Lettre
ouverte à François Hollande
Semer la
sauvagerie dans nos pays
se retournera contre vous
Hassan Hamade
Le 6
juillet 2012, François Hollande
présidait un sommet des Amis de la
Syrie. Parmi les invités d’honneurs, on
comptait plusieurs criminels contre
l’humanité (c’est-à-dire ayant organisé
l’exécution massive de personnes au seul
motif de leur appartenance religieuse).
Douze jours plus tard, il donnait
l’ordre d’assassiner les membres du
Comité syrien de Sécurité nationale et
de donner l’assaut de Damas.
Mercredi 23 octobre 2013
C’est avec beaucoup d’assurance et de
satisfaction que le président français,
François Hollande, a reçu les Amis du
Peuple syrien, le 6 juillet 2012. C’est
avec orgueil qu’il leur a lu un
discours, écrit pour lui par le
département d’État et mal traduit en
français. En quelques instants, il s’est
converti en leader de l’opposition armée
syrienne agitant le drapeau vert, blanc,
noir de la colonisation française.
Depuis, il ne perd aucune occasion de
vouloir, d’annoncer, puis de renoncer à
la guerre. Hassan Hamadé observe sa
triste agitation.
Monsieur le
président,
J’ai tenu à vous adresser par la
présente une parole vraie, avec
l’espoir qu’elle puisse être lue
avec attention par votre Excellence.
Cette parole émane d’une personne
admirative du patrimoine culturel
français, attachée à sa diversité et
à sa richesse ; un attachement
d’autant plus intense que, pour lui,
le grand héritage des Lumières subit
de nos jours, une véritable
persécution. Ses nobles principes
sont brutalement écartes de la vie
publique, à commencer par ceux
contenus dans la
Déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen,
énoncée le 26 août 1789, en pleine
Révolution.
C’est avant tout un héritage
libre de part sa nature. Il forge,
immunise et protège des êtres
humains libres, tels que Dieu les a
crées et voulus. Il porte en lui des
valeurs humaines, sociales, qui ne
peuvent être ligotées, ni refoulées
dans les coulisses de la mémoire,
sans que cela constitue un crime
culturel contre l’humanité. Des
valeurs résumées par le fameux
triptyque,
Liberté, Égalité,
Fraternité, faisant de la
Révolution française le flambeau et
la boussole pour plusieurs peuples
au monde et préparant le terrain à
la naissance du système
démocratique, en France et dans
d’autres pays.
Hélas, ces valeurs sont exclues,
remplacées par une culture visant à
amadouer les gens, à les priver
petit à petit de leurs acquis
sociaux, à les porter à accepter
l’injustice sociale, voire même
l’esclavage masqué, préparant ainsi
la naissance d’un homme
quasi-robotisé, dépourvu de dignité,
de sentiment et d’ambition.
Comment ne pas réagir face à ce
contraste flagrant, révoltant, entre
l’actuelle culture décadente et
celle des Lumières, construite par
des hommes libres qui n’ont pas
hésité à annoncer leurs convictions
devant le grand roi de France Louis
XIII :
« Pour grands que soient les rois,
ils sont ce que nous sommes,
Ils peuvent se tromper comme les
autres hommes ».
Le Cid, de Pierre Corneille,
1637, soit un siècle et demi avant
la Révolution française.
C’est cette même flamme de la
liberté qui a porté le vrai
philosophe Jean Paul Sartre à
refuser, en 1964, le prix Nobel.
Comme s’il prévoyait que ce prix
allait être décerné à des
politiciens tels Shimon Peres,
commanditaire du massacre de Cana et
père de la bombe atomique
israélienne, ainsi qu’à d’autres de
son genre avides de guerres
d’agressions.
Je me contenterai de ces deux
exemples, riches en symboles et en
significations, sans oublier de
saluer la mémoire de Voltaire, de
Rousseau et d’autres phares de la
culture franco-universelle,
pionniers et contemporains.
