Marzouki: La tête d'un fonctionnaire, pour un verre de whisky
Un avion qui arrive devant le pavillon présidentiel avec 50
minutes de retard, un verre de whisky qui n'est pas servi, et voilà que
Moncef Marzouki demande la tête du Directeur Général de
Tunisair Express et sombre dans un accès de paranoïa..Alors que les
tunisiens souffrent de la cherté de la vie, le président provisoire ne
se prive pas de dépenser l'argent du contribuable sans
retenue...9.000 dinars pour les seuls frais de bouche facturés lors
de sa virée en Allemagne et 4,65 Milliards pour ses déplacements au
cours des neuf premiers mois l'année 2012 selon un
document confidentiel accablant de Tunisair. Avec pour seul
bilan le dénigrement de l'opposition sur les plateaux de (son supposé
employeur ?) Al-Jazeera..
Décidément les scandales touchant au Président tunisien n'en finissent pas !
Pour son troisième
voyage à Doha en une année de présidence,
Moncef Marzouki a refusé à la dernière minute d'emprunter le
Bombardier CRJ 900 qu'il avait utilisé 48 heures plus tôt pour sa
dernière virée présidentielle en Allemagne, et pour cause: le CRJ
900, d'habitude utlisé pour les vols domestiques, est un bi-réacteur
dont l'autonomie ne dépasse guère trois heures et demie de vol, ce qui
nécessiterait une escale technique à mi-chemin de la
route TUN-DOH. Question de prestige, et surtout d'ego, c'était plus
que ne pouvait souffrir la Présidence de la République.
Bombardier CRJ 900 (TS- ISA)
Rappelons
qu'un contrat avec une filiale de Tunisair "Tunisair Express" (alias
Seven Air, alias Tuninter) régit les
déplacements du Président de la République depuis le début de
l'année. Ce contrat prévoit la mise à la disposition de la Présidence du
Bombardier CRJ 900 de la filiale de Tunisair (lequel, soit
dit en passant, fait l'objet d'une instruction judiciaire pour
corruption et versements de pots-de-vins dont le bénéficiaire aurait été
l'une des sœurs de Leila Trabelsi). Pourquoi ne
pas continuer à utiliser sans soucis (et surtout sans payer !) les
deux avions présidentiels de Ben Ali ? Il se trouve que le Boeing BBJ
nécessite une révision coûteuse, avec une heure de
vol aujourd’hui estimée à 50.000 DNT par Tunisair, alors que
l'Airbus 340 est lui immobilisé à Bordeaux, en stockage longue durée.
Pour résoudre le problème de ce vol à réaliser impérativement sans escale, la Présidence a choisi de se rabattre sur un
Boeing 737-600 (immatriculation: TSIOM) dont l'heure de vol
coûte cependant plus cher que l'heure de vol du Bombardier CRJ. Tunis
Air Express a alors exigé, en toute logique, un accord
de principe sur le paiement de la différence de prix (25.000 DNT
environ). S'en suivent, après tergiversations, "déclenchement" tardif de
l'avion et tractage au pavillon d'honneur.. Résultat:
l'avion est aligné sur la piste de décollage avec une heure de
retard…du jamais vu pour un vol VVVIP !!!
Boeing 737-600 (TS-IOM)
Boeing 737-600 (TS-IOM)
Pendant
ce temps, Moncef Marzouki attend impatiemment dans le pavillon
présidentiel de l'Aéroport Tunis Al Aouina..Il
perd peu à peu son calme et commence à faire les cent pas. Il n'en
revient pas: le voilà à la même fonction suprême qu'occupait Ben Ali,
dans le pavillon qu'empruntait Ben Ali pour ses voyages,
mais il n'a manifestement pas droit aux mêmes égards ni à la même
déférence que Ben Ali. Bonté divine !!!
