30 avril 2011

Ahmed Kaabour

JE SUIS LE PEUPLE PALESTINIEN




une vidéo de notre amie Gwendoline et de son équipe. Nous les remercions tou(te)s et les félicitons.

Mahmoud Darwich, dans Etat de siège, a écrit : 
[A un tueur]
Si tu avais contemplé le visage de la victime et réfléchi,
tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre à gaz,
tu te serais libéré de la raison du fusil
Et tu aurais changé d'avis :
ce n'est pas ainsi qu'on retrouve une identité.


Le chaos arabe : Un printemps ou un mirage ?

« Le premier des droits de l’homme c’est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail. »
 Jean Jaurès
 Depuis plus de quatre mois, les peuples arabes connaissent, à des degrés divers, l’instabilité. Les révoltés se battent pour la liberté. Les révoltes dans chacun des pays ont des singularités, mais elles ont un dénominateur commun. Ce sont les jeunes qui en sont les moteurs. S’il est vrai que des dynamiques souterraines existaient pour se soulever contre les pouvoirs en place et les motifs sont légion, on ne peut pas cependant, exclure les manipulations occidentales qui, à des niveaux divers guident ou canalisent ces révoltes.
 Nous allons examiner la situation actuelle de ces révoltes qui jouent les prolongations. Ainsi et comme l’écrit Ahmed Al Zorqa à propos du Yémen protégé par les Américains : « Le président Ali Abdallah Saleh a donné son accord à un projet du Conseil de coopération du Golfe prévoyant sa démission à moyen terme. Si les partis d’opposition semblent favorables à ce plan, les manifestants exigent toujours le départ immédiat du dirigeant yéménite. Le plan de sortie de crise présenté le 23 avril par les monarchies du Golfe est en réalité destiné à empêcher la transition démocratique au Yémen.(...) Car c’est l’Arabie Saoudite qui fait barrage aux demandes de chute du régime. Elle ne veut pas que les Yéménites réussissent leur transition démocratique, de peur de perdre son influence sur le pays voisin, qu’elle considère comme son arrière-cour.(1)
 Mieux encore, les dépêches en provenance de Bahreïn [ où il y eut une répression avec l’aide de l’Arabie Saoudite] révèlent que les forces de sécurité continuent de violer la Convention de Genève en torturant les protestataires qui participent aux manifestations. »
Humanitaire à géométrie variable
On est en droit de se demander pourquoi l’Occident (les Etats-Unis et leurs alliés français et anglais) ont une conception de l’ingérence humanitaire à géométrie variable. Les Bahreinis ne sont-ils pas des humains au même titre que les Libyens ? Quarante-deux ans d’un pouvoir exécrable ne tolèrent, écrit René Naba, certes, nulle indulgence. Mais l’argumentaire occidental, « la protection des populations », une version réactualisée de l’ingérence humanitaire, gagnerait toutefois en crédibilité si une telle mesure s’était appliquée également aux pays en proie à la même contestation populaire, périphérique de l’Arabie Saoudite, particulièrement Bahreïn et le Yémen, où la répression a atteint le même degré de férocité qu’en Libye. L’imposition de cette mesure, le 18 mars 2011, révèle la duplicité de la diplomatie occidentale dans le traitement des grands problèmes internationaux, particulièrement en ce qui concerne la gestion des conflits du tiers-monde. Les tergiversations occidentales à l’égard de cette mesure masquent mal les compromissions de l’Europe avec le gouvernement du colonel El Gueddafi et s’expliquent par l’importance que revêt le marché libyen aux yeux des divers protagonistes, notamment au niveau des transactions militaires : quatorze des vingt-sept pays membres de l’Union européenne exportent des armes vers la Libye, pour un montant de 844 millions de dollars, alors qu’un embargo « de facto » sur les livraisons d’armes est désormais en vigueur. L’empressement de la France de prendre la tête de cette nouvelle « croisade », selon l’expression de son ministre de l’Intérieur Claude Guéant, répond au souci de Nicolas Sarkozy de gommer de la mémoire l’accueil triomphal réservé à El Gueddafi, en décembre 2007, avec l’installation de sa tente dans le périmètre de l’Elysée, en même temps que de se dédouaner de sa complaisance ancienne avec les dictateurs arabes.(2)
 Pour Manlio Dinucci, l’objectif de la guerre en Libye est double. « Il n’est pas seulement le pétrole, dont les réserves (estimées à 60 milliards de barils) ni le gaz naturel dont les réserves sont estimées à environ 1500 milliards de m3. Dans le viseur des « volontaires » de l’opération « Protecteur unifié » il y a aussi les fonds souverains, les capitaux que l’Etat libyen a investi à l’étranger. Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (Lia) sont estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150 si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et d’autres organismes. (...) Selon les déclarations officielles, c’est « la plus grosse somme d’argent jamais bloquée aux Etats-Unis », que Washington garde « en dépôt pour l’avenir de la Libye ». Elle servira en réalité pour une injection de capitaux dans l’économie étasunienne toujours plus endettée. Quelques jours plus tard, l’Union européenne a « gelé » 45 milliards d’euros de fonds libyens ».(3)
Abdelatif Kerzabi explique cela par l’autoritarisme. Ecoutons-le : « L’autoritarisme (G. Hermet, 1985) est un rapport gouvernants-gouvernés reposant de manière suffisamment permanente sur la force plutôt que sur la persuasion. L’autoritarisme se manifeste par : l’absence de respect des droits de l’homme, l’embrigadement de la société par la réglementation de tous les aspects de la vie sociale, la persécution de l’opposition, la restriction des libertés d’association, d’expression et d’opinion, le recrutement de l’élite politique relève de la cooptation, enfin, les élections ne sont qu’une apparence démocratique et visent à légitimer le système politique aux yeux du monde. Voilà ce qui s’apparente aux régimes politiques dans le Monde arabe ». C’est contre ces régimes que la rue arabe explose. (...) Ils se font appeler Zaïms (leaders charismatiques) après les indépendances des pays arabes, et centralisent tout le pouvoir politique. C’est l’euphorie des peuples arabes qui viennent de se libérer du colonialisme. (...) » (4)
« Armés de leur légitimité historique, les Etats arabes ont imposé leur domination sur la société par la concentration des pouvoirs. Les pouvoirs en place n’admettent pas les voix discordantes. Ils se considèrent investis d’un message divin que les autres n’ont pas le droit de discuter. Ici et là, l’opposition est considérée comme une agression au Watan (la nation). Les opposants sont des Khaouana (traîtres à la nation). Dans les années quatre-vingt, alors que la démocratie se met en place en Europe de l’Est, les pays arabes font foi d’une certaine réticence dans un monde où la liberté des peuples apparaît comme une norme universelle (...) La démocratie libérale et le libre marché constituent désormais l’horizon indépassable pour toutes les sociétés nous dit le philosophe américain F. Fukuyama. Les Constitutions sont révisées pour ouvrir le champ politique à la société mais surtout pour pérenniser les pouvoirs en place. Les pays arabes ont réussi à mettre en place des institutions « démocratiques » tout en les vidant de leur substance. Invoquant l’ordre sécuritaire et l’ordre public, le législateur arabe privilégie le contrôle sur toute la société. Ainsi, les médias se transforment en porte-parole du régime, les libertés violées, le Parlement ligoté, etc. » (4)
« Depuis la chute de l’Empire ottoman, l’économie de rente dans les pays arabes est restée prépondérante même si elle a changé de forme. On ne peut pas dire que le Monde arabe a réussi son développement. Selon le Pnud, environ 40% de la population des pays arabes, soit 140 millions de personnes, vit en dessous du seuil de pauvreté. (...)Nous pensons que le calme qui a régné dans la rue arabe est dû en grande partie à la fermeture des espaces publics qui n’a pas permis le passage de l’indignation individuelle poussée jusqu’au suicide, à l’indignation collective. Ce sont les télévisions satellitaires et l’Internet qui vont faire ce que l’imprimerie (encore une découverte arabe) a fait pour la révolution française. Internet avec ses réseaux sociaux ainsi que les chaînes satellitaires (Al Jazeera, Al Arabia, BBC, France24...) ont bouleversé le paysage médiatique dans le Monde arabe. L’enfermement médiatique et culturel des pays arabes ne résiste pas à ce déferlement des médias portés par les nouvelles technologies. » (4)
 « Désormais, on informe et on s’informe, on sait ce qui se passe ailleurs, on lit les ouvrages interdits, on discute...Bref, le peuple arabe s’émancipe et saute les verrous de la censure. Face aux intellectuels nationalisés qui courtisent le prince, des jeunes internautes animent le débat public. A défaut d’espaces publics, la génération « Facebook et Sms » a créé un espace virtuel où chacun profiterait de sa liberté. L’alibi culturel qui fait que les peuples arabes sont réfractaires à la démocratie et aux valeurs universelles, est contredit par la rue arabe. Pis encore, c’est le manque de liberté qui les a conduits à se réfugier dans l’Islam pour l’utiliser à des fins libératrices. La radicalisation de cet islamisme dans sa forme violente au nom de la « guerre sainte » a donné aux pouvoirs totalitaires une raison de plus pour maintenir sous contrôle les sociétés arabes. »(4)
 Pour l’universitaire, Olivier Roy Directeur du programme méditerranéen de l’Institut universitaire européen de Florence. « L’avenir du mouvement démocratique dans le Monde arabe se jouera sur une longue durée, comme les révolutions du XIXe siècle Ce mouvement des Jeunes, un mouvement générationnel de jeunes modernistes, à la fois par leur technique de communication, leur comportement et leurs demandes : démocratie, liberté, fin de la corruption, dignité, respect. Ce sont des révoltes indigènes dans un espace politique où la dimension idéologique est absente. Les référents idéologiques qui ont dominé le Monde arabe pendant soixante ans - nationalisme, panarabisme, panislamisme, antisionisme, anti-impérialisme - sont taris. On demande la liberté de créer des partis politiques, un Parlement, une Constitution. En ce sens, du point de vue politique, c’est une révolte libérale. Les acteurs politiques traditionnels (les Frères musulmans et l’armée) ont compris que les règles du jeu avaient changé et admis la nécessité des réformes. (...) Le mouvement somme les acteurs politiques traditionnels de mettre en place un espace politique démocratique ».(5)
Quel est le logiciel occidental de redécoupage du Monde arabe ?
Après l’échec de la démocratie aéroportée en Irak et dans le bourbier afghan, les puissances occidentales essaient d’arriver à la même finalité en mettant en oeuvre une autre tactique celle de miner le Monde arabe de l’intérieur. il faut dire qu’ils ont la partie facile tant les gouvernants qui cultivent le culte de la personnalité voire du sauveur « El Mahdi » ont tout fait pour installer leur peuple dans les temps morts, chacun utilisant une légitimité soit révolutionnaire, soit religieuse, soit divine...L’essentiel est de garder le pouvoir même au prix du désespoir de chacun (harraga, kamikaze...). Selon une étude de la Rand Corporation de 2005 on apprend que l’Amérique essaie de subdiviser l’Oumma musulmane en divers camps. Elle donne la recette à adopter ou adapter selon qu’elle a affaire aux fondamentalistes, aux traditionalistes, aux modernistes, et carrément aux séculiers. Dans le même esprit, Gilles Munier cite nommément Israël et les Etats-Unis comme des catalyseurs de la fitna syro-syrienne. « Les manifestations qui ont lieu en Syrie font le bonheur des dirigeants israéliens. Bien que les contestataires syriens affirment être tous attachés à l’unité de la Syrie, le vieux rêve sioniste de partition du pays en quatre Etats -sunnite, druze, alaouite, kurde - leur semble à portée de main. Invité aux Etats-Unis par le Centre S. Daniel Abraham pour la paix au Moyen-Orient, Shimon Peres a été reçu, le 5 avril dernier, à l’USIP - United States Institute for Peace - un think tank créé par le Congrès américain en 1984 pour « prévenir et résoudre les conflits dans le monde ». Il a appelé la « Communauté internationale » a soutenir la « transition en Syrie »(...) Il a offert de restituer à la Syrie le Golan, occupé en 1967 puis annexé en 1981. (...) Shimon Peres a posé trois conditions : que la Syrie « divorce » d’avec l’Iran et le Hezbollah, que le plateau soit démilitarisé, que le retrait israélien s’effectue dans le cadre d’un traité de paix. Il s’en est ensuite pris aux Frères musulmans égyptiens, incapables, selon lui, de faire reculer la pauvreté (« Le problème de l’Egypte », a-t-il déclaré, « n’est pas de prier dix fois par jour... »). »(6)
En définitive, est-ce que ce qui se passe dans les pays arabes augure d’un printemps ou est- ce un mirage ? Pour Kurtz « Les révolutions suscitent l’étonnement, l’admiration, l’espoir mais aussi la compassion quant à la férocité de la répression des régimes en place. La Tunisie, l’Egypte, le Yemen, la Libye et la Syrie vivent avec plus ou moins de violence ces ´´printemps arabes´´. Je crains que dans ces deux pays [Tunisie et Egypte], la révolution ait été confisquée par les caciques des régimes antérieurement en place sous l’influence de l’ami états-unien et français. Il en ira probablement de même du Yémen. Quant à la Libye, détentrice de richesses pétrolières, c’est une autre paire de manches. L’impérialisme n’est pas mort et pourrait instaurer le chaos. La Syrie ne présente aucun intérêt sauf pour le complexe militaro-industriel des EU, mais un enjeu géopolitique. Son alliance avec l’Iran et le Hezbollah libanais, ses frontières avec Israël en font un enjeu non négligeable si l’on considère que l’Irak conquise, la Jordanie et la Turquie pro-occidentales font de ce pays enclavé une proie que l’impérialisme EU cherchera par tous les moyens à domestiquer. Je le dis, ces printemps arabes ne doivent pas faire illusion, noyautés par des pays étrangers aux intérêts des justes revendications de ces peuples, participent à la mise en place d’une stratégie du chaos dont les objectifs visés ne sont pas la démocratie mais l’accaparement des richesses des uns et l’instauration d’une pax américaine dans le croissant fertile au profit d’Israël ».(7)
Les peuples arabes ne veulent plus se situer « ni contre l’Occident ni à son service Ils veulent être libres et aspirent à la paix. Les gouvernants doivent comprendre la nécessité rapide de mutations pour qu’elles ne soient pas imposées de l’extérieur ». Le chaos arabe actuel n'est pas un mirage, il ne donnera pas naissance à un "printemps" selon la doxa occidentale et ses révolutions parfumées. Au contraire l’Occident continuera sa rapine il fera tout pour instrumentaliser les nouveaux dirigeants. "Il faut que tout change pour que tout redevienne comme en avant" s'écriait Tancrède dans "le guépard" de Luscino Visconti.
 Les nouveaux pouvoirs copiant l'Occident et sur ses instructions, proposeront , le temps de la rente pour certains, une démocratie du ´´panem et circens´´, pain et jeux de la Rome antique. C’est une politique sûre et ancienne que d’y laisser le peuple s’endormir dans les fêtes et dans les spectacles, dans le luxe et dans le faste, dans les plaisirs, dans la vanité et la mollesse ce que nous appelons les soporifiques au lieu de le conduire sur le dur chemin du travail, de la sueur et du mérite. On l'aura compris ce ne seront pas les nouveaux chefs intronisés par l'Ocident qui donneront l’exemple...
1.Ahmad Al-Zorqa. Un plan saoudien loin des revendications populaires. Magreb Press 26.04.2011

