Le
gouvernement équatorien a décidé de traduire la multinationale
pétrolière Chevron devant la Cour pénale internationale de La Haye pour
les dommages
causés à l’environnement durant les vingt-six années d’exploitation
en forêt amazonienne. Cette nouvelle a
fait l’effet d’une bombe en Equateur. Quito présentera un rapport détaillé sur les dégâts causés d’ici la fin de l’année.
« Les négligences de la multinationale ont causé des graves maladies et des malformations aux 30.000 indigènes qui vivent
dans la région où la multinationale a sévi », selon le journal La Hora Nacional. Le site Confirmado.net parle quant à lui de 680.000 barils de pétrole brut qui auraient été déversés dans les provinces d’Orellana
et de Sucumbios. La faune et la flore y sont fortement touchées et les rivières polluées.
Le taux
de mortalité est, comme on pouvait s’y attendre, très fortement élevé
dans les deux provinces. Un recensement effectué par le
gouvernement a montré que le nombre de cancers y était trois fois plus
élevé que dans le reste du pays.
Selon
l’agence de presse Andes, pas
moins de 80.000 analyses mettent en évidence l’existence de produits
toxiques dans les sols et dans l’eau résultant de l’extraction du
pétrole. Un rapport de 2008 de l’institut de recherche de
l’université catholique de Guayaquil affirme que les femmes qui
boivent de l’eau à moins de 200 mètres des installations pétrolières ont
147 % de risques supplémentaires d’avortement par rapport
à celles qui vivent là où il n’y a pas de pollution. Dans les zones
touchées, 30 % des enfants souffrent d’anémie ; ce pourcentage monte à
50 % chez les adultes. 70 % de la population qui
nettoyait le pétrole ont des problèmes de peau, des problèmes
neurologiques, des intoxications respiratoires, des problèmes digestifs
et articulaires, ou des malaises.
Le
combat mené par le gouvernement
équatorien contre Chevron a été accueilli avec enthousiasme par les
Équatoriens vivant aux États-Unis. Ils ont organisé des rassemblements
devant le siège des Nations Unies.
De
nombreux manifestants ont montré leurs mains tâchées de noir en signe de
solidarité avec le Président Rafael Correa. La semaine
dernière, ce dernier avait trempé les siennes dans la boue et le
pétrole comme une preuve de pollution causée par Texaco (rachetée en
2001 par Chevron). Correa a en outre lancé un appel au boycott
mondial des produits pétroliers du géant étasunien tout en étant à
l’origine de la campagne « la mano negra de Chevron » (la main noire de Chevron).
Le
ministre des affaires étrangères de l’Équateur, Ricardo Patiño, s’est
fait dans le même temps le porte-parole de la souffrance des
communautés indigènes. Il a exhorté la multinationale Chevron à
remplir ses obligations. Le colosse pétrolier s’est refusé jusque-là à
payer les indemnités (environ 20 milliards de dollars)
fixées par la Cour de justice de la province de Sucumbios.
Capitaine Martin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire