13 novembre 2011

Le service israélien des prisons transfère Ameer Makhoul vers la prison de Megiddo

jeudi 20 octobre 2011 - 12h:25
Adri Nieuwhof




Il y a vingt jours, les prisonniers politiques palestiniens ont commence une grève de la faim pour demander que soit mis fin aux déplorables conditions de leur détention.
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Le 10 octobre, les prisonniers palestiniens de la prison de Gilboa ont décidé de se joindre à la grève de la faim. Aujourd’hui, j’ai appris que le gréviste de la faim Ameer Makhoul a été transféré, par le Service Israélien des Prisons (IPS), de la prison de Gilboa vers la prison de Megiddo près de Haifa. La décision a probablement été prise dans le but de briser le mouvement de solidarité dans la prison de Gilboa.
Le prisonnier palestinien, citoyen d’Israël, Walid Daka , participe également à la grève de la faim dans la prison de Gilboa. Daka a passé près d’un quart de siècle en détention. Il a contribué au livre « Une Menace, les Prisonniers Politiques Palestiniens en Israël » avec le chapitre « La Conscience remodelée ou la Torture Revisitée ».
Haneen Zoabi, member de la Knesset (le parlement israélien) avait programmé une visite à Makhoul et Daka. Alors qu’elle était détentrice d’une autorisation pour cette visite, elle en avait été empêchée par l’IPS le samedi 16 octobre. Le lendemain, quand un avocat demanda la permission de rendre visite à Ameer Makhoul, il devint clair que celui-ci avait transféré celui-ci de Gilboa vers Megiddo. Les conditions de la détention de Makhoul ne sont pas encore connues.
Les visites des avocats aux prisonniers sont refusées
L’IPS a empêché plusieurs avocats de rendre visite aux prisonniers pendant la grève de la faim et Addameer, le groupe des Droits de l’Homme qui concentre ses efforts sur les prisonniers palestiniens a averti dans sa déclaration du 13 octobr que l’accord d’échange de prisonniers entre Israël et Hamas pouvait être utilisé dans le but de rendre ces visites encore plus difficiles.
L’agence de presse Ma’an a rapporté aujourd’hui qu’Israël avait publié une liste de prisonniers à être relâchés. En début de semaine, l’agence avait publié une liste nominale des détenus de sexe féminin.
Dans sa déclaration du 13 octobre, Addameer a exprimé son inquiétude à propos des grévistes de la faim « dont les conditions sanitaires très dures et l’isolement ne pouvait qu’empirer durant les trois jours à venir du fait que les prisons israéliennes seraient fermées pendant les fêtes juives de Sukkot. »
Il sera absolument impossible aux avocats et au délégués du Comité International de la Croix Rouge de visiter les prisons durant ces trois jours à cause de ces fêtes. De ce fait et au plus tôt jusqu’à dimanche 16 octobre, il n’y aura aucune surveillance indépendante du déroulement de la grève de la faim ou de contact avec les grévistes de la faim dont l’état de santé de certains d’entre eux est extrêmement grave. En outre, il sera impossible de vérifier si ces prisonniers, qui en sont au-delà de leur quatorzième jour de grève de la faim, auront reçu, conformément à la loi israélienne, l’apport en sel nécessaire.
Cet interdiction illégale pourrait avoir un impact grave sur la santé de ces prisonniers. Le 12 octobre, au 16ème jour de la grève de la faim et la dernière fois que les avocats d’Addameer ont pu avoir accès aux prisons, les administrations des prisons visitées n’avaient pas donné leur apport en sel aux grévistes de la faim. Addameer s’attend à ce que les visites des avocats aux grévistes soient rendues encore plus difficiles par l’IPS durant tout le temps que prendra la libération des prisonniers (libération liée à l’accord d’échange) et cela sous le prétexte de questions logistiques que pourront avancer les autorités.
Israël doit autoriser des médecins indépendants à donner des soins aux grévistes de la faim
La situation préoccupante des grévistes de la faim dans les prisons israéliennes a été mise en exergue par une lettre du 11 octobre écrite par Physicians for Human Rights-Israel. 
Cette organisation écrit :
Selon les conventions internationales et l’éthique de l’Association Médicale Mondiale, il est de la plus haute importance que durant une grève de la faim, les soins médicaux soient donnés par des médecins indépendants auxquels les prisonniers accordent confiance (. ..) PHR-Israël a appelé ses propres médecins ainsi que les médecins familiaux à se porter volontaires pour rendre visite aux prisonniers qui sont en grève de la faim. Une demande a été faite auprès de l’IPS pour qu’ils soient autorisés à rendre visite à tous les prisonniers engagés dans la grève de la faim mais elle a été refusée. En outre, une lettre a été envoyée au médecin-chef de su Service Israélien des Prisons lui demandant qu’elle se conforme à l’éthique médicale et qu’elle s’abstienne d’utiliser la médecine comme moyen de combattre la grève de la faim.  
Un soutien croissant
Le Mouvement International de Solidarité a publié une photo-story sur les actions à Hébron, Gaza, Beit Ummar , Rammallah et Naplouse en Palestine occupée.
Rim Banna de Nazareth, une chanteuse palestinienne célèbre et une militante s’est jointe à la grève de la faim la semaine dernière. Installée au milieu du Square Ain Al Azraa de Nazareth, elle a mis sur un écriteau en carton : « Je suis en grève de la faim pour manifester ma solidarité avec les 6000 prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les prisons de l’Occupation. »
Un groupe de militants palestiniens a commencé un projet graffiti dans le but de sensibiliser la société et de générer de la pression publique. « Hungry4Freedom » , en arabe et en anglais, est projeté à la bombe de peinture sur diverses surfaces pour manifester leur soutien à la grève de la faim des prisonniers palestiniens.   Dans le même temps, des manifestations de soutien aux revendications des prisonniers politiques palestiniens ont été organisées aux Etats-Unis, en France et en Irlande. Nous demandons aux lecteurs de ce blog de nous envoyer toute information qui touche aux activités de soutien aux grévistes de la faim palestiniens dans les prisons israéliennes.
A Amman, The Jordan Times rapporte :
Depuis, trois autres les ont rejoints dans une tente devant le siège du Parti de l’Unité Populaire Démocratique Jordanienne, dans le quartier Jabal Hussein dans la capitale. Hamzah Zaghloul prend part à la protestation, bien que ses parents n’approuvaient pas sa décision. « Ils m’ont dit que cette grève aura une incidence sur mes études, mais j’étais déterminé à soutenir nos frères en Palestine », a déclaré cet étudiant de 23 ans au The Jordan Times.
La solidarité avec les grévistes de la faim palestiniens s’impose avec plus de force maintenant que cette grève a atteint un stade critique.
* Adri Nieuwhof est avocate, conseiller et défenseur des droits de l’homme, travaillant en Suisse.
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17 octobre 2011 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/blog/...
Traductionb de l’anglais : Najib Aloui

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