30 septembre 2012

Nations Unies : discours du président Mahmoud Ahmadinejad

dimanche 30 septembre 2012 - 07h:32
République Islamique d’Iran




M. le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je remercie Dieu Tout Puissant d’avoir une fois encore la chance de participer à cette réunion.

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Le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad


Nous sommes rassemblés pour réfléchir et travailler ensemble à la construction d’une vie meilleure pour la communauté humaine dans son entier et pour nos nations.
Venant d’Iran, la terre de la splendeur et de la beauté, la terre de la connaissance, de la culture, de la sagesse et de la moralité, le berceau de la philosophie et du mysticisme, la terre de la compassion et de la lumière, la terre des scientifiques, des universitaires, des philosophes, des maîtres de la littérature et des écrivains, la terre d’Avicenne, de Ferdowsi, de Hafiz, de Maulana, d’Attar, de Khayyâm et de Shahriar, je représente une grande et fière nation qui fait partie des fondatrices de la civilisation humaine et qui est l’héritière de valeurs universelles respectées. Je représente une nation consciente qui est dédiée à la cause de la liberté, de la paix et de la compassion, une nation qui a connu l’horreur et l’une des époques cruelles d’agressions et de guerres imposées, et qui apprécie profondément les bienfaits de la paix et de la stabilité.
Je me trouve ici pour la huitième fois, dans la huitième année de mon service auprès de mon noble peuple, dans cette auguste assemblée de sœurs et de frères du monde entier, pour montrer au monde que ma noble nation, à l’instar de son brillant passé, a une vision globale et accueille favorablement tout effort destiné à apporter et à promouvoir la paix, la stabilité et la tranquillité, qui ne peuvent être obtenues que grâce à l’harmonie, la coopération et la gestion collective du monde.
Je suis ici pour exprimer le message divin et humanitaire que vous adressent, à vous et au monde entier, les femmes et les hommes érudits de mon pays, un message que le grand orateur et poète iranien a présenté à l’humanité dans sa poésie éternelle en deux vers :
Human beings are members of a whole,
In creation of one essence and soul,
If one member is afflicted with pain
Other members uneasy will remain.
(Les êtres humains sont membres d’un tout,
Dans la création d’une seule essence et d’un seul esprit,
Si un membre est accablé de douleur
Les autres membres ne resteront pas tranquilles)
Au cours des sept dernières années j’ai parlé des défis actuels, des solutions et des perspectives pour un monde futur. Aujourd’hui, je veux soulever ces questions et en discuter sous un angle différent.
Des milliers d’années se sont écoulées depuis que les enfants d’Adam (que la paix soit avec Lui) ont commencé à s’implanter dans diverses parties de la Terre.
Des peuples différents dans leurs couleurs, leurs goûts, leurs langues, leurs coutumes et leurs traditions, ont recherché continuellement à réaliser leur aspiration à construire une société noble pour une vie plus belle jouissant d’une paix durable, de la sécurité et du bonheur.
Malgré tous les efforts accomplis par les gens vertueux et ceux qui recherchent la justice, et les souffrances et les malheurs endurés par un grand nombre de peuples dans cette quête pour parvenir au bonheur et à la victoire, l’histoire de l’humanité, à l’exception de rares cas, est marquée par les rêves inassouvis et les échecs.
Imaginez un instant :
-  S’il n’y avait pas eu d’égoïsme, de méfiance, de comportements malveillants, de dictatures, et que personne ne violait les droits des autres ;
-  Si les valeurs humanitaires, au lieu de la richesse et du consumérisme, avaient été considérées comme le critère pour la dignité sociale ;
-  Si l’humanité n’avait pas connu l’obscurantisme des périodes médiévales et que les centres de pouvoir n’avaient pas entravé l’épanouissement de la connaissance et des pensées constructives ;
-  Si les guerres des Croisades et les périodes d’esclavage et de colonialisme qui ont suivi ne s’étaient pas produites, et si les héritiers de ces périodes sombres avaient suivi un cap sur la base des principes humanitaires ;
-  Si la Première et la Seconde Guerres mondiales en Europe, les guerres en Corée, au Vietnam, en Afrique, en Amérique Latine, dans les Balkans, ne s’étaient pas produites, et si à la place de l’occupation de la Palestine et de l’imposition d’un gouvernement artificiel, du déplacement et du génocide de millions de personnes à travers le monde, la vérité derrière ces guerres avait été révélée en se fondant sur la justice ;
-  Si Saddam Hussein n’avait pas envahi l’Iran et que les grandes puissances avaient soutenu les droits du peuple iranien au lieu d’être du côté de Saddam ;
-  Si l’incident tragique du 11 septembre 2011 et les actions militaires entreprises contre l’Afghanistan et l’Irak qui ont fait des millions de morts et de sans abri n’avaient pas eu lieu, et si, au lieu de tuer et de jeter le coupable dans la mer sans procès et sans informer le monde et le peuple d’Amérique, une équipe d’enquête indépendante avait été formée pour faire connaître au public la vérité qui se cache derrière cet incident, et préparée à traduire en justice ses auteurs ;
-  Si l’extrémisme et le terrorisme n’avaient pas été utilisés pour atteindre des objectifs politiques ;
-  Si les armes avaient été transformées en stylos et que les dépenses [à des fins] militaires avaient été utilisées pour promouvoir le bien-être et la concorde entre les nations ;
-  Si l’on n’avait pas fait de battage pour les conflits ethniques, religieux ou raciaux, et si les différences n’avaient pas été utilisées dans le but de faire avancer des agendas politiques ;
-  Si le droit de critiquer les politiques et les actions hégémoniques du sionisme mondial avait été reconnu aux médias du monde entier afin qu’ils rendent compte librement et qu’ils fassent la lumière sur les réalités, au lieu d’adopter des postures malhonnêtes consistant à soutenir la liberté en voulant à tout prix insulter les saintetés et les croyances les plus sacrées des êtres humains et des messagers divins, lesquels, comme les être humains les plus purs et les plus compatissants sont le cadeau du Tout Puissant à l’humanité ;
-  Si le Conseil de Sécurité ne s’était pas trouvé sous la domination d’un nombre limité de gouvernements, empêchant ainsi les Nations Unies de prendre leurs responsabilités sur une base juste et équitable ;
-  Si les institutions économiques internationales n’avaient pas subi de pressions et qu’on leur ait permis d’accomplir leur devoir et leur fonction en se servant de leur expertise en se fondant sur l’équité et la justice ;
-  Si les capitalistes mondiaux n’avaient pas affaibli ou persécuté les économies des nations afin de maquiller leurs propres erreurs ;
-  Si l’intégrité et l’honnêteté avaient prévalu dans les relations internationales, et que toutes les nations et les gouvernements étaient traités de façon égale et juste dans les efforts mondiaux afin de construire et étendre le bonheur pour l’ensemble de l’humanité ;
-  Et, si des dizaines d’autres situations défavorables ne s’étaient pas produites dans la vie de l’homme ;
-  Imaginez à quel point notre vie serait belle et plaisante et combien l’histoire de l’humanité aurait été délicieuse !
Jetons un coup d’œil sur la situation du monde aujourd’hui !
a) La situation économique :
-  La pauvreté augmente et le fossé se creuse entre les riches et les pauvres.
-  La dette étrangère totale de 18 pays industriels a dépassé les 60 trillions de dollars, tandis que le remboursement de la moitié de ce montant serait suffisant pour éradiquer la pauvreté dans le monde.
-  Les économies qui dépendent du consumérisme et de l’exploitation des personnes ne servent que les intérêts d’un nombre limité de pays.
-  La création d’actifs de papier sans valeur en utilisant l’influence et le contrôle des centres économiques du monde constitue le plus grand abus de l’Histoire, et est considérée comme ce qui a le plus contribué à la crise économique globale.
-  Il a été rapporté que seuls 32 trillions de dollars d’actifs de papier ont été imprimés par un seul gouvernement.
-  La planification du développement, fondée sur l’économie capitaliste qui entre dans un cercle vicieux, déclenche des compétitions malsaines et dévastatrices et est une pratique défaillante.
b) La situation culturelle :
-  Du point de vue des politiciens qui contrôlent les centres de pouvoir mondiaux, des concepts tels que les principes moraux, la pureté, l’honnêteté, l’intégrité, la compassion et le sacrifice de soi-même sont rejetés comme étant révolus et dépassés, et sont une entrave à la réalisation de leurs buts. Ils parlent ouvertement de leur incrédulité quant à l’intérêt de l’éthique dans les affaires politiques et sociales.
-  Les cultures indigènes pures, produites durant des siècles, les vieux efforts des nations, le dénominateur commun reflétant le sentiment profond de l’homme et l’amour de la beauté, ainsi que la force qui engendre la diversité, la richesse culturelle et le dynamisme social, subissent des attaques constantes et sont susceptibles d’extinction.
-  Un style de vie spécifique dénué d’identité individuelle ou sociale est imposé aux nations par la destruction organisée et systématique et l’humiliation des identités.
-  La famille, en tant qu’institution la plus noble et centre d’où émane l’amour et l’humanité, a été gravement affaiblie et son rôle constructif est sur le déclin.
-  Le rôle et la personnalité sublimes de la femme, en tant qu’être divin, manifestation de l’image et de la beauté célestes, et principal pilier de toute société, ont été abîmés et maltraités par les riches et les puissants.
-  L’âme humaine est réduite à néant et l’essence de l’humanité est humiliée et étouffée.
c) La situation politique et de la sécurité :
-  L’unilatéralisme, l’application d’un deux poids deux mesures, l’imposition de guerres, l’instabilité et les occupations pour assurer les intérêts économiques et l’extension de la domination sur les centres sensibles du monde, se sont avérés être l’ordre du jour.
-  La course aux armements et l’intimidation par les armes nucléaires et les armes de destruction massive par les puissances hégémoniques prévalent aujourd’hui : Les essais de nouvelles générations d’armements ultramodernes et la promesse de les utiliser en temps voulu constituent désormais le nouveau langage de menace contre les nations pour les obliger à accepter une nouvelle ère d’hégémonie.
-  La menace continue par les sionistes non-civilisés[1] de recourir à une action militaire contre notre grande nation est un exemple clair de cette cruelle réalité.
-  Un état de méfiance a projeté son ombre sur les relations internationales, tandis qu’il n’existe aucune autorité de confiance ou juste pour aider à résoudre les conflits mondiaux.
-  Personne ne se sent en sécurité, même pas ceux qui ont accumulé des milliers de bombes atomiques et autres armes dans leurs arsenaux.
d) La situation de l’environnement :
-  L’environnement, en tant que bien et héritage commun à toute l’humanité et garant constant de la survie de l’homme, a été gravement abîmé et dévasté en résultat de l’utilisation abusive et excessive des ressources, en particulier par les capitalistes dans le monde entier, une situation qui a provoqué une sécheresse, des inondations et des pollutions de grande envergure, qui infligent des dégâts irréparables et qui mettent sérieusement en danger la vie sur Terre.
Chers collègues,
Malgré des avancées dans la connaissance scientifique et la technologie, les aspirations des enfants d’Adam n’ont pas encore été réalisées.
Quelqu’un pense-t-il que la continuation de ordre actuel est capable d’apporter le bonheur à la société humaine ?
Aujourd’hui, tout le monde est mécontent et déçu de l’ordre international actuel.
Les êtres humains ne méritent pas de subir les souffrances continuelles de la situation actuelle. Le Dieu de sagesse et de compassion qui aime tous les êtres humains n’a pas décrété une telle destinée pour l’espèce humaine. Il a ordonné à l’homme, en tant que Créature Suprême, de rendre la vie la plus belle vie possible sur Terre, accompagnée de la justice, de l’amour et de la dignité.
Par conséquent, nous devons réfléchir à une solution.
Qui est responsable de toutes ces souffrances et de tous ces échecs ?
Certaines personnes essayent de justifier que tout est normal et que c’est le reflet de la volonté divine, accusant des nations d’être responsables de tous les vices et de tous les maux qui sont répandus. Leur opinion est :
-  Que ce sont les nations qui succombent à la discrimination et à la tyrannie ;
-  Que ce sont les nations qui cèdent à la dictature et à l’avidité ;
-  Que ce sont les nations qui acceptent l’hégémonie de puissances arrogantes et expansionnistes ;
-  Que ce sont les nations qui sont influencées par les tactiques de propagande des puissances, et la plupart des vices de notre monde sont le résultat de leurs attitudes passives, avec une inclination à vivre sous la suprématie des puissances mondiales.
Voici les arguments soulevés par ceux qui tendent à accuser des nations d’être responsables des conditions défavorables qui prévalent dans le monde, avec l’intention de justifier les attitudes et les comportements destructeurs de la minorité au pouvoir.
Ces affirmations, prétendument authentiques, ne peuvent en aucun cas justifier la continuation de l’ordre international actuel oppressif. En effet, la pauvreté est imposée aux nations et les ambitions et les buts des puissances sont poursuivis, soit par la tromperie, soit par le recours à la force.
Pour justifier leurs actions inhumaines, ils propagent la théorie fondée sur « la survie des plus aptes ».
Pourtant, en principe, la plupart des gouvernements et des nations des peuples à la recherche de la justice sont humbles et soumis en face du Droit, et cherchent à promouvoir la dignité, la prospérité et les interactions constructives.
Une foule de populations ne veulent jamais étendre leurs territoires et ne cherchent pas non plus à obtenir une richesse fabuleuse. Elles ne connaissent, en principe, aucune querelle entre elles et n’ont jamais joué le moindre rôle dans la création de quelque évènement que ce soit au cours de l’histoire.
Je ne crois pas que les Musulmans, les Chrétiens, les Juifs, les Hindous, les Bouddhistes et autres ont des problèmes entre eux ou sont hostiles les uns envers les autres. Ils s’entendent facilement et vivent ensemble dans une atmosphère de paix et de concorde. Ils sont tous attachés à la cause de la justice, de la pureté et de l’amour.
La tendance générale des nations a toujours été de réaliser des aspirations positives communes reflétant les beautés exaltées et la noblesse de Dieu et de l’homme.
La situation actuelle épouvantable du monde et les incidents cruels de l’histoire sont dus principalement à la mauvaise gestion du monde et aux centres de pouvoir autoproclamés qui se sont confiés au Diable.
Cet ordre est enraciné dans les pensées anti-humaines de l’esclavage, et les colonialismes, anciens et nouveaux, sont responsables de la pauvreté, de la corruption, de l’ignorance, de l’oppression et de la discrimination dans tous les recoins de la planète.
L’ordre mondial actuel a certaines caractéristiques, dont celles-ci :
1- Il est fondé sur le matérialisme et c’est pourquoi il n’est en aucun cas lié aux valeurs morales.
2- Il a été conçu selon l’égoïsme, la tromperie, la haine et l’animosité.
3- Il croit en la classification des êtres humains, à l’humiliation des autres nations, au foulage aux pieds des droits des autres et à leur domination.
4- Il cherche à étendre sa domination en propageant la discorde et les conflits entre les groupes ethniques et les nations.
5- Son objectif est de monopoliser le pouvoir, la richesse, la science et la technologie.
6- Les politiques des principaux centres de pouvoir du monde sont fondées sur les principes de la domination et de la conquête des autres. Ces centres ne cherchent que la suprématie et ne sont pas favorables à la paix et absolument pas au service de leurs nations.
Pouvons-nous croire que ceux qui dépensent des centaines de millions de dollars dans les campagnes électorales ont à c&oeur les intérêts des habitants de la planète ?
Malgré ce que prétendent les grands partis politiques dans les pays capitalistes, l’argent qui alimente les campagnes électorales n’est généralement qu’un investissement.
Dans ces pays, les gens doivent voter pour des partis qui ne représentent qu’un petit nombre de personnes.
La volonté et les points de vue des masses ont très peu d’impact et d’influence sur les grandes décisions, en particulier celles prises à propos des politiques intérieures et étrangères majeures. Leurs voix ne sont pas entendues, même s’ils constituent 99% de leurs sociétés.
Les valeurs humaines et éthiques sont sacrifiées afin de gagner les suffrages et la bonne volonté à écouter les demandes du peuple est devenue seulement un outil au moment des élections.
L’ordre mondial actuel est discriminatoire et fondé sur l’injustice.
Mes Chers amis et éminents collègues,
Que devrait-on faire et comment sortir de la situation actuelle ?
Il n’y a aucun doute que le monde a besoin d’un ordre nouveau et d’une toute nouvelle manière de penser :
1- Un ordre dans lequel l’homme est reconnu comme étant la Créature Suprême de Dieu, bénéficiant des qualités matérielles et spirituelles et possédant une nature pure et divine emplie du désir de rechercher la justice et la vérité.
2- Un ordre qui a pour objectif de raviver la dignité humaine et qui croit dans le bonheur et la perfection universels.
3- Un ordre qui recherche la paix, la sécurité et le bien-être durables pour tous les gens de tous les milieux dans le monde entier.
4- Un ordre qui est fondé sur la confiance et la gentillesse et rapproche les pensées, les cours et les mains des uns et des autres. Les dirigeants doivent aimer les gens.
5- Un ordre juste dans lequel chacun est égal devant une loi qui ne pratiquerait pas le deux poids deux mesures.
6- Les dirigeants du monde doivent se considérer comme les serviteurs de leur peuple, pas leurs supérieurs.
7- L’autorité est un don sacré du peuple à leurs dirigeants, et non pas une opportunité pour amasser pouvoir et argent.
M. le Président, Mesdames et Messieurs,
Est-il possible d’avoir un tel ordre sans la contribution de tous à la manière dont le monde est géré ?
Il est tout à fait évident que lorsque les gens et le gouvernement commencent à penser et à s’engager ensemble pour les principes susmentionnés et deviennent sensibles aux questions internationales importantes et participent aux prises de décision, leurs souhaits trouvent une chance de se matérialiser.
En augmentant la conscience collective, la recherche d’une gestion globale collective deviendra plus vive avec des chances accrues de la mettre en œuvre.
Par conséquent, nous devons ensemble :
1- Placer notre confiance en Dieu Tout Puissant et nous dresser de toute notre force contre la minorité accapareuse afin de l’isoler et qu’elle ne puisse plus décider du destin des autres nations.
2- Croire en la générosité de bienfait et de clémence de Dieu et la rechercher dans l’intégration et l’unité des sociétés humaines. Les gouvernements émergeant de ce libre arbitre des nations doivent croire en leurs capacités incessantes et savoir qu’ils peuvent parvenir à la victoire s’ils combattent avec vigueur l’ordre injuste et défendent les droits humains.
3- Paver la voie à une gestion globale collective en insistant sur la justice dans tous ses aspects, renforcer l’unité, l’amitié et étendre les interactions économiques, sociales, culturelles et politiques dans des organisations indépendantes et spécialisées.
4- Se préoccuper des intérêts de toutes les personnes dans le monde et unir nos mains pour réformer les structures actuelles de l’ONU avec nos efforts conjoints et par la coordination. Il est nécessaire de noter que l’ONU appartient aux nations. Par conséquent, l’existence de la discrimination parmi ses membres est une grande insulte à tous. L’existence de la discrimination et le monopole à l’ONU est absolument inacceptable.
5- Entreprendre plus d’initiatives coordonnées afin de générer, propager et établir fermement le langage nécessaire pour concevoir les structures requises de cette gestion globale collective, remplie de justice, d’amour et de liberté. La participation à une gestion globale est la base pour une paix durable. Le Mouvement des Non-Alignés [MNA], en tant que deuxième plus grand groupe transnational après l’ONU, a tenu son 16ème sommet à Téhéran avec la devise de la « Gestion Globale Collective », instruit de l’importance de cette question et des défauts de l’actuelle mauvaise gestion dans l’émergence des crises et des problèmes affligeant le monde d’aujourd’hui. Durant ce sommet, les Chefs d’Etats participants et les représentants de plus de 120 pays ont souligné la nécessité d’une participation plus sérieuse et plus efficace de toutes les nations dans cette gestion globale.
Heureusement, nous sommes maintenant à un tournant historique. D’un côté, le marxisme n’est plus là et il a été pratiquement éliminé des systèmes de gestion, et de l’autre, le capitalisme est enlisé dans un bourbier qu’il a lui-même créé. Il est effectivement arrivé à une impasse et ne semble pas être capable de trouver la moindre solution notable aux divers problèmes économiques, politiques, de sécurité et culturels du monde. Le MNA est fier d’insister une fois de plus sur la légitimité de sa décision historique de rejeter les pôles de pouvoir et l’hégémonie débridée qui dirige le monde. Au nom des membres du MNA, j’aimerais inviter tous les pays du monde à jouer un rôle plus actif afin de rendre possible que tout le monde contribue aux processus de prise de décisions globales. Le besoin de supprimer les barrières structurelles et d’encourager le processus de la participation universelle dans la gestion globale n’a jamais été plus grand.
L’ONU manque d’efficacité pour amener les changements nécessaires. Si son inefficacité persiste, les nations perdront espoir dans les structures globales pour défendre leurs droits. Si l’ONU n’est pas restructurée, les interactions internationales et l’esprit de coopération collective globale seront altérés et la réputation de l’ONU sera ternie.
L’ONU, qui a été créée dans le but d’étendre la justice et de rétablir les droits universels, a en pratique été engloutie par la discrimination qui prépare le terrain à la domination par quelques pays puissants.
Par conséquent, l’inefficacité de l’ONU s’est accrue. En outre, l’existence du droit de veto et la monopolisation du pouvoir au Conseil de Sécurité ont rendu quasiment impossible de défendre les droits des nations.
La question de la restructuration de l’ONU est absolument vitale et est une nécessité qui a été soulignée encore et toujours par les représentants des nations, un objectif qui n’a pas encore été réalisé.
J’aimerais exhorter les honorables membres des Nations Unies et Son Excellence le Secrétaire Général et ses collègues à placer cette question en haut de leur agenda et à concevoir un mécanisme approprié pour faire en sorte que cela ait lieu.
Le MNA se tient prêt à aider l’ONU dans cet effort essentiel.
M. le Président, Mes Amis et Chers Collègues,
Créer la paix et la sécurité durables avec une vie décente pour tous, bien que ce soit une grande mission historique, peut être accompli. Dieu Tout Puissant ne nous a pas laissés seuls dans cette mission et a dit que cela arrivera sûrement. Si ce n’est pas le cas, alors ce sera contraire à sa sagesse.
Dieu Tout Puissant nous a promis un homme fait de bonté, un homme qui aime les gens et aime la justice absolue, un homme qui est un parfait être humain et qui s’appelle Imam Al-Mahdi, un homme qui viendra en compagnie de Jésus Christ (Que la paix soit avec lui) et des Justes. En utilisant le potentiel intrinsèque de tous les hommes et toutes les femmes de valeur de toutes les nations et je répète, le potentiel intrinsèque de « tous les hommes et toutes les femmes de valeur de toutes les nations », il conduira l’humanité à accomplir ses glorieux et éternels idéaux.
L’arrivée du Sauveur Ultime marquera un nouveau commencement, une renaissance et une résurrection. Ce sera le début de la paix, de la sécurité durable et de la vraie vie.
Son arrivée sera la fin de l’oppression, de l’immoralité, de la pauvreté, de la discrimination et le commencement de la justice, de l’amour et de l’empathie.
Il arrivera et il s’attaquera à l’ignorance, la superstition, les préjugés en ouvrant les portes de la science et de la connaissance. Il établira un monde débordant de prudence et il préparera le terrain à la participation collective, active et constructive de tous dans une gestion globale.
Il viendra pour accorder la bonté, l’espoir, la liberté et la dignité à toute l’humanité comme une jeune fille.
Il viendra afin que l’humanité goûte le plaisir d’être humaine et d’être en compagnie des autres humains.
Il viendra afin que les mains se joignent, que les cours soient emplis d’amour et les pensées seront purifiées pour être au service de la sécurité, du bien-être et du bonheur pour tous.
Il viendra pour faire retourner tous les enfants d’Adam, quelle que soit la couleur de leur peau, à leur origine innée après une longue histoire de séparation et de division en les liant au bonheur éternel.
L’arrivée du Sauveur Ultime, de Jésus Christ et des Justes apportera un futur brillant et éternel à l’humanité, non par la force ou en livrant des guerres, mais par l’éveil de la pensée et le développement de la bonté en chacun. Leur arrivée insufflera une nouvelle vie dans le corps froid et glacé du monde. Il bénira l’humanité d’un printemps qui mettra fin à notre hiver d’ignorance, de pauvreté et de guerre, avec la bonne nouvelle d’une saison de floraison.
Maintenant nous pouvons sentir le doux parfum et la brise mélancolique de ce printemps, un printemps qui a juste commencé et qui n’appartient pas à une race, une ethnie, une nation ou une région spécifique, un printemps qui atteindra bientôt tous les territoires d’Asie, d’Europe, d’Afrique et des Etats-Unis.
Il sera le printemps de tous ceux qui recherchent la justice, les amoureux de la liberté et les fidèles des prophètes célestes. Il sera le printemps de l’humanité et la verdure de tous les âges.
Joignons nos mains et ouvrons la voie à son arrivée à long terme avec empathie et coopération, dans l’harmonie et l’unité. Marchons dans ses pas vers le salut pour que les âmes assoiffées d’humanité goûtent à la joie et à la grâce immortelles.
Vive ce printemps, vive ce printemps et vive ce printemps !
Merci

