes du pétrole. Ils veulent un gouvernement dont ils peuvent disposer directement, le cadenasser, le tenir en dépôt et le mettre en fût. Ils n’ont jamais pardonné à Kadhafi d’avoir renversé la monarchie et nationalisé le pétrole. Dans sa rubrique « Réflexions », Fidel Castro, de Cuba, met en exergue la soif de pétrole de l’impérialisme et met en garde contre le fait que les États-Unis posent actuellement les bases d’une intervention militaire en Libye.

Aux États-Unis, certaines forces tentent de lancer au niveau de la rue une campagne de promotion en faveur d’une telle intervention américaine. Nous devrions nous y opposer carrément et rappeler à toutes les personnes bien intentionnées les millions de morts et de personnes déplacées provoquées par l’intervention américaine en Irak et en Afghanistan.

Les progressistes éprouvent de la sympathie pour ce qu’ils considèrent comme un mouvement populaire en Libye. Nous pouvons aider un tel mouvement en soutenant ses revendications légitimes tout en rejetant toute intervention impérialiste, quelle que soit la forme qu’elle puisse revêtir. C’est au peuple libyen qu’il revient de décider de son avenir.
 
Texte original en anglais : Libya and Imperialism, publié le 24 février 2011.

Traduit de l'anglais par Jean-Marie Flémal pour Investig'Action
Golfe / Armement: Autant en emporte le vent 2/2
OPEP et logique de vassalité

Mondialisation.ca, Le 25 février 2011
Le blog de René Naba










Le Golfe Persique

Pour lire la première partie de cet article, cliquez ici.














Le sursaut populaire arabe de l’hiver 2011 avec le renversement de deux dictatures Hosni Moubarak (Egypte) et Zine El Abidine Ben ALI (Tunisie), les soulèvements dans huit pays arabes (Libye, Bahreïn, au Yémen, Algérie, Maroc, Jordanie, Irak) illustrent l’usage que font les dirigeants arabes de leur surarmement, la répression de leur concitoyens plutôt que la défense de l’espace nationale arabe contre ses ennemis réels (Israël) ou virtuels (Iran).
Le contrat de l’ordre de 123 milliards de dollars, conclu à l’automne 2010 entre l’Amérique et quatre pays du Golfe, en vue de renforcer leur capacité défensive «face à l’Iran» constitue un témoignage éloquent de cette politique de dilapidation financière pour des motifs d’armement.
Loin d’être un exercice d’auto flagellation, le constat est manifeste et le décompte affligeant. Pendant près d’un quart de siècle de 1970 à 1994, période marquée par une succession ininterrompue de conflits majeurs, la guerre civile jordano-palestinienne de « Septembre Noir » de 1970, la troisième guerre israélo-arabe d’octobre 1973, la guerre du Liban (1975-1990), la guerre Irak-Iran (1980-1989), la deuxième guerre du Golfe (1990-1991), sans parler de l’invasion américaine de l’Irak en 2003, le Moyen-Orient aura absorbé 45 pour cent des armes vendues au tiers monde, trente pour cent de la totalité des achats mondiaux d’armement, alors que sa population ne représente que cinq pour cent de celle de la planète au point de parvenir à posséder plus d’armements par habitant (pour les chars et l’artillerie) que la totalité de la trentaine de pays européens compris dans les anciens Pacte de l’OTAN et du Pacte de Varsovie (2)
Au premier rang des « conflits budgétivores », la guerre irako iranienne (1979-1989) et la guerre du Golfe (1990-, 1991) qui auront durablement compromis le développement économique de la région, ainsi que la guerre du Liban (1975-1990), qui aura complètement désarticulé un pays jadis pilote de l’ensemble arabe tant au niveau économique qu’au niveau de la pratique démocratique.
A raison de cinq cent millions de dollars par mois pour chacun des belligérants sur neuf ans, le conflit entre l’Irak et l’Iran, l’un des plus meurtriers de l’époque contemporaine avec un million de victimes (300.000 morts et 700.000 blessés) aura coûté la bagatelle de 108 milliards de dollars, sans compter les dégâts collatéraux infligés à l’occasion de la « guerre des pétroliers » (258 cargos, pétroliers et caboteurs détruits) provoquant en tonnage des pertes maritimes du même ordre que celles enregistrées pendant la Seconde guerre mondiale. Ces précisions n’incluent pas les dépenses d’armement.
Les Arabes ont déboursé 426 milliards de dollars en achat d’armement durant la décennie 1980-1990 et 60 milliards de dollars rien que dans les deux années qui ont suivi la Guerre du Golfe (1991-1992).
A lui seul le Koweït a déboursé en cinq ans (1990-1995), la fantastique somme de 70 milliards de dollars pour financer tout à la fois l’effort de guerre de la coalition internationale et sa reconstruction et préserver aussi son indépendance par des achats massifs d’équipements militaires et du matériel de sécurité.
Par leur coût opérationnel, leurs dégâts et les préjudices annexes, les deux guerres contre l’Irak (1990-1991 et 2003), auront coûté la bagatelle de mille six cent soixante dix (1.670) milliards de dollars, épongeant les surplus financiers gouvernementaux et gelant bon nombre de projets de développement à dimension interarabe.
La guerre de la coalition internationale contre l’Irak, consécutive à l’occupation du Koweït (1990-1991) a coûté 670 milliards de dollars aux pays arabes, selon le rapport du Conseil de l’Unité Economique Arabe paru en Août 1995 au Caire, tandis que l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, infligeait, elle, des pertes de l’ordre de mille milliards de dollars (931 millions d’euro) au produit intérieur brut (PIB) des pays arabes du fait des pertes civiles et militaires, de la dégradation de l’environnement par l’usage des mines et des armes de destruction massive notamment l’uranium appauvri, de la baisse des recettes du transport aérien et maritime et de la hausse du coût des assurances et des réassurances (3).

Douze mille milliards de dollars de pertes au Moyen orient depuis 1991
Strategic Foresight Group (SFG), chiffre, quant à lui, à douze mille milliards de dollars la somme perdue suite aux guerres qui ensanglantent l’ensemble du Proche-Orient depuis 1991. Ce coût englobe aussi bien les pertes humaines que les dégâts infligés à l’écologie, aux répercussions sur l’eau, le climat, l’agriculture, en passant par la croissance démographique, le chômage, l’émigration, la hausse des loyers, le prix du pétrole, voire même l’éducation.

Le rapport de 170 pages se fonde sur 95 paramètres. Plus de cinquante experts d’Israël, des territoires palestiniens, d’Irak, du Liban, de Jordanie, d’Egypte, du Qatar, du Koweït et de la Ligue arabe ont participé à cette étude menée ce groupe de réflexion basé en Inde et soutenu par la Suisse, la Norvège, le Qatar et la Turquie. Le chercheur indien Sundeep Waslekar, président du SFG, précise:

« On doit parler d’une cascade de coûts dont une partie n’est pas quantifiable financièrement comme les atteintes à la dignité humaine. » Le rapport pointe par exemple les centaines de milliers d’heures de travail perdues par les Palestiniens aux check points (barrages israéliens). Il révèle aussi que 91% des Israéliens vivent dans un perpétuel sentiment de peur et d’insécurité.
Au seuil du XXI me siècle, le Monde arabe apparaît ainsi comme une zone sous tutelle marquée par une présence militaire étrangère aussi importante qu’à l’époque coloniale avec un important pays, l’Irak, sous la coupe américaine, des bases dans le Golfe et des facilités militaires dans dix pays arabes, dont l’Egypte et l’Arabie Saoudite, deux des principaux chefs de file du monde arabe, soit la moitié des états de la Ligue arabe.

Pour la première fois dans l’histoire, la présence militaire américaine est institutionnalisée sur les zones pétrolifères du Golfe et de la péninsule arabique, à l’épicentre du monde arabe, Bagdad, l’ancienne capitale de l’Empire abbasside. Fragilisés par la flambée islamiste anti-américaine et le tribut de la guerre réclamé par Washington à ses obligés monarchiques, le Royaume wahhabite, jamais colonisé même sous l’empire ottoman, le Koweït et le Qatar se trouvent aussi sous un « protectorat de facto » des Etats-Unis. Soixante dix ans après la décolonisation du tiers-monde, l’ordre américain s’est substitué à l’ordre arabe,
Les convulsions guerrières de l’espace arabe du dernier quart de siècle (1975-2000) auront ainsi laissé sur le tapis 73 millions de pauvres, 65 millions d’analphabètes, dix millions de sous alimentés et douze millions de chômeurs, représentant 15 pour cent de la main d’oeuvre sur un marché du travail gravement segmenté et dysfonctionnel. Le PIB (produit intérieur brut) des 21 pays de la ligue était légèrement supérieur à celui de l’Espagne, en 1999, représentant la moitié du PIB par habitant de celui de la Corée avec un cinquième de la population vivant avec moins de deux dollars par jour.

Selon le rapport 2009 sur le développement économique du monde arabe, la zone compte le taux de chômage le plus élevé au monde, se situant à 14,4 % alors que la moyenne mondiale est de 6,3 %. Compte tenu de la croissance démographique actuelle, les pays arabes devront créer 50 millions d’emplois d’ici 2020 pour absorber l’augmentation prévue de la population active. «La richesse tant vantée des pays arabes provenant des hydrocarbures présente une image trompeuse de leur situation économique, qui masque les faiblesses structurelles de nombreuses économies arabes et l’insécurité des pays et des populations qui en résulte», dit Walid Khadduri, consultant pour le Middle East Economic Survey et membre de l’équipe principale de rédaction du Rapport arabe sur le développement humain 2009.

Vingt pour cent (20 %) de la population de la région arabe vivent en deçà du seuil de pauvreté reconnu sur le plan international de 2 dollars par jour. Toutefois, une proportion bien plus élevée de la population des pays étudiés dans le rapport, vit en deçà du seuil de pauvreté national et ne peut pas subvenir à ses besoins essentiels. En fait deux Arabes sur cinq (2 sur 5) vivent dans la pauvreté. Le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans la région est passé de 19,8 millions en 1990-1992 à 25,5 millions en 2002-2004. Fait plus grave, un manque généralisé de sécurité humaine s’oppose au développement humain en ce que la sécurité humaine ne constitue pas uniquement une question de survie, mais pour les populations à risque à retrouver le cap d’une existence plus stable, au moyen des structures politiques, économiques, sociales et culturelles garantes d’un avenir meilleur.

