Etre du SATEF et discuter de la santé constitutionnelle ? Pas très simple...
Au
cours du prolongement inutilisé du Cinquantenaire de la révolution, et
pendant que l'on a mis quelque part sur la table une sorte de débat sur
la réforme constitutionnelle, il aurait été important d'évoquer
l'historique "Prison de la Santé". A présent que les médecins
d'El-Mouradia semblent indiquer un proche retour à l'eau douce d'Algérie
du grand poisson d'avril dernier par le voyage duquel les institutions
algériennes ont prouvé leur capacité à fonctionner en apesanteur (comme
lors de la campagne législative de 2011 pendant laquelle l'université
est restée de longs mois sans ministre), on peut, le coeur allégé d'un
brin, discuter de la difficulté d'être du Satef-dz Béjaïa et d'émettre
un avis sur les chamboulements en cours.
En 2001, le Satef, tout en expérimentant à ses dépens la scission en deux ailes (1), engageait une nouvelle dynamique fondée sur des projets : social, éducatif, syndical ; et drivée par les membres de la Commission nationale de préparation du Congrès, qui se sont retrouvés nécessairement là où il semblait possible de parler encore de projets afin d'essayer d'ancrer cette dynamique. Ils se sont de ce fait rangés du côté de l'aile d'Ait-Ali Brahim, avant de céder, les uns après les autres au fil des ans, face à la difficulté du terrain. La première difficulté majeure rencontrée fut l'anathème jeté sur l'aile porteuse de projets par un dirigeant très en vue du parti auquel appartenaient aussi bien Arab Azzi qu'Ait-Ali-Braham Omar. En effet, dès la fin 2001, Ahmed DJEDDAI, un bon pratiquant du PNL, alors 1er Secrétaire national du FFS, apportait publiquement son soutien à l'aile d'Arab Azzi et qualifiait devant la presse nationale les tenants de l'autre aile, celle porteuse des projets (d'ailleurs adoptés par le Congrès avant la scission), d'agents de la DRS.
Une telle déclaration n’a pas reçu de réponse de la part du Satef. Il fallait coûte que coûte en limiter l’impact et le silence, qui était alors la seule option envisageable, n’a évidemment pas été suffisant : traitée de troupe de la DRS, l’aile porteuse des projets ne pouvait plus compter mobiliser autour d’elle les sympathisants et perdait à vue d’œil les militants du Satef. Cela a d’ailleurs fini de convaincre une partie des soutiens d’Ait-Ali-Braham de ne plus chercher à mobiliser et de faire comme d’autres : s’accaparer de l’appareil du syndicat dans une option d’avantages personnels étroits. C’était à cette époque que les derniers membres de la CNPC encore actifs et les dirigeants de la Section régionale de Béjaïa ont décidé de continuer de défendre la ligne nationale connue et lesprojets du Satef à travers la structure régionale de Béjaïa. Ce, en prenant la précaution supplémentaire de laisser à l’autre aile la possibilité de mobiliser autour d’elle, Arab Azzi ayant fini par abandonner la partie et passer le témoin à Md Oussalem Sadali, dans l’attente que les projets constituent un objet de discussion entre les deux parties : suite à la déclaration de Djeddai, ce serait participer à casser le Satef que de rejoindre la déviance opportuniste de nos propres alliés et ce serait aggraver la démobilisation autour du Satef en visant à décrédibiliser davantage l’autre aile. Cette position complexe se matérialise à travers les déclarations successives de la Section régionale du Satef par la référence incessante aux projets et par l’appel chaque fois réitéré à la tenue d’un congrès unificateur.