25 septembre 2012 - Nations Unies - Vous pouvez consulter ce document à :
http://gadebate.un.org/sites/defaul...
Traduction : JFG-Questions-Critiques

Sabra et Chatila. Révélations

Liban: ITW Exclu à Beyrouth d’un leader de la branche militaire Hezbollah.

Publié le 03/09/2012 à 06h35 | , , ,  | Écrire un commentaire.

Exclusif: Entretien-choc avec un chef logisticien de la branche militaire du Hezbollah

Il aura fallu plusieurs jours de négociations pour avoir un accès direct à cet homme du Hezbollah. Il n’est ni ministre, ni député, ni politique, Il est homme-clé de la machine militaire du mouvement. Un des chefs de la logistique. Un secteur crucial. Sa mission: Veiller à ce que rien ne manque aux hommes de terrain. De l’arsenal du Hezbollah, des capacités opérationnelles du mouvement, il sait tout. De la situation de son pays, celle de la Syrie, de la perspective d’une guerre entre Israël et l’Iran, il va parler sans détour, dans un lieu secret, quelque part dans la banlieue Sud de Beyrouth. Pour des raisons de sécurité, aucun nom, aucune indice ne permettant de l’identifier, de le localiser ne seront donnés. C’étaient les seules conditions -non négociables- posées par notre interlocuteur, pour que cet entretien puisse avoir lieu. 

L’homme qui parle à cœur ouvert, mais visage caché. Photo FH

C’est dans une « safe-house », une maison sûre, qu’après deux jours de négociations ardues, je me retrouve enfin face à celui que je voulais interroger. Un homme proche de ceux du terrain. Un homme sachant de quoi il parle. Un homme n’ayant aucune habitude face aux médias. Le lieu où nous nous retrouvons est sécurisé de la manière la plus simple… C’est une maison comme tant d’autres, que rien ne distingue, perdue au cœur du labyrinthe de la banlieue-sud de Beyrouth, là ou personne ne rentre sans autorisation du Hezbollah. L’armée et la police libanaises elles, n’y sont jamais présentes… L’homme que je rencontre, et que je ne pourrai décrire, parle à visage découvert, mais se refuse à le montrer à l’image… Il est tranquillement assis dans un vieux canapé défoncé. Aucune restriction ne m’a été imposée dans mes questions. Seule demande et « aimable » recommandation: reproduire fidèlement les propos de mon interlocuteur… Rien qui ne puisse là me déranger, puisque tel est mon cap, où que j’aille et quelles que soient les personnes, de quelque bord qu’elles soient,  que je rencontre. Ce sont donc ses « vérités » que le chef logisticien du Hezbollah expose sans détours. ses vérités et ses convictions sur la situation en Syrie, la menace d’une guerre Israël/Iran, sur la position du Hezbollah, sa force actuelle, sa détermination à faire face à l’ennemi de toujours: Israël, et pour finir sur ce que le Hezbollah pense de « l’action diplomatique française ».

Le Hezbollah et l’avenir du régime syrien

L’homme que nous appellerons « Hassan » se montre très confiant quant à l’actuel contrôle du régime de Bachar el-Aassad sur le pays.
« Le régime tient toujours affirme t-il, et solidement à l’heure qu’il est. Pas plus de 2% de sa puissance réelle n’a été affectée ».  Y croit-il vraiment ? ou est-ce un propos de propagande ?
« La propagande est dans les médias du Golfe et ceux de l’Ouest, des Américains et d’Israël,  anti-Bachar »rétorque t-il.  Nous, nous avons le contact, nous avons les informations, nous nous savons.  En l’état, c’est comme çà, et en l’état la guerre peut durer des années. Et l’équilibre des forces changer. Mais nous sommes persuadés au fond que la principale cible de l’opération orchestrée contre la Syrie, vise en fait le Hezbollah, sa puissance et sa capacité déjà démontrée de tenir Israël en échec. Attaquer le Hezbollah directement de front est impossible pour ses ennemis. Alors on vise la Syrie, pour tenter de nous affaiblir. En 10 minutes  Bachar el-Hassad pourrait devenir un « héros » pour le Pentagone, la Maison-blanche, et l’Amérique. Il lui suffirait de dire deux choses: Plus d’armes, plus de soutien au Hezbollah, et ouverture des négociations ensuite sur le Golan (occupé par Israël) . Hassan peut s’en aller loin dans l’art de la provocation sans rire: Bachar serait prix Nobel s’il disait cela!!! Quand on lui demande qui seraient ceux qui orchestreraient la guerre en Syrie, la réponse fuse: « Israël, les USA, et des pays du Golfe comme la Qatar, l’Arabie Saoudite, et d’autres pays arabes qui n’ont d’autres choix que de suivre « l’agenda américain ».  Nous au Hezbollah, on est préoccupé, parce que cette stratégie tente de nous pousser à la guerre confessionnelle entre nous au Liban. Nous ne sommes pour rien dans les derniers événements qui ont secoué le pays et déclenché des violences. Notre intérêt est à l’apaisement. »

Des problèmes logistiques au Hezbollah?

A plusieurs reprises il a été fait état publiquement de problèmes logistiques pour le Hezbollah, ne pouvant plus recevoir d’armes de Syrie, ni y récupérer ses stocks… Là encore, il réfute:
« Les armes, les missiles, dont nous avons besoin arrivent toujours, nous avons nos canaux. Aucune difficulté de ce coté là. Aucune rupture. Et je sais de quoi je parle. C’est mon domaine. Vous seriez surpris de voir nos réserves,  la diversité et la puissance de notre arsenal.  Ca c’est que nous disons, et nous savons mieux que les médias.  Vous vous souvenez de 2006, de notre victoire face à Israël. Eh bien aujourd’hui, nous sommes deux fois plus forts qu’en 2006 assure « Hassan » sans plastronner. Son ton reste calme, posé, mesuré. Il affiche une confiance sans faille. Nous aussi, nous avons tiré nos enseignements propres de ce conflit. Nous ne sommes pas assis sur nos lauriers. Nous avons travaillé sans cesse pour renforcer nos capacités militaires propres, mais aussi nos réseaux de communication secrets, ultra-modernes. 85% de nos efforts financiers récents sont allés vers l’hyper-technologie. Il y a quelques temps nous avons fait un grand exercice  de guerre souterraine au Liban-Sud, d’opérations clandestines au Liban Sud. Il a fallu 15 jours aux services de renseignements militaires israéliens pour qu’ils soient au courant. Parce que nous l’avons fait savoir dans nos médias!  Il y a une blague qui circule dans nos rangs, mais qui symbolise notre confiance: la terre est ronde, mais le Hezbollah peut creuser un trou au milieu pour arriver plus vite d’un bout à l’autre! Nous avons les armes, la logistique, le savoir et la foi. Personne ne peut nous vaincre. Un jour viendra ou c’est Israël qui déposera aux Nation-Unies une résolution demandant le retrait du Hezbollah de son territoire! »

Et si le régime syrien venait à être attaqué par des forces occidentales sous mandat de l’ONU?

« Pour l’instant les Syriens n’ont pas besoin de nous. Mais si la question se posait, alors nous aviserons et nous prendrons nos dispositions. La Syrie est un pays-frère. Nous ferons ce que nous aurons à faire dit-il sans livrer plus de détails. Une précision toutefois: Avec ou sans mandat, des forces étrangères ont déjà envahi illégalement la Syrie. Les Libyens, les Tunisiens, les Mauritaniens, les Saoudiens, les Tchétchènes, les légions d’al Qaida, des occidentaux aussi. Et un des courants politiques libanais fournit secrètement des armes aux rebelles. Nous avons observé soigneusement et vu des Libanais amener des paquets d’armes, qui sont réceptionnés de l’autre coté de la frontière en Syrie par ceux qui combattent contre le régime. C’est un gros trafic. Un bateau amenant des armes a été intercepté du coté de Chypre. Le président libanais Sleimane a été avisé. Il n’a rien dit. On a un vrai problème avec lui. Ce n’est pas un bon Président pour le Liban, il trafique dans notre dos avec les Américains, les Saoudiens, les Qataris. C’est à nous de préserver la stabilité du Liban »

Et  si Israël frappait l’Iran?

« Nous sommes prêts. En 2006, nous avons créé la surprise en frappant Haifa en territoire israélien. Nous étions déjà prêts à frapper plus loin. Aujourd’hui, nous pouvons mettre le feu à Israël tout entier. Ce n’est pas une parole en l’air. Nous en sommes capables. L’ensemble du territoire israélien est à portée des missiles du Hezbollah. Et je sais de quoi je parle. Je ne suis pas un politicien du mouvement, je suis un technicien. Maintenant quand le Sheihk Nassrallah parle, lui aussi sait parfaitement ce qu’il dit. C’est un leader religieux, politique, et militaire. Tout passe par lui. Il est au courant de tout, reçoit des rapports quotidiens. Ses déclarations ne sont pas à prendre à la légère. Israël, s’il frappe l’Iran, tentera de nous neutraliser aussi, alors nous répliquerons de toutes nos forces. Nous savons que depuis l’élection d’Ahmadinejad, Téhéran et nous, sommes dans le collimateur des Israéliens. Je le dis tranquillement, nous attendons la confrontation. Nous nous y sommes préparés encore et encore. Au point de la souhaiter même parfois. Nous prévenons: Si Israël fait çà, il ira au suicide. Nous avons nos plans pour des incursions en Israël. Je vois que vous souriez, mais croyez-moi, nous ne sommes plus à l’époque de la guerre des 6 jours. Aujourd’hui, je vous le garantis. en cas de guerre, nous rentrerons en Israël. Le Hezbollah ne connaitra jamais plus la défaite. Et si Israël attaque, toute la population libanaise sera unie. Vous savez, les Israéliens en ce moment sont faibles et divisés. D’habitude, ils frappent d’abord sans que personne ne le sache, et s’expliquent ensuite. Cette fois, ils parlent, ils parlent, ils menacent, un point c’est tout. Cela veut dire qu’ils sont faibles. »

Que pensez-vous de la diplomatie française, très offensive, en paroles, sur le conflit syrien?

« Rien. Il n’y a rien à penser, c’est du vent… De l’agitation sans aucun effet. La diplomatie française compte pour du beurre. Elle n’a ni pouvoir, ni influence. Tout se jouera sans elle. Je peux dire aux Français – qui le souhaitent si vivement – que si le régime syrien tombe, vous verrez alors deux nouveaux conflits surgir : une guerre civile au Liban et une guerre avec Israël. »

Entretien dans la banlieue sud de Beyrouth.
Propos recueillis par Frédéric Helbert.

29 septembre 2012

vidéo speech of President Ahmadinejad

Full Speech of Iranian President 'Ahmadinejad' at the 67th Session of the UN General Assembly


Praising God and the divine prophets at the outset of his speech at the 67th session of the UN General Assembly, Dr.Mahmoud Ahmadinejad, the president of the Islamic Republic of Iran, depicted his homeland as: 

 Full Speech of Iranian President "Coming from Iran, the land of glory and beauty, the land of knowledge, culture, wisdom and morality, the cradle of philosophy and mysticism, the land of compassion and light, the land of scientists, scholars, philosophers, masters of literature, and writers, the land of Avicenna, Ferdowsi, Hafiz, Maulana, Attar, Khayyam, and Shariar, I represent a great and proud nation that is a founder of human civilization and an inheritor of respected universal values. I represent a conscious nation which is dedicated to the cause of freedom, peace and compassion, a nation that has experienced the agony and bitter times of aggressions and imposed wars, and profoundly values the blessings of peace and stability. I am now here for the eighth time in the eighth year of my service to my noble people in this august assembly of sisters and brothers from across the world, to show to the world that my noble nation like its brilliant past, has a global vision and welcomes any effort intended to provide and promote peace, stability and tranquility which can be only realized through harmony, cooperation and joint management of the world."

The Iranian president went on to say:

"I am here to voice the divine and humanitarian message of learned men and women of my country to you and to the whole world; a message that Iran's great orator and poet, presented to humanity in his eternal two-line poetry:

Human beings are members of a whole,

In creation of one essence and soul,

If one member is afflicted with pain

Other members uneasy will remain,"


"I have talked in the past seven years about the current challenges, solutions and prospects of the future world. Today I want to raise and discuss such issues from a different perspective", he added.

"Thousands of years has passed since children of Adam (peace be upon him) started to settle down in various parts of Earth."

"Peoples of different colors, tastes, languages, customs and traditions pursued persistently to fulfill their aspirations to build a noble society for a more beautiful life blessed with lasting peace, security and happiness", Dr.Ahmadinejad continued.

"Despite all efforts made by righteous people and justice seekers, and the sufferings and pains endured by masses of people in the quest to achieve happiness and victory, the history of mankind, except in rare cases, is marked with unfulfilled dreams and failures", he clarified.

President Ahmadinejad invited then the audience to imagine:

-Had there been no egoism, distrust, malicious behaviors, and dictatorships with no one violating the rights of others;

- Had humanitarian values been viewed as the criterion for social dignity in place of affluence and consumerism,

- Had humanity not experienced the dark age of medieval periods, and centers of power not hindered the flourishing of knowledge and constructive thoughts,

- Had the wars of Crusade and the ensuing periods of slavery and colonialism not happened, and had the inheritors of these dark periods followed a course on the premises of humanitarians principles,

- Had the first and second World Wars in Europe, the wars in Korea, Vietnam, Africa, Latin America, and in the Balkans not happened, and if instead of the occupation of Palestine and imposition of a fake government, displacement and genocide of millions of people around the globe, the truth behind these wars had been revealed based on justice,

- Had Saddam Hussein not invaded Iran, and had the big powers supported the rights of Iranian people instead of siding with Saddam,

- If the tragic incident of September 11, and the military actions against Afghanistan and Iraq that left millions killed and homeless had not happened, and if, instead of killing and throwing the culprit into the sea without trial or without informing the world and people of America, an independent fact-finding team had been formed to make the general public aware of the truth behind the incident, and prepare for bringing to justice the perpetrators,

- Had extremism or terrorism not been used to secure political goals?

- Had the arms been turned into pens, and military expenditures been used to promote well-being and amity among nations,

- Had the drum of ethnic, religious or racial conflicts not been beaten, and if differences had not been used for the purpose of advancing political agendas,

- Had the right to criticize the hegemonic policies and actions of the world Zionism been recognized to allow the world media to freely report and shed light on the realities, instead of taking deceitful gestures of backing freedom bent on offending the sanctities and most sacred beliefs of human beings and divine messengers, who as the purest and most compassionate human beings are the gift of the Almighty to humanity,

- Had the Security Council not been under the domination of a limited number of governments, thus disabling the United Nations to carry out its responsibilities on a just and equitable basis,

- If the international economic institutions had not been under pressure and were allowed to perform their duties and functions by using their expertise based on fairness and justice,

- Had the world capitalists not weakened or victimized the economies of nations in order to make up for their own mistakes,

- If integrity and honesty had prevailed on the international relations, and all nations and governments were treated equally and justly in the global efforts to build and expand happiness for the entire mankind,

- And if tens of other unfavorable situations had not occurred in human life,

- Imagine how beautiful and pleasant our lives would have been.

The Iranian president then called for the audience to regard the situation of the current world:



a): The Economic Situation

-Poverty is on the rise and the gap is widening between the rich and the poor.

-Total foreign debt of 18 industrial countries has exceeded 60 trillion dollars, whilst the repayment of half of this amount is sufficient to eradicate poverty in the world.

-Economies dependent on consumerism and exploitation of people only serve the interests of a limited number of countries.

-Creation of worthless paper assets by using influence and control over the world's economic centers constitutes the greatest abuse of history, and is considered a major contributor to global economic crisis.

-It has been reported that only 32 trillions of paper assets were reportedly printed by one government alone.

-Development planning based on capitalist economy that runs in a vicious circle, triggers unhealthy and devastating competitions and is a failed practice.

b) The Cultural Situation:

-From the standpoint of the politicians who control the world power centers, concepts such as moral principles, purity, honesty, integrity, compassion and self-sacrifice are rejected as defunct and outdated notions, and an impediment to the accomplishment of their goals. They openly talk about their disbelief in the relevance of ethics to the political and social affairs.

-Pure and indigenous cultures as the product of centuries – old efforts of nations, the common denominator reflecting human profound feeling and love towards beauties , and the force which breeds diversity, cultural vividness, and social dynamism, are under constant attacks, and susceptible to extinction.

-A specific life style devoid of individual or social identity is being imposed on nations by organized and systematic destruction and humiliation of identities.

-Family as the noblest institution of societies and a center emanating love and humanity has been seriously weakened and its constructive role is on the decline.

-Woman's sublime role and personality, as a heavenly being, a manifestation of divine image and beauty, and the main pillar of every society, has been damaged and abused by the powerful and the wealthy.

-Human soul has become frustrated and the essence of humankind humiliated and suppressed.

c): Political and Security Situation

-Unilateralism, application of double standards, and imposition of wars, instability and occupations to ensure economic interests, and expand dominance over sensitive centers of the world have turned to be the order of the day.

-Arms race and intimidation by nuclear weapons and weapons of mass-destruction by the hegemonic powers have become prevalent: Testing new generations of ultra-modern weaponry and the pledge to disclose these armaments on due time is now being used as a new language of threat against nations to coerce them into accepting a new era of hegemony. Continued threat by the uncivilized Zionists to resort to military action against our great nation is a clear example of this bitter reality.

-A state of mistrust has cast its shadow on the international relations, whilst there is no trusted or just authority to help resolve world conflicts.

- No one feels secure or safe even those who have stockpiled thousands of atomic bombs and other arms in their arsenals.

d): The Environmental Situation

-The environment as a common wealth and heritage of the entire humankind and a constant guarantor of man's survival has been seriously damaged and devastated as a result of irresponsible and excessive use of resources particularly by capitalists across the world, a situation that has caused massive drought, flood, and pollutions inflicting irreparable damage and jeopardizing seriously human life on Earth.

The president then expressed that despite advances in scientific knowledge and technology, the aspirations of Adam's children have not yet been fulfilled.

"Does anybody believe that continuation of the current order is capable of bringing happiness for human society?", the Iranian official asked.

"Today everyone is discontent and disappointed with the current international order", Dr.Ahmadinejad went on to say.

"Human beings do not deserve to be under continued sufferings of the present situation. God of wisdom and compassion who loves all human beings has not ordained such a destiny for mankind. He has ordered human, as the Supreme Creature, to make the best and most beautiful life on Earth along with justice, love, and dignity."

