25 octobre 2008

Sayyed Nasrallah à Manar TV




















article


http://www.wa3ad.org/index.php?show=sounds&action=play&id=519

Le secrétaire général du HizbAllah Sayyed Hassen Nasrallah est apparu à la télévision el Manar pour déclarer qu'il est en bonne santé. Il n'a jamais été empoisonné. Le site qui a écrit la nouvelle mensongère est un site fondé par les sionistes qui se sont infiltrés en Irak. La preuve est que seuls les médias sionistes ont élargi la teneur de la nouvelle de suite. Selon le Sayyed c'est une guerre de nerfs déclarée par les sionistes. Cette guerre vise à faire croire aux gens que les partisans du HizbAllah sont divisés ; la chose n'est pas vraie.
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AJOUT :
il est vrai que la nouvelle est sortie sur le site irakien almalaf, puis reprise par israelinfo et infolives (israéliens). ...


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Empoisonnement: Les Rumeurs sont Fausses



Ghada Houbalah
(Manar TV website)

25/10/2008
Sayyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a démenti dans une entrevue accordée à la chaîne de télévision Manar qu'il ait été victime d'une tentative d'empoisonnement, comme l'a rapporté un site web (dont le nom n’a pas été révélé) et ensuite propagé plusieurs journaux et chaînes satellitaires. Interroge par notre correspondant, Sayed Hassan Nasrallah a déclaré que l’information concernant son soi-disant empoisonnement est incorrecte et infondée, ajoutant d’un air taquin “ je suis bien assis devant vous, je ne souffre d’aucun empoisonnement C’est une pure invention des sites internet.” Sayyed Hassan Nasrallah a accuse certains medias arabes de manquer de professionnalisme et/ou de collaborer avec l’ennemi israélien : « Même les medias arabes sont allés jusqu’a dire qu’une équipe médicale iranienne est venue à la rescousse de « tel », et que « tel » frôlait la mort » déclarait son Eminence.. “Je profite de cet incident pour vous dire qu’il existe beaucoup de sites internet qui manquent de crédibilité. Nous ne connaissons pas leurs responsables. Ces sites travaillent pour les américains et les israéliens. »« Il existe aussi beaucoup de medias arabes dont on connait leurs responsables et qui travaillent également à leur compte. Et ces medias ne se lassent pas de publier des mensonges, des calamines et des contrevérités. » « Depuis le début, la politique du Hezbollah a été de ne pas commenter ce que publie ce genre de medias...A tous les téléspectateurs, tout ce qui émane d’eux n’est au fond que mensonge, parce que nous croyons en ce que dis le coran “O vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair …”. Et la il s’agit là d’une information qui émane d’un collabo ou d’un conspirateur. Il s’agit de la plus hideuse des informations, car elle se fonde sur le mensonge et la diffamation. « Ce qui m’a poussé à parler aujourd’hui, c’est parce que cette nouvelle a pris une telle ampleur qu’il a provoqué chez de nombreux partisans un certain embarras, et ils nous ont contacté pour s’assurer de la non-véracité de cette nouvelle. (…) cet incident signifie que les journaux, sites internet et chaines satellitaires qui propagent ce genre d’intox, sont dirigés à partir d’une seule chambre noire et elles travaillent pour un seul but ». Son Eminence a inscrit cette rumeur dans le cadre de la guerre psychologique que mène Israël contre la résistance, ajoutant que l’entité sioniste cherche également à donner une image faussée de la situation interne du parti, suggérant des éliminations et des conflits à l'intérieur du Hezbollah.

11 octobre 2008

des complots pour expulser les Palestiniens...



Raed Salah : des complots pour expulser les palestiniens de leurs terres occupées en 1948

[ 11/10/2008 - 18:50 ]


Oum Al Fahm - CPI



Le chef du mouvement islamique dans les territoires palestiniens occupés en 1948, Cheikh Raed Salah a averti fortement du consensus multilatéral, arabe et international pour expulser les palestiniens de la Palestine historique que les israéliens continuent d'occuper.

Cheikh Salah a protesté fortement contre le discours qui règne entre l'autorité palestinienne et l'état de l'occupation sioniste pour échanger des territoires palestiniens au cas où un accord prétendu de paix serait signé entre les deux côtés.

"L'occupation considère les palestiniens qui habitent dans les territoires palestiniens occupés en 1948 comme une véritable menace contre elle qui font face à l'état sioniste, c'est pourquoi elle tente par tous les moyens de s'emparer de leurs terres, biens et droits en les expulsant hors de leurs territoires", a affirmé Cheikh Salah lors de ses déclarations à l'agence Qods presse.

