14 août 2013

 
  Par Ibrahim al-Amine

 
A la veille du Fitr, une force de commandos israéliens est tombée dans une embuscade tendue par la Résistance islamique, dans le territoire libanais, près du village frontalier Alma-Chaeb.
«Israël» a avalé sa langue. La résistance observe toujours le mutisme pour des raisons propres. Les réactions libanaises officielles se sont limitées à des contacts avec l’ONU. Pour leur part, les parties politiques sont intéressées par d’autres développements. Mais la position la plus significative de la part des adversaires de la Résistance au Liban, fut annoncée par l’ancien Premier ministre, Fouad Siniora.
«L’incursion des soldats israéliens dans la zone Labbouné, où ils ont été la cible de l’explosion d’une mine, constitue une violation flagrante de la souveraineté libanaise, une agression et une violation de la résolution 1701», a déclaré le chef du bloc parlementaire du Futur.
Il a condamné «cette agression, porteuse de certains indices non rassurants, quant aux véritables causes de cette violation».
«Les Libanais ne peuvent accepter une telle agression si dangereuse. Les départements compétents doivent notifier la Ligue arabe sur cette agression», a-t-il ajouté, appelant les Nations Unies à une action immédiate pour dissuader et avertir «Israël», puisque ce dernier assume la responsabilité de cette agression contre le Liban.
«Cette violation constitue de même une atteinte à la Finul, dans sa zone d’action. Les Nations Unies doivent lancer un avertissement à Israël et le dissuader par les moyens adéquats». Fin de citation.
Le communiqué de Siniora pourrait illustrer l’essence de la stratégie de défense des forces du 14 Mars. Cette stratégie encore non publiée. Siniora fustige «la violation» par l’ennemi de la souveraineté du Liban. Il affirme que les Libanais «n’acceptent pas cette agression», «porteuse de certains indices non rassurants».
Mais il veut «notifier la Ligue arabe» et incite «les Nations Unies à avertir Israël et à le dissuader par les moyens adéquats».
Cela signifie qu’on pourrait résumer les idées de M. Siniora quant à la dissuasion de l’ennemi à «condamner, notifier la Ligue arabe et inciter l’ONU à avertir Israël».
M. Siniora n’a pas jugé nécessaire de s’adresser à l’armée libanaise, autour de son rôle dans la dissuasion de l’ennemi; ni à la Finul à propos de son rôle dans l’interdiction des violations.
En principe, il ne sent pas la présence de la résistance, pour qu’il s’adresse à elle, l’appelant à empêcher les violations. S’il l’avait fait, il aurait sapé l’essence de sa stratégie de défense.
-Si M. Siniora avait évoqué l’armée et son rôle, il devait, et sa partie, reconnaitre les besoins de l’armée en matière d’équipements et d’armes, nécessaires pour lui permettre de dissuader l’ennemi. Cette question ne figure point sur l’agenda de cette partie, depuis son accession au pouvoir il y a 8 ans. Cette même question ne se concilie pas avec «l’obsession» du 14 Mars, de limiter la mission de l’armée à la confiscation des armes de la résistance. Ils ne veulent pas acheter des arsenaux à l’armée. Ils préfèrent qu’elle s’approprie les armes de la résistance et puis qu’elle les vende.
-Si Siniora avait évoqué le rôle de la résistance, il aurait renoncé à tous ses principes, ancrés dans la conscience de sa formation politique depuis huit ans: la résistance n’existe pas. Dans ce contexte, il serait contraint d’observer le silence, au moins le silence, à l’égard des armes de la résistance, car ces armes sont efficaces dans la prévention des violations de l’ennemi.
-Siniora veut notifier la Ligue arabe, sans expliquer la signification de cette notification. Y-a-t-il quelqu’un dans la Ligue arabe qui soit prêt, ces jours-ci, à recevoir un message ou une notification concernant un problème entre le Liban et «Israël»?  Et puis, qu’aurait fait la Ligue arabe?
Aurait-elle publié un communiqué de condamnation, appelant à son tour les Nations Unies à avertir et à dissuader «Israël»?
-Siniora presse les départements administratifs concernés de notifier la Ligue arabe, sans prendre la peine de nommer ces départements, car le cas échéant, il devrait reconnaitre Adnane Mansour comme ministre des Affaires étrangères, au moment où il refuse de le faire.
-Si Siniora avait demandé aux Nations Unies une certaine action, il devait condamner le rôle du faux-témoin assumé par la force onusienne au Liban sud. En effet, les compétences de cette force consistent à épier la résistance, alors que sa niaiserie apparait lorsque la question concerne «Israël». Siniora sait parfaitement qu’une telle position de sa part lui coutera un message injurieux livré par les États-Unis. Ces derniers n’enverront guère une lettre similaire à «Israël». Siniora sait parfaitement qu’il ne pourra pas avancer des requêtes contradictoires aux capitales européennes. Lui et sa formation politique avaient insisté auprès de l’UE pour inscrire le Hezbollah à la liste européenne du terrorisme. Comment pourraient-ils demander à l’Europe de fustiger l’ennemi du Hezbollah?
Et puis, le chef du bloc du Futur, ne sait-il  pas que les Nations-Unies, reçoivent depuis une certaine période des délégués de l’UE, venant convaincre l’organisation d’adopter la décision européenne contre la résistance? Sachant en outre que Siniora, est bien informé de l’attitude de la Finul, incapable même de protester contre les offenses adressées par «Israël» à son encontre. Le commandant en chef de la Finul, le général Paolo Serra, n’avait-il pas été insulté par le report de son entretien avec les officiers israéliens à Haïfa, car ces officiers n’avaient pas le temps de le rencontrer.
La stratégie de défense déclarée par M. Siniora manquait ses armes stratégiques de dissuasion: Il aurait dû ajouter un froncement des sourcils, accompagné d’un bouquet de larmes…Est-ce de cette manière qu’on préserve la souveraineté des pays?!

Source: Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

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