24 octobre 2012

Décès de l'activiste amérindien Russell Means (vidéo)

Russell Means activiste Sioux né le 10 novembre 1939 est décédé le 22 octobre 2012. Repose en paix.

Disparition d’un grand résistant qui a perpétué la lutte contre le terrorisme occidental des natifs amérindiens depuis 1492 jusque dans les XXe et XXIe siècles…
« L’univers qui contrôle toute vie a un équilibre mâle, femelle qui est prévalente sur notre grand-mère sacrée : la Terre.
Cet équilibre doit être reconnu et doit devenir le facteur déterminant dans toutes les décisions que chacun prend, qu’elles soient spirituelles, sociales, sanitaires, éducationnelles ou économiques.
Une fois que l’équilibre est devenu une partie intégrante de la vie de chacun, toute planification, recherche, action directe, et suivi devient une suite logique. Les buts ciblés deviennent des réalités de manière consistante. De bonnes choses arrivent aux bonnes personnes, rappelez-vous toujours que le temps est de votre côté.»  
Mitakuye Oyasin , « Nous sommes tous interreliés.»
 De Résistance 71

Les États-Unis ne sont qu’une grande réserve indienne et nous sommes tous dedans. Ainsi, pensait Russell Means (Oglala, Lakota Sioux), activiste politique légendaire, leader du American Indian Movement (AIM) dans les années 1970, dont il fut un des fondateurs avec son compère Dennis Banks et accessoirement acteur de cinéma (rôle de Chingakook dans « Le Dernier des Mohicans » aux côtés de Daniel Day Lewis). Means mena le blocage du QG du Bureau of Indian Affairs (BIA) à Washington D.C en 1972 et fut un des activistes qui tinrent tête au gouvernement américain et ses forces de l’ordre à Wounded Knee en 1973 dans le Dakota du Sud, sur le territoire de la réserve de Pine Ridge, au même endroit qui vit le massacre en 1890 de plus de 200 Sioux Lakota, hommes, femmes, enfants et vieillards par le 7e de cavalerie de l’armée des États-Unis.
L’Amérindien Russell Means a donné une interview édifiante de 90 minutes (vidéo ci dessous) expliquant comment les nations natives de l’Amérique du Nord et les Américains eux-mêmes de manière générale, sont tous emprisonnés dans une énorme réserve. Means fut le leader de la République des Lakotas, un mouvement politique qui a déclaré son indépendance des États-Unis et a refusé de reconnaître l’autorité de ses présidents ou de ses gouvernements, se retirant de manières unilatérales de tous les traités signés avec le gouvernement fédéral et redéfinissant ses frontières, qui couvrent des milliers de kilomètres carrés entre les états du Dakota du Nord, Dakota du Sud, le Nebraska, le Wyoming et le Montana.
Means a expliqué comment les Amérindiens ont été mis en esclavage dans des camps de prisonniers de facto ceci étant le résultat de la restriction de leur ressource de nourriture par le gouvernement fédéral et l’application de tactiques colonialistes, un processus qui a maintenant aussi été infligé sur les États-Unis dans leur ensemble, ceux-ci sont maintenant devenus une « énorme réserve indienne », d’après Means.
Means a prévenu que les Américains avaient complètement perdu la capacité de toute pensée critique et que chaque génération devient moins responsable que la précédente et en conséquence moins libre en ignorant un document presque parfait : la constitution, qui est en fait un dérivé des lois natives (n’oublions pas que Benjamin Franklin s’inspira beaucoup de la constitution des nations Haudonosaunee ou Iroquoise pour écrire la constitution des États-Unis. La constitution iroquoise ou « La grande loi de la paix » existe depuis environ l’an 1000 et est la plus vieille constitution de l’histoire de l’humanité.). Dans son interview, Means fait la chronique des pertes de libertés depuis les années 1840, année qui marque la naissance des corporations, la déclaration de la loi martiale par Lincoln, jusque vers la fin du XIXe siècle et dans le XXe siècle lorsque le Congrès américain « commença à donner le droit aux banques à régner sans partage » et que les intérêts privés commencèrent à imprimer la monnaie et à mettre tout le monde sous la coupe tyrannique de la dette.





La vidéo est en anglais. Il est possible d’activer les sous-titres en français en cliquant sous l’icône « captions ”, en sélectionnant d’abord de mettre les sous-titres en anglais, puis de cliquer sur « translate » puis choisir « French, français » dans le menu.
 
Avertissement : le sous-titrage français est très approximatif…
Russel Means a publié (avec le journaliste Marvin J. Wolf) en 1995 son autobiographie « Where White Men Fear to Tread » que l’on pourrait traduire par « Là où les hommes blancs ont peur de s’aventurer ”, qui raconte de manière franche et sans détour sa vie, son activisme, ses forces et ses faiblesses (qui furent nombreuses de son propre aveu).
Son style franc et direct ne lui a pas fait que des amis, mais il n’en était que plus respectable pour cela.
Là où Gandhi répondait à un journaliste anglais qui lui avait demandé ce qu’il pensait de la civilisation occidentale en lui disant que « c’était une bonne idée », Russel Means dans son livre disait ceci :
« La meilleure mesure de la civilisation occidentale n’est pas les mathématiques, ou quoi que ce soit dans cette ligne de pensée, ou l’agriculture ou les systèmes politiques ou la théologie ou la philosophie. La “civilisation” dans l’esprit occidental est faite de police et de prison. Elles représentent loi et ordre. » 
Autre extrait du livre sur l’arrogance et le racisme blanc envers les Afro-Américains et les natifs.
« … Nous sommes des attractions touristiques. Jusqu’à ce jour, des femmes, jamais des hommes, viennent vers moi quand je porte mes cheveux en tresses et viennent les tirer. Jusqu’au moment des années 1960 et le Black Power Movement, certaines femmes blanches avaient pour habitude d’attraper les petits enfants noirs américains et leur caressaient la tête. Elles ne font plus cela maintenant, mais quand elles voient un indien portant ses cheveux en tresses, elles vont aller droit vers lui et vont lui tirer les tresses. Ceci représente une violation de ma personne, et j’ai appris une façon de l’arrêter. Quand une femme s’approche, me prend les tresses et dit : “que c’est mignon”, je lui mets la main sur la poitrine et dis : “que c’est mignon!” Elle ne me touchera plus jamais. »
Hoka Hey Russell tu fus et demeures une inspiration pour beaucoup!

Source Mondialisation
 

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