28 août 2015

Noms et photos de criminels de guerre israéliens à Gaza

lundi 2 février 2009 - 08h:46
Kawter Salam



J’ai décidé de publier certains noms et photos de personnels de l’armée israélienne qui ont participé à ce qu’on appelle l’opération « Plomb durci », l’offensive lancée par les Forces d’occupation israéliennes (FOI) sur la bande de Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. Kawter Salam, journaliste palestinienne.
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Deux criminels de guerre : le ministre de la Défense israélien Ehud Barak
et le général de brigade Eyal Eisenberg, qui commandait l’ensemble des forces israéliennes contre la bande de Gaza.



Les noms de ces criminels appellent mon attention depuis le premier jour de leur agression criminelle contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza. Je considère chaque personne qui a pris part à cette opération des FOI et chacun de ceux dont les noms figurent à cet article comme un criminel de guerre qui doit être traduit devant une Cour internationale de Justice, comme tous les autres criminels de guerre qui ont été poursuivis auparavant...
Le procureur général israélien Menachem Mazuz est de mèche avec ceux qui ont commis les crimes de guerre dans la bande de Gaza. Ces autres, ce sont Ehud Barak, Ehud Olmert et son cabinet de criminels, et leurs homologues de l’armée, le général de brigade Avihai Mandelblit. Le chef d’état-major Gabi Ashkenazi est également impliqué dans les crimes de guerre à Gaza. Le procureur général d’Israël a demandé à son homologue militaire d’ouvrir une enquête rapide dans l’armée comme mesure « alternative » visant à faire obstacle aux « centaines » de procès internationaux potentiels auxquels il s’attend contre les responsables israéliens, pour crimes de guerre contre la population de la bande de Gaza lors de l’opération. La préoccupation grandit dans les bureaux des ministères de la Justice et de la Guerre israéliens car on s’attend à une vague massive de procès pour violations des droits de l’homme contre les officiers et dirigeants politiques israéliens.
L’intention criminelle de Menechem Mazuz, à savoir aider à étouffer les crimes de guerre de l’Etat d’Israël, en conseillant l’armée et en ouvrant une « enquête officielle et interne », est une fraude évidente organisée par le ministre israélien de la Justice. Ce genre de comportement n’est pas celui d’un Etat mais d’une organisation criminelle qui essaie d’échapper à sa punition bien méritée.
La censure militaire d’Israël empêche actuellement les médias d’identifier les officiers qui étaient dans les FOI sur la bande de Gaza, et de divulguer des informations à leur sujet qui pourraient être utilisées dans des procédures juridiques devant les tribunaux à l’étranger. L’inquiétude est grande dans les ministères de la Défense et de la Justice de voir des officiers israéliens faire l’objet d’une vague massive de procès pour violations des droits de l’homme.
Ces derniers jours, la censure a interdit la publication des noms et photographies des officiers jusqu’au niveau de chef de bataillon. Elle suppose que l’identité des commandants de brigade est déjà connue. La censure a également interdit tout article qui associerait un officier précis du niveau de commandant d’opération (lieutenant à lieutenant-colonel) aux destructions infligées sur une zone déterminée.
Le criminel de guerre israélien numéro un, Ehud Barak, a déclaré que l’Etat d’Israël portait la responsabilité de l’envoi des troupes des FOI en missions sur Gaza dans le but de défendre les civils, et à ce titre, il est obligé d’assurer son plein soutien à ces officiers et soldats qui étaient intégrés aux FOI à Gaza. Selon Barak, aucun problème ne devrait être posé aux officiers et soldats en raison de leur participation à l’opération.
Le criminel de guerre Barak a ordonné aux FOI de mettre en place une équipe de renseignements et d’experts juridiques pour recueillir des éléments de preuve relatifs aux opérations dans la bande de Gaza, aux fins de les utiliser pour la défense des commandants militaires dans des procès futurs à l’étranger.


Voici quelques noms des criminels de guerre israéliens qui ont opéré dans la bande de Gaza

(Cliquer sur les photos pour agrandissement)