Le Monde arabe compte trois cent vingt mille (320.000) millionnaires totalisant une fortune de 1,1 trillions de dollars (trois mille milliards de dollars), mais la recherche scientifique, pourtant un des leviers du décollage économique et stratégique arabe, demeure une activité marginalisée et apparaît comme le véritable parent pauvre des sciences humaines.
Le Monde arabe compte huit mille chercheurs (contre 400.000 aux Etats-Unis), dont certains figurent parmi les brillants cerveaux de la planète tel l’égypto américain Ahmad Zewail, Prix Nobel de Chimie 1999, professeur de physique et chimie à l’Université Caltech (Etats-Unis) et premier arabe détenteur de cette distinction. Il ne consacre pourtant que quatre dollars par habitant à la recherche scientifique, Soit 300 fois moins que les Etats-Unis tandis que les budgets affectés à la recherche ne représentent que 0,25% du PNB en moyenne dans les pays arabes, contre 3 à 3,5 pour cent dans les pays développés. Au niveau universitaire, les quelque 200 universités arabes consacrent près de 1% de leur budget annuel à la recherche, alors qu’aux Etats-Unis cette part dépasse souvent les 40 pour cent.
Près de cinquante ans après avoir brandi l’arme du pétrole, en octobre 1973, dans la foulée de la troisième guerre israélo-arabe, l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole), particulièrement le groupe arabe dont il était le fer de lance dans le combat pour son indépendance énergétique et sa promotion politique, aura finalement ployé devant l’OPEA (organisation des pays exportateurs d’armes), accentuant durablement la dépendance arabe. Ce résultat a été avalisé par la première guerre du Golfe qui constitue la »première alliance militaire objective entre Israël, l’Egypte et les pétromonarchies arabes, mais également la première guerre Nord-sud par la réalisation de l’union sacrée des consommateurs de pétrole contre l’un de leurs principaux fournisseurs du sud »(4). Un exploit financé de surcroît, faut-il le souligner, avec les deniers arabes.
















Pour une rupture avec la logique de vassalité
Au delà de cette chronique d’une déconfiture annoncée, trois vérités s’imposent :
1ère vérité: Le monde arabe est redevable à l’Iran d’une part de sa culture et l’Islam, d’une part, de son rayonnement qu’il s’agisse du philosophe Al Fârâbî, du compilateur des propos du prophète Al Boukhary, du linguiste Sibawayh, du théoricien du sunnisme Al Ghazali, des historiens Tabari et Shahrastani, du mathématicien Al Khawarizmi (Logarithmes), et naturellement le conteur du célèbre roman Kalila wa Doumna, Ibn al Moukaffah et Avicenne et l’expansion de l’Islam en Asie centrale aux confins de la Chine n’a pu se faire sans le passage par la plateforme iranienne.
2ème vérité: Le monde arabe est redevable à l’Iran d’un basculement stratégique qui a eu pour effet de neutraliser quelque peu les effets désastreux de la défaite arabe de juin 1967, en substituant un régime allié d’Israël, la dynastie Pahlévi, le meilleur allié musulman de l’Etat hébreu, par un régime islamique, qui a repris à son compte la position initiale arabe scellée par le sommet arabe de Khartoum (Août 1967) des «Trois NON» (non à la reconnaissance, non à la normalisation, non à la négociation) avec Israël, offrant à l’ensemble arabe une profondeur stratégique en le libérant de la tenaille israélo iranienne, qui l’enserrait dans une alliance de revers , compensant dans la foulée la mise à l’écart de l’Egypte du champs de bataille du fait de son traité de paix avec Israël. La Révolution Islamique en Iran a été proclamée le 9 Février 1979, un mois avant le traité de Washington entre Israël et l’Egypte, le 25 mars 1979.
En retour, les Arabes, dans une démarche d’une rare ingratitude, vont mener contre l’Iran, déjà sous embargo, une guerre de dix ans, via l’Irak, éliminant au passage le chef charismatique de la communauté chiite libanaise, l’Imam Moussa Sadr (Libye 1978), combattant dans le même temps l’Union soviétique en Afghanistan, le principal pourvoyeur d’armes des pays du champ de bataille contre Israël.
3eme vérité: Le Monde arabe s’est lancé, au-delà de toute mesure, dans une politique d’équipements militaires, pendant un demi siècle, payant rubis sur ongle de sommes colossales pour d’arsenal désuets, pour des livraisons subordonnées à des conditions politiques et militaires draconiennes, alors que, parallèlement, les Etats-Unis dotaient, gracieusement, Israël de son armement le plus sophistiqué.
Israël a bénéficié, à ce titre, de cinquante et un (51) milliards de dollars de subventions militaires depuis 1949, la majeure partie depuis 1974, plus qu‘aucun autre pays de la période postérieure à la II me Guerre mondiale, selon une étude du spécialiste des affaires militaires Gabriel Kolko, parue dans la revue «Counter punch» en date du 30 mars 2007 (5).
A cette somme, il convient d’ajouter 11,2 milliards de dollars de prêts pour des équipements militaires ainsi que 31 milliards de dollars de subventions économiques, sans compter la promesse de George BushJr, au terme de son mandat, de fournitures de l’ordre de trente milliards de dollars, dont des missiles à guidage laser, des bombes à fragmentation, des bombes à implosion, un dôme d’acier de protection anti balistique, en vue de préserver la suprématie militaire israélienne au Moyen Orient
A deux reprises au cours du dernier quart de siècle, les pays arabes ont participé à des guerres lointaines par complaisance à l’égard de leur allié américain, parfois au détriment des intérêts à long terme du monde arabe, s’aliénant même un allié naturel, l’Iran un voisin millénaire, dans la plus longue guerre conventionnelle de l’époque contemporaine, sans pour autant bénéficier de la considération de leur commanditaire américain.
A l’apogée de sa puissance, au plus fort de son alliance avec l’Iran, l’Amérique n’a jamais réussi à faire restituer à leur propriétaire arabe légitime ces trois îlots. En phase de puissance relative, saura-elle au moins protéger durablement ces relais régionaux, au moment où ses déboires en Irak et en Afghanistan la place sur la défensive, alors que, parallèlement, l’Iran, fort de sa maîtrise de la technologie nucléaire et des succès militaires des ses alliés régionaux, le Hezbollah (Liban), Moqtada Sadr (Irak) et le Hamas (Palestine) se pose en parfait contre exemple de la servitude monarchique, avec un rayonnement se projetant bien au-delà des zones à fortes minorités chiites arabes dans les régions pétrolifères d’Arabie Saoudite, de Bahreïn, du Koweït, d’Irak, et dans la zone limitrophe d’Israël dans le sud du Liban pour s’étendre à l’ensemble de la sphère arabo musulmane?
Plus précisément, l’Amérique, pourra-t-elle protéger ses relais des turbulences internes attisées par les frasques monarchiques répétitives, en parfait décalage avec les dures conditions de la réalité quotidienne de la multitude de leurs concitoyens et qui gangrènent inexorablement les assises de leur pouvoir?.
Le Monde arabe a engagé près de deux mille milliards de dollars au titre des dépenses militaires depuis le dernier tiers du XX me siècle, soit environ 50 milliards de dollars par an en moyenne, sans avoir pu se doter ni d’une capacité de projection de puissance, ni d’une capacité de dissuasion nucléaire, encore moins de la capacité spatiale du renseignement, autant d’attributs de la puissance moderne qui lui font cruellement défaut à l’ère de la société de l’information et de son application militaire, l’info guerre.
Une telle disparité de traitement entre Israéliens et Arabes au regard des Américains, l’un s’équipant à l’œil, alors que les autres sont contraints de payer cash, en dépit de la contribution financière et humaine des pays arabes aux équipées américaines tant en Afghanistan qu’au Nicaragua contre le bloc soviétique, de même que leur comportement erratique à l’égard de leurs alliés naturels (l’Union soviétique et l’Iran), expliquent le discrédit du monde arabe sur la scène internationale et une part de son collapsus stratégique.
La récente tournée de Hilary Clinton, secrétaire d’état dans le Golfe, le 10 janvier 2011, pour mobiliser les pétromonarchies face à l’Iran, à la veille de la conférence d’Ankara entre l’Iran et les Occidentaux, parait avoir pâti des révélations de WikiLeaks sur la duplicité et la connivence des riverains arabes du Golfe, à l’égard de leur voisin iranien. Le Sultanat d’Oman, le plus pro occidental des états de la région, qui abrite la base aéro navale britannique de Massirah, s’est refusé à se joindre à de nouvelles sanctions. Oman envisage d’aménager un port stratégique à AD DOKKOM, à l’intersection du Golfe arabo-persique et de l’Océan indien, pour servir de débouché au marché iranien et à l’Asie centrale. Ce projet, d’une valeur de 26 milliards de dollars, serait prolongé d’une voie ferrée menant au port de SAHHAR, au-delà, au port iranien de Bandar Abbas, le point de transit vers l’Iran et le Caucase.
Telle devrait être la leçon à méditer, alors que les pétromonarchies s’engagent dans une aventure aux conséquences incertaines, une nouvelle équipée pour les besoins stratégiques de leur maître américain, pour le plus grand bénéfice de son allié israélien.
Telle est la leçon à méditer afin d’éviter que les factotums sunnites ne soient à nouveau «les dindons de la farce», la risée universelle de la planète, les grands perdants de l’histoire, entraînant dans leur chute l’ensemble des pays arabes. L’éviction de Hosni Moubarak (Egypte), de Zinedine ben Ali (Tunisie) et le vent d’Est qui fait tanguer Bahreïn, la Libye, la Jordanie, le Yémen, l’Algérie et le Maroc en constituent la sanction d’un sursaut salutaire.
Sauf à entraîner le monde arabe dans un déclin irrémédiable, une claire rupture avec la logique de la vassalité s’impose, alors que la scène internationale s’achemine vers un choc entre le leader en devenir (la Chine) et la puissance déclinante (les Etats-Unis), impliquant une vaste redistribution des cartes géopolitiques à l’échelle planétaire.