En 2005, l’un des dirigeants de la Section régionale du Satef –Béjaïa a été parmi les signataires initiateurs de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales en Algérie. En n’engageant pas le Satef, la Section régionale laissait la porte ouverte pour l’implication de l’autre aile, désormais drivée par Md Oussalem Sadali, tout en se donnant ainsi la possibilité de garder sur une ligne assez viable les camarades du Conseil national de l’aile dont elle fait partie, dans la perspective de constituer une nouvelle base de discussion entre les deux ailes, base faite des actions et des positions partagées dans le cadre de la dynamique nationale et internationale dont l’Appel a été l’élément déclencheur. En juin 2006, Md Oussalem Sadali a profité d’une journée sur le syndicalisme en Algérie organisée à Genève pour reprendre à son compte la quintessence même de la déclaration faite en 2001 par Ahmed Djeddai : notre aile est peuplée d’agents de la DRS. Dès lors, il est devenu impossible de peser face aux camarades gagnés à l’opportunisme au sein de notre propre aile. Car, entre temps, en avril 2006 précisément, lors d’une rencontre entre cette aile du Satef et un panel représentatif du Ministère de l’éducation au siège de ce dernier, l’initiateur de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales et militant du Satef a été de la partie. Ses prises de position ne cadraient pas du tout avec les plans des camarades opportunistes, à la tête desquels feu Basti Abdelmadjid puis Amoura Boualem, ce qui signifiait que la position de la Section régionale de Béjaïa au niveau des instances nationales allait être de plus en plus difficile avant de virer à la conflictualité ouverte.
Le MEN et le reste n’étaient sans doute pas le moins du monde intéressés de recycler l’appareil du Satef en appareil d’opportunistes tout en y gardant les non-opportunistes de la Section régionale de Béjaïa ! La déclaration de Sadali à la journée de Genève rendait cette évolution totalement inévitable. Le problème est que, du point de vue juridique, l’aile de Basti a remporté tous les procès quelques mois auparavant déjà contre l’aile de Sadali : il n’est dès lors plus possible de négocier de structure à structure, mais seulement de structure à militants, éventualité que sa déclaration ne favorisait pas du tout.
A la mort de Basti Abdelmadjid, Amoura s’est saisi illégalement de l’appareil sans y associer le moins du monde la Section régionale de Béjaïa. En 2011, la commission de débat sur la réforme constitutionnelle présidée par Ben Salah recevait Amoura Boualem pour le compte du Satef. Un cadre du Satef-Béjaïa a eu à ce propos, transmis aux parties intéressées, le commentaire que l’on peut encore lire à ce lien : http://fr.groups.yahoo.com/group/satef_06dz/message/1526 (2). Depuis, les choses sont restées telles quelles. Une petite phrase dans un article récent d’un quotidien arabophone m’a renseigné que, suite à Ben Bouzid, Baba-Ahmed a récemment et comme discrètement reçu le même Amoura Boualem pour le Satef. Puisque ce n’est pas encore barakat, alors 3alabarakatillah…
C’est vous dire toute la difficulté de se mêler des discussions en cours sur la constitution en tant que militant du Satef. Transposer la déclaration de Djeddai en 2001, confirmée par Sadali en 2006 à la situation actuelle en donnant du crédit à Md Chaffik MESBAH disculperait Amoura Boualem de toute appartenance à la DRS, tout en l’intégrant au clan moukho-bouteflikien, et isolerait les éléments encore présents de la Section régionale de Béjaïa comme étant les seuls concernés par l’affabulation de Djeddai-Sadali : situation peu fréquentable. Et si on ne gobe pas le fait que le Satef ne puisse crédibiliser sa dynamique syndicale fondé sur des projets structurant le débat et la formation syndicaux dans notre pays, il y a même risque de ressentir, déjà en tant que citoyen tel que concerné en premier chef par la loi fondamentale, une carence en confiance pour le cours actuel des choses.
Akbou, le 11 juin 2013
Tahar HAMADACHE.
----------------------
Notes :
(1) L'une des deux ailes était pilotée par l'ex. député Azzi Arab qui a fini dans la diplomatie externe du mouvement de "redressement" ayant touché son parti, et Md Oussalem Sadali dont au moins quelques lieutenants, dont Rabah Meksem, ont fini par rejoindre Arab Azzi dans sa dissidence à leur ex.parti commun. L'autre aile était en réalité menée par Ait-Ali-Brahim Omar, qui a par la suite été élu membre de l'APW de Tizi-Ouzou sur la liste du même parti que celui d'Arab Azzi, alors en fin de mandature.
