30 janvier 2013

La « gauche » israélienne bascule à l’extrême-droite

mercredi 30 janvier 2013 - 07h:11
Jonathan Cook - al-Akhbar



Une grande partie de la politique israélienne est faite de mythes assemblés de toutes pièces - des récits basés sur des illusions - et les élections de la semaine passée n’ont pas fait exception. Les commentateurs n’ont pas tardé à présenter leurs résultats comme un bouleversement majeur, avec la droite dirigée par Benjamin Netanyahu bloquée dans un ex-aequo avec la gauche.
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19 février 2012 - Des soldats israéliens kidnappent un jeune palestinien sur le site d’Al-Aqsa à Jérusalem sous occupation - Photo : AFP/Ahmad Gharabli
Dans ces récits, Yair Lapid, une vedette de la télé dont l’organisation Yesh Atid fait partie de ce que les Israéliens appellent le « bloc de centre-gauche », est arrivé de nulle part pour remporter 19 sièges, ce qui fait de son organisation le deuxième plus grand parti. Il a pris beaucoup de votes, il semble, à Netanyahou et au Likoud, ce dernier remportant 31 sièges dans le cadre d’un pacte électoral avec un parti fasciste, Israël Beitenou. Dans le Parlement sortant, ils totalisaient à eux deux 42 sièges.
On s’attend à ce que Lapid soit le faiseur de roi. Selon le récit mythique, il est en son pouvoir de soit participer à un gouvernement de coalition de droite avec Benjamin Netanyahou et de le « modérer », ou de refuser l’invitation et de rester dans une opposition de centre-gauche qui harcèlera Netanyahu à chaque occasion.
Telle est l’interprétation promue, par exemple, par Ari Shavit, un commentateur de premier plan au journal Haaretz : « Netanyahou, semble-t-il, va remporter un troisième mandat en tant que Premier ministre, mais il ne gouvernera pas le pays. Sa vie ne sera pas facile, pas politiquement et non en termes de politique ... Cette semaine cette marche ridicule de la droite vers l’extrême-droite a pris fin, et la nouvelle marche de la droite vers le centre a commencé. »
La réalité est assez différente. Cette élection a été un gifle personnelle pour Netanyahou, sans doute, mais pas pour la droite. Netanyahou a mal interprété l’humeur du public, mais pas sur les questions centrales qui devraient définir le clivage gauche-droite en Israël, à savoir le conflit israélo-palestinien et des décennies d’une cruelle occupation israélienne.
Son erreur fut de croire qu’il avait su marginaliser les ainsi nommées « protestations pour la justice sociale » qui ont secoué Israël l’été 2011 mais ont échoué à se développer de manière significative l’année dernière. La classe moyenne blanche en Israël, comprenant les juifs ashkénazes, est restée mécontente de ce qu’elle considère comme le déclin rapide de ses privilèges et de son niveau de vie. Les politiques néolibérales de Netanyahou ont en effet permis a une élite privilégiée dans le monde des affaires d’accumuler toujours plus de pouvoir et de richesse, avec parmi eux de nombreux bienfaiteurs du Likoud.
Lapid a quant à lui, su capturer l’humeur d’apitoiement sur soi des manifestants avec leur demande que tous les Israéliens « partagent le fardeau » - une allusion directe vers la communauté sans cesse croissante des juifs religieux fondamentalistes connue sous le nom de Haredim, et vers l’importante minorité de 1,4 million de citoyens palestiniens en Israël. Le « partage du fardeau », dans ce cas, fait principalement référence au fait de servir dans l’armée, ou de faire un service national équivalent.
Loin d’un effondrement de la droite, les élections ont démontré que la droite continuait à déplacer le centre de gravité politique - en particulier en ce qui concerne l’avenir du conflit israélo-palestinien - toujours plus loin vers l’extrême-droite.
Cela a été le plus évident dans les changements dans la composition du Likoud lui-même. Des primaires organisées peu de temps avant les élections afin de sélectionner la liste des candidats du parti à la Knesset, ont clairement été remportées par les colons et l’extrême droite. La toute relative aile libérale du Likoud a été renversée par un putsch, pour être remplaceée par des ultra-nationalistes. Se trouve parmi eux Moshe Feiglin, qui a mené au nom des colons et depuis plus d’une décennie, les tentatives de prendre le contrôle du Likoud . Il va maintenant occuper pour la première fois un siège à la Knesset.
L’évolution du Likoud vers l’extrême droite, s’est faite tout en maintenant l’impression que c’est toujours ce parti qui représente la droite traditionnelle israélienne. Il a rejoint deux autres partis d’extrême-droite - Yisrael Beiteinu (Israël est notre maison) et Habayit Hayehudi (le Foyer juif) - qui se sont immiscés dans le monde politique, bien qu’accrochés à leurs programmes extrémistes.
Dix ans plus tôt, Yisrael Beitenou, dirigé par Avigdor Lieberman, était un parti d’extrême-droite assez marginal s’incrustant parmi les immigrants de l’aex-Union soviétique. Et l’Union nationale, l’ancêtre de Habayit Hayehudi, était une petite organisation avec une audience limitée, exceptée dans les colonies. Liberman et le nouveau dirigeant de Habayit Hayehudi - tous les deux d’anciens acolytes de Netanyahou - ont rapidement transformé leurs partis en gagnant un appui beaucoup plus large. C’est précisément l’alignement des programmes des partis de Lieberman et Netanyahu qui leur ont permis de créer une liste électorale commune.
Ces trois partis d’extrême droite - le Likoud, Israel Beitenou, et le Foyer juif - détiennent désormais 43 sièges à la Knesset sur un total de 120 sièges, soit plus d’un tiers. Le scénario le plus probable est que, ensemble, ils formeront la base de la prochaine coalition gouvernementale.
La mesure du déplacement des votes vers la droite, est manifeste si l’on considère les vues que ces partis, ou leurs principaux responsables, ont ouvertement défendues.
Lieberman parle de la minorité palestinienne comme d’une « cinquième colonne, » qui devrait être dépouillée de ses droits à la citoyenneté grâce à une combinaison de redéfinitions de frontières et d’imposition de tests de loyauté. Le Foyer juif, quant à lui, a déclaré qu’Israël devrait immédiatement annexer la zone C, c’est-à-dire 62% de la Cisjordanie placée par les accords d’Oslo et de façon supposée temporaire, sous une complète domination israélienne mais à présent truffée de colonies. Comme le Likoud, aucun de ces partis n’envisage un État palestinien - même limité à quelques morceaux de la Cisjordanie – comme une perspective acceptable.
Les virulentes positions anti-arabes, dirigées contre les Palestiniens des deux côtés de la Ligne verte, rappellent le parti Kach, dirigé par le rabbin Meir Kahane et interdit dans les années 1980 pour incitation au racisme.
Michael Ben Ari, un ancien dirigeant du Kach, qui a failli gagner une place à la Knesset pour le parti Otzma Leysirael (Israël fort), a été particulièrement clair : « Je ne suis pas le seul à représenter le rabbin Kahane. Il est représenté par beaucoup de gens partout dans le monde, à l’intérieur et à l’extérieur de la Knesset. »
Le glissement vers la droite au cours de la dernière décennie s’est également produit dans les deux partis fondamentalistes religieux juifs, le Shas et le Judaïsme unifié de la Torah - et pas seulement du point de vue de leurs politiques sociales, mais aussi en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Les ultra-orthodoxes, ou Haredim, ont été autrefois clairement anti-sionistes, estimant que la création d’un État juif avant la venue du Messie était un blasphème.
Mais les partis sionistes israéliens ont lentement et insidieusement coopté les Haredim. Ils l’ont fait en mettant en place des communautés exclusivement ultra-orthodoxes juste de l’autre côté de la Ligne verte, en Cisjordanie. Les Haredim, avec leurs grandes familles de jusqu’à dix enfants chacune, sont toujours désespérément à la recherche de nouveaux logements bon marché dans des communautés à part où ils n’auraient pas à se mélanger avec des Israéliens laïques.
Les villes de Haredim, de l’autre côté de la Ligne verte, sont aujourd’hui les plus grandes et les plus dynamiques des colonies en Cisjordanie. En conséquence, les ultra-orthodoxes sont devenus largement ambivalents à propos du sionisme, et toujours plus engagés dans le renforcement des colonies et la déportation des Palestiniens. Leurs partis, en particulier celui du Shas, ont réagi avec une rhétorique anti-arabe de plus en plus forte et une opposition à tout processus de paix.
Suite à cette élection, le bloc d’extrême droite et les partis religieux totalisent 61 sièges, soit un peu plus de la moitié de la Knesset.
Contrairement à l’orthodoxie dominante, le bloc de la soi-disant opposition de « centre-gauche » n’est pas un réel contrepoids à la droitisation de ces partis. Ce bloc – dont le parti Yesh Atid de Lapid, le parti Kadima qui actuellement fonctionne avec peine et a été créé par Ariel Sharon il y a sept ans en rupture avec le Likoud, et une nouvelle faction appelée Hatnuah mise en place par l’ancienne chef de file du Kadima, Tzipi Livni - épouse des positions qui l’auraient auparavant aisément fait se classer dans l’aile droite israélienne traditionnelle. Le centre-gauche israélien a simplement rempli le vide politique laissé par le déplacement du Likoud vers l’extrême droite.
De même, le parti travailliste – qui n’a jamais été le parti de la paix qu’il prétend être - a selon les dires de son nouveau dirigeant Shelly Yachimovich, repoussé l’idée même de défendre une solution au conflit israélo-palestinien. Au lieu de cela, Yachimovich est monté dans le train de la justice sociale comme Lapid, plaidant pour un retour au sionisme du passé, uniquement concentré sur les conditions de vie de la classe moyenne juive israélienne.
Cette classe moyenne comprend bon nombre de colons sans idéologie particulière, qui ont été soudoyés par les gouvernements successifs pour aller s’installer dans les colonies aux allures de forteresses en Cisjordanie. C’est l’une des raisons pour lesquelles le centre-gauche a évité la plupart du temps de parler d’un État palestinien ou de son corollaire, à savoir un démantèlement des principales colonies. Au lieu de cela elle s’est concentrée durant la campagne électorale sur la cible beaucoup plus facile de l’échec des Haredim et des « Arabes » - les Palestiniens avec la citoyenneté israélienne - à respecter leurs obligations.
Lapid est un exemple de cette stratégie. Quand il mentionnait les Palestiniens, c’était surtout pour répéter devant son auditoire qu’il leur faudrait renoncer à leur capitale à Jérusalem Est, qui, selon lui doit rester dans les mains des Israéliens dans tout accord final. Quand il a parlé des colons, c’était pour s’engager à « la construction de colonies pour répondre à la croissance naturelle ».
Mis à part les questions sur la justice sociale, la différence de fond entre le centre-gauche et l’extrême-droite ne concerne pas les Palestiniens ou le processus de paix. Ce qui est en cause, c’est l’importance accordée par chaque côté à la dégradation de la réputation d’Israël au niveau international et surtout de ses relations avec la Maison Blanche.
L’extrême-droite, dont font partie Netanyahou et le Likoud, est tellement attachée à son intransigeance idéologique sur la question palestinienne qu’elle est prête à risquer l’isolement et le statut de paria plutôt que de faire des concessions, même les plus insignifiantes. Le centre-gauche, quant à lui, s’inquiète ouvertement des dommages que l’intransigeance d’Israël peut produire à long terme sur ses intérêts stratégiques. Ils n’ont pas l’intention de proposer beaucoup plus aux Palestiniens que Netanyahou et le reste de la droite, mais ils croient en la nécessité de perpétuer un processus de paix futile, comme moyen d’éviter de s’aliéner les supporters d’Israël et d’exposer au grand jour la mauvaise foi de ses dirigeants.
Dans cette querelle politique, les Palestiniens ne représentent guère plus qu’un théâtre d’ombres.
La vraie division politique, en termes de processus de paix, se situe entre les sionistes et les partis non-sionistes à la Knesset - ou, plus précisément, entre les partis juifs et les trois partis palestiniens ou majoritairement palestiniens.
Ces partis palestiniens, qui représentent approximativement les camps socialistes, islamiques et nationalistes parmi les citoyens palestiniens, détiennent environ un dixième des sièges à la Knesset. Ils ont dû se battre lors des récentes élections pour convaincre leurs électeurs d’aller voter. Lors des avant-dernières élections, seulement 53 pour cent des citoyens palestiniens s’étaient déplacés, ce qui représentait le nombre de votants le plus faible dans l’histoire de la minorité.
Il y a plusieurs facteurs responsables de cette diminution progressive de l’intérêt de la minorité palestinienne - à l’intérieur de la Ligne verte - pour la politique nationale israélienne. En partie, cela découle d’une prise de conscience que la lutte pour l’égalité civique est vouée à l’échec à cause du statut d’Israël en tant qu’État exclusivement juif. Une seconde raison est la marginalisation des partis palestiniens, au point où ils ne peuvent guère faire plus que protester en marge de la Knesset. Et une troisième raison est la crainte que plus les partis palestiniens feront de la Knesset une arène pour la confrontation, plus la politique israélienne se fera assurément anti-arabe.
Mais la puissance du récit mythique s’est imposée très loin. C’est ainsi que peu de temps avant le jour du scrutin, la Ligue arabe a exhorté les électeurs palestiniens en Israël à aller voter pour assurer que les partis palestiniens soiet bien représentés à la Knesset. Cet appel, et les avertissements des partis palestiniens du danger que représente la montée de l’extrême-droite, semblent avoir provoqué une légère augmentation du taux de participation à 56 pour cent.
L’hypothèse de la Ligue arabe était que les camps de gauche et de droite en Israël se battraient pour le contrôle du gouvernement et que quelques sièges supplémentaires pour les partis palestiniens pourraient avoir un impact décisif en aidant le centre-gauche - avec l’espoir de pouvoir par ce biais relancer le processus de paix.
Mais en réalité, tous les partis sionistes, y compris le centre-gauche, sont d’accord sur les principes fondamentaux :
- Israël doit être un État juif, ou une ethnocratie, qui représente la communauté juive dans le monde entier, et non pas ses propres citoyens ethniquement mixtes,
- un État palestinien viable serait une menace stratégique pour Israël et sa mise en place doit à tout prix être évitée,
- les partis palestiniens en Israël ne doivent jamais être autorisés à exercer une influence sur l’une des deux questions qui précèdent.
Un seul gouvernement israélien a osé s’éloigner de ce dernier principe. Yitzhak Rabin avait accepté que les partis palestiniens soutiennent son gouvernement minoritaire tout en restant à l’extérieur de la coalition, afin qu’il puisse imposer le processus d’Oslo. Bien qu’il ait maintenu à l’écart les partis palestiniens, l’arrangement scandalisa la droite qui considéra cela comme un acte de trahison. La rhétorique incendiaire contre Rabin, avec celle de Netanyahu, créa un climat politique qui poussa son l’assassin de Rabin à passer à l’acte.
L’assassinat de Rabin n’a pas fait revivre une gauche sioniste, comme on aurait pu s’y attendre. Il a au contraire amené Netanyahu au pouvoir un peu plus tard dans les années 1990, pour son premier mandat de Premier ministre. Un consensus a alors été imposé selon lequel les partis palestiniens n’étaient pas des partenaires légitimes au sein d’un gouvernement israélien.
Cette leçon a été assimilée par Lapid et le centre-gauche. Alors que les analystes s’interrogeaient sur ce que Lapid pourrait faire comme « faiseur de rois », celui-ci s’est hâté de rassurer les juifs israéliens en disant qu’il ne voulait pas s’allier avec les partis palestiniens. « Je ne vais pas essayer de former un bloc d’opposition à Netanyahou avec Haneen Zoabi [une députée palestinienne haïe par la plupart des juifs israéliens pour avoir participé à une flottille d’aide à Gaza en 2010]. Cela n’arrivera pas. » Au lieu de cela, Lapid a immédiatement commencé des négociations avec Netanyahou afin de former une coalition.
C’est le scénario idéal pour Netanyahou, qui préfère ne pas diriger un gouvernement considéré par les États-Unis et en Europe comme trop visiblement extrémiste. Dans le dernier gouvernement, Netanyahou a voulu modérer son image, mais pas sa politique, en recrutant l’ancien dirigeant travailliste Ehud Barak comme ministre de la Défense. Barak a maintenant disparu. Lapid pourrait remplir une fonction similaire, en aidant Netanyahou à construire une fausse image de son gouvernement en le présentant comme une coalition du centre et de la droite.
Il s’agit d’une vue d’ores et déjà favorisée aux États-Unis et en Europe. Dans le sillage immédiat des élections, les deux ont considérés le succès de Lapid comme un moyen de pression sur la direction palestinienne, exigeant qu’elle revienne à la table des négociations avec Israël.
Les Palestiniens ne sont pas dupes. Ils ont nié la caractérisation de Yesh Atid comme parti centriste. Un responsable de l’OLP a déclaré à Haaretz : « Il nous suffit que Yair Lapid ait refusé à l’avance de faire partie d’un bloc avec les partis arabes ». De l’avis de Ghassan Khatib, ancien responsable du service de communication de l’Autorité palestinienne, « Les résultats des élections prouvent qu’en ce qui concerne les Palestiniens, rien ne changera. »



