30 avril 2010

Journée mondiale de la liberté de la presse - 2010

La liberté d’information : le droit de savoir
Journée mondiale de la liberté de la presse - 2010
© UNESCO
La célébration, le 3 mai de chaque année, de la Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de rappeler les principes fondamentaux dont elle procède et de rendre un solennel hommage à tous les journalistes qui ont perdu la vie en accomplissant leur devoir.
l’UNESCO entend célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse 2010 en soulignant l’importance de la liberté d’information en tant que partie intégrante de la liberté d’expression qui contribue à la gouvernance démocratique et au développement. Il s’agit de promouvoir la réflexion et les échanges de vues sur la liberté de l’information au service de l’émancipation citoyenne, de la transparence, de la responsabilisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption, ainsi que sur les principaux obstacles à l’exercice effectif du droit de savoir dans notre monde informatisé. >> Continuer
Autres activités
Webcast

Liberté de l’information et droit de savoir
La liberté de l’information : la situation actuelle, les défis à relever et leurs implications pour les médiasLe plein exercice de la liberté de l’information se heurte encore à de nombreux obstacles… On voit se dessiner depuis quelque temps une remarquable tendance à l’adoption de lois sur la liberté de l’information, mais l’expérience internationale montre que cela n’est pas suffisant pour assurer le plein exercice du droit des gens à être informés. >> Continuer
La liberté de l’information comme instrument d’émancipation citoyenne : défense et exercice des autres droitsUn argument essentiel en faveur de la liberté de l’information est l’impact tangible que le droit de savoir peut avoir sur la vie des gens, en leur facilitant l’exercice de leurs autres droits. >> Continuer
Transparence, obligation redditionnelle et lutte contre la corruption : au-delà des lois sur la liberté de l’informationLa liberté de l’information peut inciter les gouvernements à agir de façon plus ouverte et plus responsable et contribuer à prévenir et combattre la corruption, ce qui est un gage de bonne gouvernance. >> Continuer
Journalisme et droit de savoir à l’ère du numériqueLes TIC ont considérablement modifié le paysage médiatique, et plus généralement la nature des flux d’information. Du point de vue des gouvernements, les TIC offrent la possibilité d’assurer la liberté de l’information par le biais de la gouvernance informatique, certains pays faisant appel à l’Internet à la fois pour proposer et diffuser des informations et pour traiter les demandes de renseignements des internautes. >> Continuer
Actualités


UNESCO.org

POUR VOUS TOU(te)S



Belles luttes à venir et à mener,
ensemble, nous vaincrons

israel à l'OCDE ?




Israël à l’OCDE ? Un mauvais coup contre la paix !


Le « club des riches » : l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) regroupe les trente Etats les plus développés du monde. Or Israël y présente sa candidature, qui plus est avec les territoires qu’il occupe, Cisjordanie palestinienne et Golan syrien. Et l’OCDE s’apprête à l’accueillir en son sein !

Cette nouvelle est purement et simplement incroyable. A l’heure où le rapport Goldstone accuse Israël de « crimes de guerre, voire contre l’humanité », où les dirigeants politiques et militaires américains considèrent que la politique de Benyamin Netanyahou menace les « intérêts vitaux » des Etats-Unis, où des institutions européennes publiques et privées prennent de premières sanctions contre la colonisation, accepter l’adhésion d’Israël à l’OCDE, ce serait agir contre la paix. Ce serait en effet l’encourager à poursuivre sa politique d’occupation et de colonisation qui foule aux pieds le droit international.


Les Etats membres de l’OCDE se trouvent donc au pied du mur : il suffit qu’un seul refuse l’adhésion d’Israël pour que celle-ci soit repoussée. C’est dire la responsabilité de chacun d’entre eux, à commencer par la France, de surcroît dépositaire des instruments de ratification. Si Paris est, comme toujours depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, du côté d’Israël, d’autres Etats ont condamné, à des degrés divers, la politique israélienne.


Or il y a urgence : la question figure à l’ordre du jour des réunions de l’OCDE à Paris, durant ce début du mois de mai. C’est pourquoi l’AFPS appelle toutes les forces attachées au droit, à la justice et à la paix à manifester leur opposition ferme à cette adhésion auprès des autorités françaises, mais aussi auprès des autres pays membres. Elle se prononce pour l’organisation rapide d’une manifestation aussi large que possible devant le siège de l’OCDE – le Château de la Muette - à Paris. Elle invite tous ses groupes locaux à faire entendre partout, par des rassemblements, l’opposition de nos compatriotes à ce mauvais coup contre la paix.


L’AFPS, le 30 avril 2010

- Pétition : http://salsa.wiredforchange.com/o/6207/t/6210/petition.jsp ?petition_KEY=769 (Essayons d’obtenir 100 000 signatures en provenance de 30 pays, d’ici le 11 mai.)

- Envoyez un message à tous les pays membres de l’ OECD http://salsa.wiredforchange.com/o/6207/t/6210/campaign.jsp ?campaign_KEY=3132

Source : http://holdisraelaccountable.net

Algérie : vingt-trois candidats à l’émigration clandestine interceptés

Vingt-trois Algériens candidats à l’émigration clandestine en Europe ont été interpellés dans la nuit de mercredi à jeudi au large d’Annaba (est du pays), rapporte TSA Algérie. Ils ont été interceptés à bord d’une embarcation artisanale alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée. Au moins 250 candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés au large des côtes d’Annaba en 2009, selon la même source.

Vendredi 30 Avril 2010
africa.com
1997-2010 : L’écologie financière
Le prétexte climatique 3/3


Mondialisation.ca, Le 30 avril 2010



Après avoir servi à Henry Kissinger et à Margaret Thatcher, la rhétorique environnementale a été récupérée par Al Gore. Il ne s’agit plus de détourner l’attention des guerres de l’Empire US, ni de restaurer la grandeur de l’Empire britannique, mais de sauver le capitalisme anglo-saxon. Dans ce troisième et dernier volet de son étude sur le discours écologiste, Thierry Meyssan analyse la dramaturgie préparatoire du sommet de la Terre de 2012 et la rébellion de Cochabamba.


Cet article fait suite à :

1. « L’écologie de guerre »

2. « L’écologie de marché »



On se souvient qu’en 1988 Margaret Thatcher avait incité le G7 à financer un Groupe inter-gouvernemental d’étude sur l’évolution du climat (GIEC) sous les auspices du PNUE et de l’Organisation météorologique mondiale.

Dans son premier rapport, en 1990, le GIEC considérait comme « peu probable » une augmentation sans ambiguïté de l’effet de serre « dans les prochaines décennies ou plus ». En 1995, un second rapport de cet organe politique reprend à son compte l’idéologie du sommet de Rio et « suggère une influence détectable de l’activité humaine sur le climat planétaire » [1].



Le président Bill Clinton (ici avec le vice-président Gore) a signé en grande pompe le Protocole de Kyoto, mais a discrètement donné instruction aux parlementaires démocrates pour qu’il ne soit pas ratifié par les Etats-Unis.

Suivent à une cadence annuelle des conférences onusiennes sur le changement climatique. Celle de Kyoto (Japon), en décembre 1997, élabore un Protocole par lequel les Etats signataires s’engagent volontairement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ; principalement le dioxyde de carbone (CO2), mais aussi cinq autre gaz : le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), l’hexafluorure de soufre (SF6), les fluorocarbures (FC) et les hydroclorofluocarbures.