2. http://www.renenaba.com/libye-le-ze... 25.04.201.
3.Manlio Dinucci. La rapine financière du siècle Mondialisation 25 avril 2011

4.Abdelatif Kerzabi http://www.alterinfo. net/La-fin-de-l-autoritarisme-dans-le-monde-arabe_a56744.html 26 Mars 2011

5.François d’Alançon Olivier Roy : « Une révolte moderniste » La Croix 13/04/2011, 18

6. Gilles Munier. Syrie : Israël et les Etats-Unis jettent de l’huile sur le feu. Mondialisation.ca, 21.04.2011

7.Kurts : Le destin des printemps arabes http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar... 11
 
Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Combien ça coûte ???

La guerre en Libye nous coûte cent millions d’euros par mois. 

 

par Manlio Dinucci

Stormshadow
Missiles (Storm Shadow) à 250.000 euros pièce.
Chiffres à définir, par comparaison, pour chaque pays "allié"
Les premières données, partielles seulement, donnent une idée de ce que la guerre en Libye coûte à l’Italie (chiffres à convertir pour chaque pays allié…à la dépense, NdT). A partir d’une comparaison avec les coûts des autres pays, ceux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, qui sont parmi les plus documentés et rendus publics. Le secrétaire de l’U.S. Air Force, Michael Donley, calcule que dix jours de guerre aérienne, du 19 au 28 mars, avec l’utilisation de 50 chasseurs-bombardiers et 40 avions d’appui, ont coûté aux Etats-Unis environ 550 millions de dollars (375 millions d’euros). Depuis, le 31 mars, qu’a commencé l’opération OTAN « Unified Protector » et que l’engagement étasunien a diminué, le coût est tombé (pour les USA, NdT) à environ 40 millions de dollars (27 millions d’euros) mensuels. Auquel il faudra ajouter celui, non encore quantifié, des forces navales.
La Grande-Bretagne a dépensé pour la guerre 100 millions d’euros en un mois. L’Italie, selon des estimations par défaut, a dépensé, pour l’engagement de 12 avions, plus de 45 millions d’euros en un mois. Avec l’engagement qu’elle vient juste d’accroître, ce chiffre sera peut-être doublé. Cela dépendra du nombre de missiles que les Tornado lanceront : un Storm Shadow (ombre de la tempête… NdT) coûte plus de 250mille euros. Et garder cinq navires de guerre devant les côtes libyennes coûte plus de 10 millions d’euros par mois. On arrive ainsi à environ 100 millions d’euros mensuels (pour l’Italie, NdT).
L’équivalent, en deniers publics, des salaires annuels bruts de 4.000 enseignants.

