30 octobre 2009

TUNISIE : articles divers sur les cas connus d'arrestations arbitraires ou disparitions forcées


Lettre ouverte à Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères

Et

Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture


Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,

Monsieur le Ministre de la Culture,

Nous pouvons comprendre, ou ne pas comprendre, que vous ayez réagi avec une extrême rapidité et que vous vous soyez indignés à l'arrestation de Roman Polanski il y a quelques semaines. En revanche, nous ne comprenons pas votre absence de réaction et votre indifférence face aux événements récents intervenus en Tunisie:

Enlèvements de Slim Boukhdhir, correspondant de Al-arabya, Mohamed Soudani, étudiant syndicaliste,

Harcèlement et actes de violence à l'encontre de Sihem Bensedrine, rédactrice en chef de Kalima, Radhia Nasraoui, avocate et Présidente de l'Association Tunisienne de Lutte contre la Torture,

Détentions arbitraires de 38 manifestants du bassin minier de Gafsa, de Zouhair Maklouf, journaliste et reporter et enfin de Taoufik Ben Brik, journaliste et écrivain,

Interdiction d'entrée sur territoire tunisien de Florence Beaugé, journaliste au Monde.

Il est vrai, qu'il est plus facile de s'empresser de saluer le score démocratique obtenu par le Président tunisien Ben Ali ce dimanche avec 89,62%, que de défendre l'exercice de la liberté d'expression et d'opinion au sein d'un pays avec lequel, la France se targue d'entretenir des relations d'amitié basées sur des principes et des valeurs qui nous unissent.

Il est plus que temps que la France, au nom de sa relation privilégiée avec la Tunisie, cesse d'empêcher l'Union européenne d'avoir une politique ambitieuse en termes de promotion des droits de l'Homme et de démocratie. Puisque vous l'ignorez encore, force est de vous rappeler que la défense des droits de l'Homme constitue un principe fondateur devant inspirer la politique étrangère de la France et de l'Union européenne. Vendre des centrales nucléaires tout en fermant les yeux sur ces violations est une attitude indigne.

Nous, parlementaires européens, vous demandons d'intervenir avec le même zèle que dans l'affaire Polanski pour les affaires Boukhdhir, Soudani, Bensedrine, Nasraoui, Maklouf, Ben Brik et les 38 manifestants du bassin minier de Gafsa.

Cordialement,

Dany Cohn-Bendit
Président du groupe des Verts/ALE

Hélène Flautre
Présidente de la délégation UE-Turquie

Eva Joly
Présidente de la commission développement

José Bové
Vice-Président de la commission agriculture et développement rural


**********************
Taoufik Ben Brik: la désobéissance en danger

Ecrivain et journaliste, Taoufik Ben Brik est une plume indépendante, courageuse et intransigeante, en butte au harcèlement d'un régime indigne.

Le gouvernement poursuit de sa vindicte le journaliste et sa famille: traquenard, pression, répression, menaces, intimidations, convocations injustifiées à la police, tel est le quotidien de cette figure emblématique de la critique inlassable du régime.

Pour avoir couvert avec amertume et causticité les «élections» tunisiennes dans des médias français, pour avoir démasqué cette sombre farce politique, pour avoir osé faire entendre une voix discordante dans le concert obscène de louanges qui salue le sacre arrogant de Ben Ali, Taoufik Ben Brik se retrouve maintenant isolé, baillonné et réduit au silence.

Jusqu'à son arrestation aujourd'hui qui nous fait redouter le pire.

Nous ne pouvons tolérer la criminalisation de la dissidence.

Nous dénonçons le silence complice du gouvernement français devant ces atteintes aux libertés essentielles, ainsi que sa complaisance envers une dictature policière féroce.

Une dictature qui n'hésite pas à enlever et faire disparaître les journalistes comme Slim Boukhdhir, correspondant d'Al Arabya, agressé, roué de coups, menacé 2 heures après une interview à la BBC sur le rapport de RSF, ou encore Zouhaier Makhlouf, arrêté depuis le 20 octobre, et aussi des syndicalistes comme Mohamed Soudani, coupable d'avoir parlé à des média étrangers. Sans parler de Florence Beaugé, journaliste au Monde, refoulée à son arrivée en Tunisie et insultée dans une presse aux ordres !

L'impunité aux tortionnaires, ça suffit !

Nous serons toujours aux côtés de ceux qui s'élèvent contre le déni de démocratie.

Nous témoignons avec force notre solidarité et notre soutien à Taoufik Ben Brik et toutes les victimes de la torture et de la maltraitance dans les prisons tunisiennes.