"We must, therefore, think of a solution. Who is responsible for all these sufferings and failures?"

Dr.Ahmadinejad explained that some people try to justify that everything is normal and a reflection of divine will, putting the blame on nations as responsible for all prevalent vices and evils. They are of the opinion that:

-It is the nations that succumb to discrimination and tyranny;

-It is the nations that surrender to dictatorship and greed;

-It is the nations that accept the hegemony of Arrogant and expansionist powers;

-It is the nations that are influenced by the propaganda tactics of powers, and most all vices in our world are the result of their passive attitudes with the inclination to live under the supremacy of the world powers.

-These are the arguments raised by those who tend to blame nations for the unfavorable conditions prevailing in the world, with the intention to justify the attitudes and destructive behaviors of the ruling minority.

-These claims, supposedly authentic, can not in any way justify continuation of the present oppressive international order. Indeed, Poverty is imposed on nations, and powers' ambitions and goals are pursued either through deceits or resort to force.

-To justify their inhuman actions, they propagate the theory based on ' the Survival of the fittest'.

-While in principle, most governments and nations of justice-seeking people are humble and submissive in the face of Right, and are after fostering dignity, prosperity and constructive interactions.

-Masses of people never want to expand their territories, nor do they seek to obtain legendary wealth. They have no disputes among themselves in principles and have never played any role in the creation of any disastrous events in the course of history.

-I do not believe that Muslims, Christians, Jews, Hindus, Buddhists, and others have any problems, or are hostile against each other. They get along together comfortably and live together in an atmosphere of peace and amity. They are all devoted to the cause of justice, purity and love.

-The general tendency of nations has always been to accomplish positive common aspirations reflecting exalted divine and human beauties and nobilities.

-The current abysmal situation of the world and the bitter incidents of history are due mainly to the wrong management of the world and the self-proclaimed centers of power who have entrusted themselves to the Devil.

-The order that is rooted in the anti-human thoughts of slavery and the old and new colonialism are responsible for poverty, corruption, ignorance, oppression and discrimination in every corner of the world.

According to the president Ahmadinejad, the current world order has certain characteristics, some of which are as follows:

1- It is founded on materialism, and that is why it is in no way bound to moral values.

2- It has been shaped according to selfishness, deception, hatred and animosity.

3- It believes in classification of human beings, humiliation of other nations, trampling upon the rights of others and their domination.

4- It seeks to expand its domination by spreading discord and conflicts amongst ethnic groups and nations.

5- It aims to monopolize power, wealth, science and technology.

6- Policies of the world's main centers of power are based on the principles of domination and the conquering of others. These centers only seek supremacy, and are not in favor of peace and definitely not at the service of their nations.

-Are we to believe that those who spend hundreds of millions of dollars on election campaigns have the interests of the people of the world at their hearts?

-Despite what big political parties claim in the capitalistic countries, the money that goes into election campaigns is usually nothing but an investment.

-In such countries, people have to vote for parties that only represent a small number of people.

-The will and the views of the masses have the least impact and influence on the big decisions especially those made about the major domestic and foreign policies. Their voices are not heard even if they constitute 99% of their societies.

-Human and ethical values are sacrificed in order to win votes and the willingness to listen to the demands of the people has become only a tool at the time of election.



7- The current world order is discriminatory and based on injustice.

"What should be done and what is the way out of the current situation?", asked the president.

He specified also that there is no doubt that the world is in need of a new order and a fresh way of thinking:

1- An order in which man is recognized as God's Supreme Creature, enjoying material and spiritual qualities and possessing a pure and divine nature filled with a desire to seek justice and truth.

2- An order that aims to revive human dignity and believes in universal happiness and perfection.

3- An order which is after peace, lasting security and welfare for all walks of life around the globe.

4- An order that is founded upon trust and kindness and brings thoughts, hearts and hands closer to each other. Rulers must love people.

5- A just and fair order in which everybody is equal before law and in which there is no double standard.

6- Leaders of the world must regard themselves as committed servants of their people, not their superiors.

7- Authority is a sacred gift from people to their rulers, not a chance to amass power and wealth.



Dr.Ahmadinejad raised a question as: "Is it possible to have such an order without having everybody's contribution to the way the world is run?"

"It is abundantly evident that when all the people and governments start to think and commit themselves to the above-mentioned principles and become sensitive to the internationally important issues and participate in decision-makings, their wishes find a chance to be materialized", he said.

"By raising collective awareness, the seeking of a joint global management becomes more vivid with the chances of its implementation increased", the president stated.

The Iranian president then revealed a requirement of all to:

1- Place our trust in God Almighty and stand against the acquisitive minority with all our might, so that they become isolated, and can no longer decide the destiny of other nations.

2- Believe in the God's bounty of blessing and mercy and seek it in the integration and unity of human societies. Governments emerging from the free will of nations must believe in their own ceaseless capabilities and know that they can achieve victory if they vigorously fight the unjust order and defend human rights.

3- Pave the ground for the joint global management by insisting upon justice in all its aspects, strengthen unity, friendship and expand economic, social, cultural and political interactions in independent and specialized organizations.

4-Care about the interests of all the people of the world and join hands to reform the current structures of the UN with our joint efforts and coordination. It is necessary to note that the UN belongs to nations. Thus, the existence of discrimination amongst the members is a great insult to all. The existence of discrimination and monopoly in the UN is in no way acceptable.

5- Have more coordinated efforts to generate and propagate and firmly establish the language needed for designing the required structures of the joint global management filled with justice, love and freedom. Participation in global management is the basis of lasting peace. The Non-Aligned Movement as the second largest trans-regional group after the UN, held its 16th summit in Tehran with the motto of "Joint Global Management", cognizant of the importance of this issue and the shortcomings of the current mismanagement in the emergence of crises and problems afflicting the world today. During the Summit, participating Heads of State and representatives of more than 120 countries underscored the necessity of a more serious and effective participation of all nations in the global management.

President Ahmadinejad went on to state: "fortunately, we are now at a historic juncture. On one hand, Marxism is no longer around and is practically eliminated from the management systems, and on the other, capitalism is bogged down in a self-made quagmire. It has indeed reached a deadlock and does not seem to be able to come up with any noteworthy solution to the various economic, political, security and cultural problems of the world. NAM is proud to once again emphasize the rightfulness of its historic decision to reject the poles of power and the unbridled hegemony ruling the world. On behalf of the members of NAM, I would like to invite all countries of the world to play a more active role in making it possible for everybody to contribute to the global decision-making processes. The need to remove the structural barriers and encourage the process of universal participation in global management has never been greater before."

Expressing hesitation on the competency of the UN in today world, he clarified: "the UN lacks the efficiency to bring about the required changes. If this inefficiency persists, nations will lose hope in the global structures to defend their rights. If the UN is not restructured, international interactions and the spirit of collective global cooperation will be tarnished and the standing of the UN will be damaged."

"The UN that has been created with the purpose of expanding justice and reinstitution of the universal rights has in practice been engulfed by discrimination preparing a supportive ground for the domination of a few powerful countries. Consequently, UN's inefficiency has been on the rise. Moreover, the existence of the veto right and monopolization of power in the Security Council have made it nearly impossible to defend the rights of the nations."

"The issue of UN re-structuring is very vital and is a need that has been emphasized time and again by the representatives of nations, a goal that has not yet been accomplished", he added.

The president continued: "I would like to urge the honorable members of the General Assembly and H.E. the Director General and his colleagues to place this issue high on their agenda and devise an appropriate mechanism to make it happen. NAM stands ready to aid the UN in this essential endeavor."

"Creating peace and lasting security with decent life for all, although a great and a historic mission can be accomplished. The Almighty God has not left us alone in this mission and has said that it will surely happen. If it doesn't, then it will be contradictory to his wisdom", said the Iranian high official.

"God Almighty has promised us a man of kindness, a man who loves people and loves absolute justice, a man who is a perfect human being and is named Imam Al-Mahdi, a man who will come in the company of Jesus Christ (PBUH) and the righteous. By using the inherent potential of all the worthy men and women of all nations and I repeat, the inherent potential of "all the worthy men and women of all nations" he will lead humanity into achieving its glorious and eternal ideals."

"The arrival of the Ultimate Savior will mark a new beginning, a rebirth and a resurrection. It will be the beginning of peace, lasting security and genuine life. His arrival will be the end of oppression, immorality, poverty, discrimination and the beginning of justice, love and empathy."

"He will come and he will cut through ignorance, superstition, prejudice by opening the gates of science and knowledge. He will establish a world brimful of prudence and he will prepare the ground for the collective, active and constructive participation of all in the global management. He will come to grant kindness, hope, freedom and dignity to all humanity as a gift", said the president.

The president went on to say:

-He will come so mankind will taste the pleasure of being human and being in the company of other humans.

-He will come so that hands will be joined, hearts will be filled with love and thoughts will be purified to be at service of security, welfare and happiness for all.

-He will come to return all children of Adam irrespective of their skin colors to their innate origin after a long history of separation and division linking them to eternal happiness.

-The arrival of the Ultimate Savior, Jesus Christ and the Righteous will bring about an eternally bright future for mankind, not by force or waging wars but through thought awakening and developing kindness in everyone. Their arrival will breathe a new life in the cold and frozen body of the world. He will bless humanity with a spring that puts an end to our winter of ignorance, poverty and war with the tidings of a season of blooming.

-Now we can sense the sweet scent and the soulful breeze of the spring, a spring that has just begun and doesn’t belong to a specific race, ethnicity, nation or a region, a spring that will soon reach all the territories in Asia, Europe, Africa and the US.

-He will be the spring of all the justice-seekers, freedom-lovers and the followers of heavenly prophets. He will be the spring of humanity and the greenery of all ages.

-Let us join hands and clear the way for his eventual arrival with empathy and cooperation, in harmony and unity. Let us march on this path to salvation for the thirsty souls of humanity to taste immortal joy and grace.

"Long live this spring, long live this spring and long live this spring…", Mr. president concluded.

28 septembre 2012

Hollande n’a rien à dire aux Palestiniens

jeudi 27 septembre 2012 - 09h:09
Gilles Devers




 
La France, inaudible au Conseil de Sécurité, pouvait-elle devenir une vedette à l’Assemblée Générale de l’ONU ? Il n’y avait que la presse française pour l’imaginer, prête à nous refaire le coup de la grande illusion...
Pourquoi cette indifférence ? Parce que la France, membre permanent du Conseil de Sécurité n’a rien à dire. Hollande a chanté le refrain de l’OTAN sur les dossiers d’actualité - Syrie, Iran, Mali - mais il est muet sur la question principale, celle de la Palestine. Or, rien ne peut se faire au Moyen-Orient sans rétablir les droits des Palestiniens.

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Voici l’extrait de son discours.
« Dans cette région du Moyen-Orient, l’urgence c’est de trouver enfin une issue au conflit israélo-palestinien. Le statu quo n’est pas une réponse. C’est une impasse. La France contribuera de toutes ses forces à restaurer les bases d’une négociation confiante débouchant sur la coexistence des deux Etats dont chacun sait qu’elle est la seule solution qui soit juste et durable. »
Et c’est tout.
C’est « urgent » : oui, merci, depuis soixante-dix ans ! Le « statu quo n’est pas une réponse »... Quelle puissante analyse !
Dans son 59° engagement de campagne, Hol­lande assurait « soutenir la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien ». C’était une proposition très floue, car tout dépend des frontières de cet Etat, mais il y avait une amorce de choix politique. Hier, on en était loin. Hollande en reste à « restaurer les bases d’une négociation confiante » dans la perspective de la « coexistence des deux Etats ».
La Gauche française est malade de sa vision « socialiste » de la politique israélienne, et c’est une vieille histoire. Ce n’est pas pour rien que Jospin avait quitté l’Université de Bir Zeit sous protection policière, alors que Chirac reste une référence de libre arbitre en Palestine.

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Avant d’arriver aux choix politiques, il y a quelques questions de droit, simples, à poser à Hollande.
1/ La souveraineté
En 1920, à la fin de l’Empire Ottoman, la Société Des Nations (SDN) a reconnu la souveraineté de la Palestine, et en 1947, l’ONU, qui soutenait le projet sioniste, n’a rien pu imposer aux Palestiniens, seuls maîtres de leur souveraineté sur l’ensemble du territoire. L’Assemblée Générale a adopté le plus faible des textes, une simple recommandation assortie d’un plan de partage, dénuée de toute force juridique. La suite, ça été la Nakba et la feu des armes. Hollande peut-il expliquer pourquoi et comment, en droit, le peuple palestinien doit renoncer à sa souveraineté, qui est inaliénable ?
2/ Les réfugiés
En 1948, lorsque les Palestiniens ont dû, en masse, fuir la puissance des armes israéliennes, l’ONU leur a créé un statut de réfugiés, unique au monde. Le peuple palestinien était en effet parfaitement identifié, et il n’y avait aucune raison d’accorder aux Palestiniens le statut de droit commun, par lequel une personne, persécutée pour des motifs politiques, cherche à se faire admettre comme citoyen d’un autre Etat. Pour l’ONU, le retour des Palestiniens sur leurs terres et dans leurs maisons n’était qu’une question de temps, et il fallait préserver cette unité du peuple palestinien. Le droit était indiscutable. D’où ce statut propre de réfugiés, placé sous le contrôle de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ce statut est resté intact, et on compte à ce jour 4,5 millions de réfugiés. Une « négociation confiante » ne peut se comprendre qu’en incluant le sort des réfugiés. Alors, quelle est la proposition d’Hollande sur le droit au retour des réfugiés palestiniens ?
3/ Les colonies
A la suite de nombreuses guerres, une ligne d’armistice a été arrêtée, celle dite de la Ligne Verte, encore appelée la frontière de 1967. Cette frontière ne pourrait en être une que si le peuple palestinien l’acceptait, par un acte souverain et libre. C’était le processus amorcé par les accords d’Oslo, et on voit ce qu’il en est advenu. Mais de plus, Israël a pris le contrôle militaire de l’ensemble des territoires palestiniens, qui sont tous classés comme « territoires occupés » au sens de la IV° Convention de Genève. Et comme si cela ne suffisait pas, Israël profite de cette occupation militaire insensée - depuis bientôt 50 ans ! - pour s’approprier des territoires et les développer,... les fameuses colonies. Ces colonies sont illégales de A à Z, et elles n’ont aucune validité en droit international. Question : comment Hollande pense-t-il instaurer une « négociation confiante » sans poser pour principe de démantèlement des colonies et la restitution aux Palestiniens ?
4/ Jérusalem
Le plan de partage de l’ONU préservait Jérusalem sous un statut international, et l’ONU - Conseil de sécurité et Assemblée générale - ont dénié toute valeur aux décisions des dirigeants d’Israël de faire de Jérusalem sa capitale. Quelle est la position politique de la France quant à l’annexion illégale de Jérusalem par Israël ?
A ces quatre questions, fondamentales, Hollande n’a pas de réponse. Il n’a rien à dire aux Palestiniens. C’est son choix,... mais alors, qu’il ne s’étonne pas si à l’ONU personne ne s’intéresse à lui.

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26 septembre 2012 - Blog de Gilles Devers

27 septembre 2012

La Ligue de Défense juive commet une nouvelle attaque anti-juive : retour sur les faits, et analyse

Jonathan Moadab, journaliste indépendant, a été victime le 13 septembre dernier d’une attaque revendiquée par la Ligue de Défense Juive. Une bombe artisanale a explosé sous son véhicule, et des menaces de mort ont été proférées contre lui, et sa famille.
Un juif agressé par la Ligue de Défense Juive, donc d’autres juifs ? Oui oui, vous avez bien lu. Je vais en ces lignes exposer ce qui a mené aux faits qui m’ont touché le jeudi 13 septembre 2012, puis effectuer une analyse de cette attaque.
C. Oberlin interviewé par le Cercle
Le début du contentieux démarre avec l’affaire Oberlin. Christophe Oberlin est un professeur d’Université à Paris VII, spécialisé en médecine humanitaire. C’est parce qu’il a posé une question à propos de Gaza que j’ai été amené, avec mon ami et binôme Raphaël « JahRaph » Berland, à le rencontrer. Nous cherchions à comprendre pourquoi une simple question d’examen avait déclenché un tel torrent de calomnies à son égard. Après avoir effectué une interview d’une trentaine de minutes, je la mettais en ligne adjointe d’une analyse détaillée de la situation, ainsi que d’une déconstruction méthodique des attaques publiques dont il était victime (voir l’article : Christophe Oberlin : nouvelle victime du lobby sioniste de France).
C’est à ce moment que plusieurs organisations communautaires juives se sont mises à nous calomnier. Tout d’abord, JCall s’est fendue, par le biais de la plume de l’ancien directeur de l’Arche Meir Waintrater (aujourd’hui remercié), d’un article diffamatoire à notre égard, nous qualifiant notamment de « rouges-brun-pro Assad-antisionistes-identitaires ». Voir ici
Ensuite, Jean-Marc Moskowicz, Président de l’association ultra-sioniste Europe-Israël, m’invitait dans les commentaires de l’article à effectuer une contre-interview : « Jonathan l’antisioniste/antisémite primaire, toute l’équipe d’Europe Israël vous attend dimanche 24 juin à 15 h devant l’UNESCO pour nous interviewer sur le cas Oberlin. Venez nous vous attendons impatiemment. Jean-Marc ». Pris par des obligations familiales, je n’ai pas pu m’y rendre. Ce sont donc d’autres membres du Cercle des Volontaires qui s’y rendront, après avoir couvert une manifestation en solidarité avec le Printemps Érable (Voir 24 juin, journée du Québec libre !). Arrivés sur place, ils voient leur entretien reporté d’une heure par M. Moscowitz qui affirme avoir d’autres choses à faire avant. Lorsque les journalistes du Cercle reviennent une heure plus tard, les manifestants les plus âgés avaient quitté l’UNESCO pour ne laisser place qu’à quelques dizaines de jeunes de la Ligue de Défense Juive. L’interview se fera quand même… Mais ne sera jamais publiée.
J-M. Moskowicz interviewé par JahRaph (24/06)
Intimidations, insultes, menaces de mort… Les jeunes de la LDJ font monter la pression. Alors que les cinq membres du CdV s’éloignaient et quittaient les lieux, JahRaph, qui avait mené l’interview, reçoit deux coups dans la mâchoire. Les victimes, après une nuit de débats intenses, décident collégialement de ne pas porter plainte. La raison majeure étant qu’elles ne souhaitaient passer du temps et de l’énergie contre la LDJ ; elles préféraient le consacrer à autre chose, et notamment le métier de journaliste.

