15 janvier 2016

 
Le Mouvement islamique du Nigeria (IMN) a affirmé jeudi que plus de 700 de ses membres étaient toujours portés disparus, plus d'un mois après le massacre de l'armée contre les partisans de ce mouvement dans la région de Zaria, au nord du pays.
«Selon notre liste, il y a quelque 730 personnes, des hommes et des femmes, qui sont encore portés disparus depuis ce fatidique samedi 12 décembre 2015», a déclaré dans un communiqué Ibrahim Musa, le porte-parole de l’IMN.
«Ces disparus ont été tués par l'armée ou bien ils sont détenus au secret», a-t-il ajouté.Nigeria: le sort de plus de 700 musulmans chiites toujours inconnu.
Selon l'IMN, 220 membres sont emprisonnés à Kaduna, la capitale de l'Etat éponyme, où Zaria est situé.
Les autres sont détenus dans des centres militaires de cet Etat, ainsi que dans l'Etat de Bauchi (nord-est) et à Abuja, la capitale fédérale.
Le massacre du samedi noir a eu lieu au moment où des musulmans chiites participaient à une procession religieuse. L’armée a prétendu que les partisans de l’IMN avait bloqué un convoi du chef d'état-major des armées, le général Tukur Yusuf Buratai. Une accusation formellement démentie par ce groupe nigérian.
La maison du chef de l'IMN, le cheik Ibrahim Zakzaky, et la mosquée à Zaria ont été détruits lors de ces  agressions. M. Zakzaky, 62 ans, a lui-même été arrêté après avoir été blessé et torturé par l’armée et est détenu au secret depuis.
Selon M. Musa, une délégation du Conseil suprême national pour les affaires islamiques --un groupe qui rassemble toutes les organisations musulmanes du Nigeria-- a pu rendre visite à M. Zakzaky et son épouse à Abuja.
L'IMN a appelé à la libération immédiate de son chef et demande au gouvernement de s'expliquer sur «ces atrocités injustifiables commises par l'armée».
Aucun bilan officiel n'a été donné, mais des témoins sur place ont déclaré à l'organisation Human Rights Watch qu'au moins 300 corps avaient été apportés à la morgue de Zaria dès le premier jour du massacre.
Selon M. Musa, les familles, qui voudraient enterrer leurs morts, n'ont pas eu accès au corps des victimes.
L’IMN accuse l’armée d’entretenir des relations avec le groupe extrémiste Boko Haram.

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