Sayed Nasrallah: la Résistance prête à contrer toute éventuelle attaque
Leila Mazboudi - Nada Raad
18/05/2009 Les idées principales du discours du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasralah.
Le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que la Nakba, en allusion à l'usurpation de la Palestine par les sionistes est la catastrophe de toute la nation, insistant sur la nécessité de rappeler de nombreuses réalités, notamment les massacres commis à l'encontre des femmes et des enfants, en plus des déplacements en masse subie par la population palestinienne.
Lors d'une intervention télévisée sur la chaîne al-Manar à l'occasion de la Nakba, Sayed a réitéré la position du Hezbollah qui refuse d'accorder la légitimité à cette entité, quelles que soient les conditions, lui imputant la majeure partie des problèmes et des crises traversés par les pays de la région arabe et islamique, vu qu'elle se trouve au cœur de cette région.
Et d'estimer qu'il revient aux générations actuelles de subir les conséquences d'avoir planté cette tumeur cancéreuse. Selon lui, tout le monde sait que ce sont les guerres et l'arrogance et l'agressivité de cette entité qui ont poussé les habitants de ces régions, leurs armées et leurs résistances à riposter à l'existence de cette entité usurpatrice.
"S'agissant des manoeuvres israéliennes prévues vers la fin de ce mois, essayons de mettre l'accent sur la nature de ces manoeuvres, de présenter une lecture sur ce que projettent les Israéliens, et de voir quelles sont les éventualités.
Juste après la fin de la guerre de juillet 2006, toute l'entité israélienne, le gouvernement, les services militaires, les médias et le peuple étaient d'accord pour reconnaitre leur défaite flagrante, et c'est ce que nous avons remarqué dans le rapport de Winograd.
L'armée et le ministère de la guerre israéliens ont formé 40 commissions d'enquête pour mettre l'accent sur les problèmes techniques qui ont entravé leur victoire.
A la lumière de ces rapports, les Israéliens ont reconnu la présence de lacunes. Ils ont alors mis des plans pour remédier à ces lacunes et entamé une longue série d'entrainements et de manoeuvres militaires.
Les entrainements effectuées depuis la guerre de juillet 2006 sont multiples , à titre d'exemple "bras croisés", "premier tournant" , "les vents du nord", "les pierrres du feu", qui impliquent l'armée de l'air, de mer et de terre, en plus de quatorze manoeuvres offensives. ce matin encore, la radio militaire a parlé d'une manoeuvre qui s'étend sur tout "le pays".
Sans oublier les manoeuvres militaires communes effectuées avec les Américains, pour contrecarrer les missiles sophistiqués.
Cette manoeuvre prévue du 31 mai au 4 juin, aura lieu sur tout le territoire. Il s'agit de la troisième phase de deux autres manoeuvres achevées après Juillet 2006. Le but de cette manoeuvre est d'entrainer les différentes instances militaires et civiles à opérer en état d'alerte en prévision d'une guerre, de sorte que ces dernières en fassent partie. Le but est d'initier le peuple à la culture de conflit. L'efficacité de tous les hopitaux, du gouvernement, des médias, des écoles, des abris sera testée.
Les Israéliens ne prennent pas en compte l'état moral de leur peuple parce que les dimensions stratégiques sont plus importantes. Ils vont s'entrainer comme si la guerre était sur le point d'éclater demain matin.
Je vous rappelle les propos d'Ashkenazi lorsqu'il a parlé des défis complexes à partir de l'an 2009, et que l'état devra être vigilent.
Le vice-ministre de la guerre israélien résume en deux mots l'importance de cette manoeuvre: tout un pays va s'entrainer pendant cinq jours.
Cette manoeuvre baptisée "troisième tournant" englobera les autorités concernées par l'état d'alerte, le gouvernement sera mobilisé, le cabinet ministériel tiendra des réunions et prendra des décisions comme s'il était en état de guerre, tout comme l'armée israélienne, dont à sa tête l'armée de l'air, les ministères, les conseils locaux, les institutions pédagogiques, les forces de la police, de la défense civile, l'étoile de David.