(2) A noter que, depuis cette date, le blog satefdz.unblog.fr a disparu, que satef-Béjaïa est présent sur facebook et que l’auteur de ce commentaire a obtenu son DEUA en droit de l’UFC et est sur le point d’obtenir sa licence de langue française à l’UAMB.
Etre du SATEF et discuter de la santé constitutionnelle ? Pas très simple...
Au cours du prolongement inutilisé du Cinquantenaire de la révolution, et pendant que l'on a mis quelque part sur la table une sorte de débat sur la réforme constitutionnelle, il aurait été important d'évoquer l'historique "Prison de la Santé". A présent que les médecins d'El-Mouradia semblent indiquer un proche retour à l'eau douce d'Algérie du grand poisson d'avril dernier par le voyage duquel les institutions algériennes ont prouvé leur capacité à fonctionner en apesanteur (comme lors de la campagne législative de 2011 pendant laquelle l'université est restée de longs mois sans ministre), on peut, le coeur allégé d'un brin, discuter de la difficulté d'être du Satef-dz Béjaïa et d'émettre un avis sur les chamboulements en cours.
En 2001, le Satef, tout en expérimentant à ses dépens la scission en deux ailes (1), engageait une nouvelle dynamique fondée sur des projets : social, éducatif, syndical ; et drivée par les membres de la Commission nationale de préparation du Congrès, qui se sont retrouvés nécessairement là où il semblait possible de parler encore de projets afin d'essayer d'ancrer cette dynamique. Ils se sont de ce fait rangés du côté de l'aile d'Ait-Ali Brahim, avant de céder, les uns après les autres au fil des ans, face à la difficulté du terrain. La première difficulté majeure rencontrée fut l'anathème jeté sur l'aile porteuse de projets par un dirigeant très en vue du parti auquel appartenaient aussi bien Arab Azzi qu'Ait-Ali-Braham Omar. En effet, dès la fin 2001, Ahmed DJEDDAI, un bon pratiquant du PNL, alors 1er Secrétaire national du FFS, apportait publiquement son soutien à l'aile d'Arab Azzi et qualifiait devant la presse nationale les tenants de l'autre aile, celle porteuse des projets (d'ailleurs adoptés par le Congrès avant la scission), d'agents de la DRS. Une telle déclaration n’a pas reçu de réponse de la part du Satef. Il fallait coûte que coûte en limiter l’impact et le silence, qui était alors la seule option envisageable, n’a évidemment pas été suffisant : traitée de troupe de la DRS, l’aile porteuse des projets ne pouvait plus compter mobiliser autour d’elle les sympathisants et perdait à vue d’œil les militants du Satef. Cela a d’ailleurs fini de convaincre une partie des soutiens d’Ait-Ali-Braham de ne plus chercher à mobiliser et de faire comme d’autres : s’accaparer de l’appareil du syndicat dans une option d’avantages personnels étroits. C’était à cette époque que les derniers membres de la CNPC encore actifs et les dirigeants de la Section régionale de Béjaïa ont décidé de continuer de défendre la ligne nationale connue et lesprojets du Satef à travers la structure régionale de Béjaïa. Ce, en prenant la précaution supplémentaire de laisser à l’autre aile la possibilité de mobiliser autour d’elle, Arab Azzi ayant fini par abandonner la partie et passer le témoin à Md Oussalem Sadali, dans l’attente que les projets constituent un objet de discussion entre les deux parties : suite à la déclaration de Djeddai, ce serait participer à casser le Satef que de rejoindre la déviance opportuniste de nos propres alliés et ce serait aggraver la démobilisation autour du Satef en visant à décrédibiliser davantage l’autre aile. Cette position complexe se matérialise à travers les déclarations successives de la Section régionale du Satef par la référence incessante aux projets et par l’appel chaque fois réitéré à la tenue d’un congrès unificateur.