Pour un verre de whisky:
Mais
Marzouki n'est manifestement pas au bout de ses peines…Une fois
confortablement installé à bord du (petit) Boeing
dans un siège étriqué, entouré par ses plus fidèles conseillers, le
Président provisoire se voit servir par l'hôtesse de l'air du jus
d'orange et quelques cacahuètes. Le voilà qui esquisse un
rictus de dédain et d'un revers de la main refuse le jus. Il aurait
alors exigé à la place du jus d'orange un verre de son remontant
habituel. Mais le whisky est impossible à trouver
car le déclenchement de l'avion à la dernière minute a fait
que l'équipage n'a pas eu le temps d’embarquer le catering VIP digne de
son excellence, surtout qu'il fallait respecter
aussi la contrainte de créneau protocolaire d’atterrissage au Qatar
!
Moncef
Marzouki est désormais persuadé qu'on complote contre lui, surtout
lorsque l'un de ses conseillers eut "la très
brillante" idée de lui souffler que l'absence de catering VIP était
peut-être intentionnelle et que la responsabilité incomberait au
Directeur-Général de Tunisair Express, connu pour être un
fervent supporter du Club Africain et par ailleurs proche de Slim
Riahi. La solidarité clubiste aurait joué à fond d'autant plus que
l'animosité entre le Président du club Africain et le
Président de la République provisoire, de notoriété publique,
battait son plein.
Marzouki
ne pouvant tolérer cet affront à sa personne et ce crime de
lèse-majesté, sort de ses gonds commence à crier. Il
se lève, constate qu'il est dans le champ visuel de Sihem Badi et
recommence à crier de plus belle…(un témoin de la scène affirme que la
présence de "la favorite présidentielle" ,dixit Tahar
Hamila, aurait fortement contribué à la poussée de testostérone
présidentielle…) Le président provisoire aurait saisi son portable et
exigé immédiatement du Ministre du transport M.Abdelkarim
Harouni que le responsable de Tunisair Express soit immédiatement
démis de ses fonctions. Harouni est un peu dans l'embarras: le
responsable en question est un ami personnel et sympathisant
d'Ennahda, et les faits qui lui sont reprochés par Marzouki sont un
peu ridicules. Harouni aurait-il appelé Ghannouchi sur son portable et
en a-t-il informé également le chef du Gouvernement…?
Nul ne le sait...En tout cas, les deux hommes forts d'Ennahdha se
seraient attardés sur cette affaire lors d'un entretien qui les a réunis
par la suite..
D'anciennnes pratiques pour un nouveau régime ?
Nous
voilà revenus non pas au temps de l'Ancien Régime, mais au temps du
Sultanat, au temps où les caprices non
satisfaits du Souverain, étaient le pire des forfaits et
justifiaient des sanctions les plus sévères. On se retrouve ainsi dans
le cas de la volonté de punition d'un cadre de direction d'une
entreprise publique, non pas en raison des résultats financiers
insuffisants de l'entreprise en question, non pas pour quelque scandale
auquel il aurait été mêlé, non pas pour des considérations
de compétences, mais pour une heure de retard (dont la Présidence
assume en partie la responsabilité), et pour un verre de "Bou 3okkez"…Absence, et diète, confirmée par le porte-parole de
la Présidence Adnan Mansar sur une radio privée: "sur les presque 6 heures de vol, on ne nous a rien servi, pas même un café!"
Photo exclusive de l'avion de Marzouki à Munich
le 22 mars 2013, à 17H09. Frais de bouche estimés à
le 22 mars 2013, à 17H09. Frais de bouche estimés à
9.000 DNT
Les
caprices du Président se sont faits également signaler lors de son
dernier vol pour l'Allemagne qui s'était déroulé
l'avant-veille et ne précédait celui-ci que de 48 heures. La
présidence a exigé à ce qu'un agent catering fasse partie de la
délégation présidentielle en plus du responsable de l'exploitation de
Tunisair Express. La facture des frais de bouches pour le trajet
Tunis-Berlin-Tunis fut lourde: environ 9.000 DNT. Il
est clair que la rationalisation des dépenses de l'Etat est
encore un concept lointain. Egalement lointain le temps où Marzouki
s'exclamait sur Youtube contre la démesure de l'ancien Président Ben
Ali. Le nombre de conseillers sans prérogatives
claires entourant un Président lui-même sans prérogatives réelles
s'en va, en outre, croissant, les frais de bouche au Palais atteignent
sous Marzouki un stade faramineux (950 milles
DNT). Les frais de déplacement aussi: 4.65 millions de dinars pour les seuls neuf premiers mois de l'année 2012, selon
un rapport confidentiel de Tunisair dont on a eu une copie.