Le scénario qu'ils évoquent consiste à faire face à une offensive de missiles provenant de l'Iran, de la Syrie, du Liban, et de la bande de Gaza, en parallèle à une escalade en Cisjordanie, une attaque par des missiles sophistiqués, une explosion de matières nocives à Yafa, une attaque "terroriste" à Eilat, une série d'incidents mobiles tout au long de l'entité israélienne.
Toute l'entité sioniste sera occupée par cette manoeuvre pendant cinq jours, malgré les répercussions négatives sur la population. Ils considèrent que le peuple peut supporter l'état d'inquiétude et les bombardements, en faveur d'objectifs plus importants recherchés par leurs dirigeants.
Si on aborde une lecture profonde de cette manoeuvre, on ne peut la séparer de la série de plans militaires établis par l'ennemi ni des multiples développements survenus dans la région.
Il y a sans doute, la défaite de l'armée israélienne le 25 mai 2000, et son retrait humiliant du Liban, sans aucun accord, qui ont eu des répercussions dangereuses sur l'entité sioniste et l'armée, selon les hauts responsables de cette période.
En l'an 2000, l'intifada palestinienne a éclaté. Elle s'est transformée en une forte résistance armée, ce qui a poussé l'ennemi à se retirer de la bande de Gaza d'une façon unilatérale.
Vient ensuite la guerre de Juillet 2006, la défaite flagrante de l'armée israélienne, les conclusions de la commission de Winograd, les répercussions de cette guerre sur l'armée, le gouvernement et la population. En plus, le développement des mouvements de résistance.
A cela s'ajoute le rejet des peuples arabes de l'idée de la normalisation, surtout dans les pays qui ont signé des accords de paix avec Israël. Ces accords sont restés au niveau officiel, mais n'ont pas été admis par les peuples, notamment égyptien et jordanien.
Les peuples arabes sont devenus plus conscients de ce danger, les mouvements de résistance ont ainsi joui d'un large appui, malgré les tentatives de les isoler
Il y aussi l'élévation du niveau de l'Iran au niveau technologique, scientifique et surtout le fait qu'il ait développé l'énergie nucléaire, ce qui lui a valu les accusations d'Israël de fabriquer l'arme atomique, malgré ses démentis.
A noter aussi l'évolution des capacités militaires syriennes, qui s'ajoute à la collaboration stratégique avec l'Iran, et à son soutien aux mouvements de résistance au Liban, en Palestine, malgré les pressions les plus difficiles qui ont été exercées contre elle, et qui ont connu un niveau inégalable.
Cinquièmement: la défaite ou le recul du projet américain sans en arriver à déclarer sa défaite, et surtout son incapacité à déclencher de nouveaux conflits, comme en Afghanistan et en Irak.
Sans oublier l'avènement de la crise économique mondiale qui occupe tout le monde
A noter aussi les progrès connus par les mouvements de résistance en Palestine et au Liban, de point de vue quantitatif, qualitatif, au niveau de la compréhension, du comportement et de la tactique; alors que l'ennemi affrontait dans le passé des bandes, il est maintenant en train de faire face à une école qui s'est exprimée durant la guerre de Juillet.
En plus que l'ennemi estime désormais que c'est toute la Palestine occupée qui sera dorénavant le théâtre de la prochaine confrontation, les mouvements de résistance sont considérés comme étant une menace de sa sécurité stratégique.
Après la guerre de juillet et l'avènement d'un nouveau gouvernement israélien, le processus est retourné à la case départ comme le disent certains Palestiniens. Et le monde est de nouveau en train de quémander de Netanyahou la solution des deux états.
C'est dans ce contexte que surviennent les manœuvres militaires israéliennes.
(Pour les expliquer), nous parlons d'éventualités, ce qui ne les empêche de se réunir ou qu'il y en ait d'autres.