En 2005, l’un des dirigeants de la Section régionale du Satef –Béjaïa a été parmi les signataires initiateurs de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales en Algérie. En n’engageant pas le Satef, la Section régionale laissait la porte ouverte pour l’implication de l’autre aile, désormais drivée par Md Oussalem Sadali, tout en se donnant ainsi la possibilité de garder sur une ligne assez viable les camarades du Conseil national de l’aile dont elle fait partie, dans la perspective de constituer une nouvelle base de discussion entre les deux ailes, base faite des actions et des positions partagées dans le cadre de la dynamique nationale et internationale dont l’Appel a été l’élément déclencheur. En juin 2006, Md Oussalem Sadali a profité d’une journée sur le syndicalisme en Algérie organisée à Genève pour reprendre à son compte la quintessence même de la déclaration faite en 2001 par Ahmed Djeddai : notre aile est peuplée d’agents de la DRS.
Dès lors, il est devenu impossible de peser face aux camarades gagnés à l’opportunisme au sein de notre propre aile. Car, entre temps, en avril 2006 précisément, lors d’une rencontre entre cette aile du Satef et un panel représentatif du Ministère de l’éducation au siège de ce dernier, l’initiateur de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales et militant du Satef a été de la partie. Ses prises de position ne cadraient pas du tout avec les plans des camarades opportunistes, à la tête desquels feu Basti Abdelmadjid puis Amoura Boualem, ce qui signifiait que la position de la Section régionale de Béjaïa au niveau des instances nationales allait être de plus en plus difficile avant de virer à la conflictualité ouverte. Le MEN et le reste n’étaient sans doute pas le moins du monde intéressés de recycler l’appareil du Satef en appareil d’opportunistes tout en y gardant les non-opportunistes de la Section régionale de Béjaïa ! La déclaration de Sadali à la journée de Genève rendait cette évolution totalement inévitable. Le problème est que, du point de vue juridique, l’aile de Basti a remporté tous les procès quelques mois auparavant déjà contre l’aile de Sadali : il n’est dès lors plus possible de négocier de structure à structure, mais seulement de structure à militants, éventualité que sa déclaration ne favorisait pas du tout.
A la mort de Basti Abdelmadjid, Amoura s’est saisi illégalement de l’appareil sans y associer le moins du monde la Section régionale de Béjaïa. En 2011, la commission de débat sur la réforme constitutionnelle présidée par Ben Salah recevait Amoura Boualem pour le compte du Satef. Un cadre du Satef-Béjaïa a eu à ce propos, transmis aux parties intéressées, le commentaire que l’on peut encore lire à ce lien : http://fr.groups.yahoo.com/group/satef_06dz/message/1526 (2). Depuis, les choses sont restées telles quelles. Une petite phrase dans un article récent d’un quotidien arabophone m’a renseigné que, suite à Ben Bouzid, Baba-Ahmed a récemment et comme discrètement reçu le même Amoura Boualem pour le Satef. Puisque ce n’est pas encore barakat, alors 3alabarakatillah…
C’est vous dire toute la difficulté de se mêler des discussions en cours sur la constitution en tant que militant du Satef. Transposer la déclaration de Djeddai en 2001, confirmée par Sadali en 2006 à la situation actuelle en donnant du crédit à Md Chaffik MESBAH disculperait Amoura Boualem de toute appartenance à la DRS, tout en l’intégrant au clan moukho-bouteflikien, et isolerait les éléments encore présents de la Section régionale de Béjaïa comme étant les seuls concernés par l’affabulation de Djeddai-Sadali : situation peu fréquentable. Et si on ne gobe pas le fait que le Satef ne puisse crédibiliser sa dynamique syndicale fondé sur des projets structurant le débat et la formation syndicaux dans notre pays, il y a même risque de ressentir, déjà en tant que citoyen tel que concerné en premier chef par la loi fondamentale, une carence en confiance pour le cours actuel des choses.
Akbou, le 11 juin 2013
Tahar HAMADACHE.
(1) L'une des deux ailes était pilotée par l'ex. député Azzi Arab qui a fini dans la diplomatie externe du mouvement de "redressement" ayant touché son parti, et Md Oussalem Sadali dont au moins quelques lieutenants, dont Rabah Meksem, ont fini par rejoindre Arab Azzi dans sa dissidence à leur ex.parti commun. L'autre aile était en réalité menée par Ait-Ali-Brahim Omar, qui a par la suite été élu membre de l'APW de Tizi-Ouzou sur la liste du même parti que celui d'Arab Azzi, alors en fin de mandature.
(2) A noter que, depuis cette date, le blog satefdz.unblog.fr a disparu, que satef-Béjaïa est présent sur facebook et que l’auteur de ce commentaire a obtenu son DEUA en droit de l’UFC et est sur le point d’obtenir sa licence de langue française à l’UAMB.
En 2001, le Satef, tout en expérimentant à ses dépens la scission en deux ailes (1), engageait une nouvelle dynamique fondée sur des projets : social, éducatif, syndical ; et drivée par les membres de la Commission nationale de préparation du Congrès, qui se sont retrouvés nécessairement là où il semblait possible de parler encore de projets afin d'essayer d'ancrer cette dynamique. Ils se sont de ce fait rangés du côté de l'aile d'Ait-Ali Brahim, avant de céder, les uns après les autres au fil des ans, face à la difficulté du terrain. La première difficulté majeure rencontrée fut l'anathème jeté sur l'aile porteuse de projets par un dirigeant très en vue du parti auquel appartenaient aussi bien Arab Azzi qu'Ait-Ali-Braham Omar. En effet, dès la fin 2001, Ahmed DJEDDAI, un bon pratiquant du PNL, alors 1er Secrétaire national du FFS, apportait publiquement son soutien à l'aile d'Arab Azzi et qualifiait devant la presse nationale les tenants de l'autre aile, celle porteuse des projets (d'ailleurs adoptés par le Congrès avant la scission), d'agents de la DRS.
Une telle déclaration n’a pas reçu de réponse de la part du Satef. Il fallait coûte que coûte en limiter l’impact et le silence, qui était alors la seule option envisageable, n’a évidemment pas été suffisant : traitée de troupe de la DRS, l’aile porteuse des projets ne pouvait plus compter mobiliser autour d’elle les sympathisants et perdait à vue d’œil les militants du Satef. Cela a d’ailleurs fini de convaincre une partie des soutiens d’Ait-Ali-Braham de ne plus chercher à mobiliser et de faire comme d’autres : s’accaparer de l’appareil du syndicat dans une option d’avantages personnels étroits. C’était à cette époque que les derniers membres de la CNPC encore actifs et les dirigeants de la Section régionale de Béjaïa ont décidé de continuer de défendre la ligne nationale connue et lesprojets du Satef à travers la structure régionale de Béjaïa. Ce, en prenant la précaution supplémentaire de laisser à l’autre aile la possibilité de mobiliser autour d’elle, Arab Azzi ayant fini par abandonner la partie et passer le témoin à Md Oussalem Sadali, dans l’attente que les projets constituent un objet de discussion entre les deux parties : suite à la déclaration de Djeddai, ce serait participer à casser le Satef que de rejoindre la déviance opportuniste de nos propres alliés et ce serait aggraver la démobilisation autour du Satef en visant à décrédibiliser davantage l’autre aile. Cette position complexe se matérialise à travers les déclarations successives de la Section régionale du Satef par la référence incessante aux projets et par l’appel chaque fois réitéré à la tenue d’un congrès unificateur.
En 2005, l’un des dirigeants de la Section régionale du Satef –Béjaïa a été parmi les signataires initiateurs de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales en Algérie. En n’engageant pas le Satef, la Section régionale laissait la porte ouverte pour l’implication de l’autre aile, désormais drivée par Md Oussalem Sadali, tout en se donnant ainsi la possibilité de garder sur une ligne assez viable les camarades du Conseil national de l’aile dont elle fait partie, dans la perspective de constituer une nouvelle base de discussion entre les deux ailes, base faite des actions et des positions partagées dans le cadre de la dynamique nationale et internationale dont l’Appel a été l’élément déclencheur. En juin 2006, Md Oussalem Sadali a profité d’une journée sur le syndicalisme en Algérie organisée à Genève pour reprendre à son compte la quintessence même de la déclaration faite en 2001 par Ahmed Djeddai : notre aile est peuplée d’agents de la DRS. Dès lors, il est devenu impossible de peser face aux camarades gagnés à l’opportunisme au sein de notre propre aile. Car, entre temps, en avril 2006 précisément, lors d’une rencontre entre cette aile du Satef et un panel représentatif du Ministère de l’éducation au siège de ce dernier, l’initiateur de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales et militant du Satef a été de la partie. Ses prises de position ne cadraient pas du tout avec les plans des camarades opportunistes, à la tête desquels feu Basti Abdelmadjid puis Amoura Boualem, ce qui signifiait que la position de la Section régionale de Béjaïa au niveau des instances nationales allait être de plus en plus difficile avant de virer à la conflictualité ouverte.
