17 septembre 2009

Journée mondiale d'Al Qods - 18 septembre 2009


Al-Quds, capitale du ciel

(Izzidîne al-Manasira, poète palestinien)

Al-Quds… cœur de la Palestine… matérialisation sincère de l’attachement de la terre au ciel et de l’être humain aux valeurs.

Al-Quds dans le christianisme : plus de 47 vestiges et monuments chrétiens parsèment la ville d’al-Quds, appartenant aux diverses églises chrétiennes (catholiques, orthodoxes, coptes, arméniennes etc..) : surtout des églises et des monastères.
Al-Quds dans l’islam : plus de 197 vestiges musulmans sont enracinés dans la ville sainte, des mosquées, dômes, palais, écoles, etc... appartenant aux diverses époques musulmanes. Parmi les plus importants, la mosquée al-Aqsa, qui comprend tout ce qui se trouve dans l’enceinte sacrée est incontestablement le lieu saint le plus important en Palestine et l’un des plus importants dans le monde.
Dans le cimetière Bab al-Rahma sont enterrées de nombreuses personnalités musulmanes, ayant habité al-Quds avant d’y mourir. Outre le cimetière Ma’manullah, les tombes des pieux, les diverses mosquées, les zawiyas et les takiyas (lieux de retraite spirituelle) , se trouve la Khanqa Salihiyya fondée par Salah Eddine al-Ayyoubi. Rien que dans la ville d’al-Quds, se trouvent plus de 15 zawiyas, plus de trente écoles historiques et plusieurs bibliothèques renfermant les livres religieux, historiques et linguistiques les plus rares.

1948 : Partage d’al-Quds, massacres et expulsion collective

Suite à la résolution de l’ONU sur le partage de la Palestine en novembre 1947, les forces sionistes déclenchent une attaque contre les quartiers arabes situés hors du mur historique de la ville d’al-Quds. Dans la partie occidentale d’al-Quds, Les Arabes vivaient surtout dans les quartiers al-Qatamon, al-Buqaa, Talbiya, Wa’riya, Ma’manullah, Musrara et Deir Abu Thur. Les quartiers arabes ont été fondés hors du mur au XIXème siècle, et surtout au temps du mandat britannique qui a encouragé aussi la création de quartiers étrangers et d’autres réservés aux colons juifs. Les quartiers juifs se situaient au nord et à l’ouest de la partie occidentale d’al-Quds, entourés du nord au sud par des villages arabes comme Lifta, sheikh Badr, Deir Yassine, Ain Karem, Malha et Beit Safafa.
Au cours de la guerre de 1948, la défense de la ville a été organisée par les forces « Jihad al-Muqaddas » dirigées par le grand combattant Abdel Qader al-Hussaynî, qui comprenaient près de 380 hommes de la ville et 250 des villages voisins. Plus de 100 à 150 combattants de l’armée constituée par la Ligue arabe, sous la direction de Fawzî Qawiqjî, y ont également participé.
L’agression sioniste contre les quartiers et les villages arabes a pris la forme d’explosions et d’expulsion de la population. A Lifta et sheikh Badr, les explosions et les destructions des maisons ont entraîné l’expulsion forcée de la population dès le début de 1948, alors que la plupart des habitants de Qatamon avaient refusé de quitter leur quartier après la grande explosion menée par les sionistes de l’hôtel Semiramis le 4 janvier 1948.
Le 6 avril 1948, la Haganah (bande terroriste sioniste) commence à exécuter les plans Delta et Nahshon pour occuper les villages palestiniens et expulser leurs habitants.. Dans les banlieues d’al-Quds, elle occupe al-Qastal, où tombe en martyr le héros et dirigeant Abdel Qader al-Hussaynî et le 9 avril, les forces sionistes commettent l’horrible massacre de Deir Yassine, pour « donner une leçon » aux Palestiniens, et notamment aux habitants d’al-Quds et ses environs. Le massacre entraînera la fuite collective d’al-Quds et des villages voisins, malgré les appels successifs du comité national d’al-Quds. Cette attaque constitue le début de l’épuration ethnique et religieuse de la ville d’al-Quds.

Après la chute des quartiers arabes de la ville arabe d’al-Quds, l’agence juive installe les nouveaux colons dans les maisons des Palestiniens. Et au cours de l’été 1949, les colons juifs sont installés dans le village de Deir Yassine. En mai 1949, Israël s’empare de la partie nord du village de Beit Safafa, après un accord signé avec la Jordanie, et élève un rempart qui divise les familles et sépare la population de ses terres.
Il ne reste plus que quelques centaines de Palestiniens dans la partie occidentale d’al-Quds. Tous les autres sont devenus des réfugiés. Les forces sionistes détruisent 37 villages sur les 41 qui existaient dans la partie occidentale tombée sous leur domination dans la province d’al-Quds. Le nombre des Maqdisis ayant été expulsés de leurs maisons et dont les propriétés leur ont été arrachées s’élèvent, en 1948, à 98.000 Palestiniens. La superficie de leurs propriétés s’élèvait à 273.000 dunums. Le nombre de villages ayant subi le nettoyage ethnique s’élève à 39.