La première éventualité est que le but de ces manœuvres est essentiellement psychologique et moral, après la crise de confiance à l'encontre de l'armée israélienne dont la réputation a été ébranlée, et à l'encontre des dirigeants du gouvernement israélien. Le but étant de restaurer cette confiance à l'encontre des généraux, des officiers et des soldats et à l'égard du gouvernement aussi; oui, on peut évoquer la dimension morale de ces manœuvres.
La deuxième éventualité est qu'Israël se sent réellement inquiet pour son existence en raison des évolutions survenues, ou au moins pour sa sécurité stratégique et fait de son mieux pour se préparer à les affronter. La dimension ici serait défensive.
La troisième éventualité consiste à envoyer un message fort à tout le monde dans la région: aux Palestiniens, Syriens, Libanais, Iraniens, à tous les gouvernements arabes et aux peuples arabes: celui qu'Israël n'est ni faible, ni hésitant ni en recul, qu'Israël est puissant, capable, supérieur, et peut écraser tout le monde, voire mener une guerre au niveau régional.
Adressé aux Palestiniens, il les somme d'accepter le statu quo en place avec le gouvernement Netanyahou, qui veut conduire les choses vers une auto gouvernance limitée, vers Israël, l'état juif, ce qui menace les Palestiniens de 1948 de déplacement, et vers plus d'implantations: aujourd'hui encore nous avons entendu d'une nouvelle offre pour construire de nouvelles colonies;
Les palestiniens devraient accepter ce que les Israéliens leur accordent, rien de plus.
Adressé aux Syriens qui veulent libérer leurs terres, ainsi qu'à tous les peuples et gouvernements arabes, ce message leur annonce que les Israéliens vont poursuivre ce qu'ils ont déjà entrepris à votre insu: la poursuite de l'occupation, la judaïsation de Jérusalem, l'expulsion des Palestiniens, et vous autres Arabes, vous n'y pouvez rien: Israël est armé jusqu'aux dents et il est prêt pour la guerre.
Le message adressé au Liban est que les Israéliens vont continuer à vous tuer, que leurs avions poursuivront leur violation de l'espace aérien libanais, et que leurs réseaux d'espions continueront à vous surveiller. Il signifie qu'Israël va continuer à vous tuer et vous n'avez qu'à accepter, sans aucune réaction,
S'adressant à l'Iran, Israël signifie qu'il ne sera pas tolérant avec la question nucléaire, qui même si elle n'en est pas au stade militaire constitue toutefois une menace. "Quoique nous fassions, si vous réagissez, nous riposterons et tout Israël est en état d'alerte" ( dit Sayed Nasrallah simulant les objectifs israéliens).
La quatrième éventualité que l'on ne peut ignorer est qu'Israël est réellement sur le point de préparer une nouvelle guerre éclair. Dans leurs discours, les responsables israéliens parlent de réactions soudaines alors qu'ils savent très bien que personne n'a l'intention à l'heure actuelle d'ouvrir un front contre Israël.
Ceci pourrait insinuer qu'ils sont en passe de préparer une action militaire qui va en conséquence provoquer des ripostes, raison pour laquelle toute la population doit être prête en quelques minutes, lorsqu'Israël va déclencher la bataille et s'attend à des ripostes.
Nous n'avons certes pas d'information, et ne pouvons trancher aucune de ces éventualités.
Devant cette lecture, que devons nous faire??
Au début je voudrais calmer un peu les esprits.
Selon notre propre analyse, nous ne sommes pas enclins à croire qu'il y a une guerre soudaine menée par l'ennemi, mais ce n'est qu'une analyse, qui ne devrait pas nous dissuader de prévoir les pires scénarios.
Nous devons être vigilants et sur nos gardes.
Etant donné que nous poursuivons les manœuvres israéliennes, nous avons précocement mis la lumière sur le danger qu'elles représentent pour le Liban et en avons fait état aux dirigeants libanais lors du dialogue inter libanais, par le biais du chef du bloc de fidélité à la résistance Mohammad Raad, qui a demandé aux Libanais d'assumer leur responsabilité.