Edition de jeudi 28 avril 2011 de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

29 avril 2011

OUNADIKOUM

Le coût de l’armement US pour Israël ne peut plus être ignoré

vendredi 29 avril 2011 - 12h:34
Josh Ruebner
The Electronic Intifada




On peut excuser Israël de ne pas prendre conscience des malheurs budgétaires actuels des États-Unis. Après tout, non seulement l’aide militaire des États-Unis à Israël se sort indemne du vote ce mois-ci (le 15 avril) du budget US pour 2012, mais elle atteint des sommets avec 3 milliards de dollars... 
 
(JPG)
Gaza, il est probable que c’est l’un des missiles fournis par les USA, tiré par un hélicoptère fourni par les USA, qu’Israël a utilisés pour cela.
 
...En outre, les USA fournissent à Israël 415 millions de dollars pour l’acquisition, la recherche et le développement de projets communs Israël/USA d’antimissiles, dont 205 millions iront au financement du système Iron Dome (Dôme d’acier - système de défense aérienne mobile) récemment déployé par Israël.
Cette batterie antimissile a déjà changé de façon significative l’équilibre stratégique dans le conflit israélo-palestinien, Israël ayant réussi à abattre des roquettes tirées sur Israël depuis la bande de Gaza au début de ce mois. Avec le soutien diplomatique assuré des États-Unis pour empêcher qu’Israël n’ait de comptes à rendre à la communauté internationale pour son blocus illégal, Iron Dome va encourager Israël à resserrer son siège et à intensifier ses attaques contre la bande de Gaza occupée, ayant donné à ses citoyens une protection supplémentaire contre tout tir de représailles.
Le financement américain d’Iron Dome n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la façon dont les armes états-uniennes s’en vont vers Israël pour privilégier la domination militaire israélienne au détriment de la liberté des Palestiniens, et fournir des démotivations économiques perverses à Israël pour défier les objectifs politiques des États-Unis, tels que l’arrêt de la colonisation israélienne de la terre palestinienne, la fin des punitions collectives contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, et une négociation en toute bonne foi d’un accord de paix durable.
(JPG) Aussi longtemps que les armes américaines continueront d’affluer chez lui, Israël se sentira libre de dédaigner les flatteries douceâtres de l’administration Obama et ses tentatives mollassonnes pour l’amener à la table des négociations. Malheureusement, ce système démotivant est voué à être renforcé au cours des années à venir.
En vertu d’un engagement pris par Bush, les transferts d’armes US vers Israël sont budgétisés pour un total de 30 milliards de dollars, qui courent de 2009 à 2018, soit une augmentation annuelle moyenne de 25 % par rapport aux montants précédents. Avec ce protocole d’accord de 2007, les États-Unis consolident la position d’Israël comme premier bénéficiaire de l’aide militaire US pour cette décennie. Dans la droite ligne des augmentations inscrites dans cet accord, le Président Obama a demandé une dotation qui crève le plafond avec 3,075 milliards de dollars d’armements pour Israël dans sa demande pour le budget 2012.
Une nouvelle base de données en ligne - Combien d’armes pour Israël ? - exprime ses doutes que les USA puissent se permettre, que ce soit moralement, financièrement ou politiquement, de continuer à transférer des armes vers Israël aux frais des contribuables sans examiner les ramifications qu’entraîne cette politique.
De 2000 à 2009, les USA ont autorisé, payé et livré à Israël plus de 670 millions d’armes et d’équipements connexes, évaluées à près de 19 milliards de dollars, en utilisant trois principaux programmes de transferts d’armes (Foreing Military Sales [Ventes d’armes à l’étranger], Direct Commercial Sales [Ventes commerciales directes], et Excess Defense Articles [Articles défense en excédent]). Ces programmes de transferts d’armement ont représenté près de 80 % des plus de 24 milliards de dollars d’aide militaire affectée à Israël au cours de ces mêmes années. La majeure partie de l’argent restant a été dépensée par Israël pour sa propre industrie nationale d’armement, une dérogation exceptionnelle inscrite dans la loi au profit d’Israël. Tous les autres pays qui reçoivent de l’aide militaire US doivent dépenser le montant total de l’aide accordée à l’intérieur des États-Unis.
L’aide militaire à Israël passe par tout un éventail allant de l’absurde patent - avec un cuiseur-vapeur évalué à 2100 dollars - jusqu’au plus meurtrier - avec 93 jets de combat F-16D, pour un montant de près de 2,5 milliards. Avec près de 500 catégories d’armes transférées en Israël, les États-Unis sont, de façon omniprésente, complexe et totale, impliqués dans l’armement de l’armée israélienne.
Ces transferts d’armes font que les États-Unis sont profondément complices dans la plupart des actions engagées par l’armée d’Israël pour consolider son occupation militaire de quarante-trois ans, en toute illégalité, de la Cisjordanie avec Jérusalem-Est et de la bande de Gaza palestiniennes, comme dans la politique d’apartheid que développe la position du gouvernement israélien à l’égard des Palestiniens.
De septembre 2000 à décembre 2009, à peu près la même période durant laquelle les USA ont transféré ces 670 millions d’armes en Israël, l’armée israélienne a tué au moins 2969 Palestiniens - dont 1128 enfants - qui ne prenaient aucune part aux hostilités, d’après l’organisation israélienne des droits de l’homme, B’Tselem.
Par exemple, Israël a tué 446 Palestiniens sans armes, dont 149 enfants, avec des missiles tirés depuis ses hélicoptères. Le Pentagone classe par numéro, type et valeur les missiles transférés en Israël ; cependant, les USA ont donné à Israël près de 200 hélicoptères, de types Apache AH-64D, Sikorsky CH-53 et Cobra, depuis lesquels au moins un certain nombre de ces missiles meurtriers ont été tirés. Il est probable que c’est l’un de ces missiles fournis par les USA, tiré par un hélicoptère fourni par les USA, qu’Israël a utilisé sur le camp de réfugiés de Jabalya dans la bande de Gaza, le 29 décembre 2008, et qui a tué cinq sœurs, Jawaher 4 ans, Dina 7 ans, Samar 12 ans, Ikram 14 ans, et Tahrir Baulusha 17 ans, dans l’attaque contre une mosquée toute proche.
Le mauvais usage des armes US par Israël pour commettre de telles violations des droits humains contre des civils palestiniens devraient déclencher des sanctions contre Israël, au lieu de cela, ce sont les aides militaires qui sont augmentées. L’Arms Export Control Act (législation sur le contrôle des exportations d’armes) limite l’usage des armes américaines à la « sécurité intérieure » et la « légitime défense ». L’occupation israélienne de la Cisjordanie avec Jérusalem-Est et de la bande de Gaza palestiniennes est qualifiée par le gouvernement américain d’occupation militaire étrangère, et le meurtre de milliers de civils non armés pour maintenir une occupation militaire ne peut être justifié comme légitime, sauf à dénaturer complètement le sens même d’une légitime défense.
De plus, le Foreign Assistance Act (loi sur l’aide à l’étranger) interdit strictement aux USA d’apporter une aide à tout pays qui « se livre à une pratique régulière de violations flagrantes de droits humains internationalement reconnus ». Le rapport 2010 sur les droits de l’homme publié par le Département d’État informe amplement, si ce n’est complètement, sur les violations par Israël des droits humains des Palestiniens.
Alors que Washington envisage aujourd’hui de relever le plafond de la dette et de faire des coupes plus que drastiques dans le budget 2012, le coût moral, financier et politique de l’armement d’Israël ne peut être ignoré plus longtemps.
Si l’Administration Obama est sérieuse dans ses efforts pour résoudre le conflit israélo-palestinien, et honnête dans son engagement affiché pour l’universalité des droits humains, alors, elle doit utiliser l’important effet de levier que les États-Unis exercent sur Israël avec son programme d’aide militaire. En mettant fin à leurs transferts d’armes à Israël, au moins jusqu’à ce que Israël se conforme à ses obligations issues du droit états-unien et du droit international, qu’il mette fin à son occupation militaire illégale de la terre palestinienne et qu’il négocie en toute bonne foi une paix juste et durable avec les Palestiniens, au moins jusque-là, les USA peuvent créer une situation incitative qui leur permettrait d’atteindre leurs objectifs politiques aujourd’hui contrariés.
(JPG)

Josh Ruebnet est directeur juridique national de la Campagne états-unienne pour la fin de l’occupation israélienne, une coalition nationale de plus de 350 organisations qui agit pour changer la politique américaine envers Israël et les Palestiniens, pour la défense des droits de l’homme, le droit internationale et l’égalité. Il a travaillé comme analyse aux Affaires du Moyen-Orient au service Recherche du Congrès.

Du même auteur :
25 avril 2011 - The Electronic Intifada - traduction : JPP
Que chantent les enfants...

Samedi 21 mai 2011 à 20h.
Soirée Darwish
"Après nous ne te souviens que de la vie"

Figure emblématique de la poésie palestinienne, Mahmoud Darwich est considéré comme l’un des plus grands poètes contemporains du monde arabe.
A travers ce spectacle, les comédiens seront les porte-paroles de sa poésie, engagée comme une arme qui pare la fragilité de la vie contre la violence du monde.