Seule une main courante sera déposée pour prendre acte de ce qu’il s’était passé. Le Cercle ne communiquera pas sur ce sujet, mis à part au travers d’un article d’Oscar : A propos de l’entretien avec M. Jean-Marc Moskowicz, Président de l’association Europe-Israël, qui, contre sa volonté et pour respecter la volonté du groupe, n’abordera que très peu l’altercation. L’heure était donc à l’apaisement, même si le chef de la LDJ (que l’on peut voir s’entrainer avec son Glock 19 dans le dernier Enquête Exclusive, mais aussi conter son expérience de la guerre au Liban lorsqu’il servait dans Tsahal) avait émis le souhait de me retrouver, et de « s’occuper » de moi.
Propagande anti CDV (Indymédia)
Quelques temps passent. Puis, suite à la publication d’un reportage (La mission « Bienvenue en Palestine » refoulée au checkpoint d’Allenby) les intimidations ont repris sur notre page Facebook. Après avoir passé de nombreuses heures à dialoguer en vain avec eux, j’ai tout simplement arrêté de leur répondre. C’est justement à ce moment que commencent à fleurir sur la toile de nouveaux documents calomnieux à notre égard. Tout d’abord, un amas de mensonges publié le 10 septembre intitulé « Alerte antifasciste : le Cercle des Volontaires » hébergé par le site Indymedia Paris (repris sur le site de la Ligue de Défense Juive), puis une vidéo mise en ligne le 11 septembre utilisant les images filmées par la LDJ le jour de la manifestation du 24 juin (Alerte antifasciste : le Cercle des Volontaires). Même titre et mêmes photos utilisées à un jour d’intervalle…
Deux jours plus tard, alors que j’étais revenu à mon domicile familial pour fêter la naissance de mon neveu, je reçois un coup de fil anonyme qui se solde par un « Am Israel Haï ». Ce slogan, qui signifie littéralement « le peuple d’Israël vivra », ne concernait pour mes agresseurs que l’Etat d’Israël et les juifs sionistes, et non les juifs, comme ce qui suit peut en attester.
1h30 plus tard, j’entends une détonation venant de mon parking. Une bombe artisanale (constituée d’une bouteille de plastique, de liquide inflammable, d’acide et d’aluminium) vient d’exploser sous ma voiture. Plus de bruit que de mal, l’engin explosif avait valeur d’avertissement, ainsi qu’en attestent les tags effectués sur les panneaux situés sur la cloture : « Ligue de Défense Juive – Fais attention à toi avec ton Cercle des Volontaires ». Mon pare-brise arrière et mon rétroviseur ont eux aussi été tagués « LDJ », adjoint d’un symbole de la culture juive et d’Israël : la maguen david. Une demie-heure plus tard, lorsque les gendarmes seront sur place, ce seront eux qui auront la joie et le bonheur d’entendre les menaces de mort qui m’étaient adressées par téléphone, ainsi qu’à ma famille. Quelques jours plus tard, après un formidable travail de la gendarmerie, deux jeunes de 17 et 20 ans sont interpellés, ainsi qu’un troisième plus âgé ayant, selon toute vraisemblance, supervisé l’opération.
Analyse -
J’éprouve une sorte de peine pour mes agresseurs. Sans connaître la trajectoire sociologique de ces deux jeunes juifs (17 et 20 ans), il m’est aisé de comprendre que seul un endoctrinement idéologique a pu les pousser à commettre un acte aussi déraisonné. S’abaisser à user de ce genre de méthodes pour limiter la liberté d’expression dans la République, au nom de la Torah et d’Israël, est une véritable capitulation intellectuelle. Incapables de débattre des idées que je défends, ils préfèrent employer la force pour arriver à leurs fins. Le sentiment d’impunité qui les habite est notamment dû à la protection de cette organisation au niveau politico-médiatico-judiciaire. On minimise l’impact et l’importance de cette faction dans l’opinion, on classe des dossiers ou on prononce des peines clémentes à l’égard de ses membres, on cache les enjeux de ces débats… Voilà quelques éléments qui expliquent que la LDJ fasse preuve d’autant d’audace et d’impudence dans ses actions. La protection communautaire juive (dont le CRIF, dont le Président Richard Prasquier a récemment déclaré à Politis – dans un courageux article consacré au groupuscule sioniste – : « Le choix de la dissolution ne me paraît pas être un sujet d’une grande urgence. Je ne pense pas que la LDJ ait été accusée de méfaits graves. J’en n’en sais d’ailleurs pas grand-chose. ») est évidente et rend encore plus difficile le traitement de ce sujet par les journalistes. S’attaquer à la Ligue de Défense Juive, c’est s’attaquer à ceux qui s’affichent sionistes, et donc majoritairement à des juifs. C’est pourquoi lorsque certaines attaques de la LDJ sont médiatisées, seuls les faits sont traités. Il n’est jamais question du fond idéologique, bien trop complexe et sulfureux.
D’ailleurs, concernant mon affaire, si une première dépêche AFP avait fait mention de mon appartenance religieuse, cette caractéristique éclairante des paradoxes de la Ligue de Défense Juive a ensuite disparue des articles qui ont suivi pour me qualifier de « pro-palestinien ». S’il peut apparaître « logique » (mais aussi critiquable) pour un pro-palestinien d’avoir des ennuis avec cette faction, insister sur le fait que l’agressé soit juif pourrait rendre confus le discours habituel concernant les juifs de France et leur « soutien inconditionnel » supposé à Israël. Or, et ainsi que j’ai pu le montrer dans plusieurs documents, dont cette vidéo retraçant les agressions d’Olivia Zémor et Jacob Cohen (tous deux juifs), il existe une politique d’épuration intellectuelle menée contre les membres juifs de ce que nous pourrions appeler la dissidence. Insister sur le fait que, parmi les juifs, il existe des individus opposés à la politique du gouvernement israélien, voir même du concept d’une souveraineté nationale juive en Palestine, remet en question la représentativité des organisations qui disent parler au nom des juifs, et qui prennent systématiquement  le parti d’Israël au nom du judaïsme, ou de l’identité juive.
Est-ce parce que je ne partage pas leurs convictions politiques, que cela fait de moi un « juif indigne », ou un juif traître ? Le fait qu’ils se soient sentis obligés de dessiner des symboles juifs sur ma voiture démontre bien que pour ces gens, l’identité juive est indissociable de l’allégeance à Israël. Et bien, s’il fût un temps où j’adhérais à ce postulat (dans mon enfance et mon adolescence), les discussions, débats et lectures que j’ai effectué à l’âge adulte m’ont mené vers d’autres conclusions. J’ai parfaitement le droit (conformément à la loi française et aux principes universels des Droits de l’Homme) d’expliquer celles-ci et de les promouvoir au travers d’articles, d’interviews, ou de reportages. Mais la Ligue de Défense Juive, et ceux qui la supporte, cherchent à annihiler ce droit au nom de l’Etat juif et de l’identité juive. En effet, le soutien de la « diaspora » à Israël est indispensable à sa légitimation.
En cette fin de Yom Kippour, c’est avant tout un message d’apaisement que j’envoie au travers de cet article. Je n’ai rien de personnel contre les membres de la LDJ (qui se sont pourtant déclarés mes ennemis), ni contre les juifs sionistes. Je ne les combat pas eux, je combat simplement leurs idées, que j’estime dangereuses à plus d’un titre… L’existence d’une contradiction crédible dans le débat public n’est-elle pas indispensable au caractère démocratique d’une société ? Il semble que la France s’éloigne de plus en plus de celui-ci…

Plus d’information sur le Cercle des Volontaires :

LES JUIFS ANTISIONISTES


A PROPOS DES JUIFS ANTISIONISTES


« La Promesse de la Terre, selon les rabbins, doit s’accomplir par le Messie, miraculeusement et surnaturellement, sans armes et sans guerre, avec l’accord de toutes les nations intéressées »
Emmanuel LEVYNE Revue TSEDEK nov. 68


LES ANTISIONISTES juifs religieux contre la création d’Israël

Il faut  quand même souligner ici, que certains Juifs religieux, profondément antisionistes, condamnent au nom de leur foi  en Dieu la création d’un Etat juif, aussi bien dans le passé que dans le présent, et ils s’érigent  avec des accents mystiques d’une violence extrême contre les pratiques « génocidaires » de leurs coreligionnaires
Après la victoire « miraculeuse » de la  guerre, nous avons pu faire la découverte des juifs résolument antisionistes à travers une revue le TSEDEK, nous nous contenterons de citer cet article, cette profession de foi que nous ferons suivre d’une des dernières prise de position des juifs anti-sioniste
« La Promesse de la Terre, selon les rabbins, doit s’accomplir par le Messie, miraculeusement et surnaturellement, sans armes et sans guerre, avec l’accord de toutes les nations intéressées. Je veux bien de la  Promesse d’une Terre mais non d’une Terre arrosée du sang des pauvres et des innocents …. Je rejette l’Etat d’Israël – la souveraineté des hommes – parce que j’ai choisi la souveraineté de l’Eternel, qui seule est juste et peut être une source de bonheur et de paix  pour l’humanité. Car comme l’a dit si bien Nicolas Berdiaeaeff, Dieu est humain, mais l’homme est inhumain ; et tout humanisme athée dégénère toujours et se métamorphose en antihumanisme. Comme nous le disons dans nos prières juives quotidiennes : « Nous n’avons pas d’autre souverain qui délivre et qui sauve que Toi l’Eternel ».L’Etat d’Israël, comme tout Etat, prétend le contraire, il contredit l’Eternel et le nie, c’est pourquoi je ne puis affirmer Dieu et ma foi juive sans lui dire : non… Les Etats Unis sont une nation agressive et exterminatrice de naissance, de nature. Comme Israël, dont les ancêtres ont déjà une première fois exterminé les peuples palestiniens – les cananéens – pour se constituer en nation et en Etat. Comme les Etats Unis nous n’avons acquis le droit à l’existence, que nation souveraine, qu’en supprimant ce droit à d’autres peuples. Après deux mille ans d’exil qui nous avaient purifié de ce crime national…. voici que nous recommençons de plus belle…. Les Palestiniens sont absolument innocents, ils paient les crimes et les fautes des Européens et des Occidentaux. Ils sont crucifiés pour les péchés, dont nous ne sommes pas exempts….»  (Emmanuel LEVYNE Revue TSEDEK nov. 68)).


Ce que le sionisme aurait dû être selon Martin Buber !
Le premier point est qu’au moment où nous avons conclu une alliance  avec un Etat européen auquel nous avions octroyé le droit de gouverner la Palestine, nous n’essayèrent même pas de parvenir à un accord avec les Arabes de ce pays sur les conditions de l’implantation juive et du cadre dans lequel elle pouvait se poursuivre. En conséquence de cette approche négative, les Arabes, qui s’en rendaient compte et qui s’inquiétaient de l’avenir de leur peuple, nous considérèrent de plus en plus, non pas comme un groupe désireux de vivre en coopération avec eux, mais comme des personnes qui n’avaient pas été invitées et comme des agents défendant des intérêts étrangers.
Le deuxième point est que nous avons occupé le  s postes-clé de l’économie de ce pays sans offrir de compensation à la population arabe, ce qui veut dire que nous n’avons pas permis à leur capital et à leur travail de prendre une part active dans notre économie. Payer les achats de terre à de gros propriétaires terriens ou indemniser les locataires de ces terres n’est pas la même chose que dédommager tout un peuple. C’est pourquoi, un grand nombre d’Arabes, parmi les plus prévenants, considérèrent la progression de la colonisation juive comme une sorte de complot destiné à déposséder leurs générations futures de la terre nécessaire à leur subsistance et à leur développement. Il n’y a qu’avec une politique économique compréhensive et forte, destinée à organiser et à développer des intérêts communs, qu’il eut été possible de contrer ce point de vue et ses inévitables conséquences. Ce n’est pas ce que nous avons fait.
Le troisième point est que lorsque la possibilité survint que le Mandat [britannique] prendrait bientôt fin, non seulement nous n’avons pas proposé à la population arabe de le remplacer par une administration conjointe juive et arabe, mais nous avons foncé et exigé de diriger seuls l’ensemble du pays (le programme Baltimore), comme suite politique appropriée aux acquis que nous avions déjà réalisés. En procédant ainsi, nous avons fourni nous-mêmes à nos ennemis du camp arabe l’aide et le réconfort les plus précieux – le soutien de l’opinion publique – sans lequel l’attaque militaire n’aurait pu être lancée contre nous. Ainsi apparaît-il maintenant à la population arabe qu’en poursuivant les activités dans lesquelles nous nous sommes engagés depuis des années, l’acquisition de terres et le développement du pays, nous préparions le terrain pour prendre le contrôle de tout le pays.( Martin Buber, cited  "A Land of Two Peoples" Ed. Mendes-Flohr.) (cf. Wikipédia)

Remarques
                     Ces  dernières considérations, reprises en chœur par nos apôtres trotskistes qui militent pour la « réconciliation et la paix »nous apparaissent d’une naïveté politique assez sidérante.. De fait, que ce soit le sionisme selon Herzl ou selon Buber, la colonisation de la Palestinene pouvait qu’aboutir, comme toute colonisation structurée autour d’un «Projet» comme celui de la mise en place d’un « Foyer Juif » qu’à la mise à l’écart du « peuple de Palestine », à son extermination programmée, de toute évidence, du Mythe biblique d’un RETOUR des Juifs à Jérusalem



















Charte du Réseau International Juif Antisioniste IJAN
                                                                         Publié le jeudi 16 octobre 2008

Réseau juif antisioniste international



Le Réseau juif antisioniste international ((International Jewish anti-Zionist Network, IJAN) annonce sa création cette semaine, par un mois d’actions et d’événements dans au moins 8 pays, et rend publique sa charte fondatrice.’
Charte du réseau international juif anti-sioniste IJAN International Jewish Anti-Zionist Network
  • Nous formons un réseau international de Juifs et de Juives qui s’engagent de façon inconditionnelle en faveur de la lutte pour l’émancipation des êtres humains. Nous considérons que la libération du peuple palestinien et de sa terre forme un volet essentiel de cette émancipation. Notre engagement porte sur le démantèlement du régime d’apartheid israélien, le retour des réfugiés palestiniens et la fin de la colonisation israélienne surla Palestinehistorique.
  • Le nettoyage ethnique historique et toujours en cours perpétré par Israël à l’encontre du peuple palestinien sur sa propre terre vient contredire et trahir cette longue histoire de la participation juive à des mouvements collectifs de libération.
  • Le sionisme – idéologie fondatrice de l’Etat d’Israël et qui en est le soutien actuel, est issu du colonialisme européen et s’est diffusé à la suite du génocide nazi. Le sionisme s’est nourri des épisodes les plus violents et oppressifs de l’histoire du dix neuvième siècle, marginalisant ainsi l’engagement de nombreux Juifs dans les mouvements de libération. Pour retrouver une place au sein des vibrants mouvements populaires actuels, il faut mettre fin au sionisme sous toutes ses formes
  • En conséquence, le sionisme nous implique dans l’oppression du peuple palestinien et porte préjudice à notre propre héritage, à nos luttes pour la justice et à nos alliances avec nos semblables.
  • Nous nous engageons à : Nous opposer au sionisme et à l’État d’Israël Le sionisme est raciste. Il exige l’allégeance à un ordre politique, juridique et économique qui privilégie et valorise les Juifs ainsi que les Européens et leurs cultures par rapport aux peuples autochtones et à leurs cultures. Le sionisme n’est pas seulement raciste, il est aussi antisémite. Il reprend à son compte l’imagerie européenne et antisémite du "Juif de la diaspora" efféminé, cupide et faible, et y lui oppose celle d’un "Nouveau Juif", violent, militariste et sexiste, un Juif qui est l’auteur d’une violence raciale plutôt que d’en être une victime.
  • Le sionisme perpétue l’exception juive. Pour justifier ses crimes, le sionisme présente une version de l’histoire juive déconnectée de l’histoire et de l’expérience d’autres peuples. Il promeut un narratif selon lequel l’holocauste nazi est exceptionnel dans l’histoire de l’humanité. Il place les Juifs à part, par rapport aux victimes et aux survivants d’autres génocides, au lieu de nous unir à eux.
  • Le sionisme prétend que la sécurité des Juifs repose sur un état juif militarisé. Mais Israël ne met pas les Juifs en sécurité. Sa violence garantit l’instabilité et la peur pour ceux qui sont sous sa sphère d’influence, et met en danger la sécurité de tous, y compris des Juifs, et ce bien au-delà de ses frontières. Le sionisme a volontairement participé à créer les conditions qui ont conduit à la violence à l’encontre des Juifs dans les pays arabes. L’hostilité née de la violence israélienne et de la domination militaire sur les Juifs vivant en Israël et ailleurs est utilisée pour justifier encore plus de violence sioniste.
  • Nous nous engageons à : Rejeter l’héritage colonial et l’expansion colonialiste en cours. Dès l’instant où le mouvement sioniste a décidé de bâtir un état juif en Palestine, il est devenu un mouvement de conquête. A l’instar de tous les mouvements de conquête et des idéologies colonialistes en Amérique ou en Afrique, le sionisme s’appuie sur la ségrégation entre les peuples ; par la confiscation de la terre, il s’engage dans le nettoyage ethnique qui repose sur une violence militaire implacable.
  • Nous nous engageons à : Nous opposer aux organisations sionistes. Non content de donner forme à l’Etat d’Israël, le sionisme a fondé sa politique internationale de domination militaire et d’hostilité envers ses voisins et a instauré un réseau mondial complexe d’organisations, de lobbys politiques, d’entreprises de relations publiques, de clubs universitaires, et d’écoles pour appuyer et propager les idées sionistes au sein des communautés juives et dans l’opinion publique de façon générale.
  • Un réseau international d’institutions et d’organisations sionistes appuie l’armée israélienne par des financements directs. De plus, ces organisations fournissent un soutien politique nécessaire à la légitimation et à la promotion de leurs visées politiques et de leurs projets humanitaires. Dans certains pays, ces organisations censurent toute critique envers Israël et ciblent des individus et des organisations qui sont mis sur listes noires et sont victimes de violences, d’emprisonnement, de déportation, de privation d’emploi et d’autres sanctions économiques.
  • Ces organisations diffusent l’islamo phobie. Agitant l’épouvantail de la guerre à l’étranger, elles instaurent une législation répressive dans leurs propres pays. Aux Etats-Unis et au Canada les groupes sionistes ont aidé à faire passer la législation « antiterroriste », exposant ainsi à des poursuites judiciaires pour aide au terrorisme et trahison, toute activité favorable au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ainsi que le soutien aux organisations palestiniennes, iraniennes, iraquiennes, libanaises et musulmanes. En Europe et aux Etats-Unis, des groupes soit disant « juifs » sont désormais au premier rang de l’appel à la guerre contre l’Iran.
  • Mais l’édifice sioniste et celui de la suprématie mondiale des Etats-Unis se fissurent. A la suite de l’extraordinaire résistance dela Palestineet du Sud Liban à l’agression et à l’occupation israélienne et américaine, qui ont tenu en dépit de ressources limitées et de nombreuses trahisons, le mouvement international de solidarité avec les Palestiniens en lutte contre la politique des USA et d’Israël prend de l’élan.
  • En Israël, cet élan est visible dans une contestation croissante qui ouvre la voie à la revendication d’un double héritage des années 60 celui du Matzpen, organisation israélo-palestinienne, juive et antisioniste et celui du parti Mizrahi des Panthères Noires. Plus largement, le refus de la conscription obligatoire dans l’armée israélienne est croissant dans la jeunesse.
  • La propagande de la guerre occidentale contre le terrorisme sert de caisse de résonance à l’islamo phobie de l’élite indienne et fournit aux régimes du Moyen Orient et de l’Asie du Sud-ouest une opportunité pour réprimer sévèrement toute dissidence. Malgré cela, des soulèvements populaires et des chapitres glorieux des luttes anti-coloniales remettent en question cette alliance et devraient lui porter un coup fatal.
  • Nous nous engageons à : Etre solidaires et à travailler pour l’apaisement et la justice. Nous sommes engagés aux côtés du peuple palestinien pour sa libération et son autodétermination. De tout notre cœur, notre volonté et notre énergie politique nous soutenons la résistance du peuple palestinien dans toute sa diversité et sa vaillance et nous faisons front à l’injustice dont sont coupables les pays où nous vivons.
  • Nous soutenons sans équivoque le Droit au Retour des Palestiniens sur leur terre. Nous appelons à l’abrogation du droit au retour raciste israélien qui privilégie le droit de toute personne se déclarant juive de s’installer en Palestine tout en privant les réfugiés palestiniens de ce droit.
  • Nous nous engageons à soutenir la justice pour guérir les blessures infligées par la force et par le droit colonial en Palestine et dans l’ensemble de la région ; pour guérir les traumatismes qu’ont subi les Juifs en Europe et dont se sert le projet sioniste, pour guérir les peurs et privations endurées dans des massacres au fil des années ainsi que les manipulations de la culture et des ressources exercées dans le but d’exploiter les Juifs Mizrahi et de les séparer des Palestiniens.
  • La justice pour laquelle nous travaillons est à construire par ceux, partout en Palestine, y compris en Israël et par les réfugiés palestiniens, dont la lutte pour l’autodétermination leur apportera l’égalité et la liberté ainsi qu’aux autres habitants des alentours.
  • Nous vous appelons à nous rejoindre. Ces engagements nécessitent la construction d’un mouvement juif uni à l’échelle internationale, qui s’oppose au sionisme et à sa volonté de vouloir parler au nom de tous les Juifs. Face à un adversaire international il ne suffit pas de travailler au niveau local, ni au niveau national. Nous devons trouver des moyens d’agir ensemble par delà les frontières géographiques, sectorielles et linguistiques. Il y a place pour toutes sortes d’initiatives et d’organisations, existantes ou nouvelles, qui puissent travailler en toute indépendance et conjointement, en soutien mutuel et en collaboration.
  • Etes-vous contre le racisme sous toutes ses formes ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour mettre fin à l’apartheid israélien.
  • Pour que sur cette planète on puisse vivre dans la sécurité, la justice et la paix, il faut mettre fin au projet colonial israélien. C’est avec joie que nous nous lançons dans le travail de sape collective d’un système de conquête et de destruction qui a fait souffrir notre monde pendant trop longtemps.

