11 décembre 2014

Ziad Abou Eïn (texte de Manar transmis par Mohamed Kebdani que nous remercions)

Autopsie: Ziad Abou Eïn est mort à cause des coups et du gaz

Ziad Abou Eïn, le haut responsable palestinien tombé en martyre mercredi en Cisjordanie, est décédé à cause des coups portés par des soldats israéliens et des gaz lacrymogènes qu'il a inhalés, selon son autopsie, a affirmé jeudi un ministre palestinien à l'AFP.
"Sa mort a été causée par les coups reçus de la part des occupants israéliens et par l'usage intensif qu'ils ont fait de gaz lacrymogène", a déclaré Hussein al-Sheikh, ministre des Affaires civiles.
Après la publication de ce rapport, le gouvernement palestinien a tenu « Israël » pour "entièrement responsable du meurtre" de Ziad Abou Eïn.
L'autopsie pratiquée à l'institut médicolégal d'Abu Dis, en Cisjordanie occupée, a aussi montré que Ziad Abou Eïn avait succombé parce que "les occupants avaient empêché qu'il soit transporté à l'hôpital à temps pour être sauvé", a-t-il précisé.
"Après les résultats de l'autopsie, le gouvernement palestinien tient Israël pour entièrement responsable du meurtre de Ziad Abu Eïn", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Ehab Bessaiso, à Ramallah, lors d'une conférence de presse en présence du médecin légiste palestinien Saber al-Aloul. Ce dernier a pris part à l'examen médicolégal de la dépouille.
Les Israéliens ne se sont pas prononcés officiellement sur les causes de la mort de Ziad Abou Eïn.
Selon Hussein al-Sheikh, l'autopsie "coupe court aux fables véhiculées par les Israéliens dans la presse".
La presse israélienne prétend qu'un arrêt cardiaque est la cause probable de la mort.
Des images des incidents montrent Ziad Abou Eïn respirant à grand peine face aux soldats israéliens après avoir respiré des gaz lacrymogènes. D'autres images le montrent ensuite s'affaissant dans l'herbe en se tenant la poitrine.
L'autopsie a été pratiquée par des médecins jordaniens, un médecin palestinien et un médecin israélien, a rapporté Hussein al-Sheikh.
Le médecin israélien a toutefois souhaité prendre du temps pour signer le rapport d'autopsie, a-t-il dit.
Des milliers de Palestiniens enterrent Abou Eïn en appelant à la vengeance
Entre-temps, les Palestiniens ont afflué par milliers à Ramallah aux funérailles d'un d’Abou Eïn.
La foule d'anonymes et d'officiels a accompagné la dépouille de Ziad Abou Eïn jusqu'au cimetière de Ramallah où elle a été inhumée aux cris de "Nous te vengerons avec notre propre sang, Dieu est le plus grand !" et "Nous poursuivons ton combat".
Auparavant, ils s'étaient pressés à la Mouqata'a, le siège de l'Autorité palestinienne, pour se recueillir devant le cercueil recouvert du drapeau palestinien.
"Vengeance", scandaient certains, d'autres proclamant: "Ton sang n'aura pas été versé en vain" tandis que les haut-parleurs diffusaient des chants patriotiques

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Tabassé par des soldats israéliens et asphyxié, un ministre palestinien succombe
Un ministre palestinien a été tué mercredi après avoir été violemment frappé par des soldats israéliens lors d'une manifestation en Cisjordanie occupée, a-t-on appris de sources médicales et sécuritaires.
Ziad Abou Eïn, en charge du dossier de la colonisation au sein de l'Autorité palestinienne, est décédé après avoir été frappé au torse par des soldats lors d'une marche de protestation contre la colonisation dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, a précisé une source de sécurité palestinienne.
Les soldats israéliens l'ont battu avec la crosse de leurs fusils et des casques.
Selon l’AFP, les témoignages directs ou indirects qui ont fait état de coups de poing portés à son torse, et même d'un coup de crosse n'ont été confirmés ni par le photographe de l'AFP ni par les différentes images de la scène.
 
Celles-ci montrent une empoignade confuse et véhémente, écrit l’agence française selon laquelle une autre vidéo montre un lacrymogène explosant au pied du responsable palestinien, qui semble ensuite respirer à grand peine.

Quelque minutes après, Ziad Abou Eïn s'est affaissé dans l'herbe en se tenant la poitrine, a rapporté le photographe de l'AFP.

Selon un photographe de l'AFP, le responsable palestinien faisait partie de quelque 300 manifestants qui voulaient planter des oliviers. Ils ont été interceptés par les soldats israéliens et des échauffourées ont éclaté.
Les terres des Palestiniens en Cisjordanie occupée font régulièrement l'objet d'attaques perpétrées par les colons sionistes qui s'efforcent d'arracher les oliviers. Tandis que les autorités de l'occupation israéliennes empêchent aux Palestiniens d'en planter de nouveau et procèdent à leur confiscation.
Interrogée, l'armée israélienne a affirmé être intervenue face à des "émeutiers". Indiquant examiner les circonstances de la mort, Israël a proposé la constitution d'une équipe d'enquête commune.
Selon la correspondante de la télévision RT, avant même l'arrivée des manifestants sur le lieu de plantation, les militaires israéliens s'étaient mis à gêner les journalistes et ceux qui étaient arrivés en premier, et s'attaquaient physyiquement aux personnes agées. Selon elle, Abou Eïn a bel et bien été tabassé, et s'est effondré asphyxié par l'inhalation de gaz lacrymogènes qui ont été largués par les Israéliens.

Abbas: un acte barbare
En réaction, le chef de l'Autorité palestinienne a interrompu la coopération sécuritaire avec "Israël" et décrété trois jours de deuil.
M. Abbas a condamné "l'attaque brutale qui a provoqué la mort" de Ziad Abou Eïn, "tombé en martyr". C'est un "acte barbare qui ne peut être ni accepté ni toléré", a-t-il affirmé, selon l'agence officielle WAFA.
"Israël va payer le meurtre de Ziad", a pour sa part déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad al-Maliki.
Les dernières paroles du martyr à la presse avant les incidents ont été pour dénoncer "une armée d'occupation qui pratique la terreur et l'oppression". Les manifestants sont venus "planter des arbres, non pas lancer des pierres ni agresser quiconque" et ont pourtant été pris à partie par les soldats, avait-il dit.

Comme réactions, la Jordanie a dénoncé "un crime de plus sur la liste des crimes israéliens répétés contre le peuple palestinien sans défense", alors que l'Union européenne s’est contenté de réclamer une enquête "immédiate" et "indépendante" sur les circonstances de la mort.
Les dirigeants palestiniens devaient tenir mercredi à 19H00 (17H00 GMT) une réunion extraordinaire. Un certain nombre de participants pourraient y réclamer la fin de la coopération sécuritaire avec Israël, a dit à l'AFP une source proche de la direction palestinienne.

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