Interprétés par Noha Choukrallah, Camille Dawlat, Céline Dupont, Manon Hanseeuw, Charlotte Mattiussi, Maroine Amimi, Benjamin Boutboul, Arnaud Sottiaux, étudiant(e)s en Master en Art dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles. Mise en scène : Annette Brodkom.
Le samedi 21 mai à Bruxelles dans la salle de la Compagnie de danse "Parcours asbl"
entrée par la chaussée de Helmet 264 à 1030 Bruxelles (Schaerbeek)
Entrée : 12 € / 8 € pour les étudiants
Réservations et informations de préférence par email à info[at]artistes-contre-le-mur.org
ou par téléphone au 0473.28.54.36 uniquement suivant les horaires suivants :
lundi de 9h à 11h / mardi de 13h à 15h / mercredi de 9h à 11h / vendredi de 17h à 18h


photo Ernest Pignon-Ernest
Avant Banksy, à tout seigneur tout honneur, un article sur Ernest Pignon Ernest. Artiste Français vivant et travaillant à Paris, précurseur si il en est de l'art de rue.
" Imposer la présence de Darwich en des lieux symboliques, c’était non seulement relayer ses combats et son message, c’était également exorciser l’exil qui avait si longtemps envahi sa vie. Cet homme debout, calme, déterminé, surgissant de l’autre côté du destin, affirmait simplement son droit à être là. Dans le jardin de Sakakini, près de son bureau ; au check point de Qalandia ; au coin d’une rue de Bethléem ; au cœur d’une maison détruite à Jérusalem ; contre le mur de béton qui isole la Cisjordanie ; ou encore sur une pierre de son village natal, en Galilée. « Comme si j’étais joyeux, je suis revenu », dit un poème de Mahmoud Darwich. Sans préjuger de la joie, car elle se fait là-bas infiniment attendre, Ernest Pignon-Ernest a donné corps et figure à ce retour." André Velter.
partie du site d' Ernest Pignon Ernest consacrée à Mahmoud Darwich
Bahreïn: premières condamnations à mort, l’opposition menace de riposter   



 site Al Manar

Quatre protestataires bahreïnis ont été condamnés à mort et trois autres ont été condamnés à la détention à perpétuité jeudi par un tribunal, c’est ce qu’a rapporté l'ex-député du principal groupe de l'opposition, le mouvement al-Wefaq, Matar Matar.

Il s'agit des premières condamnations à mort depuis la répression du mouvement de contestation populaire dans ce petit royaume du Golfe à la mi-mars.

Les sept hommes ont été accusés d’avoir soi-disant tué quatre policiers renversés par des voitures.

Ali Abdallah Hassan al-Singace, Qassem Hassan Matar, Saïd Abdel Jalil Saïd et Abdel Aziz Abdallah Ibrahim ont été condamnés à mort et Issa Abdallah Kazem, Sadeq Ali Mahdi et Hussein Jaafar Abdel Karim à la perpétuité.

Selon l'agence officielle BNA, les condamnés peuvent faire appel.  Or, l’ex-député Matar Matar, a affirmé que même si les condamnés pouvaient faire appel, l'affaire ne pouvait pas être portée en cassation car le verdict a été rendu par une cour martiale.


L’opposition menace de riposte

Peu auparavant, la coalition d’opposition du 14 février a menacé de « riposte convenable » au cas où les autorités exécutent des détenus innocents.
La coalition du 14 février a également tenu pour responsable l’administration américaine en cas d’exécutions des détenus, vu qu’elle est le premier responsable de ce qui se passe au Bahreïn (un des plus importants alliés des Etats-Unis dans la région).

De son côté, le Wefaq, principal parti d'opposition au Bahreïn, s’était dit inquiet d’une éventuelle prononciation des peines de mort à l’encontre des détenus.


Rappelons que l’opposition avait décrété ce jeudi, une journée aux femmes détenues dans les prisons de l’Etat.

Selon le “Bahrain Centre for Human Rights”, 80 femmes sont actuellement détenus, un chiffre très grand par rapport aux nombres d’habitants dans ce petit royaume (600.000).

La plupart de ces femmes sont des médecins, enseignantes, et infirm

Faire taire ceux qui critiquent Israël

jeudi 28 avril 2011 - 06h:54
  - CounterPunch




Helen Thomas et le nettoyage politique aux USA. 
 
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Helen Thomas
Vous vous souvenez d’Helen Thomas ? Elle était la correspondante de presse la plus âgée de la Maison Blanche et c’était toujours elle qui ouvrait les conférences de presse du président et les fermait en disant les mots magiques : "Merci Monsieur le Président".
Voici ce qu’on dit d’elle dans Wikipédia :
"Helen Thomas (née le 4 août 1920) est une auteure américaine et une ancienne reporter du News Service, membre du White House Press Corps et journaliste d’opinion. Elle a travaillé pour United Press International (UPI) pendant 57 ans, d’abord comme correspondante puis comme chef du bureau de la Maison Blanche. Elle a écrit des articles pour Hearst Newspapers de 2000 à 2010 sur les affaires nationales et la Maison Blanche. Elle a couvert tous les présidents des USA des dernières années de l’administration Eisenhower jusqu’à la seconde année de l’administration Obama. Elle a été la première femme officier du National Press Club, la première femme et la première présidente de l’Association des Correspondants de la Maison Blanche, la première femme membre du Gridiron Club. Elle a écrit six livres ; son dernier ouvrage, co-écrit avec Craig Crawford, est "Listen Up, Mr. President : Everything You Always Wanted Your President to Know and Do (2009) (Ecoutez Monsieur le Président : Tout ce que vous voudriez que votre président sache et fasse).”
Helen a été congédiée de son poste de journaliste de Hearst après avoir répondu à une question posée par un rabbin dans une vidéo sur Israël. Elle a répondu, en toute franchise que les Israéliens devaient quitter la Palestine. A la question suivante du rabbin : "Et où devraient-ils aller ?"
Elle a répondu : "Là d’où ils viennent" et elle a cité l’Allemagne, la Pologne et d’autres endroits.
Nous savons tous que ces pays qui se sont montrés si cruels et meurtriers pour les Juifs européens ne sont plus ce qu’ils étaient dans les années quarante. Mais à en juger par la réaction des médias et celle d’Abe Foxman, le chef de la Ligue anti-diffamation (the Anti-Defamation League), on aurait pu croire qu’elle renvoyait les Juifs israéliens aux années 1940. Elle a été balayée par une tempête médiatique qu’il faut considérer comme un signal adressé à tous ceux qui oseraient s’éloigner de la ligne du parti en ce qui concerne Israël.
Helen a vite été renvoyée de Hearst news et son agent de conférences Nine Speakers,Inc. ne veut plus l’avoir comme cliente. Une conférence d’introduction qu’elle devait faire à Bethesda, Maryland high school a été annulée et l’Association des Correspondants de la Maison Blanche a fait une déclaration pour dire que sa remarque était "indéfendable".
Son alma mater*, Wayne State University, a dit que sa remarque était "offensante" et "inappropriée".
Le président Obama a dit que sa remarque était "offensante" et "hors de propos". Dans le passé, Helen Thomas avait posé des questions sur le soutien des USA à Israël et au cours d’une conférence de presse sur la capacité de l’Iran de fabriquer des armes nucléaires, elle avait interrogé le président Obama sur les armes nucléaires "secrètes" d’Israël et demandé pourquoi la Maison Blanche ne condamnait pas l’attaque israélienne de la flottille d’aide humanitaire pour Gaza.
Wikipédia indique aussi qu’un groupe de survivants et de parents de survivants de l’Holocauste avait reproché au Musée National Américain de Dearborn dans le Michigan, de vouloir placer une statue d’Helen Thomas dans le musée en disant que ce serait immoral de lui faire cet honneur et que "les valeurs américaines étaient en jeu".
Quelque temps plus tard, après une autre conférence d’Helen Thomas, la Ligue anti-diffamation a demandé aux écoles et aux organisations de journalisme d’abroger tous les distinctions honorifiques accordées à Thomas. L’organisation a dit que Thomas s’était "clairement et indubitablement révélée une vulgaire antisémite" dans sa conférence. Peu après, la Wayne State University de Detroit a cessé de décerner le Prix Helen Thomas de la Diversité d’Esprit Médiatique qu’elle attribuait depuis plus de dix donnant comme raison le caractère antisémite de ses remarques.
Helen a été dure avec tous les présidents des USA au cours des conférences de presse et à la différence des reporters lâches qui étaient assis avec elle dans la salle de presse de la Maison Blanche, elle ne laissait pas les présidents ni leurs secrétaires à la communication se défiler et ne pas répondre aux questions. Et on pense que c’est la raison pour laquelle Ari Fleischer a mené la charge pour qu’Helen soit ostracisée. C’était elle qui avait refusé d’accréditer les mensonges de Fleischer sur la guerre d’Irak de conférence de presse en conférence de presse.
Le dernier outrage est venu d’une direction inattendue : le groupe qui organise un meeting anti-AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) à Washington. Helen avait d’abord été invitée à parler au groupe qui préparait une contre-conférence au moment de la fête annuelle de l’AIPAC à Washington. AIPAC qui est peut-être le lobby le plus puissant de tous ceux qui opèrent dans la capitale, rassemble tous ses membres nationaux à un meeting annuel à Washington pour que tous les présidents, les candidats à la présidentielle et les amis spéciaux d’Israël qui sont au gouvernement puissent venir ramper devant la fontaine de financement politique qu’est l’AIPAC. C’est un organisme qui n’est pas un PAC (comité aux affaires publiques) qui donne simplement de l’argent aux politiciens. C’est une organisation qui peut donner l’ordre de financer -ou de ne pas financer- des candidats s’ils promettent de voter des aides à Israël avec l’argent des contribuables et de protéger Israël contre ceux qui critiquent les nombreux crimes qu’il commet en occupant les Palestiniens.
Helen a d’abord été invitée au meeting ant-AIPAC, puis elle a été cérémonieusement "désinvitée" pour la raison, lui a-t-on dit, qu’elle serait une "distraction". Pour commencer on a du mal à imaginer en quoi quelqu’un qui a les opinions d’Helen Thomas pourrait distraire qui que ce soit du message du groupe anti-AIPAC qui doit être, je suppose, d’énoncer tout le mal que fait l’AIPAC au plan politique. Helen n’a pas eu davantage d’explication et donc en l’absence d’une explication plus précise, nous pouvons seulement supposer que l’opération de nettoyage politique commencée par Abe Foxman et sa ligue anti-diffamation se poursuit en empruntant jusqu’à la plateforme érigée par les prétendus ennemis de l’AIPAC. L’intention des défenseurs d’Israël est clairement de faire disparaître toutes les Helen Thomas de la planète, en même temps que leurs opinions opposées à ce que fait Israël à ceux qu’il occupe ainsi qu’à ses voisins comme le Liban qui a souffert terriblement de l’agression d’Israël. L’invasion du Liban par Israël en 1982 a causé la mort de 30 000 Libanais, en majorité des civils, a blessé des milliers de personnes et détruit les maisons de dizaines de milliers de personnes.
Helen n’est pas la seule à être visée. Le lobby israélien a fait pression sur le juge Goldstone jusqu’à ce qu’il renie une partie de ce qu’il avait écrit auparavant. Son comité appointé par l’ONU a écrit un rapport qui faisait du tort à Israël en révélant et dénonçant comme crime le meurtre de 1 200 civils palestiniens sous les bombardements insensés de l’invasion de la bande de Gaza en 2008. Le Hamas fait aussi l’objet de critiques mais a malgré tout accepté le rapport. Tout le monde sait que Gaza constitue la plus grande prison à ciel ouvert avec ses frontières clôturées et gardées par l’armée israélienne, l’espace aérien contrôlé par l’armée de l’air israélienne et la mer par la marine israélienne. "Tirer sur des poissons enfermés dans un tonneau" est l’expression qui vient à l’esprit quand on lit les rapports sur ce qu’Israël a fait à Gaza.
D’après moi, la raison principale du nettoyage politique des personnes qui osent dire ce qu’elles pensent comme Helen Thomas, Norman Finkelstein, le juge Goldstone et quelques autres, c’est que ce sont les contribuables qui financent les activités criminelles d’Israël et Israël ne veut pas que le public et donc les contribuables sachent quelles activités ils financent.
La question qu’il faut se poser est la suivante : Les USA peuvent-ils se permettre d’interdire toute allusion aux actions d’Israël ? Pouvons-nous continuer a frapper d’ostracisme ceux qui critiquent la politique des USA envers Israël en les rejetant du monde universitaire et de la vie publique ? C’est une forme de contrôle de la pensée contre laquelle nous n’hésiterions pas à lutter avec ardeur si quelqu’un d’autre le faisait.
Notre soutien continuel de tout ce qu’Israël fait au Moyen-Orient et le musellement de ceux qui le critiquent rendent la vie de tous les Américains plus dangereuse et plus onéreuse.