Pour les yeux du Prince du Qatar:
Marzouki
arrive au Qatar, pour une visite dont le coût logistique est estimé à
160.000 DNT entre vol, hôtel et indemnités
d'équipage. Mais que ne ferait pas le Président tunisien pour les
beaux yeux de son mentor Hamed Khalifa Al Thani qui entendait "lui
apprendre à se tenir et à serrer les mains" ? Marzouki veut à
tout prix être l'ami et allié des Qataris. Malheureusement, ceux-ci
ne semblent pas vouloir lui accorder cette faveur. Autrement ils
n'auraient pas manqué de lui dépêcher un avion ainsi qu'ils
avaient fait pour d'autres chefs d'Etat participant à la 24ème
session du Sommet Arabe.
Certains
membres de la délégation que présidait
Marzouki auraient profité de cette visite pour tâter le terrain en
quête de très intéressantes opportunités professionnelles en cas de
perte des élections…suivant en cela l'exemple d'un très haut
fonctionnaire (Ministre ?) auquel Qatar Airways avait promis un
poste très intéressant en échange d'un service rendu en tout bien tout
honneur.
Une
visite du président provisoire qui a été "fort fructueuse". Voyons
plutôt.
Cette virée du 25 mars serait également liée, selon des sources
diplomatiques, au récent déplacement de Slim Ben Hmidane au Qatar
(visite privée ?) pour fêter le 20 mars. Le ministre CPR (parti
politique de Marzouki) des Domaines de l'Etat aurait eu pour mission
un rôle d'éclaireur: tâter le terrain pour voir si Marzouki serait
autorisé à parler de l'affaire du poète Mohammed Ibn
al-Dheeb à l'Emir Al-Thani..Ce poète a été condamné à 15 ans
de prison (pour un poème de 15 vers, soit un an par vers) pour le poème
"La Révolution du Jasmin" qui faisait l'éloge du
soulèvement qui a porté Marzouki au pouvoir. Excédé par les
critiques en Tunisie, Marzouki avait voulu sauver la face et se
prévaloir d'une stature de défenseur inébranlable des droits de l'homme
en demandant gentiment aux Qataris la clémence pour Al-Dheeb. Les
Qataris ont bien-sûr signifié une fin de non recevoir à Slim Ben
Hmidane. Marzouki n'a alors pas osé évoquer l'affaire devant le
Prince du Qatar...Dépité,
et n'osant enfreindre le diktat de son maître de maintien, Marzouki
s'en prend alors,
depuis le Qatar, à ce qu'il a qualifié "d'opposition laïque
extrémiste" tunisienne, provoquant ainsi la colère de beaucoup de
tunisiens…
Cette
gestion cavalière des deniers publics pourrait trouver son apothéose
lors de la très prochaine visite privée de
Marzouki en France pour le marketing de son nouveau livre. Au cas où
le Président provisoire déciderait à emprunter l'un des avions cités ou
de grever le budget de l'Etat pour les besoins de
cette nouvelle escapade parisienne privée, on se retrouverait alors
bien évidemment dans le cas d'un abus de biens sociaux caractérisé.
Accusation à laquelle fait face également Berlusconi, pour
assouvir quelques caprices...
http://rsistancedespeuples.blogspot.fr/2013/04/marzouki-la-tete-dun-fonctionnaire-pour.html?spref=fb
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