07 avril 2014

Valls, l’homme qui s’est opposé à la libération de Georges Ibrahim Abdallah

 

Manuel Valls, nouveau premier ministre de France, s'est distingué lors de son passage au ministère de l'intérieur, par son opposition résolue à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, en dépit d’une décision de la justice française ordonnant sa remise en liberté.


Manuel Valls, nouveau premier ministre de France, s'est distingué lors de son passage au ministère de l'intérieur, par son opposition résolue à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, en dépit d’une décision de la justice française ordonnant sa remise en liberté, en dépit du fait que ce prisonnier libanais ait purgé sa peine, faisant de ce militant pro-palestinien, au même titre que l’américain Moumia Abou Jamal, les deux doyens des prisonniers politiques au monde ; un déni de droit qui constitue un de ses rares titres de gloire à son passage place Beauvau.
I – Le zèle d’un philo-sioniste néophyte
Son tropisme pro-israélien le portera à témoigner un zèle au-delà de toute décence qu’impose sa fonction, au-delà de toute limite qu’exige sa tutelle du ministère des cultes qui lui commande de favoriser, non la discorde, mais la concorde nationale. Lié de son propre aveu, « de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » (1), il réservera son premier déplacement ministériel en province, le 21 mai 2012, pour un dîner avec le CRIF PACA Marseille. Stigmatisant à cette occasion le boycott d’Israël, mais non la phagocytose de la Palestine ou sa rétention des recettes d’exportation des produits de Cisjordanie , il se placera ainsi sur la même longueur que Richard Prasquier, l’ancien et nouveau président du CRIF, dont la tonitruance inconditionnellement pro-israélienne s’accommode mal du positionnement qui se veut « normal » du nouveau président français.
Sa profession de foi, -lors du lancement du groupe d’amitié avec Israël, le nouveau lobby français pro-israélien en pleine campagne présidentielle en avril 2012, « Israël, grande nation parmi les nations »-, a retenti comme une tartarinade démagogique.
En résonance avec ses prises de position xénophobes à Evry, la ville dont il était le maire et où il souhaitait implanter, -selon le modèle des colonies israéliennes?- davantage de « white et de blancos » pour y diluer la population bariolée. En résonance avec sa volonté de dissiper les Roms de France. En résonance avec ses foucades dans l’affaire de la kosovare Leonarda comme du lycéen parisien Khatchig Khatchatérian expulsé vers l’Arménie le jour de son anniversaire.
Un homme controversé, au point qu’un hiérarque socialiste, le secrétaire national à la Culture, Frédéric Hocquard, a suggéré « une mesure d’éloignement du gouvernement à l’encontre de Valls ». C’est dire le rejet qu’il suscite dans son propre camp. Mais non dans le camp adverse. En résonance avec son comportement abusivement dilatoire dans l’affaire Georges Ibrahim Abdallah. Pour l’histoire et pour information des lecteurs, es qualité ministre de l’Intérieur, Manuel Valls avait volontairement retardé la signature du décret d’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah, exigé par la justice française pour sa sortie de prison, prolongeant ainsi arbitrairement de deux mois la détention du militant pro palestinien qui avait purgé sa peine depuis dix ans. Dans l’attente d’une décision de la Cour de cassation.
Pire, son philo-sionisme le portera à surenchérir sur le standard israélien en matière de crimes de sang, dans un excès de zèle propre aux néophytes. Sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, les principaux ministères régaliens du premier gouvernement de la mandature Hollande, le ministère de la Justice (Christine Taubira), le ministère des Affaires étrangères (Laurent Fabius), voire même le ministère de la Défense (Jean Yves le Drian), étaient tous favorables à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, à l’exception du ministère de l’intérieur. Au mépris des usages diplomatiques, qui confient au Quai d‘Orsay le monopole des contacts avec les ambassadeurs en poste à Paris, Manuel Valls recueillaient directement les doléances américaines et israéliennes sur ce sujet, sans en référer au quai d’Orsay. Pis, il établira un standard qui outrepasse le standard israélien en la matière.
Le standard israélien et le précédent Samir Kuntar
Israël considère qu’un crime de sang de nature « terroriste » est imprescriptible de même que la peine y afférente. Par crime de sang s’entend tout acte commis par un étranger (goy) ayant abouti au meurtre et à l’assassinat d’un israélien, qui se définit d’ailleurs par acte de terrorisme. Les règlements de compte au sein de la mafia juive américaine ou au sein de la mafia israélienne ne figurent pas dans cette catégorie de même que les crimes passionnels. De même que les crimes commis par des goyins ou contre des goyins. Israël s’est ainsi exonéré des massacres de Sabra Chatila, en septembre 1982, à Beyrouth, faisant valoir, selon le premier ministre de l’époque, Menahem Begin que « des goyins ont tué d’autres goyins en quoi Israël est responsable ? »
Samir Kuntar, le militant libanais pro-palestinien, a commis un attentat en Israël même provoquant une dizaine de victimes dont plusieurs morts. Son crime était théoriquement imprescriptible et sa peine aussi. Pourtant Kuntar, doyen des prisonniers politiques arabes en Israël, a été libéré après 24 ans de captivité au terme d’un échange, matérialisé par la restitution de dépouilles de soldats israéliens contre sa libération et celle de plusieurs dizaines de prisonniers libanais, palestiniens et arabes.
Il aurait été judicieux, -et il serait judicieux pour se dégager de cette souillure morale-, d’appliquer à Georges Ibrahim Abdallah, la jurisprudence israélienne en la matière, dans une sorte de démonstration par l’absurde. Mais Manuel Valls s’est refusé à cette option. Devant une telle disparité de traitement, la question se pose de savoir « pourquoi ce qui est bon pour Israël n’est pas bon pour la France », un pays pourtant souverain ? Ou, alors, faudrait-il tuer deux soldats israéliens pour obtenir la libération de Georges Ibrahim Abdallah, en échange de leurs dépouilles ?
Un homme libre en captivité. Tel est le paradoxe de cet homme de conviction et de rare courage, victime des contradictions françaises. Pleinement Libre, mais retenu en otage de considérations politiques françaises où le ministère de l’intérieur fait capoter une remise en liberté, non au nom de la raison d’Etat, mais pour des considérations électoralistes, où la duplicité tient lieu de posture morale en ce que le principe de la séparation des pouvoirs, hautement proclamé surtout depuis le scandale Jérôme Cahuzac, est subrepticement bafoué par des arguties de basse manœuvres politiques.
La Cour d’appel avait ordonné la libération de Georges Ibrahim Abdallah en subordonnant sa remise en liberté à un arrêté d’expulsion du territoire du ministre de l’Intérieur. Beaucoup y ont vu dans cette décision de justice une double peine déguisée infligée au prisonnier. Un principe prohibé par le droit français. D’autres, tout aussi nombreux, ont considéré que le fait de subordonner, à tout le moins de conditionner, la mise en application d’une décision de justice à une décision administrative du ministère de l’Intérieur, a constitué un cas flagrant d’atteinte aux principes généraux du droit, un principe constitutionnel, le principe de la séparation des pouvoirs.
La Cour de cassation a, elle, rendu un arrêt sans renvoi à propos de Georges Ibrahim Abdallah. Une décision qui coupe la voie à tout recours ultérieur possible devant une juridiction française. Un arrêt à la Kafka en somme en ce que le doyen des détenus politiques de France a déjà purgé sa peine et sa libération a été ordonnée. La cour de cassation le renvoie à sa case départ : la prison sans fin, sans issue.
Une suspicion légitime
Les positions de l’ancien ministre de l’intérieur et nouveau premier ministre, M. Manuel Valls, sur son attachement inaliénable « au peuple juif et à Israël » en raison de sa matrimonialité nouvelle pourrait poser la question du bien-fondé d’une action en suspicion légitime à son encontre en ce que son positionnement personnel et affectif, légitime tant que d’ordre privé, est en contradiction avec ses responsabilités politiques, dès lors qu’elles sont affichées publiquement.
Le ministre de l’intérieur est chargé du maintien de l’ordre, mais en sa qualité de ministre des cultes, il a aussi en charge le maintien de la concorde nationale. Sauf à y voir la marque d‘un procédé dilatoire, se pose d’une manière sous-jacente, la question de savoir en quoi le refoulement vers son pays d’origine d’un prisonnier constitue-t-il une atteinte à l’ordre public français ? Manuel Valls devait entériner administrativement une décision judiciaire et non se substituer à la justice d’autant que son arrêté d’expulsion revenait à expédier hors du territoire national un prisonnier sexagénaire jugé dangereux pour la sécurité nationale.
Sa crédibilité aurait été plus grande si la politique des pouvoirs français avait été frappée d’une plus grande cohérence en s’abstenant par exemple de soutenir des djihadistes à la dangerosité autrement plus grande que le prisonnier libanais, en soutenant d’abord les dictatures arabes, puis en favorisant la prise de pouvoir par la frange la plus extrême du djihadisme erratique en Libye, en Syrie et en Tunisie.
Militant pro-palestinien d’origine libanaise, emprisonné en France depuis 29 ans, Georges Ibrahim Abdallah est l’objet d’un invraisemblable déni de droit de la part de la France, dans l’indifférence générale de l’opinion arabe et internationale, particulièrement libanaise. Incarcéré depuis 1984, il a battu le record détenu jusque-là par Nelson Mandela (24 ans), le chef du combat nationaliste sud-africain, et revendique désormais le titre de « doyen des prisonniers politiques dans le monde », au même titre que Moumia Abou Jamal.
L’homme, il est vrai, est atypique en ce que son parcours transcende les traditionnels clivages ethnico-religieux qui constituent les habituelles grilles de lecture du conflit israélo-palestinien. Militant communiste issue d’une famille chrétienne du Nord-Liban, ancien élève des congrégations religieuses chrétiennes françaises au Liban, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à la peine maximale prévue par la loi, pour l’exécution d’un responsable du Mossad israélien et celle d’un attaché militaire américain à Paris en 1982.
Au-delà du bien-fondé de sa condamnation sur la base de preuves sujettes à caution, l’homme a purgé sa peine. Libérable depuis 10 ans, il a été maintenu en détention sur ordre direct des États-Unis, aiguillonnées en sous-main par Israël. Pour l’exemple, au prétexte qu’un « crime de sang » a été commis à l’encontre de personnes représentants des autorités publiques. Au-delà du débat sur la matérialité de ce crime, en dépit de l’inégalité des rapports de force, en raison précisément de cette inégalité des rapports des forces, exigeons la déportation de cette affaire et saisine de la Cour européenne des droits de l’Homme.
Le « Pays des Droits de l’Homme »… coupable d’abus de droit. 
Que la France respecte ses lois, l’expression de la volonté générale représentée par l’Assemblée nationale, artisan du Code Pénal. Une peine a été accomplie dans sa totalité. Elle implique la libération du détenu. Une libération qui n’est pas une faveur, mais par application du principe de la légalité des délits et des peines. La peine, accomplie de manière exemplaire, c’est-à-dire en conformité avec les règles de bonne conduite, ouvrait droit à une libération anticipée. Cela n’a pas été le cas. Mais cela ne doit pas se compenser pour autant par une détention sinon illégale, à tout le moins arbitraire.
L’application d’un droit ne constitue pas une faveur, mais une obligation morale. Le Droit applicable en France par la France pour l’honneur de la France. Son incarcération prolongée signe une forme de forfaiture, le propulsant par contrecoup, au rang du symbole du militantisme intégral.
Pourquoi ne pas concevoir un recours percutant devant la CEDH, (le Comité des droits de l’homme de l’ONU), les rapporteurs spéciaux de l’ONU, ou mieux, un recours en responsabilité civile pour faute de l’Etat ? Pourquoi accepter l’impunité de l’Etat ? Certes, le droit reste majoritairement un instrument de la domination. Oui, mais pourquoi s’en remettre à un rebouteux, alors qu’une équipe hospitalière peut le guérir ?
Certes, il existe une part de méconnaissance en ce que le droit est fort complexe et même incertain. Soit. Mais il importe de briser la volonté d’utiliser l’embrouillamini du droit pour bloquer des affaires où l’action juridique pourrait permettre de belles avancées. Grave. Penser qu’Israël juge tous les jours illégalement des Palestiniens, et qu’en soixante ans, la Palestine n’a conduit aucun procès sérieux contre Israël, ni en Palestine, ni ailleurs.
Une condamnation de la France par les instances européennes serait une victoire éclatante de grande portée stratégique et psychologique en ce qu’elle aura sanctionné un déni de droit d’un pays se réclamant abusivement comme étant le « Pays des Droits de l’Homme »… qui se serait rendu coupable d’abus de droit.
Le parcours atypique d’un homme de conviction
Georges Ibrahim Abdallah, doyen des prisonniers politiques arabes, est l’honneur des Arabes, la conscience des révolutionnaires, le remord vivant des militants de tous bords. Né le 2 avril 1951 à Al Qoubaiyat (Nord-Liban), militant communiste pro-palestinien, a été blessé lors de la première invasion israélienne du Sud Liban en 1978. Il passe pour avoir été le chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises) dont il aurait dirigé depuis Lyon les opérations en France sous les pseudonymes Salih al-Masri et Abdu-Qad.
En 1982, les FARL revendiquent l’assassinat de Charles R. Ray, attaché militaire américain à Paris, le 18 janvier 1982, ainsi que Yacov Barsimentov, diplomate israélien (le 3 avril 1982, et blessent gravement Robert Onan Homme, consul américain à Strasbourg. Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, il a été condamné le 10 juillet 1986 à perpétuité par la Cour d’assises spéciale, sous les pressions conjuguées des États-Unis et d’Israël pour complicité d’assassinat le 28 février 1987.
Georges Ibrahim Abdallah, doyen des prisonniers politiques à travers le monde au même titre que Moumia Abou Jamal, est l’honneur des Arabes, la conscience des révolutionnaires, le remord vivant des militants de tous bords. Né libre et demeuré tel. Fidèle à son engagement. Fidèle à lui-même. Fidèle à sa liberté, sa compagne de captivité, durant sa période d’incarcération.
En 30 ans de captivité, l’homme n’a jamais renié ses convictions, jamais déserté le combat politique, jamais été intimidé par le comportement dilatoire de son geôlier, le ministre socialo-néo-conservateur de l’Intérieur, Manuel Valls, relai fidèle des pressions américaines et israéliennes. Dans l’adversité, il a vaincu ses adversaires fielleux qui, au déni de droit, lui ont superposé un abus de pouvoir. L’arbitraire dans le « Patrie des Droits de l’Homme ». Quelle infamie. Quelle forfaiture. La marque d’un nanisme de la politique.
Georges, il est vrai, appartient à la race des hommes libres. Pas plus « Uncle Ben’s » que « Bounty ». Ni un « native informant » (2) ou un « rented negros » (3) qui peuplent malheureusement nos lucarnes et polluent nos esprits.
Entre Georges Ibrahim Abdallah, doyen des prisonniers politiques à travers le monde, Samir Kantar, ancien doyen des prisonniers politiques arabes en Israël et la version moderne de l’opposition arabe, désormais invariablementoff-shore, invariablement dans les rets de l’ancien pouvoir colonial, il existe, il est vrai, une différence de stature. « Y’a pas photo ». La même différence de stature entre Shirine Ebadi, Prix Nobel de la Paix, militante des Droits de l’Homme en Iran même, sur le territoire de son propre pays, et les mondaines de l’opposition cathodique de Syrie et d’ailleurs. « Y‘ a pas photo » non plus. C’est parure de diamants contre peanuts.
Georges Ibrahim Abdallah est le parfait contre-exemple des opposants modernes arabes qui se déploient off-shore téléguidés depuis les chancelleries des anciennes puissances coloniales, en costume cravate et des golden-cartes de crédit alimentées par les pétrodollars monarchiques.
Le doyen des prisonniers politiques arabes est l’honneur des Arabes, la conscience des révolutionnaires, le remord vivant des militants de tous bords. Son incarcération prolongée signe une forme de forfaiture, le propulsant par contrecoup au rang de symbole du militantisme intégral. Inclinons-nous devant Georges Ibrahim Abdallah et Samir Kuntar, son compère dans la captivité et la dignité. Deux hommes de conviction qui ont transcendé leur clivage ethnico-confessionnel qui gangrène le Monde arabe pour maintenir vivante la flamme de la Résistance et l’empêcher de sombrer dans la reptilité.
Que l’exemple de Georges Ibrahim Abdallah serve de référence à la génération de la relève. Que les hommes épris de paix et de justice dans le monde se joignent au combat pour le respect de la parole de la France tant il importe que la France respecte sa parole pour que le monde puisse continuer à respecter la parole de la France.
Une question demeure toutefois : Le successeur de Manuel Valls place Beauvau bravera-t-il l’interdit du Nicolas Sarkozy de gauche en levant l’ostracisme qui frappe l’un des plus célèbres politiques du monde, faisant cesser cet abus de droit qui souille l’image de la « Patrie des droits de l’homme » ?
Références
1 - Retour sur ce personnage « lié d’une manière éternelle à Israël » cf. à ce propos Daniel Schneidermann, "Arrêt sur images", 09/11/2012 : "Dans les trous noirs de Wikipédia" où le fondateur d’"Arrêt sur images" relate une opération de gommage dont le ministre socialiste de l’Intérieur a été bénéficiaire de la part de Wikipédia : « En France, ils sont plusieurs "patrouilleurs", qui consacrent du temps à y traquer les liens douteux, par exemple vers les sites pédophiles. Un de ses derniers coups de gomme en date, dans la page de Manuel Valls, il a supprimé une citation du ministre à "Radio Judaïca" à Strasbourg : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël». « Totalement anecdotique », assure un patrouilleur.
« Quelqu’un comme Valls qui a une grande envergure, qui a fait des choses, prendre une citation sur une radio qui en plus n’est pas très connue, ça n’apporte pas grand-chose à l’article, » dit Wikipédia. Notons bien que le « gendarme » ne dit pas que la citation est fausse, mais simplement qu’elle est « anecdotique », alors que Manuel Valls est ministre de l’Intérieur et des Cultes. Pour aller plus loin, lire l'article : "Découvrez la vidéo que Manuel Valls tente de faire disparaître".
2- "Native informant" : personnes qui accaparent la parole d’une communauté sans en être représentatif, dont le discours plait à son auditoire dominant.
3- "Rented négros" : Noirs américains qui monopolisent le paysage médiatique pour donner un « visage noir pour une opinion de blancs ».

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