06 décembre 2011

Le député Sukarieh à Alintiqad: la découverte des agents de la CIA pose une question sur leur rôle dans les assassinats 
 
Le député Walid Sukarieh, membre du bloc parlementaire de la « Fidélité à la Résistance » a affirmé lors d’une interview accordée à Alintiqad que le fait de « dévoiler les réseaux d’espionnage  du service de renseignement américain « CIA » opérant au Liban,  par le service de contre-espionnage de la Résistance, représente un grand exploit qui révèle au grand jour le rôle de sabotage que pratiquent les américains sur la scène libanaise, dans le cadre du projet visant la résistance.


Interview: Hilal Salman
Traduction : Dina Chamseddine


Q-Comment commentez-vous les révélations des Etats Unis sur la capacité du Hezbollah à dévoiler les réseaux d’espionnage  de la « CIA », opérant à Beyrouth ?
R-Les Etats Unis traitaient le Liban, la Syrie et L’Iran (les pays où ont été récemment démasqués les réseaux d’espionnage américains), comme étant des pays sous développés du tiers monde où les activités de la CIA n’étaient pas susceptibles d’être interceptées.
La CIA confrontait dans la passé l’Union soviétique et les pays communistes qui lui étaient alliés sur la scène internationale, et il était rare qu’un agent à la solde des Etats Unis ait été dévoilé dans le cadre du conflit des services de renseignement, durant la guerre froide. Mais des indices ont démontré que la Résistance au Liban ne jouit pas uniquement de capacités et d’expertises militaires qui lui permettent d’infliger la défaite aux "Israéliens", mais qu’elle excelle de même dans les activités de contre- espionnage qui complètent ses aptitudes militaires, visant à protéger la scène intérieure des violations du « Mossad » et de la « CIA » et des services arabes ou occidentaux qui les assistent.
La Résistance a donc prouvé qu’elle est capable de démanteler ces réseaux d’espionnage et de s’infiltrer dans la scène de l’ennemi. Cet important aveu américain, sur le développement de l’activité de la Résistance dans les domaines militaires, sécuritaires et de contre-espionnage, et sur le dynamisme qui parraine son projet politique, confirme le fait que l’ambassade des Etats Unis ne pratique pas la diplomatie, mais qu’elle est un siège pour les espions, la conspiration et le sabotage sur la scène libanaise, en vue de servir le projet américain dans la région.
Dans ce contexte, nous posons la question suivante : quel est le rôle de l’ambassade des Etats Unis dans le sabotage sur la scène libanaise et dans les anciens assassinats, à partir de l’assassinat du président Rafik Hariri, arrivant à tous les attentats contre les leaders du 14 Mars, ces attentats qui ont surtout servi le projet américano-sioniste qui est parvenu à expulser la Syrie du Liban, à former le Tribunal spécial pour le Liban par une résolution du Conseil de sécurité, sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU. Cette arme a tantôt été utilisée pour menacer la Syrie afin qu’elle coopère avec les Etats Unis en Irak, et tantôt pour menacer la Résistance en vue de provoquer une discorde au Liban. C’est notamment cette arme qu’a obtenue l’Amérique et son ambassade qui renferme un bureau d’espionnage. Quelle est donc la nature de l’activité de ce bureau ? Il convient de rappeler les propos de l’adjoint  de la Secrétaire d’état américaine pour les AE, Jeffrey Feltman qui avait déclaré devant le Congrès, qu’une somme de 500 millions de dollars a été payée dans le but de saccager l’image de la Résistance et du Hezbollah. Comment ces sommes ont elles été dépensées ? Et dans quel but ? Ont-elles été payées aux médias ou dépensées dans des opérations suspectes visant à porter atteinte à la sécurité et la stabilité du Liban ? C’est la nature du travail des services de renseignement et des forces américaines spéciales, dont les missions renferment la coopération avec les institutions militaires, l'entraînement des éléments terroristes en vue de renverser un régime ennemi, la provocation d'un soulèvement contre un régime, ou l'application des opérations desquelles découlent des profits politiques, ayant une dimension stratégique, à l’instar notamment de l’assassinat du président Rafik Hariri. Cet attentat à l’engin explosif, contre un nombre déterminé de personnes, est un acte limité, doté d’une dimension stratégique, dans la mesure où il a modifié la situation au Liban, a renversé les équations locales, a provoqué le retrait de la Syrie du Liban et a sapé l’alliance libano-syrienne. Ces missions sont au cœur des tâches des forces américaines spéciales. Et je m’interroge à ce propos sur le rôle que jouent les Etats Unis sur la scène libanaise. Les réseaux qui ont été démasqués, ont confirmé le rôle qu’assument les américains au Liban, dans le but de cibler la Résistance. Et nous devons nous interroger, sur leur rôle dans les événements qui ont eu lieu au Liban, et sur les auteurs des assassinats et des attentats qui visent  à semer la confusion et la discorde.


Q-Un responsable américain a démenti dans un entretien accordé au quotidien Assafir, la suspension des activités d’espionnage des Etats Unis au Liban. Ce fait ne porte-t-il pas atteinte à la souveraineté du Liban ?
R-Les services de renseignement américains ont peut être gelé l’activité de leurs réseaux afin de déterminer les données et les méthodes qui ont abouti à les démasquer,  pour  modifier leur méthode de travail et cerner leurs points faibles. Mais ils ne suspendront pas définitivement leurs  activités car le Liban est une scène essentielle pour faire avancer le projet américain et une base pour agir  contre la résistance non seulement libanaise, mais aussi contre la résistance palestinienne, la Syrie et l’Iran. Le Liban est une base à partir de laquelle sont visées toutes ces scènes et c’est pour ces raisons que la CIA pourrait geler certains aspects de son travail, pour qu’elle se lance de nouveau, par de nouvelles méthodes d’espionnage.


Q-Comment les autorités libanaises devraient elles agir  face à cette violation américaine de la souveraineté libanaise ?
R-Si nous étions dans un pays puissant et qu’un espion opérant pour le compte d’un autre pays ait été démasqué, l’affaire aurait causé l’expulsion de l’ambassadeur du pays et la fermeture de son ambassade. Mais au Liban, ce pays qui craint les Etats Unis et qui en reçoit quelques aides visant à le lier aux politiques américaines, je constate que l’Etat Libanais observe un mutisme face aux violations américaines. L’Etat libanais est appelé à demander des comptes aux Etats Unis et à leur ambassade, à surveiller ses activités et même le mécanisme de la dépense de l’argent qu’elle distribue sur les associations civiles qui reçoivent ses dons, afin d’empêcher ces associations d’être au service d’un pays étranger. Nous nous demandons dans ce contexte, comment les 500 millions de Dollars ont été dépensés sur des associations civiles. L’Etat devrait au moins surveiller les organismes non-gouvernementaux actifs au Liban et qui reçoivent des aides d’un pays étranger.


Q-Quel est l’objectif de l’aveu  américain sur la réalisation du Hezbollah en face de la CIA ?
R-Il se peut que des fuites d’informations aient eu lieu, à l’insu de l’administration américaine, puisque les médias s’empressent de publier de telles informations censées être importantes pour l’opinion publique. Il se peut en outre que l’administration américaine et la CIA aient intentionnellement publié ces informations car ils savent que le Hezbollah a démasqué ces espions, afin qu’ils suscitent chez le parti un sentiment de vanité qui le pousserait à commettre des erreurs ou  à réduire sa vigilance, au moment où ils formeront de nouveaux réseaux  qui opèrent différemment.  
Donc la publication des données peut être une fuite d’informations préméditée ou accidentelle, afin de rassurer le  Hezbollah.


Q-Comment expliquez-vous la chute de deux avions de reconnaissance israéliens récemment au Liban sud, sans que leur fuselage ne soit retrouvé ?
R-L’avion de reconnaissance MK est fabriqué de plastique et de métal. Et il pourrait être muni d’un engin explosif pour qu’il explose après sa chute, afin de prévenir qu’un ennemi découvre ses techniques. Mais il est étrange que les restes de l’avion aient disparu. Il se peut que le fuselage a été secrètement retrouvé pour qu’il soit examiné afin de découvrir ses secrets, ou que l’avion a chuté ailleurs, dans la mer ou dans les territoires occupés et que l’ennemi l’a récupéré.


Q-A l’ombre de la conjoncture locale et régionale actuelle, estimez-vous qu’une agression sioniste contre le Liban est probable ?
R-A l’ombre des événements en cours en Syrie, j’exclus la possibilité d’une offensive israélienne en ce moment, car l’ennemi est faible en face de la Resistance, capable de lui infliger une défaite. Au second plan, une guerre régionale pourrait représenter une issue pour le régime syrien. Israël tend à exploiter les résultats du complot fomenté contre la Syrie, afin qu’il parvienne à faire chuter le régime syrien comme étant un Etat résistant et le pousser vers la guerre civile qui l’effritera. C’est alors qu’Israël interviendrait en vue de détruire l’armée syrienne loyaliste et afin de paver la voie à l’opposition syrienne pour  gouverner la Syrie, l’éloigner de l’Iran et de la Resistance libanaise. C’est pour ces raisons qu’Israël est à l’affût, qu’il suit de près la situation en Syrie avant de décider d’avoir recours à la guerre. Mais cette interprétation des faits n’exclut pas la nécessité de la vigilance.


Q-Quel est le meilleur choix à adopter face à l’échéance du financement du TSL, qui sera soumis au Conseil des ministres a la fin de ce mois ?
R- Nous sommes contre ce Tribunal et bien conscients de sa politisation. Le TSL est un outil qu’utilisent les Etats Unis pour renforcer le projet américain et combattre les forces de la résistance. Le Tribunal pourrait développer dans l’avenir son acte d’accusation et prétendre que le sayed Khaminei a lui-même émis la fatwa et incité à l’assassinat et il serait alors requis pour le procès. Nous ne pouvons traiter le tribunal comme si nous admettions cette situation. Nous refusons par conséquent le tribunal, son financement et le gouvernement ne devrait pas l’avaliser. Et puisque nous sommes en état de guerre avec les Etats Unis et Israël, nous nous attendons à ce qu’ils exercent des pressions sur le Liban, non uniquement sur le plan économique mais aussi militaire et nous devons être prêts à faire face aux deux éventualités.


Q-Comment commentez-vous l’appel des forces du 14 Mars au Premier ministre pour démissionner au cas où le financement du TSL est avorté au gouvernement ?
R- Je ne crois pas que l’intérêt du Premier ministre Mikati  réside dans la démission, car il se serait placé dans une situation encore plus compliquée que celle causée par la campagne menée contre lui par le courant Futur. S’il démissionne,  il aurait entrepris un suicide politique.


Q-Comment voyez-vous les répercussions de la situation en Syrie sur le Liban, notamment à l’ombre de l’appel du 14 Mars à installer des camps pour les refugiés syriens ?
R- La mise en place  de camps suppose en premier lieu l’existence de refugiés syriens au Liban. Mais il s’est avéré que le nombre des refugiés est très limité et ceux qui se trouvent au Liban sont hébergés dans quelques maisons et écoles. Les informations qui me sont parvenues des citoyens du Nord affirment que la majorité des syriens déplacés ont loué des maisons et ont entamé des travaux. Leur situation ressemble à celle des libanais qui ont émigré durant la guerre civile vers d’autres pays et qui n’avaient pas le statut de refugiés. Et puis établir des camps sur les territoires syriens est impossible, vue la présence et le contrôle  de l’armée syrienne qui appellera les citoyens syriens à regagner leurs maisons. Alors que ceux qui ont commis des actes terroristes et tué des civils et des militaires, ils devraient assumer la responsabilité de leurs actes. Par conséquent, les appels des forces du 14 Mars revêtent un aspect purement médiatique et visent à prétendre que des catastrophes sociales ont lieu en Syrie et que des réfugiés syriens affluent vers le Liban. 


Q-Estimez-vous que ces forces (14 Mars) sont impliquées dans le trafic des armes vers la Syrie ?
R- Le trafic d’armes vers la Syrie a eu lieu, mais principalement par des commerçants d’armes à l’instigation de responsables locaux à Wadi Khaled,  à Ersal et en d’autres régions. Mais l’armée syrienne et en coopération avec l’armée libanaise, dont les moyens sont limités, est parvenue à contrôler les frontières, par les postes de surveillance plantés sur les zones frontalières. Mais l’armée libanaise ne peut contrôler toutes les zones frontalières,  que si elle déploie la moitié du nombre de ses militaires, ce qui affectera la situation délicate aux  frontières du Sud et à l’intérieur du pays.


