L'humiliation incessante des prisonniers palestiniens
Par Ramona Wadi
Au lieu de cela, le rapport se concentre sur des violations bien connues qui ont détourné l'attention des répercussions de tels abus, tout en essayant de dépeindre la torture obscène et routinière comme une nouveauté.
Alors que la détention administrative continue de poser un problème majeur aux prisonniers palestiniens, les grèves de la faim et la négligence médicale ont été reléguées au second plan dans les médias. Les militants pour les droits de l'homme ont continué de mettre en lumière les états de santé précaires et les grèves de la faim en cours, mais la prise de conscience n'a pas réussi à s'élever aux proportions épiques atteintes pour Samer Issawi et Ayman Sharawna. Issawi a continué de figurer dans des mises à jour régulières, les dernières confirmant le refus d'Israël de procéder à des examens médicaux appropriés, signe de négligence médicale intentionnelle.
Il est peut-être temps de déplacer l'attention vers d'autres prisonniers politiques palestiniens dont Israël réprime durement les stratégies de résistance, en représailles. Hussam Matar, prisonnier à perpétuité en grève de la faim, est interdit de visites familiales. Fawaz Abdeen est interdit de médicaments depuis 2003. Shadi Fouad al-Qar'an s'est vu prescrire des antalgiques pour de violentes douleurs abdominales, probablement causées par une tumeur. Ayham Kamamji, condamné à la prison à vie en 2006, s'est vu refuser des tests médicaux malgré des troubles qui provoquent un affaiblissement de son organisme. Nour Jabir, d'Hébron, s'est elle aussi vue refuser un traitement médical et prescrire des antalgiques pour des douleurs aigües au ventre et à la poitrine. Adel Shanyour (photo ci-dessous) a un besoin urgent de chirurgie oculaire, que l'administration pénitentiaire continue de lui refuser. Le journaliste Osama Hussein Shahin a vu un appel contre la détention administrative refusé et souffre de plusieurs problèmes de santé. Mohammed Mahmoud Saeed est interdit de visites familiales et de traitement médical pour des problèmes neurologiques.
La liste, compilée par la Campagne pour la libération de Samer Issawi, est loin d'être définitive mais elle donne une indication de la précarité des vies des prisonniers palestiniens, que les Nations Unies ne considère que comme une cause de "préoccupation".
Le rapport de l'ONU met également en garde contre "le mécontentement populaire qui pourrait déboucher sur un autre cycle de violence." En dépit de la vérité de cette déclaration, l'ONU continue de ménager Israël en déplaçant l'accent sur une possible réaction violente aux abus (et déplaçant ainsi le blâme sur les victimes) au lieu de tenir Israël pour responsable des violations du droit international. Ces abus systématiques devraient provoquer un tollé dans les couloirs du soi-disant gardien international des droits de l'homme, au lieu de publier des rapports complaisants ne dépeignant rien d'autre que des observations de routine. Les Nations Unies échouent dans leur mission humanitaire chaque fois qu'elles s'alignent sur une puissance occupante oppressive, transformant son devoir en une parodie grotesque et irresponsable.
Mustafa Amer Gunaimat et Zeyad Mahmoud Gunaimat, 51 ans, arrêtés le 27/6/1985 à Al-Khalil (Hébron), commencent leur 29ème année de détention dans les geôles sionistes, Mustafa à Hadarim et Zeyad à Ramon. (source : Ahrar Center)
Source : Middle East Monitor
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