14 janvier 2013

Georges Ibrahim Abdallah lundi au Liban, une nouvelle victoire de la résistance! 
 
 Sarah RAAD

 
Georges Ibrahim Abdallah est attendu comme prévu lundi à Beyrouth, malgré les informations médiatiques parlant des incertitudes sur sa libération.

 
«La libération conditionnelle d’Abdallah est définitive, on attend seulement que le ministère de l'Intérieur signe lundi un arrêté d'expulsion du territoire français, puis il pourra obtenir le même jour la décision positive du tribunal de l'application des peines (TAP) de Paris qui examinera son cas», a affirmé Bassam al-Kantar, membre de la Campagne internationale pour la libération de Georges Abdallah à Beyrouth.
Dans une interview accordée à  moqawama.org, M. Kantar a souligné que l'audience du tribunal lundi est une «formalité». «Georges Abdallah est attendu comme prévu lundi à Beyrouth», a-t-il insisté.
Sur les préparatifs de son accueil, Bassam al-Kantar a révélé que plusieurs festivités  sont organisées dès son départ de l'aéroport de Paris Charles de Gaulle, passant par l'aéroport international de Beyrouth, jusqu’à son arrivée à son village natal à Kobayat, au Liban-Nord, sans donner plus de détails.
«On fixera ces festivités dimanche dans un point de presse ou par un communiqué», a-t-il ajouté.
Concernant le rôle des autorités libanaises dans le rapatriement de M. Abdallah, M. Kantar a qualifié de «priorité» les mesures prises par le ministère libanais des Affaires Étrangères et l’ambassade libanaise à Paris pour garantir le retour du militant Abdallah.
«Nous appelons les responsables au Liban à organiser un accueil officiel digne de Georges Ibrahim Abdallah, ce combattant libanais qui a tant souffert par sa résistance contre l’ennemi sioniste», a-t-il dit, rappelant que « M. Abdallah était un détenu politique, et son accueil ne doit pas être moins que celui réservé aux détenus libanais libérés des geôles israéliennes».
Après 28 ans de prison, le prisonnier politique demeuré le plus longtemps incarcéré en France, a obtenu mercredi 10 janvier sa libération à condition d'être expulsé du territoire français.
Le ministère de l'Intérieur doit impérativement prendre cet arrêté d'ici au 14 janvier. Sans ce préalable, cet ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), condamné sans preuve en 1986 pour l’assassinat du diplomate américain Charles Robert Ray et de l’Israélien Yacov Barsimantov, ne pourra quitter la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où il est détenu. Les juges d'appel ont confirmé la décision rendue le 21 novembre par le TAP, qui avait déjà répondu positivement à la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah en la conditionnant à son expulsion.
«J'accueille avec satisfaction cette décision car j'avais demandé à la justice française de ne plus se comporter comme une putain face au maquereau américain», a réagi auprès de l'AFP son avocat Me Jacques Vergès.
Libération sans "remords"
Me Vergès a régulièrement dénoncé une volonté «politique» et la «mainmise des Etats-Unis» derrière le maintien en détention de son client, libérable depuis 1999.
Il avait déjà obtenu une libération conditionnelle en 2003, mais celle-ci avait finalement été refusée par la juridiction d'appel en janvier 2004.
Les Etats-Unis s'étaient «émus», par la voix de leur ambassadeur à Paris, de l'avis positif du TAP en novembre: «Chef d'un groupe terroriste libanais , Abdallah n'a jamais exprimé le moindre remord».
Répondant sur la possibilité que M. Abdallah exprime des «remords», M. Kantar a confirmé que la position de Georges Abdallah est toujours ferme. «Georges Ibrahim Abdallah a passé la moitié de sa vie en prison, au service de la cause de la résistance libanaise, sans qu’il n’ait baissé l’échine devant ceux qui ont voulu se venger de lui et l’humilier en prolongeant sa détention. Il défendait sa dignité, et il poursuit à la défendre portant son slogan audace + Je ne négocie jamais, et je résiste pour toujours+», a-t-il souligné.
Et de poursuivre: «Aujourd’hui la Campagne internationale pour la libération de Georges Abdallah au Liban, en France, en Tunisie, en Argentine, à Belgique et en Suisse a gagné la cause, mais aussi la justice française s’est libérée des pressions américaines et israéliennes». En Avril dernier, le magazine français La Marianne avait dévoilé citant une source du département d’Etat américain, que le président américain Barack Obama «s’oppose fermement à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, et qu’il a récemment informé officiellement les autorités françaises de sa position».
Menaces US d’assassiner Abdallah après sa libération
Dans le même contexte, et à propos des menaces américaines d’assassiner le combattant Abdallah en terme de sa libération, Bassam al-Kintar n’a pas exclu cette nouvelle. «Les Etats-Unis ont déclaré dans différentes occasions que +la CIA doit poursuivre cette personne dangereuse, condamnée pour complicité d'assassinat de deux diplomates en 1982+, c’est pourquoi M. Abdallah est en danger réel et pour cela les autorités françaises, notamment les services spéciaux français, vont organiser, dans la plus grande discrétion, le transfert de M. Abdallah de sa prison pyrénéenne vers le Liban, où il sera avec sa famille, ses proches et ses nombreux amis qui le sacrifient par leurs âmes. Et le ministère français de l’Intérieur devra obligatoirement coopérer avec les autorités libanaises concernées, c’est-à-dire l’ambassade du Liban à Paris, qui devra délivrer un laissez-passer au nom de M. Abdallah», a-t-il expliqué, rappelant que le ministère libanais de l’Intérieur et les forces de sûreté sont tous prêts à assurer la sécurité de Georges Abdallah au Liban.
«La libération de Georges Ibrahim Abdallah est une nouvelle victoire de la résistance au Liban, qui complète le retrait de l’armée israélienne du Liban en 2000, la victoire divine de Juillet 2006 et le retour des détenus libanais dans les prisons israéliennes en 2004 et 2008», a conclu Bassam al-Kantar.
Les derniers trois jours en France de M. Abdallah, aujourd'hui âgé de 61 ans, seront pleins, avant qu’il ne savoure l’air de la liberté avec sa famille, ses proches et ses nombreux amis au Liban et qu'il ne «retrouve ses neuf frères et sœurs qui ont été interdit de le rencontrer durant son emprisonnement», selon les propos Suzanne Lemonceau, présidente de la campagne internationale pour sa libération. Seule sa mère a pu le voir avant qu’elle ne meure. Son père est décédé alors qu’il était en prison.
 
Source: moqawama.org

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