Note :
Alma mater étymologiquement "mère nourricière" désigne aux USA l’institution dont un(e) étudiant(e) reçoit son diplôme.

* James Abourezk est un homme de loi de Sioux Falls, South Dakota, et un ancien sénateur étasunien. Il est l’auteur de "Advise and Dissent, a memoir of his life in South Dakota and in the U.S. Senate". On peut le joindre à georgepatton45@gmail.com.

25 avril 2011 - CounterPunch - Pour consulter l’original :
http://www.counterpunch.org/abourez...
Traduction : Dominique Muselet

28 avril 2011

Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 28 avril 2011 - 19h:19
PCHR du 21 au 27 avril 2011





Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
Pendant cette semaine du 21 au 27 avril :
  • un travailleur palestinien d’Hébron a été blessé et arrêté par les FOI alors qu’il essayait d’entrer en Israël pour y travailler ;
  • les FOI ont continué de prendre pour cibles les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs palestiniens dans les zones frontalières, à l’intérieur de la bande de Gaza :
    • un agriculteur palestinien a été blessé dans le nord de la bande de Gaza ;
    • des pêcheurs palestiniens ont été pris pour cibles en mer, pas de victimes ;
  • les FOI ont continué d’user de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
    • 6 manifestants, dont un mineur et un militant espagnol pour les droits de l’homme, ont été blessés ;
  • 5 manifestants, dont un enfant et 3 militants internationaux, ont été arrêtés ;
  • les FOI ont conduit 25 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et 2 dans la bande de Gaza :
    • elles ont arrêté 8 civils palestiniens, dont 4 mineurs ;
    • elles ont monté une opération dans le lycée Tareq Ben Zeyad, à Hébron ;
    • elles ont démoli au bulldozer 8 boutiques appartenant au PADICO (sté palestinienne d’investissement et de développement basée à Naplouse) ;
  • Israël a maintenu un siège total sur la bande de Gazea et resserré le siège sur la Cisjordanie :
    • les FOI ont fermé hermétiquement la Cisjordanie et la bande de Gaza pour les Pâques juives pour la deuxième semaine consécutive ;
  • elles ont arrêté au moins 4 Palestiniens, dont 2 mineurs, sur les check-points militaires en Cisjordanie ;
  • les FOI ont fait subir des sévices à un travailleur palestinien, et notamment mordre par un chien dressé.
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Des établissements civils passés au bulldozer à l’est de Gaza ville le 21 avril 2011