* Jonathan Cook a remporté le Prix Spécial de journalisme Martha Gellhorn. Ses derniers livres sont “Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the to Remake the Middle East” (Pluto Press) et “Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair” (Zed Books). Voici l’adresse de son site : http://www.jkcook.net.


Du même auteur :
- [Les Palestiniens en Israël attendent peu de choses des élections à la Knesset] - 21 janvier 2013
- Bab al-Shams : les Palestiniens à l’assaut de leurs occupants ! - 15 janvier 2013
- Une carte du ministère du Tourisme israélien annexe plus de 60 % de la Cisjordanie - 1er janvier 2013
- Les sapins de Noël terrorisent les Israéliens - 5 décembre 2012
- Pourquoi Obama ne va pas s’en prendre à Israël - 16 novembre 2012
- Israël éradique l’Histoire : disparition de mosquées - 14 juillet 2012
- La bunkérisation d’Israël en voie d’achèvement, sur fond de nettoyage ethnique permanent - 25 janvier 2012
- Il y a de la méthode dans la folie de Nétanyahou : Israël exclut la non-violence - 21 juillet 2011
- Le plan de paix de l’illusionniste Netanyahu - 14 mars 2011
- Après les « documents palestiniens », l’Autorité palestinienne peut-elle continuer d’exister ? - 3 février 2011
- Israël a déclaré la guerre aux enfants de Jérusalem : 1200 arrestations en un an - 16 décembre 2010

27 janvier 2013 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claude Zurbach

29 janvier 2013

Lettre ouverte à Monsieur le ministre des Affaires étrangères



Lettre ouverte à Monsieur le ministre des Affaires étrangères du Gouvernement provisoire tunisien !

« Qu’il n’y ait aucun doute à ce propos, aucune ambivalence ni aucune compromission, nous frapperons les intérêts de celui qui frappe l’Irak, partout dans le monde, nous détruirons les intérêts de tout pays qui agressera l’Irak partout où ils se trouvent, il ne restera aucune présence occidentale dans la nation musulmane, si l’Irak est frappé […]
Ils ne partiront pas par une résolution des Nations Unies, ils ne partiront pas par nos discours ou des négociations, ils ne partiront que si on brûlait la terre sous leurs pieds, au-dessus de leurs têtes, par devant et par derrière eux[…]
Rached Ghannouchi: Août 1990


Lettre ouverte à Monsieur Rafik Abdessalem,  Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement provisoire tunisien !

Objet : Je vous invite à réviser votre position vis-à-vis de la République arabe Syrienne, pour les nombreuses raisons que voici !
Monsieur le ministre ;
Lors de votre point de presse tenu à l’issue des travaux de la conférence des prétendus « amis de la Syrie », le 24 février 2012, vous avez été interpellé, par le journaliste Kamel Ben Younes, au sujet des manifestations de protestation ayant accompagné ladite conférence et vous lui avez fait cette réplique en guise de réponse : « mais qui sont donc  ces manifestants et où étaient- ils avant la révolution ? » Réplique dédaigneuse et méprisante, s’il en fût, vis-à-vis de concitoyens que vous ne connaissez pas et auxquels  vous devez respect et égards et que je me permets de vous présenter, puisque j’étais parmi eux ce jour  là, et que je connais nombre d’entre eux.
La majorité des jeunes, garçons et filles, qui manifestaient, ce jour là, contre la tenue de cette conférence de la honte, sur le sol tunisien, avaient déjà manifesté, plus d’un an plus tôt et tout au long des semaines qui ont conduit à faire « dégager » le tyran, alors que vous-mêmes étiez absent de Tunisie.
Ils n’étaient, cependant pas seuls, mais ils étaient accompagnés par d’autres tunisiens, jeunes et moins jeunes, et dont certains étaient en exil comme vous-mêmes et nombre de vos cheikhs, pas toujours pour les mêmes motifs. Au nombre de ces manifestants pour la dignité de la Tunisie, il y avait encore, des vieux, comme le vénérable professeur Ahmed Chabbi, patriote et militant nationaliste de la première heure. Cet « absent, avant la révolution », comme vous avez osé le dire à la volée, pour stigmatiser les « manifestants » contre la tenue de la conférence de la honte, n’a certainement aucune leçon de militantisme à recevoir de quiconque, et pour cause, il a fait sa première manifestation en septembre 1951 à Mahdia. Plus modestement, l’auteur de cette lettre n’a fait sa première manifestation qu’un an plus tard, au mois de décembre 1952, à Ouardanine, au lendemain de l’assassinat de Farhat Hached.
C’est tout ce vaillant monde de militants, que vous ne pouviez voir et qui fut l’objet de votre mépris, qui était là, pour exprimer sa colère en voyant que la Tunisie, qui fut, de tout temps, engagée dans le soutien aux causes justes, à la souveraineté des peuples et à l’indépendance des nations se soit subitement transformée, à travers ses nouveaux dirigeants, en un outil docile et domestiqué, au service de l’impérialisme, voire même, de ses suppôts, méprisables et puérils, que sont les émirs du Golfe arabe.
Monsieur le ministre ;
J’ai vainement cherché, dans vos écrits personnels, un texte ou quelque chose de semblable qui pourrait m’expliquer ce revirement total dans les positions du mouvement Ennahdha auquel vous appartenez, mais hélas, il semble que vous êtes resté tout au long de vos années d’exil, au-dessus de la mêlée, préoccupé davantage par les problèmes dogmatiques et théoriques, comme les rapports de la laïcité avec l’islam, ceux de l’Islam avec la démocratie ou l’inverse. Mais bien entendu, vous appartenez à un mouvement politico-religieux qui a souvent créé l’événement en Tunisie, tout au long des quarante dernières années, et c’est tout naturellement dans les positions de son chef, Cheikh Rached Ghannouchi, que je trouve les preuves matérielles de vos contradictions flagrantes entre, d’une part, votre extrémisme politique, d’hier, et votre honteuse soumission d’aujourd’hui, d’autre part.
Je me permets de vous rappeler ces quelques extraits de la déclaration de Rached Ghannouchi, le 3 août 1990, au grand meeting organisé ce jour là, à l’Université de Khartoum, au Soudan, en réaction aux préparatifs de guerre contre l’Irak, après que ce dernier ait envahi le Koweït:
« Qu’il n’y ait aucun doute à ce propos, aucune ambivalence ni aucune compromission, nous frapperons les intérêts de celui qui frappe l’Irak, partout dans le monde, nous détruirons les intérêts de tout  pays qui agressera l’Irak partout où ils se trouvent, il ne restera aucune présence occidentale dans la nation musulmane, si l’Irak est frappé […]
Ils ne partiront pas par une résolution des Nations Unies, ils ne partiront pas par nos discours ou des négociations, ils ne partiront que si on brûlait la terre sous leurs pieds, au-dessus de leurs têtes, par devant et par derrière eux[…]
Prêtons serment devant Dieu, de mener un combat continu contre les Américains jusqu’à ce qu’ils quittent définitivement le dernier pouce de la terre d’islam, ou alors, nous mettrons le feu et nous détruirons tous leurs intérêts dans tout le monde musulman […]
Allumons aujourd’hui le feu de la guerre contre le Taghout sous la conduite des Américains… »