Signataires: Mouloud Aounit MRAP, Clémentine Autain FASE coordinatrice de Regards, Olivier Besancenot NPA, Tarek Ben Hiba FASE, Daniel Bensaïd NPA, Mouhieddine Cherbib FTCR, Annick Coupé Union Syndicale Solidaires, Iyed Dahmani PDP, Cécile Duflot Les Verts, Abid El Khattabi ASDHOM, Jacques Fath PCF, Kamel Jendoubi REMDH & CRLDHT, Alain Krivine NPA, Noël Mamère Les Verts, Christian Mahieux Union Syndicale Solidaires, Lumamba Mohsni NPA, Marguerite Rollinde chercheure, Omeyya Sedik, Adel Thabet PCOT.

REPORTERS SANS FRONTIERES
COMMUNIQUE DE PRESSE
29.10.2009

TUNISIE

Violence et arrestation post-électorales contre deux journalistes : les menaces présidentielles mises à exécution

A la veille de l’élection présidentielle, le 24 octobre 2009, Zine el-Abidine Ben Ali, candidat à sa propre succession pour un cinquième mandat, avait averti publiquement ses détracteurs que la loi serait "appliquée contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l'intégrité de l'opération électorale, sans fournir de preuves concrètes". Une fois le chef de l’Etat réélu avec 89,62% des voix le 25 octobre, les hommes de main du régime n’ont pas tardé à mettre ces menaces à exécution.

« L’arrestation de Taoufik ben Brik et l’agression de Slim Boukhdhir constituent des violations inacceptables de la liberté d’expression. Nous appelons la communauté internationale à réagir face à ces agissements dignes d’un régime mafieux, au lendemain de la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali », a déclaré l’organisation.
Aujourd’hui, le 29 octobre, le journaliste Taoufik Ben Brik a été arrêté alors qu’il était convoqué à 10h pour la prétendue agression d’une femme dans la rue la semaine passée. Tout porte à croire qu’il s’agit d’une affaire montée de toutes pièces par les autorités pour inquiéter le journaliste, connu pour ses articles critiques à l’égard du président Ben Ali. Il a été transféré au centre de détention de Bouchoucha à Tunis. Il devrait être présenté demain devant un juge.

Le 28 octobre, vers 19h30, le journaliste indépendant Slim Boukhdhir a, quant à lui, été agressé par cinq hommes en civil dans le quartier du Bardo à Tunis, alors qu’il descendait de taxi pour rentrer à son domicile. Deux heures plus tôt, le journaliste avait été interviewé par la BBC pour discuter du rapport de Reporters sans frontières suite à la mission de l’organisation en Tunisie. Il a dénoncé l’impossibilité, pour les journalistes indépendants, de faire leur travail.

Slim Boukhdhir a été violemment poussé dans une voiture garée à proximité. Après lui avoir bandé les yeux, les hommes de main l’ont roué de coups, au visage et sur l’ensemble du corps, l’insultant et le menaçant ainsi que sa famille. Ils l’ont déshabillé. Il a également été menacé avec un couteau à cran d’arrêt. « Ils ont roulé longtemps, tellement longtemps que j’avais l’impression qu’on était à la forêt de Radis, à 6km de Tunis. J’avais le visage en feu tellement les coups pleuvaient », a conflié le journaliste.

Slim Boukhdhir a été relâché au niveau du parc du Belvédère, au nord de la ville, dépouillé de tous ses effets, vêtements, papiers, argent et téléphone. Il est parvenu à se rendre chez des amis qui l’ont conduit à l’hôpital. Bilan : quatorze jours de repos, fracture du nez, altération de la vision de l’œil gauche, hématomes sur le visage, les côtes, aux épaules, dans le dos et aux jambes. Il a déclaré son intention de porter plainte.


NICOLE BORVO
COHEN-SEAT

Vice-Présidente de la
commission des lois

Présidente du
groupe CRC-SPG

Sénatrice de Paris





Monsieur Bernard KOUCHNER

Ministre des Affaires étrangères et européennes

37, quai d’Orsay

75007 PARIS



Réf. MD

Paris, le 29 octobre 2009


Monsieur le Ministre,

J'apprends aujourd'hui même l'arrestation, en Tunisie, de Monsieur Taoufik Ben Brik, journaliste connu, harcelé par les autorités policières pour ses articles et reportages critiques.

Cette arrestation, après un processus électoral anti-démocratique, témoigne d'un renforcement très préoccupant de l'autoritarisme du régime tunisien, et de l'accentuation d'une répression qui vise à étouffer toute opposition et plus généralement la liberté d'expression.

Deux autres journalistes sont victimes de cette inacceptable politique : Monsieur Slim Boukhdir, correspondant de la chaîne satellitaire Al-Arabya, enlevé hier de chez lui par la force, frappé, dénudé et abandonné dans un parc en plein centre de Tunis. Monsieur Slim Boukhdir a été lui aussi harcelé par la police pour les mêmes raisons.