Q-Quels sont les objectifs de la campagne lancée par les forces du 14 Mars contre l’armée libanaise ?
R-Les forces du 14 Mars veulent que l’armée ferme les yeux sur les frontières afin qu’elles demeurent ouvertes aux terroristes et aux trafiquants, et pour que le Liban devienne une base pour les opérations terroristes en Syrie et  un refuge aux terroristes. Mais l’armée ne tolère pas ce fait, d’où les critiques qui lui ont été adressées.


Q-Comment interprétez-vous le retrait des députés du 14 Mars de la commission parlementaire des Finances et du Budget ?
R-Ils tentent de camoufler les scandales financiers commis par le camp du 14 Mars et les gouvernements qu’il a formés. La commission des Finances œuvre peut être pour mettre un terme à des transgressions qui s’ajoutent au gaspillage au sein du ministère des Finances. Pour ces raisons, les députés du 14 Mars tentent par leur boycottage de bloquer les réunions, et  le travail de la commission des Finances, présidée par le député du Courant patriotique libre Ibrahim Kenaan. Ce ne sont que des pressions visant à suspendre le rôle assumé par la commission des Finances, dans la révélation des scandales  de cette équipe, au sein des gouvernements précédents.


Q-Estimez-vous que la loi électorale serait avalisée prochainement ?
R-Nous souhaitons de parvenir à un consensus sur une loi électorale qui soit satisfaisante pour les Libanais et qui soit un prélude à l’élection d’un Parlement qui représente le peuple libanais, qui réponde à ses aspirations et qui ancre l’union nationale.


Q-Comment évaluez-vous la performance du gouvernement en place ?
R- Le gouvernement œuvre en de difficiles conditions et son parcours est semé de pièges. Depuis sa formation, il a été refusé par les Etats Unis, alliés du 14 Mars. Et lors de l’explosion des événements en Syrie, le gouvernement a adopté la neutralité et le Liban n’a plus été une scène pour promouvoir le projet américain dans la région, mais plutôt la Syrie. Pour ces raisons, les Etats Unis n’exercent plus des pressions directes sur le gouvernement, mais en lui traçant par contre des lignes rouges à ne pas dépasser dont, l’interdiction de tout changement au sein des services de sécurité, de la modification de la politique de l’armée, de son équipement en armes pour qu’elle combatte "Israël", et l’interdiction de l’élimination du  TSL. Ces restrictions sur le travail du gouvernement le place dans un champ de mines où son activité est lente et prudente.


Q-Qu’aimeriez vous ajouter au terme cet entretien ?
R-J’affirme en conclusion que les Etats Unis, "Israël" et toux ceux qui leur sont affiliés, ont toujours combattu les forces de la Résistance. Ce n’est guère la première bataille, qui date depuis la fondation de l’entité sioniste. Ils ont lancé des séries d’offensives contre les pays arabes, et ont confronté dernièrement la Résistance, et la Syrie, et y ont imposé un embargo afin de la soumettre, mais elle a demeuré un Etat résistant, soutenant la Résistance. Ils ont de même combattu la Résistance Libanaise, ont fomenté des complots à son encontre et lancé la guerre de juillet 2006 pour l’abattre et y ont échoué. Leur guerre se poursuit par les tentatives visant à semer la discorde et la zizanie sur la scène libanaise, mais j’affirme à ce propos que la croyance en notre droit est ferme et que les forces de la résistance remporteront la victoire. L’agression américano-sioniste contre notre pays sera surement vouée à l’échec.

05 décembre 2011

L’ÉCOLE PUBLIQUE : ENTRE DROIT ET DÉSARROI

Quid des recommandations préconisées par la commission des réformes ?

Par : OUYOUGOUTE M.
 
Le Centre de documentation des droits de l’Homme à Béjaïa a abrité, samedi, un débat sur l’école. Le thème : “L’école publique, entre droit et désarroi”. Les débats, animés et modérés par M. Tahar Hamadache, secrétaire national chargé de l’information au sein du Satef, n’ont pas laissé indifférente l’assistance, essentiellement composée d’enseignants, d’inspecteurs de l’enseignement, de syndicalistes et d’universitaires. Il faut dire que le débat sur l’école ne laisse pas indifférent. Tout le monde est concerné en tant que parent d’élève, travailleur du secteur ou de s’y intéresser en tant que politique ou de chercheur. Le modérateur des débats a expliqué que le thème a été “choisi à un moment de grandes incertitudes aussi bien pour l’école publique (dénoncée même au ministère de l’Enseignement supérieur) que pour les syndicats de l’éducation, qui cumulent les tares de ne pas faire de politique, ne pas s’outiller de théories, etc”. En vérité, ce qui est sous-entendu dans le reproche adressé aux syndicats, autonomes soient-ils, c’est de mettre constamment en avant des revendications salariales.

Jamais par exemple, a-t-on déploré, il n’y a eu de mobilisation pour réclamer la refonte du système éducatif, une meilleure pédagogie ou de s’interroger sur les recommandations de la Commission de réformes du système éducatif, mise en place en 2000 par le président de la République, etc. Les participants au débat ont mis en avant le fait que l’école soit une institution “qui régule la marche d’une nation, soit vers le progrès, soit vers des abîmes incertains et obscurs”. S’il est vrai que sur la situation de l’école, les intervenants partagent le même constat : l’école algérienne est en crise, voire en faillite, en témoignent, a-t-on énuméré, la baisse inquiétante du niveau des apprenants, la déperdition scolaire et la déscolarisation. Les débats étaient très animés, le constat dans l’ensemble partagé idem des interrogations. “La réforme préconisée a-t-elle apporté des réponses ? A-t-elle contribué à tirer vers le haut la qualité et le niveau de l’école algérienne ? A-t-elle réussi à extirper le mal qui rongeait l’école algérienne ?”

M. Ouyougoute

http://liberte-algerie.com/actualite/quid-des-recommandations-preconisees-par-la-commission-des-reformes-l-ecole-publique-entre-droit-et-desarroi-167338

Syrie : Les disciples de Goebbels

 

Domenico Losurdo.PNGDomenico Losurdo interroge : « Quelle est la nature du conflit qui investit la Syrie depuis quelques mois ? » [1]
Les condamnations et les sanctions de l’Occident et son désir de renverser le gouvernement syrien sont-ils inspirés par leur indignation face à la « brutale répression » des manifestations pacifiques dont le pouvoir se serait rendu responsable ?


RESTAURER LA DOMINATION COLONIALE DE L’OCCIDENT
En réalité, en 2005 déjà, « George W. Bush désirait renverser Bachar al Assad ». C’est ce que rapporte Itamar Rabinovitch, ancien ambassadeur d’Israël à Washington [1]. Lequel ajoute que c’est également l’objectif poursuivi par le gouvernement israélien.
Il convient d’en finir - dit-il - avec ce gouvernement syrien qui appuie « le Hezbollah au Liban et le Hamas en Gaza » et qui a des liens étroits avec Téhéran. Pour les dirigeants israéliens « enlever la brique syrienne du mur iranien pourrait déboucher sur une nouvelle phase de la politique régionale ».
Ainsi, les manœuvres contre la Syrie ne visent pas seulement ce pays, mais également la Palestine, le Liban et l’Iran.
Il s’agit d’asséner un coup décisif à la cause du peuple palestinien et de consolider la domination néo-coloniale d’Israël et de l’Occident dans une aire d’importance géopolitique et géo-économique décisive.

SUBVERSION ÉTRANGÈRE

A Antakya (Antioche), dans une région turque frontalière de la Syrie, « l’Armée syrienne libre, une organisation qui mène la lutte armée contre le régime d’Assad » est déjà à l’œuvre. Elle bénéficie des armes et de l’assistance militaire de la Turquie. [2]
Ainsi, le gouvernement syrien doit non seulement faire face à une révolte armée, mais une révolte armée appuyée de l’extérieur par un pays membre de l'OTAN.
Pour Domenico Losurdo : « Quelles qu’aient été les erreurs et les fautes de ses dirigeants, ce petit pays est à présent l’objet d’une agression militaire ».
« La Turquie depuis quelques temps montrait des signes d’impatience à l’égard de la domination exercée au Moyen-Orient par Israël et les USA. Obama répond à cette impatience en poussant les dirigeants d’Ankara à un sous-impérialisme néo-ottoman, contrôlé évidemment par Washington ».

PUISSANCE DE FEU MEDIATIQUE

La Syrie est contrainte à lutter dans des conditions difficiles pour garder son indépendance.
Comme ils l'avaient fait pour la Libye, l’impérialisme et sa puissance de feu multimédiatique présentent la crise syrienne en cours comme l’exercice d’une violence brutale et gratuite contre les manifestants pacifiques et non-violents.
Goebbels.JPG« Il ne fait aucun doute que Goebbels, le maléfique et brillant ministre du Troisième Reich, a fait école ; il convient même de reconnaître que ses disciples à Washington et Bruxelles ont à présent dépassé leur maître jamais oublié », constate Domenico Lodurdo.
Cette désinformation s’accompagne d’un chantage honteux : les puissances occidentales menacent, directement ou indirectement, les dirigeants syriens du sort de Kadhafi : le lynchage et l’assassinat.
Fleuron.PNG

[1] http://domenicolosurdo.blogspot.com/
[2] The International Herald Tribune, 19-20 novembre 2011.
[3] Guido Olimpio, Corriere della Sera, 29 octobre.

http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2011/11/25/syrie-les-disciples-de-goebbels.html

