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Susceptible
et provocateur comme il est, Israël n’a pu laisser échapper la
photographie des 10 marines américains, capturés par les Gardiens de la
Révolution iranienne qui ont intercepté leurs vedettes dans les eaux territoriales iraniennes, dans le Golfe persique. « Les photos de l’humiliation », « Humiliation », « Images d’humiliation des Américains », « Humiliation de l’Iran », « rapprochement à la manière iranienne », « Les hauts-talons des iraniens dans la région »…La majeure partie des Unes des medias israéliens tournent autour d’un seul thème pour commenter cet événement qui a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi : une présumée humiliation infligée par l’Iran aux Etats-Unis. Pourtant la République islamique se trouvait dans son plein droit, vu que les navires américains avaient violé sa souveraineté. Et tous mettent en exergue la photo dans laquelle les marins américains paraissent à genoux, les mains posées sur leur tête. Aucune ne les montre, bien traités, bien décontractés, et bien nourris. Pour le Yediot Aharonot, rien ne pourra jamais plus effacer ces images d’humiliation infligée à la marine américain, écorchant selon lui l’image des Etats-Unis dans le monde. « L’absence de portée militaire de ce qui s’est passé ce mercredi 13 janvier n’occulte pas les indices politiques qui en transparaissent, ceux qu’Israël devrait bien voir en face », avertit le journal, visiblement inquiet. Vu de l’angle israélien, cet événement renferme plusieurs signes gravissimes pour l’entité sioniste, d’autant que celle-ci fonde sa stratégie militaire sur son alliance indéfectible avec la superpuissance américaine. Plus que la démarche iranienne, c’est la réaction américaine qui semble le plus préoccuper les Israéliens. Elle est fortement moins agressive à l’égard de l’Iran. En témoigne le ton diplomatique avec lequel Washington l’a réceptionné, en présentant cursivement ses excuses. L »affaire n’est pas un cas à part. Des medias israéliens la relient au refus américain antérieur de punir l’Iran pour ses tirs de missiles balistiques en novembre dernier, considérés comme une entorse à l’accord conclu. Habitué à son favoritisme au détriment des droits des autres Etats de la région, le fait de voir que la superpuissance américaine respecte la souveraineté de l’Iran, son ennemi juré, constitue à lui seul un mauvais signe pour Israël. On est certes loin du temps où l’administration américaine exploitait voire fabriquait des incidents pour menacer d’aller en guerre contre Téhéran. Autre constat israélien, certes bien exagéré : « La main de Téhéran est la plus haute dans la région. Elle le sera encore plus après l’entrée en vigueur de l’accord », croient des observateurs israéliens. Selon eux, cet incident ne constitue pas un message aux Américains seulement mais à tous leurs acteurs régionaux, en l’occurrence les monarchies du Golfe, sur lesquelles Israël misent pour contrecarrer les iraniens à leur place. De par le traitement de cette information, l’exagération relève moins du constat que de l’incitation, dans toutes les directions américaines et arabes. Partagée par des medias américains dans la mouvance pro israélienne, elle s’inscrit toujours dans la volonté de faire voler en éclats l’accord nucléaire, avant son entrée en vigueur les prochains jours. Les tentatives israéliennes ne devraient pas s'apaiser même après. |
15 janvier 2016
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