Il s'agit aussi de Monsieur Zouhaier Makhlouf, emprisonné à Mornaguia. Il fut arrêté le 20 octobre pour un reportage sur des problèmes environnementaux dans la zone industrielle de Nabeul. Ce reportage s'insérait dans le cadre de la Commission environnement liée à la liste du PDP (Parti démocratique progressiste), pour les élections.

Cette répression qui frappe des journalistes est en contradiction totale avec les pratiques les plus élémentaires d'un Etat de droit. Elle constitue une violation manifeste du sens et de la lettre de l'Accord d'association Union européenne/Tunisie, explicitement conditionné au respect des Droits de l'Homme.

…/…

Je vous demande instamment, Monsieur le Ministre, de réagir dans l'urgence et d'intervenir auprès des autorités tunisiennes pour que les journalistes arrêtés soient libérés immédiatement, que les harcèlements cessent et que le droit d'expression des journalistes mais aussi des opposants et de toute personne soit effectivement respecté.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations distinguées.

Nicole BORVO COHEN-SEAT


Marie-George Buffet

Secrétaire nationale

Députée de la Seine-Saint-Denis



Monsieur Nicolas Sarkozy

Président de la République

Palais de l'Elysée

55, rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 Paris



Paris, le 29 octobre 2009



Monsieur le Président,

Je viens de prendre connaissance de votre réaction suite aux élections en Tunisie. Selon la presse de ce pays, vous avez téléphoné à Monsieur Ben Ali pour lui faire part de vos «plus vives félicitations». Vous lui avez souhaité «succès et réussite». Vous avez exprimé votre satisfaction pour «le niveau excellent atteint par les relations tuniso-françaises» et réaffirmé «la volonté de la France de hisser le partenariat entre les deux pays à des paliers supérieurs».

S'il s'agit bien du message, ou du sens du message, que vous avez transmis, au nom de la France, à Monsieur Ben Ali, alors je me sens dans l'obligation de vous exprimer ma consternation et ma réprobation.

Il est en effet de notoriété publique en Tunisie et en France que M. Ben Ali et son régime ont instrumentalisé la loi électorale pour procéder à un choix préalable des candidats ayant le droit de se présenter. La police n'a cessé de harceler l'opposition démocratique dont certains responsables (dont M. Hamma Hamami, Secrétaire général du Parti communiste ouvrier de Tunisie) ont été agressés physiquement par des agents en uniforme et en civil. Le seul candidat d'opposition ayant pu mener sa candidature jusqu'au scrutin a été quasiment interdit de campagne et entravé systématiquement dans son action. Des journalistes ont fait l'objet d'intimidation. Des menaces de poursuites judiciaires ont été proférées contre la presse. Des correspondants étrangers ont été refoulés et l'une d'entre elle fait l'objet d'une campagne publique et honteuse de haine et de dénigrement. Les défenseurs des libertés et des Droits de l'Homme sont sous une pression policière constante... C'est le cas de Madame Radhia Nasraoui, avocate, poursuivie et assiégée en permanence par les forces de police.

Les faits sont si graves que certains responsables de l'opposition tunisienne ont refusé de parler d'élection digne de ce nom pour qualifier ce qui vient de se passer de «mascarade».

Je crois, Monsieur le Président, qu'il faut aujourd'hui oser dire qu'à l'évidence le régime tunisien est un Etat policier qui bafoue les droits humains et les règles élémentaires d'un Etat de droit. On le sait depuis longtemps car ses pratiques répressives sont connues. Le scrutin qui vient d'avoir lieu, sous un contrôle policier total très sophistiqué, le confirme, hélas, pleinement.

Je regrette vivement que les plus hautes autorités françaises fassent le choix de féliciter un chef d'Etat «élu» par la manipulation et par la peur dans un contexte où la liberté d'expression et d'association est étouffée.

Je souhaite vivement que la France dans les relations d'Etat à Etat qu'elle se doit d'entretenir avec la Tunisie, puisse adopter une attitude qui corresponde davantage aux valeurs dont elle se réclame.

Dans cet esprit, je vous demande instamment, Monsieur le Président, d'intervenir auprès des autorités tunisiennes afin que Madame Radhia Nasraoui et Monsieur Hamma Hamami soient effectivement respectés dans leur droits de citoyens et dans l'exercice normal des libertés qui s'attachent à chaque individu.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes respectueuses salutations.