Monsieur le président
Comment se fait-il que cet
héritage fantastique n’a plus droit
de cité dans les choix politiques
actuels de la France ? Est-il
possible qu’il en demeure ainsi ?
Comment ne pas poser ces questions
alors nous assistons à des
transformations rapides dans le
conflit en Syrie, dont vous êtes un
des principaux intervenants
étrangers, depuis sa conception et
sa préparation par le camp
militaro-politique auquel vous
appartenez, sans jamais parvenir à
influencer les choix décisifs. Ces
transformations ainsi que que leurs
répercussions et les indications
dangereuses qu’elles portent,
justifieraient une simple question :
n’avez-vous donc pas pensé, ne
serait-ce qu’un instant, à
l’éventualité de voir votre
principal allié, les États-Unis vous
réserver une mauvaise surprise,
récidivant sa perfidie de 1956 qui
avait réduit en cendres les espoirs
franco-britanniques de récupérer les
propriétés coloniales nationalisées
par le président Gamal Abdel
Nasser ? Une volte face qui a
facilité la défaite humiliante des
deux ex-empires européens, remplacés
par le fameux condominium soviéto-états-uniens
avec l’entrée triomphale de Moscou
sur la scène régionale etc..
Nul chef d’État ne peut se payer
le luxe d’ignorer les leçons de
l’Histoire. Elles doivent être
prises en compte dans les analyses
et les prévisions qui précèdent
l’action dans les crises
internationales.
Monsieur le président,
Vous avez fait preuve d’un
enthousiasme étrange pour renverser
militairement l’État syrien. Vous
étiez même prêts à participer à une
vaste offensive de l’Otan, sous le
prétexte de la nécessité de trancher
à tout prix, d’autant que vos alliés
sur le terrain se montraient
incapables d’arriver au but.
N’avez-vous pas remarqué que ces
massacres, perpétrés depuis plus de
deux ans et sept mois, ne sont pas
moins que la destruction totale de
la Syrie en tant qu’État et
société ? Une question clé se pose
ici : renverser un régime que vous
décrivez des plus despotiques au
monde, justifierait-il la
destruction du pays en entier pour
le transformer en un vaste
cimetière ? Quel est donc ce système
démocratique qui naîtra des
cimetières ?
Vous avez manifesté une très
ferme détermination à engager l’Otan
dans une guerre d’agression contre
la Syrie au motif que « le régime »
utiliserait des armes chimiques.
Soit. Vous avez approuvé
a priori
la décision US, annoncée
publiquement, de recourir pour cette
expédition « punitive » à des
missiles de croisière
Tomahawk.
Cependant, nous savons d’après
l’expérience irakienne, que les
États-Unis, utilisant une technique
française, les équipent d’ogives
couvertes d’uranium appauvri et ce
pour deux raisons.
La première c’est le besoin de se
débarrasser d’une partie de l’énorme
stock d’uranium appauvri en le
vidant sur des pays destinés à être
détruits, sans tenir compte des
conséquences catastrophiques que
cela pourrait avoir sur
l’environnement et la santé des
générations à venir des peuples
cibles.
La deuxième raisons est économique.
Car les armes à uranium appauvri ont
une capacité de destruction et de
pénétration des blindages nettement
supérieure aux armes
conventionnelles. L’effet direct de
ce procédé permet une réduction
substantielle des coûts et des
dépenses de la guerre. Les
États-Unis ont ainsi utilisé, lors
de la guerre de destruction de
l’Irak en 2003, plus de 2 800 tonnes
d’uranium appauvri, selon les
témoignages précis d’experts
internationaux réputés pour leurs
compétences scientifiques et leur
intégrité morale, tels qu’Hans
Christopher Van Spoonek ou Denis
Halliday.
La morale de cette histoire : vous
êtes résolument opposé à
l’extermination des populations en
Syrie par des armes chimiques, mais
vous ne trouvez pas d’inconvénient
dans leur extermination par les
armes nucléaires ! Étrange est vôtre
logique.