Même pour les Etats qui ne croient pas à une influence significative de l’activité humaine sur le climat, ce Protocle est une bonne chose en ce qu’il incite à un meilleur usage des ressources énergétiques non-renouvelables. Cependant, il parait bien difficile aux Etats en développement de moderniser leurs industries pour qu’elles soient moins consommatrices d’énergie et moins polluantes. Prenant acte que ces Etats, n’ayant qu’une industrie embryonnaire, dégagent peu de gaz à effet de serre alors qu’ils ont besoin d’aide financière pour se doter d’industries économes et propres, le Protocole institue un Fonds d’adaptation géré par la Banque mondiale et un système de permis négociables. Chaque Etat reçoit des permis de dégagement de gaz à effet de serre qu’il répartit entre ses industries. Les Etats en développement, qui n’utilisent pas la totalité de leurs permis, peuvent les revendre aux Etats développés qui polluent plus qu’autorisé. Avec le produit de la revente, ils peuvent financer leur adaptation industrielle.

L’idée semble vertueuse, mais le diable se cache dans les détails : la création d’un marché des permis négociables ouvre la voie à une financiarisation supplémentaire de l’économie et, partant de là, à de nouvelles possibilités pour poursuivre le pillage des pays pauvres. En toute hypocrisie, Bill Clinton signe le Protocole de Kyoto, mais donne instruction à ses parlementaires de ne pas le ratifier. Le Sénat US le rejette à l’unanimité. Pendant la période de ratification du Protocole, les Etats-Unis s’appliquent à organiser le marché des permis négociables, alors même qu’ils n’ont l’intention de se soumettre aux exigences communes que le plus tard possible.

Des études préparatoires sont subventionnées par une association charitable, la Joyce Foundation. Elles sont dirigées par Richard L. Sandor, un économiste républicain qui a mené une double carrière de trader (Kidder Peabody, IndoSuez, Drexel Burnham Lambert) et d’universitaire (Berkeley, Stanford, Northwestern, Columbia).


Alors inconnu du grand public, le juriste Barack Obama a rédigé les statuts de la Bourse mondiale des droits d’émission de gaz à effet de serre.

En définitive, une holding —la Climate Exchange— est créée sous la forme d’une société de droit britannique de type Public Limited Company (c’est-à-dire que ses parts ont été vendues lors d’un appel public et que la responsabilité de ses actionnaires est limitée aux apports). Ses statuts sont rédigés par un administrateur de la Joyce Foundation, un juriste alors totalement inconnu du grand public, Barack Obama. L’appel public aux investisseurs est lancé par l’ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, et par David Blood (ancien directeur de la banque Goldman Sachs).

A l’issue de l’opération, Gore et Blood créent à Londres un fonds de placement écologique, Generation Investment Management (GIM). A cet effet, ils s’associent à Peter Harris (ancien directeur de cabinet d’Al Gore), Mark Ferguson et Peter Knight (deux anciens adjoints de Blood à Goldman Sachs) et enfin à Henry Paulson (alors directeur général de Goldman Sachs, mais qui se retirera lorsqu’il deviendra le secrétaire au Trésor de l’administration Bush).

La Climate Exchange Plc ouvre des Bourses à Chicago (États-Unis) et à Londres (Royaume-Uni), ainsi que des filiales à Montréal (Canada), Tianjin (Chine) et Sydney (Australie).

En cumulant les actions bloquées lors de la création de la holding et celles qu’il a acquises après l’appel public, Richard Sandor détient près du cinquième des actions. Le reste est principalement partagé entre de méga fonds spéculatifs : Invesco, BlackRock, Intercontinental Exchange (dont Sandor est également administrateur), General Investment Management et DWP Bank. La capitalisation boursière est aujourd’hui de plus de 400 millions de livres sterling. Les dividendes versés aux actionnaires au cours de l’année 2008 s’élèvent à 6,3 millions de livres.

Naïvement, les membres de l’Union européenne sont les premiers à adhérer à la théorie de l’origine humaine du réchauffement climatique et à ratifier le Protocole. Mais pour qu’il entre en vigueur, ils ont besoin de la Russie. Celle-ci n’a rien à craindre dans la mesure où le plafond d’émission qui lui est fixé n’est pas contraignant vu son recul industriel après la dissolution de l’URSS. Elle se fait pourtant tirer l’oreille, question d’exiger en échange le soutien de l’Union européenne pour son adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce. En définitive, le Protocole entre en vigueur en 2005.

2002 : le quatrième « sommet de la Terre » à Johannesburg et le rappel des priorités par Jacques Chirac

Le sommet décennal de Johannesbourg (Afrique du Sud) n’intéresse pas plus les Etats-Unis que celui de Nairobi. Leur agenda du moment est exclusivement orienté vers la guerre globale au terrorisme. Les questions environnementales devront attendre. George W. Bush ne fait pas le déplacement et envoie le secrétaire d’Etat Colin Powell prononcer un bref discours, tandis que l’équipage impatient de son avion fait tourner les moteurs.

La conférence abandonne le style kermesse internationale de Rio et se concentre sur des sujets précis : l’accès à l’eau et à la santé, l’épuisement à venir et le prix des énergies non-renouvelables, l’écologie de l’agriculture, la diversité des espèces animales. Le climat n’est qu’une questions parmi beaucoup d’autres.

A Johannesburg, Jacques Chirac plaide pour un changement de priorités : l’urgence n’est pas la traque de Ben Laden, mais le développement propre.

Le sommet devient soudain le théâtre d’un affrontement lorsque le président français Jacques Chirac s’exclame : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents » [2]. Son discours sonne comme un réquisitoire contre les Etats-Unis. Non, la traque d’Oussama Ben Laden n’est pas la priorité, c’est le développement des pays pauvres et l’accès de tous aux biens essentiels.

Furieux, les hauts-fonctionnaires de la délégation US sabotent les négociations. Alors que l’administration Bush est en train d’installer le centre de torture de Guantánamo et des prisons secrètes dans 66 pays, elle s’érige en donneuse de leçon et conditionne tout engagement de sa part à des concessions des Etats du Sud en matière de droits de l’homme et de lutte contre le terrorisme. Aucun document final d’envergure n’est adopté.

Copenhague, en attendant le sommet de la Terre de 2012

C’est en 2012 que devrait se tenir le cinquième sommet de la Terre et la révision du Protocole de Kyoto. Cependant Washington et Londres ont décidé d’ériger la XVe conférence sur les changements climatiques en un grand rendez-vous intermédiaire. C’est que la nouvelle politique anglo-saxonne entend utiliser le réchauffement climatique pour faire avancer ses deux objectifs majeurs : sauver le capitalisme et s’approprier la capacité de l’ONU à écrire le droit international.

Force est de constater que l’économie US est en panne et ne parvient pas à sortir de sa crise interne. Les Etats-uniens ne produisent plus grand chose, hormis des armes, tandis que les biens qu’ils consomment sont fabriqués par une Chine toujours plus prospère. La solution principale réside dans une mue du capitalisme. Le temps est venu de relancer la spéculation en l’orientant vers les permis de polluer négociables, de relancer la consommation avec les produits écolos, et de relancer le travail avec les emplois verts [3].

D’autre part, la globalisation forcée rencontrant de plus en plus de résistances, il convient de la faire accepter en la présentant d’une autre manière. On dira que les questions environnementales nécessitent une gouvernance globale, et que les Etats-Unis doivent en prendre le leadership. Pour cela, il faut d’abord démontrer l’inefficacité de l’ONU en la matière.