Amérique latine et Caraïbe, l’épopée d’un continent par Danielle Bleitrach

04 déc



Nous sommes cette semaine confrontés à un événement historique d’une grande portée qui témoigne de l’évolution des rapports de forces dans le monde et qui dans la nuit qui est la nôtre nous offre une espérance. 33 pays latinoaméricains et Caribéens se sont réunis à Caracas pour fonder la nouvelle communauté des Etats Latinoaméricains et des Caraïbes (CELAC). Pour bien marquer la toute nouvelle indépendance de ces pays par rapport aux Etats-Unis, une de leur première décision a été de dénoncer énergiquement le blocus que les EtatsUnis infligent à Cuba et d’exiger qu’il soit mis fin à cette coercition infligée à un pays pour l’empêcher de choisir un gouvernement de son choix.
Parmi ces 33 pays tous ne sont pas révolutionnaires ni même progressistes mais tous témoignent de la volonté de l’Amérique latine et des Caraïbes de recouvrer leur souveraineté, de ne plus être l’arrière cour à qui les Etats-unis peuvent imposer le gouvernement de leur choix et piller leurs ressources. C’est un acte fort et qui vient de loin, on peut dire qu’il y a l’origine de cette évolution un homme, un géant de l’histoire. Fidel Castro voit trés tôt un chemin et il le suivra quelles que soient les circonstances.
Raoul Castro, dès qu’il met le pied à Caracas regrette que Fidel ne puisse pas venir à cette réunion historique parce qu’elle est l’oeuvre de sa vie, parce qu’il a toujours en disciple de José Marti considéré Cuba comme la sentinelle de l’indépendance d’un continent face à l’avidité nord-américaine. Il a raison, simplement raison devant l’Histoire.
Oui l’histoire de cette volonté d’indépendance d’un continent vient de loin… On peut en suivre les traces depuis  les guerres d’indépendances contre l’Espagne,  la victoire volée par l’intervention des Etats-unis, la Révolution cubaine menée par les barbudos n’est que le prolongement d’une histoire séculaire, celle du fouet du maître lacérant les épaules de l’esclave dans les champs de canne à sucre et celle d’une lutte des damnés de la terre contre le maître, une soif de dignité sans laquelle la persistance de la révolution cubaine est incompréhensible . A peine libéré, ce peuple est confronté à l’étau du blocus, isolé au sein de l’OEA, l’organisation des Etats d’Amérique, créature de la soumission aux Etats-Unis dont Cuba est exclu. Les Etats-Unis trouvent des complices pour leur infâme blocus, et parmi eux des tortionnaires qu’ils forment pour diriger les peuples. L’Amérique latine est pillée, spoliée et ce sera le laboratoire où sous la torture, le meurtre  de ceux qui résistent va être imposé le néo-libéralisme, Pinochet ce n’est pas le fascisme gratuit, c’est le fascisme au service des monopoles impérialistes,  c’est l’imposition de la politique des Chicago boys, celle que le couple Reagan et Tatcher va élargir au reste de la planète, ce qu’on a appelé la Révolution conservatrice . En  France, elle sera l’oeuvre d’un gouvernement socialiste avec des ministres communistes (1), l’Etat va être démantélé dans ses protections sociales, les services offerts aux populations mais il va être utilisé à plein pour les financiers et les marchands d’armes. une guerre économique est lancée contre les peuples, les Etats nationaux sont pris dans un carcan régional néo-libéral, sur lesquels ils n’ont plus de prise.
Aujourd’hui, nous sommes, nous européens qui avons participé au pillage des multinationales désormais confrontés à la nocivité de ce que nous avons mis en place à l’échelle mondiale. Toutes les complicités entretenues par nos politiciens et nos “élites” complices face à l’esclavage, au colonialisme, au néolibéralisme et aux expéditions meurtrières de l’OTAN se retournent contre nous. Le venin que nous avons versé dans les veines de l’Amérique latine  nous empoisonne: le scorpion se pique avec sa propre queue.
Alors regardons le monde en train de tenter de se libérer des dirigeants que nous tolérons et que nous imposons au reste de l’humanité. Alors sachons regarder le monde autrement et jugeons non avec notre habituelle arrogance de donneurs de leçon mais apprécions humblement l’effort accompli pour qu’intervienne cet extraordinaire changement : le continent latinoaméricain et caribéen, celui qui a subi le martyre du plan Condor s’unit au-delà de ses différences pour imposer cette politique, pour construire  une autre union régionale qui revendique le droit pour chaque pays de choisir le gouvernement de son choix.
Oui c’est ça la première affirmation de la réunion du Celac, dénoncer cette honte infligée à l’humanité entière, n’avoir aucune prise sur la volonté génocidaire des Etats-Unis alors même que chaque année la quasi totalité des nations sauf les Etats-Unis et israêl en dénonce l’illégalité comme pour mieux redoubler l’injustice que les mêmes infligent au peuple palestinien. Oui toutes les nations sont méprisées dans leur volonté par ce droit international bafoué par ceux qui s’érigent en donneur de leçon. L’Amérique latine et les Caraïbes refusent d’être complices plus longtemps.
Dans la crise économique et sociale qui aujourd’hui déferle sur le monde et sur l’Europe en particulier nous avons là une leçon à prendre, nous qui ne savons qu’en donner,  il y a là un modèle  mais seulement un modèle de résistance pas celui que nous prétendons imposer au reste de la planète par le martyre de femmes et d’enfants, y compris le feu nucléaire que nous n’avons pas craint d’utiliser.
Alors même que l’OTAN, avec comme supplétif du maître Etatsunien notre  sordide et ridicule président français, partout prétend imposer sa loi aux peuples souverains et le fait en utilisant une référence hypocrite à la démocratie et à la liberté, 33 pays qui savent mieux que personne ce qu’est la soumission, la spoliation, proclament le droit à choisir le gouvernement de leur choix et le font en dénonçant le blocus qui frappe  le pays devenu symbole de toutes les résistances.
Alors même que le dit président français veut imposer nous peuple français rebelle  toujours plus de perte de souveraineté, toujours plus de soumission aux diktats de la troika UE-BCE-FMI, un continent qui sait mieux que personne ce que peuvent être les directives du FMI, affirme le droit des peuples à la souveraineté, à l’indépendance, à la liberté face à l’impérialisme et au Capital financier.
Il faudrait reprendre comme nous l’avons fait avec J.F.Bonaldi dans Cuba, Fidel et le Che ou l’aventure du socialisme, toutes les étapes historiques du chemin Cubain pour mesurer la vision de fidel Castro. Vision d’un homme mais  qui n’a de sens que parce qu’elle est  celle d’un peuple et de ceux qui dès l’origine ont été autour de lui, le Che, Camillo, son frère. Déjà les documents déclassifiés de la CIA en font foi à cette époque alors que son assassinat est envisagé les nord-américains s’inquiétent “si on l’exécute, ceux qui sont autour de lui sont pires”. Le génie de fidel Castro est de voir loin mais de voir avec les autres et de créer des solidarités qui ne prétendent pas imposer aux autres un moule comme le fit Staline mais de convaincre, d’aider. Cuba si fier, si héroïque, a toujours su nouer des alliances dans le respect de la personnalité des peuples et des individus. Sans cette conception du pouvoir on ne comprendrait rien à la résistance cubaine ni au fait que le CELAC a été l’oeuvre aussi de Chavez et aussi de Lula… Que d’autres dirigeants venus des horizons les plus divers se soient rassemblés pour changer le destin d’un continent.
Si quelque chose témoigne de la petitesse de la classe politique des pays occidentaux, des médias de ces pays qui contrôlent 90% de l’information c’est bien la manière dont ils prétendent traiter de l’épopée de ce continent et de l’extraordinaire histoire de cette petite île devenue par la force et le caractère visionnaire de tout un peuple le phare non seulement de l’Amérique latine mais de tout un continent.  Si Fidel et les Cubains voient dans Cuba la sentinelle de l’indépendance de l’Amérique latine et des caraïbes, ils ont une vision toujours “martienne” de ce continent, celui de “nuestra america”, l’humanité régénérée. L’Amérique latine est le creuset de toutes les races humiliées, le massacre des amérindiens, l’esclavage des africains, l’exploitation des chinois. Pour devenir une nation Cuba doit surmonter le traumatisme de l’esclavage et  s’appiuyer sur un métissage non plus fondé sur le viol mais sur l’amitié et le respect et il en de même du continent tout entier. Est-ce un hasard si c’est Chavez métis d’espagnol, d’indien et d’Africain qui a été celui qui a partagé le projet cubain et à partir de Bolivar, le guerrier, a rejoint le visionnaire poète José marti. Est-ce un hasard si pour la première fois, l’indigène  bolivien, péruvien, à qui on a volé sa patrie rejoint les conquérants les esclaves pour affirmer la souveraineté des peuples.
Il y a dans l’Amérique latine le déploiement de l’ épopée antiraciste et de la liberté qui apporte une espérance à  l’humanité aujourd’hui confrontée à la menace de sa propre fin et celle de la planète. Cette épopée est  celle de la montée de l’unité du genre humain, dépassant les mises en concurrences, les avidités pour tenter de construire un autre rapport à l’environnement et à l’être humain. Là encore dès 1992, Fidel Castro dénonce la destruction de la planète et propose de mettre la justice au coeur d’un nouveau modèle de développement refusant le consumérisme, la marchandisation et tablant sur le développement de l’être humain par l’éducation, la santé, le respect des ressources et du droit des peuples à l’eau, aux aliments de base…
Pour quelqu’un qui a suivi toutes les étapes de ce vaste projet il y a une joie immense à suivre les étapes de sa concrétisation. Le poème n’est pas que vue de l’esprit, il est luttes au quotidien, sous développement auquel il faut s’arracher jour après jour. On ne laisse pas aux damnés de la terre la possibilité de seulement  rêver, il leur faut payer chaque avancée d’un effort surhumain. Et, cette vision qui doit trouver à chaque moment la réponse concrète à des problèmes insurmontable est celle de 90% de l’humanité.
Fidel est dès l’origine le représentant des non alignés dans un monde qui se veut séparé en deux camps et toujours à partir de l’Amérique latine il voit comme réponse à la crise la création de nouvelles relations sud-sud. Nous avons montré dans des livres et d’autres articles comment devant les non alignés dès 1983, il propose ces nouvelles relations comme matrice du développement en annonçant  la crise  et le fait qu’elle n’épargnera pas l’Union soviétique et  face à des pays occidentaux dont on ne peut attendre aucun effet d’entraînement, il préconise des rapports sud-sud. Ceux-ci sont aujourd’hui en train d’émerger sous nos yeux avec le poids de la Chine, du Brésil, de l’Inde pour leur donner réalité.  Alors il faut saluer cette nouvelle étape en mesurer la portée alors même que depuis 2007, les crises ont atteint le coeur du système, les Etats-unis, l’Europe et que les deux systèmes parasitaires multiplient les efforts pour faire peser les conséquences les uns sur les autres et sur le reste de la planète quelque chose est en train de se créer, des relations entre tous dans l’avantage réciproque.

L’unité d’un continent vers le respect des souverainetés, dans l’aide mutuelle,  n’est pas facile à mener. Comment concilier une vision révolutionnaire, une alliance étroite entre peuples révolutionnaires et peuples dirigés par des tyrans mais qui manifestent des velleités d’indépendance face au pillage occidental ?. Les Cubains sont passés maîtres  dans cette vision d’un nouvel ordre international impulsé par la soif de justice en se basant sur la légalité internationale la plus scrupuleuse autant que sur une vision humanitaire des relations avec les peuples. Ils ont transformé les foyers révolutionnaires du Che en aide médicale, en alphabétisantion sans rien demander en échange et Cuba est respecté à ce titre par tous les peuples de tous les continents. Chavez a donné les moyens d’élargir encore cette aide, la rente pétrolière qui jusque là était approprié par les majors et une élite corrompue locale a été mise au service du peuple vénézuélien et à l’aide de tout un continent. Cuba est à la fois la fraternité internationaliste des opprimés et le respect srupuleux de la légalité internationale autant que le combat pour la paix.
Cette histoire est si belle et si émouvante qu’elle mériterait le chant des poètes, un nouveau José marti, pablo neruda pour dire le chant général d’un continent et d’une île qui a choisi de résister alors que l’humanité entière paraissait à genoux. Voilà ce qu’est cette réunion du Celac, un poème à la liberté, à la justice que nous offrent des hommes et des femmes qui ont choisi de résister et de dire NON à l’exploitation, au pillage, à la guerre..
Nous avons tant besoin ici en France, dans la nuit qui est la nôtre de la lueur d’espoir qu’apporte cette histoire là et ne vous étonnez pas qu’elle soit ignorée, déformée, inventée par ceux qui ont choisi de nous tromper, de nous avilir pour mieux nous priver de nos droits.
 Je pense à ce chômeur mort dans l’incendie de sa maison parce qu’on lui avait coupé l’électricité, il n’osait même plus réclamer, il s’était enfoncé dans le silence, la solitude, voilà nous sommes devant un choix ou c’est lui ou c’est la résistance, demeurer debout pour s’unir et réclamer un autre destin.

danielle Bleitrach

(1) dans un premier temps le PCF aura encore la force d’échapper au piège et de démissionner face aux restructurations et à la mise en place du néo-libéralisme en 1984, mais en 1996, il reviendra défintivement enchaîné à une politique, à une Europe qui l’achève, alors même que la france vient en 1995 de donner l’exemple d’une formidable volonté de résistance qui n’a guère d’équivalent dans le monde. Est-ce un hasard si ceux qui acceptent de s’enchaîner vont donner de la voix avec les pires réactionnaires contre Cuba et sa résistance ?
Un appel de Mikis Theodorakis

Si les peuples d’Europe ne se lèvent pas, les banques ramèneront le fascisme

Mikis THEODORAKIS
 
 
Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis a appelé les grecs à combattre et mis en garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.


Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Theodorakis a averti que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant « partenaires européens », c’en sera « fini de nous en tant que peuple et que nation ». Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une « fourmi » face à ces « partenaires », alors que le peuple le voit comme « brutal et offensif ». Si cette politique continue, « nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre ».

Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Théodorakis a également adressé une lettre ouverte aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux... grecs.

Extraits :

Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…) Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.
Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance. Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches. Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes.
Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…)
Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme.

http://www.centpapiers.com/theodorakis-si-les-peuples-d%e2%8...
 
URL de cet article 15037
http://www.legrandsoir.info/si-les-peuples-d-europe-ne-se-levent-pas-les-banques-rameneront-le-fascisme.html

Obama un démocrate voici son oeuvre en Libye (vidéo)

Nous sommes tous en accord pour dire que Bush était un menteur en plus de devenir un criminel de guerre impuni par la CPI...

Maintenant, que penser de monsieur Obama, le démocrate et prix Nobel de la Paix?

Les vrais progressistes de ce monde ne peuvent plus accepter les discours des va-t-en-guerre...

La seule solution qui s'impose à tous les progressistes de ce monde est d'exiger le départ sans condition... de Sarko, Cameron, Harper et Obama...