Près de vingt trois ans se sont passés depuis ces déclarations, au cours desquels l’Irak a été détruit une première fois, puis subi un boycott international aussi long que ravageur. Puis il fut envahi, occupé et détruit une seconde fois, sans que Cheikh Rached n’allume l’incendie dont il menaça les Américains. Il semble même, qu’il a fini par s’excuser des propos tenus à l’encontre du Taghout d’hier, devenu par miracle, aujourd’hui, un allié stratégique !
Si j’ai tenu à rappeler ces propos d’une extrême violence et d’un rare extrémisme, en soutien à l’Irak en 1990, c’est pour signaler que les positions officielles tunisiennes à propos de la crise syrienne sont elles aussi, empreintes d’un extrémisme d’un genre nouveau.
En effet, si au cours de l’été 1990, quand le président du mouvement Ennahdha a fait ses déclarations à Khartoum, à propos de l’Irak, lesquelles se situaient, faut-il le rappeler au passage, aux antipodes de la position de la direction de ce même mouvement en Tunisie, l’Irak était, c’est vrai, menacé d’une intervention étrangère et d’une guerre destructrice. Mais il était aussi, incontestable, que l’Irak a pris l’initiative d’agresser et d’envahir le Koweït, pays voisin et frère. Cette faute stratégique du régime irakien, a fourni l’alibi à l’intervention étrangère, qui s’est ainsi prévalue du vote d’une douzaine de résolutions du Conseil de sécurité et donné une assise légale à l’agression qui a détruit ce pays.
Or, dans le cas de la Syrie, il n’y a rien de tel, qui justifierait que la Tunisie s’empressa de voter l’exclusion de ce pays, de la Ligue arabe, alors qu’elle en fut l’un des sept membres fondateurs. Pire, la Tunisie a aussi pris les devants, en rompant ses relations diplomatiques avec la Syrie et en décidant de la boycotter économiquement, et cela, bien avant tous les pays arabes, y compris les boutefeux du Golfe et de la péninsule arabique, affidés traditionnels aux intérêts américains ; et le plus incompréhensible, en s’engageant dans une logique de fourriers de l’invasion coloniale.
Pourtant, la République arabe syrienne n’a agressé, ni menacé aucun pays et encore moins des voisins, alors qu’elle en est tout simplement victime. Pour résumer la crise qu’elle traverse, disons tout simplement que ce pays a connu une révolte populaire, comme celles qui ont éclaté dans de nombreux pays arabes, pour réclamer plus de liberté et plus de participation populaire dans la gestion des affaires du pays. Cette révolte s’est vite armée et elle a opté pour la violence et le terrorisme, car elle a très vite été récupérée, armée, financée et soutenue matériellement et médiatiquement, par des puissances étrangères qui voulaient s’ingérer dans les affaires internes de la Syrie dans l’objectif clair, de la détruire, et de régler leur contentieux avec le monde arabe.
Il aurait été plus convenable et plus sage pour la Tunisie, dans de telles conditions, qu’elle aide la Syrie à surmonter ses difficultés en lui apportant le conseil fraternel dont elle aurait eu besoin, ce que la Tunisie a toujours fait depuis son indépendance et son premier gouvernement légitime, et non en usant de procédés extrêmes ou de recours ultimes, comme la rupture et le boycott.
Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’histoire de la Syrie et son rôle dans la civilisation humaine. A l’instar de l’Égypte et de l’Irak détruite, la Syrie, fut son berceau incontestable à un moment de l’histoire où l’homme de la presqu’île arabique n’avait pas encore domestiqué le dromadaire. Je n’ai pas non plus, à vous rappeler son rôle dans la longue histoire de la Tunisie, mais je vous rappelle cependant son rôle dans l’histoire immédiate de la Tunisie.
La Syrie a reçu et formé des générations d’étudiants tunisiens qui n’ont pu réaliser leurs vœux dans leur propre pays, et je me souviens que Cheikh Ghannouchi a été lui-même formé à l’Université de Damas. Bien plus, il raconte souvent, qu’il avait pris les armes pour défendre Damas lors de l’agression israélienne en Juin 1967. La Syrie avait reçu aussi, en 1999, de nombreux membres d’Ennahda, civils et militaires, qui avaient quitté la Tunisie en 1991, après l’échec de la tentative de coup d’Etat, pour se réfugier au Soudan, lequel s’en débarrassa sous la pression des autorités tunisiennes. Ils y vécurent en paix et en sécurité jusqu’à ce que le HCR leur trouva des pays d’accueil en Europe du nord en 2003. Sommes-nous donc à ce point, si  ingrats, envers ce même gouvernement syrien qui a accueilli fraternellement, nos étudiants et nos compatriotes persécutés et pourchassés alors ?
Que s’est-il donc passé pour que la Tunisie, gouvernée par le parti Ennahdha, son obligé humainement, prenne cette position hostile à la Syrie et s’allie aux colonisateurs d’hier, à la Turquie et aux pays arabes les plus hostiles à la démocratie et à la liberté, dans le dessein de la détruire ?
Monsieur le ministre,
Les pays arabes qui ont décidé l’envoi en Syrie de la mission d’observateurs de la ligue arabe sont, ceux-là même qui avaient fait échouer cette mission. Les pays réunis sous la bannière des « amis de la Syrie » sont précisément, ceux qui avaient décidé de l’envoi de la mission Kofi Anane et des observateurs internationaux en Syrie. Pourtant, ce sont toujours, eux qui essaient par tous les moyens de faire échouer cette mission, dans le but manifeste d’y trouver matière et justification à une intervention militaire dans ce pays. Il est navrant et insupportable, pour les patriotes que nous sommes, de constater que la Tunisie ait renié ses valeurs d’indépendance et se soit fourvoyée comme membre de cette coalition satanique ; ce qui ne peut que me remémorer l’humiliante et navrante aide des pays du Golfe et de la Péninsule arabique, qui se sont transformés en bases logistiques, pour les bombardements de leurs frères d’Irak, et le génocide qui s’en est suivi.
La Syrie est en butte à une vague de terrorisme, sans précédent, de la part d’unités spéciales, issues des pays de la coalition, venus selon leur dire, secourir un peuple menacé dans son existence. Hélas, la conduite affichée, par ces pays impliqués militairement, logistiquement, diplomatiquement, et financièrement, tels que la Turquie, quelques pays arabes et la coalition occidentale, est patente, elle est bien entendu, soutenue, de façon à peine occulte par Israël voisin. Ils prétendent tous, chercher un arrêt des hostilités, tout en ignorant superbement les réformes introduites entre-temps dans le pays, du fait qu’elles desservent leur propagande. Les miliciens, les mercenaires étrangers engagés contre la République arabe syrienne, et les « révoltés » en Syrie, refusent tout dialogue, poussés en cela par leurs mécènes arabes, et leurs « appuis » occidentaux. Ne sont-ce pas ces mêmes pays qui soutiennent Israël, ne le sanctionnent jamais, malgré les centaines de résolutions du Conseil de sécurité et son refus obstiné de s’y conformer, et la situation concernant les violations constantes aux droits de l’homme, dont sont victimes les Palestiniens ? Comment faire confiance à ces pays, passés maîtres dans l’instrumentalisation des « négociations de paix », imposées aux Palestiniens, depuis des décennies, avec pour résultats des « chiffons », jamais respectés par l’ennemi israélien, qui est stratégiquement, le seul bénéficiaire de l’affaiblissement et du délabrement de la situation syrienne, avec comme victime collatérale, la Palestine, évidemment ?
C’est pour ces nombreuse raisons et considérations, pour préserver nos liens fraternels avec le peuple syrien et pour le respect de la souveraineté de la Syrie, et les intérêts supérieurs de la nation arabe, que je vous invite, Monsieur le ministre, à rompre avec  cette « coalition satanique, ennemie de la Syrie », et de mettre tout votre poids, en vue d’essayer de rétablir les relations diplomatiques que vous avez pris l’initiative de rompre avec la Syrie, et dénoncer la reconnaissance du prétendu « Conseil national syrien » par la Tunisie, ne serait-ce que parce qu’il a appelé à l’usage de la violence et a réitéré ses appels pour une intervention militaire étrangère en Syrie, ce qui constitue, indéniablement, un acte délibéré de trahison, conformément à toutes les lois , toutes les traditions et tous les usages.
Je vous prie d’accepter, Monsieur le Ministre mes salutations.

Ahmed Manai
Président de l’Institut tunisien des relations internationales
Conseiller auprès du BrusselsTribunal pour l’Irak
Membre de la mission des observateurs arabes en Syrie






N.B. : Cette lettre ouverte a été publiée par le journal tunisien Ach-chourouk en date du 5 mai 2012.
Depuis, l’engagement tunisien en faveur du CNS et de la coalition internationale contre la Syrie s’est développé, allant jusqu’à reconnaître la nouvelle coalition fantoche née à Marrakech comme seul représentant du peuple syrien. Entre temps des centaines de tunisiens, chauffés à blanc par un discours haineux, s’étaient engagés dans la guerre en Syrie et des dizaines d’entre eux y ont trouvé la mort sans que le gouvernement tunisien ne lève le petit doigt. Le président provisoire pour sa part, a continué ses élucubrations sur la nécessité du départ du Président Bachar Assad et pour l’envoi d’un corps militaire arabe en Syrie….  
Traduit de l’arabe par Hadj Abdel Majid Aït Sâadi : Paris 29 Janvier 2013

La grande leçon de patriotisme d’Hassan Nasrallah

 

| Beyrouth (Liban)
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La grande leçon de patriotisme d’Hassan Nasrallah