L’ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, devenu conseiller spécial de la Couronne d’Angleterre, a obtenu le Prix Nobel de la Paix pour son film de propagande « An Inconvenient Truth »

La conférence de Copenhague a été précédée d’une longue et puissante campagne de propagande. A commencer par le film d’Al Gore, An Inconvenient Truth, présenté au Festival de Cannes 2006, et qui lui vaut le Prix Nobel de la paix 2007. L’ex-vice-président des Etats-Unis, dont on a oublié le double jeu à propos du Protocole de Kyoto, se présente comme un militant convaincu. Pour défendre sa noble cause, il lui consacrerait bénévolement son temps libre. En réalité, il a réalisé ce documentaire et entrepris une tournée promotionnelle en qualité de conseiller rémunéré de la Couronne britannique, véritable commanditaire de l’opération. Al Gore est un spécialiste des manipulations de masse. C’est lui qui avait organisé, à la fin du XXe siècle la grande angoisse millénariste du « boge de l’an 2000 ». Il avait alors suscité la création d’un groupe d’experts de l’ONU, l’IY2KCC — en tous points comparable au GIEC—, pour donner l’apparence d’un consensus scientifique autour d’un problème mineur monté en épingle [4].

Au film d’Al Gore s’ajoutent divers documentaires et fictions. Ainsi, le film Home du photographe français Yann Arthus-Bertrand, est diffusé mondialement par le PNUE, le 5 juin 2009. Ou encore, le film hollywoodien de l’Allemand Roland Emmerich, 2012, dans lequel il met en scène l’effondrement de la croute terrestre sous les eaux et le sauvetage des capitalistes les plus riches grâce à deux arches de Noé modernes, tandis que les pauvres sont engloutis par les flots.

En apparence la conférence de Copenhague devait régler la question des gaz à effet de serre en déterminant des plafonds d’émission et des aides aux pays en développement. En réalité, Londres et Washington entendaient pousser les Européens à abaisser eux-même les plafonds fixés par le Protocole de Kyoto —pour augmenter le volume des permis négociables et donc la spéculation boursière— et faire échouer la conférence pour préparer l’opinion publique mondiale à une solution hors ONU.

Très à l’aise au milieu de cette mascarade, le président russe Dmitry Medvedev a préparé un bluff qui peut rapporter gros à son pays. Il a décidé d’enchérir en prenant un engagement spontané radical. Il annonce aux Européens de l’Ouest que Moscou s’aligne sur leurs exigences et réduira ses émissions de gaz à effet de serre de 20 à 25 % d’ici 2020 par rapport à 1990. Qui dit mieux ? Personne !

Sauf que les émanations russes ayant baissé de 34 % entre 1990 et 2007 du fait de l’effondrement industriel de l’ère Eltsine, le prétendu engagement à la baisse du Kremlin lui laisse la possibilité d’une hausse de 9 à 14 % !


Violant les règles des Nations Unies, Nicolas Sarkozy prétexte de l’urgence climatique pour constituer un directoire chargé de rédiger la déclaration finale de la conférence de Copenhague en lieu et place de l’Assemblée générale.

Sans surprise, les Anglo-Saxons font avancer leurs pions en s’appuyant sur le président français Nicolas Sarkozy, trop content de se voir confier le rôle de deus ex machina. Arrivant en cours de séance, il dénonce le manque de volontarisme de ses homologues et convoque une réunion impromptue de quelques chefs d’Etat et de gouvernement [5]. Sans traducteurs, assis sur des chaises inconfortables, quelques grands de ce monde se prêtèrent au jeu. Sur un coin de table en formica, ils griffonnent de bonnes intentions qui sont présentées comme une panacée. La « planète » est sauvée, chacun peut rentrer chez lui. En réalité, cette mise en scène vise uniquement à préparer l’opinion publique mondiale aux décisions qu’il faudra imposer au « sommet de la Terre » de 2012.

Déboulant comme un chien dans un jeu de quilles, le président vénézuélien Hugo Chávez remet en cause la problématique du sommet sans pour autant décourager les associations écologistes qui manifestent devant le centre de conférence. Il stigmatise la cuisine sarkozyenne qui consiste à rédiger une déclaration finale entre Etats autoproclamés « responsables », puis à l’imposer à la communauté internationale. Il dénonce une mascarade qui permet à un capitalisme sans conscience d’occulter ses responsabilités et de se refaire une virginité [6]. Il reprend à son compte un slogan scandé par des manifestants à l’extérieur du centre de conférence : « Ne changez pas le climat, changez le système ! »

Cochabamba, l’anti-Copenhague

Son homologue bolivien Evo Morales tire des conclusions du sommet de Copenhague. Il est clair pour lui que les grandes puissances jouent avec l’environnement. Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, elles entendent faire leurs affaires entre elles au détriment du tiers-monde. Toutefois, la présence d’une foule de militants associatifs maintenus à l’extérieur du centre de conférence laisse espérer une volonté planétaire bien différente.

Le président Morales convoque alors une « Conférence mondiale des Peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre Mère ». Elle se tient quatre mois plus tard à Cochabamba (Bolivie). Dépassant toutes les prévisions, plus de 30 000 personnes y participent et 48 gouvernements s’y font représenter. Son ambiance rappelle à la fois le sommet de la Terre de Rio et les forums sociaux mondiaux. Mais ce qui est en jeu est différent. A Rio, le cabinet de relations publiques Burson-Marsteller avait valorisé des associations pour légitimer des décisions prises à huis clos. A Cochabamba, c’est l’inverse : les associations qui ont été exclues du centre de conférence de Copenhague sont devenues les décideurs. La comparaison avec les forums sociaux ne fonctionne pas non plus : ceux-ci entendent contester le Forum économique de Davos et se sont exilés à l’autre bout du monde pour éviter les affrontements que l’on avait connu en Suisse. Cette fois, c’est l’ONU que l’on conteste. Evo Morales a pris acte du fiasco de Copenhague et de la volonté des grandes puissances de passer outre les Assemblées générales. Il s’appuie sur la société civile contre les gouvernements occidentaux.

Evo Morales et son ministre des Affaires étrangères David Choquehuanca abordent les questions environnementales à partir de leur culture d’indiens aymaras [7]. Alors que les Occidentaux discutent de savoir de combien il faudrait limiter les émissions de gaz à effet de serre pour ne plus perturber le climat, ils affirment que l’on ne peut pas continuer de telles émissions lorsqu’on les pense dangereuses, que cela soit vrai ou faux. Rompant avec la logique dominante, ils rejettent le principe des permis négociables. Pour eux, on ne saurait permettre, et encore moins vendre, ce que l’on pense désastreux. A partir de quoi, ils plaident pour un changement complet de paradigme. Les Etats développés, leurs armées et leurs entreprises multinationales, ont blessé la Terre nourricière, mettant en péril l’ensemble de l’humanité, alors que les peuples autochtones ont fait la preuve de leur capacité à préserver la Terre Mère. La solution est donc politique : la gestion des grands espaces doit être restituée aux peuples autochtones, tandis que les multinationales doivent répondre des dégâts qu’elles ont commis devant un tribunal international.

La conférence de Cochabamba affirme la capacité des peuples autochtones à réussir là où les Occidentaux ont échoué. De gauche à droite : Hugo Chávez, David Choquehuanca et Evo Morales. La conférence des Peuples appelle à l’organisation d’un référendum mondial pour instituer une Justice climatique et environnementale, et pour abolir le système capitaliste.

Selon une méthode déjà appliquée à de nombreux sommets internationaux échappant au contrôle des Anglo-Saxons, une campagne médiatique est immédiatement lancée par Washington pour en étouffer le message. Une polémique se développe sur des propos déformés du président Morales [8]. Quoi qu’il en soit, l’idéologie occidentale verte ne fait plus l’unanimité.

L’arbre qui cache la forêt

Durant les 40 années de discussions à l’ONU sur l’environnement, les choses ne se sont pas améliorées, bien au contraire. Mais un incroyable tour de passe-passe a été réalisé : la responsabilité des Etats a été oubliée, celle des multinationales à été occultée, tandis que celle des individus a été stigmatisée. L’arbre cache la forêt.