1967 : occupation et annexion : destruction et modification humaine dans al-Quds
L’ennemi israélien a occupé la partie orientale de la ville d’al-Quds en juin 1967, alors qu’elle se trouvait sous administration jordanienne depuis 1949. Cette partie comprend l’ancienne ville et les quartiers hors mur ainsi que des villages situés au nord, au sud et à l’ouest.
Quatre jours après l’occupation d’al-Quds, les forces de l’occupation détruisent le quartier al-Maghariba jouxtant la mosquée al-Aqsa, y compris les 135 maisons où vivaient 650 personnes, ainsi que deux mosquées, pour le transformer en une grande place réservée à la prière des Juifs. 24 autres maisons seront ensuite détruites par l’armée sioniste, par explosifs, qui prétend se venger des actes de la résistance. En 1969, les autorités sionistes détruisent 14 bâtiments religieux et historiques, dont la mosquée et la zawiya al-Fakhriya. En conséquences de ces actes de terreur, plus de 1000 personnes d’al-Quds seront refoulées. Le 21 août 1969, les colons tentent d’incendier la mosquée al-Aqsa, mais les habitants d’al-Quds se mobilisent pour éteindre l’incendie qui a provoqué des dégâts importants dans sa partie méridionale.
Les autorités de l’occupation annoncent l’unification des deux parties d’al-Quds le 28 juin 1967, ce qui signifie l’annexion de la partie orientale et l’application des lois israéliennes sur ses habitants, en ce qui concerne les tribunaux, l’éducation et la vie économique, dans une tentative d’israéliser la ville et ses habitants. Suite à l’annexion, les autorités de l’occupation comment à creuser sous la vieille ville, et notamment sous la mosquée al-Aqsa, prétextant être à la recherche d’un prétendu temple. Mais les excavations, qui ont dénaturé la ville et ébranlé les fondations de la mosquée, ont prouvé le contraire : il n’y a aucun temple juif dans la ville d’al-Quds.
Concernant les Maqdisis (la population d’al-Quds), les autorités de l’occupation ont suivi la politique de judaïsation et d’epxulsion : elles expulsent plus de 70.000 Maqdisis hors de la ville et refusent d’enregistrer des milliers qui y sont nés. Plus de 40 colonies sont installées dans la ville après 1967, dont le quartier juif dans la vieille ville, Gilo, French Hill, Talpot, Kfar Adomim, Maale Adomim, Atarot, pour encercler la ville par les colonies juives qui la séparent de son environnement arabe en Cisjordanie. D’autres colonies sont installées dans la vieille ville et des quartiers arabes comme sheikh Jarrah, où des groupes de juifs extrémistes essaient de s’emparer des maisons par la force, en vue de s’étendre le plus possible.

