21 juin 2016

La campagne contre le Hezbollah, vers l’Amérique latine?

L’équipe du site
Dans le cadre de la campagne menée par les Etats-Unis contre l’environnement qui sympathise avec le Hezbollah, l’Amérique latine semble être dans la ligne de mire : en tête le Paraguay.

Selon le quotidien libanais al-Akhbar, une panoplie de mesures médiatiques et juridiques est en train d’être mise en place pour porter atteinte à la structure économique de la communauté libanaise dans le triangle frontalier qui regroupe le Brésil, le Paraguay et l’Argentine. Elles visent surtout à accuser certains hommes d’affaires libanais d’appartenir au Hezbollah et d’accorder leurs succès économiques à l’avantage de la résistance libanaise.

Dans un rapport sécuritaire présenté par le professeur universitaire israélien et membre de la Fondation de défense des démocraties à Washington, Emanuele Ottolenghi suggère « d’assiéger les activités économiques du Hezbollah et de traquer certaines sociétés commerciales qui sont particulièrement actives dans la Zone libre  située à l’intérieur de la ville de Ciudad del Este au Paraguay sous prétexte qu’elles soutiennent le Hezbollah.

Selon ce professeur qui a obtenu son doctorat d’une université israélienne de Tel Aviv, les enquêtes aboutissent à un soi-disant  réseau économique qui est étroitement lié au Hezbollah. Il a indiqué l’existence d’une liste de noms d’hommes d’affaires libanais et étrangers, sans étayer ses allégations par aucune preuve.

Selon al-Akhbar, sur le site du Congrès américain, la déposition d’Ottolenghi évoque entre autre les activités des deux chaines de télévision al-Manar et al-Mayadeen en Amérique Latine, inscrites dans la propagation des idées du Hezbollah. Il évoque entre autre le lancement par al-Mayadeen de son site hispanophone.

Dans son intervention, l’universitaire israélien évoque aussi ce qu’il considère être "l’influence médiatique qui s’illustre par la sympathie exprimée par des immigrés libanais à l’encontre du Hezbollah".
Deux journalistes influents sont nommément désignés : Ali Farhate et Yacine Hijazi. Ils sont décrits comme étant « deux activistes du Hezbollah qui font l’apologie de ses intérêts dans la région ». Il a appuyé son accusation en présentant des photographies de sayed Nasrallah et des martyrs de la résistance postées par des résidents arabes dans leur compte.

Des sources ont confié pour al-Akhbar que la campagne visera une centaine de sociétés dirigées dans leur majeure partie par des hommes d’affaires libanais dans une tentative de faire pression sur l’environnement qui soutient la résistance libanaise, quand bien même ce soutien est exclusivement moral.

Le rapport de l’universitaire israélien propose aussi de publier sur les réseaux sociaux des ultimatums qui adressent un message clair à tous ceux qui résident en Amérique latine, les avisant de réviser leur calculs et leurs positions politiques, faute de quoi ils seront suspectés.

Il est même question selon ces sources d’un plan préparé par des branches sécuritaires liées à des ambassades étrangères et arabes a Ascension afin de semer la terreur dans la région en diffusant des informations aux medias afin de recruter des résidents libanais disposés à espionner et dénoncer tous ceux qu’ils soupçonnent de sympathiser ou de soutenir le Hezbollah.

Au Paraguay, ce plan pourrait profiter aux calculs électoraux de la classe au pouvoir : d’un côté, il couperait court aux tentatives de soutenir des opposants paraguayens soutenus par des hommes d’affaires libanais, lesquels éviteraient de nuire à leurs propres intérêts. De l’autre, la campagne médiatique qui accompagnera ce plan permettra de divertir l’opinion publique des problèmes économiques et sociaux qui la préoccupent.


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