Dans les sommets internationaux, personne ne tente d’évaluer le coût énergétique des guerres en Afghanistan et en Irak, incluant le pont aérien quotidien permettant de transporter la logistique des Etats-Unis au champ de bataille, y compris la ration du soldat.

Personne ne mesure les surfaces habitables contaminées par les munitions à uranium appauvri, des Balkans à la Somalie, en passant par le Grand Moyen-Orient.

Personne n’évoque les surfaces agricoles détruites par les fumigations dans le cadre de la guerre aux drogues, en Amérique latine ou en Asie centrale ; ni celles stérilisées par les épandages d’agent orange, de la jungle vietnamienne aux palmeraies irakiennes.

Jusqu’à la conférence de Cochabamba, la conscience collective a oublié l’évidence que les principales atteintes à l’environnement ne sont pas la conséquence de modes de vie particuliers, ni de l’industrie civile, mais des guerres entreprises pour permettre aux multinationales d’exploiter les ressources naturelles, et de l’exploitation sans scrupule de ces ressources par ces multinationales pour alimenter les armées impériales. Ce qui nous ramène à notre point de départ, lorsque U Thant proclamait le « jour de la Terre » pour protester contre la guerre du Vietnam.

Notes

[1] L’ensemble des rapports du GIEC est disponible en anglais, français et espagnol sur le site internet du Groupe.

[2] « Discours de Jacques Chirac au sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg », 2 septembre 2002.

[3] « La mue de la finance mondiale et la spéculation verte », par Jean-Michel Vernochet, Réseau Voltaire, 2 mars 2010.

[4] « Il n’y a pas de consensus scientifique à l’ONU », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 17 décembre 2009.

[5] « Intervention au sommet de Copenhague sur le climat », par Nicolas Sarkozy, Réseau Voltaire, 17 décembre 2009.

[6] « Intervention au sommet de Copenhague sur le climat », par Hugo Chávez Frías, Réseau Voltaire, 16 décembre 2009.

[7] Voir sa tribune libre publiée dans le Los Angeles Times : « Combating climate change : lessons from the world’s indigenous peoples » (disponible sur le site du Réseau Voltaire).

[8] Evo Morales avait dénoncé les conséquences sanitaires pour les hommes des viandes aux hormones féminines. Ses propos sont interprétés comme homophobes.

Cette technique de décrédibilisation est classique. Que l’on se souvienne de la campagne médiatique contre le pape Jean-Paul II après son discours à la Grande Mosquée de Damas ou de celle contre le Premier ministre malais Mahathir bin Mohamad après son discours devant la Conférence islamique.

Thierry Meyssan : Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).

Ingérence américaine au Liban: Prélude au déploiement de la FINUL au nord?



30/04/2010


La scène politique libanaise est perturbée à la suite de la révélation de la visite sécuritaire américaine à la frontière libano-syrienne.

Des sources sécuritaires sous couvert de l'anonymat ont raconté à la chaine télévisée AlManar que
la délégation sécuritaire américaine était escortée par l'armée libanaise. Selon elles, "la délégation a franchi le passage au début, et avait le feu vert d'entrer au territoire syrien sans que personne n'ose l'arrêter. Elle a ensuite effectué une tournée autour du passage, et s'est renseignée sur l'enregistrement des noms des voyageurs par la sureté générale et le passage des voitures par les douanes.


Cette délégation est restée sur place pendant trois heures et demie, elle a convoqué tous les officiers, les lieutenants et les soldats de la sureté générale, des douanes et de la police militaire".

"L'un des officiers a été interrogé pendant 45 minutes sur les moindres détails de son travail, dont entre autre son emploi du temps! Les deux officiers américains ont par ailleurs visité les chambres à coucher des militaires, et y sont restés pendant deux heures et demie sans qu'aucun officier n'appelle ses responsables pour les informer!".

Sur le plan gouvernemental, les ministres se sont lancé les accusations. Alors que le ministre de l'intérieur a qualifié la visite de "normale", il a affirmé que la sureté générale n'était pas incluse dans l'affaire.
Le ministère des Affaires étrangères a lui aussi démenti avoir été informé de cette visite.

Pour leur part, l'armée libanaise et la gendarmerie ont toutes les deux démenti tout lien dans l'affaire.

Bref, en attendant de savoir qui est la partie qui a donné l'autorisation à cette visite, une chose est sûre: cette visite n'est pas du tout innocente, ni dans son timing, ni dans ses objectifs, au moment où les Etats-Unis accusent la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah.
La résolution 1701 serait-elle prochainement modifiée? Verrions-nous des forces de la FINUL à la frontière libano-syrienne pour contrôler le soi-disant trafic d'armes?
Pour le général à la retraite Amine Houteit, "c'est un crime de faire passer sous silence la visite de la délégation sécuritaire américaine".

MANAR

Lancement de la campagne Internationale pour la libération de George Ibrahim Abdallah : enfin, Beirut se réveille

Cirepal (Centre d’Information sur la Résistance en Palestine)

30 avril 2010

Ce fut une rencontre politique et juridique franco-libanaise exceptionnelle ce jeudi 29 avril, à l’hôtel al-Safir à Beirut, pour le lancement de la campagne internationale pour la libération du prisonnier libanais George Ibrahim Abdallah, injustement détenu depuis 26 ans, dans les prisons françaises.

Ont participé à cette rencontre l’avocat de George, le militant français Jacques Vergès, et l’ancien ministre français des affaires étrangères, Roland Dumas, ainsi que le président du parti NPA, Alain Poujoulat, ainsi qu’un grand nombre de personnalités libanaises, palestiniennes et internationales : parmi celles-ci, le représentant du général Michel Aoun, George Nakhlé, le représentant du président du conseil des députés, Muhammad Khawaja, les anciens ministres Bishara Merhej et Issam Nu’man, le militant Anis Naccache, directeur du centre de recherches Aman, le membre du bureau politique du Hezbollah, Ahmad Milli, les deux prisonniers libérés Samir Kintar et Anwar Yassine.

C’est par le message vocal envoyé par le prisonnier George Abdallah de sa prison française que la conférence a débuté : « chers amis, camarades, frères et sœurs, les murs honnis et les mesures prises m’empêchent d’être en liaison directe avec vous, mais les hommages à la fermeté derrière les barreaux arrivent toujours aux résistants, quelles que soient les conditions difficiles, et quelles que soient les distances.

