Le Mouvement
islamique du Nigeria (IMN) a affirmé jeudi que plus de 700 de ses
membres étaient toujours portés disparus, plus d'un mois après le
massacre de l'armée contre les partisans de ce mouvement dans la région
de Zaria, au nord du pays.
«Selon notre liste, il y a
quelque 730 personnes, des hommes et des femmes, qui sont encore portés
disparus depuis ce fatidique samedi 12 décembre 2015», a déclaré dans un
communiqué Ibrahim Musa, le porte-parole de l’IMN.
«Ces disparus ont été tués par l'armée ou bien ils sont détenus au secret», a-t-il ajouté.
Selon l'IMN, 220 membres sont emprisonnés à Kaduna, la capitale de l'Etat éponyme, où Zaria est situé.
Les autres sont détenus dans
des centres militaires de cet Etat, ainsi que dans l'Etat de Bauchi
(nord-est) et à Abuja, la capitale fédérale.
Le massacre du samedi noir a
eu lieu au moment où des musulmans chiites participaient à une
procession religieuse. L’armée a prétendu que les partisans de l’IMN
avait bloqué un convoi du chef d'état-major des armées, le général Tukur
Yusuf Buratai. Une accusation formellement démentie par ce groupe
nigérian.
La maison du chef de l'IMN, le
cheik Ibrahim Zakzaky, et la mosquée à Zaria ont été détruits lors de
ces agressions. M. Zakzaky, 62 ans, a lui-même été arrêté après avoir
été blessé et torturé par l’armée et est détenu au secret depuis.
Selon M. Musa, une délégation
du Conseil suprême national pour les affaires islamiques --un groupe qui
rassemble toutes les organisations musulmanes du Nigeria-- a pu rendre
visite à M. Zakzaky et son épouse à Abuja.
L'IMN a appelé à la libération
immédiate de son chef et demande au gouvernement de s'expliquer sur
«ces atrocités injustifiables commises par l'armée».
Aucun bilan officiel n'a été
donné, mais des témoins sur place ont déclaré à l'organisation Human
Rights Watch qu'au moins 300 corps avaient été apportés à la morgue de
Zaria dès le premier jour du massacre.
Selon M. Musa, les familles, qui voudraient enterrer leurs morts, n'ont pas eu accès au corps des victimes.
L’IMN accuse l’armée d’entretenir des relations avec le groupe extrémiste Boko Haram.
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