REMARQUES :
                                La posture des Juifs antisionistes radicaux énoncée ci dessus est, d’une certaine façon, en porte à faux avec ce que nous disions des relations entre le judaïsme et le sionisme En réalité, cette posture est le résultat d’un travail d’exégèse herméneutique qui fait que l’homme religieux renonce au pouvoir temporel pour se consacrer à sa méditation transcendantale
Cette séparation a été, sans doute une première fois introduite par le Christ qui annonce que : « Son Royaume n’est pas de ce monde », contrairement aux pharisiens qui tenaient à une interprétation littérale des textes bibliques, et espéraient se libérer du joug des Romains par l’Avènement du Messie  qui viendrait rétablir Israël dans sa Gloire passée.
Il importe aussi de souligner l’existence d’une communauté de juifs religieux anti sioniste en Iran qui s’est réunie en 2009 pour dénoncer Israël, elle est même allée selon certains, non seulement à emboîter le pas à Ahmadinejad mais à se lancer dans des « considérations négationnistes » , selon certains militants qui se disent antisionistes comme Warschawski, qui tient , avec sa famille, à rester en Israël où il s’est installé pour y prêcher la « Bonne Nouvelle » On peut remarquer, avec un certain « amusement » que cette importante communauté juive qui vit actuellement en Iran, en bonne entente avec le régime en place, s’inscrit bien dans cette sagesse qui s’oppose aux pharisiens, ces docteurs de la Loi, et qui dit tout simplement : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »,

Autres critiques intéressantes

Dans un article paru dans le Washington Post du 3 octobre 1978, il est rapporté que le Rabbin Hirsch (de Jérusalem) a déclaré
 : ‘le 12ème principe de notre croyance, il me semble, est que le Messie rassemblera les Juifs exilés qui ont été dispersés dans toutes les nations du monde. Le sioniste est diamétralement opposé au judaïsme. Le sionisme veut faire du peuple juif une entité nationaliste. Les sionistes disent en fait : ‘Dieu, regarde donc ! Nous n’aimons pas l’exil. Fais-nous revenir, et si tu ne le fais pas, nous retrousserons nos manches et nous reviendrons par nous-mêmes.’ Le rabbin poursuit : ‘cela, bien sûr, est une hérésie. Le peuple juif est lié par le serment Divin de ne pas retourner à la Terre Sainte contre le gré de ceux qui y résident."
Une patrie juive en Palestine, bâtie à l’aide des baïonnettes et de l’oppression, n’en vaut pas la peine, même si cela finit par réussir, tandis que la tentative même de la bâtir pacifiquement, en coopération, avec compréhension, bienséance et bonne volonté, en vaut vraiment la peine, même si cela devait échouer.
Albert Einstein – ‘Je préférerais de beaucoup qu’un accord raisonnable ait lieu avec les Arabes sur le principe de vivre ensemble dans la paix plutôt que d’assister à la création d’un Etat hébreu. Mis à part certaines considérations d’ordre pratique, la conscience que j’ai de la nature fondamentale du judaïsme s’oppose à l’idée d’un Etat hébreu, avec des frontières, une armée et une certaine puissance temporelle, même la plus modeste. Ma crainte est que le judaïsme ne subisse des dommages de l’intérieur’
Erich FrommEn matière de loi internationale, le principe est établi qu’aucun citoyen ne peut être privé de sa propriété ou de ses droits à la citoyenneté ; et le droit à la citoyenneté est de facto, en Israël, un droit bien plus légitime pour les Arabes que pour les Juifs. Juste parce que les Arabes ont fui ? Depuis quand cela est-il puni par la confiscation de sa propriété et par l’interdiction de retourner sur la terre où ses ancêtres ont vécu pendant des générations ? Voilà pourquoi la prétention des Juifs à la terre d’Israël ne peut être une revendication légitime. Si toutes les nations revendiquaient subitement les territoires où leurs ancêtres avaient vécu deux mille ans auparavant, le monde dans lequel nous vivons serait un asile de fous… Je pense que, politiquement parlant, il n’y a qu’une seule solution pour Israël, et cette solution est de reconnaître unilatéralement aux Arabes le droit à avoir un Etat – pas comme argument en vue d’un quelconque marchandage, mais en tant qu’obligation morale absolue de l’Etat israélien envers les habitants d’origine de la Palestine


Paroles prophétiques de Martin Buber– ‘Seule une révolution intérieure donnera la force nécessaire à notre peuple pour sortir de sa folie meurtrière, basée sur une haine irrationnelle… Elle finira par nous détruire entièrement. Et seulement alors, les jeunes et les vieux de notre pays réaliseront combien fut immense notre responsabilité envers ces misérables réfugiés arabes ; envers ceux dont nous avons pris les villes pour y installer des Juifs qui furent amenés de très loin, dont nous avons hérité les maisons, dont nous labourons et récoltons les champs, dont nous ramassons les fruits de leurs jardins, de leurs vergers et de leurs vignes, et dont nous avons volé les villes pour y édifier des lieux d’éducation, de charité et de prière, alors que nous pérorons et nous enflammons sur le fait que nous sommes le ‘Peuple élu’ et ‘la Lumière des nations’

Ce que le sionisme aurait dû être selon Martin Buber !
Le premier point est qu’au moment où nous avons conclu une alliance  avec un Etat européen auquel nous avions octroyé le droit de gouverner la Palestine, nous n’essayèrent même pas de parvenir à un accord avec les Arabes de ce pays sur les conditions de l’implantation juive et du cadre dans lequel elle pouvait se poursuivre. En conséquence de cette approche négative, les Arabes, qui s’en rendaient compte et qui s’inquiétaient de l’avenir de leur peuple, nous considérèrent de plus en plus, non pas comme un groupe désireux de vivre en coopération avec eux, mais comme des personnes qui n’avaient pas été invitées et comme des agents défendant des intérêts étrangers.
Le deuxième point est que nous avons occupé le  s postes-clé de l’économie de ce pays sans offrir de compensation à la population arabe, ce qui veut dire que nous n’avons pas permis à leur capital et à leur travail de prendre une part active dans notre économie. Payer les achats de terre à de gros propriétaires terriens ou indemniser les locataires de ces terres n’est pas la même chose que dédommager tout un peuple. C’est pourquoi, un grand nombre d’Arabes, parmi les plus prévenants, considérèrent la progression de la colonisation juive comme une sorte de complot destiné à déposséder leurs générations futures de la terre nécessaire à leur subsistance et à leur développement. Il n’y a qu’avec une politique économique compréhensive et forte, destinée à organiser et à développer des intérêts communs, qu’il eut été possible de contrer ce point de vue et ses inévitables conséquences. Ce n’est pas ce que nous avons fait.
Le troisième point est que lorsque la possibilité survint que le Mandat [britannique] prendrait bientôt fin, non seulement nous n’avons pas proposé à la population arabe de le remplacer par une administration conjointe juive et arabe, mais nous avons foncé et exigé de diriger seuls l’ensemble du pays (le programme Baltimore), comme suite politique appropriée aux acquis que nous avions déjà réalisés. En procédant ainsi, nous avons fourni nous-mêmes à nos ennemis du camp arabe l’aide et le réconfort les plus précieux – le soutien de l’opinion publique – sans lequel l’attaque militaire n’aurait pu être lancée contre nous. Ainsi apparaît-il maintenant à la population arabe qu’en poursuivant les activités dans lesquelles nous nous sommes engagés depuis des années, l’acquisition de terres et le développement du pays, nous préparions le terrain pour prendre le contrôle de tout le pays.( Martin Buber, cité dans "A Land of Two Peoples" Ed. Mendes-Flohr.) (cf. Wikipédia)

Remarques
                     Ces  dernières considérations, reprises en chœur par nos apôtres trotskistes qui militent pour la « réconciliation et la paix »nous apparaissent d’une naïveté politique assez sidérante.. De fait, que ce soit le sionisme selon Herzl ou selon Buber, la colonisation de la Palestinene pouvait aboutir, comme toute colonisation structurée autour d’un « PROJET » comme celui de la mise en place d’un « Foyer Juif » qu’à la mise à l’écart du « peuple de Palestine », à son extermination programmée par le PROJET SIONISTE qui s’inspire du Mythe biblique d’un RETOUR.







2° LES ANTISIONISTES, « ex sionistes de gauche », (plus précisément partisans des théories de Martin Buber) militant  aujourd’hui pour la paix : Stambul, Warschawski, ou préconisant même la « destruction d’Israël » : Gilad Atzmon et même Avram Burg
On peut aussi noter que certains Juifs, autrefois sionistes patentés, comme Avram Burg, ancien directeur du Fonds National Juif, prenant conscience des dégâts causés par Israël se sont « convertis » à l’antisionisme que pendant très longtemps, jusqu’à une date récente, ils considéraient comme de l’antisémitisme.
Ces nouveaux antisionistes ce sont constitués comme tels après les espoirs déçus d’une paix annoncée avec les « Accords d’Oslo » et les différentes « Feuilles de Route »
Ayant été confronté à ce genre de situation, il m’a paru intéressant de faire quelques remarques, non point tant pour « épingler » les personnes en question, en l’occurrence Avram Burg et Pierre Stambul, mais pour regretter que ces « conversions » viennent si tard, je crains même trop tard, malgré l’optimisme affiché par Avram Burg dans l’interview intitulé : « Abandonner le sionisme » qui nous vient cinq ans après sa « Lettre à mes amis palestiniens. » citée ci dessous
Nous profitons de l’occasion pour revenir sur ce « nouvel antisionisme » en analysant les rapports ambigus qu’entretiennent  certains de ces militants pour la paix avecla Résistancedu peuple de Palestine.
 Mais avant d’aborder cet épineux problème il nous est apparu comme essentiel de rendre compte du parcours d’Avraham Burg, parcours exemplaire d’une prise de conscience que le sionisme a fait choux blanc et qu’il serait temps d’en tirer les conséquences



1) AVRAM BURG : UN PARCOURS (Revue AFPS)

                                                     Vendredi 26 septembre 2003
Lettre à mes amis palestiniens
Par Avraham Burg
Mon curriculum vitae n'a rien de secret. Ma mère est née à Hébron en 1921, septième génération de juifs de Hébron. Je suis la huitième génération. Le lien profond qui rattache ma famille à la cité des Patriarches a été durement atteint en été 1929, quand des émeutiers qui scandaient "mort aux Juifs" ont massacré la moitié de ma famille. Et l'autre moitié ? Mon grand-père, mes oncles et tantes, et ma mère ont été sauvés par leur propriétaire arabe. Depuis, ma famille est divisée en deux. Une moitié ne fera plus jamais confiance à un Palestinien. L'autre moitié n'arrêtera jamais de rechercher des voisins avec lesquels faire la paix.
J'ai le droit au retour, dans la ville où est née ma mère, et d'où elle a été chassée. Je ne renoncerai jamais à ce droit, mais je n'ai aucune intention de l'exercer, parce qu'outre mes titres de propriété, j'ai aussi le devoir de créer une vie libérée d'une mort et d'un conflit sans fin. Le droit à la vie de mes enfants et des enfants de Hébron prend le pas sur le droit de se massacrer mutuellement sur l'autel de la terre.
Il y a un mois, j'ai publié un article douloureux  dans le quotidien le plus diffusé en Israël. Il finissait par ces mots : "Ce qu'il faut, ce n'est pas le renversement politique du gouvernement Sharon, mais une vision d'espoir, une alternative à la destruction du sionisme et de ses valeurs par les sourds, les muets et les insensibles."
Depuis, on ne cesse de m'interroger : Que dites-vous à vos amis arabes ?
Puisque nous sommes mutuellement le reflet de l'image de l'autre, quand je m'attaque à ma propre réalité nationale, j'ai le devoir de vous dire ce que je pense de ce qui se passe chez vous. Je suis en colère. Je suis fou de rage. Je vois mes rêves et ceux de mes amis juifs et arabes se consumer dans les flammes de l'extrémisme. Ce sont des flammes qui nous lèchent éternellement, ici au Moyen-Orient, des flammes dont je pensais que l'onde de la paix les aurait éteintes, mais dont j'observe qu'elles s'élèvent et consument tout : les maisons, les corps, les rêves. Je vous en veux, à vous et aux terribles interprétations que vous permettez à trop de vos mentors religieux d'imposer au nom de Dieu. Mais j'ai fait un voeu. Je ne laisserai pas ma colère devenir ma conseillère. Je ne ferai pas de la vengeance une politique. Je ne haïrai pas. Et donc, je continuerai à croire. Naïvement ? Non, je croirai, je prierai, et je resterai sur mes gardes.
Et voici ce en quoi je crois : tout accord futur sera fondé sur les principes du compromis territorial. Quel est ce compromis ? Un compromis territorial n'est pas seulement un contrat immobilier. C'est une décision spirituelle prise par des peuples pour s'accepter mutuellement malgré des années d'hostilité et des puits de haine et de vengeance. Un compromis comme celui-là doit d'abord se faire entre une nation et elle-même. Je crois, avec une foi absolue, que la Terre d'Israël m'appartient. Ainsi est-il écrit dans la Bible, ainsi me l'ont appris ma mère de Hébron, à moi et à ses petits-enfants. Et je sais que le rêve d'une Grande Palestine se transmet de grand-père à petits-enfants dans tous les foyers de Palestine. Le premier compromis doit donc se faire entre moi et mon rêve. Je fais ce compromis avec ce rêve de retourner à Hébron, afin de pouvoir vivre libre dans le nouvel Israël. Et mon frère palestinien doit renoncer a son rêve de retourner à Jaffa afin de vivre une vie à Naplouse dans l'honneur et la dignité. Seuls ceux qui sont capables de faire des compromis avec leurs rêves peuvent s'asseoir ensemble et bâtir un compromis au nom de leur nation.
Jusqu’à présent, vous avez servi d'éternelle excuse à tous les échecs des régimes arabes. Les réfugiés sont laissés à l'abandon en Syrie et au Liban, et pas de notre fait. Ces 50 dernières années, Israël a absorbé des foules de réfugies venus du monde entier sans rien attendre de personne. La plupart des Etats arabes n'ont pas levé le petit doigt pour les réfugies palestiniens. Beaucoup ont jugé utile de préserver votre rage et votre humiliation. Ils savent que dès l'instant où l'indépendance dela Palestinesera déclarée, la face du monde arabe et musulman en sera changée, au point où l'on ne la reconnaîtra plus.
Un chercheur palestinien éminent m'a dit un jour que, si les Palestiniens s'opposent durement à Israël sur quasiment tous les plans, il y en a un où les Palestiniens souhaitent ressembler aux Israéliens, et c'est notre démocratie. Je sais que 35 années d'occupation vous ont frappées, comme elles nous ont frappés. Mais ces années de malheur auront donné naissance à une bonne chose : la réelle possibilité d'une première démocratie arabe.
Les forces de la démocratie, israéliennes et palestiniennes, ont face à eux une alliance d'autocrates corrompus et de théocrates intrigants, qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la lumière de la démocratie de diffuser ses rayons d'espoir. Les démocraties sont plus riches, plus libres, et, plus important, bâties sur l'espoir et non sur la peur. Et ce qu'ils craignent avant tout est une société palestinienne sans peur.
Voilà la vraie décision à laquelle vous êtes confrontés. Jusqu'aujourd'hui, vous avez été exploités par tout le monde : les Etats arabes, les extrémistes islamistes, Israël, et vos propres dirigeants corrompus. Vous avez aujourd'hui l'occasion de prendre le destin palestinien entre vos mains. La transition de l'oppression à la libération nationale n'a rien de facile.
Parce que le monde ne m'offrira pas la sécurité tant qu'il ne vous l'offrira pas, je voudrais partager avec vous l'expérience historique de mon peuple. Durant des milliers d'années d'exil, nous avons été faibles, et avons agi selon les règles du faible. Et le monde, en particulier le monde chrétien, a aimé notre faiblesse. Notre faiblesse a symbolisé leur force, notre défaite leur victoire. Mais, en un moment historique, le mouvement sioniste est apparu, le mouvement de la renaissance nationale juive, et a pris le sort de notre peuple entre ses mains. Une direction courageuse et honnête a conduit son peuple opprimé à des réussites presque inimaginables. En un moment historique, nous avons décide d'arrêter d'être faibles, et la nature de notre dialogue avec la famille des nations s'en est trouvée changer du tout au tout ;
Jusqu'a présent, vous avez sanctifié votre image de faibles, alors que vous auriez pu être forts. Cette voie ne vous mènera nulle part. Imaginons que tout est fait : Israël a quitté les territoires, il n'y a plus de colonies, et un Etat palestinien internationalement reconnu a été crée, avec Jérusalem Est pour capitale. Comment vous comporteriez-vous ? Quel serait le caractère de cet Etat ? Quel rôle joueriez-vous dans le concert des nations ?
A en juger aujourd'hui, vous allez vers un échec massif : un Etat palestinien qui sera le plus neuf des Etats du monde, mais rétrograde dans ses valeurs et incapable de remplir la grande mission de votre peuple.
J'entends les cris de joie quand un kamikaze accomplit son horrible tâche. Je vois le bonheur, mi tu, mi exprimé, qui fait son chemin à travers le désespoir quand un shahids arrive à s'en remettre au ciel et laisse derrière lui une traînée de veuves et d'orphelins israéliens. Je connais votre argument : vous n'avez ni hélicoptères ni avions de combat, et les kamikazes sont votre arme stratégique à vous. C'est votre vérité. Eh bien, voici la mienne : le kamikaze s'offre et m'offre en sacrifice à un faux dieu. Le vrai Dieu hait qu'on tue. Les attentats a la bombe ne laissent derrière eux que blessures et cicatrices. Personne au monde, même pas les plus ardents défenseurs de la cause palestinienne, n'accepte cette arme de suicide. C'est une arme de monstres, non de combattants pour la liberté. Et tant que vous ne la rejetterez pas de votre sein, elle et ceux qui la permettent, vous n'aurez pas de partenaire de mon cote, ni moi, ni personne d'autre.
Et que se passera-t-il alors, quand nous serons partis et qu'apparaîtront à la surface les grands débats sur le caractère de votre Etat ? Religieux ou moderne, islamique ou laïque ? Comment ces questions seront-elles résolues ? Je suis prêt à parier dès aujourd'hui : il y aura des kamikazes. Le Hamas essaiera d'influer par la force sur ces décisions, par les moyens qu'il connaît.
Ce qui est bon pour Israël, c'est de renoncer au rêve du Grand Israël, de démanteler les colonies, de quitter les territoires et de vivre en paix aux cotes d'un Etat palestinien, de combattre la corruption et de diriger toute son énergie vers l'intérieur, vers la société israélienne.
Et pour vous ? Pareil. Renoncer au fantasme de nous chasser d'ici et de retourner dans vos villages qui pour la plupart n'existent plus. Combattre la corruption qui vous détruit de l'intérieur, et diriger tous vos talents et toutes vos ressources pour bâtir une société arabe exemplaire : un modèle palestinien qui révolutionnera le monde arabe, apportera une démocratie musulmane a la région, et fera de votre peuple un pont entre l'Orient et l'Occident.
Une histoire venue du fond des ages raconte qu'un sage pouvait répondre à toutes les questions. L'un de ses disciples décida de le piéger. Le disciple attrapa un papillon et le tint dans son poing. Il vint trouver le sage et lui dit : "qu'y a-t-il dans ma main ? un papillon vivant, ou un papillon mort ?" S'il dit vivant, pensait le disciple, je l'écraserai, et s'il dit mort, j'ouvrirai la main et laisserai le papillon révéler l'échec du sage aux yeux du monde. Mais le sage le regarda dans les yeux et dit : "tout est entre tes mains".
Un avenir de vie ou de mort ? Des enfants avec de l'espoir ou du désespoir ? une nation palestinienne respectée ou méprisée ? Tout est entre vos mains.

* Avraham Burg a été président dela Knessetde1999 a2003. Ancien président de l'Agence Juive, il est actuellement député du Parti travailliste.




                           "Nous sommes déjà morts" 

 Avraham Burg attaque l’Etat juif, "ghetto sioniste"
           (CF. Revue AFPS)

Avraham Burg, ancien président du parlement israélien, ne tire plus la sonnette d’alarme. Il estime que c’est trop tard pour Israël : il compare dans le quotidien Haaretz l’état de xénophobie de la société israélienne à celui de l’Allemagne lors de la montée du nazisme. Et il conclut "Nous sommes déjà morts"."Avoir défini l’Etat d’Israël comme un Etat juif est la clef de sa perte. Un Etat juif, c’est explosif, c’est de la dynamite." Ces propos sont ceux de l’ex-président dela Knessetde 1999 à 2003 et ex-président de l’agence juive, Avraham Burg.
M. Burg n’a jamais mâché ses mots, mais, dans un entretien publié vendredi 8 juin dans le quotidien Haaretz, ce politicien reconverti dans les affaires va jusqu’à qualifier Israël, pays qu’il a quitté pour vivre en France, de "ghetto sioniste". Il considère qu’il est temps de dénoncer la théorie de Théodore Herzl, estimant qu’après la création d’Israël, le sionisme aurait dû être aboli. Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense d’un Etat juif démocratique, il indique : "C’est confortable, c’est sympa, c’est de la guimauve, c’est rétro. Cela donne un sentiment de plénitude, mais c’est de la nitroglycérine."
Auteur d’un livre, Vaincre Hitler, cet ex-pilier du mouvement pacifiste "La Paix maintenant "envisage de remettre en cause la loi du retour qui permet à tout juif de venir vivre en Israël. Il estime que cette loi est "le miroir de l’image d’Hitler" et "je ne veux pas qu’Hitler définisse mon identité".
Ce militant du dialogue avec les Palestiniens qualifie la société israélienne de "paranoïaque", pense que "la clôture de séparation procède de cette paranoïa" et s’insurge contre "la xénophobie". Il constate que "de nombreuses lignes rouges ont été franchies au cours des dernières années". Il y a, selon lui, "de bonnes chances que la prochaine Knesset interdise les relations sexuelles avec les Arabes. Nous sommes déjà morts mais nous ne le savons pas encore. Tout cela ne marche plus".
M. Burg compare l’état de la société israélienne à l’encontre des Arabes à celui de l’Allemagne lors de la montée du nazisme, mettant en avant "le caractère central du militarisme dans notre identité. La place des officiers de réserve dans la société. Le nombre d’Israéliens armés dans les rues. Où va cet essaim de gens armés ? Ils disent publiquement "les Arabes dehors !".Se définissant comme un citoyen du monde, il qualifie l’occupation dela Cisjordanie "d’Anschluss" et prédit "une explosion sans fin". Et de conclure : "La réalité israélienne n’est pas excitante, mais les gens ne veulent pas l’admettre. Nous sommes au pied du mur. Demandez à vos amis s’ils sont sûrs que leurs enfants vont vivre ici. Au maximum, 50 % diront oui. Autrement dit, l’élite israélienne est déjà partie, et sans élite, il n’y a pas de nation."
 « Abandonner le ghetto sioniste »
Fils d’un dirigeant historique du Parti national religieux (PNR) et ancien ministre de l’intérieur, Abraham Burg, un juif religieux, n’est pas n’importe qui, explique le journaliste de Haaretz, Ari Shavit, dans un article intitulé « Abandonner le ghetto sioniste » publié le 9 juin. Il a été, après 1982, proche de Shimon Peres, et un des grands espoirs du Parti travailliste. Il a été président de l’Agence juive, président du parlement et candidat à la direction du Parti travailliste. Il vient de publier un livre en Israël qui provoque un scandale, « Defeating Hitler » (Vaincre Hitler). Voici quelques extraits de son entretien avec Ari Shavit qui a été outré par les propos de Burg.
Etes-vous toujours sioniste ?
AB : « Je suis un être humain, je suis un juif et je suis un Israélien. Le sionisme a été un instrument pour me transporter de l’Etat juif à l’Etat d’Israël. C’est Ben Gourion qui déclarait que le mouvement sioniste était l’échafaudage pour construire une maison et que, après l’établissement de l’Etat, il devait disparaître. »
Donc vous confirmez que vous n’êtes plus sioniste ?
AB : « Lors du premier congrès sioniste, c’est le sionisme de Herzl qui a vaincu le sionisme d’Ahad Ha’am. Je pense que le XXIe siècle devrait être le siècle d’Ahad Ha’am. Nous devons abandonner Herzl et passer à Ahad Ha’am. »
Cela signifie-t-il que vous ne trouvez plus la notion d’Etat juif acceptable ?
AB. « Cela ne peut plus fonctionner. Définir l’Etat d’Israël comme un Etat juif est le début de la fin. Un Etat juif, c’est explosif, c’est de la dynamite. »
Est-ce que nous devons abandonner la Loi du retour ?
AB : « Nous devons ouvrir la discussion. La Loi du retour est une loi, elle est une image en miroir d’Hitler. Je ne veux pas qu’Hitler définisse mon identité. »
Interrogé sur le fait qu’il n’est pas seulement un post-sioniste mais aussi un anti-sioniste, il répond :
AB : « Ahad Ha’am a reproché à Herzl que tout son sionisme avait sa source dans l’antisémitisme. Il pensait à autre chose, à Israël comme centre spirituel - ce point de vue n’est pas mort et il est temps qu’il revienne. Notre sionisme de confrontation avec le monde est un désastre. »
Mais ce n’est pas seulement la question sioniste. Votre livre est anti-israélien, au sens le plus profond du terme. C’est un livre dont émane une répugnance à l’égard de l’israélité.
AB : Quand j’étais un enfant, j’étais un juif. Dans le langage qui prévaut ici, un enfant juif. J’allais dans un héder [école religieuse]. D’anciens étudiants de la yeshiva y enseignaient. La langue, les signes, les odeurs, les goûts, les places. Tout. Aujourd’hui, ce n’est pas assez pour moi. Je suis au-delà de l’israélite. Des trois identités qui me constituent - humaine, juive, israélienne - je sens que l’élément israélien me dépossède des deux autres. (...)
Vous dites qu’Israël est un ghetto sioniste, impérialiste, une place brutale qui ne croit qu’en elle-même.
AB : « Regardez la guerre du Liban. Les gens sont revenus du champ de bataille. Des choses ont été accomplies, d’autres ont échoué, il y a eu des révélations. Vous pourriez penser que les gens du centre (mains tream) et même de la droite comprendraient que l’armée voulait gagner et qu’elle n’a pas gagné. Que la force n’est pas la solution. Et puis on a Gaza, et quel est le discours sur Gaza ? Nous allons les écraser, nous allons les éradiquer. Rien n’a changé. Rien. Et ce n’est pas seulement nation contre nation. Regardez les relations entre les gens. Ecoutez les conversations personnelles. Le niveau de violences sur les routes, les déclarations des femmes battues. Regardez l’image d’Israël que renvoie le miroir. »
Vous dites que le problème n’est pas seulement l’occupation. A vos yeux, Israël est une sorte d’horrible mutant.
AB : « L’occupation n’est qu’une petite partie du problème. Israël est une société effrayante. Pour regarder la source de cette obsession de la force et pour l’éradiquer, vous devez affronter les peurs. Et la méta peur, la peur primaire, ce sont les six millions de juifs qui sont morts avec l’holocauste. » (...)
Dans votre livre, nous ne sommes pas seulement des victimes du nazisme. Nous sommes presque des judéo nazis. Vous êtes prudents. Vous ne dites pas qu’Israël est l’Allemagne nazie, mais vous n’en êtes pas loin. Vous dites qu’Israël est dans le stade de l’Allemagne pré nazie.
AB : « Oui. J’ai commencé mon livre par l’endroit le plus triste. Comme un deuil, mais un deuil d’Israël. Alors que j’écrivais, je pensais à un titre : "Hitler a gagné". Je pensais que tout était perdu. Mais, petit à petit, j’ai découvert que tout n’était pas perdu. Et j’ai découvert mon père comme représentant des juifs allemands, qui était en avance sur son temps. Ces deux thèmes nourrissent mon livre du début à la fin. A la fin, je deviens optimiste et la fin de mon livre est optimiste. »
La fin est peut-être optimiste, mais tout au long du livre vous dressez un signe d’égalité entre Israël et l’Allemagne. Est-ce vraiment justifié ? Y a t il une base suffisante pour cette analogie ?
AB : « Ce n’est pas une science exacte, mais je vais vous donner quelques éléments qui s’inscrivent dans cette analogie : une grande sensibilité à l’insulte nationale ; un sentiment que le monde nous rejette ; une incompréhension aux pertes dans les guerres. Et, comme résultat, la centralité du militarisme dans notre identité. La place des officiers de réserve dans notre société. Le nombre d’Israéliens armés dans la rue. Où est-ce que cette foule de gens armés va ? Les expressions hurlées dans la rue : "les Arabes dehors". »