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Général de division Ido Nehushtan
Général de division Ido Nehushtan : criminel de guerre, commandant les forces aériennes israéliennes qui ont mené toutes les opérations de destructions avec des tonnes de bombes au phosphore.
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Colonel Ron Ashrov
Colonel Ron Ashrov : criminel de guerre, commandant pour la zone Nord de la bande de Gaza, commandant adjoint de la brigade Givati.
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Général de brigade Eyal Eisenberg
Général de brigade Eyal Eisenberg : commandant de toutes les FOI ; ces forces criminelles de guerre de l’ « Opération Plomb durci » étaient placées sous son commandement dans la Division de Gaza ; a personnellement participé à la guerre ; a commandé les opérations auxquelles ont participé des unités des corps de blindés et du génie, ainsi que des troupes de l’infanterie. Eisenberg avait également commandé une division durant la Seconde Guerre du Liban.
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Colonel Yigal Slovik
Colonel Yigal Slovik : commandant le convoi de la 401ème brigade du corps des blindés, est entré dans Gaza sur un char d’assaut Merkava par Netzarim et ne s’est arrêté qu’arrivé à la côte ; a assassiné des civils palestiniens qui avaient brandi le drapeau blanc ; a démoli de nombreuses maisons, écrasant leurs habitants. Les unités de la brigade ont également effectué de nombreux raids avec pour cible l’infrastructure publique.
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Le commandant de la brigade Sho’alay Marom, Moshe Orr
Le commandant de la brigade Sho’alay Marom, Moshe Orr (réserve) : a rasé des centaines de maisons dans Rafah et dans Jabalia.
Lieutenant-colonel Yoav Mordechai : a servi comme commandant au 13è bataillon de la brigade criminelle d’infanterie Golani dans la bande de Gaza et lors de la « Seconde Guerre du Liban » ; a attaqué le quartier Tel Al-Hawa où des centaines de résidents palestiniens qui fuyaient à pied ont été assassinés sous les constructions. Dans un drame bien connu, près de 150 civils palestiniens avaient été regroupés par les FOI dans un immeuble, et l’immeuble fut alors bombardé par l’aviation et par les blindés. Le lieutenant-colonel Yoav Mordechai est un ami de l’Autorité palestinienne, et il est notoire qu’il a coordonné ses crimes avec l’AP.
Lieutenant-colonel Oren Cohen  : criminel de guerre, commandant du 13è bataillon de la brigade Golani, a conduit ses troupes de nuit à l’est de Gaza ville, où elles ont assassiné plus d’une centaine de Palestiniens ; a été légèrement blessé par ses amis criminels de guerre de l’armée israélienne. Cohen et ses soldats ont opéré déjà durant la Seconde Guerre du Liban.
Lieutenant-colonel Avi Blot : criminel de guerre, commandant du 101è bataillon de la brigade parachutiste.
Lieutenant-colonel Yehuda Cohen : commandant de bataillon dans le régiment Rotem de la brigade d’infanterie Givati, criminel de guerre de la Seconde Guerre du Liban, criminel de guerre à Gaza.
Lieutenant-colonel Ronen Dagmi : commandant adjoint au 401è de la brigade de blindés qui a opéré dans l’opération « Plomb durci » à Gaza.
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Colonel Avi Peled
Colonel Avi Peled : criminel de guerre, commandant du bataillon 51 qui a opéré dans Gaza durant l’opération « Plomb durci » et également durant la Seconde Guerre du Liban.
Général de brigade Zvika Fogel (réserve) : criminel de guerre, ancien commandant adjoint pour le secteur Sud, était chargé des tirs d’artillerie dans l’opération « Plomb durci ». Son fils Zivi Gogel a également participé à l’ « opération Plomb durci ».
Général de brigade Yuval Halamish : officier commandant les services de renseignements des FOI, a participé à l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza.
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Colonel Hertzy Halevy
Colonel Hertzy Halevy : commandant de brigade, un ancien de l’unité de reconnaissance Sayeret Matkal, commandant la brigade parachutiste à Gaza, a commis des crimes de guerre durant l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza.
Colonel Tomer Tsiter : commandant l’escouade Givati basée à Ra’anana, a participé au massacre dans Gaza durant l’opération « Plomb durci », et antérieurement, lors de l’opération « Rempart », au massacre dans le camp de réfugiés de Jénine en 2002.
Gur Rosenblatt : officier de réserve de l’infanterie, a participé à l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza.
Guy Ohaion : officier de réserve de l’infanterie, a participé à l’opération « Plomb durci ».
Lieutenant-colonel Erez : corps des blindés, commandant tankiste, a participé à l’opération « Plomb durci ».
Major Nimrod Aloni : a participé à l’opération « Plomb durci ».
Lieutenant-colonel Shlomo Saban (réserve) : a participé à l’opération « Plomb durci ».
Capitaine Ron Vardi : criminel de guerre, a participé à l’opération « Plomb durci ».
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Colonel Avichai Mandelblut
Colonel Avichai Mandelblut : (autre orthographe : Mendelblit), a révélé que ses officiers étaient rattachés durant toute la guerre à tous les commandants, du chef d’état-major aux commandants de division.
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Colonelle Pnina Sharvit-Baruch
Colonelle Pnina Sharvit-Baruch, chef du département Droit international, conseillère militaire du quartier général des forces criminelles de défense israéliennes. Sharvit-Baruch a légitimé les crimes de guerre de l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza. Elle a justifié l’assassinat des civils palestiniens comprenant des centaines d’enfants.
Sous le commandement de Sharvit-Baruch, les experts juridiques des FDI ont légitimé les attaques et les assassinats collectifs dans Gaza, elle a déclaré que les criminels de guerre des FDI durant l’opération « Plomb durci » à Gaza avaient le feu vert. Sharvit-Baruch et sa division ont pensé que l’assassinat de civils palestiniens dans une maison dont les résidents avaient été alertés par les FDI pouvait être considéré comme justifié juridiquement, bien que l’armée israélienne en fait ne cible pas ainsi les civils. Selon un haut gradé de la division Droit international, « Notre objectif n’est pas de brider l’armée mais de lui donner les outils pour gagner d’une manière légale. »
La colonelle Pnina Sharvit-Baruch a reconsidéré le droit international relatif à la guerre urbaine. Elle a fait valoir à plusieurs reprises que, d’un point de vue strictement juridique, Israël avait le droit d’utiliser l’artillerie sur des cibles dans les zones urbaines palestiniennes. « S’ils lancent des roquettes contre nous depuis des zones habitées, ou fabriquent des bombes dans les sous-sols des immeubles, nous sommes dans notre droit de bombarder ces zones pour réagir » a déclaré Sharvit lors d’une conférence sur la guerre urbaine dans les territoires.
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Général de corps d’armée Gabi Ashkenazi
Général de corps d’armée Gabi Ashkenazi : chef d’état-major des forces d’occupation israéliennes ; son père fut un survivant de l’holocauste en Bulgarie, sa mère est née en Syrie. Ce dégénéré moral est l’ingénieur de ce nouvel holocauste dans Gaza. Il a perpétré des crimes de guerre également au sud du Liban. Trois de ses soldats avaient été capturés par la résistance du Hezbollah après qu’ils soient passés illégalement au Liban, une provocation qu’il avait ordonnée lui-même.
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Le rabbin en chef de l’armée israélienne, le colonel Avichai Ronsky
Le rabbin en chef de l’armée israélienne, le colonel Avichai Ronsky, fondateur de la yeshiva dans la colonie illégale d’Itamar, au sud de Naplouse, ancien commandant adjoint des blindés. Il est l’auteur d’écrits sur la religion et l’armée. Il a fait ses études avec le prédicateur détesté, le colonel rabbin Yisrael Weiss.
En 2007, il a ouvert une nouvelle série de cours pour les diplômés de yeshiva qui ont servi comme soldats dans des unités combattantes, pour devenir rabbins de bataillons dans la réserve. Le premier cours, considéré comme « pilote », s’est tenu à la base d’entraînement n° 1, il a duré six semaines et fut dispensé à 109 soldats diplômés.
Le colonel Avichai Ronsky a déclaré que son travail consistait à renforcer l’ « esprit de combat » des soldats. Il fait partie des terroristes d’extrême droite, pas très loin de l’esprit du défunt rabbin Meir Kahane, dont le parti fut déclaré illégal en Israël en raison de idéologie raciste. Sous les auspices du rabbinat militaire, des brochures religieuses fascistes des « rabbins » d’extrême droite ont été distribuées aux soldats.
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Général de division Yoav Galant
Général de division Yoav Galant : Chef du commandement sud, commandant en chef de l’opération « Plomb durci » ; a personnellement participé au massacre de civils dans la bande de Gaza.
Richard Awizrat : adjudant de carrière, a participé à l’opération « Plomb durci » et également au massacre de Jénine en 2002 durant l’opération « Rempart ».
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Général de division Amos Yadlin
Général de division Amos Yadlin : chef des services de renseignements de l’armée, a participé à l’opération « Plomb durci ».
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Yuval Diskin
Yuval Diskin : chef des services de sécurité Shin Bet, organisateur de la guerre dans la bande de Gaza. C’est sur sa recommandation personnelle que l’artillerie israélienne a bombardé les hôpitaux et les centres médicaux de la bande de Gaza.
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Général de brigade Jonathan Locker
Général de brigade Jonathan Locker : chef des forces aériennes israéliennes qui ont opéré dans la bande de Gaza.