Notre but n'étant certes pas de marquer des points contre les autres, nous voulions une politique officielle et nationale à l'égard de cette question parce qu'elle concerne tout le Liban. Mais hélas, ce sujet n'a pas trouvé l'intérêt qu'il mérite, notamment chez ces parties officielles; même le gouvernement est resté impassible et ne s'est même pas donné la peine de susciter la question lors d'une réunion ministérielle.
Cette autorité qui se targue d'être responsable du pays aurait dû prendre des mesures: or il n'en a rien été.
Hélas nous entendons seulement des slogans qui nous martèlent que la décision de la guerre est une responsabilité propre à l'état: est-ce que cet état a pris une seule décision pour défendre le Liban, le libérer, le protéger?
C'est pour cela nous exigeons sans cesse un état fort, non seulement de point de vue logistique mis aussi au niveau de la décision.
Alors qu'Israël déclare vouloir effectuer les manœuvres militaires les plus énormes de son histoire, le Liban officiel qui considère Israël comme étant son ennemi, ne cherche même pas à savoir ce qu'il doit faire. Nous aurions voulu que le gouvernement libanais adopte une attitude différente.
Il reste toutefois quelques jours encore avant ces manœuvres, que la table du dialogue se réunisse exceptionnellement, que le gouvernement se réunisse aussi et discute de ces manœuvres, et mette au point une politique nationale.
Certains ont même dit que ce sujet ne concerne pas le Liban alors qu'Israël dit le contraire.
Je comprends bien les dessous de cette question, ce n'est que dans les communiqués qu'ils disent qu'Israël est un ennemi, alors que le comportement politique ne l'illustre pas du tout.
Certains se sont lancés dans des accusations contre le Hezbollah, le soupçonnant d'avoir fabriqué cette histoire, et s'interrogeant sur ses visées, ne serait-ce avant les élections; je voudrai les rassurer que nous sommes très attachés à ce scrutin.
L'état a toujours été absent sur le dossier de la libération, ce qui a poussé les gens à en assumer la responsabilité.
Je le déclare officiellement, nous, dans la Résistance, sommes concernés de prendre un ensemble de mesures préventives, pour contrecarrer toute action qui puisse prendre le Liban comme cible, en même temps nous serons vigilants.
Je déclare ceci pour rassurer les gens et non les inquiéter, c'est pour cela que nous nous préparons.
Cette résistance ne manquera pas à son devoir de défendre ce pays et ses habitants.
Lorsque les Israéliens sauront ceci, le facteur de surprise aurait au moins été amorti. Les Israéliens savent très bien que la résistance n'a jamais manqué à son devoir. Nous n'avons pas besoin de réitérer nos menaces.
Nous sommes vigilants et n'avons pas l'intention d'enterrer nos têtes dans le sable. Nous vivons dans un pays frontalier d'une terre sainte qui est la Palestine, où a été plantée l'entité la plus dure, la plus mauvaise, la plus terroriste du monde.
C'est pour cela que nous avons décidé de l'affronter.
Avons-nous fui un jour ?? Avons-nous collaboré? Nous n'avons jamais fait ceci depuis 1982.
J'espère que les gens vont poursuivre leur vie normale, les écoles, les travaux, les préparatifs au scrutin législatif. Alors que notre résistance est aux aguets.
Dans un monde de loups où les forts dévorent les faibles, où sévit la loi de la jungle, où personne ne peut dénoncer l'ennemi pour avoir tué les enfants et les femmes en utilisant le veto, où les gens n'ont de refuge qu'auprès de Dieu et n'ont d'assistants que leurs propres capacités, nous n'avons d'autres moyens que de nous défendre de nous-mêmes.
L'ennemi israélien sait très bien que toute guerre qu'il va entamer doit avoir des résultats garantis sinon il l'éviterait. Notre armement constitue ce bouclier qui devrait le dissuader de toute action contre notre pays.
Tant que la résistance est sur le qui vive, et grâce à sa popularité et à la présence de l'armée et des forces de sécurité, et à notre sentiment national, cette force de dissuasion demeure efficace.
Vive le Liban, et les Libanais , notre confiance en Le Liban et notre peuple et notre armée doit être grande.
