19 mai 2014

Khalifa Haftar, joker américain en Libye

haftarKhalifa Haftar, joker américain en Libye
editos – Par Kaci Racelma – Publié le 19 Mai, 2014


Khalifa Haftar, joker américain en Libye
editos – Par Kaci Racelma – Publié le 19 Mai, 2014
Les forces de Khalifa Haftar, un ancien commandant de la rébellion qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, sont à pied d’œuvre dans la région de Benghazi. Ces brigades tirent sur tout ce qui bouge dans l’espoir de débarrasser la ville des groupes « terroristes ». Les affrontements ont fait, vendredi 16 mai, au moins 79 morts et 141 blessés. Depuis, les troubles ont gagné Tripoli durant le week-end dans une situation qui apparait de plus en plus chaotique
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Crédit photo: Tous droits réservés Google Image
Pour combattre les islamistes de la "Brigade 17-Février" et "Ansar charia", renforcés par des étrangers venus de Tunisie, de Syrie , d’Algérie et même d’Egypte et d’Afghanistan, le général Khalifa Haftar est résolument engagé à conquérir toute la Libye. Ce militaire a été formé à l’académie militaire de Benghazi, puis dans l’ancienne Union soviétique avant d’ obtenir l’asile politique aux Etats-Unis. Les partisans de Kadhafi sont tres nombreux dans les rangs de cet ancien rebelle qui s’est battu en faveur de la chute de l’ancien dictateur.
Tripoli dans le viseur de Haftar
Grâce à l’accord et le soutien des chefs de tribus, notamment les miliciens de Zenten, le général Haftar est en passe d’occuper Tripoli. Encore que la venue massive des jihadistes pour prêter main forte à leurs "frères" combattants résiste à cette tentative de coup d’Etat. Une éventuelle reconquête du territoire libyen par le général Haftar laisse ouverte la voie à des guerres fratricides. Tous les pays voisins seront embrasés dans un torrent ininterrompu de tumultes aux conséquences désastreuses pour tout le bassin méditerranéen.
Peu de temps après sa nomination comme chef d’état-major de l’armée libyenne, en 2011, Khalifa Haftar aurait déclaré à la télévision locale que « les voisins qui voient la Libye inférieure sont des pays hostiles, y compris la Tunisie, l’Egypte, le Mali, l’Algérie et le Tchad ». Autant d’« ennemis » qui voient dans la Libye «une nation inférieure ». Hélas pour lui, du nord du Mali, du sud de l’Algérie et jusqu’à l’Egypte et au Soudan et au Niger, ils sont des dizaines de jeunes jihadistes rompus au maniement des armes à rejoindre la Libye pour faire face à la puissance de feu du bon général.
Le maréchal égyptien et bourreau des Frères musulmans du président déchu Mohamed Morsi, le maréchal Abdelfattah al-Sissi, fait des émules. Abdelfattah al-Sissi est, pour le général Haftar,l’homme le plus à même de ramener la “stabilité”, de “redresser l’économie” et de combattre le “terrorisme”, Haftar n’a pas hésité à s’y comparer avant de se lancer dans une série de pourparlers avec les chefs de tribus de son pays aux fin qu’ils lui « prêtent allégeance ».
Duplicités américaines
Au départ de sa carrière en 1969 , le général Haftar joue le jeu de Kadhafi et conforte celui-ci dans son coup d’Etat qui détrône le roi Idris. Il a été récompensé par un poste au Conseil de commandement révolutionnaire et son ascension dans les rangs militaires a été fulgurante. Le général participe à la campagne désastreuse contre le Tchad voisin dans les années 1980, quand Kadhafi a voulu renverser le président Hissène Habré en raison de ses alliances de la guerre froide avec la France. À l’époque, les États-Unis voulaient coûte que coûte la fin de Kadhafi que le président Reagan décrivait comme un « chien fou ».
Lors du reversement du Président Habré par un coup d’Etat en Décembre 1990 par Idriss Deby, l’histoire du général Haftar prend une autre tournure. Sous l’ère d’Idriss Deby, au mieux avec Kadhafi, Haftar et ses hommes bénéficient de l’asile aux Etats Unis. Durant vingt années, Haftar vit tranquillement dans une banlieue de Virginie. A aucun moment, un retour à la terre ancestrale ne le tente. Pendant plus de vingt ans, le général Khalifa Haftar s’est farouchement opposé au régime du colonel Kadhafi alors au sommet de sa grandeur.
Celui qui serait un allié très proche de la CIA aurait quitté la Virginie pour détrôner d’abord le dictateur avant de s’engager dans une démarche controversée arguant de « la nécessité de protéger la population libyenne contre la violence des milices militaires ». En Virginie, Haftar s’est lancé dans la lecture et les contacts avec les grands stratèges qui misaient sur lui et qui n’attendaient qu’un moment propice pour l’engager dans la bataille contre l’ordre kadhafien. En 2011, il retourne en Libye pour soutenir le mouvement insurrectionnel. Le 24 mars 2011, il est le porte parole de l’armée rebelle. Il participe à la bataille du golfe de Syrte et à la troisième bataille de Brega. L’ancien ambassadeur de Libye à Washington, Ali Aujali, décrit Haftar comme «un homme militaire très professionnel".
Après avoir soutenu, la main dans la main avec le Qatar, les milices islamsites d’Abdelakim Belladj, voici l’Oncle Sam qui soutient un militaire violemment hostile aux Frères Musulmans et formé à l’école de Kadhafi. Dans la Libye d’aujourd’hui, plongée dans l’anarchie et la violence, les alliances des occidentaux changent rapidement!

TAGS : khalifa haftar ansar charia la brigade du 17 février tripoli benghazi cia ali aujali
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