L’équipe qui a préparé ces crimes de guerre

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Le trio qui a préparé ces crimes de guerre : la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, le Premier ministre Ehud Olmert, le ministre de la Défense Ehud Barak.



Ehud Olmert : Premier ministre corrompu d’Israël, a légitimé la guerre dans la bande de Gaza avec son cabinet.
Ehud Barak : ministre de la guerre israélien, a planifié l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza pour améliorer ses chances aux prochaines élections.
Tzipi Livni  : ministre des Affaires étrangères d’Israël, a conduit la propagande israélienne pour légitimer le massacre et les destructions dans la bande de Gaza, a planifié et coordonné l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza pour améliorer ses chances aux prochaines élections.


Autres noms de criminels de guerre

Ci-dessous une liste de noms de criminels de guerre des FDI qui ont été blessés durant le nettoyage ethnique de l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza.
Ces soldats n’ont pas été blessés à Tel Aviv ou en Israël lors d’un attentat terroriste, ils ont été blessés dans la bande de Gaza, après avoir assassiné des centaines de civils, la plupart d’entre touchés par des obus des chars d’assaut israéliens et des bombes au phosphore. Ce sont tous des criminels. Ces noms ont été présentés en différents endroits comme des héros et des victimes, mais la vérité est que ce sont des criminels de guerre.
Aharon Yehoshua ben Chaya Shoshanah, connu sous le nom de Aharaon Karov, chef de peloton au 890è bataillon parachutiste. Karov est le fils de Chaya et Karnei, rabbin colon Ze’ev Karov, de l’école terroriste Yeshiva à Kedumim, près de Naplouse. C’est aussi le beau-frère du général de brigade Yoav Mordechai, qui a remplacé le commandant du bataillon 13 de la brigade Golani, après que celui-ci fut blessé le 5 janvier, par un tir ami dans lequel trois soldats ont été tués.
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Val Jenam, soldat druze
Val Jenam, soldat druze, de la brigade Golani (blessé à Gaza par un tir accidentel d’un char sur l’infanterie israélienne).
Avi Cohen.
Ben ben Batya.
Ben Ben Netiva.
Daniel ben Sarah.
Daniel Tamarov.
Edward ben Sarah.
Elishama Shalom ben Rivka Leah.
Gal ben Aliza (Elsa).
Gershom Elazar ben Chasha Alita.
Hoshea ben Miriam.
Li’el Hoshea ben Miriam.
Moshe ben Eidi.
Moshe ben Pnina Rose.
Nechemia Shalom Dover ben.
Netanel ben Fanny.
Netanel ben Mazal Tov.
Noam ben Aliza.
Ohad Ben Bracha.
Oleg Dizengoff.
Oren ben Avraham.
Oren ben Bat-Sheva.
Oren Ben Chaya Ori Noga.
Rafi Cohen.
Ran Ben Mirel.
Refael ben Nina (ou Rafael Ben Dina).
Ron ben Yisrael Litshy.
Roni Rapaport.
Tom ben Chana.
Wahal Mijan.
Yakov ben Orly.
Yakov ben Yardena.
Yaakov Wolf
, citoyen britannique, qui a grandi à Londres et est venue au kibboutz Gadot, dans le nord, en 2007.
Yedidya Schlesinger.
Yosef Haim Ben Ziva
.
Les colons israéliens, dans l’illégalité et criminels, associés au mouvement Chabad, qui ont participé à l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza.
Merci de noter que les noms des extrémistes de Chabad sont des noms religieux, ce qui signifie qu’ils sont fils de leur mère. Il est possible que dans leur passeport, ils soient identifiés sous un autre nom, et également, les soldats de Chabad ont la nationalité étasunienne.
Mor Mordechai ben Orna.
Moshe ben Channa Malka.
Dvir Ben Leah.
Refael Ben Dina.
Neria Cen Rivka.
Oren Ben Ilana de la brigade Golani.
Ronen Chaya Ben Leah.
Ron Ben Havatzelet ou Chavzalet.
Eitan Ben Sara.
Gal Ben Chedva ou Hedva.
Ran Ben Pearl.
PinchasYair ben Yocheved.
Eitan ben Sara.
Gal ben Chedva.
Netanel ben Fanny.
Idan Ben Nady.
Nechamia Shalom Duber (ou Dover) ben Arlene
, fils du terroriste extrémiste du Chabad, Alon Moreh.
Yitzchak Ben Naava.
Ohad Ben Bracha.
Netanel Ben Naava “ou Navah”.
Geva ben Avital.
Rotem Kuint ben Leah
, criminel de guerre au Liban et dans la bande de Gaza.
Or ben Rachel.
Itai ben Rinat.
Ron ben Bilhah.
Moshe ben Dina.
Maxim ben Olga.
Eran ben Bat Sheva.
Avishai ben Miriam.
Yisrael Ben Ilana.
Yoad Ido Ben Frieda Rivka (ou Frieda Elka)
, peut-être de nationalité allemande.
Idan Ben Liora.
Nadav Ben Maria (ou Miriam).
Sagi Ben Osnat.
Omer Ben Dorit.
Lior Ben Mazal.
Yizgeni Ben Elizabeth (ou Elizbeta).
Chaim Moshe Naftali ben Rut Reizel.
Shachaf ben Dalia.