Références
1- Pour la problématique du collapsus arabe, Cf. «Aux origines de la tragédie arabe» par René Naba – Editions Bachari Paris 2006 particulièrement le prologue «Une démocratie cathodique»
2- Marie Luce Dumas in « Moyen-Orient/Occident: Ordres et désordres », Armement, courses et contrôle- Les Cahiers de l’Orient N°29, premier trimestre 1993 et « Les cent portes du Proche-Orient »- Alain GRESH et Dominique Vidal- Les éditions de l’Atelier Octobre 1996.
3- Déclaration de MILWATT TALLAMI, secrétaire général de la commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale (ESCWA), in Le Monde 2 avril 2003. A cela il convient d’ajouter les pertes des financières arabes, en 1997-1998, de l’ordre de cent (100) milliards de dollars du fait de l’effondrement de l’économie russe et de la crise financière asiatique. Une perte de cinquante milliards de dollars a été enregistrée lors du Krach boursier d’octobre 1997 du fait de la dévalorisation de leurs placements à l’étranger, qui sont, eux, estimés entre 600-800 milliards de dollars, la moitié appartenant aux pétromonarchies du Golfe, la majeure partie concentrée dans les pays grands pays industrialisés (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Suisse, France), dont 20 pour cent en bons du trésor. (Al-Charq Al-Awsat, 9 janvier 1999).
4- Jacques Attali, « VERBATIM » Tome 3 (1988-1991)- Fayard- octobre 1995
5- Gabriel Kolko, spécialiste de l’histoire militaire, est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence
-«Anatomie d’une guerre, le Vietnam, les Etats-Unis et l’expérience historique moderne »
-«La grande histoire de la Guerre mondiale
-«Century of war: Politique, conflits et société depuis 1945 »


















René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.;  "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998); "De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde", Editions l'Harmattan Mai 2009.
Son blog : http://www.renenaba.com/
El Gueddafi, le néron arabe
Après moi le déluge




«Le monstre, que l’on croit l’exception, est la règle. Allez au fond de l’histoire: Néron est un pluriel.» 
Victor Hugo

On a tout dit pendant plus de quarante ans de l’énigme El Gueddafi. A commencer par son nom. On trouve indifféremment: Mouamar Kadhafi, Mu’ammar Al-Qadâfî aussi écrit Kadafi, Algathafi, al-Kadhafi, al-Gaddafi, Al Qadafi, Gueddafi, Gheddafi, El-Gueddafi. Comment cet homme a pu tenir aussi longtemps son peuple sous une poigne de fer et gouverner selon le «Livre Vert» doctrine qui ne se trouve dans aucun livre académique. Ce mode de gouvernance à nul autre pareil, tient de l’allégeance tribale en plein XXIe siècle. Ce qu’il y a de sûr c’est quelle que soit la méthode, les intérêts bien compris de la famille El Gueddafi sont florissants et bien gardés. Durant près de 42 ans de règne, El Gueddafi et sa famille ont bâti un empire financier vaste, mais difficile à évaluer. D’après Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le Monde arabe et méditerranéen, la fortune de Mouamar El Gueddafi et sa famille dépasse largement celle de Moubarak. Elle s’élèverait, à son avis, à 120 milliards de dollars.

Nous le voyons, les potentats arabes se signalent par la rapine et au fur et à mesure qu’ils tombent, le suivant bat le record du précédent. Nous sommes passés de 5 pour Ben Ali, à 50 pour Moubarak et 120 pour El Gueddafi. Je suis sûr que les roitelets du Golfe vont battre ces records. Dans ces pays, il n’est pas possible de distinguer entre ce qui appartient au peuple et ce qui appartient au roi. Tristes records qui vont faire rentrer les potentats arabes dans le Guiness de la gabegie érigée en mode de gestion. Pire encore, El Gueddafi serait responsable du meurtre de plusieurs centaines de citoyens, créant à l’instar de l’empereur Néron, le chaos de la division rejoignant à Dieu ne plaise, le Soudan dans la partition de son pays.

 « La Libye s’enfonce dans le chaos. La répression menée par El Gueddafi aurait fait plus de 1000 morts, mais le «guide suprême» ne semble plus avoir les moyens de se maintenir au pouvoir. La révolte libyenne se noie dans un bain de sang. Le «régime des masses», la Jamahiriya, tire sur le peuple qui réclame sa chute. Recrutés par le dirigeant libyen pour mater les manifestations, quelque 30 000 hommes armés font le sale boulot que les forces régulières rechignent à accomplir. Pour chaque manifestant abattu, une prime de 10.000 à 12.000 dollars [de 7300 à 8800 euros] est promise. (...) Ils sont environ 30.000, selon les estimations de l’ONG Human Rights (...) Les hommes ralliés au régime libyen seraient arrivés à Benghazi dans quatre avions partis du Bénin. Selon les témoignages recueillis par la chaîne Al-Arabiya, ils sont majoritairement noirs, ne parlent pas arabe et ne s’expriment qu’en français.(1)»



Qui est El Gueddafi?

Selon Wikipédia, El Gueddafi est du clan des Ghous, qui appartient à la tribu des El Gueddafi. A l’âge de 27 ans, il renverse le roi Idriss qui serait d’ascendance algérienne. Par ailleurs, selon une information diffusée par la chaîne israélienne 2 qui a interviewé deux Israéliennes d’origine libyenne, El Gueddafi serait d’ascendance juive. Guita Brown avance que El Gueddafi est son cousin au second degré. La grand-mère de Guita Brown serait la soeur de la grand-mère de Mouamar El Gueddafi. La grand-mère de ce dernier, juive, s’est mariée une première fois à un juif qui la battait, elle divorce pour se marier- en se convertissant à l’Islam- à un cheikh musulman, leur fille serait la mère de El Gueddafi. Du point de vue de la religion juive, la grand-mère de El Gueddafi est toujours juive. De ce fait, El Gueddafi, au nom de la Loi israélienne du retour, peut émigrer en Israël. Si aucun pays ne veut lui accorder l’asile, Israël est obligé de l’accueillir.(2)»

Bref description du « système »  El Gueddafi


Les Libyens sont comme tout le monde, des citoyens avec leurs forces et leurs faiblesses, cependant, on peut, à juste titre, s’interroger sur le fait de l’acceptation d’un pouvoir aussi erratique pendant plus de quatre décades. Jean-Yves Moisseron donne une explication, il écrit: «A l’inverse de ses deux voisins, le régime politique libyen ne cherche pas à se présenter comme démocratique. La société libyenne tout entière est enserrée dans les griffes des Comités révolutionnaires qui contrôlent le système, mais qui répondent en même temps aux besoins de cette société. Ce n’est pas seulement la force et la brutalité qui dirigent le pays. En cas de besoin - argent, logement, accès aux services publics -, les Comités révolutionnaires apportent des réponses à la population. Comme dans d’autres pays, le régime tient par l’existence d’un pacte social socialement partagé. La révolte en Libye exprime donc la rupture du «pacte du Livre Vert», qui a posé depuis plus de trente ans les bases idéologiques d’un régime original. Les symboles sont directement brûlés par les manifestants de Benghazi, le portrait de El Gueddafi d’une part mais aussi les références à ce Livre Vert. C’est la fin de l’exception arabe, celle qui voulait que des sociétés éduquées n’aient pas accès à la démocratie.»(3)

René Naba ajoute une dimension importante. Un mode de gestion par un savant équilibre entre les tribus. Il écrit: «La défection des deux derniers membres du groupe des «officiers libres» libyens, artisan du renversement de la Monarchie, en 1969, fragilise considérablement le pouvoir du colonel Mouamar El Gueddafi, déjà en butte à la rébellion d’une fraction des provinces libyennes, dans l’épreuve de force qui oppose le clan Kadhafi à la population depuis près d’une semaine. (...) La région orientale du pays, (Benghazi et Al-Bayda) n’a jamais été soumise à El Gueddafi. L’Emirat de Barka, qui s’étend de la frontière égyptienne au golfe de Syrte est demeuré fidèle aux traditions de la dynastie senoussie, particulièrement Al Bayda. Le centre du pays, autour de Syrte abrite les deux grandes tribus qui se sont partagés le. Les tribus Wazen, Kaba, al Badr, tiji, selon des informations recueillies de source arabe en relation avec l’opposition libyenne, ont gagné le camp de la contestation et ne demeurent en lice en faveur de El Gueddafi que sa propre tribu Al kazazafa et son allié al Moukarfa. La région capitale qui va de Tripoli à Ghadamès, dans la zone frontalière méridionale. Elle abrite les tribus de Zentane et Ourfala, ralliées à la révolution populaire. Une 3e tribu Mayaniya est demeurée fidèle à El Gueddafi. La zone du Fezzan, elle, a, dès le début des troubles, tranché en faveur de la contestation.»(4)

Pour Charles F.Dunbar professeur de relations internationales à l’université Boston College: «Washington ne peut strictement rien faire sans s’appuyer sur le Conseil de sécurité de l’ONU. Il faut agir dans deux directions: un, faire monter très vite la pression sur le régime pour mettre fin à ses exactions; deux, préparer une intervention active pour protéger ceux qui peuvent l’être. L’essentiel est de ne pas présenter l’intervention comme ayant pour objectif de renverser le régime mais de protéger des populations menacées. »(5)

Selon un responsable américain parlant sous le couvert de l’anonymat, Washington soutiendrait aussi la création d’une commission d’enquête sur la Libye au sein du Conseil des droits de l’homme. Plus coercitive la proposition de François Zimeray «ambassadeur français pour les droits de l’homme: «Il existe des éléments précis laissant penser que des crimes contre l’humanité ont été commis», a-t-il déclaré à l’agence Reuters. Monsieur Zimeray n’a eu aucune réaction lorsque des massacres ont été commis à Ghaza au cours de l’hiver 2008-2009. Et le même vient pourtant, aujourd’hui, nous parler, le plus sérieusement du monde, de violation de droits de l’homme en Libye... par contre il semble à coeur de dénoncer telle violation des «droits de l’homme «dès lors que ceux-ci sont commis dans un pays arabe.

