01 octobre 2013

145e anniversaire du soulèvement de Grito de Lares

Les Portoricains célèbrent la naissance de
leur mouvement pour l'indépendance

Le 23 septembre, des milliers de supporters de l'indépendance portoricaine ont célébré le 145e anniversaire du soulèvement anticolonial connu sous le nom de Grito de Lares (le Cri de Lares), célébré cette année en l'honneur du patriote portoricain Oscar Lopez Rivera, un prisonnier politique incarcéré aux États-Unis depuis plus de 32 ans.
Cette fête révolutionnaire commémore la rébellion de 1868, qui a eu lieu principalement dans la ville de Lares et menée contre l'esclavage et le colonialisme espagnol. Une armée d'insurgés composée d'anciens esclaves africains, de travailleurs de ville, de paysans et d'autres couches de la société coloniale portoricaine, ont pris d'assaut la ville de Lares et ont attaqué la garnison militaire espagnole. C'est à cette occasion que fut lancé le slogan Que viva Puerto Rico libre ! Bien que le soulèvement ait été maté, il a néanmoins été l'expression de l'affirmation de la nation et un moment décisif dans la lutte pour l'autodétermination.
Cette année, dès les premières lueurs de l'aube, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la Plaza de la Revolucion dans la ville de Lares, tandis que d'autres ont assisté à une messe célébrée à la mémoire de l'insurrection historique du 23 septembre 1868.
À la Plaza de la Révolucion, des supporters de l'indépendance portoricaine ont placé des fleurs au pied du buste de Ramon Emeterio Betances, qui a joué un rôle des plus importants dans le Grito de Lares. On a entonné l'hymne révolutionnaire de Porto Rico et plusieurs politiciens du Parti de l'indépendance portoricaine ont pris la parole.
De Lares, les manifestants ont marché jusqu'à Homigueros où fut tenu un évènement à la mémoire du chef indépendantiste de l'organisation clandestine Los Macheteros, Filiberto Ojeda Rios, abattu par le FBI le 23 septembre 2005, jour d'anniversaire patriotique.
Les États-Unis ont colonisé Porto Rico en 1898 et ont depuis déployé tous leurs efforts pour écraser la lutte pour l'indépendance, ayant recours aux assassinats, aux emprisonnements et à la violence pour tenter de mater la résistance. La pauvreté imposée au pays par les États-Unis est telle que des millions de Portoricains quittent le pays pour aller vivre aux États-Unis. Une des nombreuses injustices dont Porto Rico a été victime est le fait que pendant 62 ans la marine étasunienne a malmené l'île et le peuple de Vieques, jusqu'à ce qu'elle soit enfin évincée en 2003. La population de Vieques souffre toujours des conséquences des essais d'armements qui y ont eu lieu, dont des taux d'incidence de cancer 30 % plus élevés qu'ailleurs au Porto Rico liés aux essais d'armes à l'uranium affaibli.
Une fois de plus, ce printemps, le Comité spécial de l'ONU sur la décolonisation a réaffirmé qu'il fallait mettre fin au statut colonial de Porto Rico. Le Comité spécial discute de cette question depuis 40 ans, et il a adopté 32 résolutions en ce sens, les 14 résolutions les plus récentes ayant été présentées par Cuba et adoptées par consensus. Le plus récent projet de résolution a été présenté par Cuba avec la participation du Venezuela, de la Bolivie, de l'Équateur et du Nicaragua. Le représentant de Cuba au sein du comité a fait valoir qu'il y avait eu peu de progrès pour en arriver à une solution, mais que néanmoins 115 années de colonialisme étasunien n'avaient pas réussi à « mater la volonté et la culture du peuple portoricain ou à détruire son identité ou son appartenance nationale ».

