Révélations sur la mort d'un Algérien dans un commissariat français
Par Djamel Belaïfa,
Le Quotidien d'Oran, 20 août 2009
Nouveau rebondissement dans l'affaire Ziri, le retraité algérien décédé en France le 11 juin dernier après une interpellation musclée à Argenteuil. Une récente contre-autopsie vient de révéler la présence de plusieurs hématomes sur le corps de la victime.
De nouveaux éléments d'enquête qui permettent de relancer la piste de la bavure policière. Selon le site de l'édition «20 Minutes», les amis et la famille de Ali Ziri ont fini par obtenir une contre-autopsie effectuée par un expert désigné par le juge d'instruction. «Ils ont retrouvé plusieurs hématomes de 12 à 17 millimètres sur son corps, ce qui nous donne raison. Il s'est fait tabasser par les policiers», a affirmé à «20 Minutes» un membre du collectif de soutien à Ali Ziri.
Selon «20 Minutes», qui cite le secrétariat du procureur de la République du parquet de Pontoise, les experts nommés par le juge d'instruction ont effectivement retrouvé des traces d'hématomes, mais ils attendent les résultats complémentaires qui devraient arriver prochainement pour déterminer la cause du décès.
Un rassemblement des proches et amis du retraité était prévu hier à 18h00 au croisement de la rue Jeanne d'Arc et du boulevard Léon Feix, à quelques mètres de la mairie d'Argenteuil. «Nous voulons que toute la vérité finisse par se savoir», avait indiqué un proche de la victime. A l'appel du collectif «Vérité et justice pour M. Ali Ziri», les proches du défunt, des associations, des partis politiques et des citoyens d'Argenteuil avaient organisé le 24 juin dernier une marche pacifique pour réclamer la vérité et la justice.
Ali Ziri, un retraité algérien âgé de 69 ans, est mort le 11 juin dernier à la suite d'un contrôle policier. Aux environs de 20h30, trois policiers d'Argenteuil, dont une femme, ont procédé à l'arrestation du conducteur d'un véhicule, Arezki K., un ressortissant algérien âgé de 61 ans, près du croisement des boulevard Jeanne d'Arc et Léon Feix. Ce conducteur était accompagné par le défunt Ali Ziri, assis sur le siège avant du véhicule. Selon le témoignage du conducteur, les trois policiers lui ont d'abord demandé de sortir du véhicule au même titre que le passager Ali Ziri. Suivent alors des menaces de les emmener au poste, puis des insultes... Et enfin des menottes et des coups. C'est en voyant son ami Arezki traîné par terre que le défunt est intervenu pour tenter de calmer les policiers en leur demandant de le laisser tranquille et qu'il allait déposer plainte contre eux. C'est alors, poursuit le témoin, que les policiers se saisissent de lui et le menottent à son tour. Les deux Algériens sont alors malmenés et poussés avec violence à l'intérieur du véhicule policier. C'est dans ce véhicule que le drame, ayant entraîné la mort du retraité algérien, s'est apparemment produit, alors que les deux hommes sont transportés à l'hôpital d'Argenteuil. Mis en garde à vue pendant 24 heures, Arezki K. n'apprendra le décès de son ami que le jeudi 11 juin par des policiers du commissariat d'Argenteuil. Le conducteur affirme avoir fait l'objet d'un tabassage continu, au même titre que le défunt Ali Ziri. Alors qu'ils étaient tous les deux menottés, le médecin traitant d'Arezki K. ainsi que celui de l'hôpital lui ont d'ailleurs prescrit un arrêt de travail de huit jours. Les proches et les amis du défunt, qui se sont rendus à l'hôpital d'Argenteuil, ont tous constaté que plusieurs coups étaient visibles sur le corps de la victime.
Toujours selon la version du conducteur, les coups pleuvaient dans le camion qui emmenait les deux interpellés en garde à vue. Ali Ziri ne s'en remettra pas, il meurt quelques heures après son arrivée à l'hôpital d'Argenteuil.
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