Violations israéliennes recensées durant la période du 21 au 27 avril 2011

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et en dans la bande de Gaza
Jeudi 21 avril
Une heure, les FOI entrent dans Qiffin, au nord de Tulkarem ; elles patrouillent dans les rues du village pendant quelques temps et se retirent, sans investir de maisons ni arrêter de Palestiniens.
1 h 30, elles pénètrent dans le quartier Antarish, à Al-Bireh. Elles investissent la maison du Dr Ahmed Suleiman Qatamesh, 61 ans. Avant de se retirer, vers 1 h 40, elles arrêtent Qatamesh et le transfère au centre d’interrogatoires d’Ofer, au sud-ouest de Ramallah.
Un avocat de l’association Addameer, aide et soutien aux prisonniers et défense des droits humains, a réussi à rendre visite à Qatamesh, le lendemain de son arrestation. Selon lui, Qatemesh ne faisait pas encore l’objet d’une enquête. Il indique aussi que des officiers des FOI ont déclaré à Qatamesh qu’ils allaient demander au tribunal de prendre une décision de mise en détention administrative. Ceci prouve que Qatamesh a été arrêté pour ses activités intellectuelles et politiques, et non pour des raisons de « sécurité » comme prétendu par les FOI.
3 h, les troupes d’occupation entrent dans Tulkarem. Elles patrouillent dans les rues et prennent position dans le quartier ouest. Elles opèrent alors sur un appartement construit près de la mosquée al-Rawda. Elles arrêtent 3 Palestiniens, dont un mineur, de la bande de Gaza :
  • Mohammed Fayez Ghazi Afana, 17 ans, du camp de réfugiés d’al-Burej ;
  • Adnan Ali Sulaiman al-Tawil, 31 ans, du camp de réfugiés d’al-Nussairat, et,
  • Mohammed Ahmed Salim Abu Amra, 29 ans, de Deir al-Balah.
8 h 30, les FOI pénètrent à 200 mètres au sud-est du poste frontière d’Al Mentar Karni à l’est de Gaza ville. Les bulldozers défoncent 8 magasins faits de tôle ondulée appartenant à la compagnie PADICO (pour l’investissement et le développement) appartenant à l’homme d’affaires Munib al-Masri et géré par Wadi’ Mohammed Shaaban al-Masri, 48 ans. Ces magasins avaient été élevés sur une surface de 4200 m². Quatre d’entre eux abritaient des matériaux de construction, des tôles d’alu et des pompes à destination de la reconstruction. Deux autres étaient loués par Mohammed Alaa Subhi al-Shurafa, 44 ans, propriétaire de WINPAL, dépositaire de couches pour bébés, papier toilette et petit matériel de nettoyage. Le 2 derniers étaient loués par Khader Erqayeq et contenaient de la récupération de ferrailles. Les FOI se retirent derrière la frontière vers 12 h, après avoir tout mis à plat.
10 h 15, les troupes positionnées et déployées dns le sud d’Hébron investissent le lycée Tareq Ben Zeyad, situé au sud de la mosquée Ibrahimi, dans le sud d’Hébron. Elles prétendent qu’une patrouille des FOI auraient été caillassée en passant près du lycée.
D’après l’enquête conduite par le PCHR, vers 10 h 15, une vingtaine de soldats de l’occupation démolissent la porte du lycée Tareq Ben Zeyad et envahissent la cour. Ils pointent leurs armes sur les élèves et leur font la chasse au milieu d’un barrage de grenades sonores. Les FOI arrêtent Yaaqoub Husam al-Rajabi, 18 ans, et le transfère au bureau de police des FOI près de la colonie Kiryat Arba, au sud-est d’Hébron. Al-Rajabi fait l’objet d’une enquête et est libéré par la suite.
10 h 40, incursion dans al-Bireh.
18 h, depuis la frontière, les FOI ouvrent le feu sur des agriculteurs et des bergers qui s’activent sur la zone d’al-Qutbania au sud-est de Beit Hanoun. Kamel Hassan Abdullah al-Hessi, 46 ans, prend une balle qui lui rentre par l’épaule gauche et ressort par la poitrine. Il travaillait sur un lopin de terre qu’il possédait avec Jamal Mohammed Halawa.
Ce dernier le transporte immédiatement sur sa moto jusqu’à l’hôpital du martyr Kamal Odwan vers 18 h 50. La balle n’avait touché aucun organe moteur en particulier le cœur. Ces blessures ont été diagnostiquées comme légères et modérées.
Vendredi 22 avril
9 h, les FOI entrent dans al-Funduq, à l’est de Qalqilya, patrouillent dans les rues. L’un des commerçants de la rue principale dit que les FOI les ont obligés à fermer leurs boutiques jusqu’à 13 h, des colons israéliens ayant organisé une manifestation dans le secteur. Les boutiques qui ont été contraintes de fermer appartiennent à :
  • Azmi Mahmoud Hafez Tayem qui vend du matériel de construction ;
  • Umar Ahmed Mohammed Mheisen, qui possède un supermarché et une boucherie, et
  • Adel Hanatsh, propriétaire d’un supermarché.
Samedi 23 avril
Minuit et demi, les FOI entrent dans Qiffin, au nord de Tulkarem.
3 h, les vedettes garde-côte stationnées au large de Beit Lahiya font feu avec intensité sur des bateaux en pêche, éclairés par des fusées éclairantes. Craignant pour leur sécurité, les pêcheurs rentrent à terre par peur d’être arrêtés ou blessés. On ne compte aucune victime ni dégâts matériels.
10 h, dans Kharabtha al-Musbah, à l’ouest de Ramallah.
11 h 15, incursion dans Jalboun, à l’est de Jénine.
14 h, dans Kafr Ra’i, au sud de Jénine.
14 h, dans Allar, au nord de Tulkarem.
19 h 30, dans Jéricho.
20 h 25, dans Beit Leqia, à l’ouest de Ramallah. Les soldats roulent dans les rues de la ville, et provoquent les Palestiniens. Ils se mettent à klaxonner et à embêter les passants. Des garçons se rassemblent et leur lancent des pierres ; les soldats aussitôt tirent des balles caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des bombes sonores sur les enfants. De nombreux civils respirent les lacrymogènes. Les soldats se retirent ensuite.
Dimanche 24 avril
1 h 35, incursion dans Salfit.
18 h 35, dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.
19 h 05, dans une zone située à l’est d’Azzoun, à l’est de Qalqilya. Les soldats y circulent, observent, et se retirent.
21 h, incursion dans Jayyous, au nord de Qalqilya. Les FOI pénètrent dans la ville depuis trois points principaux : 3 véhicules militaires entrent par la porte du mur d’annexion, 3 autres par l’est et un groupe de soldats se positionne à la porte n° 943, une fois entré par le secteur d’al-Mentar, dans l’ouest de Jayyous.
Les FOI arrêtent Mohammed Wasfi Mahmoud Khaled, 15 ans, et Ahmed Mohammed Kamel al-Khatib, 16 ans, prétendant que les deux ados avaient essayé de couper les barbelés qui entourent la porte, porte qui est fermée pour la troisième journée consécutive et qui est la seule que les agriculteurs peuvent prendre pour se rendre sur leurs exploitations.
A cause de la fermeture de la porte, les agriculteurs du village sont obligés de marcher environ 2,5 km pour accéder à leurs terres. Après les arrestations, vers 21 h 40, les FOI font irruption dans un café et menacent les personnes présentes en leur disant qu’ils les arrêteraient si la clôture était endommagée. Alors que les FOI partaient, des Palestiniens se mettent à lancer des pierres sur leurs véhicules, les FOI répondant par des flash bombes, des lacrymogènes et des sonores. Elles se retirent vers 22 h 30 avec les deux jeunes arrêtés.
23 h 20, incursion dans Hijja, à l’est de Qalqilya.
23 h 30, dans Imatin, au sud-est.
Lundi 25 avril
9 h 40, incursion dans Izbat al-Tabib, à l’est de Qalqilya.
19 h 15, dans Azzoun, même secteur.
20 h, dans Jinsafout, même secteur.
Mardi 26 avril
14 h, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya. L’armée patrouille dans les rues. Un membre de la municipalité d’Azzoun déclarera que les FOI ont opéré sur le village depuis l’entrée ouest et ont roulé jusque dans la zone d’al-Safha, dans le village. Elles y ont bloqué tous les passants, contrôlant leurs identités. Elles ont pénétré ensuite dans le cybercafé de Murad Mahmoud Rudwan, 27 ans, et l’ont encerclé pendant environ une heure. Elles ont pris les cartes d’identité des personnes qui étaient à l’intérieur du cybercafé et les ont interrogées à propos de ceux qui avaient lancé des pierres dans la grande rue. Vers 15 h, les FOI ont libéré les personnes détenues et se sont retirées, sans arrestations.
Mercredi 27 avril
1 h 30, les troupes entrant dans Tubas. Elles opèrent sur la maison de Mahmoud Adib Maslamani, 37 ans. Avant de se retirer, elles l’arrêtent. Maslamani a déjà passé 18 ans dans les prisons israéliennes et il vient d’être relâché il y a juste six mois. Maslamani est très malade et il a un besoin crucial de ses médicaments.
3 h 30, les FOI entrent dans Awarta, au sud-est de Naplouse. Elles surgissent dans leurs véhicules dans les rues du village au milieu de tirs intensifs de bombes sonores pour exciter et terroriser les habitants. Elles pénètrent dans la maison d’Amjad Fawzi Awwad, qui est l’un des jeunes accusés d’avoir commis l’agression dans la colonie Itamar, où 5 colons ont été tués. Les FOI obligent la famille Awwad à sortir de la maison. Elles fouillent la maison et détruisent tout ce qu’il y a à l’intérieur. Elles se retirent ensuite, vers 4 h, sans arrestation ni faire d’autres victimes.
7 h, couvertes par des tirs intenses, les FOI pénètrent à 70 mètres par l’est de la localité de Deir al-Balah. Les bulldozers et les niveleuses ratissent toute la bande de terre frontalière. Pas de victimes.
2 - Usage démesuré de la force contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion
Les FOI poursuivent leurs violences contre les manifestations organisées par les Palestiniens avec des militants internationaux et israéliens contre la colonisation et la construction du mur d’annexion. 6 civils, dont un mineur et un militant espagnol, ont été blessés cette semaine. De plus, des dizaines de Palestiniens et de défenseurs des droits humains ont respiré les lacrymogènes, ou pris des coups par les soldats de l’occupation.
Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 22 avril après la prière, la manifestation de Palestiniens et de militants étrangers, avec notamment Luisa Morgantini, ancienne vice-présidente du Parlement européen, des parlementaires australiens et des chanteurs belges. Cette semaine, la manifestation coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat de Basem Abu Rahma, tué dans cette même manifestation du village. Les manifestants brandissent des photos du député Marwan al-Barghouthi et du militant israélien assassiné Vittorio Arrigoni. Les soldats de l’occupation stationnés dans le secteur tirent à balles caoutchouc, des lacrymogènes et des bombes sonores sur les manifestants. Beaucoup souffrent de l’inhalation des lacrymogènes et des coups reçus. 5 sont blessés :
  • Mohammed Nabil Ahmed Abu Rahmah, 18 ans, est touché par une balle à la jambe droite ;
  • Nacho, 36 ans, militant espagnol, par une balle à la jambe gauche ;
  • Ahmed Ibrahim Ahmed Abu Rahma, 35 ans, touché par un corps de grenade lacrymogène à la jambe gauche ;
  • Mohammed Ahmed Hamad, 20 ans, idem, à la jambe droite, et
  • Mohammed Ahmed Isa Yassin, 22 ans, idem.
Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : vendredi 22 avril, après la prière, la même manifestation hebdomadaire non violente contre le mur d’annexion est agressée par l’occupant près du mur.
Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : au même moment, ce vendredi, des dizaines de Palestiniens, de militants internationaux et israéliens manifestent contre la confiscation des terres du village. Alors qu’ils tentent d’arriver sur les terres volées au profit des colons israéliens de la colonie Halmish, les troupes d’occupation les attaquent.
Mohammed Belal Abdul Salam Tamimi, 12 ans, est touché par une grenade lacrymogène dans le côté droit. De nombreux manifestants souffrent des lacrymogènes. De plus, les FOI arrêtent 5 civils, dont un mineur et 3 internationaux :
  • Ahmed Nafez Abdul ‘Al, 17 ans, et
  • Fadel Tamimi Hassan Tamimi, 51 ans.
Les trois autres, des internationaux, sont emmenés vers un lieu inconnu, et ils restent dans l’anonymat.

