29 avril 2007

Ce Mur sera leur tombe (Irak)



veuillez signer et faire circuler le plus largement possible


Déclaration du Comité du BRussells Tribunal (25 Avril 2007)

Ce Mur est leur Tombe


Les plans pour Al Adhamiyah confirment que l’occupation étasunienne et ses marionnettes en Iraq ne peuvent rien construire d’autre que des prisons à ciel ouvert. Cela échouera

Aucune stratégie militaire ne peut imposer au peuple irakien une occupation qu’il refuse massivement. Sa résistance est nationale et continue

Quelle sorte de gouvernement emmure son propre peuple? Un gouvernement désespéré et illégitime, lié au sort d’une occupation vaincue
Le dernier stratagème des Etats-Unis afin de soumettre Bagdad — dont un exemple est le plan d’emmurer le district d’Al Adhamiyah — révèle clairement le Grand Mensonge de l’occupation de l’Iraq menée par les Etats-Unis. Il n’est rien moins que l’application de l’apartheid et du sectarisme par un état policier et militaire étranger, ayant pour but de briser la volonté des Irakiens qui refusent de céder leur pays, ses ressources, et son future à des puissances étrangères et leurs laquais locaux.

Ni cette tactique ni d’autres ne vaincront l’héroïque résistance du peuple irakien, née à la fois de la situation, de l‘histoire, de la culture et du progrès. Le sectarisme et l’apartheid ne peuvent pas briser l’unité géopolitique de l’Iraq, qui est une réalité historique, sociale, économique et culturelle.

Les mots sont déjà inscrits sur le mur: la banqueroute morale, politique, économique, et militaire de l’occupation menée par les Etats-Unis; le gouvernement fantoche de Maliki est exposé pour ce qu’il est: une cabale désespérée, sectaire, séditieuse, incompétente, corrompue et arriérée.

Apartheid et non protection

Tandis que les troupes étasuniennes et les sous-traitants travaillent en hâte la nuit et sous protection militaire pour emmurer des quartiers “sélectionnés” de Bagdad, Maliki dit une chose et ses conseillers une autre. Confronté à l’ignominie de la similitude entre les barricades derrière lesquelles son gouvernement enferme le peuple irakien, et la vaste offensive sioniste de fortification qui divise la Palestine occupée, Maliki a fait machine arrière, disant qu’il y avait “d’autres moyens de protéger” Bagdad.

Mais ces murs – des blocs de bétons énormes que l’occupation étasunienne fabrique à la cadence de 2000 par semaine –continuent d’être construits. Ils ne visent pas à protéger mais bien à créer une division sectaire de Bagdad en prévision de la division de toute l’Iraq sur des bases sectaires.

La simple logique veut que lorsque l’occupation construit des barrières en Iraq elle impose l’existence de différences sectaires et ethniques. Ce sectarisme a été amené par l’occupation étasunienne et est la pierre angulaire de sa stratégie. Que Bagdad et l’Iraq restent unis dans le coeur de la population est une défaite pour l’occupation. Alors que les murs sont imposés pour briser cette unité, ils sont en même temps la preuve de l’échec et du désespoir de l’occupation et de ses marionnettes.

Non seulement immoral mais illégal en vertu du droit international

L’option de l’emprisonnement général n’est pas une nouvelle stratégie, ni limitée à Al Adhamiyah. Al Dawra, Al Ghazaliyah, Al Amiriya, Al Amel et Al Adl – tous dans Bagdad –font partie des 10-30 autres quartiers de Bagdad dont il est prévu qu’ils soient séparés du monde extérieur. Ils rejoindraient ainsi Tel Afar, Fallujah, Al Qaim, Haditha, Samarra, Hit, Al Khalidiyah, Yathreb et Al Ratba, comme des “ communautés bouclées” assiégées, plaçant de facto des centaines de milliers de personnes assignés à résidence, et des villes et districts entiers de facto dans l’isolement total (i)

Alors que l’invasion de l’Iraq menée par les Etats-Unis est illégale, l’occupation consécutive illégale, le gouvernement fantoche une simple extension de ces illégalités, « L’ordre public » et les exigences de « sécurité » ne peuvent être utilisés comme justification afin de ghetthoïser des quartiers, des villes et villages entiers. Les pratiques militaires étasuniennes en cours sont en violation du droit des peuples à l’autodétermination (i) et sont une simple tentative de réprimer la résistance légale des Irakiens au colonialisme, à l’occupation et à l’agression.

Le droit international humanitaire et les droits de l’homme interdisent les punitions collectives, l’emprisonnement en masse de civils, et les violations graves de la liberté de mouvement. (ii) Les puissances occupantes ont aussi interdiction de concevoir des changements démographiques dans les pays occupés régis par les lois de la guerre. La division forcée de la population de l‘Iraq – que ce soit nationalement ou localement – est un crime de guerre. (iii)

Les plans pour Al Adhamiyah révèlent des buts encore plus néfastes liés à des plans d’emmurement d’autres communautés à Bagdad. Al Adhamiyah est un bastion historique de la culture, des sciences, du progrès et de la résistance au colonialisme et à l’impérialisme. C’est le centre d’un sentiment national duquel a émergé une résistance continue à l’occupation. Emmurer Al Adhamiyah est le prélude à une vague d’assassinats, de violations massives des droits humains, et au nettoyage ethnique politique.

Stop aux murs, stop à l’occupation

Malgré 4 ans d’agression militaire brutale, les Etats-Unis refusent de comprendre que par définition la résistance irakienne est l’entière population irakienne qui résiste l’occupation. Cette tentative désespérée de créer des ghettos pouvant être nettoyés de cette résistance légale est vouée à l’échec, sauf en cas d’annihilation complète de l’entière population nationale qui résiste l’occupation.

