31 octobre 2013

 
Le président syrien Bachar al-Assad, qui s'est dit prêt à se présenter pour un nouveau mandat, se sent conforté par le soutien inconditionnel de ses alliés mais aussi par les craintes occidentales d'une montée de l'extrémisme en Syrie, estiment des analystes.

Autre facteur qui joue en sa faveur: les satisfecit qu'il a reçus, par les Etats-Unis notamment, sur sa collaboration avec la mission conjointe ONU/Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) chargée de la supervision de l'élimination de l'arsenal chimique syrien.

M. Assad «se sent plus que jamais en confiance», estime Shadi Hamid, directeur de recherche au Brookings Doha Center. L'idée qu'il doit partir immédiatement a été désormais mise de côté, et «Assad est désormais un partenaire de la communauté» internationale dans le processus de désarmement chimique, souligne-t-il.

Cet expert constate notamment que «même les Etats-Unis ont reculé dans leur discours sur la nécessité d'un départ d'Assad».

Le régime Assad «mise» notamment sur le fait que «le bloc allié du régime syrien est cohérent», estime le politologue Hilal Khachane de l'Université américaine de Beyrouth.

Les alliés de Damas, notamment la Russie et l'Iran, insistent eux depuis le début pour qu'il reste au pouvoir avant la fin de son mandat à la mi-2014.

Selon M. Khachane, le président syrien s'est vu par ailleurs renforcé par les conséquences qu'a eues l'attaque chimique du 21 août.

Alors que Washington envisageait des frappes contre la Syrie suite à cette attaque, un accord russo-américain sur le démantèlement des armes chimiques syriennes a été conclu in extremis fin septembre.

La résolution de l'ONU faisant suite à cet accord, stipule que l'élimination de l'arsenal chimique doit être achevée d'ici au 30 juin 2014 et établit une mission conjointe ONU/OIAC, sur le terrain depuis début octobre.

«C'est ça l'alternative?»

«Que M. Kerry salue M. Assad pour son engagement sur la question des armes chimiques constitue un véritable changement», souligne M. Hamid. «L'accord était une victoire pour Assad (...) Si les frappes militaires avaient eu lieu, la capacité d'Assad de se maintenir au pouvoir aurait été menacée».

Aujourd'hui, ce sont «les combattants rebelles qui sont déçus, ils auraient souhaité les frappes», relève-t-il.

Les groupes extrémistes liés à Al-Qaïda montent en puissance sur le terrain, notamment l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al-Nosra, qui non seulement combattent les forces du régime mais aussi d'autres formations «rebelles» pour contrôler le maximum de territoire.

«Assad sent que cela joue en sa faveur (..) Il peut aujourd'hui dire au monde: c'est ça l'alternative?», ajoute-t-il.

Source : agences et rédaction

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