Le temps des défaites est révolu, notre temps est celui des victoires.
Leila Mazboudi - Nada Raad
18/05/2009 Les idées principales du discours du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasralah.
Le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que la Nakba, en allusion à l'usurpation de la Palestine par les sionistes est la catastrophe de toute la nation, insistant sur la nécessité de rappeler de nombreuses réalités, notamment les massacres commis à l'encontre des femmes et des enfants, en plus des déplacements en masse subie par la population palestinienne.
Lors d'une intervention télévisée sur la chaîne al-Manar à l'occasion de la Nakba, Sayed a réitéré la position du Hezbollah qui refuse d'accorder la légitimité à cette entité, quelles que soient les conditions, lui imputant la majeure partie des problèmes et des crises traversés par les pays de la région arabe et islamique, vu qu'elle se trouve au cœur de cette région.
Et d'estimer qu'il revient aux générations actuelles de subir les conséquences d'avoir planté cette tumeur cancéreuse. Selon lui, tout le monde sait que ce sont les guerres et l'arrogance et l'agressivité de cette entité qui ont poussé les habitants de ces régions, leurs armées et leurs résistances à riposter à l'existence de cette entité usurpatrice.
"S'agissant des manoeuvres israéliennes prévues vers la fin de ce mois, essayons de mettre l'accent sur la nature de ces manoeuvres, de présenter une lecture sur ce que projettent les Israéliens, et de voir quelles sont les éventualités.
Juste après la fin de la guerre de juillet 2006, toute l'entité israélienne, le gouvernement, les services militaires, les médias et le peuple étaient d'accord pour reconnaitre leur défaite flagrante, et c'est ce que nous avons remarqué dans le rapport de Winograd.
L'armée et le ministère de la guerre israéliens ont formé 40 commissions d'enquête pour mettre l'accent sur les problèmes techniques qui ont entravé leur victoire.
A la lumière de ces rapports, les Israéliens ont reconnu la présence de lacunes. Ils ont alors mis des plans pour remédier à ces lacunes et entamé une longue série d'entrainements et de manoeuvres militaires.
Les entrainements effectuées depuis la guerre de juillet 2006 sont multiples , à titre d'exemple "bras croisés", "premier tournant" , "les vents du nord", "les pierrres du feu", qui impliquent l'armée de l'air, de mer et de terre, en plus de quatorze manoeuvres offensives. ce matin encore, la radio militaire a parlé d'une manoeuvre qui s'étend sur tout "le pays".
Sans oublier les manoeuvres militaires communes effectuées avec les Américains, pour contrecarrer les missiles sophistiqués.
Cette manoeuvre prévue du 31 mai au 4 juin, aura lieu sur tout le territoire. Il s'agit de la troisième phase de deux autres manoeuvres achevées après Juillet 2006. Le but de cette manoeuvre est d'entrainer les différentes instances militaires et civiles à opérer en état d'alerte en prévision d'une guerre, de sorte que ces dernières en fassent partie. Le but est d'initier le peuple à la culture de conflit. L'efficacité de tous les hopitaux, du gouvernement, des médias, des écoles, des abris sera testée.
Les Israéliens ne prennent pas en compte l'état moral de leur peuple parce que les dimensions stratégiques sont plus importantes. Ils vont s'entrainer comme si la guerre était sur le point d'éclater demain matin.
Je vous rappelle les propos d'Ashkenazi lorsqu'il a parlé des défis complexes à partir de l'an 2009, et que l'état devra être vigilent.
Le vice-ministre de la guerre israélien résume en deux mots l'importance de cette manoeuvre: tout un pays va s'entrainer pendant cinq jours.
Cette manoeuvre baptisée "troisième tournant" englobera les autorités concernées par l'état d'alerte, le gouvernement sera mobilisé, le cabinet ministériel tiendra des réunions et prendra des décisions comme s'il était en état de guerre, tout comme l'armée israélienne, dont à sa tête l'armée de l'air, les ministères, les conseils locaux, les institutions pédagogiques, les forces de la police, de la défense civile, l'étoile de David.