Par Ghaleb Kandil
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a donné une bonne leçon de civisme et de patriotisme à tous ses détracteurs et adversaires qui le soupçonnent des plus mauvaises intentions et l’accusent des pires maux. Dans un discours qui peut être considéré comme le couronnement d’une série de prises de position, le chef du Hezbollah a proclamé son attachement à l’État et au Liban en tant que patrie définitive. S’adressant aux membres du parti, il a reconnu que par le passé, le Hezbollah a pu voir le Liban comme une création du colonialisme et une partie de l’Oumma. « C’était à l’époque la guerre civile, et aujourd’hui nous avons changé et nos priorités ne sont plus les mêmes, a-t-il dit. Nous voulons maintenant protéger le Liban et y préserver l’État. Ce pays est le notre et le drapeau estampillé du cèdre est notre drapeau ».
Ces propos d’un franchise sans pareil constituent une gifle à tous ceux qui accusent le Hezbollah d’être une marionnette de l’Iran, de ne pas croire au Liban et de se comporter comme un État dans l’État.
Sayyed Nasrallah a également donné une preuve de sa bonne foi à ses partenaires et alliés politiques, notamment chrétiens, en levant toute ambigüité au sujet de ses options législatives en annonçant que son partit votera en faveur du projet de loi électorale orthodoxe parce qu’il faut « écouter et comprendre les craintes des chrétiens ».
Dans un discours prononcé vendredi à l’occasion de la fête de la naissance du Prophète, le leader Hezbollah a affirmé « comprendre les appréhensions qui animent les chrétiens et les poussent à rechercher une parité parfaite avec les candidats musulmans ». « Le choix d’une loi électorale dans les circonstances actuelles est très délicat, plus délicat que jamais auparavant, en raison des circonstances que traversent le pays et la région et affectent tout particulièrement le Liban, a dit Hassan Nasrallah. Et tout naturellement, les appréhensions des chrétiens sont plus fortes, en particulier quand ils voient ce qui se passe dans la région, ce qui s’est passé avec les chrétiens d’Irak. Ils ont le droit d’avoir peur et de considérer que les événements sont déterminants et loin d’être ordinaires. C’est pourquoi ils abordent ces élections avec des idées fondatrices. »
Les principales forces chrétiennes appuient le projet orthodoxe qui, pensent-elles, permet aux chrétiens de choisir leurs représentants authentiques. « Une fois que la chambre sera convoquée nous le disons sans détour, nous voterons pour le projet de loi orthodoxe », a assuré le chef du Hezbollah. « Les chrétiens affirment que le projet orthodoxe leur donnera l’occasion d’être représentés pleinement. Offrons-leur, comme musulmans, cette occasion et élisons un Parlement où personne ne pourra affirmer qu’il n’est pas équitablement représenté en fonction de son véritable poids électoral, et ce Parlement offrira peut-être au Liban l’occasion de corriger le système en place », a-t-il dit.
Hassan Nasrallah a qualifié de « fondamental » le mode de scrutin proportionnel, qui est le plus à même de donner aux différentes forces politiques « leur véritable poids électoral » et de permettre au maximum de forces significatives d’accéder au Parlement.
Pour Hassan Nasrallah, le découpage des circonscriptions vient en second lieu, du moment que le mode de scrutin proportionnel est adopté. « Le parti acceptera tous les projets basés sur ce mode de scrutin, que le Liban soit adopté comme circonscription unique où que le découpage soit au niveau des mohafazats », a-t-il dit, en soutenant également l’option du projet mixte, alliant la proportionnel au mode de scrutin majoritaire.
Hassan Nasrallah a réfuté les arguments avancé par le Courant du futur pour rejeter la proportionnelle, selon lesquels les armes avaient été utilisées pour influer sur l’issue du scrutin, en 2009. « Le type d’armes qui peut influer sur un vote ce ne sont pas les missiles, mais les kalachnikovs qui sont aux mains de tous », a déclaré Hassan Nasrallah. Selon lui, il existe, en revanche, une arme bien plus significative qui peut fausser les résultats du scrutin : celle de l’argent. « J’ai entendu dire de ma propre oreille un haut responsable, dont je tairai le nom, affirmer que lors de la campagne de 2009, l’autre camp a dépensé 3 milliards de dollars », a-t-il dit.
Sayyed Hassan Nasrallah a mis en garde les forces politiques contre le discours confessionnel et les a appelé à ne plus parier sur un effondrement du régime syrien. Selon lui, les conflits qui secouent le monde arabe sont d’ordre politique avant tout. « Ne jouons pas avec le feu, ne prenons pas le risque de libérer le génie de la discorde confessionnelle de sa lampe ; nous ne pourrions plus l’y faire rentrer ! », a-t-il conclu.

La tendance en Syrie

Bachar al-Assad apparait à l’aise dans une mosquée, son armée progresse sur tous les fronts
Par Pierre Khalaf
Démentant toutes les informations sur le fait qu’il vit cloitré, en dehors de Damas, et craint de se déplacer, Bachar al-Assad est apparu en public pour la deuxième fois depuis le début de l’année. Entouré de haut responsables de l’État et d’une foule de fidèles dans une mosquée du Nord de Damas, dans le quartier de Mouhajirine, le président syrien écoutait le prêche prononcé par le ministre des Wakfs (Biens religieux). Les images diffusées en direct par la télévision d’État ont montré le président Assad prenant un bain de foule et discutant, à l’aise, avec les fidèles et les responsables présents.
Pendant ce temps, les avancées de l’armée syrienne se poursuivent sur tous les fronts, notamment autour de Damas et dans la région de Homs. L’Armée arabe syrienne (AAS) a ainsi bloqué un millier de terroristes du Front al-Nosra dans la ville de Darayya située au sud-ouest de Damas. Une source proche du commandement militaire responsable de l’opération dans cette région a indiqué à l’agence russe Ria Novosti que « la situation s’améliore de jour en jour, à l’heure actuelle nous contrôlons les deux tiers du territoire de Darayya. Les terroristes sont bloqués, cette fois nous ne leur avons pas laissé de couloir de sortie. Ils ont le choix entre se rendre et être tués », a indiqué l’interlocuteur de l’agence. Selon la source, les forces gouvernementales ont bloqué 1 000 à 1 500 rebelles à Darayya. « Ils utilisent des armements et des moyens de communication modernes de fabrication américaine et israélienne. Chez les morts nous trouvons des documents confirmant qu’ils viennent de Turquie, de Libye et d’Afghanistan », a poursuivi la source.
Dans le Nord, la contestation populaire contre les groupes armés a pris de l’ampleur dans les quartiers où ils sont présents à Alep. Presque tous les jours des manifestations réclamant leur retrait de la ville sont organisées par la population. Dans le passé, les rassemblements se déroulaient spontanément dans les quartiers sans concertations avec d’autres secteurs de la ville. Mais dernièrement, les jeunes de quatre quartiers sont sortis dans les rues simultanément pour dénoncer le fait que les terroristes se cachent dans les zones résidentielles entre les maisons, établissent des check-points, fouillent les passants et se livrent à des vols.
À Homs, l’armées a pris le contrôle des régions de Kfaraya et Sultaniyé, après avoir infligé de lourdes pertes aux groupes armés. Pendant ce temps, la troupe a poursuivi ses opérations militaires dans la campagne de Homs, notamment à Rastan, Qoussair et Houla.

Déclarations et prises de positions

Alain Aoun, député du Courant patriotique libre
« Nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord sur un projet de loi électorale. Nous allons droit vers une crise politique si nous n’adoptons pas une loi électorale. Pour que les législatives aient lieu à la date prévue, le dernier délai est le 11 mars. Nous n’avons plus qu’un seul mois. Le scrutin ne peut pas avoir lieu sur la base de la loi électorale de 1960. Le projet du Rassemblement orthodoxe a obtenu le plus de votes à la sous-commission. Ce texte n’est pas en contradiction avec la Constitution, et il est le plus à même d’assurer une représentation équitable de toutes les communautés. »
Ali Fayyad, député du Hezbollah
« Ceux qui attaquent la proportionnelle sans cesse par crainte de voir leur véritable poids politique dévoilée au grand public doivent mettre un terme à leurs agissements. La proportionnelle permet une meilleure représentation des communautés. Il faut être transparent avec l’opinion publique. Nous sommes attachés à la saine représentation des électeurs chrétiens et à la proportionnelle. Qu’ils nous expliquent comment ils vont améliorer la représentation des électeurs chrétiens avec le projet des 50 circonscriptions au système majoritaire. »
Sarah Leah Whitson, directrice de HWR pour le Moyen-Orient
« Des groupes rebelles ont délibérément pillé deux églises et détruit un lieu de culte chiite dans des villages où coexistent plusieurs communautés religieuses dans le nord-ouest de la Syrie. La destruction de sites religieux accentue les craintes concernant les minorités religieuses et aggrave la tragédie que vit le pays, avec des dizaines de milliers de personnes tuées. La Syrie perdra sa diversité culturelle et religieuse si les groupes armés ne respectent pas les lieux de culte. Les dirigeants des deux parties doivent faire passer le message que ceux qui attaquent ces sites devront rendre des comptes. Les combattants de l’opposition ont la responsabilité de protéger les sites religieux dans les zones sous leur contrôle de tout vol ou dégât intentionnel. »

Événements

• Des manifestants du village chrétien de Kfardebian, dans la montagne du Kesrouan, ont bloqué jeudi 24 janvier la route menant aux pistes de ski de Faraya pour tenter d’empêcher le cheikh salafiste Ahmad al-Assir et 200 de ses partisans d’y accéder. L’Armée libanaise est intervenue pour disperser les manifestants provoquant des échauffourées.
Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, a appelé les manifestants à rouvrir la route, soulignant vouloir éviter « un nouveau bus de Aïn el-Remmaneh » en allusion à l’attaque d’un bus de Palestiniens qui avait déclenché la guerre civile libanaise en 1975. Le parti des Forces libanaises (FL) a condamné l’incident. Cheikh Assir a finalement réussi à atteindre la station de Faraya dans l’après-midi. À son arrivée, il a effectué une prière avec ses partisans sur les pistes de ski. L’Agence d’information nationale (ANI, officielle) a rapporté que le cheikh salafiste a quitté Faraya en soirée. Un convoi sécuritaire a accompagné le bus qui le transportait jusqu’au littoral. cheikh Assir est connu pour ses positions radicales. Il avait organisé de nombreuses manifestations et sit-in hostiles au Hezbollah.
Commentant la visite du cheikh salafiste à Faraya, le général Michel Aoun a affirmé que l’incident de Kfardebian « ne devrait pas se répéter ». « Nous avons réussi cette fois à régler le problème, mais ceci sera plus difficile à l’avenir si ce genre d’incident devait se répéter » a dit M. Aoun. « Assir insulte toutes les personnalités libanaises dans ses discours, a poursuivi M. Aoun. Il m’a personnellement attaqué plusieurs fois, il a aussi attaqué (le secrétaire-général du Hezbollah) Hassan Nasrallah et (le président du Parlement) Nabih Berry. Voilà pourquoi certains jeunes ont voulu bloquer la route devant son convoi ».
• Le journaliste français Georges Malbrunot a indiqué sur son blog hébergé par le quotidien français Le Figaro que les États-Unis ont installé un détachement Delta de leurs forces spéciales à Harissa juste au nord de Beyrouth. Citant une source militaire française, il a précisé qu’il s’agit d’une poste d’observation idéal pour surveiller ou s’infiltrer en Syrie. Mais des sources militaires libanaises ont nié ces informations tout en reconnaissant la présence au Liban « depuis des années d’un petit groupe des forces spéciales américaines pour entrainer les troupes d’élites de l’Armée libanaise ». Ces sources ont ajouté que ces militaires américains ne se trouvent pas à Harissa, refusant toutefois de préciser l’endroit où ils sont déployés.
• Le chef des ravisseurs des otages libanais en Syrie, Omar Dadikhi, plus connu sous le nom d’Abou Ibrahim, serait mort… pour la troisième fois. C’est en tout cas ce qu’on annoncé certains médias, mais les informations sur ce chef rebelle syrien sont incertaines. Des sources turques ont annoncé qu’il avait effectivement succombé à des blessures qu’il a reçues lors de la bataille de l’aéroport militaire de Taftanaz, près d’Alep. Une information confirmée par des sources diplomatiques. Des milieux de l’opposition syrienne assurent toutefois qu’Abou Ibrahim est toujours en vie mais que son état est critique.