Quant au commandant Bouchard qui affirme ne pas avoir commis de bévues et avoir effectué des bombardements propres, la deuxième vidéo nous montre une tout autre version de la réalité que nos médias ont passée sous silence... ça nous en dit long sur la couverture médiatique de cette guerre impérialiste.







http://sergeadam.blogspot.com/2011/12/obama-un-democrate-voici-son-oeuvre-en.html

04 décembre 2011

Tunisie/ Libye: Al-Mahmoudi en sursis

Quantcast
 


Tunisie/Libye : l’ancien Premier ministre libyen ne sera pas livré au CNT  04/12/2011

IRIB- “La Tunisie ne rendra pas l’ancien Premier ministre libyen, al-Bagdadi al-Mahdoudi, aux autorités libyennes”, a déclaré le président tunisien. “Je ne signerai pas le mandat d’extradition d’al-Bagdadi al-Mahdoudi et je confie cette tâche au prochain président du pays”, a affirmé, aujourd’hui, dimanche, Fouad al-Mabzaa. “La Tunisie a peur qu’al-Mahdoudi fasse l’objet de tortures, en Libye”, a-t-il déclaré. Les autorités du Conseil de transition libyen, le “CNT” avaient demandé à maintes reprises aux autorités tunisiennes d’extrader al-Mahmoudi.

Tunisie/Libye : l’ancien Premier ministre libyen ne sera pas livré au CNT  04/12/2011
IRIB- “La Tunisie ne rendra pas l’ancien Premier ministre libyen, al-Bagdadi al-Mahdoudi, aux autorités libyennes”, a déclaré le président tunisien. “Je ne signerai pas le mandat d’extradition d’al-Bagdadi al-Mahdoudi et je confie cette tâche au prochain président du pays”, a affirmé, aujourd’hui, dimanche, Fouad al-Mabzaa. “La Tunisie a peur qu’al-Mahdoudi fasse l’objet de tortures, en Libye”, a-t-il déclaré. Les autorités du Conseil de transition libyen, le “CNT” avaient demandé à maintes reprises aux autorités tunisiennes d’extrader al-Mahmoudi. Ce dernier est poursuivi par la justice libyenne pour corruption financière sous le régime dictatorial de Mouammar Kadhafi.

Commentaire : Un cadeau empoisonné pour le prochain président élu, qui rappelons-le a été un grand militant des droits humains, président d’honneur de la LTDH, cofondateur du CNLT
ancien président de la Commission arabe des droits humains, mais qui a eu la légèreté d’applaudir à l’assassinat de Khadafi !

http://french.irib.ir/info/afrique/item/156731-tunisie-libyen-lancien-premier-ministre-libyen-ne-sera-pas-livr%C3%A9-au-conseil-de-transition/

Libye-Tunisie : incidents à la frontière  04/12/2011 

IRIB-La Libye a annoncé dimanche son intention de sécuriser la zone frontalière avec la Tunisie à la suite de la fermeture par les Tunisiens de l’ensemble de ses postes-frontières avec son voisin de l’ouest. La décision tunisienne, qui bloque la principale route d’approvisionnement extérieur de Tripoli, fait suite à des accrochages entre miliciens et gardes-frontières.
Selon Tunis, la fermeture, samedi, du second des deux points de passage entre les deux pays a été rendue nécessaire en raison des échanges de coups de feu entre Libyens armés et gardes-frontières. Les Libyens avaient tenté de franchir la frontière clandestinement. Ces incidents illustrent l’anarchie régnant en Libye trois mois après la chute de Tripoli, le 23 août. Le gouvernement provisoire libyen n’a toujours pas procédé aux désarmement des milices et formé une armée nationale intégrée. 

http://french.irib.ir/info/afrique/item/156772-libye-tunisie–incidents-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re/

lu sur
http://rsistancedespeuples.blogspot.com/2011/12/un-sursis-pour-al-baghdadi.html

03 décembre 2011

Israel destroys spy device in Lebanon



The latest Israeli surveillance/spy plane


An Israeli surveillance plane has remotely detonated an espionage device Israel planted in south Lebanon.

The incident took place in the Bint Jbeil district of southern Lebanon after Hezbollah members discovered the spying device, according to Hezbollah's Al-Manar TV, AFP reported on Friday.

The report added that the device was planted to eavesdrop on Hezbollah's telecommunications network.

Israel violates Lebanon's airspace on an almost daily basis, claiming that the over-flights serve surveillance purposes.

Lebanon's government, the Hezbollah resistance movement, and the UN Interim Force in Lebanon (UNIFIL) have repeatedly cited Israel's air surveillance flights over Lebanon as clear violations of UN Resolution 1701 and the country's sovereignty.

UN Security Council Resolution 1701, which brokered a ceasefire in the war of aggression Israel launched against Lebanon in 2006, calls on Tel Aviv to respect Beirut's sovereignty and territorial integrity.

In 2009, Lebanon filed a complaint with the United Nations, presenting over 7,000 documents pertaining to Israeli violations of Lebanese airspace and territory. 


http://www.presstv.ir/detail/213483.html

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Sud-Liban: Le Hezbollah déjoue une nouvelle tentative d’espionnage israélienne


IRIB- Environ une semaine après l’annonce de la faillite du bureau de la CIA à Beyrouth, le Hezbollah a réalisé un nouvel exploit dans sa guerre contre les agresseurs de la souveraineté libanaise. Les combattants de la résistance ont réussi vendredi à avorter une nouvelle tentative israélienne d’espionner le réseau de télécommunication de la résistance dressé entre les deux localités de Srifa et Der Kifa (proche de Tyr).
Une fois découvert par les combattants de la résistance, le dispositif d'espionnage israélien a été bombardé par un drone israélien. "L'ennemi israélien a fait exploser un dispositif d'espionnage attaché à un réseau de communications entre les villages de Srifa et Deir Kifa (Sud-Liban), à l'aide d'un drone", affirme un communiqué du Hezbollah. Dans son communiqué, le Hezbollah affirme que les Israéliens ont fait exploser le dispositif après que les combattants de la résistance islamique l'eurent découvert, précisant que l'explosion, à l'est de la ville côtière de Tyr, n'avait pas fait de blessé dans les rangs des résistants. Plus tôt vendredi, le Hezbollah avait envoyé cinq de ses membres dans la zone où le dispositif avait été posé, ce qui a pu alerter les Israéliens sur le fait que leur engin avait été découvert, a en outre indiqué un responsable du Hezbollah dans le sud du Liban.En réaction à ce nouvel exploit de la résistance, le chef du conseil exécutif du Hezbollah, sayed Hachem Safiyyedine a affirmé vendredi soir que l’avortement de cette tentative d’espionnage israélienne est une "nouvelle preuve sur la vigilance de la résistance face à l’ennemi israélien, et sur sa disposition à défendre le Liban en dépit de tous les développements". Ce dispositif d’espionnage sophistiqué a été détecté au cœur de la région sud et non pas dans une région frontalière. Et plus précisément, dans un lieu proche du quartier général de l’unité française de la FINUL (forces intérimaires des Nations-Unies au Liban). Une question s'impose: qui a pu poser cet engin à cet endroit? Des techniciens israéliens ou d'autres? Et comment ont-ils pu arriver à cet endroit? 

http://french.irib.ir/info/item/156563-sud-liban-le-hezbollah-d%C3%A9joue-une-nouvelle-tentative-d%E2%80%99espionnage-isra%C3%A9lienne

Merci à notre amie Monique Beauchamp qui a donné les liens de ces deux articles.
Manœuvres des pays du Golfe contre le peuple syrien

