اتجاه – اتحاد جمعيات اهلية عربية
وداعا محمود درويش
ينعى اتحاد الجمعيات العربية (اتجاه) فقيد الشعب الفلسطيني والامة العربية وكل انصار شعبنا وانصار الحرية ومقاومة الظلم والظالمين في العالم، فقيد الثقافة الوطنية الفلسطينية والقومية العربية والانسانية العالمية
شاعر فلسطين محمود درويش
ابن البروة المهجّرة وابن فلسطين الذي حمل فلسطين ومأساة شعبها في الوطن وحملها في المنافي وقدمها الى شعبنا وامتنا والى العالم بصفتها اكثر القضايا انسانية وعدالة، وحمل معاناة الانسان الفلسطيني في الشتات وفي الوطن ومقاومة الانسان الفلسطيني في وطنه ومن الشتات ليعود الى وطنه ويعود وطنه له. لقد تعامل مع المقاومة وثقافة المقاومة اساسا لشعب حي مصمم على الحرية والكرامة.
محمود درويش هو صوت الشعب الفلسطيني ومن خلال كلماته حيث اجتمعت عظمتها ببساطتها ودافع وقاوم ومدّ مقاومة شعبنا بكلماته وصوته، وبهما عزز صمود شعبنا في كل مكان وعزز هوية اجيال كاملة هوية الكرامة الوطنية والقومية والانسانية.
وان حاول المشروع الصهيوني واسرائيل حجب صوته وكلماته عن الاجيال الصاعدة وانكارها في مناهج التعليم ليزرعوا نهج الهزيمة وثقافة القمع، فقد اكد محمود ما اكده شعبنا دائما ان صوته اعلى من حصارهم وان زخم مواقفه اقوى من جبروتهم القمعي.
خسرنا نحن الشعب الفلسطيني والامة العربية خسارة فادحة في مرحلة كلنا بحاجة الى صوت فلسطين وصوت الفلسطينيين الذي تعامل مع فلسطين والفلسطينيين كقضية واحدة يقاوم شاعر المقاومة تجزيئها خسرنا الصوت والضمير الذي اجمع عليه شعبنا ويا ليته غيابه يسهم بما اراده في حياته وهو استعادة وحدة شعبنا ووحدة مشروعه المقاوم، ان بعض عزائنا ان شعب المقاومة وثقافة المقاومة سيصونا موروث محمود درويش... موروث شخص انه موروث شعب وموروث أمّة يأبيا الهزيمة ويمصممان على الحياة الحرة الكريمة .
وداعا محمود درويش وان غيّبك الموت فانت باق في فلسطين ومع شعب فلسطين
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اللجنة التنفيذية والطاقم
اتحاد الجمعيات العربية (اتجاه)
L'Éloquence du sang
Un texte de Mahmoud Darwich
(extrait du discours prononcé à Ramallah le 25 mars 2002
à l'intention de la délégation du Parlement international des écrivains)
Cet immense poète palestinien qui résume la position de son peuple,effroyable et simple, effroyablement simple.
Nous espérons qu'il soit lu souvent et partout,il aide à sortir du confort intellectuel à peu de frais qu'est la symétrie, le renvoi dos à dos de l'occupant et de l'occupé. Il serait bon que cette voix de la raison fasse entendre la force de son verbe et que nous l'aidions à porter "le lourd fardeau de cet espoir".
Olivier Py
C'est pourquoi nos mots seront aussi simples que nos droits : nous sommes nés sur cette terre, et de cette terre. Nous n'avons pas connu d'autre mère, pas connu d'autre langue maternelle que la sienne.
Et lorsque nous avons compris qu'elle porte trop d'histoire et trop de prophètes, nous avons su que le pluralisme est un espace qui embrasse largement et non une cellule de prison, que personne n'a de monopole sur une terre, sur Dieu, sur la mémoire. Nous savons aussi que l'histoire ne peut se targuer ni d'équité, ni d'élégance.
Notre tâche pourtant, en tant qu'humains, est d'humaniser cette histoire dont nous sommes simultanément les victimes et le produit. Il n'est rien de plus manifeste que la vérité palestinienne et la légitimité palestinienne : ce pays est le nôtre, et cette petite partie est une partie de notre terre natale, une terre natale réelle et point mythique. Cette occupation est une occupation étrangère qui ne peut échapper à l'acception universelle du mot occupation, quel que soit le nombre de titres de droits divins qu'elle invoque ; Dieu n'est la propriété personnelle de personne.
Nous avons accepté les solutions politiques fondées sur un partage de la vie sur cette terre, dans le cadre de deux Etats pour deux peuples.
Nous ne réclamons que notre droit à une vie normale, à l'intérieur des frontières d'un Etat indépendant, sur la terre occupée depuis 1967, dont Jérusalem-Est, notre droit à une solution équitable du problème des réfugiés, à la fin de l'installation de colonies.
C'est la seule voix réaliste vers la paix qui mettra un terme au cercle vicieux du bain de sang. L'état de nos affaires est d'une criante évidence, il ne s'agit pas d'une lutte entre deux existences, comme aimerait le montrer le gouvernement israélien : eux ou nous. La question est d'en finir avec une occupation.
La résistance à l'occupation n'est pas seulement un droit. C'est un devoir humain et national qui nous fait passer de l'esclavage à la liberté. Le chemin le plus court pour éviter d'autres désastres et accéder à la paix est de libérer les Palestiniens de l'occupation, et de libérer la société israélienne de l'illusion d'un contrôle exercé sur un autre peuple.
L'occupation ne se contente pas de nous priver des conditions élémentaires de la liberté, elle va jusqu'à nous priver de l'essentiel même d'une vie humaine digne, en déclarant la guerre permanente à nos corps et à nos rêves, aux personnes, aux maisons, aux arbres, en commettant des crimes de guerre. Elle ne nous promet rien de mieux que l'apartheid et la capacité du glaive à vaincre l'âme.
Mais nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir. Espoir de libération et d'indépendance.
Espoir d'une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l'école.
Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire.
Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang.
Espoir que cette terre retrouvera son nom original : terre d'amour et de paix.
Merci de porter avec nous le fardeau de cet espoir."
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