Revue de presse

As Safir (Quotidien libanais proche de la majorité, 24 janvier 2013)
Imad Marmal
Les prochaines élections législatives semblent être compromises. Le texte remis par le gouvernement au Parlement, la proposition orthodoxe, le projet basé sur 50 circonscriptions, la loi de 1960, même la formule mixte mise en avant par Berry ont buté sur une impasse. Seul le changement des règles du jeu à la dernière minute et un vote parlementaire en séance plénière permettront aux antagonistes de sortir de l’ornière.
Pour la première fois, les Libanais sont livrés à eux-mêmes, en l’absence des parrains régionaux ou internationaux, qui sont absorbés par les développements en cours en Syrie. S’ils se montrent incapables de parvenir à une entente sur la loi électorale, ils donneront la preuve que le Liban doit rester sous tutelle, et qu’il est « inhabile » à gérer ses affaires internes et nationales.
As Safir (23 janvier 2013)
Le directeur des Nations unies et des organisations internationales au ministère français des Affaires étrangères, Nicolas de Rivière, l’ambassadeur français au Liban, Patrice Paoli, et une délégation de généraux de la Finul et de l’Armée libanaise ont effectué une tournée le long de la ligne bleue, de la Porte de Fatmé à Kfarkila et Adaïssé, où ils se observé la colonie israélienne de Misgav Am. Ils se sont ensuite rendus à Ghajar et Wazzani, accompagnés d’une vingtaine de véhicules de la Finul et de l’armée. Cette tournée intervient après qu’Israël eut admis avoir construit la localité de Misgav Am sur 2 500 dounoums de terre appartenant au village libanais de Adaïssé.
Selon des sources internationales, il n’existe aucune relation entre cette visite et les sit-in observés devant l’Ambassade de France en signe de protestation au report de la décision de la libération du militant Georges Ibrahim Abdallah.
As Safir (23 janvier 2013)
Hanadi Kouchour
Cela fait plus d’une semaine que les amis du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah ne quittent pas la tente dressée face à l’Ambassade de France, rue de Damas à Beyrouth. Les activistes ont inscrit sur les murs proches de l’ambassade : « Non à l’ambassade Franco-israélienne au Liban », ou encore « Expulsez l’ambassadeur de France du Liban ». Les manifestants ont brandi des pancartes dénonçant « la soumission de l’administration française aux diktats des services de renseignement israélien et états-unien ». Hassan Sabra, membre du Collectif international pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, a affirmé que les amis du militant continueront à organiser des mouvements contre les différentes antennes de l’Institut français au Liban et à saboter les intérêts français, notamment économiques au Liban. Le sit-in ne sera pas levé de sitôt, a-t-il affirmé. Les partisans de Abdallah attendent la décision de la justice française reportée au 28 janvier.
La tente de Abdallah ne désemplit pas. Des amis et des personnalités se succèdent afin de témoigner leur solidarité avec le militant. Parmi les visiteurs, le député britannique Georges Galloway, ainsi que de nombreux anciens détenus libanais libérés des prisons israéliennes. Pour les partisans de Georges Abdallah, la visite du député britannique a une valeur symbolique et humaine. Ce dernier a mis l’accent sur l’importance de la libération d’Abdallah, appelant l’État français à le remettre en liberté. Il a affirmé également qu’il demandera au Parlement britannique d’intervenir auprès des autorités françaises en faveur de sa libération inconditionnelle.
Le frère de Georges, Joseph Abdallah, a remercié le bâtonnier de Beyrouth, Me Nouhad Jaber, après s’être entretenu avec lui à l’Ordre des avocats. Il a salué les positions prises par Jaber durant son déplacement en France à l’égard de l’affaire de Abdallah. « Le bâtonnier est disposé à exprimer sa solidarité avec les avocats qui plaideront en faveur de Georges Ibrahim Abdallah », a-t-il affirmé, faisant savoir que les deux Ordres des Avocats, à Beyrouth et au Liban Nord, observeront simultanément un sit-in afin de porter haut l’étendard des libertés publiques et des droits de l’homme, loin des positions politiques.
Le ministre de l’Information, Walid Daouk, a affirmé que le Conseil des ministres a chargé le ministre de la Justice, Chakib Cortbawi, d’intensifier les contacts avec son homologue français et le ministre des Affaires étrangères de suivre cette affaire auprès de l’ambassadeur français au Liban afin de parvenir à une solution le plus tôt possible.
As Safir (23 janvier 2013)
Claire Chokor
Les dernières rencontres du chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt avec les responsables russes à Moscou étaient amicales, contrairement à la froideur de ses réunions dans les mêmes bureaux, il y a un an. À cette époque, la discussion était rigide, voire rude. M. Joumblatt a dit à ses interlocuteurs russes que la solution politique à la crise syrienne passe par un gouvernement de transition disposant des pleins pouvoirs exécutifs, si Bachar al-Assad ne veut pas quitter le pouvoir. Les Russes lui ont répondu que le président syrien est prêt à déléguer ses prérogatives pendant la période transitoire, mais le chef du PSP n’est pas convaincu d’un tel scénario.
À la question de savoir ce qui empêche la Russie d’accueillir le chef de l’État syrien, on lui répond que Moscou n’est pas disposée à entreprendre une telle mesure, de plus, Assad n’a confiance en aucune garantie étrangère. Plusieurs réponses pour une seule explication, selon lecture de Joumblatt : Bachar al-Assad va rester… rester… rester… et c’est la Syrie qui va en payer le prix.
Dans une réflexion géopolitique, le chef du PSP pense que les États-Unis vont bientôt se passer du pétrole du Golfe, dont l’argent sert à remplir des arsenaux qui n’ont aucune fonction, et à réaliser des projets pharaoniques qui fondent dans les sables du désert. Alors qu’une poignée de dinars aurait suffit à éradiquer l’analphabétisme. Cela signifie aussi que l’administration américaine ne s’intéresse pas à ce qui se passe à Damas et sa campagne et dans les villes et villages de Syrie. En deux mots, tous ces indices prouvent que la guerre civile va durer longtemps, très longtemps.
As Safir (22 janvier 2013)
Sami Kleib
En l’espace de moins d’un mois la France s’est impliquée dans au moins quatre crises. Un de ses agents de renseignement a été exécuté par des extrémistes islamistes en Somalie. Elle a déclenché une guerre contre les jihadistes au Mali, où contrairement aux prévisions, la guerre sera de longue durée. Al-Qaïda a riposté par une opération d’envergure de prise d’otages en Algérie laquelle s’est soldée par un carnage. La France s’est également impliquée en Syrie, aussi bien sur le plan politique que sécuritaire. Elle a été le premier État occidental à avoir accrédité un ambassadeur de la coalition de l’opposition syrienne à Paris. Enfin, la France a retardé la libération du combattant libanais Georges Ibrahim Abdallah. Elle a été alors accusée de « se plier aux diktats américains et israéliens », selon les termes du célèbre avocat, Jacques Vergès.
Il semble que cette implication élargit le fossé entre le président François Hollande et l’opposition de droite. Cette dernière ainsi qu’une grande partie du peuple français étaient en faveur de l’implication de la France à l’ouest de l’Afrique. Mais, à l’heure actuelle, les critiques se font de plus en plus entendre. Ceci est dangereux. Mais plus dangereux encore, c’est que la France est confrontée à Al-Qaïda. Ceci évoque la situation dans laquelle se trouvait la France quand elle s’en est pris aux islamistes d’Algérie. À l’époque, des stations de métro à Paris et dans d’autres régions ont été prises pour cible par une vague d’attentats. Ceci évoque aussi la situation dans laquelle elle se trouvait quand elle s’est impliquée dans les sables mouvants libanais au début des années 80 du siècle dernier où un attentat a frappé le siège des parachutistes français à Beyrouth. Le contingent français opérant au sein de la Finul est en proie aujourd’hui à plus d’un risque, en dépit de la coordination continue qui existe entre les forces onusiennes et les services de sécurité libanais au Sud.
Des informations circulent selon lesquelles les forces de la Finul ont été confrontées à un incident il y a quelques jours dans la région de Jisr el Khardali. En outre, des manifestations sans précédent ont été organisées devant le siège du contingent français à Deir Kifa à Tyr.
Le Hezbollah a envoyé quelques signaux. Mahmoud Komaty, membre du bureau politique du parti, a tenu à participer à la manifestation devant l’Ambassade de France à Beyrouth. Le parti tient sans doute à l’affaire de Georges Ibrahim Abdallah. Il ne peut pas brandir l’étendard de la libération de Samir Al-Kintar et laisser tomber en même temps Georges Ibrahim Abdallah, même si les deux cas sont, dans le fond, différents l’un de l’autre. Ceci est important. Mais plus important encore est le fait que le Hezbollah fait parvenir plusieurs messages, dont certains portent sur le rôle joué par la France en Syrie. Le Hezbollah entend par là que Paris doit s’attendre à davantage d’escalade.
Nul doute que l’Otan et l’Amérique soutiennent la France dans ces batailles. L’affaire est liée à la lutte contre le terrorisme dont la France en a été la première à souffrir. Peut-être, les socialistes sont-ils réellement sincères dans leur politique et visent à juguler le danger du terrorisme en Afrique, qu’il considère comme leur profondeur stratégique. Mais l’histoire contemporaine montre que Washington court-circuite souvent Paris et l’Europe quand l’heure des « deals » arrive. Vu la tournure prise par les évènements au Mali on peut dire que l’administration de François Hollande est dans le pétrin. Ceci a porté les autorités sécuritaires à relever au niveau rouge le plan Vigipirate. Il est prévu que ce niveau ne soit pas baissé de si tôt, même si la France réussira ponctuellement à frapper Al-Qaïda. Qui empêchera-t-il désormais le retour du spectre des attentats sur le territoire français ou contre les intérêts de la France à l’étranger ?
An Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
(23 janvier 2013)
Des visiteurs du chef des Forces libanaises indiquent que Samir Geagea met l’accent sur son alliance avec le Courant du futur et insiste sur le fait que « rien et personne ne pourra nous séparer ». « Nous tenons à notre relation avec le Courant du futur autant que nous tenons à la bonne représentation des chrétiens dans la loi électorale, sinon plus », a-t-il dit.
Ces visiteurs ont indiqué que « Geagea a rassuré les partisans du 14-Mars que cette coalition continuera à avoir des objectifs communs en dépit du débat sur le loi électorale la plus représentative ». « Nous ne nous disputerons pas pour des sièges parlementaires ou pour des postes et les Forces libanaises ne conçoivent l’avenir qu’avec le Courant du futur », a déclaré M. Geagea. Le chef des FL a déployé d’intenses efforts pour que le secrétariat du 14-Mars reprennent ses réunions, suspendues depuis le début des travaux de la sous-commission parlementaire chargée d’examiner les projets de loi électorale. Effectivement, le secrétariat a tenu hier une réunion.
Al Akhbar (Quotidien libanais proche de la majorité, 24 janvier 2013)
Nicolas Nassif
Selon les responsables libanais, les ambassadeurs européens en poste à Beyrouth, le représentant spécial de Ban Ki-moon, ainsi que les ambassadeurs de Russie, de Chine, de Turquie et d’Iran, montrent un intérêt grandissant à l’égard des élections législatives de 2013, contrairement aux ambassadeurs des pays arabes qui font preuve d’indifférence vis-à-vis de cette échéance.
Les ambassadeurs occidentaux ont multiplié leurs visites aux politiques libanais en vue de s’enquérir de leurs positions vis-à-vis des projets de loi électorale ainsi que des élections législatives. Ils ne semblent pas être enclins à rééditer l’expérience des anciens ambassadeurs américain et français au Liban, Jeffrey Feltman et Bernard Emié, qui avaient supervisé l’organisation des législatives de 2005 dans la foulée du retrait des troupes syriennes du Liban. À l’époque, les deux diplomates avaient travaillé d’arrache-pied afin de faire parvenir le 14-Mars au pouvoir. Ils étaient allés jusqu’à refuser leur report de quelques jours, le temps de permettre au chef du Législatif de faire aboutir ses efforts visant à modifier la loi de 2000.
Aujourd’hui, les ambassadeurs ne semblent pas non plus être enthousiastes à rééditer l’expérience des élections de 2009, qui s’étaient déroulées sous le parrainage de l’Arabie saoudite et de la Syrie. Les deux pays s’étaient accordés à maintenir la stabilité au Liban et à s’y partager les pouvoirs. Saad Hariri fut nommé Premier ministre et un gouvernement d’union fut mis en place dans lequel le tiers de blocage avait été confié à la minorité.
À l’orée du scrutin de 2013, les Américains ainsi que les Français et les Saoudiens semblent être occupés par la guerre en Syrie. Les ambassadeurs constatent que ni un changement de donne ni une sortie de crise ne se profilent à l’horizon en Syrie. Partant de là, ils se contentent de jouer le rôle d’observateur.
Lors des réunions qui ont eu lieu ces derniers jours, les ambassadeurs auraient fait les observations suivantes à leurs interlocuteurs libanais : Aucun prétexte ne justifie le report des élections ; l’objectif est le respect de l’échéance électorale et non pas la formule de la loi électorale. Des élections législatives transparentes déboucheront sur la mise en place d’un gouvernement représentatif de toutes les forces politiques à même de maintenir la stabilité dans le pays ; certains ambassadeurs aurait fait part de leur rejet des actes de provocation et du discours sectaire, tout en exprimant leur compréhension de la composition confessionnelle du Liban ; pour les diplomates, il est possible de tenir les élections tout en préservant la stabilité ; les ambassadeurs se seraient enquis auprès de leurs interlocuteurs libanais du jour d’après les élections ; une telle question reflète leurs appréhensions quant aux obstacles qui entraveraient la formation d’un nouveau gouvernement. Tous les Ambassadeurs auraient unanimement mis l’accent sur l’importance du maintien de la stabilité.