2) Le « Cas » Pierre Stambul
Les antisionistes radicaux condamnent sans nuances la création d’Israël et en appellent avec une vigueur extrême à sa destruction au point de se voir accusés d’antisémitisme tout particulièrement pour ce qui concerne la communauté juive vivant en Iran Les antisionistes israéliens, d’un certain âge, comme Burg et Shakak, et qui connaissent à fond le problème du sionisme, font preuve d’une lucidité exemplaire, quant aux autres antisionistes, ils affichent leur « profession de foi », mais étalent des ambiguïtés assez spécieuses que nous voudrions souligner avec : « Le cas Pierre Stambul »

Pierre Stambul, professeur de mathématiques à Marseille, est le vice-président de l'Union Juive Française pour la Paix., après avoir été un juif se définissant comme sioniste de gauche, dénonce les collusions  entre l’antisémitisme et le sionisme et avec une certaine verve les «militants extrémistes pro palestiniens  texte intitulé L’ANTISEMITISME
L'antisémitisme est-il un racisme comme un autre? Y a-t-il une seule forme d'antisémitisme? Considérer la politique de Sharon comme un crime conduit-il à l'antisémitisme? L'antisémitisme est-il instrumentalisé par ceux qui soutiennent inconditionnellement la politique israélienne? Existe-t-il des formes d'antisémitisme qui se dissimulent derrière l'antisionisme? Voilà quelques questions que je voudrais introduire.

L'antijudaïsme chrétien
Le christianisme est au départ une dissidence du judaïsme. Son succès dans le monde méditerranéen vient de sa rupture avec la religion d'origine. Parmi les points de rupture, il y a le fait que le christianisme devienne une religion universelle alors que le judaïsme reste une religion nationale. Dans le Bas Empire Romain, de nombreuses religions sont en concurrence. Défait par le christianisme, le judaïsme va cesser d'être prosélyte et la religion va devenir le ciment de la préservation de la communauté.

Il existe une version tragique de l'histoire des Juifs dans la Diaspora. C'est celle qui est reprise par des auteurs comme Léon Poliakov ou André Schwartz Bart. S'il y a eu des périodes fastes (sous Charlemagne par exemple), il est vrai que, dès que le christianisme triomphe, il enferme les Juifs (la juderia ou le ghetto) et instaure des pratiques régulières d'expulsions, de confiscations de biens et d'élimination sociale. Une idéologie antijuive se fabrique avec le «peuple déicide», les «crimes rituels»... La ségrégation sociale devient définitive. Les Juifs n'ont pas le droit d'exercer de nombreux métiers et doivent a contrario exercer ceux qui sont interdits aux chrétiens.
Les religions chrétiennes n'ont officiellement rompu avec l'antijudaïsme que très récemment (au moment du concile Vatican II pour les catholiques), mais cet antijudaïsme n'a pas disparu.
Dans le monde musulman, les religions «du livre» ont un statut  qui a protégé les Juifs, avec même des périodes fastes: l'Andalousie musulmane ou l'Empire Ottoman à l'époque de son apogée.
L'antisémitisme racial
C'est d'abord en Europe de l'Est que cet antisémitisme racial sera le plus meurtrier avant l'arrivée du Nazisme. Mais il frappera massivement tous les pays, y comprisla France(affaire Dreyfus, campagnes racistes contre Blum, préjugés antisémites de la plupart des dirigeants ou intellectuels...).
Sur le génocide nazi, des tentatives assez nauséabondes ont eu lieu pour minimiser ou «euphoriser» le génocide. Il s'agit bien du crime absolu (dont Auschwitz est devenu le symbole), toute l'énergie d'un État moderne étant utilisée pour détruire physiquement un peuple. Environ la moitié des 11 millions de Juifs Européens ont disparu. Aucun doute, aucune relativisation n’est admissible sur cette question.
Cet antisémitisme racial est différent des autres racismes. Il ne se contente pas de haïr, d'exploiter ou de mépriser «l'autre». Il s'agit d'une entreprise d'extermination. C'est bien parce que ce qui s'est passé est indéfendable et «indicible» que les antisémites d'après 1945 ont entrepris de réviser l'Histoire et d'essayer de nier le génocide ou au moins son ampleur.
Sionisme et antisémitisme
Ils ont un point commun. Sionistes et antisémites pensent que les Juifs ne peuvent pas vivre avec les autres. Pour les antisémites, cela signifie selon leur degré de radicalité que les Juifs doivent partir ou être exterminés. Pour les sionistes, cela implique qu'il y a un État Juif et que tout Juif qui vit en diaspora est un «touriste» appelé tôt ou tard à exercer son «droit au retour».
Jusqu'à Auschwitz, les sionistes étaient largement minoritaires parmi les Juifs par rapport à d'autres idéologies (le Bund, favorable à l'autonomie culturelle sans territoire spécifique, les communistes...) et l'intégration, voire l'assimilation avaient beaucoup avancé.
En 1939, il n'y a que 3% des Juifs qui vivent en Palestine. C'est le génocide qui a permis les conditions historiques de la création de l'État d'Israël. Pourtant, les sionistes n'ont eu qu'une part relative dans la résistance juive au nazisme, certains sionistes continuant la lutte contre les Britanniques jusqu'en 1942.
Il y a quelque part «complémentarité» entre sionisme et antisémitisme. Prenons l'exemple de l'émigration vers Israël des Juifs des pays arabes dans les années 50 ou celle provenant des pays de l'Est à partir de 1980. Il y a eu des phénomènes objectifs de discrimination et de persécution contre les Juifs (attaques contre les civils, fermeture des institutions communautaires, numerus clausus...), et aucune volonté politique de «retenir» les Juifs. Mais quand ils ne sont pas partis d'eux-mêmes, Israël les y a incités. Soit par des mesures économiques, soit par des campagnes de peur. On sait à présent que c'est le Mossad qui a commis l'attentat contre la synagogue de Bagdad au début des années 50. Les méthodes employées pour faire immigrer en quelques jours la quasi-totalité d'une communauté millénaire (les Juifs yéménites) en exploitant leurs superstitions n'a rien à voir avec une quelconque persécution. En Europe de l'Est, la politique officielle «pro arabe» s'est accompagnée d'un antisémitisme d'État qui a poussé les Juifs à l'exil et a renforcé Israël.
Le sionisme a puisé son bagage théorique dans les théories des mouvements nationaux de la fin du XIXe siècle, avec l'idée simpliste et parfois meurtrière: un peuple = un État. Mais le sionisme a besoin en permanence de l'antisémitisme pour justifier la politique israélienne, pour maintenir un flux d'immigration et pour poursuivre la colonisation. Au départ, le sionisme avait pour objectif de faire disparaître l'antisémitisme. Aujourd'hui, il en vit.
Les «Institutions» juives mélangent sciemment Juif, Sioniste, Israélien.
 Par exemple, l'étoile de David symbolise à la fois le signe distinctif des victimes du génocide et le drapeau israélien. Pour le CRIF, tout antisioniste est forcément antisémite. La récupération dela Shoah est devenue un enjeu. Jusqu'en 1960 en Israël, les survivants du génocide avaient mauvaise presse. On mettait en avant (ce qui n'est pas faux) le fait que de nombreux survivants avaient trouvé refuge en Israël. Mais on opposait la prétendue résignation des victimes à la bravoure de l'Israélien conquérant. Après le procès Eichmann (1961), changement de ton. Israël s'affirme l'État de tous les Juifs, le dépositaire unique du souvenir du génocide et une garantie de «sécurité» pour tous les Juifs.
Par contre, l'antisémitisme est un «carburant» fondamental pour la politique de colonisation entamée dès les années 70. Jouant sur le traumatisme réel d'un grand nombre de Juifs, les gouvernements israéliens et, dans la diaspora, les «institutions» censées représenter les Juifs assimilent toute critique d'Israël et tout soutien à la Palestine à de l'antisémitisme. La confusion est entretenue à l'extrême quand on voit par exemple le gala «pour le bien-être du soldat israélien» se tenir dans une synagogue. Comment s'étonner après de retrouver la confusion en face avec des gens qui caillassent une synagogue en croyant défendre les Palestinien? Des «intellectuels» se sont spécialisés dans l'intimidation, notamment par voie judiciaire. Un non Juif qui soutientla Palestine est automatiquement taxé d'antisémitisme. Un Juif qui fait de même est un «Juif honteux» ou un «traître». Et Arafat, ça va de soi, est un nouvel Hitler. Cette instrumentalisation de l'antisémitisme pour justifier l'occupation et la destruction de la société palestinienne est indécente.
Le nouvel antisémitisme
Comme les sionistes, les antisémites mélangent Juif, Sioniste et Israélien. Le nouvel antisémitisme a certes repris la haine ou les stéréotypes des antisémitismes chrétien ou nazi. Mais il est maintenant largement lié à la guerre qui se déroule au Proche-Orient.
Il y a un «vieil» antisémitisme clairement lié à l'extrême droite. Les «dérapages calculés» de dirigeants politiques comme Le Pen ou Haider ne les ont jamais gênés électoralement, au contraire. Ces antisémites sont souvent pro israéliens avec l'idée que les Juifs ont une solution simple, partir dans «leur» pays. Il y a un antisémitisme virulent issu des courants révisionnistes et négationnistes pour qui la négation totale ou partielle du génocide est une priorité. Certains de ces courants sont (hélas) issus de la gauche ou de l'ultra-gauche. Dans un contexte de désinformation et de confusion, il y a un nouvel antisémitisme pas vraiment théorisé qui consiste à attaquer «le Juif» (à l'école, à la synagogue) avec l'idée absurde qu'on aidela Palestineou qu'on se venge ainsi de la ségrégation sociale subie.
Il y a clairement l'antijudaïsme meurtrier de certains courants islamistes. Les attentats sanglants de Casablanca ou d'Istanbul ont frappé des communautés juives qui ne veulent pas partir pour Israël. Et une fois de plus, l'antisémitisme renforce le sionisme et le mensonge qui affirme qu'Israël est garant de la sécurité des Juifs. Plus anciennement, l'élimination de la communauté juive de Beyrouth en pleine guerre civile au Liban relève du même processus.
Mais, c'est triste et c'est inquiétant, et là je ne vais pas être «politiquement correct», on observe une infiltration importante de l'antisémitisme à l'intérieur du mouvement pour la Palestine.
Dans les mouvements qui soutiennentla Palestineou sur les listes de diffusion, on découvre avec surprise les noms de révisionnistes avérés, de compagnons de Garaudy, de gens qui ont été exclus de leur parti pour antisémitisme, de dirigeants islamistes d'extrême droite (je citerai des noms en privé).
Eh bien non! Les dirigeants palestiniens ont toujours refusé tout antisémitisme. Leila Shahid multiplie ses réunions avec Dominique Vidal ou Michel Warschawski. Les plus grands intellectuels palestiniens (Sanbar, Darwich, Saïd avant sa mort) s'étaient opposés à un colloque révisionniste de Garaudy à Beyrouth.
Que disent les Juifs pacifistes ou l'UJFP à laquelle j'appartiens? Qu'il existe une autre voie juive. Que les identités juives n'ont rien à voir avec les horreurs qui sont faites en Israël («pas en notre nom»). Un de nos buts est de détacher les Juifs du soutien automatique et aveugle à la politique israélienne. Pour cela, nous défendons tous les dissidents. J'ajouterais en mon nom que le sionisme usurpe l'identité juive, et que pour construire l'Israélien nouveau, il a fallu détruire le Juif: le cosmopolite, l'universaliste, le minoritaire...
Pour finir, nous marchons sur la corde raide. Les partisans inconditionnels de la politique israélienne instrumentalisent l'antisémitisme. Mais celui-ci se développe sous une forme nouvelle, déguisée en soutien àla Palestine. Sion pense comme moi que la paix passe par la fin de l'occupation, l'égalité des droits et la justice, et surtout pas par une guerre nationaliste ou des affrontements communautaires, ce nouvel antisémitisme doit être combattu sans concessions.


Remarques
                       Après une analyse « historique »  relativement correcte, P. Stambul oublie de souligner que l’antisémitisme chrétien n’a rien de circonstanciel dans la mesure où Saint Paul parle dans ses Epîtres à propos des Juifs de « Peuple déicide », les Pères de l’Eglise en avaient rajouté une dose dans ce domaine. Ce n’est qu’à Vatican II, que le problème de l’antisémitisme ecclésial s’est posé à travers une « herméneutique » des textes « sacrés » Les mots durs de Saint Paul ont été relativisés. Jean-Paul II a complété cette démarche en proclamant que Juifs et Chrétiens étaient bien les « Enfants » du même Dieu, qu’en réalité, la mort du Christ surla Croix était bien programmée par Dieu, de ce fait, les Juifs n’ont été que des « instruments » dela Volonté divine, puisqu’il fallait bien que le Christ meure surla Croix pour montrer jusqu’où l’Amour de Dieu pour les hommes peut aller
L’attaque en règle contre « les militants pro palestiniens d’extrême gauche »  fait partie de l’arsenal de ces « bons militants » de la cause du peuple de Palestine, qui  « sionistes de gauche », pour la plupart, se sont convertis à un antisionisme « radical »  tout en  mettant, comme il se doit, leurs restrictions au soutien à toute résistance armée du peuple de Palestine, accusant comme par le passé, d’antisémitisme tous ceux qui pourraient douter de la volonté de paix des juifs israéliens, et de la nécessité d’éviter tout conflit intercommunautaire que pourrait produire tout acte de résistance dirigé contre les « colons juifs » appelés à être les partenaires d’un dialogue de paix.
En 1997, confronté à ce genre de rhétorique dans le cadre de la revue « Ecole Emancipée ».où je fus interdit de "parole" parce que je m'étais permis de dénoncer les "Accords d'Oslo" un acte de capitulation de traiter ces "Messieurs de "Collaborateurs" et de m'insurger contre cette diatribe à l'égard des "extrémistes" par rapport auxquelles, Monsieur Stambul reprend son "couplet" dans l'article ci-dessous en se réservant de citer les personnes en privé, alors qu'il ne s'était point gêné de les placarder en public dans la revue Ecole Emancipée, et dans ses tournées de "propagande" pour le dialogue et la paix, avec une certaine « naïveté » appelle les « héritiers de Jabotinsky au pouvoir et à un rassemblement des tous les « anti- impérialistes pour qu’advienne la paix ! Et avec une naïveté sidérante, ce « Monsieur oublie » que l’immense majorité des juifs israéliens sont sionistes, c’est à dire attachés à leur « Terre », et qu’ils ne sont guère prêts à céder leurs terres aux Palestiniens
Quand Pierre Stambul laisse entendre qu’il se réserve le « droit » de nommer ces « extrémistes de gauche » , antisémites, nous ne résistons pas au plaisir de citer un extrait de d’un article commis par Jean-François Pelé et Pierre Stambul dans un article intitulé « : Antisémitisme, négationnisme et confusion des genres » épinglaient des militants libertaires d’origine juive comme Jean-Gabriel Cohn-Benditou Noam Chomsky  qui, selon eux : « sous prétexte de « radicalité » ou d’antisionisme ont écrits des horreurs, ils ont brisé le mur infranchissable qui nous sépare de l’extrême droite. Ils sont infréquentables. Les Eichmann en papier ne seront jamais des nôtres. » (L‘Ecole Emancipée N° 12 -15.06.97).
Pendant des années ces « Messieurs » se sont rangés comme « un seul homme » derrière Israël et ses "collaborateurs » de l'Autorité Palestinienne en applaudissant les Accords en tous genres: Accords d'Oslo, Feuille de Route, Plan de Genève, exprimant aussi leurs « déceptions » face aux échecs patents de tous ces dialogues forcément mal engagés, mais stigmatisant les "extrémistes de mon espèce ; malgré tout ils veulent garder l’espoir, persuadés qu’ils sont , contrairement à ce que nous pensons, que la paix est une affaire  bonne volonté.






3) A propos de Michel Warschawski
L'intérêt de la posture d'Abraham Burg, c'est qu'ayant vécu de l'intérieur l'aventure sioniste, il adopte une position radicale et politiquement conséquente, il connaît, pour y avoir participé directement, les nuisances du sionisme et du prix à payer, ce qui ne semble pas être le cas de Michel Warschawski, fils du grand rabbin Max Warschawski, Michel Warschawski passe ses premières années à Strasbourg, il décide à 16 ans de partir pour Jérusalem où il entreprend des études talmudiques.

En 1967, il adhère au mouvement trotskiste antisioniste Matzpen aujourd'hui disparu. Il nous a paru intéressant de donner un extrait des perspectives de cette organisation que Michel Warschawski a pu reprendre en partie à son compte, en escamotant le problème de la décolonisation, se contentant de « causer » d’un nécessaire désionisation

Concernant la question israélo-palestinienne, Warschawski défend l'idée d'un État binational  donc que les peuples juif et arabe cohabitent et co-gouvernent un même État.