Les noms de nombreux autres criminels de guerre des troupes d’infanterie, de blindés, du génie, d’artillerie, et de renseignements ayant participé aux crimes de guerre dans la bande de Gaza restent encore non connus. Il ne faut pas qu’ils se sentent sécurité non plus. Les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide sont proscrits et poursuivis dans tous les pays du monde d’une manière ou d’une autre, et il n’existe pas de prescription légale pour de tels crimes. La « protection » offerte par Mazuz et ses acolytes est fragile, d’abord en raison du fait qu’une telle « protection » signifie une reconnaissance implicite de la culpabilité, et aussi parce que les lois nationales et internationales traitent spécifiquement de cette question des « procédures factices engagées pour protéger les coupables », et encore parce que depuis le procès de Nuremberg contre l’armée allemande, exécuter les ordres n’est plus considérer comme une excuse et n’absout pas de sa culpabilité. Nous et d’autres continueront à faire le maximum pour trouver les noms du plus grand nombre possible de criminels qui ont opéré dans la bande de Gaza, et toute information qui pourra les mettre derrière les barreaux.
Lire et voir davantage de photos de criminels de guerre israéliens sur le site de Kawter Salam
Ma décision de publier certains noms et photos est un défi pour l’Etat d’Israël, pour le procureur général israélien Mazuz et les états-majors militaires qui ont interdit aux médias de publier les noms des officiers israéliens ayant commandé lors de l’opération « Plomb durci » dans la bande de Gaza, assassinant 1 310 Palestiniens et blessant 5 600 autres Palestiniens - plus de 90% de ces victimes étaient des civils -, détruisant les biens publics et privés dans de nombreuses parties des villes, et rasant totalement différentes zones du territoire.
Kawther Salam est une journaliste palestinienne. Elle a travaillé plus de 20 ans pour différents journaux et stations de télévision en Palestine. Elle est obligée de vivre en exil à Vienne depuis 2002.
"Contrainte par les forces d’occupation israéliennes de quitter ma maison d’Hébron, en Palestine, j’ai fui à Vienne, en Autriche, où je vis actuellement en tant que réfugiée. Avant mon exil, j’ai travaillé plus de 20 ans comme journaliste pour différents journaux et stations de télévision en Palestine. Entre autres engagements, je travaillais pour Al-Quds et Al-Hayat Al-Jadida, les journaux et Al-Majd TV, détruits par l’armée israélienne après mon départ en exil. Je travaillais en utilisant la langue arabe.
J’ai également réalisé plusieurs films documentaires liés à la situation à Hébron, alors que j’y vivais : Hébron City without Mercy, Detained and Borders. Ces projets ont été réalisés en coordination avec les Israéliens pour des raisons techniques. Courtes pièces de la ville d’Hébron et détenus sans Mercy sont affichés dans les différents articles sur mon site.
CONDITIONS D’UTILISATION
La publication du matériel de mon site est encouragée à la condition de reconnaître l’auteur comme Kawther Salam, de fournir un lien vers ce site et de lui envoyer un courriel disant exactement où il a été affiché."
Son mel : kawther_salam@yahoo.com
Les photos individuelles sont tirées de la galerie photos de Kawter Salam, sur la source "Palestine Think Tank".
http://www.kawther.info/wpr
http://www.kawther.info/ga2
http://www.kawther.info

16 août 2015

Interview de Sayyed Hassan Nasrallah à la chaîne Al Jazeera du 21 juillet 2006 (2ème partie)

AUTEUR:  Ghassan Ben Jeddou
Traduit par  Traduit par Ahmed Manaï et révisé par Fausto Giudice