Al Akhbar (23 janvier 2013)
Nasser Charara
Selon des signes européennes dignes de foi, les Nations unies ont dernièrement soumis aux parties libanaises concernées une demande officielle réclamant l’autorisation pour les forces de la Finul déployées au sud du Litani d’utiliser l’aéroport militaire de Rayak. La demande s’accompagne d’une requête pour que des experts de l’Onu soient autorisés à inspecter l’aéroport pour vérifier s’il pourra servir à l’atterrissage d’hélicoptères. Pour justifier une telle requête, la Finul a fait valoir qu’elle s’inscrivait dans le cadre des préparatifs destinés à faire face à de possibles évacuations médicales, par voie aérienne, de personnels de la Finul qui travaillent en tant qu’observateurs en Syrie.
De sources proches du commandement de la Finul à Naqoura, on apprend que ce commandement a informé les autorités libanaises concernées des détails relatifs à un hélicoptère de la force internationale, avec son équipage, que cette force compte envoyer à l’aéroport de Rayak : ce sera une première démarche concrète en prélude à la mise en œuvre du « plan d’évacuation médicale » des membres des Nations unies en Syrie, si le besoin se présente.
D’un point de vue juridique en rapport avec les missions de maintien de la paix des Nations unies, cette requête contredit des propos tenus, il y a quelques mois, par le commandement de la Finul après la publication d’informations dans la presse évoquant un plan d’évacuation des observateurs internationaux déployés en Syrie à l’époque en application du plan de Kofi Annan. La Finul avait alors démenti ces informations et assuré que les forces mandatées pour mettre en œuvre la résolution 1701 n’étaient pas autorisées à intervenir dans une mission ne relevant pas de cette résolution, et que le contraire était également vrai pour ce qui concerne les autres missions accomplies par des forces de maintien de la paix en vertu de résolutions des Nations unies qui déterminent exclusivement les missions en question.
Les parties officielles libanaises sollicitée par la Finul ont avalisé cette requête et l’ont fait savoir au commandement de la force internationale.
Cette demande suscite toutefois des interrogations en raison notamment de son timing. Il s’agit également de savoir s’il existe un lien quelconque avec des informations évoquant une intensification sans précédent des opérations militaires en Syrie d’ici au mois de mars.
Le timing de cette requête coïncide, on l’aura noté, avec l’arrivée de trois avions de transport militaires russes pour évacuer une centaine de ressortissants russes résidant en Syrie, à leur demande. Cette coïncidence donne lieu à diverses conjectures établissant un lien entre les deux événements, dans la mesure où tous les deux indiquent que l’on s’attend à un rebondissement sécuritaire de taille en Syrie.
Al Akhbar (23 janvier 2013)
Des sources de sécurité expliquent que la tension apparue dernièrement à Tripoli s’inscrit dans le cadre des préparatifs militaires en cours dans la ville en prévision d’un embrasement vaste et généralisé. Ces préparatifs se déroulent au milieu d’un laisser-aller des responsables politiques et d’un laxisme des milieux officiels. Rien n’est entrepris pour épargner à Tripoli la nouvelle catastrophe qui se profile à l’horizon et qui va frapper la ville et ses habitants.
Les chefs de certains groupes armés confirment que la tension grandit jour après jour et prend très vite la forme habituelle à la veille de chaque explosion de la violence entre Bab-Tebbané et Jabal Mohsen. Ces sources établissent un lien entre la situation à Tripoli et les informations sur les progrès enregistrés sur le terrain par l’armée syrienne aux dépens des rebelles armés.
Des sources officielles affirment que la situation pour s’embraser à tout moment à Tripoli car la crise n’a pas été réglée convenablement et la trêve entre les belligérants n’a pas été consolidée. De plus, la plupart des hommes politiques n’ont aucune influence sur les groupes armés actifs sur le terrain.
Al Akhbar (23 janvier 2013)
Radwan Mortada
Un groupe actif dans le domaine de la cyber-guerre, appelé l’armée syrienne électronique, est récemment parvenu à pirater un certain nombre de sites officiels au Qatar, en Arabie saoudite et en Turquie, et a réussi à télécharger des milliers de documents confidentiels. Al Akhbar a obtenu des copies de ces documents via un intermédiaire et en publie deux.
Le premier document est le procès-verbal d’une réunion entre le Premier ministre qatari, Hamad Ben Jassem Al Thani, et le président égyptien Mohammad Morsi, en septembre 2012. Les deux hommes parlent de la situation en Syrie et Hamad évoque un contact avec la Russie pour la convaincre d’abandonner Bachar al-Assad, contre des engagements de la part de l’Armée syrienne libre (ALS) sur le maintien de la base navale de Tartous. Le document montre que l’aide financière fournie par le Qatar à l’Égypte n’est en fait qu’une série de prêts avec intérêt, en contrepartie de privilèges et d’avantages accordés à l’émirat du Golfe afin qu’il investisse dans l’industrie sidérurgique en Égypte.
L’autre document est le procès-verbal d’une réunion entre l’héritier qatari, l’émir Tamim Al Thani, et le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui insiste sur la nécessité de ne pas donner à Assad la chance de gouverner jusqu’en 2014, car il pourra ainsi anéantir l’opposition.
Al Hayat (Quotidien panarabe à capitaux saoudiens, 25 janvier 2013)
Un sommet européen prévu en février devrait étudier la possibilité d’inscrire le Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes, sous prétexte de l’implication du parti dans l’attentat en 2012 contre des touristes israéliens en Bulgarie.
Selon une source anonyme, Paris s’oppose à l’inscription du Hezbollah sur cette liste car « ce n’est pas le moment de déstabiliser le Liban ». « Cette affaire est controversée en France où les avis sont mitigés concernant les demandes faites par quelques pays européens, dont la Grande-Bretagne, concernant le Hezbollah », précise la source. Et d’ajouter : « Paris veut éviter de déstabiliser le Liban, sauf si des preuves concrètes concernant l’implication du Hezbollah dans cet attentat sont mis en avant ».
Le 18 juillet 2012, trois personnes ont trouvé la mort et plus de vingt autres ont été blessées dans un attentat contre des touristes israéliens à l’aéroport bulgare de Bourgas, sur la Mer Noire. Israël avait accusé le Hezbollah et l’Iran d’être responsable de l’attentat. « Nous sommes confrontés à une vague mondiale de terrorisme, l’attentat de Bourgas a été mené par des activistes du Hezbollah et commandité par l’Iran », a déclaré le ministre israélien de la Défense Ehud Barak deux jours après l’attentat.
Ach Charq Al-Awsat (Quotidien saoudiens, 25 janvier 2013)
Michel Abou Najem, Paris
Alors qu’elle était au premier rang des pays convaincus de la chute rapide du régime du président syrien Bachar al-Assad, la France, plus pessimiste aujourd’hui, a, semble-t-il, refait ses comptes. Son ministre des Affaires étrangères a d’ailleurs exprimé ce pessimisme en toute franchise –un pessimisme qui a commencé à s’emparer de son pays, pourtant le premier à affirmer qu’Assad a perdu toute légitimité et qu’il devait quitter le pouvoir.
Des sources diplomatiques ont considéré que si la situation était difficile sur le terrain, l’hégémonie du régime était en train de régresser, étant donné qu’il ne contrôle plus aujourd’hui que le tiers du territoire syrien. Ces sources reconnaissent que l’entrée en scène de jihadistes, à l’exemple du Front Al-Nosra, a « compliqué la situation », mais elles considèrent qu’il ne faut pas « exagérer » l’importance des effectifs et de l’influence de ces jihadistes qui, selon Paris, ne seraient que 2000 environ, et qui seraient de surcroît « incapables de contrôler la Syrie ou d’en faire une terre de jihad selon le scénario afghan ».
Les mêmes sources tirent ensuite la sonnette d’alarme en évoquant les considérations humanitaires et leur impact sur les pays voisin, en tête desquels le Liban : « La France a pour priorité d’aider le Liban à porter ce fardeau, qui pourrait compromettre sa stabilité économique surtout ». Sur un autre plan, elles nient toute marginalisation (de la France) pendant les réunions russo-américaines en présence de l’émissaire de l’Onu et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi.
S’agissant de l’armement de l’opposition, les sources françaises reconnaissent que la question est « compliquée » en raison notamment de la présence de groupes jihadistes : on craint en effet que ces armes ne tombent entre leurs mains. La prudence s’impose par conséquent.
L’Orient-Le Jour (Quotidien francophone proche du 14-Mars)
Scarlett Haddad (23 janvier 2013)
En deux ans à la tête du gouvernement, le Premier ministre Nagib Mikati a effectué au moins six courtes visites en Arabie saoudite. Et à chaque fois, il ravalait sa déception et revenait bredouille, les autorités de ce pays refusant de le recevoir et de reconnaître son gouvernement. Il s’en est même ouvert une fois à l’émir Bandar ben Sultan qui lui aurait clairement répondu : « Nous n’avons rien de personnel contre vous. Mais nous n’acceptons pas ce qui a été fait au gouvernement de Saad Hariri. » Mikati ne s’est pas pour autant découragé et il a persévéré, à sa manière discrète, dans ses tentatives de renouer les liens avec les autorités saoudiennes. Il a finalement obtenu gain de cause. Et sa visite à Riyad pour participer au sommet économique est devenue celle de sa reconnaissance en tant que Premier ministre du Liban par les dirigeants saoudiens.
D’abord, c’est l’ambassadeur au Liban Ali Abdallah Assiri qui lui a demandé de prolonger de 24 heures son séjour à Riyad à l’origine prévu pour une journée seulement, et ensuite, il a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal puis par le prince héritier l’émir Salmane ben Abdel Aziz, tout comme il a reçu le vice-ministre des AE, le prince Abdel Aziz ben Abdallah, qui est aussi le fils du roi.
L’information pourrait être banale s’il s’agissait d’un autre pays que l’Arabie, mais le fait qu’il s’agisse du royaume wahhabite dont l’influence est considérable au Liban et surtout chez les sunnites, et du courant du Futur en particulier, mérite qu’on s’y arrête.
Il est donc clair que les dirigeants du royaume saoudien ont décidé désormais, deux ans après sa désignation, de reconnaître Najib Mikati comme Premier ministre du Liban. Avec cette reconnaissance, c’est le dernier appui du chef du courant du Futur cheikh Saad Hariri qui tombe. Ce dernier n’a en effet cessé depuis le renversement de son gouvernement de faire campagne contre le gouvernement Mikati, d’abord auprès des instances internationales, ensuite auprès des pays arabes. Mais l’un après l’autre, les dirigeants du monde ont reconnu Mikati, saluant son savoir-faire et allant jusqu’à envoyer leurs ambassadeurs au Liban chez le président de la République pour demander le maintien du gouvernement après l’assassinat du général Wissam el-Hassan. Seule l’Arabie saoudite refusait encore de recevoir Mikati en tant que Premier ministre. C’est désormais chose faite. Pour Saad Hariri, c’est sans conteste une mauvaise nouvelle et il a décidé de riposter à sa manière dans le cadre d’un entretien télévisé avec la LBCI qui devrait être diffusé avant la fin du mois à partir de Paris.
En attendant ce que dira Hariri, on peut d’ores et déjà deviner que sa revendication de faire chuter le gouvernement ne tient plus la route. Les sources du courant du Futur révèlent qu’elle pourrait être remplacée par la demande d’un changement de gouvernement dès l’adoption d’une nouvelle loi électorale pour qu’une équipe neutre puisse organiser les législatives. D’autant que Mikati lui-même a posé récemment l’équation suivante : une nouvelle loi électorale contre la démission de son gouvernement. Mais on n’en est pas encore là. Pour l’instant, on peut s’étendre longuement sur les erreurs commises par le courant du Futur au cours de l’année écoulée et qui lui ont fait perdre une partie de sa crédibilité sur le plan interne et sur le plan externe. Mais le pire reste son appréciation erronée de la situation en Syrie. Le courant du Futur a, en effet, totalement appuyé l’opposition syrienne, affichant une position extrême et ne mesurant pas l’importance des groupes islamistes au sein de cette opposition ainsi que le danger qu’ils pourraient représenter pour la communauté internationale et pour le Liban. On se souvient de la fameuse déclaration de Saad Hariri dans laquelle il annonçait son retour au Liban via l’aéroport de Damas. Or, presque deux ans après le déclenchement de la rébellion en Syrie, les combats se poursuivent et le régime, qui a certes perdu du terrain, voire des régions, est encore présent, avec son appareil d’État et ses moyens, alors que les puissances concernées ont à la recherche d’un compromis.
Plus grave encore – et ce sont les médias occidentaux qui le disent –, il y a une sorte de désamour entre la population syrienne et l’opposition. Celle-ci ne réussit pas vraiment à s’imposer comme une alternative au régime, ni d’ailleurs à s’unifier autour d’un projet précis, alors que le régime est en train de bénéficier d’une conjoncture plus favorable, surtout depuis que certains pays du Golfe ont commencé à vouloir renouer le contact avec lui. C’est notamment le cas du Koweït, des Émirats, mais aussi de l’Arabie qui a envoyé récemment des officiers du renseignement rencontrer des officiers syriens en Jordanie. Il ne s’agit pas d’un changement radical, mais d’une amorce, qui pourrait d’ailleurs ne pas aboutir. Selon les observateurs, elle va en tout cas dans le sens de la nouvelle attitude saoudienne à l’égard du Premier ministre Nagib Mikati, qui montre que l’Arabie saoudite a décidé de ne plus considérer le courant du Futur comme le seul représentant de la communauté sunnite au Liban. Cette visite de Mikati à Riyad a permis aux Saoudiens d’ouvrir une nouvelle page dans leurs relations avec le Liban
Source
New Orient News (Liban)
S.Nasrallah: Ne pariez pas sur un changement dramatique en Syrie 
 
