Marzouki participe au plus grand regroupement de Frères Musulmans en Europe
Officiellement il s’agissait du second
congrès du Collectif des associations pour la démocratie et les
libertés. Le titre : » Printemps arabe : Défis et Espoir ». Le premier
avait consacré « l’institution du comité de défense des révolutions et
de la démocratie » Le but de la rencontre était de créer une plateforme
de soutien aux Frères musulmans depuis l’Europe et en l’occurrence
depuis Paris. L’événement a été annoncé sur plusieurs sites : Tunisiens
des deux Rives et Tunisiens de France ainsi qu’une page Facebook.
Plusieurs personnalités étaient annoncées et transmission en direct sur Al Jazeera.
- Zoé Genot députée belge du Parti Ecolo. Elle s’est faite connaitre pour son soutien à Ali Aarass et a même fait une grève de la faim en soutien.
- Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix. Militante du soulèvement au Yémen. Et membre officiel des Frères Musulmans.
- Moncef Marzouki, ancien président tunisien.
- Amr Darraj, secrétaire général de la section de Guizeh du parti des Frères musulmans Liberté et justice et ancien ministre du développement et de la coopération internationale du gouvernement de l’ancien président de l’Egypte, Mohamed Morsi.
- Ayman Nour ancien secrétaire général du parti El Ghad égyptien, initiateur du mouvement des juristes contre la corruption Kefaya et ancien candidat aux élections présidentielles égyptiennes en 2012 et qui soutient actuellement les Frères musulmans égyptiens.
- Gilles Devers spécialiste du droit médical à Lyon et conseil de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie.
- Abdrraouf Ouazziani président AFD.
- Meherzia Labidi, ex-vice-présidente de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et membre du Majlis Choura d’Ennahdha. Elle avait participé à l’US-Islamic World Forum. En Tunisie, Meherzia Labidi avait déclenché une vive polémique en préconisant d’inscrire dans le texte de la nouvelle constitution la «complémentarité entre l’homme et la femme» et rejetant le terme d’« égalité ».
- Smash Elhenawoui président de l’association égypto-américaine pour le droits humains à Washington.
- Imed Daimi député tunisien de Médénine, vice président du parti tunisien Harrak El Irada.
- Hatem Azzam ex député égyptien.
- Islam Lotfi journaliste.
- Ahmed Shehata adjoint coordinateur général du Collectif international des égyptiens à l’étranger.
- Mohamed Mahsoub ex ministre égyptien du parti Wassat. Bien que considéré comme un islamiste plus « modéré » que les Frères musulmans au pouvoir, il avait claqué la porte du gouvernement qui, selon lui, n’était pas assez radical pour le peuple.
- Mohamed Shoubir coordinateur général du mouvement Gourba.
- Burhane Gghalioun ex Président du Conseil national syrien. Il est critiqué pour être l’hHomme qui a permis aux Frères musulmans syriens de dominer le Conseil.
- Mazen Kahil président du Conseil Euro-Palestine.
- Abdeltatif el Mekki ex ministre de la Santé (Ennahda).
- Zouheir Ismaël ex conseiller du président Marzouki.
- Nabi Hosni ancien membre de la Constituante (TUN).
- Mohamed Mahsoub ex ministre.
- Riad Chaibi président du parti El Bina.
- Lamia Ben Ayad vice présidente de l’Union africaine de la femme
- Hala Kodmani journaliste
- Oussama Rochdi président du bureau juridique du Conseil révolutionnaire
- Haytem Abou Khalil
- Imededdine Chahine prof. en sciences politiques
- Amr Farouk porte parole du parti El Wassat
- Monter Eliwa Parti Ghad Al Thawra
- Ahmed Elbaqry ancien vice président de l’union des étudiants égyptiens
Malgré des moyens importants, le lieu de
la rencontre avait de quoi surprendre. Une salle, située dans la zone
industrielle de Bobigny et loin de la station du métro de quoi
décourager le public. Une fois arrivés, les participants ont été priés
de repasser par le parking, l’entrée se faisant par l’issue arrière. Une
fouille stricte a eu lieu à l’entrée par des militants qui semblaient
inquiets. A l’accueil on trouvait un stand de vente de casquettes et
teeshirts jaunes avec dessus le signe de la Rabia. Les interventions
devaient commencer à 10h30. Le tout retransmis par Al Jazeera. A 11h25,
on a pu entendre un organisateur parler fort dans de son portable : « il
faut faire venir ceux qui sont avec Am Farouk. » 13 minutes plus tard
la salle s’est remplie d’un seul coup d’une centaine de personnes.
Avec deux heures de retard, le meeting a
pu commencer. Le modérateur a d’abord remercié les parlementaires
européens ainsi que les militants des droits de l’Homme qui ont dénoncé
le coup d’état en Egypte et la politique de Sissi. Il a informé la salle
des plaintes formulées dans plusieurs états contre les dirigeants
égyptiens, en Belgique, Afrique du Sud ainsi qu’en France. Il a précisé
que ce congrès était une initiative pour une plateforme d’unité pour la
démocratie et le respect des droits de lHomme. Zoé Genot, la députée
fédérale du parti Ecolo belge a expliqué que la situation politique et
sociale était grave, que DAECH était sorti de nulle part. Qu’elle avait
eu les plus grandes difficultés à faire accepter une motion au parlement
sur le coup d’état militaire. Un préalable, selon elle, pour obliger
les gouvernements à en tirer les conclusions et à revoir la politique de
coopération avec l’Egypte.
Pendant l’intervention de Zoé Genot
plusieurs cadres des Frères se réunissaient dans une autre salle sous la
houlette d’un Frère américain. Aucune personne extérieure n’était
admise dans la salle car « les chefs » étaient en réunion. Moncef
Marzouki a mis en garde les participants. « Il faut que nous soyons
attentifs, leur stratégie est construite autour d’une seule chose, et
c’est de faire l’illusion pour nos peuples que le choix n’est pas entre
la démocratie et la liberté, n’est pas entre l’Islam et la laïcité comme
ils prétendent mais le vrai choix est entre DAECH et Bachar El Assad,
le choix et entre Al s s s j’ai peur de dire Al Sebsi, Al Sissi, on les
confond, pour moi ils représentent le même système, je les confond
toujours ».
https://tunisitri.wordpress.com/2016/01/24/bobigny-un-des-plus-importants-regroupements-de-leaders-des-freres-musulmans-en-occident/
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