Les chefs d’accusation et la conception de la victoire chez le Hezbollah
GBJ :
D’après ce que vous dites, vous attribuez la responsabilité à l’adversaire et vous l’accusez d’avoir préparé cette opération. Peut-être a-t-il trouvé simplement une excuse dans la capture des soldats. Mais d’autres soutiennent le contraire. Il y a eu des communiqués très clairs à ce niveau, comme celui du mouvement du 14 mars, qui disent que ce qui s’est passé fait partie d’un scénario syro-iranien. De cette façon vous faites revenir le pays à la période précédent le 14 mars, vous détruisez le projet nucléaire iranien, objet d’une lutte avec les USA, et sur ce point précis la Syrie veut rétablir son influence au Liban. Vous renversez la table de cette façon ?
HN :
C’est très intéressant d’en parler. C’est une symphonie qu’on joue souvent au Liban. Quoique l’on fasse, c’est l’Iran et la Syrie. Il est vrai que je n’ai pas informé le gouvernement libanais, mais je n’ai informé aucun de nos alliés. Ni la Syrie, ni l’Iran et aucun Syrien ou Iranien n’a été informé. Ils h’ont pas été informés et je n’ai demandé conseil à personne. Nous sommes une résistance présente sur le terrain et sur une terre libanaise et nous avons des prisonniers dans les prisons israéliennes. Il est de notre droit naturel de les récupérer. Il y a une longue déclaration ministérielle qui confirme ce droit et nous avons agi en conséquence, c’est tout. Maintenant les analystes viennent nous dire que c’est la Syrie ou l’Iran qui nous ont incités à le faire. C’est tout simplement stupide et malsain.
Et pourquoi la Syrie nous aurait demandé de faire ceci ou cela ? Selon les analyses de certains politiques de la place, ce serait pour retarder ou même annuler le tribunal international. C’est vraiment mesquin. Admettons que la communauté internationale soit préoccupée par la guerre du Liban. Elle va l’être pendant une semaine ou deux et même deux ou trois mois, mais ce n’est pas cette guerre qui va mettre fin au processus conduisant au tribunal international, si vraiment cette communauté a la volonté de l’instituer.
C’est vraiment trop simpliste et c’est se moquer des gens de le faire croire une telle stupidité. Tout cela n’a d’autre but que de vider la résistance de son contenu national, moral et humaniste et de la présenter comme un parti ou un instrument syrien ou iranien, qui ignore ou tourne le dos aux intérêts libanais sinon sur le compte de ces mêmes intérêts. Là c’est le problème syrien.
Alors le problème iranien : si la guerre contre le Liban dure deux ou trois mois, vous croyez que cela va changer quelque chose au dossier nucléaire iranien ?  Certains estiment que s’il y a une confrontation entre la coalition israélo-usaméricaine et l’Iran, le Hezbollah va intervenir en faveur de cette dernière et il vaudrait mieux détruire le Hezbollah dès maintenant.
Ce qui se passe aujourd’hui au Liban n’a rien à voir avec le tribunal international et j’espère qu’on abandonne ce genre d’analyse parce que c’est vraiment idiot. Ce qui se passe c’est de la légitime défense et c’est tout.
On dit aussi que nous sommes descendus dans la rue le 10 mai pour couler le tribunal international alors que nous sommes descendus pour crier notre refus d’affamer les gens, de revenir sur les droits acquis et de subir le diktat et les conditions du FMI.
Aujourd’hui nous avons capturé des prisonniers pour en finir avec le dossier des prisonniers,  on nous impose une guerre et voilà que certains nous accusent de faire la guerre pour contrer le tribunal international. Tout cela n’a rien à voir ni avec la Syrie, ni avec l’Iran. Que tout le monde en soit convaincu une fois pour toutes : Le Hezbollah a toujours donné la priorité aux problèmes nationaux libanais sur toute autre considération. Je leur ai dit à la table des négociations : vous nous connaissez depuis 24 ans, est-ce qu’il y a quelqu’un qui peut me dire quelle est la bataille que le Hezbollah a menée pour une autre partie que le Liban ? Quelle est la guerre que le Hezbollah a menée et qui ne soit pas dans l’intérêt du Liban ? Donnez-moi juste un seul exemple !
Nous disposons d’une force politique considérable au plan national, certes le Liban est petit donc notre puissance est relative, mais avec cette mobilisation populaire le Hezbollah est sans conteste la plus grande force politique au Liban. Dites-moi donc, en quoi cette puissance militaire et populaire profiterait exclusivement au Hezbollah ou aux chiites, étant donné le confessionnalisme régnant au Liban ? Nous avons toujours donné la priorité à l’intérêt national. Je n’ai pas besoin de me défendre personnellement ou de défendre le Hezbollah ou la résistance à cet égard, mais je dis simplement que nous sommes engagés dans cette guerre qu’Israël nous a imposée pour humilier le Liban, le soumettre et le dominer. Qu’Israël réussit à le faire et n’importe quel gouvernement qui se constitue chez nous aura besoin de l’accord d’Olmert et du Mossad, en plus de celui des ambassades usaméricaine, française, britannique. En plus de l’accord de ce trio, il y aura celui d’Olmert pour la nomination du nouveau président de la République, pour les élections et la composition du gouvernement.
Aussi je refuse toutes les accusations proférées et qui ne visent qu’à vider la résistance de son contenu humain, moral, patriotique et jihadiste.
Je n’aime pas parler de ma personne et les gens le savent très bien, mais laissez-moi vous dire ceci pour notre défense. Tout le monde sait comment nos maisons, celles de nos cadres et de nos dirigeants ont été détruites bien avant celles des simples gens. Donnez-moi le nom d’un seul de nos frères dont la maison n’ait pas été détruite. Nous avons été les premiers à payer le prix fort. Et croyez-vous que nous avons sacrifié nos enfants, nos proches, nos frères, nos amis et donné en cadeau pour que la Syrie revienne au Liban, ou pour que l’affaire du tribunal international ou le dossier nucléaire iranien soient retardés ? Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? C’est une humiliation pour nous tous et pour notre patriotisme.
Il est vrai que nous sommes les amis de la Syrie et de l’Iran et que nous avons profité de leur amitié durant 24 ans dans l’intérêt du Liban. D’autres ont profité de leur amitié avec la Syrie pour conserver leurs fauteuils, leurs intérêts personnels, leurs fortunes, leurs comptes bancaires, mais pour moi personnellement, donnez-moi un compte bancaire, donnez-moi le palais que j’ai fait aménager par suite de mes relations avec la présence syrienne au Liban.
Aujourd’hui, le Hezbollah ne combat pas pour la Syrie, ni pour l’Iran mais combat dans l’intérêt du Liban et les retombées de cette bataille au Liban seront pour la Palestine. Si c’est la victoire, elle sera une victoire aussi en Palestine et si, qu’à Dieu ne Plaise, c’est une défaite, elle mettra nos frères palestiniens dans une situation dramatique…Mais il n’y aura que la victoire In Cha Allah.
GBJ : Que signifie la victoire exactement ? Et puis la défaite ? Quand vous dites que vous êtes victorieux ou que vous êtes défaits, cela veut dire quoi exactement ? Qu’est-ce que le monde considérerait comme défaite ?