Comme vous le constatez, Monsieur
le président, j’évite d’avancer une
quelconque opinion quant à la
véracité des accusations que vous
portez sur l’usage d’armes chimiques
par l’État syrien. Cependant, il
m’est extrêmement difficile
d’ignorer les affirmations du juge
international, Carla Del Ponte. La
magistrate a déterminé, preuves à
l’appui, la responsabilité directe
des opposants armés dans
l’utilisation d’armes chimiques
contre des civils à Khan Al-Assal.
Je ne conteste pas la sincérité de
vos accusations parce que vous
insistez toujours pour ignorer les
massacres commis par les
terroristes, vos alliés. Depuis plus
de deux ans et sept mois, l’Otan
n’en a dénoncé aucun. Pas même un
seul. Ce comportement, pour étrange
qu’il puisse paraître, s’inscrit
dans la logique qui guide les choix
du commandement de l’Alliance
atlantique dans la confrontation
internationale qui se déroule en
Syrie. Votre camp procède au
ramassage des
« djihadistes »(d’Al-Qaïda et de ses
dérivés) et à leur transfert vers la
Syrie. Il se charge de leur fournir
les armes sophistiquées et la
logistique nécessaire à
l’accomplissement de leurs missions
destructrices. Aujourd’hui, les
masques sont tombés. Ce n’est que
par respect pour votre prestigieuse
fonction présidentielle que je
m’abstiendrai de tout commentaire
des déclarations compromettantes
d’officiels français de haut rang,
tels par exemple les dires de votre
ministre des Affaires étrangères
(dont le génie, les compétences et
les performances diplomatiques ne
peuvent passer inaperçus). Selon
lui, « Les gars d’Al-Nosra font du
bon boulot sur le terrain ». Cette
déclaration, déjà gravée dans les
Annales de ce conflit, est certes
antérieure à l’annonce officielle de
la fusion de leurs structures
organisationnelles avec celles
d’Al-Qaïda en Mésopotamie, mais bien
ultérieure à de multiples massacres
perpétrés par « Al-Nosra » dans
différentes régions de Syrie.
Monsieur le président,
Pour comprendre la politique d’un
pays il faudrait tout d’abord avoir
ne serait-ce qu’un simple aperçu de
son patrimoine culturel. Partant de
ce principe, j’ai tenu à évoquer le
patrimoine culturel français et son
rôle déterminant dans le façonnage
de la démocratie française et dans
le rayonnement de vôtre pays. Mais,
comme je l’ai évoqué plus haut, ce
patrimoine se trouve, hélas,
persécuté. Pourquoi en est-il
ainsi ? Tout simplement parce que,
de nos jours, il n’a plus droit de
cité, ni dans la vie publique ni
dans les choix diplomatiques. Il
suffit simplement d’observer, de
près, les modalités du
fonctionnement des médias pour se
rendre compte que la culture
prédominante dans ce milieu est
quasiment réduite à des stéréotypes
dont l’unique mission est de lancer
des campagnes de propagande en
faveur du bellicisme états-unien et
de ses entreprises guerrières sur la
scène internationale.
