A l'occasion de l'inauguration du forum culturel du Mont
Amel et l'ouverture du théâtre « al-Intissar » (la victoire : ndlr) dans
le village du Sud Liban, Aynata, le secrétaire général du Hezbollah
Sayed Hassan Nasrallah a prononcé le discours suivant :
«Le projet sioniste a toujours menacé notre région arabe et notre pays.
La seule option toujours disponible devant le peuple libanais est la
résistance dans toutes ses dimensions. La résistance est une culture.
L'action militaire directe, le jihad, l'attachement à la terre occupée,
le consentement des sacrifices, tous ces facteurs reflètent l'esprit de
la résistance. La polémique autour de la résistance n'a rien à voir avec
notre intervention en Syrie, ni aux années 2006, ni 1982. Depuis la
mise en place de l'entité usurpatrice sioniste en Palestine, la
polémique sur la résistance est née. Cette polémique datait de l'époque
de Sayed Moussa Sadr, même avant, et avant le début de l'action du
Hezbollah et du mouvement Amal, ce débat existe depuis 1948. J'ai
toujours dit qu'il n'y a eu jamais d'unanimité nationale sur la
résistance. Ce prétexte est trompeur. Ceux qui s'opposent à la
résistance étaient depuis toujours opposés à l'action de cette
résistance. Le fait de prétendre que l'opposition à cette action est née
à cause de l'intervention du Hezbollah en Syrie est erroné. Cette
résistance est cet esprit culturel et politique capable de rassembler
tous ceux qui y croient, bien qu'ils soient opposés idéologiquement ou
politiquement.
La résistance libanaise est présente au Liban dès le début de l'occupation, soit depuis 1948.
Nombreux sont les Libanais qui ne connaissent rien des souffrances, des
injustices, des massacres, des humiliations qu'ont subis les habitants
du Sud, des agressions israéliennes contre les institutions de l'Etat.
Pour certains Libanais, les agissements israéliens contre le Sud du pays
ne sont qu'une riposte aux agissements des factions palestiniennes au
Liban.
Cette résistance à laquelle nous croyons a donc commencé en 1948.
L'attachement des habitants du Mont Amel à leurs terres occupées était
une forme de la résistance disponible à l'époque. Ceux qui mouraient
dans leurs maisons à cause des bombardements sionistes dans les villages
du Sud, ceux qui acceptaient de souffrir des maladies pour ne pas se
procurer de médicaments de cette entité sioniste ... tous ces facteurs
représentent une forme de la résistance.
Malheureusement, les médias de l'autre camp continuent leur campagne
contre la résistance. Si vous avez des différends avec le Hezbollah,
parlez du Hezbollah et non de la résistance. Mais leur véritable
problème réside avec la résistance.
L'équation « armée-peuple-résistance » a réussi à libérer la terre, là
où le monde entier a échoué. La résistance, à côté de l'armée et du
peuple, a permis de protéger les frontières du Liban. Personne n'est en
mesure de négliger le statut du Liban parce que ce pays renferme de
l'or, avant qu'il renferme le pétrole. Cet or n'est que la résistance.
Et l'or restera de l'or quelles que soient les qualifications de
certains. Si quelqu'un prétend que l'or est du bois, ceci ne signifie
pas que l'or a perdu sa valeur. Au Liban, il existe de l'or plus
précieux qu'ailleurs. Alors que le bois a été utilisé pour faire des
cercueils aux officiers et soldats sionistes qui ont osé entrer au
territoire libanais.
Par contre, dites-nous quels sont vos exploits ? Cette résistance
restera forte, tenace et ferme et préservera les terres du pays. Le
sujet des menaces israéliennes ne doit faire peur à personne. Les
intimidations évoquées par certains sur une possible guerre israélienne
contre le Liban ne sont pas exactes. Les calculs israéliens prennent en
considération la disposition de la résistance à riposter fermement à
toute agression. La résistance est aujourd'hui plus forte qu'à l'époque
de 2006, sur le plan des capacités militaires, logistiques et même au
niveau du nombre des combattants. L'ennemi est au courant des capacités
grandissantes de la résistance.
