Le Polisario demande au monde d’aider le Sahara occidental
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La récente grève de la faim menée par la militante indépendantiste saharouie Aminatou Haïdar montre qu’il est urgent d’intervenir contre les violations des droits de l’homme exercées par le Maroc, affirme le chef du Front Polisario.
Cette grève de la faim, menée durant un mois à l’aéroport de Lanzarote, aux Canaries, a braqué les projecteurs de l’actualité internationale sur le Sahara occidental comme rarement depuis l’annexion de l’ancienne colonie espagnole par Rabat en 1975.
Le Front Polisario a déclaré l’indépendance du Sahara occidental en 1976.
La militante âgée de 43 ans et mère de deux enfants a cessé de s’alimenter afin de protester contre le refus du Maroc de la laisser rentrer au Sahara occidental si elle ne reconnaissait pas la souveraineté de Rabat sur le territoire.
Elle a finalement pu regagner son foyer après l’intervention des Etats-Unis, de l’Espagne et d’autres pays.
"Sa grève de la faim a fait connaître notre lutte et a remis le Sahara occidental en tête des grands sujets internationaux" , a déclaré le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, lors d’un entretien accordé à Reuters à son quartier général en Algérie.
"Le Maroc doit cesser sa campagne contre notre peuple à l’intérieur des territoires occupés. Nous appelons les Nations unies à mettre en place un mécanisme afin de protéger les droits de l’homme et à rendre compte de son action jusqu’à la résolution du conflit", a-t-il souhaité.
Territoire grand comme la Grande-Bretagne et doté de riches gisements de phosphate, voire peut-être de pétrole au large des côtes, le Sahara occidental est le théâtre d’un des plus anciens conflits territoriaux du continent africain.
Le ministre marocain des Communications, répondant aux accusations du Front Polisario, a affirmé qu’il ne s’agissait que de propagande.
"Le bilan du Maroc en matière de droits de l’homme est le meilleur de la région", a déclaré Khalid Naciri, interrogé par Reuters à Rabat.
Le royaume chérifien, a-t-il ajouté, tient à négocier une solution pacifique à ce conflit. Selon Naciri, le Polisario et ses alliés au sein du gouvernement algérien tentent d’exploiter cette grève de la faim pour paralyser le processus de paix.
Les pourparlers sont dans l’impasse, même si les deux camps se disent prêts à reprendre le dialogue. Le chef du Polisario l’a réaffirmé lundi en Algérie.
"De toute évidence, il est aujourd’hui plus urgent que jamais de trouver une solution juste et équilibrée à ce conflit. Nous sommes prêts à des négociations directes avec le Maroc", a affirmé Abdelaziz.
"Nous croyons qu’il existe plusieurs mesures que le Maroc peut prendre immédiatement afin de faciliter les négociations et prouver sa bonne foi. L’une d’entre elles serait de libérer sept de nos militants."
En octobre, la police marocaine a arrêté sept membres du Front Polisario qui revenaient d’un déplacement au siège de leur mouvement en Algérie. Rabat a annoncé qu’ils risquaient une inculpation pour trahison et espionnage, des faits qui sont passibles de vingt ans de prison.
(site al oufok)
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