Justifier les « guerres
d’agressions » et le « chaos
constructeur », dont les théories
sont mises en place à Washington par
« les princes de l’obscurité », tel
semble-il est la principale mission
politique des « grand
intellectuels » qui monopolisent vos
écrans. Terrible fracture entre
aujourd’hui et hier. André Malraux
fut le philosophe et le penseur le
plus proche de l’esprit et du cœur
du général De Gaulle. Permettez-moi,
Monsieur le président, de vous poser
une question qui pourrait paraitre
naïve : quel est le philosophe ou le
penseur le plus proche de votre
esprit et de votre cœur ? Est-ce
Bernad-Henri Lévy, Alain Alain
Finkielkraut ou d’autres parmi les
fervents thuriféraires des guerres
de l’Otan ? Des « intellectuels »
qui défendent un concept politique
visant, conformément aux directives
de Washington et d’Israël, à « semer
la sauvagerie » (selon l’expression
du penseur libanais
Youssef Aschkar) dans nos pays,
avoisinants l’Europe. Des
« intellectuels » qui ne réalisent
pas qu’en implantant la sauvagerie
dans nos terres, c’est à l’Union
européenne qu’il font le plus grand
tort. Des « intellectuels »
monopolisant les médias et les
transformant, avec l’aide des
patrons du monde de la finance et
des complexes militaro-industiels,
en outils de terrorisme, menaçant
quiconque oserait exprimer son refus
de se soumettre au diktat de la
« pensée unique ».
Comme vous le savez bien, la
« pensée unique » est une rhétorique
idéologique, injuste de nature, qui
mène la plupart du temps aux pires
aboutissements. Dans le livre de
Youssef Aschkar, intitulé
La
Mondialisation de la terreur [
1],
il apparait clairement que « ce qui
se passe actuellement dans la
Méditerranée et ce qui pourrait s’y
passer est dangereux, abominable et
destiné à l’être encore d’avantage
si l’on permet à cette percée
idéologique monstrueuse avec toutes
ces facettes, de conduire cette
opération qui consiste à "semer la
sauvagerie" au point de non-retour,
où tous les partenaires de la
Méditerranée, en premier les
Européens, découvriront trop tard
qu’ils sont en face d’un courant
incontournable et devant des dégâts
et des dommages à jamais
irréparables ».
Excusez-moi si j’ai utilisé le
terme « terrorisme » en évoquant vos
médias qui incitent à « semer la
sauvagerie » et à mener des guerres
offensives contre nos pays. Et je ne
suis pas le seul à le dire. Votre
prédécesseur, le président Nicolas
Sarkozy a reconnu cette réalité
lorsqu’il s’était plaint durant sa
dernière campagne électorale d’être
devenu la cible du « terrorisme du
système médiatique ». C’est un aveu,
qui sert désormais de référence, une
confirmation que vos média exercent
le terrorisme. Des médias
terroristes. Le président Sarkozy va
même jusqu’à évoquer l’existence
d’un « système » médiatique
terroriste. Et comme vous le savez,
Monsieur le président, le terme
« système » dans ce contexte porte
une connotation fort péjorative, car
il englobe également la propagande
du « discours unique » qui est loin
d’être une attribution des
démocraties.
Cette opinion, fort précise,
converge avec la vôtre, Monsieur le
président, voire même la complète.
Comment ? Vous avez, Monsieur le
président, proclamé de vive voix
lors de la même campagne électorale,
dans un discours que vous avez
prononcé en janvier 2012 à
l’aéroport du Bourget : « J’ai un
adversaire, et mon adversaire n’a ni
visage ni adresse, ni parti
politique, il ne se porte pas
candidat aux élections, mais c’est
lui qui gouverne. C’est le monde de
la finance ».
Vous avez fort raison, Monsieur
le président. Vos paroles sont très
claires. Le pouvoir réel dans votre
pays ne réside plus dans les
institutions constitutionnelles du
« Pouvoir ». Le temps, à ce qu’il
parait, est devenu celui de la
post-démocratie. C’est l’ère de
« l’oligarchie », le pouvoir de la
finance. D’ailleurs le
« néolibéralisme », qui est la forme
la plus brutale du capitalisme
déchaîné, ne peut coexister avec les
systèmes démocratiques. Le
néolibéralisme enfante des
dictatures proclamées ou camouflées.