Mondialisation.ca, Le 30 novembre 2011



D’après une personnalité proche du Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Nabil Arabi, celui-ci aurait exprimé, lors d’une réunion formelle, son inquiétude réelle quant aux plans d’intégration de la Jordanie et du Maroc au sein du Conseil de Coopération des Pays du Golfe (CCG), suggérant à son auditoire que c’était là un véritable danger pour la Ligue Arabe, car il en résulterait une nouvelle partition du Monde Arabe avec, d’une part les monarchies et les principautés ; d’autre part le reste des pays arabes. Ce qui permettrait à l’Occident de contrôler efficacement les sources d’énergie et l’ensemble des décisions politiques concernant la région.
Selon la même source, le secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe, Ahmed Bin Houli (d’origine algérienne) serait réduit le plus souvent à un rôle d’exécutant des points de vue et directives du ministre des affaires Étrangères qatari, Sheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabr Al Thani, ce qui aurait conduit nombre de participants à se poser des questions sur les positions réelles de l’Algérie. D’autant plus, qu’historiquement — et à commencer par son ministre des Affaires Étrangères Abdel Aziz Boutéflika dès l’époque où celui-ci a occupé ce poste — la diplomatie algérienne s’est toujours distinguée par sa fermeté et l’efficacité de ses initiatives au sein de la Ligue. Aurait-elle peur de subir le même sort que la Tunisie ou la Libye, voire pire ?
Décrivant l’offensive des pays du Golfe, Nabil Arabi aurait dit : « Une offensive d’une telle force et d’une telle ampleur est des plus inquiétantes » avec, pour preuve, le fait indiscutable que certains de ces pays se comportent comme si la Ligue Arabe n’était qu’une sorte de couverture les autorisant à s’en prendre à d’autres États membres tels que la Libye, le Yémen, l’Egypte, la Syrie, etc… Comme d’autres responsables de la Ligue Arabe, Nabil Arabi n’a pu que constater l’ambiguïté délibérée des décisions prises à l’encontre de la Libye et serait allé jusqu’à dire : « Personnellement, je ne savais pas que la décision de l’établissement d’une « no-fly zone » et l’interdiction de survol de l’aviation libyenne pouvaient donner prétexte à l’OTAN d’aller bombarder, à l’artillerie lourde, des régions libyennes choisies pour cibles. Si je l’avais su, je n’aurais jamais cautionné cette décision ».
Il est certain que la légitimation de l’intervention de l’OTAN en Libye a été ourdie sous la mandature d’Amr Moussa. D’où la probabilité que Nabil Arabi ait voulu envoyer un message très clair pour signifier que d’autres pays arabes sont tombés dans le même piège alors même que, en sa qualité de Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Nabil Arabi ait dû finir par bien accueillir l’élimination de Mouammar Kadhafi et de son régime.
Par ailleurs, diverses sources proches d’Ahmed Bin Houli rapportent que Nabil Arabi aurait ajouté que les pays du Golfe ont exercé d’énormes pressions pour arriver à faire adopter la position que l’on sait contre la Libye, et qu’ils sont en train d’agir de même contre la Syrie.
Il faut rappeler que le texte de l’article premier de la décision de la Ligue arabe, prise le 14 mars 2011, équivalait à une sollicitation claire du Conseil de Sécurité pour une intervention militaire en Libye, puisque cet article lui demandait de : « Prendre immédiatement les mesures nécessaires pour l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne interdisant tout mouvement de l’aviation militaire Libyenne, établir une zone de sécurité dans les sites exposés aux bombardements en tant que mesure préventive permettant la protection du peuple libyen et des résidents de toutes nationalités, tout en respectant la paix régionale et la souveraineté des États voisins. »
En outre, diverses personnalités proches de la Ligue Arabe ont affirmé qu’actuellement certains pays du Golfe, le Qatar en premier, font pression pour assurer une couverture comparable pouvant légitimer une intervention internationale en Syrie, mais qu’ils se sont heurtés à de sérieuses objections émanant d’autres pays arabes. Ainsi, l’Égypte et l’Algérie ont refusé jusqu’ici de les suivre. Le Roi d’Arabie Saoudite ne s’est pas montré enthousiaste non plus, malgré les pressions venues de personnalités saoudiennes et koweitiennes qui n’exprimaient pas nécessairement la décision officielle de leurs deux pays.
À ce stade, des questions se posent concernant la complicité des pays du Golfe et d’Ankara visant à déstabiliser la Syrie de l’intérieur.
Les connaisseurs des arcanes de la Ligue Arabe se transmettent les informations sur les manipulations destinées à encourager la Turquie et la Jordanie à élever le niveau de leur ingérence dans les affaires syriennes sous prétexte de protéger les civils, les réfugiés, et les dissidents de l’Armée ; et à les inciter à réfléchir sérieusement aux modalités d’établissement de « zones tampons » à leurs frontières communes avec la Syrie. Tout cela assorti d’une panoplie de sanctions telles que le gel des transactions et des avoirs financiers dans les banques arabes, l’arrêt des investissements des pays du Golfe, la suspension de la Syrie de la zone de libre-échange arabe (GAFTA), et son asphyxie par l’exercice de pressions sur les États et les sociétés qui traitent avec les secteurs économiques et financiers syriens.
Ingérence étrangère et opposition
Des médias israéliens, dont le quotidien « Haaretz », se sont intéressés aux divers plans visant à transformer Homs, Hama, et Edleb en « zones sous protection internationale », mais les moyens pour y parvenir n’ont pas été réunis étant donné que le double veto sino-russe prononcé contre toute intervention étrangère dans les affaires syriennes contribue toujours à rendre cette manœuvre très difficile. Si bien que d’autres moyens sont à l’étude, telle l’idée des « couloirs humanitaires » avancée par le ministre des Affaires Étrangères français Alain Juppé.
Il convient de préciser que la Chine et la Russie ne sont pas les seuls pays à s’opposer aux plans de déstabilisation de la Syrie. En effet, une intervention turque ou internationale n’a pas reçu l’aval de tous les pays membres de la Ligue Arabe. Plusieurs d’entre eux ont exprimé clairement des réserves, qui sont restées cependant inaudibles ou délibérément ignorées, tout comme le désaccord arabo-arabe au sujet de l’opposition syrienne censée être représentée par le Conseil National Syrien (CNS).
D’après Ammar al-Qurabi, (chef de l’Organisation nationale des droits de l’Homme basée au Caire -Ndt), Nabil Arabi aurait reçu vingt-cinq demandes d’entretien de la part de l’opposition syrienne, au moment même où le Qatar et des pays du Golfe, notamment, exerçaient d’intenses pressions sur les pays arabes pour les conduire à reconnaître le CNS.
Tandis que d’autres pays, notamment occidentaux, considèrent qu’il est impératif d’élargir la représentativité du CNS avant de le reconnaître officiellement, d’autres forces de l’opposition syrienne déclarent que le CNS ne peut représenter la volonté populaire. Ils accusent le CNS d’être dominé par la Turquie, le Qatar, et d’autres pays arabes, et de n’être qu’un écran derrière lequel se cachent les Frères Musulmans. Ceci explique pourquoi le CNS n’aurait pas encore été reconnu comme l’unique représentant de l’opposition syrienne, ni par un État arabe, ni par un État occidental.
Il n’est absolument pas exclu que nous assistions maintenant à une intensification des pressions devant conduire à l’organisation d’une conférence réunissant une « opposition élargie » - où seraient présentes toutes ou la plupart des parties - dans le seul but de légitimer sa reconnaissance par les pays arabes et occidentaux et, du même coup, réussir à délégitimer le gouvernement syrien avec tout ce que ceci pourrait engendrer comme obstacles pour les diplomates syriens basés à l’étranger, dans leurs tentatives de conciliation.
Il faut savoir que la contrebande d’armes - qui depuis plusieurs mois ont envahi le territoire syrien - a provoqué la division de l’opposition syrienne extérieure, certaines personnalités refusant d’accorder tout crédit au CNS. Ainsi, Haytham Manna en grande délicatesse avec Burhan Ghalioun a déclaré : « Si les manifestations en Syrie s’étaient islamisées, confessionnalisées, ou armées, elles seraient déjà terminées », étant donné que ce sont toujours les armes qui l’emportent. Avec son mouvement d’opposition, Manna a exigé de Ghalioun et du CNS qu’il dirige, qu’il adopte une position claire quant à la séparation de la religion et de l’État, les mettant au défi de le faire.
Ceci dit, la plupart de ces opposants disent que, si le régime syrien veut éviter une intervention étrangère, c’est à lui de prouver sa volonté de réformes et d’initier des mesures concrètes en ce sens, notamment en termes d’élections permettant un partage effectif du pouvoir.
Il n’en demeure pas moins que, ces dernières semaines, c’est le Qatar qui a joué le rôle majeur pour rassembler les opposants. Il a du reste invité la plupart de leurs représentants à Doha. Certains vont jusqu’à dire que la dernière rencontre entre le premier ministre qatari et le prince héritier d’Arabie Saoudite a été quasi-exclusivement consacrée à la crise syrienne alors que ce dernier, suite à sa nomination, avait reçu un message d’amitié remarqué de la part du Président Bachar el-Assad, auquel il a répondu en termes chaleureux, souhaitant à la Syrie de sortir saine et sauve de la crise en cours.
Les autorités turques aussi ont joué un rôle majeur. Elles ont intensifié leurs pressions et leurs déclarations intempestives par la voix de Recep Tayeb Erdogan. Et, au dire de certains opposants, Al- Qurabi entre autres, toutes sortes de scénarios ont été imaginé par la direction politique turque : « Coup d’État militaire, établissement de zones tampons, sanctions économiques et financières, et encouragement à la dissidence de militaires syriens ».
Aussi, il semble que l’intervention de l’armée syrienne à Homs, avec l’adoption d’une politique sécuritaire « chirurgicale » visant à capturer ou à tuer des groupes de bandes armées, a poussé certains pays du Golfe a accélérer la cadence et l’intensité des pressions sur la Ligue Arabe, et particulièrement sur Nabil Arabi, pour établir un protocole menottant la Syrie, de telle sorte qu’elle ne puisse ni l’accepter, ni le refuser. En l’acceptant, elle ouvrait ses portes à des observateurs pas nécessairement neutres, aux trafics d’armes, aux manifestations, aux dissidents armés. En le refusant, elle ouvrait la voie au Conseil de Sécurité et bridait l’action de la Russie.
Sujets de désaccord entre la Syrie et la Ligue Arabe
Le quotidien As-Safir a pu se procurer, auprès de sources proches d’Ahmed Bin Houli, des documents échangés entre la Ligue Arabe et Damas durant les deux derniers mois.
Le premier document (numéro 7435, daté du 16 octobre 2011), comportait les exigences suivantes :
1. Arrêt total de tous les actes de violence dirigés contre les citoyens syriens, et arrêt total de toutes les violences quelle qu’en soit l’origine.
2. Annonce par les autorités syriennes de leur volonté de libérer tous les prisonniers politiques en raison des événements en cours, avant la célébration de l’Aid Al-Adha [Fête du Sacrifice ou AID AL-KEBIR, Ndt]
3. Évacuation totale de toute présence militaire des villes et des quartiers habités.
4. Tenue d’un Congrès pour un vaste dialogue national au siège du secrétariat général de la Ligue Arabe et sous ses auspices, dans un délai de 15 jours, et après exécution des articles ci-dessus 1,2, 3.
Ce congrès devant réunir des représentants du gouvernement syrien et de toutes les parties de l’opposition pour s’accorder sur une feuille de route précisant les modalités nécessaires à la mise en œuvre d’un processus de réforme politique conforme aux ambitions du peuple syrien.
Le comité ministériel et le secrétariat général de la Ligue Arabe sont chargés de la préparation des modalités nécessaires à l’exécution de ces articles.
Le 26 octobre 2011, un deuxième document émanant du comité ministériel « suite à son accord avec Son Excellence le Président Bachar el-Assad » précisait les amendements suivants, apportés par la Syrie :
1. Arrêt total de toutes les violences quelle qu’en soit l’origine.
2. Libération des détenus en raison des événements en cours.
3. Evacuation de toute présence armée des villes et des quartiers habités.
4. … non modifié
5. Invitation des organismes officiels de la Ligue arabe et des médias arabes et internationaux à circuler librement dans toutes les régions syriennes pour s’informer et rendre compte de la réalité des événements sur le terrain.
Les informations émanant de milieux officiels de la Ligue Arabe indiquent que, lors des discussions qui ont eu lieu en marge du conseil ministériel entre Nabil Arabi, ses conseillers, et certains représentants des pays du Golfe, le Sheikh Hamad en premier, l’impression générale était que la Syrie refuserait ces résolutions, vu que Nabil Arabi avait entendu le Président Assad répéter à maintes reprises qu’il refuserait toute atteinte à la souveraineté de la Syrie et que le dialogue devrait avoir lieu sur le territoire syrien.
Mais l’approbation de l’Initiative Arabe par la Syrie, couplée avec le renforcement des mesures sécuritaires dans les régions « chaudes », notamment pendant l’AID Al-Adha, a contribué à relever le niveau des pressions des pays du Golfe et des pays occidentaux sur la Ligue Arabe, pendant que les médias arabes et internationaux s’acharnaient à diffuser des images de meurtres, de violences, et d’incursions, prétendument attribuées au régime syrien. Là-dessus est venu s’ajouter le fameux « protocole arabe » dont le contenu était toujours censé être refusé, sans délai, par les Syriens.
Pièges du protocole arabe
Là encore, la Syrie n’a pas répondu par la négative. Au contraire, elle a décidé d’aller dans le sens du vent au risque de se trouver entraînée dans la bourrasque. Elle a accepté le principe du « protocole » tout en travaillant à son amendement. Ainsi, elle en a exclu l’article stipulant la présence de « gardes personnelles ou privées », comme elle a refusé de souscrire à tout rapport ou déplacements des représentants de la Ligue Arabe avant consultations croisées avec le gouvernement, en précisant que les rapports devraient être soumis en parallèle au secrétaire général de la Ligue et au gouvernement syrien. Quant au financement, il devait être assumé par la Ligue Arabe, elle-même.
Qu’est-ce qui conduit la Syrie à accepter ce qui risque de menacer sa souveraineté ?
L’opposition voit dans cette attitude conciliante du gouvernement syrien un signe de faiblesse révélateur de son incapacité à refuser quoi que ce soit et qui annonce sa chute imminente. Le point de vue des dirigeants syriens est radicalement à l’opposé de cette analyse. En effet, ceux qui les côtoient vous font remarquer que, alors que la crise entre dans son neuvième mois, il ne peut pas avoir échappé aux observateurs que le gouvernement et l’armée syrienne sont restés solidaires ; que le nombre de déserteurs n’a même pas atteint la proportion observée en temps normal ; qu’il n’y a pas de craintes particulières concernant la situation financière puisque la Syrie sort de dix-sept années de blocus qui ne l’ont pas empêchée de développer son agriculture, d’exporter ses produits, et que rien ne pourrait étrangler son économie tant que ses relations resteraient ouvertes avec l’Irak, le Liban, la Russie, l’Indonésie, l’Inde…
Les mêmes considèrent que cette attitude conciliante de la part des Syriens a pour but premier de maintenir l’« unité du front arabe » pour éviter de légitimer une intervention étrangère et renforcer les positions de la Russie et d’autres alliés auprès du Conseil de Sécurité. Cela d’autant plus que les Syriens peuvent présenter des dossiers documentés par des photos, vidéos, et DVD, prouvant la participation de centaines d’individus armés à des exactions, à des assassinats liés à des différences communautaires, à des mutilations de cadavres, à des viols… en particulier, dans la région de Homs ; certains de ces dossiers confirmant l’implication directe de certains pays du Golfe dans le financement et l’armement, dossiers qui pourront être divulgués si les Arabes persistent dans leur intensification des pressions jusqu’au point de rupture.
Cette logique des Syriens laisse à penser qu’ils ne prendront pas les devants pour sortir de la Ligue Arabe. Mais, au cas où certains voudraient les en exclure, ils devront en supporter les conséquences. Ici, il n’est pas inutile de rappeler que Nabil Arabi a raconté récemment comment il a été obligé, lorsqu’il était Ministre des Affaires Étrangères, de renvoyer à plus tard la question du rapprochement égypto-syrien sous la pression des pays du Golfe ; comme il n’est pas inutile de rappeler que cette logique est soutenue par le peuple syrien. En effet, si les décisions de la Ligue ont trouvé un écho favorable chez une partie des Syriens, l’autre partie a réagi par des manifestations massives et répétées. C’est ainsi que les décisions de la Ligue ont mis en mouvement les forces du patriotisme arabe en soutien avec la Syrie contre toute intervention étrangère.
Dans ces conditions, la situation syrienne paraît se diriger vers plus de complexité, puisque le contrôle de la sécurité intérieure subit les pressions immenses de l’extérieur. Mais certains, dont les Russes en particulier, soutiennent que le régime est encore capable de réaliser une percée majeure du fait de ses avancées en matière de réformes politiques dont il faudrait accélérer le pas pour le transposer dans la réalité des faits. C’est ce qui a conduit Moscou à jouer un rôle de médiateur et à recevoir une délégation du CNS. Cette démarche faisant suite à la « Conférence d’Antalya » supposée réunir les représentants de tous les partis constitués d’opposants syriens basés à l’étranger, qui s’était soldée par un appel à la chute du régime de Bachar el-Assad.
Récemment, un certain nombre de pays arabes ont exprimé leur réelle inquiétude en cas d’éventuels « faux pas » contre la Syrie. Mais, il est intéressant de noter que ces réserves ont été rejetées par Nabil Arabi et le Sheikh Hamed, et que les amendements au « protocole » proposés par l’Algérie n’ont pas été pris en considération. Certains suggèrent que les tentatives pour envenimer la situation en Égypte sont en relation directe avec d’autres dossiers arabes et internationaux. Du reste la déclaration officielle de l’Égypte ne traduisait pas un grand enthousiasme, ni pour accueillir le CNS, ni pour une intervention internationale dans les affaires internes de la Syrie.
Les pessimistes vont jusqu’à croire que le Monde arabe assiste à une étape de désintégration de la Ligue Arabe ou à sa soumission aux diktats des pays du Golfe, ce qui nécessiterait l’affaiblissement du rôle de l’Égypte, pour commencer.
D’autres pensent que la bataille régionale/internationale a atteint son point culminant fournissant une occasion favorable pour attaquer la Syrie comme prélude à l’encerclement de l’Iran. Mais, cela suppose que le camp d’en face, c’est-à-dire l’Iran, la Syrie, le Hezbollah, la Russie, soient prêts à une confrontation, ce qui ajoute à la complexité et à la durée de la crise syrienne. À moins qu’un événement interne inattendu ne survienne et que la situation ne glisse vers le piège d’une confrontation avec la Turquie, la Jordanie, ou…
Au milieu de tout cela, le Liban sera probablement confronté à une série de secousses politiques et sécuritaires, puisque la plupart de ses politiciens définissent leur politique en fonction de leur positionnement face à la crise syrienne.