Liban/Sayed Hassan NasrallahLe secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé dans son discours ce vendredi qu’ « il est du devoir de la nation islamique de faire connaitre au monde le Messager de Dieu (S), ses préceptes, sa religion, sa modestie, son humanité…afin de contrer la propagande systématique à son encontre ».
Dans son allocution diffusée via écran, lors d’une cérémonie à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammad (S) et de la semaine de l’Unité islamique, Sayed Nasrallah a évoqué plusieurs sujets, dont les résultats des législatives israéliennes, le dossier libanais.
S’agissant de la Syrie, Sayed Nasrallah a appelé  certains parties libanaises « à ne pas parier sur un changement dramatique en Syrie ».
Voici les principaux points de son discours :
Tout d’abord, je félicite tous les musulmans du monde à l’occasion de l’anniversaire du Prophète Mohammad, de la semaine de l’unité islamique, décrétée après la victoire de la Révolution islamique en Iran par l’Imam Khomeiny, et  de l’anniversaire du petit fils du Prophète (S) l’imam Jaafar as-Sadeq (S).
Faire connaitre le Prophète (S) au monde
Il est du devoir de la nation islamique de faire connaitre le prophète Mohammad (S) au monde, expliquer ses préceptes, sa religion, mettre en évidence son humanité, sa tendresse, …afin de contrer la propagande systématique à son encontre.
 Liban/Fête de la naissance du Prophète Mohammad (S)Il y a certaines choses qui sont injustement attribuées à cette personnalité exceptionnelle (Prophète Mohammad). Nous ne refusons pas les discussions à propos de notre religion ou notre foi, mais personne n’accepte l’insulte et l’offense à l’encontre de sa religion.
Le but de cette propagande est de semer la zizanie entre musulmans et chrétiens et entre les musulmans eux-mêmes.
Les conflits sont d'ordre politique et non confessionnel
Un des grands défis dont souffre notre région est l’accroissement des conflits et des divisions dans la majorité des pays arabes et islamiques. Les conflits actuels ne se limitent pas à des crises religieuses ou confessionnelles.
Le Liban fait partie de cette région, et il serait le pays le plus affecté  par les développements dans la région. Bien que les conflits existaient depuis toujours, mais le problème est de ne pas savoir  comment traiter ces crises.
Même dans les pays où il y a une diversité religieuse ou confessionnelle, la plupart des conflits et des guerres sont de nature politique liée au pouvoir et à la suprématie et n’ont rien à voir avec la religion, les sunnites et les chiites, et les musulmans et les chrétiens. Une des plus grandes guerres dans l’histoire des musulmans qui a éclaté entre les omeyyades et les abbassides (des centaines de milliers de morts) n’avait rien avoir avec la religion, ou avec les sunnites et les chiites. Mais elle était une guerre du pouvoir.
La guerre de Saddam Hussein contre le Koweït, il y a quelques années, était-elle d’ordre religieux ? Ou bien, il s’agissait d’une guerre de pouvoir et de contrôle des richesses?
Certains régimes arabes, qui n’accorde aucune importance à la Palestine et aux affamés dans le monde, œuvrent à transformer les différents avec l’Iran en un conflit entre sunnite et chiite.
Evitons la propagande confessionnelle, soyons attentifs et gardons le problème dans un pays concerné dans ses limites. Il est nécessaire de privilégier le dialogue à la confrontation. Et nous appelons au dialogue en Syrie, au Yémen, en Tunisie, en Egypte, en Irak, au Liban au lieu de passer à l’affrontement qui détruit nos peuples aux vu et au su d’Israël et des Etats-Unis.
Il ne faut pas détruire son pays pour des revendications et des réformes. Il faut qu’il y ait un Etat pour qu’on lui réclame les droits et les réformes. Et cela impossible sans dialogue et discussion. Il faut que les contestations soient pacifiques, d’où la grande responsabilité qui incombe aux élites et aux médias dans le monde arabe. Les gens sont influencés par leurs dires.
Les ambitions israéliennes ne changent pas
Liban/Fête de la naissance du Prophète Mohammad (S)Il y a une crise de confiance au sein de l'entité sioniste : l’avènement de plusieurs partis aux législatives, et le recul des grands partis fondateurs de l’entité complique la gestion et la prise des décisions politiques.
Que ce soit la droite, la gauche ou le centre qui dirige.  Rien ne va changer dans la cause palestinienne, dans le sujet des réfugiés palestiniens, dans les droits arabes. Ils sont tous les mêmes. La plupart des guerres israéliennes contre les Arabes ont éclaté sous le règne des gouvernements de gauche. Il ne faut pas parier sur un changement. L’agressivité et les ambitions israéliennes ne changent pas.
La garantie de Gaza réside dans la force de la résistance, la garantie des droits palestiniens réside dans la réconciliation nationale et son attachement à la voie de la résistance.
La garantie du Liban, quel que soit le gouverneur en Israël, est l'équation armée-peuple-résistance, et notre force nationale qui préserve le Liban.
La meilleure réponse à la menace israélienne est le renforcement de la résistance. Il faut qu’on coopère pour que le Palestinien soit fort, la résistance devient de plus en plus forte au Liban et pour déminer la région arabes (des conflits).
Changement dramatique en Syrie
Concernant, le discussions sur la loi électorale au Liban, j’appelle toutes les parties libanaises à ne pas lier ce dossier à la crise syrienne et à ne pas parier sur un changement dramatique en Syrie.
Les données sur le terrain montrent que les personnes qui rêvent de voir le régime du président Bachar Assad tomber ne verront pas leurs rêves se réaliser.
Loi électorale au Liban
Toutes les parties sont appelées à privilégier le dialogue afin de rassurer les autres et atténuer leurs craintes, lors des discussions sur l’adoption d’une loi électorale.
La proportionnelle assure la juste représentativité à toutes les composantes libanaises. L’autre partie (les forces du 14 Mars) la rejette, sous prétexte qu’il est inadmissible d’accepter la proportionnelle avec la présence des armes (de la résistance). Ceci n’est pas vrai. Les armes de la résistance n’ont jamais intervenu dans les élections. Personne n’a utilisé ses armes pour imposer des choix électoraux.
Ce qui est plus dangereux que les armes est l’argent. Un des dirigeants soutenant les forces du 14 Mars m’a confié qu’ils ont dépensé 3 milliards dollars lors des législatives de 2009.

Source: Al- Manar TV

28 janvier 2013

montage photo de Tarik Aliouchouche mon ami.

Pour @[100000253500741:2048:Bochra Tabiche]

Depuis Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille et Toulouse, solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah !

