15 mars 2016

WOFPP - bulletin de février 2016

 Comme rapporté dans notre dernier bulletin de décembre 2015, de nombreuses arrestations de Palestinien.nes continuent, ainsi que les assassinats, à la fois par les forces de sécurité israéliennes et par des citoyens israéliens armés. Parfois les soldats «ne font que» blesser les prisonnier.es et les media israéliens blanchissent les assassinats, les décrivant comme des «neutralisations».

Dans les prisons d'Hasharon et Damon il y a actuellement 4 mineures et 5 prisonnières adultes qui ont été blessées par les soldats et emmenées ensuite à l'hôpital. A l'hôpital on les a attachées main et pied liés et, dans au moins un cas, les pieds et les mains ont été attachés au lit. Elles ont toutes été surveillées étroitement par des gardiennes de prison pendant leur hospitalisation et leurs familles n'ont pas pu venir les voir. Dans certains cas un juge a été amené à l'hôpital et des «auditions» ont été menées pour décider de l'allongement de leur rétention.

Il est à noter qu'il n'y a pratiquement aucune information (au niveau social ou personnel) disponible pour les prisonnières/détenues. Parmi les prisonnières/détenues actuellement il y a un large éventail d'âges, d'une fille de 12 ans à une femme de 62 ans. Certaines femmes sont célibataires, d'autres sont mariées et certaines ont des enfants, il y a parmi elles des femmes au foyer, une directrice d'école et la directrice d'une organisation de bienfaisance, des élèves et des étudiantes, des travailleuses et employées dans des secteurs comme des salons de coiffure et des ateliers de couture.

Depuis le début de décembre 2015 une nouvelle pratique humiliante a été instaurée: les prisonnières qui doivent rencontrer des avocat.es sont conduites menottées et les pieds entravés. Les menottes sont enlevées pendant l'entretien mais les liens sont maintenus aux pieds.

Les conditions de transport dans la «Posta», dont nous avons parlé à de multiples reprises, continuent à être difficiles. Malgré de nombreuses plaintes des prisonnières il n'y a eu aucune amélioration des conditions de transport, ce qui peut être considéré comme une forme de torture. De plus les conditions de transport se sont encore détériorées récemment. Dans la «Posta»,à côté de celles des prisonnièresil y a des cellules pour des prisonniers de droit commun qui harcèlent les femmes. Quand des prisonnières de droit commun sont dans la même cellule que des prisonnières politiques, les premières représentent une menace réelle pour les secondes.

Les détenues de la prison de Damon sont emmenées au tribunal via la prison d'Hasharon la veille de l'audition et sont ramenées à Damon le lendemain. Cependant, si l'audition a lieu un dimanche, elles sont déjà emmenées à Hasharon le jeudi précédent, et si elle a lieu un jeudi, elles sont ramenées à Hasharon le soir même mais ne retournent à Damon que le dimanche. Ce qui veut dire qu'elles sont privées de leurs conditions habituelles et ceci ajouté aux conditions de transport difficiles, plus le passage de prison en prison conduisent beaucoup de femmes à renoncer à assister à leur propre procès-elles n'ont par ailleurs pas toujours le choix à ce propos.

Parmi les prisonnières/détenues il y a celles résidentes de Jérusalem Est ou des villages environnants occupés en 1967. Ces femmes ont un permis de séjour israélien si bien que, quand elles sont arrêtées à Jérusalem ou dans un village environnant, les auditions se tiennent au Tribunal du District de Jérusalem. En termes d'accusations et de procédures légales, il n'y a pas de différence entre ces tribunaux civils et les tribunaux militaires d'Ofer et Salem.

Prison de Damon (Mont Carmel)

En décembre 2015, une aile pour femmes a été ouverte à la prison de Damon et actuellement (février 2016) s'y trouvent 24 Palestiniennes, la plupart des détenues (dont les procès ne sont pas encore terminés), dont 2 en détention administrative.

L'aile a 2 pièces, une grande pièce avec 18 lits mais un seul coin toilette et une autre avec 8 lits et un coin toilette.