3 - Maintien du bouclage des TPO
Bande de Gaza
Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière
Rafah International
Date  :
 :
Palestiniens
sortant
 :
 :
Palestiniens
entrant
20 avril  : 258  : 204
21 avril  : 297  : 282 ; 24 sont refoulés
22 avril  : fermé  :
23 avril  : 1  :
24 avril  : 239  : 372 ; 155 sont refoulés
25 avril  : fermé  :
26 avril  : 301  : 206 ; 156 sont refoulés
Note : la plus grande partie des candidats à la sortie les 24 & 26 avril se rendait en Arabie saoudite pour pèlerinage.
Karm Abu Salem (Kerem Shalom)
Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
20 avril  : denrées alimentaires 1571 tonnes  : fleurs 108 000
 : matériel agricole 1632 tonnes  :
 : denrées diverses 1102 tonnes  :
 : gaz domestique 203,30 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : nourritures animales 1482 tonnes  :
 : aide humanitaire 380 tonnes  :
 :  :
21 avril  : denrées alimentaires 1338 tonnes  :
 : matériel agricole 1746 tonnes  :
 : denrées diverses 1042 tonnes  :
 : gaz domestique 200,80 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : ciment pour l’UNRWA 610 tonnes  :
 : fers à béton pour l’UNRWA 28 tonnes  :
 : nourritures animales 1560 tonnes  :
 : essence 45 000 litres  :
 : aide humanitaire 768 tonnes  :
 :  :
22 avril  : denrées alimentaires 291 tonnes  :
 : matériel agricole 693 tonnes  :
 : denrées diverses 205 tonnes  :
 : gaz domestique 91,18 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : aide humanitaire 270 chauffages  :
 :  :
24 avril  : denrées alimentaires 722 tonnes  : fleurs 94 000
 : matériel agricole 812 tonnes  :
 : denrées diverses 358 tonnes  :
 : gaz domestique 91,28 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : céréales 702 tonnes  :
 : aide humanitaire 465 tonnes  :
 :  :
25 avril  : fermé pour cause de fêtes juives  :
 :  :
26 avril  : denrées alimentaires 884 tonnes  :
 : matériel agricole 1762 tonnes  :
 : denrées diverses 1058 tonnes  :
 : gaz domestique 198,48 tonnes  :
 : fioul industriel  :
 : ciment pour l’UNRWA 120 tonnes  :
 : fers à béton pour l’UNRWA 30 tonnes  :
 : ciment pour l’ANERA 30 tonnes  :
 : aide humanitaire 840 tonnes  :
Beit Hanoun (Erez)
Population  : 20 avril - 21 avril - 22 avril - 23 avril - 24 avril - 25 avril - 26 avril
Patients  : 28 14 2 0 2 0 49
Accompagnateurs  : 25 13 2 0 2 0 45
Palestiniens venant d’Israël  : 6 0 4 0 0 0 28
Diplomates  : 2 0 0 0 0 0 6
Presse  : 2 5 1 0 0 0 1
Travailleurs internationaux  : 22 4 28 0 0 0 30
Voyageurs étrangers  : 0 0 0 0 0 0 0
Gens d’affaires  : 6 0 0 0 0 0 0
Réunions d’affaires  : 0 0 0 0 0 0 0
Entretiens sécurité  : 0 0 0 0 0 0 4
Personnalités  : 0 0 0 0 0 0 0
Ambulances vers Israël  : 3 0 2 0 2 0 0
Ambulances venant d’Israël  : 1 4 1 0 2 0 1
Le 24, le poste frontière a été totalement fermé sauf pour 2 patients et leurs accompagnateurs. Fermé également le 25 pour cause de fêtes juives.
Cisjordanie
Israël impose toujours un bouclage serré de la Cisjordanie. Durant la semaine écoulée, des restrictions renforcées ont été imposées aux déplacements des civils palestiniens.
Jérusalem : les FOI restreignent toujours les déplacements des Palestiniens pour entrer ou sortir de la ville. Des milliers de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent venir à Jérusalem. De nombreux check-points sont posés autour et dans la cité. Les restrictions sont encore plus dures les vendredis, jours de prière, où de nombreux Palestiniens voudraient venir prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne. Et plus dures aussi pour les Palestiniens durant les fêtes chrétiennes.
Dans ce contexte, vendredi, samedi et dimanche, du 22 au 24 avril, les troupes israéliennes stationnées au check-point 130, dans le nord de Bethléhem, et qu’il faut passer pour se rendre à Jérusalem, imposent des restrictions renforcées. De plus, elles empêchent des centaines de chrétiens de Bethléhem, Beit Jala, et Beit Sahour, de se rendre à l’église du Saint-Sépulcre et en d’autres lieux saints dans Jérusalem, pour célébrer le Vendredi saint, « l’anniversaire de la crucifixion de Jésus Christ », après le Samedi saint et le jour de Pâques ;
Ramallah : les restrictions sont toujours imposées en particulier sur les check-points de Jaba et Qalandya, au sud-est de Ramallah.
  • jeudi 21 avril, 11 h, les FOI posent un check-point entre Silwan et al-Mazra’a al-Sharqiya, au nord-est de la ville ;
  • à 6 h, un autre à l’entrée de Bitin, dans le même secteur ;
  • vendredi 22 avril, 8 h, un check-point à l’entrée de Nabi Saleh, au nord-ouest ;
  • et à Silwad, au nord-est ;
  • à 16 h 30, un autre check-point à l’entrée de Beit ‘Our al-Foqa, à l’ouest ;
  • pendant qu’elles reviennent sur le check-point d’‘Attara, au nord, et
  • dimanche 24 avril, pose d’un check-point près de l’entrée de Beit Liqya, à l’ouest.
Naplouse : dimanche 24 avril, 6 h, après la mort d’un colon israélien et les blessures sur 3 autres, sur le site du Tombeau de Joseph, à l’est de Naplouse, les FOI imposent des restrictions renforcées, et reviennnt sur différents check-points dont ceux de Beit Foreek, Naplouse et d’al-Bathan, entre autres.
Qalqilya :
  • jeudi 21 avril, les FOI posent 11 check-points autour de la ville, et
  • lundi 25 avril, 6 check-points.
Tulkarem :
  • jeudi 21 avril, 14 h 30, les FOI posent un check-point à l’entrée de Qiffin, au nord ;
  • un autre sur la route Tulkarem/Naplouse, près de l’entrée de Bazarya, à l’est ;
  • à 20 h 30, un sur la route Tulkarem/Qalqilya, près du carrefour d’al-Ras, au sud de Tulkarem ;
  • vendredi 22 avril, 18 h, un check-point à l’entrée de Beit Leed, même secteur ;
  • samedi 23 avril, 9 h, les soldats sur le check-point d’Ennab, bloquent et fouillent tous les véhicules palestiniens ;
  • à 11 h 15, pose d’un check-point à l’entrée nord de Beit Leed, à l’est de Tulkarem ;
  • un sur la route Tulkarem/Naplouse, près du carrefour de Bazarya, même secteur ;
  • à 12 h 15, un sur la route Tulkarem/Qalqilya, dans le secteur de Jbarah, au sud ;
  • à 14 h 30, un à Qiffin à l’est de la route de Baqa, au nord, et
  • dimanche 24 avril, 7 h 30, un à l’entrée est de Baqa.
Jénine :
  • jeudi 21 avril, 8 h, pose d’un check-point au carrefour de Zabboubah, au nord-ouest de Jénine.
Jéricho :
  • jeudi 21 avril, 19 h 50, les FOI posent un check-point près de l’entrée de Fasayel, au nord de la ville.
Salfit :
  • lundi 25 avril, 11 h 45, pose d’un check-point à l’entrée ouest de Hares, au nord de Salfit, et
  • à midi, un à l’entrée sud de Kufol Hares, même secteur.