MANIFESTE DE L’ORGANISATION SOCIALISTE ISRAELIENNE (Matzpen)
Il ne s’agit pas ici d’un conflit ordinaire entre deux nations. Il ne saurait donc suffire de réclamer « une coexistence basée sur la reconnaissance mutuelle des justes droits nationaux des deux peuples ».
L’État d’Israël est l’aboutissement de la colonisation dela Palestinepar le mouvement sioniste, aux dépens du peuple arabe et sous les hospices de l’impérialisme. Dans sa forme sioniste actuelle, Israël est également un instrument pour la poursuite de « l’Entreprise Sioniste ». Le caractère sioniste d’Israël est également contraire aux intérêts des masses israéliennes, parce qu’elle signifie que le pays se trouve dans une dépendance constante des forces extérieures. Nous estimons, par conséquent, qu’une solution du problème requiert la désionisation d’Israël…. En particulier la « loi du retour » (qui accorde à tout juif du monde le droit absolu et automatique d’immigrer en Israël et en devenir un citoyen) doit être abrogée
Le problème des réfugiés arabes de Palestine de Palestine est l’aspect le plus douloureux du conflit israélo – arabe. Nous sommes donc d’avis que tout réfugié qui  désire retourner en Israël doit être mis en mesure de le faire ; dans ce cas, il devrait obtenir une réhabilitation économique et sociale intégrale pour tous les dommages subis. La résolution du problème palestinien doit non seulement redresser les torts dont les arabes de Palestine ont été les victimes mais également garantir l’avenir national des masses hébraïques. Ces masses ont été amenées en Palestine par le sionisme, mais elles ne sont pas entièrement responsables des actions du sionisme. Tenter de punir les travailleurs et les masses populaires pour les  « péchés » du sionisme ne peut résoudre le problème palestinien, mais seulement occasionner de nouveaux malheurs. Certains pourront, devront sans doute, regagner leur pays d’origine, cela se fait d’ailleurs actuellement de façon spontanée pour ceux qui se rendent compte de leur erreur en prenant conscience d’avoir été trompé par la propagande sioniste.(Cf. : Le Sionisme contre Israël. Cahiers Libres 146 – 147 148 Maspero)


 Il crée en 1984 le Centre d'information alternative (AIC), qui rassemble plusieurs mouvements pacifistes israéliens et organisations palestiniennes. En 1989, il est condamné à vingt mois de prison ferme pour « prestations de services à organisations illégales », pour avoir imprimé des tracts relatifs à l'organisation palestinienne Front populaire de libération dela Palestinede Georges Habache qualifiée de terroriste par Israël.
Depuis lors, il continue son activité au sein de l'AIC. Il donne, entre 2003 et 2005, une série de conférences sur le conflit israélo-palestinien dans une vingtaine de grandes villes françaises et leurs banlieues (centres associatifs, écoles) avec Dominique Vidal du Monde diplomatique et Leila Shahid, déléguée générale dela Palestineauprès de l'Union européenne..

Le problème posé par les militants de la paix est des plus complexes, mais il n'empêche qu'aux deniers résultats des courses ils sont dans les choux, sans pour autant vraiment s'interroger sur leurs responsabilités dans cette situation.
Le Grand Israël se met en place et leur antisionisme, factice parce qu’ils se refusent de condamner concrètement Israël et de tirer toutes les conséquences qui serait logiquement de poser clairement le problème du droit à leurs terres des palestiniens spoliés, et qui pour la plupart, vivent entassés dans les camps, dont ils évitent, plus ou moins de parler, parce que en se posant ce problème essentiel qui est le droit au retour des Palestiniens, conformément à la résolution 194 de l’O.N.U, des personnes comme Warschawski,auraient à se poser celui de leur présence en Israël, qu’on évacue d’une façon bien spécieuse, laissant entendre que les israéliens et les Palestiniens sont condamnés à vivre ensemble, et qu’on ne peut guère revenir en arrière , souscrivant ainsi à la politique du fait accompli inscrite dans les pratiques sionistes.
Bien sûr, les Warschawski et autres militants  pour la paix n'ont rien à se reprocher, ils ont pu mener des actions assez spectaculaires contres des implantations coloniales juives dont l’extension n’a pu être que provisoirement ralenti.
Il peuvent donc, en toute bonne foi, penser qu'il faut poursuivre leurs actions en les améliorant; tout en se gardant d’éviter des conflits intercommunautaires et surtout d’apporter leur soutien aux « actes de terrorisme palestiniens que nous avons toujours eu la faiblesse, d’appeler actes de résistance
A l'opposée, Avram Burg a tout à se reprocher, et conscient des Fautes commises dont il se sent responsable à titre individuel et à titre collectif, il ne peut qu'en tirer toutes les conséquences : Il faut abandonner le ghetto sioniste et en payer le prix !
Cette affirmation forte, lui vaut  d'être considéré comme un extrémiste qui serait pour la destruction d'Israël, alors que les Warschawski  et autres militants, bardés de leur "bonne conscience" peuvent, en toute honnêteté, penser qu'il y a encore quelque chose à sauver du côté d'Israël, et tout en se proclamant antisionistes, ils espèrent en une possible réconciliation entre les Israéliens bien intentionnés.
Justement quand dans  son bouquin "Notes sur l'occupation" Eric Hazan affirme avec une naïveté sidérante, qu'il n'y a pas de haine  entre juifs israéliens et les palestiniens, il est vraiment à côté de la plaque, pour peu qu’on prenne en considération les enquêtes faites dans les pays arabes, et plus particulièrement chez les Palestiniens

Michel Warschawski à qui l'on demande s'il est attaché à l'État d'Israël, déclare, en 2005, qu'« il aime Israël comme on aime l'enfant d'un viol. On ne peut en vouloir à l'enfant des circonstances de sa conception. »
A vrai dire, Michel Warschawski fait preuve d’un certain angélisme quand il se défausse d’une certaine manière de sa responsabilité dans le « viol », ne serait-ce que parce qu’il a émigré en Israël, au même titre d’ailleurs que son père qui, après la « miraculeuse » victoire dela Guerredes Six Jours à déposé ses valise et rejoint son fils
En réalité cette idée d’Etat binational ne fait qu’entériner le politique du « fait accompli » mené par Israël

Tout à l'opposé, Av ram Burg sait de quoi il parle, pour la bonne raison qu’il a été, l’un des artisans de ce viol de ce fait il connaît les remèdes, au même titre que Barnavi, ils affirment tous les deux que le temps des bonnes intentions est révolu, qu’il imports qu’Israel reconnaisse ses torts et s’engage dans des négociations de paix sérieuses dans le respect des résolutions 194 et 242 des Nations Unies





 Antisémitisme
                               Par Michel Warschawski

Le conflit israélo-palestinien se prête facilement à une interprétation religieuse, ou pour le moins ethnique. Il se déroule dans un lieu qui a été le berceau de grandes religions et que beaucoup appellent "Terre Sainte"; le sionisme est souvent présenté comme le "retour" du peuple juif dansla Terre Promise, et son argumentaire puise beaucoup dans le domaine des droits historiques, quand ce n'est pas carrément dans la promesse divine; Jérusalem est ville trois fois sainte, etla Palestinehistorique est parsemée de sites de pèlerinage.
L'omniprésence de la culture islamiste dans la conscience et la culture nationale arabe est, elle aussi lourde d'une confessionnalisme d'un conflit souvent présenté comme la libération d'une terre d'Islam, occupée par des infidèles.
A quoi on ne peut pas ne pas ajouter l'idée, sioniste elle aussi, de créer un "état juif", et une stratégie permanente de judaïsation qui n'a pas fait l'économie d'une guerre d'épuration ethnique en 1948.
 Un des plus grand mérites de Yasser Arafat est d'avoir, dans un tel contexte, fait tout ce qui est humainement possible pour maintenir le conflit Israélo-palestinien dans sa dimension politique et non religieuse ou ethnique: une lutte de libération nationale pour l'indépendance, un combat anti-colonialiste pour un territoire et une souveraineté nationale.
A l'inverse, un des crimes les plus graves de l'ancien premier ministre israélien Ehud Barak est d'avoir introduit le religieux dans les négociations, en revendiquant, au sommet de Camp David II, une souveraineté juive sur l'esplanade des mosquées de Jérusalem sur la base de considérations historico religieuses. Cette revendication démente a, sans aucun doute, été l'une des causes principales de l'écroulement du processus d'Oslo. L'histoire dira si elle n'a pas été aussi le détonateur d'une guerre des religions dans l'ensemble du Moyen-Orient, et d'un conflit islamo juif à travers le monde entier.
Le conflit israélo-palestinien est un conflit politique entre un mouvement colonial et un mouvement de libération nationale. Le sionisme est une idéologie politique, et non religieuse, qui vise à résoudre la question juive en Europe par l'immigration en Palestine, sa colonisation et la création d'un état juif.
 C'est la définition qu'en ont toujours donnée ses instigateurs, de Herzl à Ben Gourion, de Pinsker à Jabotinsky, pour qui les concepts de colonisation (Hityashvuth) ou de colonies (Yishuv, Moshav) n'ont jamais été péjoratifs. Jusqu'à la montée du Nazisme, l'immense majorité des Juifs à travers le monde a rejeté le sionisme, considéré soit comme hérétique (position de la grande majorité des rabbins et des Juifs religieux) soit comme réactionnaire (position du mouvement ouvrier juif en Europe orientale), soit encore comme anachronique (positions des Juifs émancipés ou assimilés en Europe centrale et occidentale). En ce sens, l'antisionisme a toujours été perçu comme une position politique parmi d'autres, qui plus est, hégémonique dans le monde juif pendant près d'un demi siècle.
Ce n'est que depuis une trentaine d'années qu'une vaste campagne internationale tente, avec un succès indéniable, non pas de participer à la controverse sur l'opportunité du sionisme, l'analyse de sa dynamique et ses implications politiques et morales, mais de délégitimer l'antisionisme, en l'identifiant à l'antisémitisme.
Comme toute autre forme de racisme, l'antisémitisme (ou la judéophobie) rejette l'autre dans son identité et son existence. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il pense, pour l'antisémite, le Juif est haïssable, jusqu'au massacre, par le seul fait d'être Juif. L'antisionisme par contre, est une critique politique d'une idéologie et d'un mouvement politiques; il ne s'attaque pas à une communauté, mais remet en question une politique. Comment alors identifier une idéologie politique, l'antisionisme avec une idéologie raciste, l'antisémitisme?
Un groupe d'intellectuels sionistes européens vient de trouver la solution, en faisant intervenir l'inconscient et un concept passe-partout qu'ils nomment "le glissement sémantique". Quand on dénonce le sionisme, voire quant on critique Israël, on a, parfois inconsciemment, comme objectif non pas la politique d'un gouvernement (le gouvernement Sharon) ou la nature coloniale d'un mouvement politique (le sionisme) ou encore le racisme institutionnel d'un état (Israël), mais les Juifs. Par glissement sémantique, quand on dit: "les bombardements de populations civiles sont des crimes de guerre" ou "la colonisation est une violation flagrante dela Quatrième Conventionde Genève", on dit en fait "le peuple juif est responsable de la mort du Christ" et "mort aux Juifs !".
Evidement, on ne peut rien répondre à un tel argument, car toute réponse sera, inconsciemment peut-être, une apologie de l'antisémitisme. L'argument du glissement sémantique et l'utilisation de l'inconscient dans la polémique politique met, par définition, fin à toute possibilité de débat, quel que soit le sujet d'ailleurs. La dénonciation du colonialisme est en fait un rejet de l'Anglais (ou du Français ou de l'Allemand, selon le cas), de sa culture de son existence. L'anticommunisme non plus n'existe pas, c'est un glissement sémantique de la haine des Slaves. Si je dis "je n'aime pas le camembert", je pense en fait "mort aux Français!"; quand j'affirme apprécier la musique Yiddish, je dis, par glissement sémantique, que je hais les Arabes…
L'antisémitisme existe, et semble, en Europe, relever la tête, après un demi-siècle de non-dit faisant suite aux horreurs du judéocide nazi et aux crimes de la collaboration. Dans une partie croissante des communautés arabo musulmanes en Europe, des généralisations racistes accusent, sans distinction, les Juifs des crimes commis par l'Etat juif et son armée. L'antisémitisme se trouve d'ailleurs souvent au sein même du camp qui soutient inconditionnellement la politique israélienne, comme par exemple une partie de ces sectes protestantes intégristes qui, aux USA, constituent le véritable lobby pro israélien.
Le racisme anti-arabe existe également, même si les média donnent moins de visibilité aux exactions du Bétar et de Ligue de Défense Juive contre des institutions musulmanes ou des organisations qui s'opposent à la politique de colonisation israélienne, aux slogans racistes anti-arabes qui couvrent certains quartiers de Paris ("Mort aux Arabes", "Pas d'Arabes pas d'Attentats") et aux ratonnades organisées par des commandos sionistes.
Les racismes anti-arabe et anti-juif doivent être condamnés et combattus, sans concession, et l'on ne peut le faire avec efficacité que si l'on mène les deux combats de front, faute de quoi, on ne fait que renforcer l'idée, fortement répandue, que derrière la dénonciation d'une seule forme de racisme on attaque en fait une communauté. Ceux qui dénoncent les actes antisémites, réels ou fruits de "glissements sémantiques", mais ne disent rien des exactions anti-arabes portent une part de responsabilité dans la communautarisation des esprits et dans le renforcement de l'antisémitisme, car ce n'est pas le racisme, quel qu'il soit et d'où qu'il vienne, qu'ils combattent, mais uniquement le racisme de l'autre.
Ce ne sont certainement pas eux, les Tarnero, Lanzmann et autres Taguieff, qui ont le droit de faire la leçon aux militants de la gauche radicale et du mouvement contre la mondialisation marchande, qui depuis toujours, ont été à la pointe de tous les combats anti-racistes, et n'en ont jamais déserté aucun.
Mais allons plus loin. Une part importante de responsabilité du phénomène de glissement d'une critique à la politique israélienne à des attitudes antisémites, repose sur les épaules d'une partie des dirigeants, souvent autoproclamés, de communautés juives en Europe et en Amérique du Nord. En effet, ce sont eux qui, souvent, identifient la communauté juive toute entière à une politique - celle du soutien inconditionnel aux dirigeants israéliens. Quand, comme ça a été le cas à Strasbourg, ils appellent à manifester leur soutien à Sharon sur le parvis d'une synagogue, comment s'étonner alors que la synagogue soit prise comme cible dans les manifestations contre la politique israélienne?
La politique israélienne est largement critiquée à travers le monde, et plus l'Etat Juif agira hors du droit, plus il sera considéré comme hors-la-loi, et en paiera le prix. Il est totalement inacceptable et irresponsable que les intellectuels juifs qui affichent une identification absolue avec Israël ainsi que les dirigeants des communautés juives à travers le monde entraînent ces dernières dans la course vers l'abîme où mène Ariel Sharon et son gouvernement.
Au contraire: s'ils étaient animés par un véritable sentiment de responsabilité face à la communauté dont ils se revendiquent, ils feraient leur possible pour se démarquer des actes barbares de l'état israélien, et des conséquences dramatiques que ces actes vont tôt ou tard entraîner pour l'existence même d'une existence nationale hébreu au Proche Orient.
Ce faisant, ils feraient également preuve de responsabilité face à la communauté juive d'Israël : au lieu de caresser le jusqu'auboutisme israélien dans le sens du poil, de contribuer à l'aveuglement suicidaire croissant de sa direction et de sa population et de hurler, comme Lanzmann "avec Israël toujours, et inconditionnellement", ne feraient-ils pas mieux de servir de garde-fous et de mettre en garde Sharon et son gouvernement contre les conséquences catastrophiques de leur politique? Sont-ils à ce point aveugles pour ne pas voir que l'impunité dont jouit Israël aux yeux de certains courants politiques et philosophiques, en Europe et en Amérique du Nord, n'est que l'autre face de l'antisémitisme et de son argumentaire sur la "spécifité juive".
Sont-ils à ce point stupides pour ne pas comprendre que pour beaucoup de soi-disant amis d'Israël, la politique de laissez aller laissez faire vis à vis de l'Etat juif est l'expression d'un cynisme qui veut voir les Juifs se jeter, droit dans le mur? Et qu'au contraire, ce sont ceux qui critiquent, et parfois durement, Israël qui ont véritablement à coeur la vie et la survie de sa population?
Pour protéger les Juifs du monde d'une accusation de co-responsabilité, pour couper court à la propagande antisémite qui en instrumentalisant la souffrance des Palestiniens veut culpabiliser tout juif en tant que tel, pour faire barrage au danger réel de communautarisation des enjeux du conflit israélo-palestinien, il est impératif que s'entende, dans les communautés juives, une voix puissante et ferme qui dise, comme l'exprime le nom d'une organisation juive américaine agissant en ce sens: "Pas en notre nom!".
C'est évidemment aussi le devoir des forces démocratiques et de gauche à travers le monde que de dénoncer, sans concession aucune, les crimes d'Israël, non seulement parce que la défense des opprimés et des colonisés, où qu'ils soient, est une partie intégrale de leur programme et de leur philosophie, mais aussi parce que seule une position claire et cohérente avec les autres combats qu'ils mènent, peut leur permettre de lutter contre la communautarisation et le racisme dans leurs propre pays.
Michel Warschawskimai 2003



4) PAROLES D’UN ANTISIONISTE RADICAL


 Aveuglement collectif, les erreurs les plus fréquentes des Israéliens
   Par Gilad Atzmon

À travers toute l'histoire relativement courte du nationalisme juif, beaucoup de juifs ont réussi à trouver des imperfections dans la philosophie sioniste. Beaucoup se sont détachés du sionisme. Depuis la déclaration de l'État d'Israël, beaucoup d'Israéliens ont quitté Israël, et pas mal de juifs de par le monde se sont joints au mouvement de libération palestinien. Les Israéliens, d'autre part, sont ceux qui n'arrivent pas à réaliser que les dix points cités ci-dessus sont en vérité des erreurs graves et fatales.
On pourrait probablement demander si ces erreurs sont faites par les sionistes en particulier plutôt que par tous les Israéliens. Je répondrai que les Israéliens sont des sionistes, même s'ils n'ont que peu de connaissance du sionisme. La plupart des Israéliens sont nés dans une réalité colonialiste et raciste. Ils sont éduqués en vue de maintenir le sionisme et non de le remettre en cause. L'acceptation aveugle d'une des vues les plus radicales et chauvinistes du monde rend les Israéliens imperméables à toute forme de négociation pacifique.
Les erreurs en détail :

1) De ne pas réaliser qu'il n'y a pas de différence essentielle entre Tel Aviv et une colonie juive en Cisjordanie :
La plupart des Israéliens considèrent les colonies juives en Cisjordanie et les colons comme des obstacles à la route vers la paix. Les Israéliens en général et les sionistes soi-disant «de gauche» en particulier, dans leur univers égocentrique, sont totalement convaincus que seul un retrait des forces israéliennes jusqu'aux frontières de 1967 pourrait leur garantir la paix. La seule explication intelligible devant une telle erreur de jugement vient du fait que ce n'est qu'après 1967 que les Israéliens ont rencontré face à face les Palestiniens qui avaient subi un «nettoyage ethnique» en 1948 (et qui sont «tout à coup» apparus dans l'expansion des nouveaux territoires occupés). Les Israéliens veulent croire que ce qu'ils ne voient pas n'existe pas. Ils refusent toujours de reconnaître que la «cause palestinienne» est basée sur une demande de retour au pays justifiée.
La semaine dernière, le ministre de l'Autorité Palestinienne, Nabil Sha'ath, a fait la déclaration suivante concernant le «droit au retour»: «La feuille de route pour la paix au Proche-Orient parrainée par les États-Unis garantit le droit pour les réfugiés palestiniens de revenir dans leurs maisons en Israël ou sur les terres qui ont été conquises lors de la guerre des Six-Jours en 1967.» (Haaretz, 16 août 2003)
Voyons certains des commentaires faits par les principales figures politiques israéliennes:
«Les réfugiés n'auront jamais le droit de revenir en Israël.» (le porte-parole du gouvernement, Avi Pazner, Ha'aretz, 17 août 2003)
«Toute avance en ce qui concerne la feuille de route devra dépendre de l'abandon des Palestiniens du droit au retour sur des terres en Israël.» (le Ministre israélien de la Santé, Dan Naveh, Ha'aretz, 17 août 2003)
«[Les Palestiniens] parlent encore d'un problème qu'ils ne pourront jamais résoudre.» (le porte-parole du parti travailliste, Shimon Peres, Ha'aretz, 17 août 2003)
«Tous les partis politiques en Israël sont unis contre le droit au retour en Israël pour les Palestiniens.» (le député travailliste Matan Vilnai, Ha'aretz, 17 août 2003)
«Israël et l'Autorité Palestinienne ont un intérêt commun: celui de trouver des solutions au problème des réfugiés à l'intérieur des frontières d'un État palestinien, et non pas en Israël.» (Le député du Meretz Ran Cohen, Ha'aretz, 17 août 2003)
Comme nous pouvons le voir, les politiciens israéliens doivent encore arriver à comprendre ce qu'est la cause palestinienne. Ils s'attendent encore à ce que les Palestiniens abandonnent leurs doits légaux légitimes. En réalité ils veulent que les palestiniens acceptent de ne plus être des palestiniens. C'est confondre leurs désirs avec la réalité, car je dirai que les Palestiniens n'abandonneront jamais leur droit au retour. Ils n'abandonneront jamais la résistance contre le colonialisme sioniste. Certainement pas maintenant, pas quand ils sont en train de gagner un soutien grandissant du monde. Chaque Palestinien sait que le but du sionisme est de transformer toutela Palestineen une terre juive. C'est pourquoi Tel Aviv, qui est partiellement située sur des terres palestiniennes confisquées (Yafo, Abu Kabir, Sheikh Munis, etc.) et Elon Moreh (une colonie en Cisjordanie) sont très semblables. Ce sont des colonies juives sur une terre palestinienne.