Informant le Comité spécial des récents développements dans les relations de Porto Rico avec les États-Unis, Juan Dalmau du Parti de l'indépendance portoricaine a dit que l'événement récent le plus significatif avait été le référendum de novembre 2012. Avec une participation de 74 %, 54 % de la population avait rejeté le soutien au statut actuel de commonwealth. En dépit de ce « rejet sans équivoque » du colonialisme, le gouvernement des États-Unis continue de défendre ce même colonialisme. Le thème le plus fréquent émanant de pétitions présentées au comité est celui exigeant la libération des prisonniers politiques portoricains, dont Lopez Rivera, qui est incarcéré depuis maintenant plus de 32 ans, dont 12 en isolement.
Oscar Lopez Rivera, à qui on a dédié l'anniversaire commémoratif de Grito de Lares cette année, a été condamné à 55 ans de prison en août 1981. Il a été le seul de 13 prisonniers politiques à avoir rejeté une offre de libération de la part du président de l'époque, Bill Clinton. Il avait rejeté l'offre parce que deux autres camarades avaient été exclus de l'entente et il a donc décidé de purger le reste de sa peine. En fin de compte, douze personnes ont été relâchées et les deux personnes dont Lopez Rivera exigeait la libération ont depuis été libérées. Lopez Rivera satisfait aux conditions de sa libération telles que contenues dans l'offre de clémence mise de Clinton. Les patriotes portoricains et les personnes aspirant à la justice et à la paix partout dans le monde soutiennent que Lopez Rivera n'aurait jamais dû être accusé ou incarcéré et qu'il devrait être libéré sur-le-champ.
À l'occasion de l'anniversaire de Grito de Lares, LML salue Oscar Lopez Rivera et le mouvement pour l'indépendance portoricaine et appelle tout le monde à s'informer au sujet de cette importante lutte.


Le prisonnier politique Oscar Lopez Rivera
investi de l'Ordre de solidarité


Le 18 septembre, lors d'une cérémonie tenue au monument commémoratif José Marti à la Havane, à Cuba, Clarisa Lopez Ramos a été honorée de l'Ordre de solidarité El Mehdi Ben Barka qu'elle a reçu au nom de son père, le patriote portoricain Oscar Lopez Rivera. Le 29 mai marquait 32 ans d'incarcération aux États-Unis pour Oscar Lopez Rivera en tant que prisonnier politique, arrêté pour avoir participé au mouvement pour l'indépendance pour affranchir Porto Rico du colonialisme étasunien. L'honneur a été attribué par le secrétariat de l'Organisation de solidarité avec les peuples de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine (OSPAAAL).

Clarisa Lopez Ramos a lu le message de remerciement que son père a fait parvenir après avoir appris qu'il avait été ainsi honoré. Dans son message, il affirme que cette décoration contribuera aux actions de solidarité, faisant en sorte qu'il ne sombrera pas dans l'oubli tel un « homme invisible», faisant allusion aux médias monopolisés et à leur mur de silence autour de l'injustice de longue date des États-Unis contre le peuple portoricain.
Nous élèverons nos voix jusqu'à ce que mon père ainsi que tous les Cinq patriotes cubains soient de retour, et eux non plus ne seront pas invisibles, a déclaré Clarisa, saluant du même coup les combattants portoricains et les quatre patriotes cubains toujours emprisonnés aux États-Unis, Gerardo Hernández, Ramon Lananino, Antonio Guerrero et Fernando Gonzalez.
Une embrassade fraternelle entre les peuples cubains et portoricains a souligné la remise de l'Ordre des mains du Héros de la République de Cuba, René Gonzales, à Clarisa Lopez.
Lourdes Cervantez, secrétaire générale de l'OSPAAAL, a fait part de la décision de l'organisation de mettre en valeur les qualités humaines, les événements et la vie d'Oscar Lopez Rivera en tant que modèle de la lutte des Portoricains pour l'indépendance de leur pays, de l'Amérique latine et des Caraïbes de l'impérialisme.
L'Ordre El Mehdi Ben Barka a été fondé en 1986 par le secrétariat exécutif de l'OSPAAAL, et depuis, il a été attribué à 23 personnalités éminentes luttant pour la liberté, l'indépendance, contre le colonialisme, et pour la paix et la justice sociale. Parmi elles, Nelson Mandela, nos Cinq patriotes et le patriote nationaliste portoricain Rafael Cancel Miranda.
La cérémonie fait partie des Jours de solidarité de Cuba avec Porto Rico. Au sein de la délégation de Portoricains il y avait Elsa Santiago, conjointe du prisonnier politique portoricain Norberto Gonzalez, Aleida Centeno, une dirigeante du Parti nationaliste portoricain, Edwin Gonzales, dirigeant de la mission portoricaine à Cuba, et le chef de la délégation, Alejandro Torres, membre du secrétariat du mouvement d'indépendance nationale hostosien. Parmi les dignitaires cubains présents il y avait José Ramon Balaguer Cabrera, membre du secrétariat du Comité central du Parti communiste de Cuba et dirigeant du département des Relations internationales, Ricardo Alarcón, conseiller auprès du président des conseils d'État et des ministres de Cuba, ainsi que des dignitaires, des dirigeants et des invités de l'OSPAAAL, l'Institut cubain pour l'amitié avec les peuples (ICAP) et le Mouvement cubain pour la paix ainsi que des représentants et des diplomates provenant de 14 pays.