Arrestations sur les check-points militaires
-  Jeudi 21 avril, 16 h 30, les troupes israéliennes stationnées sur un check-point au nord-ouest d’Hébron, arrêtent Hussein Tayseer Hussein Tnaina, 16 ans, et Jamal Nasser Hassan Shalalfah, 17 ans, du village de Tarqoumia.
D’après l’enquête du PCHR, les troupes israéliennes au check-point près du carrefour d’al-Liyah avec la route de contournement n° 35, qui conduit vers les villages au nord et à l’ouest d’Hébron, arrêtent Tnaina et Shalalfah, alors qu’ils rentraient dans leur village de Tarqoumia. Elles les ont frappés, menottés et gardés en détention pendant plusieurs heures avant de les emmener à un poste de police près de la colonie de Kiryat Arba, au sud-est d’Hébron. Les deux jeunes ont été interrogés à propos de « jets de pierre sur les soldats israéliens ». Plus tard, elles les ont gardés, menottés, les yeux bandés, à l’extérieur du commissariat, de 18 h à 4 h du matin le vendredi 22 avril, puis les ont emmenés au centre de détention de Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem.
Selon les informations recueillies par les PCHR, Tnaina est un élève de 10ème, en pré-scolaire, et est atteint de troubles mentaux, et Shalalfa est élève en 11ème.
-  Dimanche 24 avril, 5 h, les troupes d’occupation arrêtent ‘Ammar Saber Hamad Suleiman, 23 ans, du village d’‘Asalah, à l’est de Qalqilya, alors qu’il passe par la porte d’‘Asalah installée dans le village, venant du coté ouest du village. Selon les investigations du PCHR, vers 5 h, Suleiman se dirige vers son exploitation agricole située maintenant derrière le mur d’annexion. Par erreur, il a emmené l’autorisation et la carte d’identité de son frère. Quand il est vu des soldats, ceux-ci l’arrêtent directement et l’emmènent vers un lieu non révélé jusqu’à présent.


Harcèlements sur les check-points militaires
Dimanche matin, 24 avril, les troupes israéliennes postées dans le secteur d’al-Kharrouba, au sud-ouest d’al-Ramadeen, proche du mur d’annexion, tirent intentionnellement sur Hatem Abdul Razeq Ahmed Talahma, 45 ans, du village d’al-Burj, dans la partie ouest de Doura, au sud-ouest d’Hébron. Il est pris pour cible par les tirs tout en étant attaqué par un chien renifleur. Plus tard, les soldats le gardent en détention et l’emmènent à l’hôpital de Soroka, à Beersheba. Après quoi il est transporté dans un centre de détention. Ses blessures vont de légères à graves, tant par les tirs dans sa main droite que par les morsures du chien.
Selon l’enquête du PCHR et le témoignage du fils de la victime, Isma’il Hatem Talahma, 19 ans, vers 8 h, ce jour-là, Talahma et d’autres travailleurs passaient la frontière par une brèche dans le mur d’annexion dans le secteur de Kharrouba, à l’intérieur de la « Ligne verte ». C’est alors qu’ils ont senti la présence des troupes israéliennes, et ils se sont mis à courir aussitôt.
Cependant, Talahma n’a pas pu s’échapper car il est malade. Soudain, 4 soldats israéliens apparaissent et l’entourent. L’un des soldats laisse un chien l’attaquer, mais Talahma se bat pour survivre. Des soldats interviennent mais un autre se met à tirer délibérément sur Talahma à moins de 5 mètres. Il reçoit une balle dans la main droite. Plus tard, les soldats vont laisser le chien renifleur l’agresser à nouveau, alors même qu’il est allongé au sol. Le chien l’attaque pendant plus de 10 minutes, concentrant ses morsures sur la main blessée.
Dans son témoignage, son fils déclare :
« Après cela, les soldats israéliens ont laissé mon père dans son sang et allongé sur le sol pendant plus de deux heures, sans lui proposer de soins ou d’aide. Pendant ce temps, mon père a réussi à m’appeler sur son portable pour me dire ce qui s’était passé, et me demander de venir en voiture pour l’emmener à l’hôpital. C’était avant qu’arrive une ambulance israélienne, appelée par les soldats. Il a été transporté par l’ambulance israélienne à l’hôpital Soroka, à Beersheba...
Cela a été difficile pour moi d’aller à cet hôpital pour voir mon père. J’ai écouté son histoire en détail après qu’il ait reçu des soins et deux unités de sang. Alors que j’étais à l’hôpital, et avant la fin des soins qui lui étaient nécessaires, des soldats israéliens sont arrivés, vers 17 h. Ils ont mis mon père en détention, l’emmenant au poste de police près de la colonie de Kiryat Arba, sous le prétexte de l’interroger à propos de ses blessures et d’avoir voulu « entrer en Israël sans autorisation ».
Le lendemain, lundi 25 avril, j’ai appris lors d’une communication téléphonique avec un officier du bureau de police où mon père était détenu qu’il était arrêté et avait été transféré au centre de détention de Kfar Etzion. Par la suite, il a été emmené à la prison d’Ofra, au sud-ouest de Ramallah, où il est gardé en détention, dans l’attente de passer devant un tribunal militaire, autant que je sache. »
Il faut indiquer que la victime, Talahma, est père de six enfants ; qu’il souffre de graves problèmes cardiaques et rénaux ; et qu’il a besoin de soins médicaux réguliers. Par conséquent, sa détention est pour lui une grave menace pour sa vie.

(JPG) Document public
Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 21 au 27 avril 2011 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP
Au Liban, les constructions illégales menacent la mer et l’aéroport ! 
 

De nouveau, le dossier des constructions illégales au Liban occupe la Une de l’intérêt politique et officiel dans le pays. Jeudi, deux citoyens ont été tués à Tyr (sud Liban) lors d'un accrochage entre des policiers et des habitants qui protestaient contre les ordres de stopper un chantier de construction illégal près de l'entrée sud de la ville.



Au-delà de la mort des deux civils, les constructions domaniales sont devenues un phénomène alarmant dans un pays où même les responsables légitiment et couvrent ces constructions.
Au centre-ville de Beyrouth par exemple, la situation est des plus catastrophiques. La société libanaise pour le développement et la reconstruction de la capitale « Solidère » se permet d’étendre ses bâtiments vers la mer !

En principe, la région de Saint-Georges (centre-ville) fait partie de la zone maritime. Là-bas, de nombreuses constructions modernes surplombent la mer et les travaux risquent de changer la face géographique du littoral. Rappelons que cette société a été fondée par le Premier ministre assassiné Rafic Hariri.

Dans la banlieue Sud de Beyrouth, plus précisément dans la région côtière d’Ouzaï, et dans la région littorale entre Saïda, Tyr et Zahrani (Sud Liban), des centaines d’unités résidentielles, des magasins et des compagnies construites illégalement ont déformé la façade maritime et menacent certaines régions archéologiques, à l’instar des grottes d’Adloune.


Pis encore, la majorité des bâtiments construits manquent des moindres facteurs de la sureté publique. Selon les dernières statistiques, des milliers de bâtiments sont construits illégalement sur des territoires domaniaux ou sans permis.

Mais le volet le plus alarmant de cette affaire est celui des constructions avoisinant l’aéroport international de Beyrouth. Les maisons construites tout autour de cet aéroport menacent la sureté de vols, et les transgressions se multiplient de plus en plus, sans que l’Etat et les conseils municipaux n’arrivent à les stopper !

Pour le ministre des Travaux publiques et du Transport en exercice Ghazi Aridi s’exprimant au quotidien Assafir, « les constructions illégales jouxtant le mur de l’aéroport constituent un danger pour la sureté des vols. Il faut y mettre fin immédiatement, et j’impute à tout le monde la responsabilité de ce qui se passe. Il faut prendre une décision politique ferme le plus vite possible. J’ai contacté à ce sujet le chef de l’Etat Michel Souleymane, le chef du Parlement Nabih Berri, et la direction du Hezbollah pour les solliciter à agir afin de cesser les violations sur les biens publiques ».

En effet, cette situation risque de s’étendre sur toutes les régions libanaises, au nord, comme à la Békaa et au Mont Liban, au moment où des responsables politiques et municipaux mettent en garde contre l’incapacité des forces sécuritaires et militaires à cesser les violations dans la banlieue Sud et au Sud du pays.

Alors que certains courants politiques exploitent ce dossier pour pointer de doigt le Hezbollah, qui couvre, selon eux, ces violations, ce dernier s’est nettement démarqué des responsables des infractions.

Tout comme le mouvement Amal, le Hezbollah a annoncé qu’il soutenait les forces de sécurité dans leur mission, dont le but est d’assurer la protection des biens publiques et des terrains domaniaux.

Mais les forces sécuritaires semblent incapables de faire face aux habitants. A Ouzaï par exemple, des affrontements éclatent à chaque fois que les forces de sécurité viennent éliminer les infractions. A Tyr aussi, dans la zone des résidences populaires, un Palestinien de 34 ans et un Libanais de 32 ans ont trouvé la mort jeudi au cours des affrontements.

A la suite d’une réunion sécuritaire à la caserne militaire de Tyr, il a été convenu de former une commission d’enquête chargée d’expliciter dans 48 heures les raisons de la mort des deux personnes.
Au cours d’une réunion au centre de « l’Union des municipalités de la banlieue Sud », les représentants du Hezbollah et d’Amal ont clairement dit que leurs partis ne couvrent pas les réfractaires.  Ils ont appelé les forces sécuritaires à « faire leur devoir d’empêcher les violations dans la banlieue et dans toutes les régions ».

Le député du bloc parlementaire du Hezbollah Ali Fayyad a dit que son parti « n’admet aucun alibi sur les raisons sociales de ces constructions, quelle que soit la situation difficile des gens,  puisque les violations contre les biens publiques sont un acte interdit par la religion".

al Manar