Avec des sondages rapportant que 80% des Irakiens refusent l’occupation, les Etats-Unis et leurs marionnettes sectaires devront pacifier, emprisonner ou tuer plus de 18 millions d’irakiens afin de réussir. Le destin des Etats-Unis en Iraq est par conséquent celui d’être rejeté. L’occupation étasunienne devrait admettre sa défaite et partir.

Toute tentative passée de ghettoïser, emmurer ou emprisonner collectivement une population – de Varsovie au Vietnam, et à l’Algérie, de l’Afrique du Sud à la Palestine occupée – a échoué moralement et militairement. Les plans étasuniens pour Al Adhamiayh, et en fait pour la totalité de l’Iraq, se termineront de même dans les poubelles de l’histoire.

Nous en appelons aux personnes d’intégrité et de conscience – travailleurs, juristes, parlementaires, syndicalistes, activistes, militants et praticiens – d’élever leur voix en signe de protestation, dégoût et action:

Stop au financement militaire

Stop aux murs

Stop à la torture

Stop aux viols

Stop aux assassinats

Stop au pillage

Stop aux mensonges

Stop à l’impunité

Stop aux illégalités

Stop à l’occupation

Reconnaissez la résistance !

Le Comité du BRussells Tribunal

Pour information, contacts et signatures, veuillez écrire à :
http://fr.f254.mail.yahoo.com/ym/Compose?To=info@brusselstribunal.org

(i)Le principe d’auto détermination des peuples est inscrit dans la Charte des Nations Unies et réaffirmé par la Résolution 2625 (XXV) de l’Assemblée Générale de lONU du 24 octobre 1970, stipulant que “tout état a le devoir de se retenir de mener toute action qui privent les peuples auxquels il est fait référence (dans la résolution)…de leur droit à l’autodétermination”. L’article 1, commun à la Convention Internationale sur les Droits Economiques, Sociaux, Culturels et à la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques, réaffirme le droit de tous les peuples à l’autodétermination, et demande aux états parties prenantes de promouvoir la réalisation de ce droit et de le respecter, en conformité avec les provisions de la Charte des Nations Unies.
La commission des Droits de l’Homme a réaffirmé de manière routinière la légitimité du combat contre l’occupation par tous les moyens disponibles incluse la lutte armée ( CHR Résolution N°3 XXXV, 21 février 1979, et CHR N°1989/19, 6 mars 1989). Explicitement, la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies 37/43 adoptée le 3 décembre 1982 : ”réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère et de l’occupation étrangère par tous les moyens disponibles, incluse la lutte armée” ( Voir également les Résolutions de l’Assemblée Générale 1514, 3070, 3103, 3246, 3328, 3382, 3421, 3481, 31/91, 32/42 et 32/154)

L’article 1 du paragraphe 4 du 1er protocole additionnel des Conventions de Genève de 1977, considère les luttes pour l’autodétermination comme des situations de conflits armés internationaux. La Déclaration de Genève sur le Terrorisme déclare: “ comme il a été reconnu de manière répétitive par l’Assemblée Générale de l’ONU, les peuples qui luttent contre la domination coloniale et l’occupation aliène et contre des régimes racistes dans l’exercice de leurs pleins droits à l’autodétermination ont le droit d’utiliser la force pour accomplir leurs objectifs dans le cadre du droit humanitaire international. De tels usages légaux de la force ne doivent pas êtres confondus avec des actes de terrorisme international.”
Dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination, les peuples sous domination coloniale et aliène ont le droit de “combattre….et de chercher et de recevoir du soutien, selon les principes de la Charte” et en conformité avec la Déclaration des Principes de Droit International concernant les Relations Amicales et la Coopération parmi les Etats. C’est en ces termes que l’Article 7 de la Définition de l’Agression (Assemblée Générale Résolution 3314 (XXIX) du 14 décembre 1974) reconnaît la légitimité du combat des peuples sous domination coloniale ou aliene.
Voir également Seule la Résistance est légale de Hana Al Bayaty, Abdul Ilah Albayaty, et Ian Douglas (5 octobre 2006).

(ii) Sur l’interdiction des punitions collectives, voir l’Article 50 des Lois de La Haye IV, 1907: “ aucune punition générale, pécuniaire ou autre ne doit être infligée à une population pour des actes individuels pour lesquels ils ne peuvent être tenus comme conjointement et gravement responsables”; l’Article 33 de la IVème Convention de Genève, 1949: “les punitions collectives et toutes les autres mesures d’intimidation ou de terrorisme sont interdites”; et l‘Article 51, le 1er Protocole Additionnel des Conventions de Genève, 1977.
Sur la liberté de mouvement, l’Article 12, paragraphe 1 de la Convention internationale sur les Droits Civils et Politiques stipule que : “ quiconque légalement dans le territoire d’un état doit, à l’intérieur de ce territoire, avoir la liberté de mouvement et la liberté de choisir sa résidence.”
Les plans étasuniens de construire des “communautés bouclées” empiéteraient aussi sur l’exercice par les Irakiens du droit au travail, droit à la santé, à l’éducation, et à avoir accès à un standard de vie adéquat comme proclamé dans la Convention Internationale sur les Droits Economiques Sociaux et Culturels et dans la Convention de l’Onu sur les Droits de l’Enfant.

(iii) La construction de districts emmurés et leurs régimes associés, en contribuant à des changements démographiques en Iraq et en enfermant potentiellement des personnes protégées dans des endroits dangereux, contrevient l’Article 49, paragraphe 1 et 5 de la IVème Convention de Genève relative à la Protection des Personnes Civiles en Temps de Guerre, 1949, et comme telles – comme violations des lois de la guerre – constituent des crimes de guerre.

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