Les États-Unis refusent au président du Venezuela
le droit de survoler Porto Rico

Non au comportement de voyou des impérialistes américains et à leur violation des lois et normes qui régissent les relations internationales!

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne le récent effort des impérialistes américains pour faire obstacle une fois de plus au droit de libre passage dans le ciel de l'avion du président d'un pays souverain. Cette fois-ci, les États-Unis s'en sont pris au président du Venezuela Nicolas Maduro et à la branche exécutive du gouvernement du Venezuela.
Le 19 septembre dernier, le président Maduro, qui allait s'envoler pour la Chine afin d'y prendre part à des rencontres bilatérales les 21 et 22 septembre, a été informé que les États-Unis refusaient l'accès à son avion présidentiel à l'espace aérien du Porto Rico qui faisait pourtant partie de l'itinéraire établi d'avance. Cette tentative de nuire au renforcement des relations entre les gouvernements vénézuélien et chinois a avorté. Quelques heures plus tard, le président Maduro annonçait qu'il était en route vers la Chine.
Un porte-parole du Département d'État a dit que l'avion du président Maduro, après un délai, a finalement été autorisé à survoler Porto Rico dans les heures qui ont suivi des négociations avec des représentants de l'ambassade du Venezuela pour approuver le survol de cet espace aérien. L'ambassade des États-Unis à Caracas a essayé dans un communiqué diplomatique de justifier le délai en disant que la requête n'avait pas été présentée à temps et que « l'avion présidentiel n'était pas un avion d'État ce qui est pourtant une nécessité pour obtenir l'autorisation de survol ». On lit aussi dans le communiqué que l'ambassade avait offert au Venezuela, qui entretient depuis des années des relations actives avec plusieurs pays, des conseils « sur la façon appropriée d'obtenir l'autorisation... »
Cette déclaration fallacieuse de l'ambassade des États-Unis, un nid d'intrigues à partir duquel les États-Unis fomentent des complots contre-révolutionnaires au Venezuela, a été réfutée totalement par l'ambassadeur du Venezuela aux États-Unis Calixto Ortega: «L'autorisation a été refusée. J'ai le texte ici en mains. Nous avons dû tenir une série de conversations [afin d'obtenir l'autorisation de vol] », a-t-il dit. Il a ajouté que l'avion, l'itinéraire et la requête étaient exactement les mêmes qu'en juin dernier alors que le président Maduro a survolé Porto Rico en route vers l'Italie pour une tournée diplomatique en Europe et à ce moment-là l'autorisation avait été accordée immédiatement.
Aussitôt qu'il a eu vent de cet acte provocateur des États-Unis, le président de la Bolivie Evo Morales a dit qu'il allait proposer que les présidents membres de l'Alliance bolivarienne pour les peuples des Amériques (ALBA) boycottent les réunions de l'Assemblée générale des Nations unies à New York pour protester contre cet incident. « Les États-Unis, a-t-il dit, doivent être avertis que s'ils s'en prennent à Maduro, ils s'en prennent à tous les peuples d'Amérique latine car il en va de l'unité et de la souveraineté de nos peuples. » Morales, dont l'avion présidentiel a fait l'objet plus tôt cette année d'un acte semblable à l'instigation des États-Unis alors qu'il revenait d'Europe, a demandé que la Communauté d’États latino-américains et caribéens (CELAC) tienne une réunion d'urgence pour traiter de l'incident. Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez Padilla a qualifié le comportement des États-Unis « d'injustifiable, d'arbitraire et d'inamical, une offense à toute l'Amérique latine et aux Caraïbes ». Il a ajouté que les membres de la CELAC étaient en train de discuter de la question et allaient la soulever devant l'Assemblée générale de l'ONU. Cuba est le président pro tempore de la CELAC.
Toujours le 19 septembre, le président Maduro a dénoncé un autre acte d'agression des impérialistes américains. Les États-Unis ont refusé d'accorder des visas aux ministres du gouvernement vénézuélien qui devaient faire partie de la délégation présidentielle au Forum de coopération Afrique-Amérique du Sud qui se tient sous l'égide de l'Assemblée générale des Nations unies. « Nous n'allons pas à New York pour un voyage de plaisance... nous nous rendons à une activité de l'ONU. Je ne peux pas accepter qu'ils aient refusé un visa au major-genéral Wilmer Barriento », a dit Maduro.
Cette préoccupation sérieuse face à des actes agressifs de la part des États-Unis contre des chefs d'État, leur avion et leurs délégations a été confirmée comme étant justifiée la semaine d'après. Suite aux rencontres que le président Maduro a tenues en Chine, les agences de nouvelles ont rapporté que plutôt que de participer au Débat général de la 65e Assemblée générale à New York le 25 septembre, où il devait prendre la parole à 15 heures, le président était retourné directement à Caracas. Ce changement de plan a été causé par la requête des États-Unis à l'effet que l'entourage du président Maduro soit fouillé par les autorités américaines, une requête totalement inappropriée et hors des normes des relations internationales. Plus tôt dans la semaine, le 23 septembre, le ministre des Affaires étrangères Elias Jaua a dit que la délégation vénézuélienne ne pouvait pas confirmer que le président Maduro serait présent à l'Assemblée de l'ONU et qu'il demandait une garantie que les États-Unis allaient respecter la délégation.
Ces assauts des impérialistes américains sont autant de nouvelles violations des lois et des normes qui gouvernent les relations internationales entre États souverains. Les actes les plus récents sont commis dans le même esprit de vengeance que ceux qui ont été commis contre le président bolivien Evo Morales et son avion présidentiel il y a à peine quelques mois.
Ces actes démontrent jusqu'où les intérêts privés qui ont usurpé le pouvoir d'État aux États-Unis sont prêts à aller pour faire du gangstérisme le nouveau standard dans les relations internationales afin de servir leurs intérêts privés sans égard aux conséquences que cela peut avoir sur les relations pacifiques entre les pays.
Le fait que les quartiers généraux de l'ONU soient en sol américain n'autorise en rien les États-Unis à empêcher une délégation d'un pays membre d'y participer pleinement. De telles méthodes de représailles empreintes d'un esprit de vengeance n'ont pas leur place dans les relations internationales et doivent cesser.
Non au gangstérisme des États-Unis!
Condamnons les actes d'agression des impérialistes américains contre le
président Maduro et le gouvernement souverain du Venezuela!