"La souffrance des habitants des territoires palestiniens occupés en 1948 a commencé dès le premier jour de la Nakba et continue depuis plus de 60 ans, où l'occupation poursuit ses crimes et agressions contre eux, en pratiquant une politique de punitions collectives et d'agressions bien programmées pour les expulser de leurs terres", a ajouté Cheikh Salah.

Les affirmations du cheikh Salah sont venues en marge de la commémoration de l'Intifada qui avait éclaté dans les territoires palestiniens occupés en 1948, au début du mois d'Octobre 2000, en solidarité avec l'Intifada Al Aqsa en Cisjordanie et à Gaza pour protester contre la visite du chef du parti "Likoud", le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, à la mosquée sainte d'Al-Aqsa.

"Les tentatives de l'occupation et de l'autorité palestinienne veulent créer une situation politique qui pousse vers l'adoption du fait accompli sur le terrain, en essayant d'accomplir l'idée de la permutation bilatérale des terres palestiniennes", a souligné Cheikh Salah.

"La permutation et l'échange des terres est l'un des points approuvés pendant le congrès d'Annapolis, chose qui signifie certainement l'expulsion des palestiniens de leurs territoires occupés en 1948", a poursuivi le dirigeant palestinien à Oum Al Fahm.

"Les autorités occupantes sionistes tentent de provoquer la discorde entre les palestiniens de 1948, mais ces tentatives lâches et basses ont échoué grâce à l'obstination et la volonté solide et libre des palestiniens qui s'attachent fortement à leurs droits légaux et leurs territoires en refusant fortement tout complot pour les priver de leurs terres", a réaffirmé Raed Salah.

06 octobre 2008

analyse : la situation en Palestine occupée

La situation en Palestine : exposé réalisé lors de l'Université d'été de la LCR-NPA

Cet exposé a pour objet d’essayer de saisir les dynamiques actuelles dans les territoires palestiniens, du point de vue du projet sioniste mais aussi et surtout de celui de la société et des forces politiques palestiniennes, et donc de comprendre ce qui se passe en Palestine pour mieux pouvoir agir. 2008 marque le soixantième anniversaire de la création de l’Etat d’Israël. Je reviendrai donc dans un premier temps sur les événements de 1948, révélateurs de la vraie nature et du sens du projet sioniste, et fondateurs de la lutte du peuple palestinien. Il sera impossible ici de couvrir les 60 années qui se sont écoulées depuis. J’ai donc choisi de m’attarder, dans un second temps, sur un moment révélateur, la victoire électorale du Hamas en janvier 2006, son sens et ses conséquences. Enfin, je tenterai de donner des éléments de réflexion quant à la situation de la « résistance palestinienne », tant du point de vue des conditions concrètes dans lesquelles les Palestiniens tentent de résister que des initiatives actuellement prises dans les territoires occupés.


I) Le vrai visage du projet sioniste et les fondements de la question palestinienne : 1948


1) Un projet colonial et raciste

Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l’indépendance de l’Etat d’Israël, quasi-immédiatement reconnu par les puissances impérialistes. La « Communauté internationale » confère ainsi, de manière décisive, une légitimité à un projet colonial et raciste, le projet sioniste d’établissement d’un Etat juif en terre de Palestine, auparavant sous mandat britannique.

Un projet colonial car il repose sur l’implantation d’une population très majoritairement européenne sur une terre arabe. En 1948, les Arabes palestiniens représentent plus des 2/3 de la population de la Palestine mandataire.

Un projet raciste car il opère une stricte distinction entre Juifs et non-Juifs, la judéité étant le critère déterminant de la citoyenneté et de la pleine jouissance des droits politiques, économiques et sociaux dans l’Etat d’Israël.

2) Nettoyage ethnique

Il existe une contradiction essentielle dans le projet sioniste : la Palestine est une terre majoritairement peuplée d’Arabes non-juifs et l’Etat d’Israël devra, pour bénéficier du soutien international, préserver les apparences d’une démocratie. La seule solution, pour les dirigeants sionistes, qui souhaitent intégrer à l’Etat juif le plus de territoire possible, est donc de chasser les Palestiniens de leur terre. Ils pourront ainsi affirmer qu’Israël est un « Etat juif et démocratique », malgré l’apparente contradiction dans les termes.