Laurence Pope, arabisant, premier conseiller de l’ambassade américaine à Tripoli de 1974 à 1976, pense que « Washington est dans une situation où il n’y a que des mauvaises options et d’autres pires. La Libye est un pays où il est très difficile d’opérer, principalement parce que...ce n’est pas vraiment un pays, mais la réunion de trois provinces, opérée en 1950-1951. Le colonel El Gueddafi n’a eu de cesse de régner sur la Libye en jouant de ses divisions. Il y a lourdement favorisé le régionalisme, le tribalisme et a empêché le développement d’institutions nationales. (...) J’ai vu son dernier discours: c’était celui d’un homme devenu totalement incohérent et sans aucune aura, un tyran fou, peut-être sous l’influence de drogues. (..) Le risque est de voir surgir une nouvelle Somalie sur les rives de la Méditerranée. »(6)

La révolte en Libye exprime la rupture du pacte du Livre Vert


Pour Alain Gresh, « les informations provenant de Libye sont contradictoires, partielles, quelquefois non confirmées. La brutalité du régime ne fait aucun doute, et le nombre de morts est important: des centaines selon les organisations non gouvernementales, probablement plus compte tenu de la violence utilisée par les milices du régime. (...) Le caractère erratique et dictatorial du colonel Mouamar El Gueddafi a été confirmé par son discours illuminé prononcé le 22 février 2011. Les indignations justifiées contrastent avec le silence qui prévalait quand le régime, au début des années 2000, alors que s’esquissait la réconciliation avec l’Occident, écrasait sans pitié les islamistes. La détention et la torture de militants islamistes en Libye (comme en Egypte ou en Tunisie) n’indignaient pas les bonnes âmes. Quoi qu’il en soit, les appels à des interventions militaires se multiplient. (...) »

« Les images qui proviennent de Libye sont terribles. Mais qui a demandé une intervention militaire occidentale quand les avions israéliens bombardaient Ghaza durant l’opération Plomb durci? ou lors des bombardements de l’Otan en Afghanistan? ou de l’Irak par les Etats-Unis? Faut-il y intervenir militairement, contre Israël et les Etats-Unis, cette fois? Au cours des dernières années, les pays européens, dont la France, ont armé les forces libyennes, les ont conseillées, et leur ont ainsi donné les moyens de se battre contre leur propre population. L’appui au régime du colonel El Gueddafi dans l’Union européenne, et notamment en Italie, s’est fondé sur un chantage: la capacité pour la Libye de stopper le flux des immigrants africains vers le Vieux continent; cette obsession migratoire amène Bruxelles à aider toute une série de régimes peu soucieux des droits humains à gérer eux-mêmes, dans des conditions souvent terribles, les immigrés.»(7)


El-Houssine Majdoubi  journaliste en Espagne a raison d’écrire que L’Europe, France en tête, est complice des crimes des dictatures du Monde arabe, accuse un journaliste marocain. (...) Jusqu’à ce que Ben Ali soit renversé, l’Occident le considérait comme un ´´élève exemplaire´´. Le président français Nicolas Sarkozy a même déclaré en 2008 que la Tunisie vivait en démocratie. (...) Si l’Occident a joué un rôle crucial dans la démocratisation des pays de l’Europe de l’Est, elle fait tout le contraire avec les pays arabes. Non seulement elle soutient les régimes dictatoriaux, mais elle les aide à piller les richesses nationales en leur permettant d’ouvrir des comptes où ils peuvent déposer leur butin et d’acquérir des biens immobiliers et des actions de grandes entreprises européennes. Avec un tel comportement, l’Occident se rend complice par excellence de ces crimes. Pis, l’Occident ne cesse de répéter qu’il lutte contre les mouvements islamistes et les terroristes, mais les études sociologiques montrent que le fanatisme découle directement de l’injustice sociale et de la corruption de ces régimes dictatoriaux. Malgré cela, l’Occident ferme les yeux sur cette réalité.»(8)

Daniel Vanhove abonde dans le même sens et dénonce l’ambivalence du discours européen: «Aujourd’hui, face aux insurrections qui se multiplient dans les pays arabes, nos chancelleries occidentales semblent perdre le Nord et sont tout bonnement dés-orientées (c’est le cas de le dire). (...) En lieu et place d’offrir notre «savoir-faire» en matière de répression policière et de vendre nos armes de répression, quand donc des voix officielles ayant encore un minimum de conscience humaine et de sens des valeurs s’élèveront-elles pour taper sur la table et dire à ces régimes, et à nos misérables élus vassalisés: assez! (...) Et pousseront-elles l’analyse jusqu’à réaliser que la situation est pareille dans le cas de l’occupation sanglante en Palestine: le prix payé par les Palestiniens étant celui de nos lâchetés depuis plus de 63 ans!? Pensez donc: après le rempart de Ben Ali contre l’intégrisme qui nous menaçait, la complicité de Moubarak à l’étranglement des Palestiniens, le dément libyen nous garantissait le contrôle des flux migratoires vers nos côtes méditerranéennes... sans parler du pétrole qu’il nous livrait à gogo».(9) Ce même pétrole dont les prix ont frôlé  les 120$ le baril.

Que reste-t-il à El Gueddafi en dehors d’émigrer chez son ami Berlusconi ou éventuellement en Israël..? Nous laissons l’écrivaine saoudienne Wajiha Al-Huwaidar proposer une autre solution: «...Ce raté a été à la hauteur d’un autre échec cinglant. Car il n’a jamais réussi non plus à constituer une base populaire dans sa «République jamahiriyenne» [République des masses populaires]. Et pour cause: il a gouverné d’une main de fer et par le feu. Personne ne l’aime. Pourtant, Kadhafi dispose d’un puissant «envoyé spécial» pour plaider sa cause en Occident et faire oublier son bilan de sang, de morts et de tortures: le pétrole. Et pourtant, malgré ce pétrole qu’il déverse sur l’Occident, le frère-guide reste depuis de longues décennies persona non-grata dans la communauté internationale (...)Que te reste-t-il, ô cher frère-guide? Personne. Tout le monde souhaite ta fin. Aie la bonne idée de mourir «dignement» et essaie de suivre l’exemple d’Hitler [qui s’est suicidé] plutôt que celui de Saddam. Ne laisse pas tes ennemis venir te chercher dans un trou à rats et te juger pour tes crimes. Devance-les et essaie de préserver le peu de dignité qui peut rester à quelqu’un de ton espèce.(10)»

El Gueddafi a été comparé à Néron qui se divertissait pendant que Rome brûlait. Ce dernier se suicida, pour éviter d’être exécuté sur ordre du Sénat. Il reste qu’il existe malgré tout des doutes sur cette révolution qui, subitement sort des drapeaux oubliés et si tout ceci fait partie d’un autre complot, celui d’envahir la Libye et s’assurer un butin de pétrole? Sur le calendrier néo-conservateurs du NWO[ New World Order] d’une façon ou d’une autre, tous les pays arabes passeront  par ce « chaos réorganisateur »  utilisant le « soft power » au lieu et place de la démocratie par drones interposés, s’ils ne  sont pas dociles avec les vues de l’Empire. C’est  dans le cas de la Libye peut être, une "révolution" pour le pétrole, mais ce n’est pas l’essentiel. En effet "le pétrole", est payé  en dollars, devenu de la monnaie  de singe- Il suffit de faire marcher la planche à billets- ou en armement vendus aux tyrans pour mâter leur peuple, avec toujours la possibilité de se retourner contre le tyran , « s’il dépasse les bornes fixés ». La "révolution"  dans les pays arabes  a pour but , pour ses concepteurs de l’Empire, de contrôler le Monde, et surtout la Chine et la Russie.  Il est, pour l’Empire,  vital de contrôler le Bassin méditerranéen et  de virer les Chinois de l’Afrique comme ça va se faire en Lybie.  


Notes-références


1. El Gueddafi joue les prolongations. Giampaolo Cadalanu La Repubblica. 23.02.2011


3. Jean-Yves Moisseron: Libye, Bahreïn. Le Monde 21.02.11


5. Charles F.Dunbar: La Libye: «Un cas d’école de droit d’ingérence» Le Monde.fr 24.02.11

6. Laurence Pope: Le risque d’une nouvelle Somalie. Le Monde.fr 24.02.11

7. Alain Gresh: Faut-il intervenir militairement en Libye? Le Monde diplomatique 24. 2. 2011

8. El-Houssine Majdoubi L’Occident, un obstacle à la démocratisation. El País20.01.2011


10. Wajiha Al-Huwaidar Kadhafi n’a plus qu’à se pendre. Shaffaf 21.02.2011.


Pr Chems Eddine Chitour : Ecole Polytechnique enp-edu.dz

La famille de Sayed Moussa Sadr affirme qu’il est toujours vivant 
 
Mouammar Kadhafi, ce dirigeant de la Libye qui diffère des autres hommes de la planète. Par sa façon de régner et de bombarder son peuple en même temps, par ses discours dans lesquels il se présente comme un démiurge capable de tout, mais aussi par ses relations avec le monde extérieur.

C’est ce même Kadhafi qui refuse depuis plus de trois décennies de dévoiler le sort de l’Imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons, cheikh Mohammad Yaacoub et le journaliste Abbas Badreddine, disparus quelques jours après une visite officielle effectuée en Libye le 25 août en 1978.
Fondateur du mouvement des déshérités au Liban, Sayed Moussa fut l’une des figures religieuses les plus éminentes du pays. Il prônait un discours de modération et d’ouverture aux autres communautés libanaises et s’est présenté comme médiateur entre les belligérants lors de la guerre civile qui ravageait le pays. Bref, il représentait la planche de salut pour le pays du cèdre.

Grand de taille, le visage serein, l'imam Moussa Sadr a insufflé à la communauté chiite libanaise la fierté et l'élan qui la transformèrent d'une minorité marginalisée en une force incontournable au Liban et dans la région.
Depuis le début de la révolution populaire en Libye, certains responsables du pays, à l’instar du représentant démissionnaire de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, ont annoncé que l'imam "Moussa Sadr a été tué lors de sa célèbre visite en Libye et enterré dans la région de Sebha" (sud).
Mais leurs familles, qui n’ont épargné aucun effort pour dévoiler leur sort, affirment qu’ils sont toujours vivants.  
Actuellement, d’importants efforts sont déployés par le chef du Parlement Nabih Berri, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, le conseil islamique chiite suprême, les familles des détenus et des parties officielles politiques, sécuritaires, juridiques, dans le but de dévoiler leur sort et de ne pas les exposer au danger des massacres quotidiens perpétrés par Kadhafi contre son peuple !
Par ailleurs, le ministère libanais des Affaires étrangères s’est mobilisé à tous les niveaux pour se procurer des rapports et des informations qui puissent aider à la libération de l’imam et de ses deux compagnons.
Tout en refusant de faire de déclarations à la presse avant de s’assurer de la vérité, la famille de Sayed Sadr reste attachée à l’idée selon laquelle « les trois personnes disparues sont toujours vivantes dans les prisons du régime libyen, et espère que la chute de Kadhafi facilitera la traduction en justice des piliers de ce régime ».