Solidarité internationale avec les Cinq Cubains

15 ans d'injustice! 15 ans de lutte vaillante!


 Vancouver, 12 septembre 2013
Il y a 15 ans, le 12 septembre 1998, cinq Cubains héroïques ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir défendu leur pays contre le terrorisme. Ce fut leur seul crime: prévenir des attaques terroristes lancées contre Cuba depuis la Floride, avec la complicité tacite du gouvernement des États-Unis. Ces attaques ont fait plus de 1400 victimes depuis 1959. Les cinq héros ont été arrêtés à Miami et condamnés à des peines sévères - allant de 15 ans à deux peines d'emprisonnement à perpétuité.

Montréal, 12 septembre 2013
Loin d'être découragés, abattus ou terrassés, les cinq héros ont refusé de se soumettre. Ils sont demeurés fermes et ont refusé d'abandonner leurs principes, des principes forgés et profondément enracinés dans l'histoire révolutionnaire cubaine. En tant qu'incarnation de Cuba, ils représentent le meilleur de la lutte indomptable de l'humanité pour la justice et la paix. Alors que Washington espérait les reléguer à l'oubli, les peuples du monde ont pris en mains la cause de gagner la liberté de chacun de ces patriotes cubains. Ensemble, ces cinq héros - Fernando González Llort, René González Sehwerert, Antonio Guerrero Rodríguez, Gerardo Hernández Nordelo et Ramón Labañino Salazar - sont des symboles internationaux de la lutte pour l'autodétermination, l'indépendance et la dignité humaine.