La résistance
Les Maqdisis ont résisté aux projets de colonisation et de la mainmise sur les lieux saints dès le début de la colonisation sioniste, comme ils ont participé à toutes les protestations, manifestations et grèves qui se déroulaient dans les villes palestiniennes. La révolte d’al-Bouraq a été déclenchée à al-Quds en 1929 après les agressions sionistes sur le mur al-Bouraq et le déferlement des colons. 133 sionistes ont été tués lors de cette révolte alors que 116 Palestiniens y sont tombés martyrs . Les autorités britanniques arrêtent 900 citoyens.
Après l’occupation de la totalité de la ville en 1967, les résistants ont mené plusieurs opérations, ciblant les colonies et les soldats avec des charges explosives et des tirs de mitraillettes. Dans les années 80, les opérations de la résistance se développent : les charges explosives ciblent les colonies comme French Hill, le quartier Ramot, la rue Herzl et les résistants ciblent également les véhicules des colons et des services du Mossad. Dans les années 90, les résistants utilisent plus souvent les poignards et les couteaux, pouvant ainsi facilement approcher les colons et les soldats. Et dès 2008, la bataille des bulldozers prend le relai au moment où des opérations militaires de qualité sont menées : en mars 2008, des résistants maqdisis mènent une opération audacieuse dans une école religieuse dans la partie occidentale de la ville, tuant et blessant plusieurs colons.
Les Maqdisis ont participé à la première intifada avec tous leurs moyens disponibles, ils organisent les protestations populaires, mènent des grèves et boycottent les institutions sionistes. Des appels émis dans al-Quds appellent à la désobéissance civile, au refus de payer les taxes et impôts et le boycott des produits israéliens.
Au cours de l’intifada al-Aqsa, la résistance mène d’importantes opérations (explosions, assassinat du du terroriste Rahbaam Ze’ivi), dont l’explosion d’une voiture piégée dans la colonie Talpot en 2001, dans le marché Mahnie Yehouda et la colonie Gilo. Plusieurs opérations martyres ont lieu dans la station de bus qui transportent les colons, ébranlant l’entité sioniste dans son ensemble.
Il faut indiquer la résistance populaire menée par les masses d’al-Quds pour protéger la mosquée al-Aqsa et la vieille ville menacée par la colonisation. Les Palestiniens de 48 (vivant dans la partie de la Palestine occupée en 48) ont largement participé à cette résistance, sous la direction de sheikh Ra’ed Salah, proclamé « sheikh d’al-Aqsa ». Ayant réussi à rénover le lieu de prière al-Marwanî dans l’enceinte maqdisie, loin de la surveillance des appareils sionistes, le mouvement islamique de sheikh Ra’ed Salah organise des visites quotidiennes, par dizaines de bus, de l’intérieur palestinien vers la ville d’al-Quds, pour défendre la mosquée al-Aqsa, s’opposer aux excavations et également, encourager l’activité économique dans l’ancienne ville, après que la ville a été séparée de son environnement en Cisjordanie et la bande de Gaza.
Les poursuites contre les Maqdisis se sont intensifiées ces dernières années, des dizaines de citoyens ont été arrêtés. Le nombre des prisonniers de la ville d’al-Quds s’élèvent aujourd’hui à environ 550 prisonniers, certains étant considérés comme d’anciens prisonniers, ayant été arrêtés avant les accords d’Oslo en 1994 (soit plus de 15 ans de détention). Le plus ancien prisonnier maqdisi est Fouad Qassim Razzâm, arrêté le 30 janvier 1981, membre du Jihad islamique.. Les institutions nationales et d’al-Quds plus particulièrement réclament que les prisonniers d’al-Quds fassent partie de toutes les opérations d’échanges de prisonniers, refusant les critères de l’ennemi qui considèrent les prisonniers d’al-Quds et ceux de la Palestine 48 comme étant hors du mouvement national des prisonniers.

Suite à l’intifada al-Aqsa qui a assisté à une résistance armée et populaire dans al-Quds, les autorités de l’occupation ont procédé à l’isolement de la ville de son environnement palestinien en fermant les voies de passage entre la Cisjordanie et al-Quds et en installant le mur de l’annexion et de la colonisation, qui sépare les villages voisins de la ville, pour s’emparer de leurs terres et les annexer à l’entité sioniste. Il a fermé, détruit et pillé les institutions nationales, dont Bayt al-Machriq (la maison de l’Orient) symbole de la fermeté de la population face à l’occupation. Les sionistes ont pillé le contenu de Bayt al-Sharq comme les documents historiques importants, comme ils ont fait en occupant la ville, volant le contenu du musée national et des bibliothèques palestiniennes. Mais les Maqdisis poursuivent leur ferme résistance en enracinant leur présence dans la ville et en fondant des institutions et des associations sociales, culturelles et religieuses, malgré les mesures répressives.
Récemment, il est apparu que l’Etat sioniste projette de bâtir une ville juive qui démantèle une grande partie de la partie orientale d’al-Quds, allant du quartier Sheikh Jarrah jusqu’au quartier de Silwân, en passant par la mosquée al-Aqsa, profitant des tunnels qu’il a creusés et qui font partie de cette ville semi-souterraine. Et au cours de cette année choisie pour être la capitale de la culture arabe, les autorités sionistes ont pris un ensemble de mesures pour empêcher une quelconque manifestation culturelle dans la ville, au moment où elles poursuivent leur politique de destruction des maisons des Maqdisis, en vue de les faire partir.
Plusieurs institutions maqdisies mènent depuis plusieurs années des actions soutenues pour faire échec à ces projets, parmi lesquelles la coalition civile pour la défense des droits des maqdisis dans al-Quds, qui rassemble plusieurs institutions et le front islamo-chrétien pour la défense d’al-Quds. Par ailleurs, plusieurs institutions dans le monde arabo-musulman se sont organisées pour soutenir la fermeté exemplaire de la population, par divers moyens, médiatiques ou économiques.
La proclamation par l’Imam al-Khumaynî de la journée mondiale pour al-Quds, le dernier vendredi de chaque mois de ramadan, constitue un des moyens importants pour soutenir la résistance de notre peuple dans la ville d’al-Quds.



Cirepal

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