HN:
Si nous réussissons à nous défendre, c’est la victoire. Comment nous avons eu la victoire en 1996 ? C’était quand l’opération militaire israélienne n’avait pas atteint ses objectifs et que le Hezbollah et la résistance lui ont survécu. Aujourd’hui, nous sommes engagés dans une guerre que l’ennemi nous a déclarée totale, pour défendre l’intérêt national. Nous n’avons pas déclaré cette guerre, nous avons juste pris deux prisonniers. Ce n’est pas du premier jour que nous avons commencé à bombarder Naharya, Haïfa, Tabaria et Safad. L’escalade de la guerre a été le fait d’Israël et nous n’avons commencé à l’étendre que très graduellement. Nous prenions notre temps en espérant que les choses s’arrêteraient à un certain niveau, parce que nous ne voulions pas conduire notre pays à la guerre. Ce sont eux qui s’y sont engagés, alors nous en avons fait autant.
Notre victoire ce n’est pas en déclarant vouloir prendre le nord de la Palestine, libérer Naharya, Haïfa et Tabarya. Ce n’est pas notre objectif ni notre devise, car c’est une action qui engage la Palestine et l’ensemble de l’Oumma. C’est donc une autre affaire.
La victoire pour nous c’est quand la résistance demeure, quand sa volonté n’est pas brisée et quand le Liban n’est pas humilié et qu’il demeure digne et conserve son honneur.
Ainsi quand le Liban reste imprenable face à la plus grande puissance de la région, résiste et n’accepte pas les conditions humiliantes du règlement du problème, c’est une victoire ! Quand on n’est pas vaincu militairement, c’est une victoire ! Tant qu’il y a une roquette qui part du Liban et vise les sionistes, tant qu’il y a un seul combattant qui tire un coup de fusil, tant qu’il y a quelqu’un qui place un engin explosif sous les pieds de l’ennemi, cela veut dire que la Résistance continue et qu’elle existe, et c’est une victoire !
Aujourd’hui nous sommes au 8ème ou 9ème jour, ils ne sont pas d’accord sur le premier…
GBJ : C’est le 9ème ou le 10ème jour..
H.N : Nous estimons aujourd’hui avoir réalisé une victoire partielle. Le fait d’avoir résisté jusqu’ici est déjà une victoire. Il s’agit  d’Israël, ne l’oublions pas ! Je disais toujours, à la table des négociations, qu’il ne faut pas minimiser l’ennemi. Nous ne combattons pas une milice, un parti ou l’armée d’un pays pauvre. Non ! Je sais que nous combattons une armée qui a vaincu de nombreuses armées arabes d’un seul coup. Mais nous l’avons combattue et avec l’aide de Dieu nous l’avons vaincu et aujourd’hui nous continuons à la combattre. Notre résistance actuelle est déjà en elle-même une victoire. La poursuite de la confrontation est une victoire et le fait d’avoir amorti le premier coup est aussi une victoire.
D’autre part les Israéliens ont commencé par dire le premier jour, qu’ils visaient la destruction du Hezbollah, puis quelques jours après ils abandonnèrent cet objectif et ne parlent même plus de démanteler le Hezbollah mais simplement de le désarmer. Puis ils parlent plus simplement d’affaiblir le Hezbollah et son potentiel en roquettes. Il ne s’agit même plus de la destruction de la puissance militaire, qui n’est plus un objectif. Maintenant ils se rendent compte qu’avec la force ils ne peuvent démanteler ni notre structure militaire, ni nos roquettes et parlent plus simplement d’y parvenir par la politique. Tout cela constitue une défaite pour Israël et tout échec pour Israël est une belle victoire pour nous.
Les revendications du Hezbollah et ses objectifs ultimes
GBJ :
Quelles sont vos revendications en ce moment ? Vous parlez de négociations : est-ce qu’on vous demande de rendre les deux prisonniers sans conditions ? Ou bien c’est autre chose ? Nous avons appris que la ministre des Affaires étrangères israélienne a demandé à l’intermédiaire allemand de commencer à agir : dans quel but justement ? La mission de l’ONU, Solana… ?
HN
L’ONU a eu un comportement indigne avec le gouvernement libanais. Une mission de l’ONU est venue ici, a pris contact avec les responsables libanais et proposé que le Hezbollah remette les deux prisonniers au gouvernement libanais en échange d’un cessez-le feu intégral. Puis le gouvernement libanais commence les négociations pour l’échange des prisonniers pendant un délai d’un mois et à la lumière de cela on verra ce qui peut en sortir. 
Notre canal officiel, pour nous, est le président Nabih Berry. Il est bien qualifié pour cela. Nous avons bien sûr des contacts avec le gouvernement dans lequel nous avons des ministres, mais c’est Nabih Berry qui est notre canal officiel. Nous sommes en permanence en contact avec lui pour tout qui touche aux négociations politiques. Nous avons aussi nos amis et nos alliés que nous consultons au moment opportun.
L’offre de l’ONU m’a été transmise, mais je ne pouvais y répondre et engager le Hezbollah tout seul. J’ai demandé donc qu’on me laisse le temps de réunir la direction du parti parce que comme vous le savez, les conditions sécuritaires sont difficiles et nous ne pouvons nous permettre de commettre la moindre erreur à ce niveau.
Il m’a été dit en tout cas que la délégation allait partir le soir même en Palestine occupée pour remettre la proposition à ses autorités. Nous avons attendu la réponse, ce qui ne veut pas dire que l’avais acceptée personnellement, puisque c’est la direction du Hezbollah qui doit en débattre et décider en dernier ressort.
Mais voila que la délégation de l’ONU a quitté la Palestine occupée parce que ses interlocuteurs ont refusé la proposition. Tout cela est donc tombé à l’eau.
En fait Solana est venu ici simplement pour communiquer les conditions israéliennes, c'est-à-dire la libération des deux prisonniers et l’application de la résolution 1559. Il a même placé la barre plus haut que les Israéliens, en tout cas plus haut que ce qu’ils demandent actuellement.
Ce sont là les informations dont je dispose sur les contacts faits jusqu’ici.
GBJ
En ce qui concerne l’intermédiaire allemand ?
HN :
Il n’y a pas de contact. Ce que j’ai appris, c’est que la ministre des Affaires étrangères de l’ennemi a demandé à l’intermédiaire allemand d’agir avec eux pour faire libérer les deux prisonniers, sans échange, c'est-à-dire avec une cerise sur le gâteau. Cela ne se fera pas évidemment. En tout cas pour décharger le Hezbollah de cette affaire des prisonniers, je déclare qu’au sujet des négociations, y compris pour les deux prisonniers, celui qui veut  discuter n’a qu’à le faire avec l’État et c’est ce dernier qui nous contactera. Personnellement je ne recevrais aucun intermédiaire allemand, français, anglais, russe, chinois ou autre. Le Hezbollah est aujourd’hui dans une situation qui lui impose de s’occuper en priorité de la bataille. Alors qu’ils parlent aux responsables de l’État et nous donnerons la réponse adéquate.
GBJ :
Vous maintenez alors le principe de l’échange ?
HN :