Mes hommages les plus chaleureux et mes sincères remerciements à votre mouvement solidaire. Votre rencontre aujourd’hui me fait chaud au cœur et me donne confiance dans la victoire, puisque chacun de vous porte un aspect de cette résistance qui, lorsque tous ces aspects se rencontrent et agissent de concert, ce qui est en effet le cas, constituent la réponse historique à tous les effets de l’attaque impérialiste actuelle. Un rang uni derrière le fusil de la résistance, et un affrontement ferme de tous ceux qui mettent en doute sa légitimité. Vous savez tous que le but direct des forces impérialistes, d’Israël et de leurs collaborateurs dans la région est précisément le fusil de la résistance, la décision de résister et de respecter sa légitimité, mais aussi tout ce qui met en avant le rôle créatif de l’unité des masses et de leurs avant-gardes combattantes. Vous savez et vous voyez que celui qui vise le fusil de la résistance vise aussi et en même temps, l’unité du mouvement des masses et agit par tous les moyens pour briser tous les liens d’unité du peuple et de ses masses opprimées, plus particulièrement. Ceci est clair au Liban, en Palestine et en Irak. Le fusil de la résistance a fermement tenu, au Liban, il a libéré la terre et a recouvré la souveraineté. Quelle fut l’attitude des impérialistes ? Elle a été et est toujours occupée à fomenter des troubles et des complots contre la résistance et les hommes de la résistance, au nom de la terre et de souveraineté. C’est leur voie et leur nature. La riposte naturelle à ceux-là consiste à activer le mouvement des masses, en mettant en avant leurs revendications. Elle consiste aussi à s’accrocher au fusil de la résistance et à la décision de résister. La riposte naturelle consiste à affirmer encore plus l’unité du sort qui lie les Libanais aux Palestiniens. Isoler le peuple palestinien et les masses palestiniennes n’a entraîné que des catastrophes à tous. Ce qui se déroule aujourd’hui en Palestine, la colonisation, la répression, les préparatifs à une autre Nakba, ne concerne pas le peuple palestinien seul, mais nous concernent tous, non pas par solidarité fraternelle ou sympathie, seulement, mais parce que cela nous concerne tous, et au même degré, car la confrontation qui se prépare définira l’avenir de toutes les entités de la région, le Liban étant l’une d’elles. Vivent dans l’illusion ceux qui pensent pouvoir vivre en sécurité et s’épanouir sur les ruines du peuple palestinien et des masses palestiniennes, ils vivent dans l’illusion ceux qui pensent que l’insistance de Netanyahu et de Lieberman et de leurs semblables à propos de la judéité d’Israël n’est qu’un mot d’ordre insignifiant ayant juste un rôle raciste. Evidemment, la réponse naturelle et nécessaire aujourd’hui consiste à s’accrocher pour imposer, par tous les moyens, le droit au retour, base et fondement de la question palestinienne. S’accrocher à l’uité du peuple palestinien et réclamer aux forces responsables de mettre fin à l’état de division, cette division entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui est une catastrophe. Les flambeaux de la liberté sont les citadelles de la dignité, nos prisonniers et prisonnières, à la ferme détermination, ont matérialisé, par leur mouvement, l’unité et les mécanismes de la confontration avec l’ennemi.

Pouvons-nous, dans ces conditions ne pas prendre en compte la position de la Turquie, qui affirme actuellement sa solidarité avec notre cause première, alors qu’elle était un des piliers de l’Etat sioniste dans la région ? Pouvons-nous négliger l’importance de l’alliance syro-iranienne pour faire face à l’impérialisme ? Au moment où les forces impérialistes essaient de profiter de toute occasion pour se ruer sur nos peuples, soutenues par les forces de la réaction dans la région.

La fermeté des révolutionnaires est la condition existentielle pour rassembler autour d’eux une solidarité révolutionnaire, et surtout une condition vitale pour la solidarité avec eux-mêmes, en tant que militants prisonniers. En cette période, les convictions anti-impérialistes et anti-capitalistes sont devenues des accusations suffisantes, et des preuves criminelles, devant les tribunaux européens, et notamment lorsque cela se rapporte aux militants du Moyen-Orient. Après avoir été condamnés aux peines les plus lourdes, les militants révolutionnaires sont détenus toute leur vie tant qu’ils ne se repentent pas ou ne s’agenouillent pas. Il ne s’agit pas seulement d’un fanatisme ou d’une vengeance de la part de ceux qui sont responsables de l’appareil de l’Etat, mais ces pratiques sont plutôt un reflet de la logique générale d’une justice qui est au service du système impérialiste en crise, qui porte sa propre vision envers les révolutionnaires de nos peuples. Le mot d’ordre de la bourgeoisie actuelle, c’est la soumission volontaire et le regret, pour obtenir la liberté, leur mot d’ordre ne faisant que dévoiler la prostitution de la justice bourgeoise. En cette période de crise, je suis de plus en plus certain que cette justice n’est en fait composée que de mesures administratives soumises, en fin de compte, au rapport de forces entre les forces de la révolution solidaires autour des révolutionnaires emprisonnés d’une part, et entre les forces de la réaction voulant les garder en prison et les soumettre à toutes formes de chantage.

A bas les projets impérialistes et leurs valets dans la région, et la victoire aux masses résistantes de notre peuple. Hommage et gloire à tous nos martyrs. Ensemble vers la victoire. Avec mes chaleureuses salutations. Georges Abdallah. »

Messages de Marwan Barghouty et d’Ahmad Saadate

De sa prison de Haddarim, en Palestine occupée, Marwan Barghouty a salué la conférence, en son nom et au nom de ses frères prisonniers, et a exprimé sa solidarité avec le militant George Abdallah, affirmant qu’ils réclament du gouvernement français la libération immédiate de George et leur solidarité avec sa juste cause, pour laquelle il s’est longtemps sacrifié en résistant à l’occupation sioniste des terres libanaises et palestiniennes.

Pour sa part, le représentant du FPLP au Liban, Marwan Abdel Al a lu un message du secrétaire général du FPLP, le prisonnier Ahmad Saadate, qui se trouve actuellement en isolement dans la prison Ramon, en Palestine occupée, disant : « les partisans de la liberté dans le monde sont solidaires avec la juste cause de George et réclament des autorités françaises sa libération immédiate. Le train de l’histoire va de l’avant et l’histoire de l’oppression impérialiste et coloniale ne reviendra pas, quels que soient leurs noms et quelle que soit leur puissance et leur domination des peuples opprimés.

L’avocat militant Jacques Vergès

L’avocat qui a défendu Abdallah dès son arrestation, Jacques Vergès, a exprimé sa joie de se retrouver au Liban en se rappelant la première visite qu’il a faite au pays, lorsqu’il était envoyé par le gouvernement algérien pour défendre le prisonnier Hijazi, combattant palestinien, en Palestine occupée, et qu’il en fut alors expulsé vers le Liban. Il a accusé de mensonge la ministre française de la justice, Michelle Alliot-Marie qui a déclaré, lors de sa récente visite au Liban, que George Abdallah est un criminel. « Car le procureur général ne cesse de dire qu’il faut enfermer George Abdallah à cause de ses opinions et de sa position nationale. Par cette attitude, le gouvernement français proclame clairement qu’il est hostile à la résistance palestinienne et libanaise ». « Je ressens de la honte, a-t-il poursuivi, parce que la France du général de Gaulle est devenue un terrain pour Israël. Il est honteux que la France du général de Gaulle soit soumise à l’administration américaine. Il y a une lettre, en possession de mon ami Roland Dumas, signée par la ministre américaine des affaires étrangères, Condoliza Rice, qui réclame le maintien de la détention de George Abdallah. C’est le style du maître qui ordonne son valet… George n’est qu’un combattant de la liberté qui fait face à l’occupation. C’est un homme intelligent, fermement attaché à ses opinions et positions. Il lui suffit de renier ses convictions pour être libéré. Mais le maintien de George Abdallah en détention est un cancer sur la face de la France, et nous nous battons pour que les dirigeants français soient dignes de leur peuple. »

Maître Vergès a demandé à l’assemblée de faire un effort pour que le Liban officiel réclame la libération de George Abdallah, prenant exemple sur l’Iran : « Dans cette salle se trouve parmi vous un ami, le militant Anis Naccache, que le gouvernement iranien a pu libérer des prisons françaises. Vous direz probablement que l’Iran est un pays puissant et qu’il a des intérêts, mais le Liban est puissant, aussi, la France a des intérêts au Liban et il suffit que les autorités libanaises réclament la libération de George Abdallah en proposant de lui ouvrir les portes. »

Quant à l’ancien ministre français des affaires étrangères, Roland Dumas, il a affirmé que toutes les conditions sont réunies pour la libération de George Abdallah, sauf celle de son reni de sa cause. « Son dossier ne montre qu’une seule chose : c’est un grand militant » a-t-il affirmé, espérant revenir au Liban pour saluer George Abdallah dans son pays.