 Kamloops, 14 septembre 2013
Les Canadiens se sentent interpellés par la cause des cinq héros et sont outrés de leur incarcération injuste pour avoir simplement défendu leur patrie contre une agression. Partout au Canada une série d'événements et d'activités se déroulent dans le cadre de la campagne internationale pour marquer le 15e anniversaire de l'emprisonnement injuste des cinq héros et exiger leur libération immédiate. À Toronto, un rassemblement a eu lieu devant le consulat américain appelant à la libération des Cinq. En Colombie-Britannique, Vancouver, Nanaimo, Kamloops et Bowen Island seront l'hôte d'événements, dont un rassemblement devant le consulat américain à Vancouver et plusieurs activités culturelles et éducatives. Ces actions reflètent la détermination résolue de briser le mur du silence et de désinformation que les autorités américaines cherchent à imposer autour de cette lutte courageuse.
Dans un monde qui est poussé au bord de la guerre, face à des calamités qui menacent le bien-être de l'humanité, les cinq héros nous rappellent qu'il existe d'autres moyens par lesquels les relations humaines et les sociétés peuvent être organisées. Cela a galvanisé la solidarité internationale et le mouvement d'amitié envers Cuba qui vont demander jusqu'à la fin la liberté des Cinq cubains.
Libérez les Cinq Cubains maintenant!


À la conscience du monde et au peuple étasunien


René Gonzalez et sa femme Olga Salanueva attachent un ruban jaune à un arbre devant El Templete (le temple)
à la Vieille  Havane le 12 septembre 2013. (CubaDebate)
Voilà aujourd'hui quinze ans, le 12 septembre 1998, que cinq arrestations brutales opérées simultanément, ont brisé nos foyers et ouvert l'un des chapitres les plus honteux de l'histoire juridique des États-Unis : le procès engagé contre nous, qui sommes connus maintenant comme les Cinq.
L'arrestation et le procès des Cinq resteront gravés dans l'histoire comme l'un des épisodes les plus ignominieux et les plus sordides des relations entre les États-Unis et Cuba. Quelques mois plus tôt, les bons offices du prix Nobel de littérature, dont Gabriel García Márquez, avaient permis d'ouvrir les portes à une coopération marquante entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. En juin de cette année-là, une délégation du FBI s'était rendue en visite à Cuba et, après avoir reçu une copieuse information sur les activités terroristes organisées impunément contre l'île depuis Miami, avait promis à sa contrepartie cubaine d'entreprendre des actions à ce sujet.
Portant un coup bas à l'administration William Clinton, le FBI, au lieu d'appréhender les terroristes, arrêta et conduisit devant les tribunaux ceux — nous — qui collectaient des informations pour éviter les dommages qu'ils causaient à la population cubaine. Le système judiciaire étasunien fut utilisé ouvertement comme un moyen pour protéger les terroristes, au point que nous comparûmes devant un jury apeuré, dans un climat de lynchage. On recourut à de cruelles conditions de mise au secret pour nous briser et pour nous empêcher de préparer dûment notre défense. Le mensonge s'empara de la salle d'audience.
On falsifia, on endommagea ou on supprima des preuves. On se moqua ouvertement des instructions de la juge. On menaça publiquement de prison les terroristes cités comme témoins par la défense s'ils ne recouraient pas aux bénéfices du Cinquième Amendement contre l'auto-incrimination. Tout ceci face à une presse qui avait choisi de maintenir le peuple étasunien dans l'ignorance la plus absolue, tandis que le siège du procès était impitoyablement soumis à un barrage de propagande contre les accusés.
Le 8 juin 2001, un jury qui en était arrivé à exprimer sa peur devant le harcèlement de la presse locale, - laquelle, on le sut plus tard, avait été grassement payée par l'administration étasunienne — nous déclara coupable de tous les chefs d'accusation, et même d'un au sujet duquel le parquet avait reconnu auparavant, dans une motion d'urgence adressée à la cour d'appel d'Atlanta, qu'il ne disposait pas d'assez de preuves pour emporter un verdict de culpabilité.
La conduite déplorable des procureurs, des juges et de l'administration étasunienne à ce procès ne sont pas un hasard. Il est impossible de se comporter d'une manière éthique quand, pour atteindre un but auquel la haine politique se mêle à l'arrogance personnelle et à la vengeance, on instruit des chefs d'accusation qu'on ne peut ensuite défendre qu'en se moquant des lois et en recourant à la prévarication et à l'abus de pouvoir. Le cercle vicieux ouvert par la décision politique de nous écraser sous plusieurs chefs d'accusation, dont les plus graves étaient fabriqués de toutes pièces pour nous contraindre à transiger, ne pouvait que se refermer sur la conduite toujours plus méprisable des procureurs.
Mais nous n'avons pas transigé, parce qu'un déploiement de force brutale ne signifie pas que celui qui l'exerce possède la morale requise. Nous n'avons pas transigé parce que le prix du mensonge pour combler les attentes des procureurs nous semblait trop dégradant. Nous n'avons pas transigé parce qu'impliquer Cuba — la nation que nous protégions — dans des accusations fallacieuses pour grossir le dossier de l'administration étasunienne contre l'île aurait été une trahison impardonnable contre le peuple que nous aimons. Nous n'avons pas transigé parce que les valeurs humaines restent encore pour nous un bien précieux sur lequel repose la transformation de l'homme en un être meilleur. Nous n'avons pas transigé parce que cela voulait dire renoncer à notre dignité, source d'estime de soi et d'amour propre pour n'importe quel humain.
Au lieu de transiger, nous avons accepté le procès. Un procès qui, si on en avait parlé, aurait mis en doute non seulement notre cas particulier, mais l'ensemble du système de justice des États-Unis. Si ce qui se passait dans cette salle d'audience n'avait pas été escamoté au peuple étasunien, auquel nous n'avons jamais fait ni tenté de faire le moindre tort, il aurait été impossible de monter cette parodie de justice transformée en cirque romain.
Quinze années se sont écoulées durant lesquelles l'administration étasunienne et le système de justice de ce pays ont fait la sourde oreille aux réclamations d'organismes des Nations unies, d'Amnistie International, de plusieurs Prix Nobel, de parlementaires ou de parlements au complet, de personnalités et d'institutions juridiques et religieuses. Seule la levée de cet autre blocus, celui qu'on a imposé au peuple étasunien pour qu'il ignore tout, permettrait de voir naître l'espoir que cesse cette injustice.
Aujourd'hui, l'île de Cuba apparaîtra couverte de rubans jaunes. Le peuple cubain sera le protagoniste de ce message qui recourt à un symbole devenu traditionnel pour le peuple étasunien. Pour ceux qui se sont acharnés avec tant de succès à dresser un mur de silence autour de ce cas, ce sera un énorme défi que d'empêcher le monde d'être informé de ce fait probablement inédit : un peuple tout entier décorant son pays pour demander à un autre d'exiger que son gouvernement libère ses enfants injustement incarcérés.
Entre temps, nous les Cinq, nous continuerons de mériter ce déploiement massif d'affection ; nous continuerons d'être de dignes fils du peuple solidaire et généreux qui en est le protagoniste, et d'être dignes de l'appui de ceux qui, tout autour du monde, se sont joints à notre cause ; nous continuerons de dénoncer cette injustice qui remonte déjà à quinze ans, et nous ne céderons jamais d'un iota l'avantage moral qui nous a permis de résister et de même de grandir, tout en supportant le poids de la haine vindicative de la part du gouvernement le plus puissant de la planète.
Gerardo, Ramón, Antonio, Fernando et René