Entre 1947 et 1949, plus de 800 000 Palestiniens, soit 80% de ceux qui résidaient à l’intérieur du territoire sur lequel Israël proclame son indépendance, sont expulsés et deviennent des réfugiés. Ce ne sont pas des victimes « collatérales » de la guerre de 1948, mais les victimes d’un plan d’expulsion minutieusement établi, le Plan Daleth, dont l’objectif était simple : le plus de terre et le moins d’Arabes possible sous juridiction israélienne.

L’Etat juif était né, non pas d’un miracle, comme l’a encore récemment déclaré le Premier Ministre britannique Gordon Brown, mais du nettoyage ethnique, au terme duquel moins d’1/3 de la population s’attribue 78% de la superficie de la Palestine du Mandat. Pour les Palestiniens, c’est la Nakba, la Catastrophe, moment fondateur de leur lutte d’émancipation nationale. Le peuple palestinien est aujourd’hui encore très largement un peuple de réfugiés : selon les dernières statistiques, 7 millions sur une population totale de 10 millions, soit 70% d’entre eux.

3) Israël, au service des puissances impériales

Israël se construit une double légitimité, idéologique et politique, qui va progressivement conduire l’ensemble des grandes puissances à soutenir de façon quasi-inconditionnelle la politique expansionniste et guerrière de l’Etat juif.

- Une légitimité idéologique : les dirigeants sionistes, non contents de voler la terre, vont également voler la mémoire. La mémoire du génocide juif et des 6 millions de morts, en installant progressivement l’idée que la constitution de l’Etat d’Israël et l’ensemble de ses décisions politiques ne sont que la conséquence logique et la seule réponse possible aux horreurs perpétrées par les Nazis. Il s’agit de jouer sur la culpabilité européenne tout en ne froissant pas les gouvernements et les populations, la faute commise étant payée par les Palestiniens, pourtant totalement étrangers aux événements tragiques de la deuxième Guerre Mondiale. L’escroquerie intellectuelle est la suivante : l’existence passée des camps de concentration justifie l’existence éternelle des camps de réfugiés.

- Une légitimité politique : dès ses origines le projet sioniste s’est affirmé comme un auxiliaire des puissances impériales. Le père fondateur du sionisme, Theodor Herzl, écrivait dès la fin du 19ème siècle que « l’Etat juif sera[it] un rempart de la civilisation contre la barbarie »… Il n’est guère étonnant dès lors que, dans le contexte post-deuxième Guerre Mondiale, qui est notamment celui du développement des luttes d’émancipation nationale contre les puissances coloniales, ces dernières aient vu d’un œil bienveillant l’implantation d’un Etat ami dans une région aux enjeux économiques et géostratégiques majeurs.

C’est ainsi qu’en 1956, lorsque le dirigeant égyptien Nasser nationalise le Canal de Suez, Israël est partie prenante de l’opération franco-britannique visant à reprendre le contrôle du Canal. Israël s’adapte progressivement aux changements qui s’opèrent dans les rapports de force entre puissances impériales et fait preuve de son allégeance à l’impérialisme qui devient dominant, l’impérialisme états-unien : en juin 1967, l’armée israélienne écrase, lors de la Guerre des 6 jours, les armées arabes et notamment celles de deux adversaires déclarés des Etats-Unis, l’Egypte et la Syrie. Israël porte un coup fatal au nationalisme arabe, qui ne se relèvera jamais de cette défaite, montre son rôle de précieux auxiliaire régional, s’assurant ainsi du soutien quasi-indéfectible des Etats-Unis, tout en conquérant, entre autres, la Cisjordanie et la Bande de Gaza, achevant de la sorte la conquête de l’ensemble de la Palestine

⇒ Trois points essentiels sont à retenir :

- Le caractère colonial et raciste de l’Etat d’Israël n’est pas accidentel mais structurel : établir un Etat juif sur une terre majoritairement peuplée d’Arabes non-juifs signifie guerres, expulsions, colonisation et répression de tout mouvement d’émancipation nationale.
- Le fondement de la lutte de libération nationale palestinienne est l’expulsion de 1947-49 : les Palestiniens sont très majoritairement des réfugiés aspirant à revenir sur leurs terres et aucune « solution » à la question palestinienne ne pourra faire l’impasse sur la revendication du droit au retour. Au contraire, cette revendication est la substance même de la cause palestinienne.
- Le rôle d’Israël dans le système impérialiste est un rôle fonctionnel : l’Etat juif a, sans discontinuer depuis 60 ans, joué le rôle de sous-traitant des puissances impériales, principalement des Etats-Unis, au Moyen-Orient. Aujourd’hui sa tâche est de neutraliser les deux facteurs qui déstabilisent le plus la région : le peuple palestinien et la résistance libanaise, notamment le Hezbollah. Et demain, l’Iran ?