Cela sans équivoque et nous ne pouvons transiger. Davantage encore, nos martyrs civils, les déplacés qui souffrent, tous les résistants qui douteraient de la possibilité de rendre ces prisonniers sans clore le dossier, m’accuseraient de trahison et personnellement je serai convaincu d’avoir trahi. C’est donc quelque chose de tout à fait exclu.
Depuis le premier jour, j’ai dit que si l’univers entier intervient, il n’y aura de libération que dans le cadre de négociations indirectes et d’échange de prisonniers.
Que nous reste-il à craindre ? Au début nous avions craint pour l’infrastructure du pays et ils l’ont détruite. Nous avions peur pour les gens et ils les ont massacrés et poussés à l’exode. Ils ont détruit nos foyers et vous voulez qu’on leur dise : tenez vos 2 prisonniers, sans rancune, pardon ? Cela est totalement exclu.
GBJ :
À propos de l’échange, il sera entre quoi et quoi ? Les 2 soldats israéliens contre des prisonniers libanais ou les prisonniers palestiniens, ou quoi ?
HN :
C’est une question ouverte que je laisse aux négociations.
GBJ :
Vous êtes toujours confiant que Samir Kintar reviendra au Liban ?
HN :
Si Dieu le veut, il sera le premier sur la liste de l’échange. S’il n’y est pas, tous les prisonniers libanais et c’est le minimum, n’y  seront pas non plus. Je parle d’une négociation ouverte, mais si ceux-là ne font pas partie de l’échange, que serait donc un échange ?
GBJ :
Éminence, vous avez le document d’Al Horr ? Pardonnez-moi…
HN :
Non juste un instant. Moi je vous dis que l’accord national parle clairement de la libération des prisonniers et des territoires occupés et qu’une fois cela fait, on parlerait d’une stratégie de défense nationale. C’est ce que nous avons commencé à débattre.
Le Hezbollah n’a pas utilisé le Liban pour libérer la Palestine et même pas pour libérer les 7 villages libanais occupés. Il a fait juste deux prisonniers, ce qui est stipulé dans l’accord national, dans les discussions et dans la déclaration du gouvernement. Nous n’avons fait qu’une action nationale strictement libanaise et cela est bien en deçà et non au-delà de l’accord national.
Je suis les déclarations du général Aoun et des dirigeants du Courant patriotique libre et je considère que leur position est très sage, mesurée, patriotique et honorable.
De nombreuses personnalités ont la même position et je ne citerai pas de noms. J’ai cité le Courant patriotique libre parce que vous me l’avez demandé. Je dois signaler l’effort considérable accompli par ce courant dans de nombreuses régions, pour venir en aide aux déplacés. Nous avons des échos de ce qu’il a fait et c’est grandiose. Ce qui veut dire que notre entente n’a pas été remise en cause. Les choses n’en seront que plus claires par la suite.
GBJ :
Sayyed, si vous êtes satisfait au plan militaire, que craignez-vous alors, l’intérieur ou l’extérieur ?
HN :
Primo : Nous ne craignons que Dieu. Secundo : soyez certain que nous ne craignons pas l’intérieur. Il est vrai qu’ils veulent jouer avec la question confessionnelle, ce qui est très grave. Un véritable danger pour la résistance mais aussi pour le projet national libanais, pour la révolution du Cèdre, pour le modèle démocratique libanais dont parle Bush et qui est plus ancien que toute la famille Bush.
Alors, il y a danger pour le pays et s’ils veulent jouer le sunnite contre le chiite, le chrétien contre le musulman, le druze contre le chiite, c’est très grave pour le pays. Mais cela ne peut marcher pour eux.
Il y a actuellement en Iraq un jeu, manipulé par les Usaméricains, entre chiites et sunnites, en rapport avec le pouvoir, la présence et les compétences et qui donne la terreur, les massacres et les assassinats et dont j’attribue la responsabilité aux Usaméricains. Je sais ce que disent ces derniers aux sunnites et aux chiites, ce qu’ils disent aux Kurdes. Mais chez nous, ils ne peuvent inciter les uns contre les autres.
Ainsi ils disent aux sunnites que les chiites du Liban sont les agents des Usaméricains. Rien que ça, et des agents d’Israël, qu’ils ont abandonné la cause palestinienne, laissant les Palestiniens se faire massacrer à Gaza et qu’ils coopèrent même avec Israël et leur livrent des informations. Il y a quelques temps, le dernier communiqué de Abou Mossâb Al Zarkaoui parle du Hezbollah comme étant de connivence avec Israël et ses garde-frontières, un traître et un comploteur. Beaucoup de gens ont douté de la réalité de la victoire de 2000 et l’ont considérée simplement comme un arrangement irano- syro-Hezbollah avec Israël. Tout a été dit, ainsi que cette idée du croissant chiite et je ne sais quel autre croissant.
Inutile de répéter que cette guerre nous a été imposée et que nous la subissons. Parmi ses conséquences les plus importantes au sujet de la question chiite-sunnite, la guerre a permis de renforcer l’unité et de protéger un peu le monde arabe et musulman contre la discorde. Elle n’a pas éliminé entièrement les risques mais renforcé la protection. Aujourd’hui, les chiites combattent Israël et c’est aussi un moyen de soutenir la Palestine dans sa lutte contre Israël, soutenu, couvert et armé par les Usaméricains.
Et je crois que si Olmert en arrive au point de dire aux Usaméricains : «  Je ne peux pas continuer », Bush lui dira : «  Non, tu dois continuer et si tu as un problème, je le réglerai. » C’est ce que j’ai voulu dire en déclarant que cette bataille est celle de toute l’Oumma. Je t’ai vu d’ailleurs commenter cette déclaration. Que les choses soient claires : je ne suis pas mandaté pour combattre au nom de l’Oumma, mais l’issue de cette bataille que mène Hezbollah au Liban, positive ou négative, engagera l’Oumma toute entière. Une victoire au Liban  sera celle de toute l’Oumma - comme le fut celle de l’année 2000-, et une défaite, qu’à Dieu ne plaise, serait celle de toute l’Oumma .
Alors ces tentatives d’incitation des sunnites à la haine contre les chiites au prétexte que le pays a été détruit à cause d’eux, mais n’a-t-on pas détruit aussi la banlieue sud ? Personnellement je veux le bien et la sécurité pour toutes les villes libanaises et heureusement qu’il y a de nombreuses régions qui n’ont pas été touchées et j’espère qu’elles ne le seront jamais.
Je ne suis pas là pour dire qu’une guerre nous a été imposée, que des villes et des maisons ont été détruites et d’autres pas…mais vous voyez bien que nos villages, nos quartiers, nos maisons, nos familles, nos enfants ont été les premiers à subir ces destructions. Alors, il est intolérable que l’on incite les uns contre les autres, les sunnites, les druzes ou les chrétiens contre les chiites. Mais je peux  vous assurer je ne crains aucune discorde, parce que les choses se passent sur le terrain de la manière la plus sage et la plus raisonnée, malgré la gravité de la situation. Le comportement de la plupart des dirigeants politiques est aussi très sage, responsable et conscient, ce dont je les félicite parce qu’il nous faut rester unis, surtout en cette période, ce que j’ai vivement conseillé et recommandé lors de ma première conférence de presse. De toute façon, chacun de nous a quelque chose à dire et à discuter et des comptes à rendre, mais toute chose à son heure In Cha Allah.

