Syndicat Tunisien des Radios Libres
COMMUNIQUE
Le STRL cosignataire de la déclaration de Windhoek du 03 mai 1991 en la personne de son Secrétaire Général, exprime son indignation face à la dégradation de la liberté d’expression en Tunisie.Dix sept ans après la déclaration qui a appelé à célébrer la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, le pluralisme et l’indépendance des médias ont nettement reculé ; La censure, la saisie de certains numéros de journaux et le harcèlement voir les agressions de journalistes se sont nettement accrus dans le pays.
Plus grave encore, le secteur audiovisuel demeure l’objet d’une politique liberticide extrêmement restrictive vis-à-vis de tout porteur de projet ne faisant pas partie du sérail. L’obsession monopolistique s’est confirmée le 20 mars par l’attribution d’une nouvelle autorisation à une chaîne de télévision dont le Président du Conseil d’Administration n’était autre qu’un ancien Secrétaire d’Etat à l’Information.La fermeture du bureau de Radio Kalima le 30 janvier 2009 et la confiscation de son matériel informatique en vertu du Code des Communications, est une nouvelle preuve des risques de répression que peut courir tout média audiovisuel indépendant.
Plusieurs entorses à la procédure ont été observées pendant l’instruction de cette affaire se qui confirme l’aspect illégal de l’accusation.De même, la télévision satellitaire El Hiwar Ettounsi (Dialogue tunisien) qui émettait à partir de l’étranger, fait l’objet d’un harcèlement persistant qui entrave la préparation et la diffusion de ses programmes.
Plusieurs de ses journalistes ont été agressés et son correspondant à Gafsa a même été condamné à six ans de prison après la couverture des événements du bassin minier.Le développement des médias libres, indépendants et pluralistes et le respect de la liberté d’expression sont le fondement de toute démocratie véritable.
La situation politique du pays est devenue un obstacle à l’évolution d’un tiers secteur et au démantèlement du fossé hertzien qui sépare la Tunisie du reste du monde notamment l’Afrique subsaharienne.
Le Syndicat tunisien des Radios Libres déplore l’attitude politique qui fait de la Tunisie la cible de la plupart des organisations de défense de droit et de la liberté d’expression, et appelle les autorités à revoir leur perception du paysage audiovisuel.
A cet effet le STRL recommande :
§ D’adopter un code de l’audiovisuel conforme aux normes internationales garantissant la liberté d’expression et d’émission.
§ D’élargir les prérogatives du Conseil Supérieur de la Communication en une instance représentative de régulation et de décision.
§ D’abolir le monopôle d’Etat de la diffusion hertzienne.
§ D’octroyer des autorisations d’émission sur la base d’un cahier de charge clair et transparent.
Pour le Syndicat
Le Secrétaire Général
Salah Fourti
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