II) La victoire du Hamas lors des élections de janvier 2006 et ses suites : révélateur et accélérateur des dynamiques et des contradictions dans les territoires palestiniens

1) Que signifie, en janvier 2006, la victoire du Hamas aux élections législatives ?

- La défaite logique de la direction sortante de l’Autorité Palestinienne (AP) : le groupe dirigeant de l’AP se compose quasi-exclusivement de cadres de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) exilés à Tunis, qui sont revenus dans les territoires palestiniens en 1994, suite à la signature des Accords d’Oslo. Ils ont une base sociale très limitée et n’ont été acceptés par la population que dans la mesure où ils promettaient la fin de l’occupation et la satisfaction des droits nationaux du peuple palestinien. Mais c’est le contraire qui se passe au cours de la deuxième moitié des années 90 et au début des années 2000 : impasse politique, extension de la colonisation, poursuite de la répression…

Ils multiplient en outre multiplient les pratiques autoritaires, s’enrichissent grâce à la corruption et au détournement des aides, développent de véritables réseaux mafieux… et collaborent avec Israël : arrestation de centaines de résistants, dont une partie sont remis aux autorités israéliennes, mais aussi contrats économiques pour le moins « douteux ». C’est ainsi que Jamil Tarifi, plusieurs fois ministre, empoche de juteux bénéfices en construisant les routes reliant les colonies ou qu’Ahmed Qoreï, à une époque Premier Ministre et aujourd’hui encore principal négociateur palestinien, fournit du ciment pour la construction de certaines colonies et même, selon une commission parlementaire palestinienne, pour le Mur.

- La victoire logique du Hamas : ce courant s’est développé et est apparu comme « l’autre voie », en alliant soutien matériel à la population (hôpitaux, écoles, aides financières directes…), critique virulente du Processus d’Oslo et poursuite de la résistance contre Israël. Les organisations de gauche (Front Populaire de Libération de la Palestine, Front Démocratique de Libération de la Palestine, Parti du Peuple Palestinien), considérablement affaiblies par la chute de l’URSS et suivistes, pour ne pas dire opportunistes, vis-à-vis de l’AP et d’Oslo, ne sont pas apparues comme une alternative crédible.

- Le sens du vote de 2006 est clair : il s’est agi d’exprimer un refus de la capitulation et de la collaboration, un refus de se soumettre aux « solutions » parrainées par les impérialistes et une volonté de poursuivre la lutte, par tous les moyens nécessaires, contre l’occupation et pour la satisfaction de l’ensemble des droits du peuple palestinien.

Ce vote est un vote politique et non un vote « religieux ». Le Hamas a été majoritaire dans des zones à forte majorité chrétienne, comme à Béthléem, dans lesquelles on ne peut guère soupçonner la population de souhaiter l’établissement d’un « Etat islamique » ou, pour reprendre une expression en vogue en Israël et dans certaines capitales occidentales, un « Hamastan ». C’est précisément parce que ce vote était un vote politique, une véritable Intifada électorale, que les puissances impérialistes et Israël ont décidé, dès les résultats proclamés, d’en faire payer le prix à la population.

2) Du boycott au putsch

Dès les premières semaines qui suivent le vote, un boycott économique, politique et diplomatique se met en place, qui va considérablement renforcer l’isolement international des Palestiniens et aggraver leurs conditions de vie. Ce boycott est organisé conjointement par l’Union européenne, les Etats-Unis, Israël et la plupart des régimes arabes, et sera doublé à l’été 2006 d’une offensive israélienne contre la Bande de Gaza, place-forte du Hamas. Il s’agit d’isoler ce dernier et de le désigner comme responsable de la dégradation de la situation, afin d’encourager la population à se soulever contre lui. Mais la manœuvre échoue puisque la popularité du Hamas, loin de diminuer, a tendance à s’accroître.

Israël et ses alliés passent donc au « Plan B » : renverser militairement le Hamas en s’appuyant sur une fraction de la direction sortante de l’AP, prête à tout pour revenir aux affaires. Un plan est élaboré à Washington, par le Département d’Etat, la CIA, les services israéliens et la fraction pustchiste de l’AP, dirigé par le député Fatah Mohammad Dahlan, qui bénéficie du soutien implicite du Président Abbas. Il s’agit, en armant et en formant plusieurs centaines d’hommes de Dahlan en Egypte et en Jordanie, en les introduisant progressivement dans la Bande de Gaza et en armant les milices de Dahlan déjà implantées sur place, de renverser militairement le Hamas et de rendre le pouvoir aux « amis » des Etats-Unis et d’Israël. En juin 2007, le Hamas, qui a pressenti la menace, décide de prendre les devants et inflige en à peine 48 heures une défaite aux putschistes qui sont contraints de fuir la Bande de Gaza.