Ses proches refusent de prendre au sérieux les déclarations faites par les anciens responsables libyens, surtout que certains d’entre eux prétendent que Sayed Moussa et ses deux compagnons ont été tués alors que d’autres disent qu’ils sont vivants.
Sa fille Hawra et sa sœur Rabab ont déclaré que "les événements que nous sommes en train de vivre font renaître de grands espoirs" concernant l'imam, qui aurait bientôt 83 ans.
Sur le plan juridique, la justice libanaise entamera le 4 mars prochain le procès par contumace de Mouammar Kadhafi et des responsables de son régime.
Né dans la ville iranienne de Qom le 15 avril 1928, Sayed Moussa Sadr s'installe au Liban en 1959 et y fonde le Conseil supérieur chiite en 1967. Il crée le "mouvement des déshérités" et annonce en 1975 la naissance d'Amal (Espoir) --précurseur du Hezbollah-- pour promouvoir les droits de
la communauté chiite.

source : MANAR
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Omar al Moukhtar... Lion du désert 
 
Les manifestations qui ont débuté en Tunisie et en Egypte entraînant le renversement des régimes au pouvoir, ont atteint la Libye où la scène semble plus sanglante qu'ailleurs. Au moins 233 personnes ont été tuées ces derniers jours par des mercenaires convoqués par le régime présidé depuis 42 ans par Mouamar Kadhafi, une figure qui représente la page noire de ce pays maghrébin. Cependant le peuple libyen évoque dans sa lutte qu'il mène aujourd'hui contre l'oppression et l'injustice une figure rayonnate de la Libye qu'est Omar Al-Mokhtar, le héros national qui représente l'icône de la résistance libyenne contre l’invasion italienne du début du XXème siècle.
  
La Naissance
C’est en 1862 qu'Omar Al-Mokhtar vit le jour en Libye, dans la ville de Janzour (à l'ouest de Tripoli). Son père, Mokhtar Ibnou Omar quitta cette vie lors de son pèlerinage à la Mecque. Cet événement marqua d’amertume la jeunesse du jeune Omar qui n’avait alors que 16 ans. Il étudia ensuite pendant huit ans à l’institut supérieur de la confrérie Sénoussiya à Giaraboub en Cyrénaïque (moitié Est de la Libye). Cette organisation religieuse libyenne assurait également des fonctions administratives et militaires. Omar enseigna au sein de la confrérie, mais avait aussi participé aux opérations militaires organisées contre les Italiens et les Alliés durant la Première Guerre Mondiale. Son comportement exemplaire lui valut la considération de ses maîtres et la confiance de ses supérieurs: en 1897, il devint cheikh de la mosquée Al-Okour.

Une résistance à toute épreuve
Lorsque les Italiens attaquèrent franchement la confrérie Sénoussiya au printemps 1923, Omar faisait partie des figures les plus compétentes et les plus actives en matière d’organisation et de coordination de la résistance. Ses qualités de politicien et de combattant lui permirent d’assumer le commandement des guérillas qui ont souvent désarçonné et confondu les forces italiennes officielles.
Dans la région montagneuse de Jabal Al-Akhdar (le Mont Vert), le gouverneur Mombelli réussit à organiser une armée antiguérilla qui infligea une âpre défaite aux rebelles en 1925. Omar modifia alors rapidement ses tactiques et put compter sur un soutien régulier provenant d’Egypte.
En mars 1927, malgré l’occupation de Giaraboub (depuis février 1926) et le renforcement de l’oppression sous le gouverneur Teruzzi, Omar réussit à surprendre les forces italiennes à Raheiba.
Suite à des échauffourées successives dans de divers endroits de la montagne, Omar fut contraint de se retirer. Entre 1927 et 1928, il réorganisa complètement les troupes sénoussites, sans cesse poursuivies par l’armée italienne. Le général Teruzzi reconnut malgré tout les qualités incomparables de Omar Al-Mokhtar en ces termes: « Une persévérance extraordinaire et une volonté ferme ».
L’administration coloniale tenta de soudoyer Omar Al-Mokhtar en lui proposant une coquette somme, mais Omar déclina cette proposition en répondant: « Notre foi profonde nous incite au Jihad ».
En janvier 1929, Pietro Badoglio le nouveau gouverneur, réussit à passer un compromis. Les sources italiennes décrivirent faussement cette situation comme un acte de soumission totale de la part de Omar, espérant abattre le moral de la résistance anticoloniale. À la fin du mois d’octobre de la même année, Omar dénonça cette trahison et rétablit une unité d’action parmi les forces libyennes, se préparant ainsi à l’ultime confrontation avec le général Rodolpho Graziani, en tête de l’armée depuis mars 1930. Ce dernier ne s’avouait pas vaincu après sa défaite lors d’une offensive massive en juin contre les forces de Omar: en accord avec Badoglio, De Bono (ministre des colonies) et Mussolini, il élabora un plan solide pour briser la résistance cyrénaïque. Leur stratagème consistait à transférer la population du Jabal (environ 100000 personnes) vers des camps de concentration sur la côte, l’idée étant de rompre toute solidarité de la part des habitants; et à fermer la frontière avec l’Egypte, le Tchad et le Soudan afin d’empêcher toute aide étrangère.

Sa capture
À partir du début de l’an 1931, les mesures prises par Graziani portèrent leurs fruits sur la résistance sénoussite. Les patriotes furent privés d’aide, espionnés, bombardés par la flotte aérienne italienne et poursuivis par les soldats coloniaux guidés par des informateurs locaux. Malgré ces difficultés et l’augmentation des risques, Omar continua courageusement à se battre. Mais, le 11 septembre 1931, il fut pris dans une embuscade. Il fit face à cette situation calmement et dignement, acceptant sa peine de mort en ces termes: « Nous venons de Dieu et vers Lui nous retournerons ».
Graziani lui proposa l’amnistie générale s’il incitait les militants à renoncer au combat. Bien évidemment, la conscience de cet homme de religion ne pouvait accepter une telle offre, il déclina cette proposition humiliante avec honneur. Sa résignation eut un impact sur ses geôliers qui affirmeront plus tard qu’ils furent bouleversés par sa constance. Ses bourreaux avoueront également que Omar les regardait dans les yeux et récitait des versets de paix tandis qu’ils l’interrogeaient en le torturant.

L’exécution de l’infatigable guérilléro eut lieu dans le camp de concentration de Solluqon, cinq jours plus tard. Sa mort suscita une grande indignation dans le monde arabe, où des manifestations populaires éclatèrent. La résistance libyenne perdit un de ses principaux piliers, ce qui influença la suite des évènements: le 24 janvier 1932, l’Italie déclarait l’occupation militaire de l’ensemble du territoire, après vingt ans de résistance opiniâtre. La Libye n’acquit son indépendance qu’après la Seconde Guerre Mondiale: elle fut proclamée « Royaume Uni de Libye » par l’ONU le 24 décembre 1951.
Son implacable adversaire, le général Graziani, a laissé cette description physique et morale, qui ne manque pas d’admiration: « De taille moyenne, robuste, avec une barbe, une moustache et des cheveux blancs. Omar était doté d’une intelligence vive et spontanée, instruit dans le domaine religieux. Il révélait un tempérament énergique et impétueux, généreux et intransigeant. À la fin, il était toujours aussi imprégné de religion, financièrement modeste, même s’il a été l’un des plus illustres personnages sénoussites».
Plus tard, l’auteur A. Del Boca dit de lui: «Omar n’est pas seulement un exemple de loyauté religieuse et un soldat-né, il est également l’instigateur de cette organisation politico-militaire, qui a réussi pendant dix ans à contenir des troupes menées par quatre gouverneurs successifs».
Le souvenir de cet héros national perdurera dans le cœur de tous les Libyens. Le 16 septembre demeure la journée de commémoration du martyr de Omar Al-Mokhtar. Un musée a vu le jour en son nom, exposant toutes les armes utilisées par les résistants. Même les billets de dix dinars affichent son effigie.
Moustapha Akkad lui rendit hommage en immortalisant les dernières années de sa vie dans son film intitulé «Le Lion du désert», sorti en 1981. Anthony Queen a incarné son personnage, laissant ainsi aux générations futures un exemple vivant de ce que sont la persévérance et la bravoure au service de l’amour du Tout-Puissant.
 

 Le Camarade Fouad: « Mettre fin à la division » signifie mettre fin à Oslo, cause de la division

abu ahmad fuad 3
Le Camarade Fouad Abu Ahmad, membre du Bureau politique du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, a déclaré qu'il ne peut y avoir aucun mouvement de libération nationale sans institutions démocratiques et populaires qui permettent au peuple de décider de son propre destin. Lors d'une réunion le 24 février 2011 avec les appels de la jeunesse palestinienne à discuter sur le site web Ajras Al-Awda d'une représentation politique démocratique pour le peuple palestinien, il a dit que l'Organisation de Libération de la Palestine doit être reconstruite sur les fondations démocratiques et populaires, selon sa charte originelle avant toute modification illégitime. 

De plus, le camarade Fuad a dit qu'il est vrai que la voie des concessions et de subordination a reçu un grand élan après le désastreux accord de Camp David, mais ceux qui se sont engagés dans cette voie sont restés enfermés dans leurs décisions politiques même après les résultats de la catastrophique deuxième guerre d'Irak. Il est clair que l'accord d'Oslo et la direction politique qui s'y est engagée sont directement responsables  de la faiblesse palestinienne et de la division d'aujourd'hui, a déclaré le camarade Fuad. En outre, a-t' il dit, discuter de « mettre fin à la division » signifie mettre fin aux raisons de la division ; donc, mettre fin à l'accord d'Oslo et à tout ce qui en a résulté et à la place en revenir à mobiliser la communauté palestinienne partout où elle est présente dans le monde. Il a ajouté que le Front Populaire est conscient que certains  veulent utiliser le slogan « mettre fin à la division, » mais cachent les raisons politiques très réelles de la coupure et ignorent tous les appels et toutes les exigences du peuple palestinien pour le changement. 