Nous ne sommes donc pas étonnés de
voir les médias érigés en
« système » terroriste, sachant
qu’ils appartiennent en majorité aux
grands capitaux, aux complexes
militaro-industriels et au monde de
la finance. Ceci étant, il est
normal que leur vocation devienne
l’implantation de la sauvagerie, non
seulement dans nos pays, mais dans
les vôtres aussi… Pouvons-nous par
exemple reprendre les mots de Pierre
Corneille sur les erreurs des rois
et remplacer le vocable « rois » par
« néolibéralisme » ? … ou employer
le mot « Israël » à la place «
des
« rois » ?
Nous sommes devant plusieurs
éléments qui constituent le grand
puzzle de la scène globale, dans
votre pays comme dans le nôtre et
dans le monde entier. Ce paysage est
réel. Il ne peut être éclipsé, ni
rendu crédible par les prétextes
avancés pour détruire un pays en
entier : tuer ses habitants,
éradiquer sa société, ses fondements
économiques, culturels,
environnementaux et existentiels,
tout en y semant la sauvagerie pour
le « renvoyer à l’âge de la pierre »
comme le répètent, en toute
arrogance, sans jamais être
critiqués, les dirigeants des
États-Unis et d’Israël quand il
s’agit de faire souffrir nos pays. Y
a-t-il un terrorisme plus terrible
que d’anéantir des peuples et des
pays entiers pour les renvoyer à
« l’âge de la pierre » ?
N’est-ce pas l’apogée du
terrorisme que de soumettre les
peuples de Syrie, du Liban et de
Palestine — durant trois mois — aux
menaces d’une guerre de destruction
massive, par des missiles de
croisière qui rappellent la
destruction de l’Irak avec les mêmes
armes à l’uranium appauvri ?
Monsieur le président, si vous
aviez visité, la Syrie, le Liban ou
la Palestine, et aviez eu des
contacts directs avec ses peuples,
vous auriez rencontré un chauffeur
de taxi qui vous aurait récité des
poèmes de Victor Hugo. Je vous
demande, vous qui êtes si
enthousiaste pour la destruction de
nos pays : avez-vous lu de votre
vie, l’ouvrage d’un seul
intellectuel syrien ?…
Monsieur le président,
Je vous invite à envoyer une
invitation à la grande chercheuse,
Hoda Abdel Nasser, pour qu’elle vous
présente les précieuses lettres
échangées entre son père, le
président Jamal Abdel Nasser, et le
général De Gaulle. Ce serait
peut-être un moyen pour vous de vous
soigner de cette « prurite
belliqueuse » qui atteint certain
chefs d’États. D’autant que
Washington a brusquement fait
volte-face, sans prendre votre avis,
comme lors de l’agression tripartite
contre Suez. Je vous conseille
également de lire
1956, Suez,
un ouvrage écris par l’ancien
ministre français des Affaires
étrangères, le diplomate chevronné
Christian Pineau.
Croyez-moi, Monsieur le
président, seul la culture est
capable de stopper l’avancée de
cette stratégie diabolique visant a
implanter la sauvagerie et à
renvoyer nos pays à « l’âge de la
pierre ».
Monsieur le président, je vous
prie de bien vouloir prendre en
considération cet humble conseil
provenant d’un allié de l’opposition
démocratique syrienne, qui a refusé,
dès le début, la militarisation de
l’opposition, l’argent corrompu des
pays du Golfe, vos ingérences
destructrices et le maintien en
place du régime au pouvoir. Je parle
de l’opposition démocratique que
vous-même avez refusé d’écouter,
bien que nul en Syrie ne doute de sa
sincérité.
Je réitère mes remerciements pour
toute l’attention que vous pourriez
réserver à cette parole vraie car
elle tient à la sauvegarde des
relations de respect et d’amitié
entre nos pays et la France.
As Salam Aleiqom (La paix soit
avec vous).
[
1]
Ouvrage disponible en arabe uniquement.
Hassan Hamade
Penseur et
polémiste libanais. Membre du Conseil
national de l’audiovisuel du Liban.
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semaine l’actualité politique sur la
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NourSat avec le philosophe P. Georges
Rahme. Leur émission, Tribune libre,
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