Pour le député Nawwar Sahili, du bloc de la fidélité à la résistance, George Abdallah est un symbole de la résistance, et « nous sommes certains que George Abdallah sera bientôt libéré ». Abu Imad Rifa’i, représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, a salué en George Abdallah le représentant de cette jeunesse arabe qui a consacré sa vie à la cause palestinienne et la juste cause de la nation. Il a réclamé sa libération immédiate des prisons françaises, en insistant sur la nécessité, pour les autorités françaises, de se débarrasser des pressions sionistes et américaines à propos de cette cause.

Quant à Alain Pouloulat, dirigeant au NPA, il a déclaré que son parti s’engageait à la libération immédiate de George Abdallah et qu’il était prêt à faire partie de la campagne internationale pour sa libération, et de coopérer avec toutes les organisations et partis libanais et arabes pour ce faire.

La déclaration de Beirut

Après de nombreuses interventions de personnalités politiques et religieuses, ainsi que des militants de la cause des prisonniers (Muhammad Safa et sheikh Atallah Hammoud), qui ont réclamé qu’un effort soit fait auprès des officiels libanais pour les placer face à leurs responsabilités et auprès des autorités françaises, rappelant que le Liban n’était plus un pays sous mandat français, la déclaration de Beirut, au nom des participants, a été lue et approuvée.

« Déclaration de Beirut (29 avril 2010)

Nous, les participants à la conférence de lancement de la campagne internationale, juridique et civile, pour la libération du prisonnier libanais détenu dans les prisons françaises, George Ibrahim Abdallah, conférence tenue à Beirut le 29 avril 2010, avec la participation de personnalités arabes et internationales, politiques et juridiques, intellectuelles et académiques, nous proclamons ce qui suit :

« Premièrement : Nous sommes fiers du grand militant George Abdallah, qui a passé plus de 26 ans détenu dans les prisons françaises, et dont le maintien de la détention est arbitraire, contraire aux lois internationales, et une violation des règlements de la juridiction française. Est-ce que le pouvoir judiciaire français, qui s’inspire des principes de la révolution française, veut appliquer la justice ou se venger ?

Deuxièmement : L’assemblée considère que la non libération de George Abdallah, bien qu’il réponde aux conditions exigées pour sa libération, depuis 1999, est une décision politique dont le gouvernement français assume les responsabilités tant sur le plan juridique que moral. L’assemblée réunie réclame que le pouvoir judiciaire français prouve son indépendance et son refus des pressions américaines et israéliennes. L’assemblée renouvelle sa demande aux autorités françaises de libérer immédiatement George Abdallah.

Troisièmement : les gouvernements libanais successifs (hormis le dernier gouvernement du président Salim El-Hoss) ont négligé la cause de George Abdallah, et ce manquement intentionnel ne peut être compris que comme un comportement considérant que les autorités françaises exercent un mandat sur le Liban. C’est pourquoi nous appelons les autorités libanaises à une intervention sérieuse auprès des autorités françaises et exiger la libération immédiate de George Abdallah. Au cas où les autorités françaises ne suivent pas, nous appelons à une proposition de résolution devant la commission des droits de l’homme de l’ONU, dénonçant le maintien de sa détention arbitraire.

Quatrièmement : La campagne internationale pour la libération de George Abdallah sera le creuset rassemblant les différents comités ou les initiatives libanaises, arabes et internationales qui tendent à la libération de George Abdallah. Cette campagne se poursuivra de manière ascendante, au Liban et en France, prenant différentes formes, rassemblements ou manifestations, et la campagne empêchera que cette cause soit négligée par les agendas politiques libanais ou français.

Cinquièmement : l’assemblée réunie appelle les organisations non gouvernementales concernées par les droits de l’homme, les partis, les syndicats et les médias, à examiner la situation juridique de George Abdallah, et notamment le procès inique auquel il a été soumis, et les pressions exerçées sur le pouvoir judiciaire français pour empêcher sa libération, et notamment en 1999, à signer la pétition exigeant sa libération, et à écrire à ce propos au gouvernement français et à l’Union européenne. »

Pour plus d’informations

Liban : (961) 3350956 – (961) 3378194

http://www.georgesabdallah.com

Pour entendre le message vocal de George Abdallah

http://www.youtube.com/watch?v=KWBpDbSnIDk

En espérant que cette campagne se poursuive, que les initiatives se multiplient, qu’elles soient officielles ou populaires, jusqu’au retour de George Abdallah dans son pays, qui attend le retour d’un héros.

Au moment où se déroulait cette conférence, consacrée à George Abdallah, les personnalités présentes avaient également à l’esprit la lourde condamnation récente prise par le pouvoir judiciaire égyptien à l’encontre du combattant exemplaire Sami Shihab (Muhammad Mansour, de son vrai nom) et de ses frères, accusés d’avoir soutenu la résistance du peuple palestinien à Gaza.

En effet, le tribunal exceptionnel égyptien a condamné Sami Shihab à 15 ans de prison ferme, alors qu’il a condamné Muhammad Qabalan et d’autres militants à la perpétuité, rien que parce qu’ils ont décidé d’apporter une aide concrète à la résistance palestinienne. Aujourd’hui, parler de résistance et d’aide à la résistance devient un crime dans l’Egypte soumise aux Etats-Unis et à Israël de Hosni Moubarak. Alors qu’il n’y a rien de plus naturel que d’affirmer et d’agir pour soutenir nos frères en Palestine, dans toute la Palestine occupée, alors qu’il s’agit du premier devoir des peuples arabes et musulmans, avant d’être celui des peuples libres dans le monde, le soutien à la résistance est devenu un acte criminel.

Nous sommes certains que Sami Shihab et ses frères ne resteront pas longtemps en prison. Sayyid Hassan Nasrullah l’a d’ailleurs affirmé, répondant à une station télévisée koweitienne : « cette affaire est politique, et nous la règlerons au moyen des voies politiques ». Suite à la condamnation de ces nobles militants, héros de la nation arabe, sayyid Nasrullah a témoigné sa solidarité avec leurs familles en leur promettant de faire ce qu’il faut pour mettre fin à cette honteuse condamnation.

George Abdallah, Sami Shihab, Yahya Skaf, Samir Kintar, Anwar Yassin, et surtout hajj Imad Mughnieh et des milliers de soldats inconnus, martyrs, blessés ou sur le terrain, le Liban a de quoi être fier de sa participation à la lutte pour libérer la Palestine.

Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

29 avril 2010

BHL n'est pas seulement ridicule, il est surtout dangereux

Par Pascal Boniface

Pascal Boniface est directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).


Il est de bon ton, dans de nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lévy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique. L’affaire Botul – dont BHL a le culot de s’estimer victime – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie intellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal, faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre. Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas dupe.


Les journalistes qui font semblant de le prendre au sérieux voient leur propre crédibilité atteinte. Soit ils ne connaissent pas l’étendue des mensonges de BHL et ils sont donc incompétents. Soit ils lui donnent une tribune en connaissance de cause et ils ne sont pas honnêtes, privilégiant leur intérêt personnel (BHL sait renvoyer l’ascenseur) sur le respect de la déontologie et du public.

Mais BHL n’est pas simplement ridicule, il est également dangereux. Dangereux car au-delà de ses proclamations voltairiennes, il cherche à faire taire ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Au-delà de ses appels à la paix au Proche Orient, il favorise des politiques qui prolongent le conflit.