Le MEN et le reste n’étaient sans doute pas le moins du monde intéressés de recycler l’appareil du Satef en appareil d’opportunistes tout en y gardant les non-opportunistes de la Section régionale de Béjaïa ! La déclaration de Sadali à la journée de Genève rendait cette évolution totalement inévitable. Le problème est que, du point de vue juridique, l’aile de Basti a remporté tous les procès quelques mois auparavant déjà contre l’aile de Sadali : il n’est dès lors plus possible de négocier de structure à structure, mais seulement de structure à militants, éventualité que sa déclaration ne favorisait pas du tout.
A la mort de Basti Abdelmadjid, Amoura s’est saisi illégalement de l’appareil sans y associer le moins du monde la Section régionale de Béjaïa. En 2011, la commission de débat sur la réforme constitutionnelle présidée par Ben Salah recevait Amoura Boualem pour le compte du Satef. Un cadre du Satef-Béjaïa a eu à ce propos, transmis aux parties intéressées, le commentaire que l’on peut encore lire à ce lien : http://fr.groups.yahoo.com/group/satef_06dz/message/1526 (2). Depuis, les choses sont restées telles quelles. Une petite phrase dans un article récent d’un quotidien arabophone m’a renseigné que, suite à Ben Bouzid, Baba-Ahmed a récemment et comme discrètement reçu le même Amoura Boualem pour le Satef. Puisque ce n’est pas encore barakat, alors 3alabarakatillah…
C’est vous dire toute la difficulté de se mêler des discussions en cours sur la constitution en tant que militant du Satef. Transposer la déclaration de Djeddai en 2001, confirmée par Sadali en 2006 à la situation actuelle en donnant du crédit à Md Chaffik MESBAH disculperait Amoura Boualem de toute appartenance à la DRS, tout en l’intégrant au clan moukho-bouteflikien, et isolerait les éléments encore présents de la Section régionale de Béjaïa comme étant les seuls concernés par l’affabulation de Djeddai-Sadali : situation peu fréquentable. Et si on ne gobe pas le fait que le Satef ne puisse crédibiliser sa dynamique syndicale fondé sur des projets structurant le débat et la formation syndicaux dans notre pays, il y a même risque de ressentir, déjà en tant que citoyen tel que concerné en premier chef par la loi fondamentale, une carence en confiance pour le cours actuel des choses.
Akbou, le 11 juin 2013
Tahar HAMADACHE.
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Notes :
(1) L'une des deux ailes était pilotée par l'ex. député Azzi Arab qui a fini dans la diplomatie externe du mouvement de "redressement" ayant touché son parti, et Md Oussalem Sadali dont au moins quelques lieutenants, dont Rabah Meksem, ont fini par rejoindre Arab Azzi dans sa dissidence à leur ex.parti commun. L'autre aile était en réalité menée par Ait-Ali-Brahim Omar, qui a par la suite été élu membre de l'APW de Tizi-Ouzou sur la liste du même parti que celui d'Arab Azzi, alors en fin de mandature.
(2) A noter que, depuis cette date, le blog satefdz.unblog.fr a disparu, que satef-Béjaïa est présent sur facebook et que l’auteur de ce commentaire a obtenu son DEUA en droit de l’UFC et est sur le point d’obtenir sa licence de langue française à l’UAMB.
Etre du SATEF et discuter de la santé constitutionnelle ? Pas très simple...