Les patriotes cubains reconnaissants de la
solidarité de Cuba et du monde

Ramón Labañino, un des Cinq cubains, qui ont été arrêtés le 12 septembre 1998 à Miami, en Floride, a récemment exprimé sa gratitude pour toute la solidarité que ces prisonniers politiques ont reçue à l'occasion du 15e anniversaire de leur emprisonnement aux États-Unis.
« Ces derniers jours, a dit Labañino, nous avons ressenti une immense joie et une immense fierté en recevant les expressions d'amour et d'appui de notre île bien aimée et de partout sur la planète. »
« Il n'y a pas de doute que nous les Cinq sommes privilégiés d'avoir tant de soeurs et de frères de presque tous les courants politiques et des secteurs du sport, de l'art et de la science », a-t-il ajouté.
Labañino a été nommé Héros de la République de Cuba, de concert avec ses camarades Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez et René Gonzalez.
« Nous sommes tous unis dans cette noble cause qui nous dépasse tous. Pour Cuba! Aujourd'hui, demain et pour toujours! », écrit-il dans son message.
Labañino a d'abord été condamné à perpétuité plus 18 ans, et par après, en 2009, sa sentence a été ramenée à 30 ans. L'injustice persiste toujours, avait-il déclaré à ce moment-là, de pair avec Antonio Guerrero et Fernando Gonzalez qui avaient reçu eux aussi une deuxième sentence.
C'est Gerardo Hernández qui a reçu la sentence la plus sévère de toutes ( une double sentence de prison à vie plus 15 ans), tandis que René Gonzalez est maintenant à Cuba après avoir complété sa sentence et avoir été privé de sa citoyenneté américaine.
Des groupes de défense des droits humains, des parlementaires et des personnalités de divers domaines dont 10 lauréats du Prix Nobel ont demandé la libération des Cinq cubains. Plus récemment, un panel de l'ONU a conclu que leur détention était arbitraire et a demandé au gouvernement américain de mettre fin à cette injustice.
Voici des vidéos et des photos de certaines des actions tenues à Cuba, au Canada et aux États-Unis, où les rubans jaunes symboliques sont en évidence partout, représentant le désir des peuples du monde épris de paix et de justice de voir les héros cubains bien aimés retourner en sécurité dans leur patrie.