Au nom d’une certaine éthique, il cherche à définir les limites de ce qui est acceptable ou non dans le débat public et à en exclure ceux qui ne partagent pas ses vues. Et il n’hésite pas pour cela à déformer les propos et idées de ceux qui lui déplaisent pour en obtenir la condamnation, le tout au nom de la morale, toujours invoquée, rarement respectée.

C’est un faussaire doublé d’un Maccarthyste. Etre en désaccord avec lui, c’est forcément encourir le soupçon d’antisémitisme. Et il fait un amalgame qui mériterait un zéro pointé à un étudiant faisant une telle faute, entre opposition à la politique du gouvernement d’Israël, qu’il assimile à de l’antisionisme (opposition à l’existence de l’Etat d’Israël) et antisémitisme (haine des juifs).

Au cours d’un débat organisé par Radio Communauté juive le 23 mars, BHL s’en est pris une nouvelle fois à moi en me traitant de « triste personnage », ce dont il a le droit, mais en m’attribuant des propos qu’il sait pertinemment que je n’ai jamais tenus. Il m’accuse d’avoir préconisé une attitude pro-palestinienne en fonction du poids plus important de la communauté arabe en France par rapport à la communauté juive, reprenant une thèse largement colportée pour disqualifier une argumentation jugée gênante par ceux qui refusent la moindre critique à l’égard du gouvernement israélien. Dans la note au PS de 2001 – que j’ai reproduite dans mon livre Est-il permis de critiquer Israël ? (Robert Laffont), je recommandais au contraire de ne pas appliquer une approche communautariste sur le conflit au Proche Orient, mais de faire valoir les principes universels, ceux-là mêmes qui ne sont pas appliqués à ce conflit. Un jugement, confirmé en appel, m’avait d’ailleurs rendu justice. A propos de cette note, il était écrit dans le délibéré : "Ce document au ton mesuré constitue une analyse, laquelle peut être approuvée ou critiquée, de la situation au Proche-Orient, comme de la façon dont elle est perçue en France et propose au Parti Socialiste d’adopter une position plus juste, aux yeux de son auteur, et plus conforme à l’intérêt bien compris des deux communautés particulièrement concernées sur le territoire national par le conflit."

BHL le sait pertinemment. Il m’avait mis en cause publiquement dans le passé, je lui avais écrit pour rétablir la vérité sans obtenir de réponse. Il déforme sciemment ma pensée pour la rendre condamnable. Le procédé est indigne d’un intellectuel. Sans doute pensait-il que je n’aurais pas eu écho de sa diatribe tenue devant un public communautaire.

BHL n’aime pas tellement le débat public, il n’accepte les interviews que si elles sont faites par des gens obséquieux ou par des amis, mais jamais les débats contradictoires où il risquerait d’être pris au piège de ses insuffisances et contradictions. Il dénature ainsi les règles du débat intellectuel. En 2003, nous devions débattre dans l’émission sur France 2 de Guillaume Durand. Il venait de publier son « roman enquête » sur l’affaire Pearl, et moi Est-il permis de critiquer Israël ? Il est intervenu auprès du Président de France-Télévision pour pouvoir être interviewé à part.

Pire encore, il cherche à créer un réflexe de peur au sein de la communauté juive en lui inventant des ennemis inexistants, négligeant ainsi ses véritables ennemis. Faisant donc sciemment et consciemment de la désinformation, il trahit ainsi son devoir d’intellectuel – qui est d’éclairer le débat – et son idéal proclamé d’universalisme en surjouant la carte du communautarisme.

Sur le plan international, il se dit pour la paix. Une fois de plus ce sont de sa part, des paroles sans aucun ancrage dans la réalité. Il ne va bien sûr pas dire qu’il est pour la guerre, même s’il a soutenu les deux dernières lancées par Israël et dont les populations civiles libanaises et palestiniennes ont été les principales victimes. Il s’attaque régulièrement à ceux qui, en France, sont pour la paix mais estiment que pour y arriver, il est nécessaire que le gouvernement israélien change de politique. Il n’a jamais eu de lien avec le camp de la paix en Israël et encore moins avec les différentes et admirables ONG qui luttent pour faire reconnaître le droit des Palestiniens. Il a toujours été du côté du gouvernement israélien, que celui-ci s’engage dans de réelles négociations, comme ce fut le cas sous Rabin, ou qu’il refuse de le faire, comme c’est le cas de Netanyahu. Son approche est donc ultra-communautariste. Mais comme BHL veut jouer aux consciences universelles, il n’a d’autre recours que de traiter d’antisémites ceux qui dénoncent ses contradictions.

Son attachement à la paix est sans racines, sans réalité, simplement verbal, au point qu’il s’inquiète qu’Obama puisse faire des pressions sur Netanyahu, sous l’influence d’autres « sinistres individus », qui seraient mes équivalents aux Etats-Unis. Que BHL puisse craindre qu’Obama, dont on se rappelle qu’il se vante d’avoir été celui qui l’a fait connaître en France, puisse faire pression sur Netanyahu, montre bien de quel côté il est. Il préfère le maintien en place d’un gouvernement de droite et d’extrême droite. N’est-ce pas à l’inverse, l’absence de pressions exercées sur Netanyahu qui explique le blocage de la situation ? BHL peut-il se dire à la fois pour la paix tout en préférant Netanyahu à Obama ? Tzipi Livni n’a pas voulu entrer dans ce gouvernement parce qu’elle estime justement qu’il ne veut pas de paix, paix qu’elle juge être conforme à l’intérêt d’Israël.

Passons sur l’utilisation qu’il fait du terme « lobby juif ». Si un autre que lui avait utilisé l’expression, n’y aurait-il pas eu une tempête de protestations ? Mais BHL a tous les droits. Je sais que nous ne sommes pas sur un pied d’égalité. Non pas tant parce qu’il n’a jamais eu à travailler pour gagner sa vie, et qu’il en a profité pour bâtir auprès de lui un réseau d’obligés, de courtisans ou de gens prudents qui ne veulent pas s’opposer à lui. Je comprends pourquoi, après des mois de négociations avec ARTE pour la réalisation de documentaires géopolitiques, je n’ai eu aucune suite.

BHL est le Président du Conseil de surveillance d’ARTE.

Non, ce qui nous distingue c’est que mon éducation m’a toujours conduit à respecter les autres, à ne pas mentir sciemment pour convaincre. Autant de contraintes dont BHL a toujours été exempté.

Curieuse société française où les médias font une affaire d’Etat pour une faute de main dans la surface de réparation, et qui continuent d’honorer un multirécidiviste de l’escroquerie intellectuelle.

Source : Affaires-strategiques.info





Il est de bon ton, dans de nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lévy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique. L’affaire Botul – dont BHL a le culot de s’estimer victime – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie intellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal, faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre. Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas dupe.

Les journalistes qui font semblant de le prendre au sérieux voient leur propre crédibilité atteinte. Soit ils ne connaissent pas l’étendue des mensonges de BHL et ils sont donc incompétents. Soit ils lui donnent une tribune en connaissance de cause et ils ne sont pas honnêtes, privilégiant leur intérêt personnel (BHL sait renvoyer l’ascenseur) sur le respect de la déontologie et du public.

Mais BHL n’est pas simplement ridicule, il est également dangereux. Dangereux car au-delà de ses proclamations voltairiennes, il cherche à faire taire ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Au-delà de ses appels à la paix au Proche Orient, il favorise des politiques qui prolongent le conflit.

Au nom d’une certaine éthique, il cherche à définir les limites de ce qui est acceptable ou non dans le débat public et à en exclure ceux qui ne partagent pas ses vues. Et il n’hésite pas pour cela à déformer les propos et idées de ceux qui lui déplaisent pour en obtenir la condamnation, le tout au nom de la morale, toujours invoquée, rarement respectée.