C’est à la lumière de cette tentative de putsch avortée et de ses conséquences immédiates que l’on peut comprendre la situation chaotique que connaissent aujourd’hui les territoires palestiniens.

3) Toujours pas d’Etat mais deux gouvernements

- Débarrassé des milices de Dahlan, le Hamas assure son emprise sur l’ensemble de la Bande de Gaza. Ce contrôle exclusif du territoire va s’accompagner de mesures répressives (arrestations, interdiction de journaux, fermeture de stations de radio…) à l’égard des autres forces politiques et d’un refus de partager le pouvoir, y compris avec les organisations déterminées à poursuivre la résistance. En Cisjordanie le Hamas renonce à se battre pour quelques zones autonomes en réalité sous contrôle israélien, se met en retrait et doit, qui plus est, faire face à la répression conjointe d’Israël et de l’AP. Au début de l’été 2008, les termes de la trêve signée avec Israël semblent indiquer que le Hamas a fait de ce qui pouvait apparaître comme une réponse excessive à la tentative de putsch une véritable orientation : la trêve, et c’est une première, ne concerne que la Bande de Gaza et elle a été négociée par les seuls représentants du Hamas. Décidées à faire respecter le cessez-le-feu, les forces de sécurité du Hamas ont arrêté plusieurs combattants du Jihad ou du FPLP qui, considérant qu’Israël ne tenait pas compte de la trêve, avaient repris les tirs de roquettes.

- Après le putsch avorté de Gaza, le Président Abbas (Abu Mazen) décrète l’état d’urgence et nomme un Cabinet dirigé par Salam Fayyad. Ancien Ministre des Finances, Fayyad a fait une carrière de haut fonctionnaire à la Banque Mondiale et au FMI et bénéficie de la confiance des Etats-Unis et de l’Union européenne. Il avait présenté une liste lors des législatives et obtenu moins de 2% des sièges. Mais l’essentiel n’est pas là : avec le gouvernement Fayyad, les aides économiques reprennent et, à la fin de l’année 2007, ce sont 7 milliards de dollars qui sont promis à l’AP lors d’une conférence à Paris.

Mais ce retour des aides n’est pas sans contrepartie. Les donateurs exigent qu’Abu Mazen et Fayyad participent à la mise en place ce que l’on peut appeler un Plan « silence contre nourriture » : le retour des aides internationales est conditionné au désarmement de la résistance en Cisjordanie et à l’adoption d’un certain nombre de mesures permettant l’adaptation définitive de l’économie palestinienne aux principes du capitalisme néo-libéral et la normalisation totale des relations économiques avec Israël.

Les forces de sécurité sont réformées, les cadres ayant un passé militant sont mis à l’écart ou à la retraite et remplacé par des « professionnels » du maintien de l’ordre, souvent formés par les Etats-Unis, l’Egypte ou la Jordanie, tout comme les milliers de nouvelles recrues chargées de rétablir l’ordre dans les Zones autonomes palestiniennes de Cisjordanie. Des centaines d’arrestations ont lieu, entre autres au cours d’opérations de « restauration de l’ordre » dans des villes comme Jénine ou Naplouse. Le chaos régnait dans ces villes et la population devait faire face à la loi des gangs et des mafias, mais l’AP en a profité pour traquer et arrêter les derniers combattants armés du Jihad, du Hamas ou même du Fatah. La totalité d’entre eux sont aujourd’hui désarmés et/ou en prison.

Sur le plan économique, c’est un véritable Plan d’Ajustement Structurel qui est mis en place : réduction de la dépense publique, privatisations, gel des salaires des fonctionnaires, coupes franches dans les budgets sociaux (pour la période 2008-2010, les budgets « Santé » et « Education » additionnés équivalent au budget « Sécurité »)… Fayyad multiplie en outre les projets économiques conjoints avec Israël (Zones industrielles, projets touristiques…) et accélère la normalisation des relations économiques avec l’occupant, la fin de l’occupation n’étant pas posée comme préalable à la mise en place de ces projets. Cette normalisation des relations est sans aucun doute le prélude à la normalisation des relations économiques d’Israël avec le reste des pays arabes.

⇒ La situation dans les territoires palestiniens est donc doublement contradictoire :

- Il existe tout d’abord une contradiction majeure entre les aspirations de la population, telles qu’elles se sont exprimées lors des élections de 2006 et telles que chacun peut les entendre dans la rue palestinienne, et la direction de l’AP, reconnue comme « seule légitime » par les pays occidentaux et par Israël. Tandis que la conquête sioniste se poursuit, avec le siège de Gaza, l’enfermement quasi-achevé des Palestiniens dans des cantons entourés de murs et l’annexion, de fait, de plus de 50% de la Cisjordanie à Israël, Abu Mazen et Fayyad plient doucement l’échine et obéissent quasiment sans protester à Israël et à ses alliés.
- Il existe également une contradiction entre le « mandat » du Hamas et son orientation effective. Tout indique qu’une fraction significative de la direction du Hamas, socialement identifiable comme membre de la petite bourgeoisie commerçante et intellectuelle, est disposée à trouver sa place au sein des projets états-Uniens pour le Moyen-Orient. Ils tentent en effet de faire preuve de leur bonne volonté, notamment avec la signature et le respect de la trêve, qui n’est pourtant pas respectée par Israël, et de démontrer leur capacité à faire ce que l’AP n’avait pas réussi à faire par le passé : neutraliser la résistance et contrôler les zones incontrôlables pour Israël, comme la Bande de Gaza. Le mouvement Hamas est en pleine évolution, des fissures sont de plus en plus visibles en son sein et si la direction prise est maintenue, nul doute qu’il devra faire face à la colère de la population et d’une partie de sa base. Pour la première fois des dirigeants du Hamas ont critiqué, cet été, la politique du mouvement à Gaza.

III) Dans ces conditions, quelle résistance palestinienne ?

1) Les effets de l’occupation israélienne

- L’isolement de la Bande de Gaza et la fragmentation de la Cisjordanie en plusieurs dizaines d’entités territoriales séparées les unes des autres par des points de contrôle israéliens réduisent considérablement toute activité économique, sociale et politique. Cela confronte tous ceux et toutes celles qui souhaitent, d’une façon ou d’une autre, poursuivre la résistance, à une difficulté majeure : non seulement les situations varient selon les zones autonomes, mais surtout il est de plus en plus difficile, dans ces conditions, de développer un projet politique « national ». Difficulté pour se déplacer, pour se réunir, pour mener des actions en commun sur l’ensemble du territoire… Autant de facteurs qui handicapent considérablement quiconque tente d’organiser une résistance unifiée sur l’ensemble des territoires palestiniens.

- La répression israélienne se poursuit et s’est même considérablement accentuée au cours de l’année 2008 : les incursions, bombardements, assassinats extra-judiciaires… ont causé plus de morts depuis le début de 2008 qu’au cours des 18 mois précédents. Il y a aujourd’hui en outre près de 12 000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, et malgré quelques médiatiques libérations ce nombre ne cesse de s’accroître. A titre de comparaison, rapporté au nombre d’habitants, c’est comme s’il y avait en France 200 000 prisonniers politiques…

- L’asphyxie économique conduit la quasi-totalité des habitants des territoires palestiniens à se préoccuper davantage de leur survie que de la lutte d’émancipation : le chômage endémique et la hausse des prix (nombre de produits de première nécessité ont vu leurs prix doubler en l’espace d’un an…) affectent l’ensemble de la société palestinienne et ont pour une conséquence une dichotomie de plus en plus importante entre problématiques du quotidien et lutte de libération nationale, ainsi qu’une montée des idéologies et des comportements individualistes.

- Enfin, cette situation entraîne des dégâts psychologiques majeurs. Prisonniers du quotidien, prisonniers dans leur « Zone autonome », les Palestiniens ont de plus en plus de difficultés à se projeter dans le temps et dans l’espace, ce qui a deux conséquences majeures : un repli sur la ville, le village, le camp, la famille… et l’impossibilité de penser des projets sur le moyen ou le long terme. Des conditions qui pénalisent grandement celles et ceux qui tentent de repenser un projet de libération collectif qui implique nécessairement une vision débarrassée des contingences du quotidien et de toute forme de repli local et/ou familial.

2) Des interrogations majeures, un débat désorganisé

La « Deuxième Intifada » est bien finie. Elle se solde par une défaite majeure, sur le plan militaire, politique et idéologique. Nombre de questions se posent de manière ouverte, qui reposent, de fait, la question nationale palestinienne à la lumière des événements de 1948 et de tout ce qui s'est passé depuis, dans la société et chez nombre de militants et de forces politiques. On pourrait résumer ces interrogations en 5 questions génériques même si le débat n’est pas organisé et clairement formulé, mais plutôt diffus dans l’ensemble des territoires palestiniens :

- Que signifie aujourd’hui la revendication de l’Etat palestinien indépendant aux côtés d’Israël, même à titre transitoire ? La Cisjordanie a été intégrée à Israël, économiquement, politiquement, démographiquement. Dans ces conditions quelle pertinence a la revendication de l’Etat indépendant qui, pour Israël, n’a jamais signifié autre chose que quelques cantons isolés, encerclés par des Murs, sans aucune viabilité ?