GBJ :
Que signifie pour vous que l’armée se déclare prête à combattre s’il y a une attaque terrestre et surtout quand cette déclaration est faite par le ministre de laDdéfense, le chef d’État-major de l’armée et ses officiers supérieurs qui, tous assurent que l’armée sera sur le terrain «  pour mener la bataille de l’honneur » ?
HN :
Ce n’est pas nouveau pour l’armée, pour toute l’institution, le commandement et les officiers. Avant la libération, nous avons combattu ensemble et donné des martyrs. L’armée libanaise se dressera contre l’agression israélienne mais selon ses moyens, qui sont modestes, tout comme ceux de la résistance. Mais le courage et la volonté qui caractérisent la résistance seront aussi du côté de l’armée. La différence entre la résistance et l’armée est que cette dernière est une institution officielle agissant selon des méthodes classiques alors que la résistance est le fait du peuple et opère selon les méthodes de la guérilla. Je profite pour présenter mes condoléances au ministre de la Défense, au chef d’État-major, aux officiers, sous-officiers et hommes de troupe de l’armée, mais en premier lieu à son excellence le président de la République, la plus haute autorité politique de l’armée ainsi qu’au gouvernement,  pour les martyrs militaires tombés au champ d’honneur. C’est ce que nous attendions en tout cas de cette institution.
GBJ :
J’ai remarqué, Éminence, que vous vivez une vie normale. Je m’attendais à vous voir par exemple en tenue militaire et vous voilà tel que vous êtes d’habitude, à suivre les informations et les programmes télévisés.
HN :
En fait je vis avec mes frères cet état de guerre. C’est la première fois depuis le début de la guerre que je donne une interview directe à la télévision. La première fois, étant donné les conditions exceptionnelles, j’avais enregistré un discours qui a été repris d’une caméra à l’autre,  si bien que mes traits étaient un peu altérés. Les médias israéliens y sont allés de leurs commentaires : voilà qu’il a la barbe longue, la lumière trop forte et je ne sais quoi d’autre, comme si j’étais en promenade. Quand j’ai décidé de vous accorder cette interview, j’ai arrangé un peu ma barbe pour qu’ils ne disent pas qu’elle est trop longue. Maintenant ils vont dire que je suis dans le confort alors que les gens connaissent les conditions désastreuses que vous connaissez. Mais n’exagérons rien et prenons les choses le plus normalement du monde. De toute façon ils auront toujours quelque chose à dire : si je ne souris pas, ils vont dire que je suis terrorisé, alors que je ne le suis pas, et si je souris, ils diront qu’alors que le peuple se fait massacrer et que les enfants, les femmes et les vieillards sont poussés à l’exode, et voilà qu’il sourit sans leur accorder le moindre intérêt. Dans la guerre psychologique tout passe. Par exemple j’éprouve de la peine à toute cette destruction de mon pays, mais j’éprouve plus de peine pour les gens. Je m’étonne que l’on pleure pour un pont, une construction détruite…mais tout cela peut être reconstruit In Cha Allah et la décision de le faire est inébranlable.
GBJ : La décision inébranlable de qui ? De vous-même ?
HN :
L’État et le Hezbollah et je vous dis que lorsque nous intervenons dans la décision de reconstruction, nous allons apporter des montants considérables. Cela va inciter les Usaméricains et l’Occident à participer et cela va drainer l’argent entassé dans les pays du Golfe. Ils vont se dire que s’ils laissaient le Hezbollah s’occuper seul de la reconstruction, il va prendre le pays. Nous sommes aussi la cause de certains bienfaits ! Par contre, si nous délaissons la reconstruction, il y aura de l’argent conditionné politiquement. Notre intervention dans la reconstruction va ramener de l’argent, même sans conditions politiques.
C’est une guerre et nous avons de grandes pertes humaines, l’exode d’un demi-million de personnes, mais en face aussi ils ont un million de déplacés et un autre million dans les refuges et une économie complètement en panne. L’économie libanaise aussi est en panne, mais lorsque nous avons frappé Haïfa, la bourse israélienne a chuté. Ils parlent d’une perte de 100.millions de $ par jour. Ils ont des pertes humaines, des pertes économiques et c’est ce qui compte le plus pour les Israéliens.
En définitive, nous souffrons et eux aussi souffrent et nous allons continuer cette confrontation jusqu’à la victoire, telle que nous la concevons. Pour revenir à notre état d’esprit, je vis avec mes frères de la direction du Hezbollah, ni une vie normale ni anormale, c’est la vie qu’exigent les conditions de la guerre. Personne n’osera croire que nous avons peur, que nous sommes terrorisés ou que nous sommes soucieux pour notre vie. Cela fait 23 ans que nous contactons les gens, que nous sommes à leurs côtés et que nous leur parlons de la chahada, du sacrifice et de l’honneur du sacrifice, de la place des martyrs et ces sionistes et leurs mentors vont croire que nous avons peur du sacrifice. Nous admirons tous la chahada et chacun de nous, au plan personnel la souhaite. Mais si nous prenons des précautions c’est pour ne pas donner à Israël l’occasion de réaliser un fait d’armes
GBJ : Un dernier mot ?
HN :
Je voudrais tout d’abord remercier tous ceux qui ont exprimé leur solidarité avec nous, qui nous ont soutenus et nous ont apporté leur aide. Que Dieu les bénisse et si Dieu nous accorde la victoire que nous attendons, nous n’oublierons pas ceux qui sont demeurés à nos côtés, avec honneur et dignité et nous leur exprimons une indéfectible reconnaissance, parce qu’il s’agit d’une bataille décisive. Ceux par contre qui nous fait mal, nous ont porté préjudice et ont comploté contre nous à des degrés divers, nous verrons le moment venu, si nous pardonnons ou non.
Pour nous actuellement, la priorité est de sortir victorieux de cette bataille, qui est une bataille de la dignité du Liban, de son honneur, de son indépendance véritable. Si tel sera le cas, nous disons au monde, nous les Libanais, que nous sommes maintenant maîtres de nos décisions et que vous ne pouvez plus, vous et les ambassades étrangères, intervenir dans nos affaires intérieures. C’est une bataille pour  l’indépendance réelle du Liban et c’est pour cela que nous allons résister.
Je remercie tous ceux qui nous ont soutenus mais je ne demande rien aux gens, aux gouvernements, aux peuples, telle est notre culture. Que chacun seulement assume ses responsabilités et, hier comme aujourd’hui et demain, je demanderai à Dieu Tout-Puissant de nous soutenir, de nous donner la volonté, la quiétude, la foi, l’espoir  et la victoire. Enfin l’avenir est devant nous et nous verrons comment se passent les choses.
GBJ :
Je vous remercie, Éminence pour cette rencontre. Merci aux téléspectateurs pour nous avoir suivi et à bientôt In Cha Allah.

Original : Al Jazeera
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï et révisé par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d ‘en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs. URL originale de cet article à mentionner : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1287&lg=fr 
Illustration de titre : le Hezbollah avant et après, par Renaud Bedard, Canada, 24 août 2006. Source : irancartoon