C’est un faussaire doublé d’un Maccarthyste. Etre en désaccord avec lui, c’est forcément encourir le soupçon d’antisémitisme. Et il fait un amalgame qui mériterait un zéro pointé à un étudiant faisant une telle faute, entre opposition à la politique du gouvernement d’Israël, qu’il assimile à de l’antisionisme (opposition à l’existence de l’Etat d’Israël) et antisémitisme (haine des juifs).

Au cours d’un débat organisé par Radio Communauté juive le 23 mars, BHL s’en est pris une nouvelle fois à moi en me traitant de « triste personnage », ce dont il a le droit, mais en m’attribuant des propos qu’il sait pertinemment que je n’ai jamais tenus. Il m’accuse d’avoir préconisé une attitude pro-palestinienne en fonction du poids plus important de la communauté arabe en France par rapport à la communauté juive, reprenant une thèse largement colportée pour disqualifier une argumentation jugée gênante par ceux qui refusent la moindre critique à l’égard du gouvernement israélien. Dans la note au PS de 2001 – que j’ai reproduite dans mon livre Est-il permis de critiquer Israël ? (Robert Laffont), je recommandais au contraire de ne pas appliquer une approche communautariste sur le conflit au Proche Orient, mais de faire valoir les principes universels, ceux-là mêmes qui ne sont pas appliqués à ce conflit. Un jugement, confirmé en appel, m’avait d’ailleurs rendu justice. A propos de cette note, il était écrit dans le délibéré : "Ce document au ton mesuré constitue une analyse, laquelle peut être approuvée ou critiquée, de la situation au Proche-Orient, comme de la façon dont elle est perçue en France et propose au Parti Socialiste d’adopter une position plus juste, aux yeux de son auteur, et plus conforme à l’intérêt bien compris des deux communautés particulièrement concernées sur le territoire national par le conflit."

BHL le sait pertinemment. Il m’avait mis en cause publiquement dans le passé, je lui avais écrit pour rétablir la vérité sans obtenir de réponse. Il déforme sciemment ma pensée pour la rendre condamnable. Le procédé est indigne d’un intellectuel. Sans doute pensait-il que je n’aurais pas eu écho de sa diatribe tenue devant un public communautaire.

BHL n’aime pas tellement le débat public, il n’accepte les interviews que si elles sont faites par des gens obséquieux ou par des amis, mais jamais les débats contradictoires où il risquerait d’être pris au piège de ses insuffisances et contradictions. Il dénature ainsi les règles du débat intellectuel. En 2003, nous devions débattre dans l’émission sur France 2 de Guillaume Durand. Il venait de publier son « roman enquête » sur l’affaire Pearl, et moi Est-il permis de critiquer Israël ? Il est intervenu auprès du Président de France-Télévision pour pouvoir être interviewé à part.

Pire encore, il cherche à créer un réflexe de peur au sein de la communauté juive en lui inventant des ennemis inexistants, négligeant ainsi ses véritables ennemis. Faisant donc sciemment et consciemment de la désinformation, il trahit ainsi son devoir d’intellectuel – qui est d’éclairer le débat – et son idéal proclamé d’universalisme en surjouant la carte du communautarisme.

Sur le plan international, il se dit pour la paix. Une fois de plus ce sont de sa part, des paroles sans aucun ancrage dans la réalité. Il ne va bien sûr pas dire qu’il est pour la guerre, même s’il a soutenu les deux dernières lancées par Israël et dont les populations civiles libanaises et palestiniennes ont été les principales victimes. Il s’attaque régulièrement à ceux qui, en France, sont pour la paix mais estiment que pour y arriver, il est nécessaire que le gouvernement israélien change de politique. Il n’a jamais eu de lien avec le camp de la paix en Israël et encore moins avec les différentes et admirables ONG qui luttent pour faire reconnaître le droit des Palestiniens. Il a toujours été du côté du gouvernement israélien, que celui-ci s’engage dans de réelles négociations, comme ce fut le cas sous Rabin, ou qu’il refuse de le faire, comme c’est le cas de Netanyahu. Son approche est donc ultra-communautariste. Mais comme BHL veut jouer aux consciences universelles, il n’a d’autre recours que de traiter d’antisémites ceux qui dénoncent ses contradictions.

Son attachement à la paix est sans racines, sans réalité, simplement verbal, au point qu’il s’inquiète qu’Obama puisse faire des pressions sur Netanyahu, sous l’influence d’autres « sinistres individus », qui seraient mes équivalents aux Etats-Unis. Que BHL puisse craindre qu’Obama, dont on se rappelle qu’il se vante d’avoir été celui qui l’a fait connaître en France, puisse faire pression sur Netanyahu, montre bien de quel côté il est. Il préfère le maintien en place d’un gouvernement de droite et d’extrême droite. N’est-ce pas à l’inverse, l’absence de pressions exercées sur Netanyahu qui explique le blocage de la situation ? BHL peut-il se dire à la fois pour la paix tout en préférant Netanyahu à Obama ? Tzipi Livni n’a pas voulu entrer dans ce gouvernement parce qu’elle estime justement qu’il ne veut pas de paix, paix qu’elle juge être conforme à l’intérêt d’Israël.

Passons sur l’utilisation qu’il fait du terme « lobby juif ». Si un autre que lui avait utilisé l’expression, n’y aurait-il pas eu une tempête de protestations ? Mais BHL a tous les droits. Je sais que nous ne sommes pas sur un pied d’égalité. Non pas tant parce qu’il n’a jamais eu à travailler pour gagner sa vie, et qu’il en a profité pour bâtir auprès de lui un réseau d’obligés, de courtisans ou de gens prudents qui ne veulent pas s’opposer à lui. Je comprends pourquoi, après des mois de négociations avec ARTE pour la réalisation de documentaires géopolitiques, je n’ai eu aucune suite.

BHL est le Président du Conseil de surveillance d’ARTE.

Non, ce qui nous distingue c’est que mon éducation m’a toujours conduit à respecter les autres, à ne pas mentir sciemment pour convaincre. Autant de contraintes dont BHL a toujours été exempté.

Curieuse société française où les médias font une affaire d’Etat pour une faute de main dans la surface de réparation, et qui continuent d’honorer un multirécidiviste de l’escroquerie intellectuelle.

Source : Affaires-strategiques.info
Cheikh Kassem:"Abandonner les armes causera la fin du Liban"



26/04/2010
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah cheikh Naïm Kassem a assuré que la résistance qui a réalisé des victoires éclatantes n'abandonnera pas son facteur de force, parce que dans ce cas, elle causera la fin du Liban sur les mains d'Israël.

"Il nous est égal qu'Israël nous menace ou nous rassure, qu'il cherche à condamner la résistance dans les instances internationales ou qu'il y renonce. Nous ne serons pas influencés d'un iota. Nos préparatifs se poursuivent qu'ils menacent ou pas", a fait savoir cheikh Kassem.

"Les Israéliens ont cessé leurs menaces lorsqu'il s'est avéré que ces dernières se sont tournées contre eux et contre la société israélienne. Ils ont eu peur en Israël des menaces contre le Liban, parce qu'ils savent bien le résultat de la guerre contre le Hezbollah", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah a par ailleurs précisé que l'affaire des missiles Scud n'était qu'une distraction pour détourner l'attention de l'échec des ingérences américaines dans la région, "mais cette tactique ne nous trompera pas. De plus, En quoi ça regarde les Etats-Unis si nous nous armons ou nous nous désarmons? Qui nous fixe la quantité et la capacité des armes? Cette affaire nous concerne en premier lieu, nous défendons notre terre et notre dignité, et nous ne la recherchons pas des Américains, a-t-il conclu.