2) De croire que la création de l'État d'Israël est un résultat de l'Holocauste:
Voici d'abord quelques citations révélatrices:
«Un juif élevé au milieu des Allemands peut adopter les coutumes allemandes, des mots allemands. Il peut être totalement imbibé de fluide allemand, mais le noyau de sa structure spirituelle restera à jamais juif, parce que son sang, son corps, son type physique racial sont juifs.» (Vladimir Jabotinsky, «Une lettre sur l'autonomie», 1904 - Jabotinsky est le mentor idéologique de la droite israélienne).
«Moi aussi, comme Hitler, je crois dans le pouvoir de l'idée du sang.» (Chaïm Nachman Bialik, «L'heure présente», 1934 - Bialik est le poète national officiel d'Israël).
«Si j'avais été juif, j'aurais été un sioniste fanatique.» (Adolf Eichmann, 1955, publié dans Life Magazine en 1960 - Eichmann, un officier SS en charge du «problème juif», a fait cette remarque en référence à sa visite en Palestine en 1937).
Tout au long des années, les Israéliens ont adopté une vue bizarre du récit de leur histoire sioniste. D'une manière ou d'une autre, ils ont décidé que leur entreprise coloniale militante et nationaliste est en réalité un «mouvement à la recherche de la paix» de l'après-Shoah. Dans les premières années de l'État, cette notion manipulatrice s'est trouvée être très efficace en engendrant un soutien de l'Ouest grâce sans doute au sentiment de culpabilité au sein des Occidentaux. Depuis la guerre du Liban en1982, l'opinion à l'Ouest s'est déplacée. De plus en plus de personnes estiment que ce sont les Palestiniens qui sont en réalité les «dernières victimes de Hitler». Alors que l'Ouest prend lentement mais sûrement conscience des crimes inhumains et continus d'Israël, les Israéliens croient toujours en leur image auto-fabriquée. Les Israéliens sont convaincus que l'État d'Israël a été crée après l'Holocauste afin de donner un havre de sécurité aux juifs en cas de désastre qui recommencerait. Cette fausse idée est la conséquence directe de la lecture erronée des événements historiques cruciaux. Israël est le fruit du sionisme, et l'idéologie sioniste a été édifiée bien avant la naissance de Hitler.
De plus, il y a une bonne raison de croire qu’Hitler a développé ses arguments antisémites après avoir lu les premiers textes sionistes. En lisant Ber Borochov, il pouvait apprendre à quel point les juifs étaient socialement anormaux («La structure socio-économique du peuple juif diffère radicalement de celle des autres nations. La nôtre est une structure anomale, anormale.» Ber Borochov, 1897, publié dans Moshe Cohen (éd.), «Nationalisme et la lutte des classes: une approche marxiste au problème juif», 1937). Il pouvait apprendre de Jabotinsky à quel point la pureté du sang était importante. Les citations ci-dessus suggèrent que le sionisme et le nazisme sont très semblables dans l'esprit (tous deux sont des mouvements nationalistes inspirés par les concepts de la pureté raciale). Une chose néanmoins reste claire: le sionisme précède le nazisme.
D'autre part, si nous décidons d'accepter l'idée de l'aveuglement d'Israël qui estime que l'État est un résultat de l'Holocauste, alors nous devrions prendre en compte le fait que les sionistes ont toujours été plus qu'enthousiastes en ce qui concerne l'antisémitisme. Aux yeux des sionistes, c'est l'antisémitisme qui poussera les juifs vers leur pays. Ainsi, les sionistes ont réalisé dès le début que l'Allemagne nazie présentait une chance pour le sionisme. Alors qu'avant la guerre les organisations sionistes ont collaboré avec les nazis pour transférer les richesses des juifs allemands en Palestine pendant la guerre, quand l'échelle du désastre était déjà connue, les sionistes de par le monde n'ont pas fait grand-chose pour aider leurs frères et sœurs en Europe. Il faut mentionner un incident en particulier. Vers la fin de la deuxième guerre mondiale, Adolf Eichmann (au nom d'Heinrich Himmler) a offert à Rezso Kasztner, un dirigeant sioniste hongrois, la possibilité de libérer près d'un million de juifs en échange de 10.000 camions. De façon surprenante, cette offre a été ignorée par les organisations sionistes qui avaient réalisé alors que l'anéantissement des juifs d'Europe aiderait à générer suffisamment de soutien de la part des nations en vue de la création du futur État juif. Apparemment, l'offre nazie a été réduite à un seul train et à juste 600 juifs sionistes hongrois dévoués. Les sionistes n'étaient clairement intéressés à sauver ni les juifs assimilés ni les juifs orthodoxes.
On doit admettre, tristement, que du point de vue tactique, les sionistes avaient raison: la liquidation des juifs d'Europe a en effet généré un grand soutien pour la cause sioniste, qui a conduit finalement à la création de l'État juif. Néanmoins, si nous adoptons cette ligne de pensée, nous devons considérer les dirigeants sionistes comme étant responsables en partie de la liquidation des juifs d'Europe.

3) De se considérer innocents et victimes du conflit israélo-palestinien:
C'est difficile à croire, mais les Israéliens se considèrent vraiment comme étant des personnes innocentes. Même ces mêmes Israéliens qui ont nettoyé ethniquement les Palestiniens et qui les ont terrorisés pendant des dizaines d'années (comme Peres et Sharon) ont le chutzpah (toupet) de se considérer comme des victimes. Même le fait que pendant plus d'un demi-siècle les Israéliens ont voté en faveur du déni des droits humains les plus fondamentaux pour les Palestiniens, n'a jamais amené les sionistes à exprimer le moindre doute. Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas un seul corps politique juif au sein du parlement israélien qui reconnaisse le droit au retour pour les Palestiniens.
En prenant en compte le fait que le judaïsme mondial, poussé par le gouvernement israélien, réussit à mener à bien les demandes concernant les intérêts juifs d'avant la deuxième guerre mondiale (en ce qui concerne les comptes en banque ou les biens en Europe de l'Est), il est plutôt bizarre que les Israéliens parviennent si bien à ignorer les demandes similaires des Palestiniens. Comment se fait-il que les juifs soient tellement mobilisés au sujet des injustices des banques suisses, et si sourds et aveugles vis-à-vis de leur propre vol de terres, des possessions et de la dignité des Palestiniens? Je suggère deux réponses possibles:
a) Les Israéliens et les sionistes ne sont pas vraiment concernés par les injustices faites à leur peuple dans le passé; ils sont simplement motivés par avidité, par exaltation politique, ou par les deux.
b) Les Israéliens et les sionistes sont des créatures étranges qui ne suivent aucun des modèles humains reconnus d'empathie, et donc il ne faut pas attendre d'eux des sentiment de compassion ou de culpabilité en ce qui concerne leurs propres crimes envers les non-juifs en général, et envers le peuple palestinien en particulier.
On sait que des milliers de jeunes Israéliens vont chaque année en Pologne pour visiter les différentes attractions touristiques dela Shoah. Cesvoyages sont sponsorisés par le gouvernement israélien et par beaucoup d'autres organisations juives. On pourrait penser que, lorsque ces heureux jeunes gens rejoignent l'armée israélienne, ils appliquent les leçons morales et qu'ils ressentent de la compassion pour leurs voisins palestiniens. Néanmoins, alors qu'il parait évident qu'ils ont appris la leçon, c'est malheureusement la mauvaise: quand ils sont dans les Territoires occupés, beaucoup se comportent commela Wermacht. Iln'est pas étonnant que les Israéliens investissent tant d'argent dans ces «voyages éducatifs».

4) De croire qu'ils vivent dans une démocratie et donc que les atrocités qu'ils commettent sont légitimes :
Malgré le fait que plus de la moitié de la population vivant dans les frontières israéliennes n'ait pas le droit de vote, les Israéliens se considèrent toujours comme étant un peuple démocratique. De plus, les Israéliens (comme les Américains) croient que leur «liberté» de choix politique leur donne un mandat pour décider du destin d'autres peuples. Les Israéliens sont persuadés que leurs actes assassins sont légitimes parce qu'ils sont «la seule démocratie au Moyen-Orient». On peut expliquer cela en prenant comme référence l'interprétation israélienne du concept juif d'«élu». Alors que les juifs orthodoxes regardent le fait d'être élu comme étant un fardeau éthique et spirituel, les Israéliens considèrent cela comme une forme de cadeau cosmique: on naît «élu», et cela vous rend surhumain. En très peu de temps, les Israéliens ont développé un système de «démocratie de peuple élu» qui leur permet en tant qu'élus de dicter leur conception du monde à ceux qui sont trop faibles (pour le moment) pour les combattre. Il est important de faire remarquer qu'Israël n'est pas le seul pays à avoir «une démocratie de peuple élu». La démocratie américaine suit assez bien la même ligne de pensée. Depuis la deuxième guerre mondiale, les Américains ont décidé pour le reste du monde de la façon dont ces pays devaient contribuer à enrichir les États-Unis. Ce n'est pas étonnant que ces deux «démocraties de peuples élus» soient si éprises l'une de l'autre.

5) D'être convaincus qu'ils vivent dans une société ouverte qui bénéficie d'une diversité politique et idéologique :
«Le problème avec la gauche israélienne est qu'elle pense qu'il suffit de chanter une chanson pour être en faveur de la paix. Je dis, si vous voulez chanter une chanson, alors devenez chanteur.» (Shimon Peres, The Independent, 4 août 2003)
Les Israéliens ont tendance à croire qu'ils bénéficient d'une société avec une diversité politique et avec un vrai débat gauche/droite. Traditionnellement, on identifie la pensée de gauche avec le combat pour une égalité sociale et juridique, alors que la politique de droite se bat pour les plus forts. Bizarrement, une telle distinction n'est pas applicable à Israël. L'idée du sionisme, c'est d'être fort et juif, et les Palestiniens (et la main-d'œuvre émigrée bon marché) ne font pas partie du jeu. La gauche israélienne n'essaye pas d'en faire des partenaires égaux, et les sionistes de droite ne leur permettent même pas d'entrer dans la fosse. En réalité, la gauche et la droite ont adopté l'idée du «Mur de fer» de Jabotinsky, une philosophie dont le but est de construire une puissance que la «population native ne peut pas enfoncer» (Vladimir Jabotinsky, «The Iron Wall», 1923).
Je suppose que la raison pour laquelle les Israéliens n'arrivent pas à voir que leur société manque d'un vrai débat entre la gauche et la droite, c'est parce qu'ils n'arrivent pas à faire la différence entre un débat idéologique et un débat politique. Alors qu'en réalité il n'y a pas de différence idéologique entre le parti du Likoud et le parti travailliste israélien, les Israéliens considèrent encore leur affrontement politique comme un débat idéologique. En Grande Bretagne, par contre, la plupart des gens comprennent maintenant que Tony Blair est un dirigeant Tory déguisé en travailliste. Les Anglais sont beaucoup plus avancés que les Israéliens en réalisant le contexte idéologique de leur propre jeu politique. En Israël, peu de personnes comprennent que les différences entre Peres et Sharon ne sont que marginales. Si cela ne suffisait pas, même les organisations israéliennes de gauche comme Peace Now (La Paix Maintenant), Women in Black (les Femmes en Noir) et Gush Shalom, qui se sont battus courageusement pour les droits des Palestiniens, acceptent l'inacceptable «solution de deux États». Penser à ces mouvements de la «gauche israélienne» en termes catégoriques révèle une donnée dévastatrice: que leur programme politique n'est pas si éloigné idéologiquement parlant de celui de Sharon. Il est triste d'admettre qu'il n'y a pas de «gauche israélienne».
6) De croire qu'ils ont laissé le ghetto derrière eux :
Les aspirations juives nationalistes ont commencé à apparaître à la fin du dix-neuvième siècle suite à l'émancipation des juifs d'Europe. Les idéologues sionistes ont suivi la vague grandissante du nationalisme européen. Les premiers sionistes ont considéré que la possible assimilation des juifs était une grave menace pour l'existence juive. Beaucoup de ces penseurs sont tombés d'accord sur le fait que les juifs souffraient d'un mauvais fonctionnement social, en se référant aux occupations juives traditionnelles comme étant non productives. L'hypothèse sioniste à cette période était que cette forme de condition sociale malsaine venait du fait d'avoir vécu dans des ghettos dans un pays étranger pendant trop de temps. Le sionisme a été considéré comme un remède pour les nombreuses «maladies traditionnelles juives». Son but était de créer un juif nouveau: un homme laïc, civilisé et productif, qui vit et cultive sa propre terre tout en communiquant dans sa propre langue (hébreu), tout l'opposé du caractère des juifs de l'Europe de l'Est des ghettos. Cette expérience n'a pas survécu longtemps. En réalité, ce «nouveau juif» n'a jamais été créé. Le sionisme n'a jamais été un mouvement laïc. Alors que la laïcité est une alternative philosophique à la religion, quand on regarde le sionisme et la laïcité juive, le sionisme ne rejette certains rituels juifs que pour en adopter de nouveaux.
Depuis le début, le sionisme a adopté beaucoup de symboles héroïques juifs bibliques et mystiques, la plupart suicidaires (l'histoire de Massada - un conte de kamikazes communautaires - et Samson, le premier attaquant suicide, sont des exemples typiques). De plus, l'idée de ressusciter un État juif en Palestine est directement liée à la promesse biblique. Même si au début il semblait qu'un réel effort ait été fait pour établir une civilisation hébraïque, aujourd'hui chaque personne qui visite Israël serait d'accord pour dire que la plupart des aspects culturels hébraïques sont en train de disparaître de la culture israélienne qui s'effondre. Même l'hébreu est en train d'être broyé chaque jour. Inutile de dire que peu de temps après leur arrivée, les sionistes ont trouvé qu'il était beaucoup plus facile d'utiliser la main-d'œuvre palestinienne que de se brûler en plein air dans les champs méditerranéens. Rétrospectivement, il serait difficile de faire ressortir quelque renaissance culturelle hébraïque que ce soit, à part quelques habitudes barbares d'oppression sadique qui se sont développées pendant des dizaines d'années. En prenant en compte la large contribution impressionnante des juifs à la culture du monde, on verra que presque rien n'est venu de l'État juif. Ce n'est pas très surprenant. Comme nous le savons, il y a eu peu de contributions venant des ghettos juifs. Quand nous pensons aux grands penseurs et aux artistes juifs, nous voyons que tous sont des juifs émancipés qui préféraient l'assimilation au sionisme ou à l'orthodoxie. Le remarquable «Mur de défense» de Sharon est là pour expliquer pourquoi Israël n'a jamais été productif culturellement. En réalité, les sionistes n'ont jamais quitté le ghetto; ils ont juste déménagé de l'Europe de l'Est versla Palestine. Leconcept de ségrégation est probablement inhérent à l'existence sioniste.

7) D'être convaincu que «l'État juif» est un concept légitime :
Cette erreur est le résultat d'une mauvaise lecture du changement culturel du vingtième siècle. Quand le sionisme est né, c'était plus qu'une philosophie idéologique légitime. Il faisait partie du mouvement nationaliste européen du dix-neuvième siècle, et s'est développé au moment où la haine de l'Autre était très courante dans les discours politiques et intellectuels européens. Les sionistes révisionnistes dirigés par Vladimir Jabotinsky ont fait ouvertement l'éloge du fascisme italien et considéré Mussolini comme leur mentor idéologique. De plus, Jabotinsky a adopté l'idée de la pureté raciale des années avant qu'Hitler n'en parle. À cette époque, le sionisme n'était pas la seule philosophie à pousser pour un État nationaliste basé sur la pureté raciale. Après la deuxième guerre mondiale et la chute du nazisme, les choses ont néanmoins changé. L'idée d'un État basé sur la pureté raciale n'était plus légitime. Même la nouvelle forme de fascisme américain est multiraciale. En fin de compte, Israël est le seul exemple restant d'un État nationaliste basé sur la pureté de la race. L'État juif n'est plus un concept légitime.

8) De penser qu'Israël est un abri pour toute la population juive et la meilleure réponse à l'antisémitisme :
Madame Tzipi Livni,la Ministreisraélienne de l'Immigration, a récemment révélé que l'immigration vers Israël s'est complètement arrêtée. En d'autres mots, elle a admis qu'Israël n'est pas le pays le plus attrayant pour les juifs pour venir y vivre. Il n'y a pas si longtemps, j'ai entendu une présentation d'un porte-parole palestinien, ici en Grande Bretagne. On a demandé au porte-parole s'il pouvait justifier les actes de suicides palestiniens dirigés contre les civils israéliens. Évitant de parler des aspects moraux compliqués concernant cette question maintes fois posée, le porte-parole s'est limité à parler des aspects pragmatiques des différentes formes de lutte des Palestiniens. Son argument était très simple: «Si Israël est un État pour les juifs, alors c'est la terreur palestinienne qui pourra faire de cet État un lieu très déplaisant pour les juifs qui veulent y vivre.» Il n'y a pas de doute que les attaques suicides sont très efficaces et atteignent leur but. Les mots de Tzipi Livni confirment que la terreur palestinienne est en train de vaincre l'entreprise sioniste. Mais la faillite du sionisme est beaucoup plus dramatique. Non seulement Israël n'a pas empêché l'antisémitisme, mais de plus les crimes dévastateurs et inhumains qui sont commis tous les jours par Israël au nom du «peuple juif» font que l'antisémitisme devient une philosophie légitime. Il n'y a pas de doute, le prochain désastre juif viendra d'une réaction au sionisme.
(Il est important de noter à nouveau que le sionisme est porté consciemment par l'antisémitisme. Nous voyons ici un cercle vicieux initié par les sionistes: Israël commet délibérément des crimes inhumains afin de provoquer des actes antisémites qui amèneraient les juifs à considérer que le sionisme et la seule et unique solution au «problème juif».)

9) De se considérer comme des humanistes :
Non, ce n'est pas une plaisanterie. Malgré la douleur qu'ils infligent à leurs voisins, les Israéliens se considèrent toujours comme des humanistes. De plus, il semble que l'image de l'humaniste est très importante pour les Israéliens. Vous trouverez des équipes de secours israéliennes et des équipes d'urgence médicale dans chaque lieu de désastre de par le monde. Mais pour quelque raison que ce soit, on ne trouve jamais ces «chevaliers» humanistes israéliens à Gaza ou à Jénine.
Je suppose que le déguisement humaniste israélien a quelque chose à faire avec l'héritage marxiste qui a été partiellement adopté par les premiers sionistes de «gauche». Ayant dit cela, on doit se souvenir qu'il n'y a rien dans la philosophie sioniste qui fasse écho à quelque code moral universel de comportement. Le sionisme ne concerne que les juifs. Il a été inventé par les juifs et ne peut être appliqué qu'aux juifs. L'appel pour l'unification mondiale prolétaire qui apparaissait pendant des années sur certains documents de la «gauche» sioniste, était un appel prétentieux sans grand-chose derrière. De plus, les partis de gauche qui appelaient à un cosmopolitisme international étaient en fait très actifs à voler les indigènes palestiniens. La grande majorité des kibboutzim israéliens sont situés sur des terres palestiniennes volées. Le vol des terres palestiniennes est au cœur même de toutes les philosophies sionistes. Je crois que le déni des droits humains les plus fondamentaux par les Israéliens peut s'expliquer par leur propre perception en tant que race élue. Pourquoi est-ce quela Palestinedevrait appartenir aux juifs qui en sont partis il y a deux mille ans, et pas aux Palestiniens qui vivent sur cette terre depuis le début des temps? Probablement parce que les juifs sont choisis, et que leur texte biblique est supérieur à tout autre texte (y compris les documents légaux). Comment pouvez-vous être élu, et être en même temps un humaniste? C'est la question principale qui devrait être posée aux Israéliens. Il paraîtrait que dans le nouveau monde dominé par les «Juifméricains», vous avez le droit de vous considérer comme un humaniste tant que vous avez suffisamment d'armes nucléaires à votre disposition pour soutenir votre image.

10) D'être sûrs qu'Israël est immortel :
En réalité, Israël est déjà une entité presque morte. Le pays est en train d'entrer dans un processus rapide de désintégration dans des secteurs isolés sans but commun collectif. Bientôt, plutôt que plus tard, les secteurs israéliens couramment rejetés comprendront qu'ils ont beaucoup plus de choses en commun avec les Palestiniens qu'avec les zélateurs sionistes. La prétendue «gauche» sioniste réalisera qu'elle a plus de choses en commun avec Nabil Sha'ath et Saëb Erekat qu'elle n'en a avec quelque membre que ce soit du parti Likoud. Les juifs orthodoxes réaliseront qu'ils ont bien plus de choses en commun avec le fondamentalisme islamique qu'avec le front israélien laïque libéral. Les nouveaux émigrants russes n'ont même pas essayé d'intégrer la société hébraïque qui les considère comme inférieurs. Les juifs éthiopiens, qui n'ont même pas le droit de donner leur sang, et la nombreuse main-d'œuvre étrangère bon marché, réaliseront bientôt que la suprématie sioniste est leur plus grand ennemi. Les jours des sionistes sont comptés. Il n'y a pas besoin d'une guerre. Qu'ils se détruisent eux-mêmes en «paix». Dans les nouveaux murs du ghetto qu'ils imposent à eux-mêmes et dont ils s'entourent, ils n'ont pas d'autre option.


Où tout cela nous mène-t-il ?
Il semble que toute forme de communication avec les Israéliens est presque impossible à moins que l'on décide de s'engager dans l'aveuglement israélien. Puisqu'il est clair que les Israéliens sont doués pour l'autodestruction, il ne nous reste qu'à les aider en servant de catalyseur. Une série d'interdictions et de boycotts feraient l'affaire. Nous devons commencer avec des boycotts culturels et économiques. On doit s'assurer que les criminels de guerre sionistes et israéliens sont arrêtés dès qu'ils atterrissent sur le sol du monde libre (en assumant bien sûr qu'une telle chose existe). Si cela ne suffit pas, il faut continuer et interdire aux Israéliens de voyager en Europe à moins qu'ils ne déclarent leur rejet total du sionisme. Ces nations éclairées qui sont assez courageuses pour interdire l'antisémitisme, la propagande néo-nazie et toute autre forme d'activité raciste devraient immédiatement envisager d'ajouter l'activité sioniste à leur liste d'activités interdites.Cela ne prendra pas trop longtemps. Face à un moment de vérité, beaucoup d'Israéliens seront contents de laisser le sionisme derrière eux et de rejoindre la famille des hommes. !