Toute la campagne actuelle contre la résistance est focalisée sur le
combat du Hezbollah en Syrie. D'aucuns disent que cette intervention en
Syrie a ôté toute légitimité à la résistance. En réalité, l'opposition
de ceux-ci n'est pas à l'intervention militaire qui est venue en retard
par rapport aux autres parties politiques libanaises. Le véritable
problème de ceux-ci est l'opposition à la position politique du
Hezbollah sur la Syrie, l'opposition à nos choix stratégiques.
Donc, la position politique est derrière la campagne contre nous. Il
fallait que nous nous fléchissions devant la tempête qui a frappé la
région. Nous avons refusé de nous fléchir. Nous avons adopté une
position politique qui rejette l'idée du renversement du régime en
Syrie, et qui appelle aux réformes et au dialogue.
Notre première intervention en Syrie date de l'arrivée des groupes
terroristes armés à quelques mètres du mausolée de Sayeda Zeinab, la
petite-fille du prophète Mohammad. Nous avons senti que la destruction
de ce mausolée provoquera une division sunnite-chiite dans la région.
Nous sommes allés pour défendre un mausolée respecté et vénéré par tous
les musulmans, alors que la Turquie a menacé ces derniers jours d'une
guerre régionale si le groupe d'al-Qaida, EIIL, détruit une tombe d'une
personnalité turque morte, et que les peuples arabes entière ne
connaissent pas.
Face à l'ampleur de l'intervention internationale et régionale en Syrie,
il n'est plus question de débattre de notre participation en Syrie.
Tout le monde combat actuellement en Syrie l'axe de la résistance. Trois
ans après la guerre en Syrie, le sommet arabe appelle à une solution
politique dans ce pays. Vous avez eu besoin de trois ans de guerre, de
destructions, de divisions, de souffrances, pour appeler enfin à une
solution politique.
Dès le début, nous avons dit que la guerre en Syrie attise les divisions
sectaires et menace les pays de la région voire du monde. Après trois
ans de financement de groupes armés et de sabotage de la solution
politique, vous venez de dresser une liste d'organisations terroristes
dans laquelle vous placez les groupes d'al-Qaida, l'EIIL, le front
al-nosra et les Frères musulmans. Qui restent donc en Syrie parmi les
groupes armés non terroristes ?
Le courant takfiri combattant contrôle le terrain en Syrie, regardez
comment les groupes takfiris s'entretuent pour de simples différends
structurels, comment vont-ils préserver la vie des Libanais, des Syriens
ou des autres peuples ?
Face à cette réalité, j'appelle l'autre camp politique au Liban à faire
une révision de leur position. Ceux qui répètent que le problème au
Liban c'est que le Hezbollah est intervenu en Syrie, je leur affirme :
le véritable problème c'est que le Hezbollah a pris du temps pour entrer
en Syrie.
Sachez que si le courant terroriste takfiri remporte en Syrie, nous
serons tous éliminés. Demandez aux partis islamistes non takfiris
comment vivent-ils en Syrie, en Irak et ailleurs. Si l'axe de la
résistance remporte en Syrie, nous allons être tous à l'abri des menaces
au Liban. Cet axe ne cherche pas de vengeance.
Au Liban, nous devons profiter de l'occasion de la formation du
gouvernement. Nous devons collaborer ensemble sur le dossier sécuritaire
dans le pays, nous devons aborder les volets vital, social et
économique. Venons-nous concerter ensemble pour élire un nouveau
président. Le Liban peut se mettre à l'abri de ce qui se passe en Syrie.
A la lumière des changements en Syrie, venons ensemble nous mettre à
l'abri de la guerre dans ce pays. Que Dieu préserve la Syrie et son
peuple, mais profitons au Liban de cette occasion pour dialoguer
calmement. Cessez les discours haineux. N'attendez pas de changements
majeurs dans la région et ne misez pas sur ces changements. Quant à
l'élection présidentielle, nous sommes pour une élection même anticipée d'un nouveau chef d'Etat».
Source : Al-Ahednews
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