Par Collectif Libérons Georges

Des dizaines de citoyens en colère se sont rassemblés dans plusieurs villes samedi après-midi 26 janvier, indignés par le maintien en prison du résistant libanais Georges Abdallah par l'Etat français contre une décision de justice de le libérer, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls ayant refusé de signer son ordre d'expulsion (1). La mobilisation pour la libération de Georges Abdallah s'est considérablement amplifiée ces derniers temps, en France comme en Europe, en Palestine, au Maghreb et bien sûr au Liban, où les protestations n'ont pas cessé depuis le 16 janvier, date à laquelle Georges aurait dû être expulsé dans son pays, si l'Etat français n'était pas inféodé au lobby sioniste et à l'impérialisme états-unien. Notre indignation et notre mobilisation ne retomberont pas, au contraire. D'autant que rien n'est clair dans cette procédure. Georges n'a officiellement reçu aucune notification d'un appel de la décision de justice, dont parlent les médias...


Stop à l'acharnement judiciaire !
Libérez Georges Abdallah !
Depuis Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille et Toulouse, solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah !
Rassemblement à Bordeaux, 26/01/2013

Mobilisation à Bordeaux : une banderolle a été placée par des militants sur la façade de la Préfecture (nombreuses photos sur le blog Libérons Georges)

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Mobilisation à Toulouse (communiqué Coup pour Coup 31)

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Mobilisation à Marseille (d'autres photos sur Facebook)

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Mobilisation à Naplouse, Palestine occupée, le 25 janvier 2013

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(1) "Georges Ibrahim Abdallah, l’embarras de Valls", article de Chloé Delaume et Daniel Schneidermann, Libération, 23 janvier 2013.

La Palestine : un récit qui doit encore s’imposer...

samedi 19 janvier 2013 - 06h:18
Ramzy Baroud



Qu’ont donc en commun un agriculteur palestinien qui vit dans un village reculé entre les collines de Cisjordanie, un prisonnier qui suit une grève de la faim dans une prison israélienne et un réfugié qui erre à travers tout le Moyen-Orient pour trouver un refuge ?
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15 mai 2011 - Commémoration de la Nakba palestinienne à Jérusalem sous occupation - Photo : Activestills
Ils ne font tous qu’un dans un récit simple, authentique, solide et unifiant. Le problème cependant, est que les médias et les milieux universitaires occidentaux reflètent difficilement cette réalité ou la déforment intentionnellement, la mettant en pièces si nécessaire, diffamant ses protagonistes.
Un récit palestinien authentique - qui soit inséré dans une histoire palestinienne originale et construit par la pensée des Palestiniens - est en grande partie absent des médias occidentaux et à un degré moindre, du milieu universitaire. Si une telle intention est jamais manifestée, tout ce qui relève de la Palestine est soit réduit à une note marginale dans un discours israélien plus large, ou au mieux, juxtaposé à un discours pro-israélien, mais le plus souvent avec une teinte d’hostilité. Des articles traitant des Palestiniens sont souvent déconnectés les uns des autres, les informations sont séparées, avec apparemment aucune relation entre elles. Ces articles ont tous une connotation négative. Dans ce récit, un agriculteur, un prisonnier et un réfugié n’ont guère de choses qui les relient. A cause de cette approche délibérée, la Palestine se retrouve présentée bout par bout, avec des idées, des notions, des perceptions... mais rien de complet ou simplement d’intégré.
D’autre part, un récit israélien est presque toujours d’une seule pièce, selon la nature des contextes intellectuels, politiques, universitaires ou religieux. Même ceux qui osent critiquer Israël dans un des principaux médias occidentaux, le font toujours très prudemment, en prenant des gants et avec précaution. Les résultats de cet exercice habituel sont que l’image sanctifiée d’Israël reste en grande partie intacte. Pendant ce temps les Palestiniens sont constamment à se bagarrer pour un espace et une représentation digne de ce nom, face à un récit pro-israélien très protégé.
Pour parer à ces fausses représentations, tous les éléments doivent être reliés entre eux pour former un ensemble unique qui synthétiserait réellement l’expérience palestinienne, présente et passée . Une fois ce but atteint, une plus grande clarté sera possible concernant les racines du conflit, ses manifestations aujourd’hui et ses perspectives d’avenir. Toutefois, cela se produira si nous revenons aux fondements d’une tragédie qui traverse l’Histoire, frappée des noms et récits des protagonistes eux-mêmes. Procéder ainsi articulerait finalement un discours cohérent et générationnel se suffisant à lui-même, sans juxtapositions dégradantes ou comparaisons hostiles.
Tous les épisodes tragiques d’un récit palestinien plus large - des personnes qui endurent la purification ethnique actuelle, qui luttent pour la liberté et qui exigent leur droit au retour - ont le même point de départ : la Catastrophe, ou Nakba. Mais aucune fin ne doit être encore écrite. L’intrigue n’est ni simple ni linéaire. Le réfugié lutte pour la même liberté que celle voulue par le prisonnier ou le fils d’un vieil agriculteur, dont une partie de la famille est composée de réfugiés vivant à un endroit ou à un autre. Elle est compliquée et à plusieurs niveaux. Elle exige de sérieuses études de tous ses aspects et caractères. Peut-être qu’aucun autre endroit ne réunit toutes ces tragédies autant que Gaza. Pourtant aussi fort que soit le récit de Gaza par lui-même, il a été délibérément isolé des récits si évidemment connexes, que ce soit dans le reste des territoires occupés ou dans la perspective historique débutant par la Nakba. Pour apprécier pleinement la situation à Gaza et son histoire, celle-ci doit être placée dans un contexte approprié, comme tous les récits touchant à la Palestine.C’est essentiellement une histoire palestinienne, aux dimensions historiques et politiques surpassant les frontières géographiques et politiques actuelles, ainsi que les limites imposées par les principaux médias et leurs penseurs officiels. L’incapacité largement répandue de comprendre vraiment Gaza dans le bon contexte - que ce soit la souffrance, le siège, les guerres à répétition, la lutte, ou l’immuabilité et la résistance - dépend en grande partie de qui produit le récit, comment cela est rapporté, de ce qui est inclus et de ce qui est omis.
La plupart des récits traitant des Palestiniens dans les discours occidentaux sont biaisés ou usent délibérément d’un vocabulaire réduit qui a peu à voir avec la réalité. L’Histoire cependant, ne peut pas être divisée entre bons et mauvais, héros et voyous, modérés et extrémistes. Même sanglante ou ignoble, l’Histoire tend à suivre des modèles rationnels et des cours prévisibles. En comprenant le raisonnement qui sous-tend la dialectique historique, il est possible d’aller plus loin qu’une simple compréhension de ce qui a eu lieu dans le passé. Il devient alors possible d’élaborer une représentation assez raisonnable de ce qui se trouve devant nous. Peut-être un des plus mauvais aspects des médias d’aujourd’hui, aliénants et détachés comme ils le sont des réalités, est leur reproduction du passé et leur fausse caractérisation du présent, usant pour ce faire d’une terminologie simplifiée. Ceci donne l’illusion d’être instruit, alors qu’en réalité cela contribue très peu à notre compréhension du monde dans son ensemble. De telles simplifications excessives sont dangereuses parce qu’elles ont pour résultat une fausse représentation du monde, laquelle pousse alors à des actions inadéquates.
Pour toutes ces raisons, nous sommes obligés de trouver des interprétations et lectures alternatives de l’Histoire. Pour commencer, nous pourrions tenter d’offrir des perspectives historiques qui voient le monde du point de vue de l’opprimé - les réfugiés et les fellahins à qui a été nié, parmi beaucoup d’autres droits, celui de narrer leur propre histoire. Ce point de vue n’est pas une question de sentiment, loin de là. Un récit historique élitiste est peut-être le récit dominant, mais il n’est pas toujours privilégié au point d’influencer le cours de l’Histoire, car celle-ci est aussi formée par les mouvements collectifs, les actions et les luttes populaires. En niant ce fait, on nie la capacité du collectif à provoquer le changement. Dans le cas des Palestiniens, ceux-ci sont souvent présentés sous l’aspect de multitudes malchanceuses ou de victimes passives sans volonté autonome. C’est naturellement une perception erronée ; le conflit avec Israël dure depuis si longtemps uniquement parce que les Palestiniens sont peu disposés à accepter l’injustice et parce qu’ils refusent de se soumettre à l’oppression. Les armes mortelles d’Israël auraient pu changer le paysage de Gaza et de la Palestine, mais c’est la volonté des Gazaouis et des Palestiniens dans leur ensemble qui a façonné le champ historique de la Palestine. Ce mélange d’agriculteurs, de prisonniers, de réfugiés et de nombreuses autres personnifications de l’oppression, est fait de gens qui résistent. Il est essentiel que nous comprenions la complexité du passé et du présent pour faire évoluer notre compréhension du conflit, non seulement pour percevoir son évolution, mais aussi pour contribuer positivement à sa résolution.
Le récit Palestinien s’est longtemps vu nié tout accès significatif aux médias ou a alors été corrompu par les mêmes cercles que ceux qui ont construit et sacralisé l’image d’un Israël présenté comme oasis de démocratie et pivot de civilisation. Ces dernières années cependant, les choses ont commencé à bouger grâce aux initiatives sur le réseau Internet et grâce aux divers mouvements de la société civile au niveau international. Bien qu’il faille encore atteindre une masse critique ou imposer un changement radical de paradigme dans l’opinion publique, ces voix ont pu imposer une histoire longtemps dépréciée et considérée pour l’essentiel à travers le regard israélien.
Une narration qui s’appuierait sur l’ensemble des récits reflétant l’histoire, la réalité et les aspirations du peuple de Palestine, refléterait une véritable compréhension de la dynamique du conflit. Ces récits qui marquent des générations entières de Palestiniens sont assez puissants pour remettre en cause la partialité et la polarisation actuelles. Les Palestiniens sont ni des « martyrs » potentiels ni des « terroristes » potentiels. Ce sont des personnes à qui sont refusés les droits de l’homme les plus basiques, qui ont été dépossédées de leurs terres et qui sont gravement maltraitées.Ces gens ont résisté pendant plus de six décennies et ils continueront à résister jusqu’à imposer le respect et l’application de leurs droits. C’est là que se trouve le cœur du récit palestinien, bien qu’il ait été le plus souvent occulté. Une véritable approche, soucieuse de vérité historique, exigera une bien plus forte mise en évidence du riche récit collectif « des gens du peuple ».


* Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Fnac.com

Du même auteur :
- Obama s’invente une nouvelle « guerre froide » en Amérique latine - 11 janvier 2013
- La tragédie des Palestiniens en Syrie, et la centralité du Droit au retour - 4 janvier 2013
- La stabilité de l’Afrique de l’ouest mise à l’épreuve - 23 décembre 2012
- Mieux comprendre le mouvement Hamas - 15 décembre 2012
- Fausses victoires et vraie défaites - 12 décembre 2012
- Le jeu risqué de Netanyahou à Gaza : même moment, même endroit - 3 décembre 2012
- Palestine occupée : donations et pressions politiques - 14 novembre 2012
- Égypte : la question non résolue de l’économie - 10 novembre 2012
- Les différentes faces de la « résistance populaire » en Palestine - 30 octobre 2012
- Rhétorique électorale : les États-Unis et le Moyen-Orient - 26 octobre 2012
- Turquie : du « zéro-problème » au maximum d’ennuis - 15 octobre 2012
- L’Empire pris au piège - 7 octobre 2012
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- Les réfugiés palestiniens de Syrie perdus et « trahis » - 7 septembre 2012
- Néoconservateurs versus ’Printemps arabe’ : retour sur le sentier de la guerre 12 août 2012
- Les Palestiniens réfugiés en Syrie sont en danger ! - 1er août 2012

8 janvier 2013 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.ramzybaroud.net/articles...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claude Zurbach