- Quelle articulation entre résistance populaire, impliquant l’ensemble de la société palestinienne, le mouvement syndical et associatif, les forces politiques… et résistance armée ?

- Comment réunifier l’ensemble du peuple palestinien ? Le peuple palestinien est en effet fortement divisé : Palestiniens résidant en Israël (1.2 million), en Cisjordanie (2.3 millions), à Gaza (1.4 millions), dans les autres pays arabes (4.8 millions, dont 3.1 millions en Jordanie), division à laquelle s’ajoute celle entre réfugiés (7 millions) et non-réfugiés (3 millions).

- Quel cadre politique pour le Mouvement de libération nationale ? La division du mouvement affaiblit considérablement la lutte et la constitution d’un cadre commun, au-delà de la vieille OLP, posant la question de la résistance et du combat pour l’émancipation, et pas celui de la gestion des Zones autonomes allouées par Israël est, même si ce n’est qu’à un stade relativement peu avancé, ouvertement posée.

- Quels liens développer avec le mouvement de solidarité internationale, afin que cette solidarité soit politique et non caritative, efficace et pas seulement symbolique ? Et comment, notamment, faire reprendre à l’ensemble du mouvement de solidarité le mot d’ordre le plus consensuel dans le mouvement associatif, syndical et politique palestinien, celui du boycott total (économique, politique, diplomatique, académique, culturel…) d’Israël, qui a fait ses preuves lors du combat contre le régime d’Apartheid en Afrique du Sud ?

3) Résister aujourd’hui en Palestine

Le projet sioniste porte en lui la négation et donc la destruction de la société et de l’identité palestiniennes. La défaite de la « Deuxième Intifada », la faillite de l’AP, le cours suivi par le Hamas… réduisent considérablement les marges de manœuvre de ceux qui veulent encore résister, envers et contre tout et tous. Autour, notamment, de militants ou d’anciens militants du FPLP ou du Fatah, nombre d’initiatives sont néanmoins prises, surtout dans les camps de réfugiés, dans lesquels se trouvent ceux qui n’ont rien à gagner à une trêve débouchant sur un accord partiel. Leur objectif est double :

Maintenir, coûte que coûte, les revendications essentielles du peuple palestinien, et notamment celles du droit au retour des réfugiés. Cela passe par l’organisation d’expositions, de rencontres entre les plus jeunes et les anciens, autrefois chassés par les milices sionistes, de manifestations de rue… qui visent à transmettre l’héritage et à continuer de rendre visible cette revendication.

Au-delà, il s’agit tout simplement de résister à l’entreprise sioniste de sociocide, en redonnant son sens à l’action collective, en luttant contre les replis individualistes, en maintenant et en reconstruisant l’esprit de résistance dans une période de reflux : associations de femmes, coopératives agricoles, syndicats indépendants de l’AP, comités de familles de prisonniers, comités de village, centres culturels dans les camps de réfugiés… Il s’agit, souvent au-delà des clivages politiques, de pallier la déroute de l’AP et des partis politiques, de sauver ce qui reste à sauver de la société palestinienne et de reconstruire ainsi, progressivement, l’esprit de résistance, mais aussi de préparer les générations futures à la lutte.

Chacun sait en effet que, dans une société où plus de 50% de la population a moins de 15 ans, la réalité aura rapidement raison des promesses de lendemains qui chantent et que ce sont pas les flics de l’AP ou les forces de sécurité du Hamas qui empêcheront une nouvelle génération de se soulever contre ses oppresseurs, israéliens mais aussi, le cas échéant, palestiniens.