Sami Kleib
As-Safir, 25 novembre 2011.
Traduit de l’arabe par Mme Mouna Alno-Nakhal, le 29 novembre 2011

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Traduction : Mouna Alno-Nakhal
Version française sur silviacattori.net



Sami Kleib, journaliste libanais de nationalité française, est diplômé en Communication, Philosophie du Langage et du Discours Politique. Il a été Directeur du Bureau du journal As-Safir libanais, à Paris, et Rédacteur en chef du Journal de RMC-Moyen Orient. Responsable de l’émission « Visite spéciale » sur Al-Jazeera, il a démissionné en protestation contre la nouvelle orientation politique de cette chaîne.

Commentaire de la traductrice
La guerre contre le peuple syrien n’est certes pas une « guerre déclarée » puisqu’on incite l’opinion publique à s’intéresser à son sort au nom de la prétendue « responsabilité de protéger » qui apparaît désormais comme le moyen idéal, non pour éviter son malheur, mais pour égarer notre compréhension des véritables enjeux. Peu importe que ce peuple se mobilise inlassablement depuis des mois, pour manifester en sa majorité son soutien à son Président, laissant de côté des revendications de réforme devenues secondaires face à un danger qu’il a bien mesuré. Peu importe qu’il rejette toute ingérence ou intervention étrangère, et qu’il réaffirme son refus de céder à l’escalade de la violence et aux escadrons de la mort téléguidés et financés de l’extérieur. Peu importe la vérité des faits à ceux qui les dénaturent, tant que l’opinion publique chez nous continue de croire que le peuple syrien est victime de ses dirigeants, et non pas la cible de puissances étrangères.
Une fois de plus, la grande majorité des journalistes jouent sur l’affrontement entre le Bien et le Mal. Leurs mensonges sont des armes autrement plus meurtrières et surtout « humainement » plus acceptables qu’une intervention militaire, rendue momentanément impossible pour des « raisons techniques », comme nous l’explique Sami Kleib ; des journalistes qui pratiquent contre le peuple syrien une stratégie que l’on pourrait qualifier de « terrorisme médiatique », par le biais d’informations erronées et non vérifiées, de vidéos qu’ils savent truquées, et de reportages totalement mensongers. Comme on l’a vu avec la diffusion du reportage de Sofia Amara, qu’Arte et la Télévision Suisse Romande ont pourtant diffusé et rediffusé, malgré le fait que sa non crédibilité n’a pas pu leur échapper, compte tenu des protestations anticipées venues de personnes directement concernées. [1]
Mais quelque chose est en train de changer. Il semble qu’il ne soit plus absolument indispensable de ne consulter que des sites internet non inféodés aux manipulateurs de tous bords. En effet, certains rédacteurs de nos médias dits « traditionnels » commencent à lever un coin du voile jeté sur nos consciences, sans cependant renoncer à diffuser les informations fausses ou tendancieuses qui émanent de sources plus que douteuses, tel que l’OSDH, le prétendu Observatoire Syrien des Droits de l’Homme basé à Londres, et qui fait état quotidiennement d’un nombre de victimes, sans que l’on sache ni qui compte les morts, ni leur identité, ni surtout qui les a tués. [2]
Témoin de ce changement ? Un article édifiant dans l’édition papier du 23 novembre du journal satirique « Le Canard enchaîné » qui titre : « Une intervention « limitée » préparée par l’Otan en Syrie. En projet, une formation à la guérilla des déserteurs syriens par les services secrets français » ! Les extraits - recopiés ici - en disent long sur cette intervention extérieure :
[…]
« Les Turcs proposent d’instaurer une zone d’ « interdiction aérienne » et une zone tampon à l’intérieur de la Syrie, destinée à accueillir les civils qui fuient la répression et les militaires qui désertent (évalués à 8000, officiers supérieurs compris, par les services français de renseignement). Pas simple à réaliser, car il faudrait dès lors que des bases aériennes turques accueillent les avions français et britanniques. »
« « Avant même la réalisation de ces projets stratégiques, dit-on au ministère de la Défense, les services secrets étaient à l’œuvre. » Au nord du Liban et en Turquie, où se réfugient nombre de déserteurs syriens, des officiers français de la DGSE et britanniques du MI 6 ont pour mission de constituer les premiers contingents de l’Armée syrienne libre, encore embryonnaire. »
[…]
« Déserteurs à mobiliser
Une guerre anti-Bachar par intermédiaire, donc ? « Il ne s’agit pas de recommencer ce qui s’est passé en Lybie », confirme un officier de haut rang à la Direction du renseignement militaire. « Mais ce sont les Français et les Britanniques qui ont pris les premiers contacts avec les rebelles. » Des contacts politiques, avec des exilés réfugiés à Paris ou à Londres, et militaires, avec des déserteurs, afin d’évaluer l’importance relative de leur Armée syrienne libre, qui a déjà attaqué plusieurs bâtiments officiels. »
[…]
« L’ « Armée syrienne libre » !? N’est-ce pas cette armée qui a revendiqué avoir tué sept pilotes militaires syriens dans le bus qui les transportait ? » [3]
Faut-il comprendre que c’est cette soit disant « Armée syrienne libre » qui élimine les fleurons des « défenseurs de la patrie » (désignation officielle de l’Armée syrienne), est celle-là même que la Ligue Arabe voudrait promouvoir en exigeant du gouvernement syrien le retrait des soldats de l’Armée Nationale hors des villes et des quartiers habités ? Armée qui a déjà perdu plus de mille soldats. C’est en tout cas ce que semble souhaiter François Zimeray, Ambassadeur de France pour les droits de l’Homme et compagnon de route de BHL, lorsqu’il cherche désespérément à nous convaincre, sur Europe 1, « de la dimension de cruauté de la répression syrienne ». Lui, non plus ne s’embarrasse pas de détails pour nous communiquer ses sources, mais joue plutôt sur une fibre sensible dont il semble être lui-même dépourvu, tout simplement, parce qu’il ne peut pas ignorer qui commet ces cruautés.
Finalement est-il déraisonnable de considérer que le problème n’est pas « en » Syrie mais « autour » d’une Syrie, prise entre le feu de visées hégémoniques contradictoires et sommée de se mettre à genoux, alors que son peuple a décidé de rester debout ? Y parviendra t-il ? Nous osons le croire.
Mouna Alno-Nakhal
29 novembre 2011.
[1] Voir le contre-documentaire, en 8 parties, mettant gravement en question la crédibilité du reportage : "Syrie, dans l’enfer de la répression" réalisé par Sofia Amara, diffusé sur Arte le 11 octobre 2011. http://www.silviacattori.net/article2441.html

Pétition Nouvelle déclaration de citoyens Syriens et Arabes,et amis de la Syrie pour la préservation de la souveraineté Syrienne

Pour:Ministère des Affaires etrangères, Premier Ministre,secretariat général de l'OTAN, Secretariat Général de l'ONU, Ambassade de Syrie à Paris, Bureau de la Ligue Arabe, Ambassade de Qatar, Ambassade du Liban, Union Européenne,Président de la République, Agence France Presse, Agence Sana, Le canard Enchainé,

Nouvelle déclaration de citoyens Syriens et Arabes,et amis de la Syrie
pour la préservation de la souveraineté Syrienne


• Conscients des dangers qu’encourent la Syrie et le Peuple Syrien,
• Conscients des enjeux régionaux et internationaux et du danger de démantèlement de la Syrie,
• Conscients de la position syrienne qui constitue une exception régionale, due à sa politique de résistance aux projets d’asservissement des peuples arabes,
• Conscients de la nécessité de regroupement du Peuple Arabe Syrien autour d’une constitution garantissant les libertés individuelles et les principes actuels de laïcité du pays,

Nous, signataires :


1- Nous tenons à exprimer publiquement notre désaccord avec les idées énoncées par quelques personnes qui se présentent comme les représentants du peuple de Syrie et se sont proclamés "Conseil National Syrien". Ces personnes ne peuvent parler qu'au nom de ceux qui leur donnent leur appui. Elles ne peuvent prétendre à représenter l'ensemble des syriens, ni à exprimer la convergence de leurs opinions ou leur volonté politique.

2- Nous condamnons toutes les déclarations qui invitent à mener une intervention étrangère en Syrie, car tout acte de ce genre porterait atteinte à la souveraineté de cet Etat. Nous dénonçons toute création de "zone tampon" ou de "couloir humanitaire" comme des agressions déguisées portant atteinte à l'intégrité du territoire syrien.

3- Nous désapprouvons les sanctions économiques prises contre la Syrie, car elles font souffrir inutilement la population sans résoudre les questions politiques fondamentales.

4- Nous déplorons que la Ligue Arabe se fasse l’instrument de la suspension de la Syrie, membre fondateur de la Ligue et cœur battant de l'Arabité politique, soutien de la Résistance Palestinienne, Libanaise et Arabe face à Israël et ses alliés dans le monde.

5- Nous condamnons les agissements des bandes armées infiltrées en Syrie qui s’attaquent aux civils, à l’armée et aux forces de l’ordre, comme nous réprouvons l'aide qui leur est fournie par des pays étrangers.

6- Nous condamnons toutes les formes de violence, de quelque bord que ce soit. Nous soutenons les revendications de passage pacifique à la démocratie, dans le respect des droits politiques fondamentaux.

7- Nous voulons une réconciliation nationale basée sur le dialogue réel du parti au pouvoir avec toutes les composantes de l’opposition.

8- Nous réclamons la liberté pour les prisonniers d’opinion.

9- Nous réclamons, pour tous les citoyens syriens, le droit de former librement des associations civiles et des partis politiques.

10- Nous réclamons la présentation à la justice de tous les auteurs de crimes liés aux derniers événements, quelle que soit leur appartenance.

11- Nous voulons que le dialogue aboutisse à la construction d’une Syrie démocratique, où tous les citoyens sont égaux, indépendamment de leur sexe, de leur origine, de leur religion ou de leur opinion politique. L'Etat syrien devra leur garantir les mêmes droits.

12- Nous appelons le gouvernement syrien à encourager les moyens d'information à décrire librement ce qui advient en Syrie, comme nous appelons à ouvrir les media officiels à l’opposition, au dialogue et au débat, et à y garantir les libertés d'expression individuelles et collectives.

 http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2011N17348


PENDANT QUE LES ESCADRONS DE LA MORT, ENTRAINES PAR L’IMPERIALISME ET ARMES PAR L’ENTITE SIONISTE, SEVISSENT DANS LES QUELQUES REGIONS FRONTALIERES DE LA SYRIE, LES CONSCIENCES DES PEUPLES D’EUROPE SUBISSENT QUOTIDIENNEMENT LE MATRAQUAGE DES MEDIAS SOUMIS…

En réponse, Liban Résistance publie sur cette page un des rares témoignages de femmes et d’hommes ayant récemment séjourné en Syrie




Chemins de Damas

Chers amis,

Je reviens (samedi 19 novembre 2011) d’un voyage de 6 jours en Syrie, à l’invitation des Eglises d’Orient , autorisé par le gouvernement syrien, et, pour ma part, à la demande de Mère Agnes-Mariam de la Croix, dont j’ai fait la connaissance à la fin du mois d’avril 2011 après qu’elle a lu, sur le site du Réseau Voltaire, ma traduction du texte de D. Losurdo ‘Que se passe-t-il en Syrie ?’ .