Cuba — La Havane

Un gala et un concert en l'honneur des Cinq ont été donnés à la Havane le 12 septembre 2013. Y étaient présents des dignitaires cubains dont le président Raúl Castro et d'autres membres du Conseil des Ministres, René Gonzalez, le seul des Cinq qui a recouvré sa liberté, et les familles des cinq héros. Plusieurs autres événements ont été tenus à Cuba.









Une vidéo d`une nouvelle performance par des musiciens cubains de la chanson traditionnelle «Tie a Yellow Ribbon Round the Old Oak Tree,» dans le cadre de la campagne internationale du ruban jaune pour ramener immédiatement les patriotes cubains à leur patrie, leur peuple et leurs familles bien aimés.

Canada

Des actions pour briser le silence autour des Cinq cubains ont été tenues à travers le Canada et se poursuivent dans les semaines qui viennent (voir plus bas). Le Comité de Vancouver pour la libération des Cinq a intensifié son travail en tenant 7 actions en 4 jours à Vancouver, Kamloops, Nanaimo et le premier événement pour les Cinq cubains à avoir été tenu sur l'Île Bowen.

Montréal


À Montréal, La table de concertation de solidarité Québec-Cuba a débuté son programme d'un mois d'évènements pour les Cinq par une ligne de piquetage qui a commencé au centre-ville de Montréal et s'est terminée devant le Consulat des États-Unis.

Ottawa


L'ambassadeur de Cuba au Canada, Julio Garmendía Peña (à gauche), était du rassemblement d'Ottawa pour marquer le 15e anniversaire de l'emprisonnement des Cinq.

Toronto



Vancouver






Nanaimo




Kamloops



Bowen Island



États-Unis
Washington, DC




La demande au président Obama de libérer les Cinq cubains immédiatement s'est faite entendre devant la Maison Blanche le 12 septembre 2013. Plusieurs autres actions ont eu lieu aux États-Unis, démontrant que les États-Unis ne sont pas capables d'isoler Cuba et son peuple.
(Prensa Latina; Photos: LML, Free the Cuban Five Committee-Vancouver; Free the Five Committee-Toronto; CubaDebate)


Calendrier d'événements

Le rôle de Cuba dans la lutte contre
l'apartheid en Afrique du Sud

« Le peuple cubain occupe une place spéciale dans le coeur des peuples d'Afrique. Les internationalistes cubains ont fait une contribution à l'indépendance, la liberté et la justice en Afrique qui est sans pareil par sa défense des principes et son altruisme. » - Nelson Mandela, 26 juillet 1991
Le symposium « La guerre inconnue de l'Afrique : la terreur de l'apartheid, Cuba et la libération de l'Afrique australe » commémorera le 25e anniversaire de la bataille de Cuito Vuanavale, un jalon important dans la lutte pour l'indépendance et l'autodétermination africaines, marquant la défaite décisive en Angola des forces armées racistes de l'État de l'apartheid sud-africain par les troupes cubaines et angolaises. Cette défaite entraînait l'indépendance immédiate de la Namibie et accélérait de ce fait la chute du régime raciste en Afrique du Sud. Or, ces événements et le rôle considérable et crucial de Cuba dans la lutte contre l'apartheid sud-africain demeurent à toute fin pratique inconnus en Occident. L'autre oublié est la guerre de terreur menée par le régime de l'apartheid dans la région, qui donne le contexte de l'intervention cubaine.
Le symposium a lieu à l'auditorium William Doo, au 45, rue Willcocks, Université de Toronto. Il comptera parmi ses participants des auteurs et des activistes de Cuba et d'ailleurs qui étaient présents lors de ces événements d'il y a 25 ans. L'événement débute à 19 h le vendredi 27 septembre avec la projection du film Patrias es humanidad suivie d'un panel avec questions et réponses et une réception. Le lendemain, le samedi 28 septembre, le programme se poursuit de 8 h 30 à 17 h avec une série de panels et de présentations sur les thèmes suivants : La guerre de terreur de l'apartheid : le terrorisme régional et la campagne de déstabilisation de l'Afrique du Sud de l'apartheid; Cuba et la libération de l'Afrique australe : Regard sur la contribution internationaliste de Cuba à la lutte contre l'apartheid; et La bataille de Cuito Cuanavale et le legs de la lutte de libération nationale.
Des troupes internationalistes cubaines luttant aux côtés du peuple angolais en 1980