Au cours du prolongement inutilisé du Cinquantenaire de la révolution, et pendant que l'on a mis quelque part sur la table une sorte de débat sur la réforme constitutionnelle, il aurait été important d'évoquer l'historique "Prison de la Santé". A présent que les médecins d'El-Mouradia semblent indiquer un proche retour à l'eau douce d'Algérie du grand poisson d'avril dernier par le voyage duquel les institutions algériennes ont prouvé leur capacité à fonctionner en apesanteur (comme lors de la campagne législative de 2011 pendant laquelle l'université est restée de longs mois sans ministre), on peut, le coeur allégé d'un brin, discuter de la difficulté d'être du Satef-dz Béjaïa et d'émettre un avis sur les chamboulements en cours.
En 2001, le Satef, tout en expérimentant à ses dépens la scission en deux ailes (1), engageait une nouvelle dynamique fondée sur des projets : social, éducatif, syndical ; et drivée par les membres de la Commission nationale de préparation du Congrès, qui se sont retrouvés nécessairement là où il semblait possible de parler encore de projets afin d'essayer d'ancrer cette dynamique. Ils se sont de ce fait rangés du côté de l'aile d'Ait-Ali Brahim, avant de céder, les uns après les autres au fil des ans, face à la difficulté du terrain. La première difficulté majeure rencontrée fut l'anathème jeté sur l'aile porteuse de projets par un dirigeant très en vue du parti auquel appartenaient aussi bien Arab Azzi qu'Ait-Ali-Braham Omar. En effet, dès la fin 2001, Ahmed DJEDDAI, un bon pratiquant du PNL, alors 1er Secrétaire national du FFS, apportait publiquement son soutien à l'aile d'Arab Azzi et qualifiait devant la presse nationale les tenants de l'autre aile, celle porteuse des projets (d'ailleurs adoptés par le Congrès avant la scission), d'agents de la DRS. Une telle déclaration n’a pas reçu de réponse de la part du Satef. Il fallait coûte que coûte en limiter l’impact et le silence, qui était alors la seule option envisageable, n’a évidemment pas été suffisant : traitée de troupe de la DRS, l’aile porteuse des projets ne pouvait plus compter mobiliser autour d’elle les sympathisants et perdait à vue d’œil les militants du Satef. Cela a d’ailleurs fini de convaincre une partie des soutiens d’Ait-Ali-Braham de ne plus chercher à mobiliser et de faire comme d’autres : s’accaparer de l’appareil du syndicat dans une option d’avantages personnels étroits. C’était à cette époque que les derniers membres de la CNPC encore actifs et les dirigeants de la Section régionale de Béjaïa ont décidé de continuer de défendre la ligne nationale connue et lesprojets du Satef à travers la structure régionale de Béjaïa. Ce, en prenant la précaution supplémentaire de laisser à l’autre aile la possibilité de mobiliser autour d’elle, Arab Azzi ayant fini par abandonner la partie et passer le témoin à Md Oussalem Sadali, dans l’attente que les projets constituent un objet de discussion entre les deux parties : suite à la déclaration de Djeddai, ce serait participer à casser le Satef que de rejoindre la déviance opportuniste de nos propres alliés et ce serait aggraver la démobilisation autour du Satef en visant à décrédibiliser davantage l’autre aile. Cette position complexe se matérialise à travers les déclarations successives de la Section régionale du Satef par la référence incessante aux projets et par l’appel chaque fois réitéré à la tenue d’un congrès unificateur.
En 2005, l’un des dirigeants de la Section régionale du Satef –Béjaïa a été parmi les signataires initiateurs de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales en Algérie. En n’engageant pas le Satef, la Section régionale laissait la porte ouverte pour l’implication de l’autre aile, désormais drivée par Md Oussalem Sadali, tout en se donnant ainsi la possibilité de garder sur une ligne assez viable les camarades du Conseil national de l’aile dont elle fait partie, dans la perspective de constituer une nouvelle base de discussion entre les deux ailes, base faite des actions et des positions partagées dans le cadre de la dynamique nationale et internationale dont l’Appel a été l’élément déclencheur. En juin 2006, Md Oussalem Sadali a profité d’une journée sur le syndicalisme en Algérie organisée à Genève pour reprendre à son compte la quintessence même de la déclaration faite en 2001 par Ahmed Djeddai : notre aile est peuplée d’agents de la DRS.