Quand cela se produira-t-il ? Nul ne peut le dire précisément. Mais il est certain que la population n’attendra pas la refonte du mouvement national, de son programme et de sa stratégie ou un accord entre les forces palestiniennes pour se révolter à nouveau. C’est en revanche de ces derniers facteurs, ainsi que du succès des initiatives décrites plus haut, que dépendront, en grande partie, le visage et l’issue de ce soulèvement.



par Julien Salingue publié dans : Articles d'analyse

01 octobre 2008

Cheikh Raëd Salah


رائد صلاح: الحل لإزالة الخطر عن القدس هو زوال الاحتلال

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التاريخ : 29/9/2008 الوقت : 11:38 قــاوم- القدس المحتلة:

أكد رئيس الحركة الإسلامية في داخل ألأراضي المحتلة عام 1948 الشيخ رائد صلاح، أن الحل الجذري لإزالة كل المخاطر التي تتهدد وتحدق بمدينة القدس والمقدسات الإسلامية هو زوال الاحتلال الصهيوني.



واعتبر شيخ الأقصى رائد صلاح في تصريحات صحفية ، أن استمرار الاحتلال يعني زيادة المخاطر على المدينة ومساجدها، خاصة وأن المسجد الأقصى يعيش خطراً حقيقياً أكثر من أي وقت مضى نتيجة استمرار الحفريات الصهيونية والهدم والتهويد.



واتهم سلطات الاحتلال بإتباع أساليب 'ماكرة' لإخلاء المدينة المقدسة من الفلسطينيين وجعلها مدينة 'يهودية خالصة'، لافتاً إلى سياسات هدم بيوت الفلسطينيين فيها، ومنعهم من بناء أخرى جديدة، ومصادرة أراضيهم، وطردهم، وترحيلهم، ليمارس سياسة التطهير العرقي حتى يصل إلى مرحلة بقاء القدس بلا وجود إسلامي عربي.



وأوضح الشيخ صلاح أن مفهوم 'القدس الكبرى' هي فكرة أقرتها سلطات الاحتلال وتفرضها على الواقع بلغة القوة. مبيناً أنها تعني توسيع مساحة القدس حتى تمتد من بيت لحم حتى رام الله شمالاً، وحتى أريحا شرقاً، لتصادر كل الأراضي الواقعة في هذه المساحة عن طريق الاستمرار ببناء المغتصبات الكبيرة كـ'أبو غنيم'، و'معاليه أدوميم'.



وقال: 'إن الاحتلال الصهيوني أقام شبكة أنفاق متشعبة في أكثر من اتجاه تحت المسجد الأقصى المبارك حتى وصلت إلى أركانه الأساسية'، داعماً المعلومات التي وردت في أحد تقارير منظمة 'اليونسكو' الدولية عن استخدام الحوامض الكيماوية في حفر تلك الأنفاق وزيادة عمقها.



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(traduction de Tawfik)

Raëd Salah: la solution pour empêcher le danger qui guette "Al Quods" est de mettre fin à l'occupation sioniste.



Date: 29/9/2008 heure: 11:38 résiste (kawem) Al Quods Occupé



Le Président du Mouvement Islamique à l'intérieur des terres occupées en 1948, le Cheikh Raed Salah, a souligné que la solution efficace pour mettre fin à tous les dangers qui menacent la ville d'Al Quods et ses lieus saints islamiques est la fin de l'occupation sioniste.



Le Cheikh Raed Salah a considéré lors d'un interview pour un média, que l'occupation si elle continue, cela signifie que les dangers qui guettent la Ville et ses mosquées vont augmenter; surtout que la Mosquée Al Aksa vit plus que jamais un réel danger avec la persistance des fouilles souterraines sionistes et la démolition pour rendre le lieu à caractère juif.



Il a culpabilisé les forces de l'occupation de suivre des manières "hypocrites" pour vider la Ville sainte de ses habitants palestiniens et pour la rendre une ville "uniquement juive", en faisant allusion aux politiques sionistes de détruire les maisons des palestiniens dans cette ville, et leur interdire de bâtir de nouvelles maisons, de spolier leurs terres, de les chasser, pour accomplir une politique d'épuration ethnique et aboutir à une Quods sans aucune présence musulmane et arabe.



Le Cheikh Salah a précisé que le concept du "grand Jérusalem" est une idée créé par les forces de l'occupation et réalisée sur terrain par force. Ce concept, selon lui, signifie l'augmentation de la superficie d'Al Quods pour atteindre Bethlehem et Ramallah au nord, et Jéricho à l'est, et pour spolier toutes les terres qui se trouvent dans cet espace à travers la construction de grandes colonies comme "abou ghnim" et " maale adoumim ".



Il a ajouté que: "les sionistes ont construit un réseau complexe de passages souterrains dans de différents sens sous la Mosquée Sainte d'Al Aksa, atteignant ses principaux piliers. C'est la même chose dite dans une étude de l'organisation internationale de l'"Unesco" déclarant que les sionistes emploient des acides chimiques pour ouvrir ces passages souterrains et les approfondir.