Menaces de guerres israéliennes: cri de détresse ou cri de guerre??
Leila Mazboudi
28/09/2009
La stratégie des menaces, c'est le tour de force auquel s'adonne ces derniers temps l'administration israélienne, avec une hystérie inégalable.
Elles sont proférées presque quotidiennement, comme à tour de rôle, par des responsables militaires ou politiques: contre l'Iran, le Liban ou la Syrie, voire la bande de Gaza. Relayées par les médias israéliens, elles sont reprises presque instantanément par les médias arabes qui suivent à la lettre les nouvelles des médias sionistes. Et parfois, par des médias occidentaux. Le tout sur fond de manœuvres militaires israéliennes de toutes sortes, exercées sur un rythme presque mensuel, avec une hystérie jamais vue.
Il faut dire que depuis la défaite israélienne dans la guerre de juillet 2006 contre le Liban, Israël a tiré la sonnette d'alarme. Le souvenir de son fondateur, David Ben Gourione a resurgit; surtout ses derniers propos: "Israël ne supporte aucune défaite militaire; une seule suffira à en entrainer d'autres".
En plus de cette déroute militaire, c'est sa force de dissuasion, vitale pour sa survie artificielle dans la région qui en a pris un coup. Toute sa stratégie militaire a du être révisée. Toutes ses guerres dans la région ont été révisées. Une guerre a été spécialement conçue pour restituer cette dissuasion: Plomb durci, contre la bande de Gaza.
Les mêmes généraux qui ont vanté la victoire de cette offensive ne semblent eux-mêmes pas prendre au sérieux leurs allégations. La Bande de Gaza est certes le maillon le plus faible du camp de la résistance dans la région. En raison de l'enfermement et du siège qui lui sont imposés.
En revanche, ce sont deux autres éléments qui hantent le plus les sionistes: les systèmes de défense anti aériens et le nucléaire. S'ils parviennent aux mains des forces résistantes, ils changeront la donne dans la région du Moyen orient, à leur détriment.
C'est grâce à la supériorité militaire aérienne israélienne incontestable dans la région et à son accaparement de l'arme atomique que l'entité sioniste nourrit sa prédominance et garantit sa survie. Raison pour laquelle, les menaces israéliennes ciblent ces deux domaines particulièrement.
Or, le nucléaire, l'Iran l'a déjà acquis. De par la connaissance et non par importation. Quelque soient les bombardements qui seraient perpétrés contre les installations nucléaires de ce pays, rien n'y fera pour éradiquer la connaissance nucléaire incrustée dans la matière grise iranienne. Il revient désormais à la République islamique de décider de sa portée militaire
Le ministre de la guerre américain Robert Gates a été des plus clairs: "un bombardement ne fera que gagner du temps". Question de dire que les menaces israéliennes sont vaines. Elles auraient pour but de pousser les Occidentaux à promouvoir un durcissement des positions à l'encontre de Téhéran, plus qu'à introduire une réelle frappe. En vue "de sanctions paralysantes", selon les termes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. L'objectif final: promouvoir un mouvement de contestation interne pour renverser le régime. Le chef de la diplomatie israélien Avigdor Lieberman l'a dit haut et fort, au micro de la radio israélienne: " Il est à présent clair que le nucléaire iranien est le problème du monde entier et non seulement de l'Iran. Sans perdre de temps, il faut œuvrer au renversement du régime fou de Téhéran".
Dans le dossier du système de défense anti aérien, deuxième source de hantise israélienne, force est de constater que l'entité sioniste est sérieusement inquiète. Se ralliant ses alliés occidentaux, elle se déploie à tort et à travers pour dissuader Moscou de vendre les S300 à l'Iran. Voyages à Moscou, en public (Shimon Perez) et en secret (Netanyahou); enlèvement du bateau de cargaison Arctique Sea, de crainte qu'il ne transporte cette arme; suspension du bouclier anti missile en Pologne et en Tchéquie, si cher aux Américains; vente par Israël de drones dont le manque ont fait défaut à l'arsenal russe dans la guerre contre la Géorgie; promesses de l'Otan d'améliorer les relations bilatérales. Les actes de séduction dissuasives fusent de toutes parts. Le dernier mot revient au Russes.
Dernièrement, et sur fond de cette inquiétude, c'est le Liban qui a fait l'objet des menaces israéliennes: " L'introduction de missiles anti aériens va pousser l'état hébreux à mener une guerre contre le Liban" a déclaré le chef d'état major adjoint israélien Dan Hariel, pour le quotidien israélien Yediot Aharonot. Rappelant à l'appui la destruction des Sam 6 déployés par les forces syriennes dans la Békaa libanaise, dans les années 80.
Durant la dernière guerre contre le Liban, face au Hezbollah, seule la force aérienne israélienne a été hors de portée. La force maritime avait été neutralisée dès la première semaine des hostilités, alors que celles de l'infanterie et des chars Mirkavas ont du essuyer leur plus grande défaite, les derniers jours de la guerre.
En s'acquérant le système anti aérien russe, le Liban s'accorde un atout de force considérable. Sachant que les S 300 ont une qualité qui remédie aux défauts des Sam 6: ils sont mobiles, et donc adaptables à la méthode d'action du Hezbollah. Ce système, aux mains des Libanais, contraindrait l'entité sioniste à compter jusqu'à cent avant de s'aventurer dans l'espace aérien libanais, violé perpétuellement, et rendraient lettre morte toutes ses menaces.
En temps de paix, ces mises en garde auraient plus pour but de faire peur à certains Libanais, incrédules, pour les pousser à renforcer les pressions sur l'armement de la résistance libanaise, que d'introduire une guerre contre le Liban.
Le chien qui aboie ne mord pas, dit une maxime qui va si bien à la récente stratégie israélienne marquée par l'hystérie des menaces de guerre et des exercices militaires. Et quant bien même il mord, ses supposés victimes se devraient ,avertis par ses aboiements, se prémunir contre ses morsures.
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