La face cachée de la vie de Haj Imad, l’homme qui a changé le cours de l’histoire
source: http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=286152&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=23&s1=1Il est des hommes qui changent le cours de l’histoire. L’ex commandant militaire du Hezbollah Imad Moughniyyeh, en fait partie.
Lorsque celui que les Libanais n’ont connu que le jour de son martyre a fondé la Résistance islamique en 1982, c’était l’année de l’invasion israélienne du Liban, celle de l’occupation de la première capitale arabe.
Cette offensive se voulait achever la résistance palestinienne, -à laquelle il avait fait part d’ailleurs- en la délogeant du pays des Cèdres, et d’en finir une fois pour toute avec toute résistance qui menace l’entité sioniste. Cette première guerre du Liban aspirait aussi à instaurer dans ce pays un pouvoir collaborateur, l’entrainant à son tour vers la normalisation, après l’Egypte.
Le pire était à craindre…D’autant que le Liban avait toujours été parmi les Etats arabes le maillon le plus faible…D’autant qu’il était clair que ces régimes voulaient sortir du conflit contre Israël, tellement ils étaient hantés, – ou se voulaient l’être- par le déséquilibre des forces à son avantage.
Ce que la Résistance peut faire
« N’est pas important ce qu’Israël peut dire ou faire. Seul compte ce que la résistance peut dire et faire », était le credo principal qui a insufflé l’esprit de résistance inlassable à celui qui a été connu pour être « l’homme des deux victoires » au Liban, raconte son compagnon de route Ramadane Abdallah Challah, le secrétaire général du mouvement de résistance palestinien Jihad islamique.
Ces deux victoires étant celle de l’an 2000, en forçant le retrait israélien du sud-Liban après plus de 20 années d’occupation, et puis celle de 2006.
L’impossible n’existe pas
Autre conviction qui a façonné ce résistant que ses compatriotes appellent intimement Haj Imad, mais dont la vie a longtemps été un grand mystère, tellement il a œuvré dans la plus grande clandestinité: l’impossible n’existe pas pour lui.
Il avait exprimé sa surprise qu’un poème signé par le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich, dans lequel il rendait hommage au professeur palestino-américain Edward Saïd, après sa mort, recommandait en son nom : « si je meurs avant toi, je te lègue l’impossible».
« Le martyr Imad ne pouvait admettre, même en poésie et en littérature, que la libération de la Palestine relève de l’impossible », explique M. Challah qui avait lui-même fait lire le texte à Moughniyyeh.
Au moment même où il dirigeait la lutte contre l’occupation israélienne du Liban, Haj Imad a accordé à la résistance palestinienne toute l’expertise de la résistance libanaise, tout en prenant en considération les particularités de chacune.
Ce qui a permis de rétablir à la cause palestinienne son statut de cause centrale des Arabes et des Musulmans.
« La Palestine a été l’air qu’il respire, son identité et son appartenance. Lorsqu’il est tombé en martyre, nous étions persuadés qu’il était un palestinien jusqu’à la moelle épinière », poursuit M. Challah.
Le résistant ne meurt jamais
Une autre anecdote qui illustre en profondeur la personnalité de Moughniyyeh: il avait été profondément ému, en regardant le film américain, « Le dernier samouraï », par son dénouement. Lorsqu’après la mort de ce guerrier qui faisait la gloire de l’histoire du Japon, son compagnon de route, en offrant son sabre à l’empereur, esquiva de répondre à sa question « comment est-il mort», a préféré lui dire : « je peux en revanche vous raconter comment il a vécu ».
Celui qui meurt pour une cause reste à jamais vivant dans la mémoire, avait alors retenu l’homme qu’Israël avait recherché pendant plus d’un quart de siècle.
Jamais le dernier samouraï
« Lorsque haj Imad est tombé en martyre, je me suis souvenu de cette nuit lorsque nous avons regardé ensemble ce film. C’était comme s’il s’était identifié à lui. Et puis je me suis dit que non, jamais Haj Imad ne sera le dernier Libanais, ni le dernier arabe, ni le dernier résistant ni le dernier musulman dans cette bataille. C’est pour cela que chaque fois que nous commémorons son martyre, nous ne racontons pas comment l’ennemi sioniste l’a tué, mais comment il a vécu, parce que le martyr reste vivant chez Dieu », a promis M. Challah.
Son esprit plane sur la palestine
Ce dont se rappelle le plus, le numéro un du Jihad islamique palestinien, est que ce maitre en l’art de la résistance qui s’est dévoué jusqu’au dernier jour de sa vie pour avorter la culture de la défaite, nourrie par les pertes des régimes arabes et leur renoncement a légué à la résistance palestinienne sa meilleure doctrine de dissuasion militaire: quelque soient les sacrifices, jamais plus il n’est permis à Israël d’aller en guerre comme s’il s’agissait d’une promenade gratuite.
Cette doctrine-là, qui a été mise en application pour la première fois par les palestiniens durant la guerre de 22 jours (2008- 2009), a fait ses preuves durant l’offensive des 8 jours (2014). Pour la première fois dans le conflit arabo-israélien, Tel Aviv était bombardé.
Ceci a eu lieu 6 années après la disparition de haj Imad. Son vœu exaucé, son esprit plane depuis sur la Palestine.
Remarque: Les informations sur la vie du commandant martyr Imad Moughniyyeh sont recueillies et diffusées par la fondation « Kaf ».
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