En conclusion, le Camarade Fouad a dit que nous sommes témoins de la naissance de l'ère du peuple sur les cendres de la tyrannie et de l'oppression. Toutes les forces politiques sur le bon chemin vont se joindre au peuple et maudire ces soi-disant dirigeants qui croient que leurs propres l'impunité et leur pouvoir sont plus importants que l'avenir de notre nation en crise, non seulement dans le présent, mais dans toute l'histoire. 
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Dépêches du 25 février 2011

vendredi 25 février 2011 - 16h:35
Avec CPI, Al Manar, Irna, Onu, Ria, Sana





(JPG) Affrontements violents à Selwan et sécurité renforcée à al-Aqsa
Al-Qods occupée - CPI
De violents affrontements ont éclaté à l’aube dans le centre de la ville de Selwan entre les Maqdissins et les forces israéliennes après l’invasion de plusieurs quartiers de la ville. L’occupation a également renforcé ses mesures sécuritaires autour de la mosquée sacrée d’al-Aqsa, et près des portes de l’Esplanade des Mosquées dans la Vieille Ville d’al-Qods.
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« Vendredi de la Colère » : appel à des manifestations à Hébron pour « ouvrir la rue des Martyrs »
Al-Khalil (Hébron) - CPI
La Coalition de la jeunesse contre la colonisation à Hébron a appelé à des manifestations massives aujourd’hui, en direction de la Rue des Martyrs contrôlée par les forces israéliennes qui interdit aux citoyens d’y accéder depuis plusieurs années.
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Un officier de l’armée sioniste : le Hamas contrôlera la Cisjordanie
Al-Qods occupée - CPI
Un responsable militaire sioniste a affirmé que la situation actuelle en Cisjordanie est très calme en raison de la collaboration sécuritaire entre la milice d’Abbas et l’armée israélienne. Il a averti que « si Israël se retire de Cisjordanie, il est probable que le mouvement du Hamas prenne son contrôle total et qu’il y déploie toute sa force ».
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Grève générale et manifestation au Néguev pour protester contre la démolition des maisons d’alArakib
Néguev - CPI
La ville de Bir Sabaa, au sud de la Palestine occupée en 1948, a connu cet après midi une marche massive importante à laquelle ont participé des centaines de palestiniens dans les régions de 48, en protestation contre la démolition des maisons des citoyens au Néguev par l’occupation, et en particulier dans le village d’al-Arakib.
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(JPG) Arrestation d’un collaborateur israélien au Sud Liban
Al-manar TV
Le département de renseignement à Meys el Jabal (Liban Sud) a arrêté le dénommé F.Sh., suspecté de collaboration avec « Israël », selon un communiqué du département général des forces de sécurité interne.
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Tirs de Gaza : Netanyahu avertit les Palestiniens de ne pas tester Israël
Al-Manar TV
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti jeudi les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza de "ne pas tester" l’entité sioniste à la suite de tirs de roquettes Grad et d’obus de mortier sur le sud du territoire israélien.
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(JPG) Ali Larijani : les puissances étrangères n’ont joué aucun rôle étrangers dans les récentes révoltes arabes
Téhéran - Irna
Le président du parlement iranien, Ali Larijani, a déclaré que les puissances étrangères n’ont joué aucun rôle, dans les récentes révoltes populaires, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
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Le fils cadet du leader libyen Kadhafi a rejoint les manifestants
Téhéran - Irna
Le fils cadet du leader libyen Kadhafi, Saif al-Arab al-Gaddafi, a rejoint les manifestants qui protestent contre le régime de son père à Benghazi.
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(JPG) Israéliens et Palestiniens : l’ONU juge nécessaire un engagement international plus fort
Centre d’actualités de l’ONU
« Le Moyen-Orient est témoin de transformations politiques spectaculaires, mais d’une stagnation des négociations israélo-palestiniennes. Le changement de la dynamique régionale a rendu encore plus incertain l’environnement d’un processus de paix déjà difficile. Des progrès vers une solution négociée représenteraient une contribution réelle à la stabilité de la région », a déclaré jeudi le Coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry.
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Cisjordanie : l’ONU condamne la destruction d’abris par Israël à Khirbet Tana
Centre d’actualités de l’ONU
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupés, Maxwell Gaylard, a condamné lundi la destruction par les autorités israéliennes d’abris temporaires dans le village de Khirbet Tana, en Cisjordanie.
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(JPG) Libye : la troisième ville du pays sous contrôle insurgé
Le Caire - RIA Novosti
La troisième ville de Libye, Misurata (150 km à l’est de Tripoli), est tombée entre les mains des insurgés qui réclament le départ du chef d’Etat Mouammar Kadhafi, ont rapporté vendredi les médias arabes se référant à des habitants de la ville.
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Egypte : des milliers de manifestants réclament la démission du gouvernement
Le Caire - RIA Novosti
Des dizaines de milliers d’Egyptiens réunis vendredi sur la place Tahrir, haut lieu de la révolution égyptienne ayant débouché sur le départ du président Hosni Moubarak, réclament la démission du premier ministre Ahmed Shafik nommé par Moubarak.
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(JPG) Les Nations Unies s’inquiètent de la nouvelle campagne de colonisation israélienne dans le Golan syrien occupé
New York - Sana
Le secrétariat général des Nations Unies a exprimé son inquiétude quant à la nouvelle campagne israélienne encourageant les activités de colonisation dans le Golan syrien occupé.
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L’organisation Ansar al-Asra invite les jeunes Palestiniens à participer à une campagne pour la mise d’une fin à la division interpalestinienne
Gaza - Sana
L’organisation palestinienne /Ansar al-Asra/, (défenseurs des détenus), a invité aujourd’hui ses membres, ses partisans et tout le peuple palestinien à participer massivement et activement à la campagne nationale des jeunes pour la mise d’une fin à la division sur la scène palestinienne.
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Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 24 février 2011 - 16h:56
PCHR du 17 au 23 février 2011




Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO). 
 
Pendant cette semaine du 17 au 23 février :
  • 3 civils palestiniens ont été tués par les FOI dans le nord de la bande de Gaza ;
  • un militant de la résistance palestinienne a été tué et 6 autres blessés, dont 2 mineurs, lors de bombardements de l’artillerie israélienne sur la ville de Gaza ;
  • les FOI ont continué de prendre pour cibles les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs palestiniens sur les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
    • 2 travailleurs palestiniens ont été blessés ;
    • 3 pêcheurs palestiniens ont été arrêtés par les FOI à Khan Younis ;
  • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
    • 8 civils palestiniens, dont 3 mineurs, ont été blessés ;
    • 15 civils palestiniens, dont 9 mineurs, et 2 internationaux ont été arrêtés par les FOI ;
  • les FOI ont conduit 47 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et 3, limitées, dans la bande de Gaza :
    • 10 civils palestiniens, dont 3 mineurs, ont été arrêtés par les FOI ;
  • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
    • 6 Palestiniens dont 3 mineurs ont été arrêtés par les FOI sur les check-points en Cisjordanie ;
  • les FOI ont poursuivi la colonisation de la Cisjordanie, et les colons leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens :
    • 3 puits d’eau et une salle à usage agricole ont été détruits par les FOI à Bani Na’im, à l’est d’Hébron ;
    • 8 maisons et 2 puits ont été détruits par les FOI dans le secteur de Sushia, au sud d’Hébron, faisant 40 Palestiniens sans-abri ;
    • 200 plants d’olivier et 70 oliviers ont été arrachés par les colons israéliens à Qasra, au sud de Naplouse.
(JPG)
La municipalité israélienne de Jérusalem a obligé un citoyen palestinien à démolir sa propre maison à Swar Bahar, à Jérusalem.