Marie-George Buffet



COMMUNIQUE DE PRESSE

Le PCF réaffirme sa solidarité avec les progressistes tunisiens

Mr Ben Ali a donc été officiellement « réélu » Président de la République pour la 5ème fois, après 22 ans de pouvoir. 22 ans durant lesquels le régime tunisien s'est mué en État policier qui sait, avec une « remarquable » efficacité, instrumentaliser la Constitution et la loi, museler l'opposition, violer les droits humains, harceler les défenseurs des libertés, agresser physiquement les opposants...
La ligue tunisienne des droits de l'homme est régulièrement sous pression ou attaquée. Des journalistes étrangers sont refoulés.

Pour cette raison, il n'y a pas eu « d'élection » digne de ce nom en Tunisie mais une mascarade honteuse au service d'intérêts financiers étrangers, notamment européens, et d'une bourgeoisie loin du peuple qui profite des très bas coûts salariaux et d'un système répressif quasi-totalitaire.

Le PCF exprime son indignation devant un tel déni des libertés et un tel mépris des règles élémentaires de la démocratie et d'un État de droit. Il réaffirme sa solidarité avec l'ensemble de l'opposition progressiste et démocratique.

Il est consternant et profondément choquant que les autorités françaises, et notamment Nicolas Sarkozy, Président de la République, aient pu soutenir en permanence un tel régime.

Les autorités tunisiennes bafouant systématiquement le sens de l'accord d'Association Union européenne/Tunisie, conditionné par l'exigence du respect des droits de l'homme, la question se pose alors de la suspension de cet accord pour des sanctions ciblées sur les intérêts du régime, tant que celui-ci ne respectera pas les libertés.

Parti communiste français
Paris, le 26 octobre 2009.
Infos express du 28.10.2009

Tunisie: Mohamed Soudani disparu depuis une semaine
Mohamed Soudani a été enlevé à Tunis le soir du jeudi 22 octobre 2009 à sa sortie de l'hôtel Africa. Un groupe de flics l'attendait devant l'hôtel après avoir rencontré deux journalistes de RFI et de radio Montécarlo venues couvrir les élections de dimanche dernier. Depuis, ses proches et ses avocats n'ont aucune nouvelle de lui. Ils expriment leurs vives inquiétudes quant au risques de torture et de mauvais traitements dont il pourrait être victime. Souvent ce genre de cas de disparition s'accompagne de torture et de mauvais traitements.

Mohamed Soudani est membre du bureau fédéral de l'union générale des étudiants de Tunisie (UGET) de la faculté des sciences économiques et de gestion de Mahdia. Il a été renvoyé des études, arrêté et condamné à plusieurs reprises à cause de ses activités syndicales. Sa dernière condamnation date du 16 juin dernier, il a écopé d'une peine 2 mois de prison ferme qu'il a purgée. Il avait entamé, avec 4 de ses camarades, le 11 février 2009 une grève de la faim qui a duré 58 jours pour exiger leur réintégration dans leurs études.

Tunisie: Procès du syndicaliste étudiant Zouhair Zouidi
Le procès de Zouhair Zouidi, syndicaliste étudiant au sein de l'UGET, aura lieu demain jeudi 29 octobre 2009.

Zouhair a été arrêté et écroué le 16 octobre 2009 alors qu'il quittait la cité universitaire des étudiantes de Manouba (banlieue de Tunis) où avait lieu un sit-in pour le droit au logement universitaire (voir communiqué de la LTDH daté du 20 octobre 2009).

Zouhair Zouidi a déjà été condamné par le passé à cause de ses activités syndicales. Le 24 décembre 2008, il a été condamné en appel en compagnie de son camarade Anis Ben Fraj à 4 mois de prison ferme.

Tunisie: Enlèvement du journaliste Slim Boukhdhir
Le journaliste Slim Boukhdhir, correspondant du site internet (www.alarabiya.net) de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabya, a été enlevé devant chez lui en début de soirée. Ses ravisseurs lui ont bandé les yeux et l'ont embarqué de force à bord d'un véhicule. Ils l'ont sauvagement tabassé, lui ont enlevé ses chaussures et ses vêtements avant de l'abandonner presque nu au parc du Belvédère en plein centre de Tunis. Slim Boukhdhir souffre de plusieurs blessures et d'une fracture au nez suite à cette agression.

Slim Boukhdhir a été privé de ses droits les plus élémentaires et agressé à plusieurs reprises à cause de ses articles critiques vis à vis du régime de Ben Ali. Le 4 décembre 2007, il a été condamné à 1 an de prison ferme et 5 dinars d’amende dans le cadre d'une affaire montée de toute pièces («outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions», «atteinte aux bonnes mœurs» et «refus de présenter sa carte d’identité aux forces de l’ordre»). Il a été libéré le 21 juillet 2008, soit 4 mois avant le terme de sa peine, suite à une campagne de solidarité internationale.
(un grand merci à Sonia pour cet envoi)

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