La logistique a été assurée en coordination avec Thierry Meyssan et le Réseau Voltaire.

Prévu pour une 50aine de personnes au départ, et destiné prioritairement à des journalistes de la presse catholique, ce voyage n’a en définitive regroupé que 15 personnes arrivant de l’étranger : aucun français parmi les journalistes professionnels de la presse écrite ou radio-télévisée, mais : 5 belges, une journaliste venant de Madrid et un journaliste étasunien. Aucun membre de la presse française contactée n’a donc répondu favorablement et saisi l’occasion d’aller voir sur le terrain ce qui s’y passe. Paradoxe surprenant, alors que nos media ne manquent aucune occasion d’accuser la décision du « dictateur » Assad et de « son » régime d’empêcher les journalistes indépendants d’aller en Syrie. Nous pouvons donc témoigner aujourd’hui non seulement que des journalistes et contributeurs divers peuvent entrer officiellement dans ce pays, mais que certains de ceux qui se plaignent de la censure de ce régime sont aussi ceux qui refusent cette occasion extraordinaire quand elle leur est offerte : sous prétexte d’indépendance de la presse, ne pouvant pas entrer s’ils sont invités ?( !) La liberté ne serait-elle garantie que par la clandestinité dans un pays qu’on se hâte maintenant de déclarer en « guerre civile » ?

Les autres membres du groupe étions des représentants d’associations catholiques (Italie) ou des militants actifs sur Internet, pas (très) catholiques pour la plupart et avec - le moins qu’on puisse dire- des positions politiques hétérogènes.



Ce que je vous adresse aujourd’hui, taraudée par une urgence à rendre compte de ce séjour, n’est pas un reportage de journaliste, puisque je ne suis pas journaliste mais psychologue et traductrice, mais une lettre à des amis et camarades. Un témoignage, pour le moment partiel et non chronologique, de ce qui m’a frappée dès les premières heures passées dans ce très beau pays : l’ampleur incroyable, révoltante du mensonge que les media nous assènent ici sur la situation en Syrie. Mensonge en action et en omission, comme on dit. Ces notes seront suivies, ultérieurement, de récits détaillés de plusieurs séquences du voyage, représentatives de la situation actuelle, démontant et démentant l’intoxication époustouflante en cours depuis 8 mois sur les événements qui tentent de déstabiliser ce pays.



Avant tout, j’indique que les organisateurs nous avaient certes préparé un agenda chargé (et annoncé) mais pas obligatoire, bien sûr : chacun des membres de ce groupe a eu la possibilité d’assister ou pas - à visage découvert !- à tout ce qui était prévu, ou/et de quitter le groupe pour aller où il espérait aller, sans forcément avoir à dire où. Je dirai aussi que je ne connaissais pas la composition du groupe avant d’être sur place. Je n’ai constaté aucune entrave (à part des embouteillages monstres, même en Syrie, oui, même ces jours-ci) à une liberté de déplacement, ni aucune surveillance : je dirai même qu’à certains moments, je l’aurais presque appréciée, cette surveillance tant décrite et décriée ici.

Ne parlant pas arabe je me suis contentée (sans être jamais déçue) de rester dans le programme annoncé (et sans cesse bouleversé sous la pression des événements), y compris deux demi-journées pour faire un peu de tourisme. J’ai profité de ces moments d’inoccupation dans un programme dense et éprouvant, intellectuellement, moralement et physiquement, pour promener dans la ville de Damas, qui est superbe. Nous n’avons pas eu le temps de faire davantage d’escapades. A Saint Jacques le Mutilé (Qâra), nous n’avons eu que quelques heures (diurnes) pour promener dans et autour du monastère : j’y ai modestement participé à la fin de la récolte des olives (2 tonnes 4).



Je dirai donc en introduction : liberté, oui, de se déplacer et, en dehors de mon expérience du poste de frontière sur la route Beyrouth-Damas (que je relaterai plus tard sur le thème « que fait la police ? »), personne ne nous a jamais interrogés, ce qui s’appelle interroger, pas bavarder, sur notre présence et nos intentions. Les esprits supérieurs se gausseront : bien sûr, nous étions embedded… Je précise aussi à ce sujet que j’ai payé mon voyage , mais que je n’ai quasiment rien dépensé là-bas : une amie syrienne, ici, m’avait dit qu’il était de toutes façons impensable de payer quoi que ce soit dans l’hospitalité syrienne. Chrétienne ou autre.



La liberté de déplacement, pour la plupart d’entre nous y compris les journalistes professionnels, pouvait par contre se trouver limitée plutôt par un élément central et banal dans toute région du monde : parler ou pas la langue du pays, en l’occurrence l’arabe. Je pratique un anglais précaire, et les Syriens parlent parfois le français. Pour tous les déplacements et rencontres, spontanés ou organisés, je n’ai donc, de façon très intéressée, quasiment pas quitté une documentariste algérienne (résidant en France) qui a eu la générosité de (se) faire notre interprète, en plus de son travail (filmer et enregistrer). L’autre interprète inlassable était Agnes-Mariam de la Croix. Le lecteur inlassablement critique pourra dire qu’elles traduisaient ce qu’elles voulaient : évidemment. Les enregistrements (par les journalistes et documentaristes du groupe) faits en arabe avec traduction simultanée permettront de vérifier la fiabilité des traductions. Je dirai ici ma surprise que les rédactions qui ont envoyé leurs journalistes ne leur aient pas aussi adjoint les services d’un interprète, élément essentiel d’un travail annoncé comme indépendant (étant, nous, aliénés dans nos idéologies) dès l’arrivée sur le terrain.

Au monastère et dans certains déplacements, les Sœurs Carmel et Claire-Marie, et deux frères de la communauté, tous quatre francophones, ont rendu notre séjour beaucoup plus confortable y compris matériellement, logistiquement, et moralement. Merci à vous tous de votre présence chaleureuse, constante et courageuse qui a transformé notre séjour. Et à notre patient chauffeur, depuis Qâra, dans la province de Homs et à Banyas.



La vie, quotidienne, banale, qu’on perçoit dans la rue c’est la vie d’une population qui supporte un embargo et des sanctions : rien moins quand même qu’un « génocide lent » pour reprendre l’expression de Webster Tarpley. Sanctions qui, par des mécanismes bancaires dont je n’expliquerai pas ici la complexité des rouages, entraînent, entre autres choses, l’augmentation des prix des carburants nécessaires au confort domestique : pour se chauffer, notamment, et il fait très déjà froid, et humide, en Syrie ces jours-ci. Sans parler du reste des effets des sanctions, sur quoi nos interlocuteurs ne se sont pas attardés. Les gens continuent à vaquer à leurs occupations avec suffisamment de tranquillité (je parle de la rue, des souks, des marchés etc. à Damas mais aussi sur les routes, dans les campagnes) pour qu’on se sente à l’aise aussi bien dans des ruelles désertes à la nuit tombée, qu’aux souks, ou dans les fabuleux monuments désertés par les touristes, ou au restaurant. Restaurants sans aucun doute beaucoup moins fréquentés qu’en période touristique ou dans le train-train damascène traditionnel (mondain ou non). Il n’y a pas de visiteurs étrangers actuellement en Syrie et le commerce doit s’en ressentir considérablement. En dehors d’un déplacement dans Damas, en cortège de 5 limousines noires qui se voulait sans doute une courtoisie de la part du gouvernement (seule intervention logistique des services du régime), nous n’avons jamais été escortés, sécurisés, surveillés etc. Je l’affirme ici malgré les allusions que j’ai déjà lues dans d’autres commentaires, sans que leurs auteurs ne donnent de détails.

Je reviendrai plus tard sur ce convoi protocolaire pittoresque et cocasse dans le paragraphe « Que fait la police ? ».

On s’est même perdu plusieurs fois… Comme surveillance (et protection), j’imaginais (et aurais -bêtement ?!- espéré à quelques reprises) autre chose.



L’atmosphère de guerre civile que nous décrivent lourdement nos media, stipendiés par les nôtres de régimes, je ne l’ai pas trouvée (tant mieux) ; et je peux dire que certains membres de notre groupe l’ont vraiment cherchée, librement. Librement pouvant inclure le service recommandé par leurs directions éditoriales. Dire et écrire autre chose que cette simple phrase : « il n’y a pas de guerre civile en Syrie », relève du mensonge. Dire qu’il s’agit d’un début de guerre civile impliquerait que nous eussions assisté (de près ou de loin, ou par des témoignages) à des affrontements armés et significativement massifs entre des factions de la population, entre elles ou/et avec les forces de sécurité (armée, police etc.) ; la guerre civile n'oppose pas des groupes armés venus de l'extérieur à des soldats de l'intérieur. Dans ce cas cela s'appelle une agression militaire.

Nous aurons l’occasion de revenir sur l’équipement des « insurgés ». Les collègues journalistes qui ont déjà documenté ce voyage ont eux-mêmes reconnus la réalité, terrorisante, atroce dans ses méthodes, de ces incursions depuis l’étranger de bandes de tueurs. Et c’est après chaque témoignage sur cette terreur que j’aurais, pour ma part, bien aimée être parfois plus escortée et surveillée. Et protégée. Le fait que j’écrive aujourd’hui alors que notre voyage était évidemment connu et surveillé par les donneurs d’ordre, étrangers, des escadrons de la mort, est la preuve que, justement, pour le moment au moins, nous pouvions encore circuler en sécurité et sans escorte.



Les Syriens que j’ai rencontrés sont d’une extrême hospitalité : et c’est un pays où il est agréable de se promener même en ce moment, du moins dans Damas. Ailleurs, l’atmosphère que nous avons vécue n’était pas celle d’une tension palpable, mais c’est nous, de là où nous venions, qui étions parfois très tendus (à Homs, à Banyas) : sous l’effet soit de ce que nous venions d’entendre de la part de certains interlocuteurs, victimes des escadrons de la mort, soit sous l’effet de la propagande à laquelle il est difficile d’échapper en France, Italie, Espagne, USA, Belgique ; même quand on est critique par rapport à ces media. Et dans les villes de Homs et Banyas, où nous avons vu et entendu ces victimes et/ou leurs proches, civils ou militaires tués, il est évident qu’il valait mieux être prudent. Le groupe de quelques uns des envoyés spéciaux qui est retourné une deuxième fois à Homs, avec Agnes-Mariam, est même tombé en panne à la sortie (« 10 Kms ») de la ville, à la nuit tombée, et nous a raconté ça le soir, sans drame. Ils sortaient pourtant d’une visite à la famille d’un homme qui avait été enlevé et massacré par les terroristes.



Dans nos déplacements, il était facile de se faire repérer comme étrangers, que les passants soient ou non de ces agents des services de sécurité dont on nous parle tant ici, et qui doivent être très discrets et parfaitement formés car, s’il y en avait, on ne les a jamais vus, ni entendus. Ou bien sommes-nous, nous, de gros benêts endoctrinés (au sabre et au goupillon, n’est-ce pas) et aveugles.

Nous n’avons vu aucun touriste étranger de tout notre séjour. Donc, ma foi, nous avons eu quelque succès …D’autant plus qu’on se baladait avec appareils photos, caméras, carnets de notes etc. Les gosses demandaient (plus ou moins discrètement !) qu’on les prenne en photo ; et ceux qui n’étaient plus des gosses assumaient qu’on les enregistre, à l’improviste, et à visage découvert (eux et nous), donnant (et nous aussi) les noms, adresses etc. A l’opposé exactement de ce que nous a par exemple montré le reportage, diffusé par Arte, de Madame Sofia Amara (dont je vous recommande, pour avoir une idée de sa fiabilité, d’aller voir sur Internet quelles frasques elle a faites avant de se reconvertir avec un grand sens de l’opportunisme dans le prétendu reportage de vraie guerre humanitaire) .



Nous avons été le premier groupe de presse entré officiellement en Syrie depuis le début de l’ « insurrection » : je dis officiellement pour signifier que les autres journalistes, ou prétendus tels, sont entrés (si on les croit, car on n’a quand même pas trop de preuves avérées de leur séjour dans le pays) clandestinement : on est en droit, donc, de se demander quelle indépendance ils ont par rapport aux escadrons de la mort qui sévissent dans certaines villes et régions proches des frontières -c’est plus facile pour le moment- où sont établies leurs bases arrières.