Violations israéliennes recensées durant la semaine du 17 au 23 février 2011

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et attaques contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
Jeudi 17 février
Une heure du matin, les FOI entrent dans le quartier d’al-Masaken, dans le nord-est de Naplouse, elles patrouillent dans les rues, pénètrent dans un certain nombre de maisons et arrêtent un Palestinien :
  • Basheer Zamel Zamel, 28 ans.
Une heure, incursion dans Bir Zeit, au nord de Ramallah, l’armée patrouille quelques temps avant de se retirer.
1 h 30, depuis la frontière au nord-ouest de Beit Lahiya, du haut de leurs miradors les FOI tirent plusieurs pièces d’artillerie sur trois civils qui essayent de passer la frontière pour trouver un travail en Israël. Selon les témoins, des hélicoptères ont survolé le secteur et ont également fait feu. Les tirs se sont poursuivis pendant une heure.
  • Jihad Fat’hi Khalaf, 21 ans, de Jabalya,
  • Tal’at Mohammed al-Rawagh, 41 ans, de Gaza ville et
  • Ashraf ’Abdul Latif Qtaifan, 32 ans, de Sheikh Radwan banlieue de Gaza ville, sont tués.
Selon le rapport du « Croissant rouge », il a été prévenu par le « Comité international de la croix rouge » que trois corps gisaient à 200 mètres de la frontière. Il était 8 h 15 quand les corps ont été retrouvés.
3 h, les troupes d’occupation entrent dans Beit Wazan, à l’ouest de Naplouse, fouillent certaines maisons et arrêtent :
  • Ashmed Sa’id Salah, 36 ans, et
  • Sameh Haten Abu ‘Eisha, 24 ans.
Elles confisquent 3 téléphones portables dans la maison d’Ashmed et 4 ordinateurs, un ordinateur portable et un téléphone portable chez Sameh.
13 h 15, incursion dans Jeet, au nord-est de Qalqilya. L’armée patrouille dans le village et en ferme les entrées. Elle se retire vers 15 h.
Vendredi 18 février
15 h 30, l’armée entre dans Beit Ummar, au nord d’Hébron, elle poursuit un enfant, Mahmoud Ahmed al-‘Allammi, 10 ans, qui s’est réfugié dans une maison du village, et l’arrête. L’armée prétend que l’enfant a lancé des cailloux sur le check-point de l’armée israélienne, force occupante, à l’entrée est de la ville.
Incursions des FOI, pour patrouiller dans les rues pendant quelques temps avant de se retirer :
  • 15 h 50, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ;
  • 17 h 50, dans Jeet, au nord-est de Qalqilya ;
  • 18 h, dans Kufor Malek, au nord-est de Ramallah ;
  • 18 h 20, dans Kufor Laqef, à l’est de Qalqilya ;
  • 19 h, dans Shwaika, au nord de Tulkarem ;
  • 21 h, dans Kufor Qaddoum, à l’est de Qalqilya, et
  • 23 h, dans Bitounia, à l’ouest de Ramallah.
Samedi 19 février
Incursions des FOI, pour patrouiller dans les rues pendant quelques temps avant de se retirer :
  • 15 h 15, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ;
  • 15 h 50, dans Kufor al-Dik, à l’ouest de Salfit ;
  • 17 h, dans ‘Ein al-Dyouk, au nord de Jéricho, et
  • 19 h, dans Qiffin, au nord de Tulkarem.
11 h, les vedettes garde-côte prennent en chasse un bateau en pêche à environ 3 kilomètres au large de Khan Younis.
Mustafa Hijazi al-Lahham, 42 ans, Hijazi Hani al-Lahham, 27 ans, et Mahmoud Hassan al-Lahham, 30 ans, essuient des tirs. Sommés de se déshabiller, de se jeter à l’eau et de rejoindre la vedette à 20 mètres de leur bateau, ils sont conduits au port de Ashdod pour y subir un interrogatoire. Ils sont relâchés à 21 h mais leur bateau est mis sous séquestre.
Dimanche 20 février
Incursions des FOI, pour patrouiller dans les rues pendant quelques temps avant de se retirer :
  • 3 h, dans la zone ouverte à l’est d’‘Anabta près de la colonie d’Ennab, à l’est de Tulkarem ;
  • 11 h 30, dans Zeita, au nord de Tulkarem ;
  • 12 h, dans Jénine ;
  • 15 h, dans Seilat al-Harthiya, au nord-ouest de Jénine ;
  • 15 h 15, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ;
  • 15 h 30, dans Ta’nak, au nord-ouest de Jénine ;
  • 16 h, dans al-Taibeh, même secteur ;
  • 16 h 20, dans ‘Aanin, même secteur ;
  • 18 h 10, dans Qarawat Bani Hassan, à l’ouest de Salfit ;
  • 20 h, dans Bedya, même secteur, et
  • 22 h 30, dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.
Lundi 21 février
Incursions des FOI avec patrouilles dans les rues :
  • 2 h 30, dans Brouqin, à l’ouest de Salfit ;
  • 16 h 15, dans Habla, au sud de Qalqilya, et
  • 17 h 40, dans Ras ‘ATiya, même secteur.
19 h 20, l’armée pénètre dans la zone située entre ‘Azzoun et ‘Asala, au sud de Qalqilya. Elle investit une ferme et la fouille et arrête 2 civils palestiniens, dont un mineur :
  • Ayham, 17 ans, et
  • Mustafa Marwan Hawari, 19 ans.
22 h 45, incursion dans Jeet, à l’est de Qalqilya. L’armée remet des ordres de démolitions pour 6 maisons à :
  • Zahi Ahmed ‘Arfan ;
  • Hamed Yousef Sakhen ;
  • Rawhi Hassan ‘Arfan ;
  • Subhi Mahmoud ‘Arfan ;
  • ‘Arfan Mohalmmed Yamin, et
  • Jawad Jasser Yamin.
Mardi 22 février
Incursions avec patrouilles dans les rues :
  • minuit cinq, dans Jayyous, au nord de Qalqilya ;
  • midi, dans Deir Ghazala, au nord-est de Jénine ;
  • midi, dans Beit Qad, même secteur ;
  • midi, dans ‘Izbat Shoufa, au sud de Tulkarem ;
  • 15 h 30, dans Yassouf, à l’est de Salfit ;
  • 19 h, dans Far’oun, au sud de Tulkarem ;
  • 21 h, dans Sinjel, au nord de Ramallah, et
  • 23 h 50, dans al-Bireh.
2 h, l’armée entre dans Beit Ummar, fouille une maison, celle de la famille de :
  • Mohammed Jamal Abu Hashem, 14 ans, qui est arrêté.
2 h 30, dans Seilat al-Harthiya, au nord-ouest de Jénine, où l’armée fouille un certain nombre de maisons et arrête 2 Palestiniens :
  • ‘Abdul Qadim Turki Shawahna, 24 ans, et
  • ‘Aassem ‘Abdul Rahman Abu al-Khair, 30 ans.
8 h, les FOI pénètrent à 400 mètres dans la localité de Al-Qarara au nord-est de Khan Younis. Les bulldozers nivèlent les terres jouxtant la frontière. Ils se retirent à 13 h.
8 h 30, les bulldozers pénètrent à 200 mètres dans Wadi al-Salqa, localité frontalière au centre de la bande de Gaza. Les terres agricoles sont nivelées. Fin des travaux : 15 h.
9 h 05, incursion dans Qalqilya, où l’armée patrouille dans les rues de la ville et délivre des convocations pour interrogatoires à 3 Palestiniens :
  • Bassam ‘Abdul Latif Abu al-‘Adel ;
  • Mahmoud Na’el ‘Abdul Ghafer, et
  • Bahaa’ Mohammed Tabaja.
11 h, dans Artah, en périphérie sud de Tulkarem. L’armée interpelle Fayez Salem Abu Mo’ammar et lui remet une convocation pour interrogatoire au nom de son frère, Yahaia, 27 ans. Durant l’incursion, les FOI vont mettre Nassim Ahmed Abu Rabi’, 21 ans, en détention pendant quelques temps.
Midi et quart, un détachement de soldats des FOI, déguisés en civil, se déplace dans Salem, à l’est de Naplouse, circulant à bord d’un bus. Le véhicule s’arrête près d’une école, dans le centre du village, et environ 40 Israéliens en descendent. Ils investissent le troisième étage de l’immeuble Eshtayeh, où vit ‘Aawdallah Jameel Eshtayeh, 47 ans. Ils lui bandent les yeux et lui couvrent la tête d’un sac vert. Ils se mettent à le frapper violemment sous les yeux de son épouse et de ses enfants. Ils l’emmènent ensuite, sans donner la destination.
12h15 - Du haut de leurs miradors au Nord de Bedouin Village au N.E. de la bande de Gaza, les FOI font feu sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne colonie de « Nissanit » ; Saleem Kamal Barakat, 21 ans, de al-Zaytoun banlieue de in Gaza ville prend une balle dans la jambe droite alors qu’il est à 00 mètres de la frontière
Mercredi 23 février
3 h, incursion des FOI avec patrouilles dans les rues dans la ville de Qalqilya.
8 h 30, les FOI pénètrent à 200 mètres dans la localité de Wadi al-Salqa et nivèlent les terres agricoles. Fin des travaux : 15 h.
9 h 10, incursion dans le camp de réfugiés d’‘Aqabet Jaber, l’armée patrouille quelques temps dans les rues, photographiant certains sites historiques.
9 h 45, du haut de leurs miradors situés au nord de Beit Lahiya, les FOI ouvrent le feu sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne colonie de « Elli Sinaï ».
  • Nidal Mohammed Halawa, 22 ans, de al-Tuffah banlieue de Gaza ville, prend une balle dans la jambe gauche alors qu’il est à 300 mètres de la frontière
11 h 40, les FOI tirent plusieurs obus sur des militants des brigades Al Qds - le bras armé du Jihad - regroupés près de l’usine al-Sawda dans al Zaytoun. 7 membres des brigades et 3 civils dont 2 jeunes sont plus ou moins sérieusement touchés.
  • ’Aadel Mohammed Jundiya, 29 ans, de al-Shuja’iya banlieue Est de gaza ville succombera à ses blessures dans la soirée
La vie des 3 civils :
  • Ahmed Musbah Abu ’Ammar, 15 ans, ;
  • Fahmi Ibrahim Saleh, 14 ans, et
  • Nihad Daoud al-Ashqar, 30 ans, de Beit Lahia, n’est pas en danger.
20 h 30, au large de Beit Lahiya, les vedettes prennent en chasse les bateaux en pêche sur le secteur. Par sécurité, les pêcheurs rejoignent le rivage.

2 - Usage d’une force disproportionnée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion
Durant la semaine écoulée, les FOI ont continué d’employer la violence contre les manifestants, palestiniens, israéliens et internationaux, contre la colonisation et la construction du mur d’annexion en Cisjordanie. 8 civils palestiniens, dont 3 mineurs, ont été blessés. Des dizaines de Palestiniens et militants étrangers ont été suffoqués par l’inhalation des lacrymogènes. De plus, 15 civils palestiniens, dont 9 mineurs, ont été arrêtés, ainsi que 2 internationaux.
Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 18 février, après la prière, la manifestation hebdomadaire organisée dans la non violence par les Palestiniens, avec des militants israéliens et internationaux, se dirige vers le mur d’annexion en construction sur les terres du village. Comme chaque semaine, l’occupant qui s’est posté près du mur attaque la manifestation à coups de balles d’acier enrobées de caoutchouc, de lacrymogènes et de bombes sonores. 5 Palestiniens, dont un mineur, sont blessés :
  • Hamza Suleiman Bernat, 18 ans, touché de deux balles dans le dos et dans la jambe droite ;
  • Ahmed Rebhi Abu Rahma, 16 ans, touché par un corps de grenade lacrymogène à la main droite ;
  • Kifah Mansour Mansour, 30 ans, idem à la main gauche ;
  • Fadi Mustafa ‘Omar, 30 ans, atteint de brûlures au visage, et
  • ‘Abdullah Ahmed Yassin, 19 ans, idem.
De plus, un grand nombre de manifestants ont respiré les lacrymogènes tirés par l’occupant.
Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : après la prière du vendredi, le 18 février, la manifestation non violente des Palestiniens et internationaux contre la construction du mur d’annexion est accrochée par l’occupant qui s’est posté près du mur. Les Israéliens tirent à balles d’acier, enrobées de caoutchouc, lancent des lacrymogènes et des bombes assourdissantes sur les manifestants. Un Palestinien, qui n’est pas identifié, est touché par un corps de grenade au pied droit. De plus, de nombreux manifestants respirent les lacrymogènes.
Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même vendredi, 18 février, les Palestiniens organisent leur manifestation hebdomadaire non violente avec des militants israéliens et internationaux, pour protester contre la confiscation de terres palestiniennes, dans la zone de Wad al-Raya, entre Nabi Saleh et Deir Nizam, au profit des colons illégaux de Halmish. Quand la manifestation arrive sur place, les soldats israéliens l’agressent avec toujours la même violence.
  • Wa’d Bassem al-Tamimi, 13 ans, est blessé d’une balle à la main droite.
De nombreux manifestants souffrent aussi de l’inhalation des gaz. De plus, les FOI ont transformé la maison de Helmi al-Tamimi en site militaire. Avant de se retirer du village vers 16 h 15, les FOI arrêtent 2 Palestiniens :
  • Nasser Nizar Amlah, 23 ans, et
  • Hamza Mohammed Abiu Qare’, 27 ans.
Elles arrêtent aussi 2 internationaux, dont les noms ne sont pas connus.
Beit Ummar, au nord d’Hébron : midi, des civils palestiniens organisent avec des internationaux une manifestation non violente pour protester contre la colonisation israélienne et le veto des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations-Unies contre le projet de résolution condamnant la colonisation israélienne dans les TPO. Les manifestants se rendent sur les terres palestiniennes déclarées fermées par l’occupant, situées près de la colonie Karmi Tsur, au sud de la ville. A 13 h, les soldats de l’occupation tirent à balles caoutchouc sur les manifestants, lancent des lacrymogènes et des bombes assourdissantes. 2 Palestiniens sont blessés :
  • Nasri Rasheed Sabarna, 48 ans, maire de Beit Ummar, blessé par un éclat de bombe sonore au pied gauche, et
  • Hamza Ahmed Abu Hashem, 12 ans, blessé de deux balles, à la main et au genou gauches.
4 manifestants dont une femme souffrent aussi d’ecchymoses :
  • Muna Mohammed Abu Maria, 44 ans ;
  • Mohammed Ibrahim ‘A’mar, 65 ans ;
  • Hisham Khalil Abu Hashem, 44 ans, et
  • Ahmed Khalil Abu Hashem, 43 ans, secrétaire du Comité national contre le mur et les colonies.
A la fin de la manifestation, les soldats israéliens encerclent un groupe de manifestants qui rentraient chez eux et en arrêtent 13, dont 9 mineurs :
  • ’Essam Jamal Abu Hashem, 22 ans ;
  • Tariq Jamal Abu Hashem, 18 ans ;
  • Mousa Haitham Slaibi, 16 ans ;
  • Ma’ath Mahmoud ’Alqam, 16 ans ;
  • Mohammed ’Ali ’Awadh, 16 ans ;
  • Anwar Yousef ’Awadh, 16 ans ;
  • Mohammed Yousef ’Awadh, 14 ans ;
  • ’Aayesh Nasser Ekhlil, 15 ans ;
  • Ahmed Mahmoud Slaibi, 15 ans ;
  • Habes Hisham Abu Hashem, 22 ans ;
  • Mo’taz Yousef ’Awadh, 16 ans ;
  • ’Ali Mohammed Za’aqiq, 17 ans, et
  • Nabeel Mohammed ’Awadh, 22 ans.


