Revue de presse : Médiarama (1/11/13)*
Une
partie de la presse libanaise a consacré ses manchettes aux déboires et
aux malheurs de l'Arabie
saoudite dans la région, et aux choix limités qui se présentent au
royaume wahhabite après la réorientation de la politique américaine vers
l'ouverture en direction de l'Iran et la solution
politique en Syrie.
Le quotidien As Safir
révèle que les autorités saoudiennes
envisagent d'adresser une invitation au président de la République,
Michel Sleiman, pour visiter Riyad, après l'annulation de la visite qui
était prévue en septembre. Mais le journal minimise
l'importance de ce déplacement et s'interroge sur ses résultats,
surtout que le Liban ne fait pas parti des "lots de consolation"
que le secrétaire
d'Etat américain, John Kerry - qui sera à Riyad dimanche-chercherait
à offrir au royaume pour calmer sa colère et ses déceptions.
"Après avoir entendu le
président syrien Bachar al-Assad, lors de son interview à
al-Mayadeen, et le dernier discours du leader du Hezbollah, sayyed
Hassan Nasrallah, on connait la réponse définitive" que le Liban
ne sera pas donné en compensation à l'Arabie saoudite, écrit As Safir.
Dans
le même logique, le quotidien estime qu'en Irak, le Premier ministre
Nouri al-Maliki peut tout au
plus offrir un élargissement de la participation des alliés de
l'Arabie saoudite au pouvoir, sans que cela ne modifie les équations
consacrées par les Américains dans ce pays. Concernant Bahreïn,
le royaume ne peut rien attendre. Au contraire, John Kerry pourrait
presser Riyad à pousser son petit voisin de faire des concessions à
l'opposition. Le quotidien Al Akhbar évoque pour sa part une grave détérioration des relations entre la Turquie et l'Arabie saoudite. "Dans
le
cadre de la confrontation entre les deux pays, Ankara a décidé de
fermer la plupart des permanences et des appartements qui sont utilisés
par les services de renseignements saoudiens en Turquie,
afin de gérer les groupes armés en Syrie".
Citant des sources bien informées à Ankara, Al Akhbar
explique que cette mesure s'inscrit dans le prolongement de
l'affrontement entre la Turquie et l'Arabie saoudite d'une part, et la
volonté de réduire les tensions avec l'Iran et le régime syrien
de l'autre.
"Les
autorités turques ont pris en considération
le fait que l'agenda des services de renseignements saoudiens en
Syrie et dans le reste de la région n'est plus compatible et ne converge
plus avec les intérêts turcs", poursuit le journal.
Al Akhbar indique
que les divergences entre les deux pays sont apparues lorsque Riyad a
commencé à prendre le contrôle de dossiers concernant
les forces de l'opposition syrienne avec le soutien de l'Occident et
des Etats-Unis, ce qui a coïncidé avec le renversement et l'expulsion
de certaines parties et personnalités de la Coalition de
l'opposition et des chefs militaires sur le terrain. Mais le
tournant dans les relations s'est opéré le 30 juin, lorsque les Turcs
ont estimé que l'Arabie saoudite avait parrainé "un coup d'Etat contre les Frères musulmans d'Egypte".
S'en sont suivies des rencontres houleuses entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
"Le ministre turc Ahmet
Davutoglu est revenu choqué de sa dernière réunion avec son homologue
saoudien, le prince Saoud al-Fayçal", ajoute Al Akhbar
avant de conclure: "Les
services de renseignements saoudiens, actifs en Turquie, ont tenté, avec
l'aide de personnalités libanaises, syriennes et arabes,
de construire une structure militaire et civile indépendante de la
Turquie, et Riyad a même tenté de saboter l'accord sur la libération des
otages libanais de Aazaz".
* Déboires et malheurs de l'Arabie saoudite au Machreq
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