Le scénario qu'ils évoquent consiste à faire face à une offensive de missiles provenant de l'Iran, de la Syrie, du Liban, et de la bande de Gaza, en parallèle à une escalade en Cisjordanie, une attaque par des missiles sophistiqués, une explosion de matières nocives à Yafa, une attaque "terroriste" à Eilat, une série d'incidents mobiles tout au long de l'entité israélienne.
Toute l'entité sioniste sera occupée par cette manoeuvre pendant cinq jours, malgré les répercussions négatives sur la population. Ils considèrent que le peuple peut supporter l'état d'inquiétude et les bombardements, en faveur d'objectifs plus importants recherchés par leurs dirigeants.
Si on aborde une lecture profonde de cette manoeuvre, on ne peut la séparer de la série de plans militaires établis par l'ennemi ni des multiples développements survenus dans la région.
Il y a sans doute, la défaite de l'armée israélienne le 25 mai 2000, et son retrait humiliant du Liban, sans aucun accord, qui ont eu des répercussions dangereuses sur l'entité sioniste et l'armée, selon les hauts responsables de cette période.
En l'an 2000, l'intifada palestinienne a éclaté. Elle s'est transformée en une forte résistance armée, ce qui a poussé l'ennemi à se retirer de la bande de Gaza d'une façon unilatérale.
Vient ensuite la guerre de Juillet 2006, la défaite flagrante de l'armée israélienne, les conclusions de la commission de Winograd, les répercussions de cette guerre sur l'armée, le gouvernement et la population. En plus, le développement des mouvements de résistance.
A cela s'ajoute le rejet des peuples arabes de l'idée de la normalisation, surtout dans les pays qui ont signé des accords de paix avec Israël. Ces accords sont restés au niveau officiel, mais n'ont pas été admis par les peuples, notamment égyptien et jordanien.
Les peuples arabes sont devenus plus conscients de ce danger, les mouvements de résistance ont ainsi joui d'un large appui, malgré les tentatives de les isoler
Il y aussi l'élévation du niveau de l'Iran au niveau technologique, scientifique et surtout le fait qu'il ait développé l'énergie nucléaire, ce qui lui a valu les accusations d'Israël de fabriquer l'arme atomique, malgré ses démentis.
A noter aussi l'évolution des capacités militaires syriennes, qui s'ajoute à la collaboration stratégique avec l'Iran, et à son soutien aux mouvements de résistance au Liban, en Palestine, malgré les pressions les plus difficiles qui ont été exercées contre elle, et qui ont connu un niveau inégalable.
Cinquièmement: la défaite ou le recul du projet américain sans en arriver à déclarer sa défaite, et surtout son incapacité à déclencher de nouveaux conflits, comme en Afghanistan et en Irak.
Sans oublier l'avènement de la crise économique mondiale qui occupe tout le monde
A noter aussi les progrès connus par les mouvements de résistance en Palestine et au Liban, de point de vue quantitatif, qualitatif, au niveau de la compréhension, du comportement et de la tactique; alors que l'ennemi affrontait dans le passé des bandes, il est maintenant en train de faire face à une école qui s'est exprimée durant la guerre de Juillet.
En plus que l'ennemi estime désormais que c'est toute la Palestine occupée qui sera dorénavant le théâtre de la prochaine confrontation, les mouvements de résistance sont considérés comme étant une menace de sa sécurité stratégique.
Après la guerre de juillet et l'avènement d'un nouveau gouvernement israélien, le processus est retourné à la case départ comme le disent certains Palestiniens. Et le monde est de nouveau en train de quémander de Netanyahou la solution des deux états.
C'est dans ce contexte que surviennent les manœuvres militaires israéliennes.
(Pour les expliquer), nous parlons d'éventualités, ce qui ne les empêche de se réunir ou qu'il y en ait d'autres.
La première éventualité est que le but de ces manœuvres est essentiellement psychologique et moral, après la crise de confiance à l'encontre de l'armée israélienne dont la réputation a été ébranlée, et à l'encontre des dirigeants du gouvernement israélien. Le but étant de restaurer cette confiance à l'encontre des généraux, des officiers et des soldats et à l'égard du gouvernement aussi; oui, on peut évoquer la dimension morale de ces manœuvres.
La deuxième éventualité est qu'Israël se sent réellement inquiet pour son existence en raison des évolutions survenues, ou au moins pour sa sécurité stratégique et fait de son mieux pour se préparer à les affronter. La dimension ici serait défensive.
La troisième éventualité consiste à envoyer un message fort à tout le monde dans la région: aux Palestiniens, Syriens, Libanais, Iraniens, à tous les gouvernements arabes et aux peuples arabes: celui qu'Israël n'est ni faible, ni hésitant ni en recul, qu'Israël est puissant, capable, supérieur, et peut écraser tout le monde, voire mener une guerre au niveau régional.
Adressé aux Palestiniens, il les somme d'accepter le statu quo en place avec le gouvernement Netanyahou, qui veut conduire les choses vers une auto gouvernance limitée, vers Israël, l'état juif, ce qui menace les Palestiniens de 1948 de déplacement, et vers plus d'implantations: aujourd'hui encore nous avons entendu d'une nouvelle offre pour construire de nouvelles colonies;
Les palestiniens devraient accepter ce que les Israéliens leur accordent, rien de plus.
Adressé aux Syriens qui veulent libérer leurs terres, ainsi qu'à tous les peuples et gouvernements arabes, ce message leur annonce que les Israéliens vont poursuivre ce qu'ils ont déjà entrepris à votre insu: la poursuite de l'occupation, la judaïsation de Jérusalem, l'expulsion des Palestiniens, et vous autres Arabes, vous n'y pouvez rien: Israël est armé jusqu'aux dents et il est prêt pour la guerre.
Le message adressé au Liban est que les Israéliens vont continuer à vous tuer, que leurs avions poursuivront leur violation de l'espace aérien libanais, et que leurs réseaux d'espions continueront à vous surveiller. Il signifie qu'Israël va continuer à vous tuer et vous n'avez qu'à accepter, sans aucune réaction,
S'adressant à l'Iran, Israël signifie qu'il ne sera pas tolérant avec la question nucléaire, qui même si elle n'en est pas au stade militaire constitue toutefois une menace. "Quoique nous fassions, si vous réagissez, nous riposterons et tout Israël est en état d'alerte" ( dit Sayed Nasrallah simulant les objectifs israéliens).
La quatrième éventualité que l'on ne peut ignorer est qu'Israël est réellement sur le point de préparer une nouvelle guerre éclair. Dans leurs discours, les responsables israéliens parlent de réactions soudaines alors qu'ils savent très bien que personne n'a l'intention à l'heure actuelle d'ouvrir un front contre Israël.
Ceci pourrait insinuer qu'ils sont en passe de préparer une action militaire qui va en conséquence provoquer des ripostes, raison pour laquelle toute la population doit être prête en quelques minutes, lorsqu'Israël va déclencher la bataille et s'attend à des ripostes.
Nous n'avons certes pas d'information, et ne pouvons trancher aucune de ces éventualités.
Devant cette lecture, que devons nous faire??
Au début je voudrais calmer un peu les esprits.
Selon notre propre analyse, nous ne sommes pas enclins à croire qu'il y a une guerre soudaine menée par l'ennemi, mais ce n'est qu'une analyse, qui ne devrait pas nous dissuader de prévoir les pires scénarios.
Nous devons être vigilants et sur nos gardes.
Etant donné que nous poursuivons les manœuvres israéliennes, nous avons précocement mis la lumière sur le danger qu'elles représentent pour le Liban et en avons fait état aux dirigeants libanais lors du dialogue inter libanais, par le biais du chef du bloc de fidélité à la résistance Mohammad Raad, qui a demandé aux Libanais d'assumer leur responsabilité.
Notre but n'étant certes pas de marquer des points contre les autres, nous voulions une politique officielle et nationale à l'égard de cette question parce qu'elle concerne tout le Liban. Mais hélas, ce sujet n'a pas trouvé l'intérêt qu'il mérite, notamment chez ces parties officielles; même le gouvernement est resté impassible et ne s'est même pas donné la peine de susciter la question lors d'une réunion ministérielle.
Cette autorité qui se targue d'être responsable du pays aurait dû prendre des mesures: or il n'en a rien été.
Hélas nous entendons seulement des slogans qui nous martèlent que la décision de la guerre est une responsabilité propre à l'état: est-ce que cet état a pris une seule décision pour défendre le Liban, le libérer, le protéger?
C'est pour cela nous exigeons sans cesse un état fort, non seulement de point de vue logistique mis aussi au niveau de la décision.
Alors qu'Israël déclare vouloir effectuer les manœuvres militaires les plus énormes de son histoire, le Liban officiel qui considère Israël comme étant son ennemi, ne cherche même pas à savoir ce qu'il doit faire. Nous aurions voulu que le gouvernement libanais adopte une attitude différente.
Il reste toutefois quelques jours encore avant ces manœuvres, que la table du dialogue se réunisse exceptionnellement, que le gouvernement se réunisse aussi et discute de ces manœuvres, et mette au point une politique nationale.
Certains ont même dit que ce sujet ne concerne pas le Liban alors qu'Israël dit le contraire.
Je comprends bien les dessous de cette question, ce n'est que dans les communiqués qu'ils disent qu'Israël est un ennemi, alors que le comportement politique ne l'illustre pas du tout.
Certains se sont lancés dans des accusations contre le Hezbollah, le soupçonnant d'avoir fabriqué cette histoire, et s'interrogeant sur ses visées, ne serait-ce avant les élections; je voudrai les rassurer que nous sommes très attachés à ce scrutin.
L'état a toujours été absent sur le dossier de la libération, ce qui a poussé les gens à en assumer la responsabilité.
Je le déclare officiellement, nous, dans la Résistance, sommes concernés de prendre un ensemble de mesures préventives, pour contrecarrer toute action qui puisse prendre le Liban comme cible, en même temps nous serons vigilants.
Je déclare ceci pour rassurer les gens et non les inquiéter, c'est pour cela que nous nous préparons.
Cette résistance ne manquera pas à son devoir de défendre ce pays et ses habitants.
Lorsque les Israéliens sauront ceci, le facteur de surprise aurait au moins été amorti. Les Israéliens savent très bien que la résistance n'a jamais manqué à son devoir. Nous n'avons pas besoin de réitérer nos menaces.
Nous sommes vigilants et n'avons pas l'intention d'enterrer nos têtes dans le sable. Nous vivons dans un pays frontalier d'une terre sainte qui est la Palestine, où a été plantée l'entité la plus dure, la plus mauvaise, la plus terroriste du monde.
C'est pour cela que nous avons décidé de l'affronter.
Avons-nous fui un jour ?? Avons-nous collaboré? Nous n'avons jamais fait ceci depuis 1982.
J'espère que les gens vont poursuivre leur vie normale, les écoles, les travaux, les préparatifs au scrutin législatif. Alors que notre résistance est aux aguets.
Dans un monde de loups où les forts dévorent les faibles, où sévit la loi de la jungle, où personne ne peut dénoncer l'ennemi pour avoir tué les enfants et les femmes en utilisant le veto, où les gens n'ont de refuge qu'auprès de Dieu et n'ont d'assistants que leurs propres capacités, nous n'avons d'autres moyens que de nous défendre de nous-mêmes.
L'ennemi israélien sait très bien que toute guerre qu'il va entamer doit avoir des résultats garantis sinon il l'éviterait. Notre armement constitue ce bouclier qui devrait le dissuader de toute action contre notre pays.
Tant que la résistance est sur le qui vive, et grâce à sa popularité et à la présence de l'armée et des forces de sécurité, et à notre sentiment national, cette force de dissuasion demeure efficace.
Vive le Liban, et les Libanais , notre confiance en Le Liban et notre peuple et notre armée doit être grande.
Le temps des défaites est révolu, notre temps est celui des victoires.
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