Des caméras de CCTV fonctionnent sans arrêt dans la cour, empêchant les prisonnières d'utiliser la cour pour prendre de l'exercice.

Les autorités de la prison autorisent les prisonnières à acheter des ventilateurs à la cantine mais jusqu'à présent un seul ventilateur a été autorisé pour chacune des 2 pièces.

Suite à une campagne des prisonnières, les autorités de la prison ont reconnu Sabrin Abu-Sharar comme porte-parole des prisonnières de Damon.

Prison de Hasharon (Tel Mond)

Au moment où nous rédigeons ce bulletin la prison d'Hasharon accueille 32 prisonnières/détenues palestiniennes dont 12 mineures.

Suite à une longue campagne menée par l'avocate et conseillère juridique de la WOFPP Taghreed Jahshan, les autorités de la prison ont permis l'achat de ventilateurs par des prisonnières depuis le début de janvier 2016. L'achat devait être fait à la cantine de la prison et ces achats de ventilateurs et de couvertures ont été financés par une donation.

Toutes les prisonnières/détenues mineures se trouvent à la prison d'Hasharon, certaines, comme mentionné ci-dessus, ont été blessées par des soldats de l'armée israélienne.

Devant l'augmentation récente du nombre de prisonnières mineures, la conseillère juridique de la WOFPP en lien avec la porte-parole des prisonnières à Hasharon, Lina Jarbuni, ont exigé que les autorités de la prison fournissent des cours pour toutes les prisonnières mineures. La plupart sont à l'école et certaines sont en dernière année et doivent préparer leur examen Taujihi (final). Les autorités de la prison ont récemment répondu positivement et se sont engagées à fournir un enseignant spécial nommé à la prison, à la suite de quoi des cours ont commencé 2 fois par semaine.

Plusieurs prisonnières actuellement à Hasharon ont été blessées au moment de leur arrestation. La plupart ont été sérieusement blessées et ont été hospitalisées à Jérusalem. Nous pensons que les soins médicaux qu'elles ont reçus ont été insuffisants car elles ont été transférées en prison avant d'avoir reçu un traitement adéquat permettant leur guérison. Parmi ces personnes se trouve Asra'a Ja'abis dont la voiture a pris feu alors qu'elle revenait d'Azarieh (près de Jérusalem). Asra'a a été brûlée aux 2ème et 3ème degrés et elle a été à l'hôpital Hadassah avant d'être transférée à la prison d'Hasharon. Son état est sérieux et nous pensons que sa place est dans un hôpital, au moins pour quelque temps, et pas en prison. L'état d'une autre prisonnière, 'Abla El'Adam, atteinte à la tête par les balles des soldats et sérieusement blessée, est très grave.

Elles sont épisodiquement ramenées à l'hôpital pour des traitements. Il faut noter que le transport de la prison à l'hôpital pour un traitement médical engendre beaucoup de souffrances, tout particulièrement dans les conditions rudes de transport que nous avons décrites ci-dessus.

La prisonnière 'Alia El'Abassi s'est portée volontaire pour aider les blessées.

Quelques membres de la WOFPP essaient d'assister aux procédures judiciaires et de les observer comme partie du travail bénévole de l'association. Cette présence au tribunal nous permet de nous tenir au courant, de parler avec les membres des familles, de rester en lien avec elles et de les aider autant que nous le pouvons.

Important: nous ne pouvons pas être sûres du nombre exact de prisonnières/détenues actuellement car les nombres varient chaque jour.

La WOFPP a besoin de dons pour pouvoir assurer des visites fréquentes de notre avocate dans les prisons.

Pour les donations à WOFPP:
Compte de banque:
Women's Organization for Political Prisoners (WOFPP)
Nombre du compte: 471067
BANK HAPOALIM
Branch 532
Daniel Frisch St. 3,Tel Aviv 64078, ISRAEL
IBAN number: IL 60-0125-3200-0000-0471-067
BIC (swift): POALILIT
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Frug Street 30
IL-63417 Tel Aviv, ISRAEL>

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