Les véritables opposants au régime se déclarent, afin de faire connaître leurs revendications : parmi lesquelles l’ouverture, officielle, assumée, à la presse étrangère.

Depuis qu’a commencé la tentative de déstabilisation du pays, il me semble évident que le « régime » a intérêt à contrôler ceux qui entrent : il y a assez de bandes de tueurs qui s’infiltrent sans, en plus, avoir la stupidité de laisser venir n’importe qui, sous prétexte de prouver -à des gens qui ne veulent de toutes façons rien en savoir- qu’on ne serait pas un régime dictatorial.



Le mot qui revient toujours quand les gens vous abordent c’est « Welcome » ; il paraît que c’est une tradition en Syrie. Mais cette tradition a en ce moment une tonalité particulière pour le visiteur, avec tout ce que les Syriens entendent venant de nos pays : car, eux, ils ne regardent pas que les chaînes de nos media dominant la désinformation. Ils regardent et savent ce que nous on entend mais ils regardent aussi d’autres chaînes, indépendantes : celles n’appartenant pas aux monarchies (libres…) du Golfe. Et ils ont des moyens d’information pour se faire leur propre idée ; d’autant plus, évidemment, que eux sont sur place, à la différence des journalistes ici qui répètent, sans se déranger sur le terrain, ce que leurs rédactions leur commandent.

Dans la rue donc, après vous avoir dit Welcome les passants vous disent souvent We love Assad et, si vous vous présentez comme français, Sarkozy (et parfois Joupé) bad, bad en faisant le geste (sans équivoque), de celui qui écrase quelque chose sous son talon : et ils appuient bien fort, bien franchement. Propagande ? Alors ils sont une majorité, chez les jeunes surtout, à être complètement intoxiqués et aveuglés par le régime : à ce degré de masse, ça deviendrait une dictature populaire… Question à propos du niveau d’information des passants dans les rues de la « dictature » syrienne et chez nous où règne la liberté de la presse et d’opinion etc. : qui, ici, pas dans la rue mais même chez les gens informés, connaît le nom du ministre syrien des affaires étrangères ?

Pour le lecteur perplexe, je précise que je parle ici non pas seulement des gens rencontrés dans les rendez-vous organisés (embedded, n’est-ce pas) mais dans la limite de 6 journées : dans les rues de Damas, avec des passants qui faisaient leurs courses ; sur les routes, lors des haltes imprévues ; dans les rues de Homs, où nous avons débarqué après avoir été reçus par le gouverneur avec des représentants des hiérarchies chrétiennes et deux membres de l’opposition présente dans le pays. Tous donnant leurs noms et téléphones et acceptant d’être filmés et enregistrés : pour eux, tous, aussi, mise en scène du régime ? C’est possible mais alors la comédie était déjà assez critique contre le régime : digne de passer chez nous dans certaines émissions un peu plus indépendantes que la majorité des autres.

Et dans tous les cas, et même pour les deux personnes de l’opposition rencontrées à Homs, il y avait une distinction entre la critique du régime, dont ils pensent qu’il doit être largement et profondément réformé -avec leur participation- et celle du président Bachar al Assad : tous les gens que nous avons rencontrés, spontanément, pseudo-spontanément si la Syrie est totalement contrôlée par les services de sécurité, ou de façon partisane (par exemple certains membres du Parti Baas, dont il était inutile qu’ils nous disent qu’ils étaient membres du parti : c’était évident), tous ont fait cette distinction : apparemment, dans tous les avis que j’ai entendus (y compris avec ma voisine syrienne dans l’avion, installée à Paris depuis plusieurs années, à qui j’envoie ce texte), le président Bachar Al Assad est à l’écart, personnellement, de la masse des critiques. Exceptionnalité d’un régime dictatorial qui serait assez soudé et généreux pour laisser le chef à l’abri et prendrait sur lui toutes les critiques ? Ceci est une des composantes les plus surprenantes pour moi du mensonge époustouflant et grossier des media ici, qui désignent Bachar Al Assad comme un dictateur haï par la population.



Dans ce que j’ai entendu -toujours dans les deux sortes de rencontres : programmées et imprévues- de la critique contre le régime, ce qui revient le plus souvent et avec force est : la bureaucratie, la corruption, l’absence de liberté de parole : critiques, toutes, que nos interlocuteurs attribuent au régime instauré par le père de Bachar mais qu’ils sont prêts à ajourner face à la seule urgence : défendre leur pays, la nation, contre l’agression étrangère. Défendre leur société, leur civilisation, dont ils ne cessent de dire avec fierté qu’elle est plurielle depuis longtemps et que c’est ce qui fait sa solidité. Nous avons rencontré (de façon organisée, oui, annoncée et assumée comme telle) pas mal de chrétiens, mais pas seulement : tout le monde est d’accord sur ce point : ils parlent avant tout en tant que citoyens syriens, pas comme membres de telle ou telle religion, ou association ou parti : même s’ils ont l’honnêteté d’annoncer la couleur -et dans le clergé des églises orientales, souvent éclatante, la couleur !

Ce qui revient toujours aussi c’est la désignation précise de leurs agresseurs véritables, hors du pays : monarchies du Golfe, Qatar, fondamentalistes et capitalistes au service des USA et Israël. Désignés nommément et dans une analyse politique sans faille. Tous témoignages et déclarations (à quelques rares exceptions près) à visage découvert. Nous y reviendrons.



Le dimanche matin (13 novembre 2011) nous avons assisté à la fin d’une manifestation gigantesque : déclenchée par la décision, samedi 12 novembre , de la Ligue Arabe (disons plus clairement : Ligue des Arabes du Golfe ) de suspendre la Syrie de sa qualité de membre : les citoyens syriens que nous avons rencontrés étaient partagés entre la consternation et la révolte.

Nous arrivons dans une des grandes artères de la ville quand la manifestation est terminée ou presque : nous allons rester sur le terre-plein séparant les deux voies environ deux heures durant, pendant qu’une partie des manifestants quitte le cortège (par une des trois voies d’évacuation possible) : pendant ces deux heures de retour de manif, nous voyons passer des gens souvent souriants, en famille majoritairement, ou par groupes de jeunes qui viennent parler avec nous : toujours les mêmes mots (voir plus haut) et slogans scandés ici gaiement (voire en dansant). Les filles qui se donnent le bras en léchant leurs chupa chups : allures de kermesse, parfois.

Même sans comprendre l’arabe, on identifie assez rapidement un phonème : repérable car il revient sans cesse marteler les interventions des passants ou des orateurs encore au micro, dans ou hors des restes de cortège : Syria (prononcer : Souria). Et je suis frappée aussi par la gravité des jeunes quand ils s’immobilisent pour chanter l’hymne national. Pas parce qu’ils ont gagné un match de foot ; pour défendre leur nation. Embrigadés ? Mais alors, quelle est la proportion dans la population globale, de ces gens qui descendent dans la rue, pas pour écouter en rangs un discours de propagande bien formaté, mais vivants : dansant, chantant, riant, posant pour la photo ? Sous la contrainte ?

Ce dimanche-là, à Damas, alors que la Syrie venait d’être mise au ban de la Ligue Arabe, j’ai reçu une leçon sur les termes : patrie, patriotes. Qu’ils revendiquent (très majoritairement apparemment) ou pas leur admiration pour Bachar Al Assad, tous ceux qui sont là, dans les rues de Damas (et ce sera constant dans toutes nos rencontres spontanées ou organisées) sont avant tout des patriotes, c’est leur nation qu’ils défendent.

Ces salves de slogans (dont ceux « pro Assad »), quelle que soit la réalité de ce pouvoir que je ne connais pas (encore), ont été un des moments impressionnants de ce voyage. Elles avaient une force et une beauté qu’on n’entend pas (plus ?) dans nos pays gavés de libertés d’expression, de droits de parole etc. : celles de l’unité d’un peuple qui est debout, conscient de ce qu’il risque de perdre.



Ces premières impressions seront complétées par des comptes-rendus plus circonstanciés et précis, sur ce que j’ai vu et entendu : impressions, observations non impartiales ? Qui prétend l’être ? Le ministre français des Affaires étrangères qui veut « sauver par des couloirs humanitaires des populations civiles », ingérences qui le conduiront peut-être un jour devant la CPI, avec ses chefs de bande de l’Elysée et Matignon, pour complicité de crime de guerre (assassinat de prisonniers de guerre : Kadhafi, entre autres) et crime contre l’humanité (embargo génocidaire) ? Bernard-Henri Lévy ? Je me limite dans cette lettre à la dénonciation du mensonge, pas à celle de l’obscénité.



« Nous [Syriens, de tous bords] sommes dans un ghetto médiatique, blocus médiatique et nous supplions ceux qui ont la justice, l’équité [au cœur] et qui oeuvrent dans les media de montrer la vérité. Nous ne voulons rien d’autre que montrer la vérité », nous a dit un des représentants de l’opposition à Homs .

J’ai lu, vu et entendu depuis mon retour, quelques reportages de nos collègues envoyés spéciaux, présents avec nous en Syrie. « Une part de vérité » annonce l’un d’eux, ménageant l’éventualité de ne pas avoir « tout » vu dans ce « voyage bien balisé par le régime en place mais malgré tout utile ». Ne peut-on entendre aussi dans ces quatre mots un effet du retour d’autres parts de vérité, perçues mais refoulées ? Les auteurs auront leurs raisons, multiples. Mais, fut-ce dans l’équivoque d’un titre, cette autre part peut resurgir, et, à l’insu de l’auteur, produire des effets. On a des précédents fameux dans la région : tel ce fonctionnaire de police zélé au service des occupants impérialistes de l’époque, terrassé (par quoi ?) sur le chemin de Damas. Avec vingt siècles d’effets, en tous genres.

Pendant qu’il en est encore temps, nos directeurs de rédaction occidentaux -européens, étasuniens, israéliens, impérialistes, détenteurs d’armes de distraction de masse - ne perdraient rien à faire un peu d’histoire : la Syrie est un livre rare, à cet égard, et je crois que ses habitants défendent davantage cette richesse là que leurs puits de pétrole.



m-a patrizio,

Damas 19 novembre - Marseille, 24 novembre 2011



marie-ange.patrizio@wanadoo.fr

04 91 45 02 82 et 06 16 89 50 44





Post scriptum : site du monastère de Saint Jacques l’Intercis :
http://www.maryakub.org/medias.html
et deirmaryakub@gmail.com



Voir aussi la revue de presse transmise le 22 novembre par le Réseau Voltaire
:

Cette revue de presse ne comprend pas les émissions sur les télé libanaises (OTV, Al-Manar, NBN) et syriennes.

LA LIBRE BELGIQUE (Christophe Lamfalussy )


« Nous apportons une part de vérité »


http://www.lalibre.be/actu/international/article/701436/envoye-special-en-syrie-nous-apportons-une-part-de-verite.html


« Des corps mutilés à Homs »


http://www.lalibre.be/actu/international/article/700974/reportage-des-corps-mutiles-a-homs.html


21 novembre

« Même les éboueurs sont liquidés »


http://www.lalibre.be/actu/international/article/701555/syrie-meme-les-eboueurs-sont-liquides.html


22 novembre

RTBF


http://www.rtbf.be/info/media/video_jt-19h30?id=1412873&mediaset=rtbfinfo--les-derniers-jts&type=video

Journal de 20h de la RTBF, 21 novembre



FRANCE INTER

http://www.franceinter.fr/emission-journal-de-8h-journal-08h00-221111

Journal de 8h France Inter 22 novembre

Reportage de la correspondante RTBF à partir 7mn55s.



IRIB (service français)


Entretiens TM

http://french.irib.ir/analyses/interview/item/154346-thierry-meyssan-journaliste-fran%C3%A7ais


http://french.irib.ir/analyses/interview/item/154416-thierry-meyssan-journaliste-fran%C3%A7ais



Table ronde : « Syrie vers la guerre civile ? »

http://french.irib.ir/programmes/table-ronde/item/154577-table-ronde-syrie-vers-la-guerre-civile?






RUSSIA TODAY

« Mossad vs Assad? 'CIA death squads behind Syria bloodbath' » with Webster Tarpley

http://www.youtube.com/watch?v=5L49L6iZSSg&feature=channel_video_title

lu sur Liban Résistance
http://libanresistance.blogspot.com/2011/12/pendant-que-les-escadrons-de-la-mort.html