Les troupes internationalistes cubaines luttent avec
le peuple angolais, 1980

Au nombre des participants au programme:
* Jorge Risquet, chef de la diplomatie cubaine en Afrique des années 1970 aux années 1990;
* John Saul, spécialiste internationalement acclamé et respecté des questions de l'Afrique australe et militant contre l'apartheid;
* Silvio Baro, spécialiste de la politique étrangère de Cuba et ancien membre de la mission cubaine en Angola;
* Piero Gleijeses, spécialiste de la politique étrangère des États-Unis à l'université Johns Hopkins;
* Prexy Nesbitt, ancien représentant du Mouvement populaire de libération nationale de l'Angola aux États-Unis.
L'événement est commandité par : Réseau canadien pour Cuba; Programme d'études caribéennes, Université de Toronto; Chaire James-Robinson-Johnston en études de l'histoire des Noirs au Canada, Université Dalhousie; A Different Booklist; Groupe de recherche et d'initiative sur la libération de l'Afrique
Pour de plus amples renseignements veuillez communiquer avec Isaac Saney (isaney@hotmail.com, 902-494-1531); Melanie Newton (melanie.newton@utoronto.ca, 416-978-4053); Miguel san Vincente (adifferentbooklist@rogers.com, 416-538-0889)


Exposition des caricatures de Géraldo Hernández

Montréal
Le vendredi 4 octobre - 17 h

Centre Simon Bolivar, 394, boulevard de Maisonneuve Ouest (métro Place des Arts)


Quelques caricatures de Gerardo Hernández. Cliquez pour agrandir La Table de concertation de solidarité Québec-Cuba travaille présentement à la campagne « Un mois pour les Cinq », pour marquer le 15e anniversaire de l'emprisonnement injuste des cinq héros cubains. Ces efforts aideront à briser le silence entourant les Cinq et à faire en sorte que justice soit faite. Le piquetage du 12 septembre a été une réussite, tout comme le visionnement du film « Mission contre la terreur ».
La Table désire également informer ses membres et amis que la 9e édition de la Journée montréalaise d'amitié avec Cuba n'aura pas lieu. Ceux qui désirent participer aux préparatifs de la 10e édition l'année prochaine peuvent contacter la Table à journeeamitie@gmail.com. La planification et l'organisation débutent maintenant pour assurer le succès de l'édition 2014. Venez nous rejoindre!


Réunion publique sur les révolutions
en Amérique latine

Ottawa
Le jeudi 10 octobre - 19 h
Quaker House, 91A, 4e avenue
Une table ronde avec les ambassadeurs au Canada de:
Bolivie: Edgar José Torrez Mosqueira
Venezuela: Ana Rodríguez de Febres-Cordero
Cuba: Julio Garmendía Peña


9e Colloque international pour la libération des
Cinq Cubains et contre le terrorisme
- Holguin, Cuba, du 13 au 17 novembre 2013 -

L'Institut cubain d'amitié avec les peuples (ICAP) appelle tous les amis de Cuba à participer au 9e Colloque pour la libération des Cinq Cubains et contre le terrorisme.
Le 9e colloque se tient du 13 au 17 novembre dans la province de Holguin et les participants vont y concentrer leurs efforts sur le retour à Cuba des quatre patriotes qui sont maintenant en prison aux États-Unis depuis plus de 15 ans.
Les participants vont loger à la chaîne d'hôtels ISLAZUL dans la ville de Holguin. Le déjeuner dans les chambres simples et doubles et le transport aux activités du colloque sont compris dans le forfait.
Pour plus d'information, contacter par courriel l'organisation-hôte à l'adresse suivante:
icaphlg@icap.cu or icaphlg.politico@icap.cu


Rassemblement de masse au 6e Colloque international pour la libération des Cinq, Holguín, Cuba, novembre 2010.


Lisez Le Marxiste-Léniniste
Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca

2 commentaires:

Promethee a dit…

C'est un travail excellent!

NASR a dit…

merci pour tes encouragements mais l'auteur a fait bien plus que moi, et mieux !!!