Dès lors, il est devenu impossible de peser face aux camarades gagnés à l’opportunisme au sein de notre propre aile. Car, entre temps, en avril 2006 précisément, lors d’une rencontre entre cette aile du Satef et un panel représentatif du Ministère de l’éducation au siège de ce dernier, l’initiateur de l’Appel pour les libertés publiques et syndicales et militant du Satef a été de la partie. Ses prises de position ne cadraient pas du tout avec les plans des camarades opportunistes, à la tête desquels feu Basti Abdelmadjid puis Amoura Boualem, ce qui signifiait que la position de la Section régionale de Béjaïa au niveau des instances nationales allait être de plus en plus difficile avant de virer à la conflictualité ouverte. Le MEN et le reste n’étaient sans doute pas le moins du monde intéressés de recycler l’appareil du Satef en appareil d’opportunistes tout en y gardant les non-opportunistes de la Section régionale de Béjaïa ! La déclaration de Sadali à la journée de Genève rendait cette évolution totalement inévitable. Le problème est que, du point de vue juridique, l’aile de Basti a remporté tous les procès quelques mois auparavant déjà contre l’aile de Sadali : il n’est dès lors plus possible de négocier de structure à structure, mais seulement de structure à militants, éventualité que sa déclaration ne favorisait pas du tout.
A la mort de Basti Abdelmadjid, Amoura s’est saisi illégalement de l’appareil sans y associer le moins du monde la Section régionale de Béjaïa. En 2011, la commission de débat sur la réforme constitutionnelle présidée par Ben Salah recevait Amoura Boualem pour le compte du Satef. Un cadre du Satef-Béjaïa a eu à ce propos, transmis aux parties intéressées, le commentaire que l’on peut encore lire à ce lien : http://fr.groups.yahoo.com/group/satef_06dz/message/1526 (2). Depuis, les choses sont restées telles quelles. Une petite phrase dans un article récent d’un quotidien arabophone m’a renseigné que, suite à Ben Bouzid, Baba-Ahmed a récemment et comme discrètement reçu le même Amoura Boualem pour le Satef. Puisque ce n’est pas encore barakat, alors 3alabarakatillah…
C’est vous dire toute la difficulté de se mêler des discussions en cours sur la constitution en tant que militant du Satef. Transposer la déclaration de Djeddai en 2001, confirmée par Sadali en 2006 à la situation actuelle en donnant du crédit à Md Chaffik MESBAH disculperait Amoura Boualem de toute appartenance à la DRS, tout en l’intégrant au clan moukho-bouteflikien, et isolerait les éléments encore présents de la Section régionale de Béjaïa comme étant les seuls concernés par l’affabulation de Djeddai-Sadali : situation peu fréquentable. Et si on ne gobe pas le fait que le Satef ne puisse crédibiliser sa dynamique syndicale fondé sur des projets structurant le débat et la formation syndicaux dans notre pays, il y a même risque de ressentir, déjà en tant que citoyen tel que concerné en premier chef par la loi fondamentale, une carence en confiance pour le cours actuel des choses.
Akbou, le 11 juin 2013
Tahar HAMADACHE.
(1) L'une des deux ailes était pilotée par l'ex. député Azzi Arab qui a fini dans la diplomatie externe du mouvement de "redressement" ayant touché son parti, et Md Oussalem Sadali dont au moins quelques lieutenants, dont Rabah Meksem, ont fini par rejoindre Arab Azzi dans sa dissidence à leur ex.parti commun. L'autre aile était en réalité menée par Ait-Ali-Brahim Omar, qui a par la suite été élu membre de l'APW de Tizi-Ouzou sur la liste du même parti que celui d'Arab Azzi, alors en fin de mandature.
(2) A noter que, depuis cette date, le blog satefdz.unblog.fr a disparu, que satef-Béjaïa est présent sur facebook et que l’auteur de ce commentaire a obtenu son DEUA en droit de l’UFC et est sur le point d’obtenir sa licence de langue française à l’UAMB.
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