    3 - Maintien du bouclage des TPO
Israël a maintenu un bouclage étanche sur les TPO et ses restrictions graves aux déplacements des civils palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ; dont Jérusalem-Est occupée.
Bande de Gaza
Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière
Rafah International
Date  :
 :
Palestiniens
sortant
 :
 :
Palestiniens
entrant
16 février  : fermé  :
17 février  :  : 1 Palestinien et le corps
d’un patient décédé
18 février  :  : 247
19 février  :  : 868
20 février  :  : 787
21 février  :  : 326
22 février  : 297  : 56
A noter : Les étudiants palestiniens inscrits dans les universités égyptiennes n’ont pas pu sortir à cause de la fermeture de ces universités. Par ailleurs, les candidats au voyage n’ayant pas leur visa pour rentrer en Égypte n’ont pas été conduits directement à l’aéroport comme c’était le cas sous feu le président Husni Mubarak.
Karm Abu Salem (Kerem Shalom)
Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
16 février  : denrées alimentaires 1053 tonnes  : fleurs 442 000
 : matériel agricole 252 tonnes  : fraises 3,7 tonnes
 : denrées diverses 1111 tonnes  :
 : gaz domestique 188,49 tonnes  :
 : ciment pour UNDP 292 tonnes  :
 : fer à béton pour UNDP 110 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : aide humanitaire 678 tonnes  :
 :  :
17 février  : denrées alimentaires 961 tonnes  : fleurs 202 000
 : matériel agricole 188 tonnes  :
 : denrées diverses 1302 tonnes  :
 : gaz domestique 181 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : ciment pour Service des eaux 480 tonnes  :
 : ciment pour l’UNRWA 180 tonnes  :
 : ciment pour UNDP 50 tonnes  :
 : aide humanitaire 1236 tonnes  :
 :  :
18 février  : denrées alimentaires 557 tonnes  :
 : matériel agricole  :
 : denrées diverses 350 tonnes  :
 : gaz domestique 45,39 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : aide humanitaire 481 tonnes  :
 :  :
20 février  : denrées alimentaires 821 tonnes  :
 : matériel agricole 197 tonnes  :
 : denrées diverses 967 tonnes  :
 : gaz domestique 161 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : ciment pour Service des eaux 280 tonnes  :
 : aide humanitaire 676 tonnes  :
 :  :
21 février  : denrées alimentaires 1020 tonnes : fleurs 438 000
 : matériel agricole 134 tonnes  :
 : denrées diverses 844 tonnes  :
 : gaz domestique 183,96 tonnes  :
 : ciment pour l’ANERA 134 tonnes  :
 : ciment pour Service des eaux 226 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : aide humanitaire 717 tonnes  :
Al-Mentar (Karni)
  • le 16 : entrée de 1760 tonnes de céréales et 5600 tonnes de matériaux de construction ;
  • le 17 : entrée de 740 tonnes de céréales et 1599 tonnes de nourriture animale ;
  • le 21 : entrée de 8330 tonnes de matériaux de construction pour l’UNRWA.
Beit Hanoun (Erez)
Population  : 16 février - 17 février - 18 février - 19 février - 20 février - 21 février - 22 février
Patients  : 21 27 2 0 46 51 33
Accompagnateurs  : 23 23 2 0 45 50 33
Palestiniens venant d’Israël  : 9 15 1 0 15 1 0
Diplomates  : 7 3 0 0 2 5 4
Presse  : 7 5 4 0 3 0 2
Internationaux  : 19 70 20 0 11 24 32
Gazaouis  : 0 28 0 0 1 4 0
Gens d’affaires  : 0 81 5 0 53 64 54
Réunions d’affaires  : 0 9 0 0 5 0 4
Entretiens sécurité  : 1 3 0 0 2 2 0
Personnalités  : 1 0 1 0 0 0 0
Ambulances vers Israël  : 1 2 1 0 2 2 0
Ambulances venant d’Israël  : 2 2 2 1 4 1 0

Cisjordanie
Israël impose un bouclage serré sur toute la Cisjordanie. Les restrictions aux déplacements ont été renforcées durant la semaine écoulée.
Jérusalem : des milliers de Palestiniens, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, n’ont toujours pas accès à la cité, qui est entourée et remplie de check-points. Les restrictions sont renforcées encore davantage les vendredis, jours de prières, alors que de nombreux Palestiniens voudraient venir prier à la mosqué al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.
Ramallah : les troupes d’occupation sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, maintiennent les limites renforcées pour passer ces check-points.
  • jeudi 17 février, à 8 h 30 et 11 h 30, les soldats reprennent position sur le check-point d’‘Attara, à l’entrée nord de Bir Zeit, au nord de Ramallah ;
  • vendredi 18, 18 h 30, les FOI posent un check-point volant à l’entrée de Sinjel, au nord de Ramallah ;
  • samedi 19, 11 h 15, nouveau check-point à l’entrée de Nabi Saleh, au nord-ouest ;
  • samedi 19, 12 h 45, l’armée revient sur le barrage d’‘Attara ;
  • mardi 22, les FOI posent 4 check-points autour de Ramallah ;
  • mercredi 23, 18 h 30, nouveau check-point sous le pont ‘Ein Yabroud, au nord-est ;
  • mercredi 23, 19 h, l’armée revient sur ‘Attara.
Qalqilya :
  • jeudi 17 février, l’armée pose 8 check-points autour de la ville ;
  • vendredi 18, 5 check-points ;
  • samedi 19, 10 h 50, pose d’un check-point près de Nabi Elias, à l’est ;
  • dimanche 20, pose de 4 check-points autour de Qalqilya.
Tulkarem :
  • jeudi 17 février, 10 h 30, les FOI posent un check-point à l’entrée de Beit Leed, à l’est de la ville ;
  • jeudi 17, 17 h, les soldats sur le check-point d’Ennab imposent des restrictions supplémentaires aux déplacements palestiniens ;
  • samedi 19, 22 h 30, idem, au même check-point. Jénine :
  • jeudi 17 février, 14 h, les FOI posent un check-point volant au carrefour ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine ;
  • lundi 21 février, 19 h, idem au carrefour de Kufor Dan, au nord-ouest.
Salfit :
  • dimanche 20 février, 10 h 30, nouveau check-point à l’entrée de Yassouf, à l’est de Salfit ;
  • dimanche 20, 11 h 20, un autre sur la route Yassouf/Eskaka, même secteur.
Jéricho :
  • jeudi 17 février, 19 h 40, nouveau check-point près de l’entrée de Fassayel, au nord de la ville.

Arrestations sur les check-points militaires
-  Vendredi 18 février, vers 17 h, les soldats postés au check-point de Mavo Dutan, au sud-ouest de Jénine, arrêtent 2 mineurs palestiniens :
  • Bilal ‘Awadh Qabaha, 14 ans, et
  • Mohammed ‘Omar Abu Salah, 16 ans.
-  Lundi 21 février, 8 h, arrestation près du carrefour de la colonie d’Yits’har, au sud de Naplouse, de :
  • Ahmed Rasmi al-Khuffash, 22 ans, de Marda, au nord de Salfit.
-  Lundi 21 février, 22 h, une unité d’infanterie des FOI qui s’était mise en embuscade près de l’entrée ouest de Beit Fourik, au nord-est de Naplouse, arrête 3 Palestiniens, dont un mineur :
  • Mohammed Ibrahim Mlaitat, 18 ans ;
  • Mohammed ‘Adnan Mlaitat, 20 ans, et
  • Ussama ‘Adnan Mlaitat, 16 ans.


    4 - Colonisation et agressions par les colons contre les Palestiniens et leurs biens
Israël poursuit sa colonisation des TPO en violation du droit international humanitaire, et les colons, souvent sous la protection des soldats des FOI, leurs agressions contre les Palestiniens.
-  Jeudi 17 février, 7 h 30, les FOI investissent la zone de Khillat al-Furn, à l’ouest de Bani Na’im, village au sud-est d’Hébron. Elles détruisent 3 puits d’eau et une salle à usage agricole appartenant à Jamal Mohammed al-Tawil, d’Hébron, prétendant que les puits et cette salle sont situés près de la route de contournement n° 60.
-  Dimanche matin, 20 février, les colons israéliens de la colonie Kida, près de Qasra, au sud de Naplouse, arrachent 200 plants d’olivier sur un terrain appartenant à Saber Mohammed ‘Othman, qui venait de les mettre en terre deux jours auparavant. Ils déracinent aussi 70 oliviers sur une terre appartenant à ‘Abed et Mohammed ‘Abdullah Dawabsha, du village voisin de Douma.
-  Mardi 22 février, les FOI, arrivant avec deux bulldozers, entrent dans Soushia, au sud de Yatta, au sud d’Hébron. Elles bouclent les accès au secteur et commencent à évacuer de force un certain nombre d’abris bédouins. Les bulldozers abattent 8 tentes et différents abris sous lesquels vivaient 40 personnes. Les tentes et les abris appartiennent à :
  • ‘Eissa Hussein al-Jbour ;
  • ‘Eissa Badawi al-Jbour ;
  • ‘Omar Badawi al-Jbour ;
  • Mohammed Ibrahim al-Jbour ;
  • Mohammed Hussein al-Jbour, et
  • Tayseer al-Jbour.
Les FOI détruisent aussi 2 puits appartenant à Mohammed Hussein al-Jbour.
-  Mardi 22 février, midi, des colons de la colonie Bat Ain, au nord-ouest de Beit Ummar, arrachanet au moins 250 oliviers et plants d’oliviers, appartenant à des Palestiniens du village d’al-Ja’ba.

(JPG) Document public
Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 17 au 23 février 2011 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP