23 octobre 2011


 

Engagé militairement pour le compte d’un autre pays que la France : Israël, Gilad Shalit a été fait prisonnier – et non pas otage !, terme inapproprié volontairement utilisé par des médias aux ordres des puissants lobbies – par les résistants du Hamas. C’est alors que nous avons appris que ce jeune soldat était un binational : franco-israélien. Sur le papier, puisque Gilad ne parle (ou en tout cas ne parlait) pas un mot de français. Et l’on nous rebat les oreilles du droit mais également du devoir, en visant expressément la communauté maghrébine, alors que dans cette affaire de Gilad Shalit la nationalité française ne sert que de droit à porter secours à un prisonnier qui n’avait qu’un seul devoir en tête, celui de se mettre au service de Tsahal, armée israélienne qui occupe illégalement la Palestine. Des hommes politiques français ayant prêté allégeance aux sionistes et au sionisme iront jusqu’à se servir des murs des mairies (hôtel de ville des citoyens de la République) pour afficher en grand la photo de Shalit.
 

Personne d’entre ces misérables judas de France ne fera rien pour un autre détenu franco-palestinien, un étudiant : Salah Hamouri. En effet, le 13 mars 2005, alors qu’il se rendait à Ramallah, Salah est arrêté une troisième fois. Il passera trois mois en isolement et en interrogatoire, une technique de sape israélienne des plus sordides. Il est accusé de complot contre le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti religieux d’extrême droite SHAS, sur le seul fait qu’il est passé devant le domicile de ce rabbin en voiture trois mois avant son arrestation. Salah Hamouri sera également accusé d’une présomption d’appartenance à un mouvement de jeunesse prétendu proche du FPLP et dont Salah n’a jamais été membre. Il connaîtra tour à tour camps, prisons, centres… Après une vingtaine d’audiences repoussées faute de témoins et de preuves, Salah sera condamné le 17 avril 2008 à sept ans de prison pour « complot  et appartenance aux jeunesses du FPLP ». Une espèce de compromis qu’il acceptera en plaidant « coupable », car il risquait d’être condamné à plus de sept ans s’il refusait cette « offre ». Ainsi, Salah a été jugé par ses propres oppresseurs, par un tribunal militaire, et gardé dans les geôles (à Shana) sans qu’il y ait eu le moindre début d’indice et de preuve de sa culpabilité. C’est un prisonnier politique ; preuve que l’Etat juif d’Israël n’est pas une démocratie. Et contrairement à l’affaire Gilad Shalit, l’Elysée et les officiels français n’interviendront pas pour demander la libération de Salah, ou ne le feront qu’à demi-mot, pour ne pas trop gêner leurs acolytes sionistes israéliens. Quelle injustice ! Quel mépris pour notre République !
 

Et pendant ce temps, sur la chaîne de télévision BFM, le journaliste chroniqueur Olivier Mazerolle nous expliquait que cette libération de Gilad Shalit faisait beaucoup de publicité au Hamas, considéré comme un obstacle à la paix par le journaliste lui-même. Faut-il rappeler, une fois de plus, qu’à l’instar des Résistants français qui combattaient le nazisme (j’ose la comparaison car aujourd’hui elle s’impose d’elle-même compte tenu de tous les crimes de guerre commis par les dirigeants sionistes israéliens) les combattants du Hamas résistent à leurs oppresseurs et colonialistes sionistes. Les dirigeants du Hamas ont d’ailleurs été démocratiquement élus. Faut-il également rappeler que M. Mahmoud Abbas, interlocuteur privilégié des Occidentaux, et d’Olivier Mazerolle pour l’occasion, n’a absolument rien obtenu des israéliens. Pas d’Etat. Pas de Jérusalem-Est. Pas de retour des réfugiés. Pas d’arrêt des colonies qui continuent de plus bel. Pas de retour aux frontières de 67. Il n’a reçu que mépris, menaces et insultes. Et dans ce cas, nous sommes nombreux à préférer ceux qui se battent à ceux qui rampent. Et nous avons eu également l’intervention de Mme Ruth El-CRIF qui elle a salué le courage de certains hommes politiques français. « Pourquoi courage ? » lui a demandé le présentateur étonné. « Parce qu’en France, il y a des populations françaises pro-palestiniennes et qu’il a donc été courageux de prendre position pour la libération de Gilad Shalit » a-t-elle répondu. Incroyable ! Mais madame, il y a en France des pro-palestiniens comme il y a, tel que vous, des pro-sionistes israéliens. Où est le problème ? Les pro-israéliens détiennent le pouvoir en France ; vous ne le savez peut-être pas ? C’est en vérité bien étonnant. Les pro-palestiniens, eux, on leur reproche d’importer le conflit du Proche-Orient en France. Lorsque des élus du peuple affichent sur les murs des mairies la photo de Gilad, qui importe le conflit ? Et quand des miliciens de la LDJ (Ligue de Défense Juive) et du BETAR clament qu’ils se rendent en Israël pour aider leurs frères juifs à combattre les Palestiniens, qui importe le conflit ? Je pourrais continuer ainsi longtemps. Mais ce qui est encore plus choquant est le fait qu’il me semblait qu’un journaliste se devait d’adopter une neutralité et faire preuve d’impartialité dans l’information qu’il donne. Et là également, qui importe le conflit israélo-palestinien en France ?  
 
Touhami Moualek  

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