Syrie : Les disciples de Goebbels
Domenico Losurdo interroge : « Quelle est la nature du conflit qui investit la Syrie depuis quelques mois ? » [1]
Les condamnations et les sanctions de l’Occident et son désir de renverser le gouvernement syrien sont-ils inspirés par leur indignation face à la « brutale répression » des manifestations pacifiques dont le pouvoir se serait rendu responsable ?
RESTAURER LA DOMINATION COLONIALE DE L’OCCIDENT
En réalité, en 2005 déjà, « George W. Bush désirait renverser Bachar al Assad ». C’est ce que rapporte Itamar Rabinovitch, ancien ambassadeur d’Israël à Washington [1]. Lequel ajoute que c’est également l’objectif poursuivi par le gouvernement israélien.
Il convient d’en finir - dit-il - avec ce gouvernement syrien qui appuie « le Hezbollah au Liban et le Hamas en Gaza » et qui a des liens étroits avec Téhéran. Pour les dirigeants israéliens « enlever la brique syrienne du mur iranien pourrait déboucher sur une nouvelle phase de la politique régionale ».
Ainsi, les manœuvres contre la Syrie ne visent pas seulement ce pays, mais également la Palestine, le Liban et l’Iran.
Il s’agit d’asséner un coup décisif à la cause du peuple palestinien et de consolider la domination néo-coloniale d’Israël et de l’Occident dans une aire d’importance géopolitique et géo-économique décisive.
SUBVERSION ÉTRANGÈRE
A Antakya (Antioche), dans une région turque frontalière de la Syrie, « l’Armée syrienne libre, une organisation qui mène la lutte armée contre le régime d’Assad » est déjà à l’œuvre. Elle bénéficie des armes et de l’assistance militaire de la Turquie. [2]
Ainsi, le gouvernement syrien doit non seulement faire face à une révolte armée, mais une révolte armée appuyée de l’extérieur par un pays membre de l'OTAN.
Pour Domenico Losurdo : « Quelles qu’aient été les erreurs et les fautes de ses dirigeants, ce petit pays est à présent l’objet d’une agression militaire ».
« La Turquie depuis quelques temps montrait des signes d’impatience à l’égard de la domination exercée au Moyen-Orient par Israël et les USA. Obama répond à cette impatience en poussant les dirigeants d’Ankara à un sous-impérialisme néo-ottoman, contrôlé évidemment par Washington ».
PUISSANCE DE FEU MEDIATIQUE
La Syrie est contrainte à lutter dans des conditions difficiles pour garder son indépendance.
Comme ils l'avaient fait pour la Libye, l’impérialisme et sa puissance de feu multimédiatique présentent la crise syrienne en cours comme l’exercice d’une violence brutale et gratuite contre les manifestants pacifiques et non-violents.
« Il ne fait aucun doute que Goebbels, le maléfique et brillant ministre du Troisième Reich, a fait école ; il convient même de reconnaître que ses disciples à Washington et Bruxelles ont à présent dépassé leur maître jamais oublié », constate Domenico Lodurdo.
Cette désinformation s’accompagne d’un chantage honteux : les puissances occidentales menacent, directement ou indirectement, les dirigeants syriens du sort de Kadhafi : le lynchage et l’assassinat.
[1] http://domenicolosurdo.blogspot.com/
[2] The International Herald Tribune, 19-20 novembre 2011.
[3] Guido Olimpio, Corriere della Sera, 29 octobre.
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